Le Conseil de sécurité débat de la situation au Moyen-Orient marquée par le conflit à Gaza et les répercussions de la crise syrienne en Iraq
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Conseil de sécurité
7222e séance – matin et après-midi
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉBAT DE LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT MARQUÉE PAR
LE CONFLIT À GAZA ET LES RÉPERCUSSIONS DE LA CRISE SYRIENNE EN IRAQ
Le Secrétaire général regrette que le Hamas n’ait pas
répondu positivement à l’initiative égyptienne de cessez-le-feu
Au quinzième jour de l’offensive d’Israël contre le Hamas qui a fait plus de 600 morts et 3 500 blessés, ainsi que 100 000 déplacés dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité a entendu des dizaines de délégations appeler à un arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes et des tirs de roquettes du Hamas. Toutes se sont émues du drame humain, le plus élevé des trois interventions israéliennes à Gaza depuis 2008. Les images des quatre garçons palestiniens abattus sur la plage de Gaza en train de jouer au foot « marqueront les consciences », ont déclaré beaucoup d’entre elles.
Au cours de cette réunion trimestrielle du Conseil de sécurité consacrée au Moyen-Orient, des délégations ont aussi évoqué « le massacre qui se poursuit en Syrie » auquel il ne pourra être mis fin que par le biais d’un dialogue politique. Elles se sont inquiétées des répercussions du conflit syrien sur l’Iraq, à travers l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) dont elles ont condamné les exactions contre les minorités ethniques et religieuses, ainsi que l’ultimatum lancé aux chrétiens de Mossoul, une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde. Plusieurs délégations ont souligné l’urgence à recréer en Iraq les conditions d’un dialogue politique inclusif, avec l’ensemble des communautés, et de parvenir à un gouvernement d’union nationale. Saluant l’élection du nouveau président du Parlement iraquien, elles ont jugé essentiel que le processus prévu par la Constitution aboutisse rapidement à un gouvernement de rassemblement afin de donner un sursaut national pour renforcer l’état de droit en Iraq.
Intervenant par visioconférence depuis Ramallah, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a appelé, ce matin, à l’instar de l’ensemble des délégations, à l’arrêt des combats et à la reprise du dialogue pour répondre aux causes profondes du problème. Il a déploré que le Hamas n’ait pas encore répondu de manière positive à l’initiative de cessez-le-feu égyptienne en condamnant à la fois les tirs aveugles de roquettes par le Hamas et le Jihad islamique et la « réponse massive » d’Israël qui s’est traduite par un nombre élevé de morts parmi la population civile palestinienne, en particulier des enfants.
Au-delà d’un cessez-le-feu, la majorité des délégations ont souligné qu’il était essentiel d’axer les efforts pour régler les questions en suspens et réaliser la vision de deux États, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil, de l’Initiative de paix arabe et de la Feuille de route du Quatuor.
M. Ban a indiqué qu’au cours de sa visite dans la région, il avait eu des conversations très fructueuses avec le Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, ainsi qu’avec le Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Nabil Alaraby, et le Président de la France, M. François Hollande. Il a estimé que la communauté internationale et, en particulier le Conseil de sécurité, devait assumer la responsabilité pour les conséquences de l’échec collectif à trouver une issue politique au conflit israélo-palestinien.
« Nous sommes hantés par les images de bébés, de garçons, de filles et de femmes tués par les forces d’occupation israéliennes dans les maisons et les rues », a déclaré l’Observateur permanent de l’État de Palestine avant de demander, en montrant des photos de civils victimes des bombardements, que les crimes de guerre israéliens soient soumis à la Cour pénale internationale (CPI). « Lorsqu’il y aura la paix en Israël, il y aura la paix à Gaza », a réagi le représentant d’Israël. « Israël est en première ligne de la guerre mondiale contre le terrorisme islamiste radical », a-t-il tenu à rappeler, en précisant que « le monde civilisé dans son ensemble a un intérêt dans les résultats de cette lutte et c’est pourquoi il doit soutenir le droit d’Israël à défendre ses citoyens. Si le représentant d’Israël a cité le droit de son pays de se défendre, de nombreuses délégations ont toutefois estimé que la réaction israélienne était disproportionnée et que ce droit ne pouvait justifier les pertes considérables en vies humaines.
« Israël ne pourra jouir de la paix à travers la violence, l’humiliation et l’intimidation du peuple palestinien », a prévenu le représentant de la Jordanie, tandis que son homologue de l’Égypte s’est interrogé sur la peur réelle d’Israël dont la puissance de feu, a-t-il fait remarquer, dépasse les forces militaires combinées de tous les pays de la région.
La représentante des États-Unis a regretté que le Hamas continue d’utiliser des infrastructures civiles après avoir refusé un cessez-le-feu égyptien qui aurait permis d’atténuer les souffrances de la population civile palestinienne. Pour sa part, le délégué du Canada a estimé que les Forces de défense d’Israël prenaient les mesures nécessaires pour réduire au minimum le nombre des victimes civiles, alors que le Hamas cherche, au contraire, à mettre en danger la vie des civils, « des deux côtés ». Le représentant canadien a estimé que cette tragédie pourrait fournir au Président Abbas l’occasion de désarmer le Hamas et le Jihad islamique palestinien et éliminer, ainsi, « les milliers de missiles principalement fournis par l’Iran qui sont cachés dans les maisons, les épiceries et les écoles des Palestiniens ».
Si la représentante de l’Argentine a proposé aux membres du Conseil de sécurité d’effectuer une visite à Gaza, celui de la France a appelé à la pleine mise en œuvre de l’Accord sur le Mouvement et l’Accès (AMA) de 2005, entériné par la résolution 1860 (2009) en suggérant que l’Union européenne y contribue, au moyen d’une réactivation de la mission EUBAM à Rafah. « Nous devons convaincre l’homme de la rue, à Tel-Aviv et à Gaza que la paix ne sera ni un saut dans l’inconnu, ni une capitulation, mais l’entrée dans un monde nouveau », a encore insisté le représentant de la France avant d’appeler à briser le mur de peur qui s’oppose à toute avancée et laisse la voie libre aux extrémistes des deux camps.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION DE PALESTINE
Déclarations
Intervenant par visioconférence depuis Ramallah, M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a indiqué qu’au cours de sa visite dans la région, il avait eu des conversations très fructueuses avec le Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, ainsi qu’avec le Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Nabil Elaraby, et le Président de la France, M. François Hollande. En cette période très délicate, il ne peut pas révéler publiquement le détail de ces conversations, mais il a néanmoins formulé l’espoir que ces échanges contribueront à mettre un terme aux combats dans un avenir proche, a-t-il précisé.
Le Secrétaire général a expliqué qu’à chaque étape de son voyage, il avait communiqué un même message: arrêter les combats, entamer un dialogue et répondre aux causes profondes du problème. Un cessez-le-feu est essentiel, a-t-il souligné, tout en prévenant qu’à moins de répondre aux questions sous-jacentes, le problème ne pourra jamais être résolu. Si un peuple continue de vivre dans une situation de désespoir et d’occupation, le problème ne fera que s’aggraver, a-t-il dit.
M. Ban a affirmé que l’initiative proposée par l’Égypte sur la base du mémorandum d’accord de novembre 2012 offre la meilleure perspective pour un cessez-le-feu. Il a déploré le fait que le Hamas n’avait pas répondu favorablement à cette initiative, avant d’assurer qu’il poursuivra ses discussions avec les dirigeants israéliens. Il a ensuite fermement condamné les tirs aveugles de roquettes par le Hamas et le Jihad islamique. De même, il s’est dit alarmé par la « lourde réponse » d’Israël et le nombre important de morts parmi la population civile, en particulier des enfants.
Le Secrétaire général a ensuite indiqué qu’il était extrêmement fier du travail « courageux » du personnel de l’ONU, et notamment de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui apporte une aide à la population civile à Gaza. Il a toutefois fait observer que 23 installations de l’UNRWA avaient été fermées à cause du conflit et que 77 de ses installations avaient été endommagées. Il a aussi dénoncé le fait que des locaux de l’UNRWA avaient été utilisés pour entreposer des armes. À ce jour, a-t-il ajouté, environ 110 000 personnes, soit plus de 5% de la population de Gaza, cherchent à obtenir refuge auprès de l’UNRWA. M. Ban a ensuite appelé Israël à faire preuve de retenue en évitant de frapper des installations de l’ONU. Il a aussi exhorté les États Membres à répondre à l’appel éclair d’urgence de 115 millions de dollars de l’UNRWA afin de répondre aux besoins humanitaires les plus urgents des Gazaouis.
La communauté internationale et, en particulier le Conseil de sécurité, doit assumer la responsabilité pour les conséquences de l’échec collectif à trouver une issue politique au conflit israélo-palestinien. Il a dénoncé le fait que des éléments centraux de la résolution 1860 n’ont toujours pas été mis en œuvre, notamment la fin du trafic d’armes, l’ouverture des points de passage et le retour de Gaza sous la direction d’un Gouvernement palestinien qui accepte et respecte les engagements de l’OLP. Il a aussi souligné qu’une paix et une sécurité durables ne pourront être réalisées que sur la base d’un accord politique négocié.
Pour le Secrétaire général, seuls des progrès durables qui prennent en compte des questions d’ordre économique et social et de gouvernance pourraient assurer la stabilité à Gaza de façon permanente. Il est donc impératif, a-t-il souligné, de répondre à la question de la gouvernance. Des dizaines de milliers d’employés embauchés en 2007 et qui travaillent à Gaza ne sont pas payés, tandis que plus de 60 000 employés continuent de toucher un salaire provenant de Ramallah sans pourvoir s’acquitter des fonctions gouvernementales essentielles à Gaza, a-t-il regretté.
M. Ban a appelé les parties à saisir l’occasion, non seulement de renouveler le cessez-le-feu, mais également d’appuyer les progrès politique, sécuritaire, institutionnel et socioéconomique pour stabiliser Gaza. Il les a aussi exhortés à retourner à la table des négociations afin de trouver une issue au conflit par l’intermédiaire de la solution à deux États. Les Israéliens, mais également les Palestiniens, doivent se sentir en sécurité. Les Palestiniens, mais également les Israéliens, doivent pouvoir voir l’espoir se profiler à l’horizon. Toutes les parties doivent avoir l’assurance que la justice sera faite pour tous, a-t-il lancé avant de conclure.
M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a reproché à Israël de n’avoir aucune considération pour la vie humaine, en faisant remarquer que ses bombardements avaient détruit 1 000 habitations et endommagé 18 000 autres. Il a ajouté que la peur et la panique avaient forcé 100 000 personnes à chercher désespérément refuge ailleurs. Il a précisé que 95 Palestiniens avaient été tués au cours de la seule journée du 20 juillet, dont 72 personnes –parmi lesquelles 17 enfants, 14 femmes et 4 personnes âgées– à Shujaiya.
Après avoir rappelé que le bilan actuel était de 600 Palestiniens tués et 3 500 blessés, l’observateur de la Palestine a donné lecture des noms et âge d’une quarantaine d’enfants tués au cours des bombardements. Il a indiqué que des familles entières avaient été anéanties par « les attaques odieuses d’Israël ». Il a ensuite lancé un appel vibrant pour répondre aux besoins humanitaires de la population civile palestinienne. Le nombre des victimes, en particulier des jeunes enfants et des femmes, ne cesse d’augmenter à la suite des attaques lancées par la Puissance occupante, a-t-il dénoncé. Il a montré des photos d’enfants et de femmes victimes des bombardements, en rappelant que les Palestiniens n’étaient pas de simples statistiques mais des êtres humains. Il a décrit des scènes dans les hôpitaux de Gaza qui sont dépassés par le nombre terrifiant de victimes et les cris de douleur des blessés. « Ces enfants tués avaient des rêves, des pères, des mères, des grands-parents qui sont aujourd’hui dévastés par leurs pertes injustifiées », a ajouté M. Mansour.
Il a exhorté le Conseil de sécurité pour qu’il maintienne la paix et la sécurité dans la région sans plus tarder afin de prévenir le massacre d’enfants. M. Mansour a appelé à mettre fin à la colonisation des terres, l’emprisonnement de milliers de personnes et le blocus de Gaza. Il a jugé inadmissible que toute la population de Gaza soit qualifiée de terroriste, en rappelant que Gaza était devenue, au contraire, une prison à ciel ouvert. « Cette attaque a été lancée au moment même où des pressions immenses étaient exercées sur Israël pour faire avancer le processus de paix », a-t-il estimé. Les crimes de guerre commis par Israël doivent être soumis à la Cour pénale internationale, a-t-il dit. La communauté internationale doit faire davantage pour qu’une paix juste et durable soit instaurée et pour qu’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale puisse être édifié, a-t-il insisté.
M. DAVID ROET (Israël) a indiqué qu’aucune nation n’était épargnée par la menace du radicalisme islamique avant de préciser que l’État islamique, Al-Qaida, Boko Haram, le Hezbollah et le Hamas agissent au mépris de la démocratie et de la modernité et s’attaquent continuellement à des civils innocents. Il a souligné que l’État d’Israël était la seule démocratie libérale entre la mer Rouge et la mer Caspienne et que ce pays était en première ligne de la lutte que devra bientôt mener le reste du monde civilisé contre l’Islam radical. « Gaza est le dernier endroit sur terre où nous souhaitons que nos soldats se trouvent », a assuré M. Roet, avant de fustiger le Hamas qui, depuis 10 ans, a lancé 10 000 roquettes contre Israël. Il a indiqué qu’Israël avait convenu, à trois reprises, d’un cessez-le-feu et, à chaque fois, le Hamas y avait répondu avec davantage de roquettes. Il a rappelé que le Ministre égyptien des affaires étrangères avait assuré que si le Hamas avait accepté les conditions israéliennes, il n’y aurait pas eu de victimes.
M. Roet a estimé que « les victimes civiles à Gaza sont une conséquence directe de la décision du Hamas de continuer à lancer des tirs des roquettes sur Israël ». Il a précisé que les forces israéliennes ont découvert 23 tunnels avec 66 points d’accès différents. Qu’attendez-vous d’Israël lorsque des terroristes utilisent des tunnels pour mener des attaques terroristes contre Israël? Hier des terroristes sont sortis d’un tunnel à 200 mètres d’un jardin d’enfants israéliens, s’est indigné le représentant d’Israël. Le Hamas, a-t-il dit, a établi son quartier général dans un hôpital et espère que chaque victime civile contribuera à alimenter sa propagande.
Tous ceux qui estiment que les deux parties sont à blâmer font le jeu du Hamas et des terroristes, a-t-il estimé. « Nous regrettons vivement les pertes civiles, mais c’est le Hamas qui doit en assumer la responsabilité parce qu’il utilise ces civils en tant que boucliers humains » a soutenu M. Roet. « Lorsqu’il y aura la paix en Israël, il y aura la paix à Gaza », a assuré le représentant d’Israël. L’Iran qui fournit des roquettes au Hamas et au Hezbollah doit être tenu responsable, a-t-il souligné, avant de dénoncer le silence de la communauté internationale. Israël est en première ligne de la guerre mondiale contre le terrorisme islamiste radical et c’est pourquoi, l’ensemble du monde civilisé doit réagir et appuyer le droit d’Israël de défendre ses citoyens, a-t-il dit avant de conclure.
M. JEAN ASSELBORN, Ministre des affaires étrangères et européennes du Luxembourg, a indiqué que l’identité même du Moyen-Orient était devenue indissociable des conflits qui secouent la région. Gaza, prison à ciel ouvert, est en train de se transformer en un cimetière pour sa population, s’est alarmé le Ministre. S’il a condamné fermement les tirs de roquettes qui prennent pour cible Israël, M. Asselborn n’en a pas moins estimé que les droits d’Israël ne justifient pas la « terrible souffrance » qui est imposée aux habitants de Gaza. Il a également indiqué que, selon des organisations qui travaillent sur le terrain, plus d’enfants palestiniens ont péri pendant les derniers affrontements que de combattants palestiniens. Si cela est vrai, nous sommes en droit de nous indigner, a-t-il affirmé. Pour M. Asselborn, la priorité absolue est de conclure une trêve humanitaire pour secourir les blessés. Il a aussi appelé à la levée du blocus de Gaza, pris au piège entre trois murs et la mer et dont la population ne peut survivre que grâce à l’aide de l’UNRWA. Goethe avait raison, a-t-il répondu au représentant d’Israël, « il faut voir la vérité en face ».
Abordant ensuite la situation en Syrie, M. Asselborn s’est dit préoccupé par la situation alarmante dans le pays. Il a émis l’espoir que l’adoption de la résolution 2165 (2014) constituera un tournant décisif. Le consentement des autorités syriennes n’est plus nécessaire, l’aide doit être acheminée sur la base des évaluations de l’ONU et non plus de Damas, s’est-il félicité, en qualifiant ce texte de novateur. Le Ministre luxembourgeois des affaires étrangères s’est aussi inquiété de l’impact croissant du conflit syrien sur la stabilité du Liban et a appelé la classe politique libanaise à élire un président dans les plus brefs délais afin de contribuer à la stabilisation du pays. M. Asselborn a également condamné la persécution de minorités religieuses par l’« État islamique » en Iraq et en Syrie, notamment des populations chrétiennes de Mossoul. La formation rapide d’un nouveau gouvernement iraquien est d’une importance cruciale, a-t-il souligné, avant de conclure.
M. MAHMOUD HMOUD (Jordanie) a déclaré que les paroles ne suffisaient pas pour décrire les personnes qui trouvent la mort à Gaza, ni le désarroi des familles endeuillées. Il a appelé le Conseil de sécurité à travailler pour un arrêt immédiat de « l’agression injustifiée » d’Israël. Le représentant a dénoncé le carnage atroce commis par Israël dans le quartier de Chejaiaya. Ces actions n’ont aucun lien avec le droit à la défense, a-t-il souligné. Israël doit se rendre compte que son droit à vivre en paix et en sécurité ne pourra être réalisé par le biais d’une action militaire. Après avoir souligné les efforts entrepris par la Jordanie pour venir en aide aux Gazaouis, il a appelé les États Membres à répondre à l’appel lancé par l’UNRWA. Le représentant a appuyé la proposition de cessez-le-feu proposé par l’Égypte. Il a par ailleurs exhorté Israël à mettre un terme aux discriminations dont sont victimes ses citoyens arabes, en s’inquiétant notamment de l’existence d’un nouveau projet de loi sur la citoyenneté.
Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a indiqué que son gouvernement œuvrait activement pour aider les parties à conclure un cessez-le-feu, en évoquant notamment la visite du Secrétaire d’État, M. John Kerry, en Égypte. Elle a souligné qu’il était nécessaire de répondre aux causes sous-jacentes du conflit, notamment les tirs de roquettes qui prennent Israël pour cible. Plus de 2 000 roquettes se sont abattues sur Israël en une seule journée, a-t-elle dénoncé. La représentante s’est aussi dite alarmée par les conséquences dévastatrices du conflit sur la population de Gaza, en particulier le nombre élevé de morts et de destructions. Elle s’est aussi inquiétée de ce que des milliers de personnes n’ont pas accès à l’eau. La situation n’est pas tenable, et un cessez-le-feu doit être conclu dès que possible, a-t-elle insisté. Les États-Unis, a ensuite indiqué la représentante, se sont engagés à verser 47 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires immédiats de Gaza. Mme Power a ensuite dénoncé le refus par le Hamas de la proposition de cessez-le-feu présentée par l’Égypte et s’est dite très préoccupée par les risques d’une aggravation de la situation. L’heure est grave, a-t-elle souligné, et c’est pourquoi les États-Unis poursuivront leurs efforts afin de parvenir à régler cette crise.
S’agissant de la Syrie, Mme Power est revenue sur l’adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2165 (2014) qui ouvre quatre points de passage pour l’aide humanitaire à destination de ce pays. Elle a indiqué que l’adoption de cette résolution était nécessaire à la suite de la politique cynique de Damas d’« affamer pour faire capituler ». Elle a aussi dénoncé l’explosion de bombes à baril, à Alep, au moment où la population rompait le jeûne du Ramadan. Le régime de Bashir Al-Assad a choisi le mois sacré de l’Islam pour renforcer ses attaques, a-t-elle dénoncé. Par ailleurs, la représentante des États-Unis s’est dite gravement préoccupée par la situation qui prévaut dans le camp de Yarmouk et a appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 2165 (2014).
M. OH JOON (République de Corée) a regretté que le Hamas n’ait accepté aucune proposition de cessez-le-feu. Il s’est dit alarmé par les conséquences des opérations militaires israéliennes qui se traduisent par un nombre sans précédent de morts, de blessés et de déplacés. Il s’est dit préoccupé par les conditions humanitaires dans la bande de Gaza où 84 000 personnes cherchent désespérément un abri. Le représentant a émis l’espoir que les efforts diplomatiques du Secrétaire général vont bientôt porter leurs fruits. S’agissant de la Syrie, il s’est dit vivement préoccupé par l’ampleur sans précédent du conflit. Il a noté que 11 millions de civils avaient besoin d’une aide humanitaire et que la résolution 2165 (2014) doit être immédiatement appliquée pour faciliter l’accès de l’aide humanitaire aux quatre points frontière désignés. La reprise des négociations est la seule façon de résoudre cette crise, a-t-il insisté. Avant de conclure, le représentant s’est inquiété des vastes zones que contrôle actuellement l’« État islamique » en Syrie et en Iraq. Il a condamné fermement les crimes commis par cette organisation et souligné également l’importance de protéger toutes les minorités en Iraq.
M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré qu’au quinzième jour d’une guerre ouverte entre Israël et le Hamas, la conclusion d’un cessez-le-feu ne peut plus attendre et doit permettre la relance d’efforts pour apporter une solution de fond. Comme les fois précédentes, dans la situation actuelle, personne ne peut gagner. Le Hamas ne peut gagner car, en choisissant de poursuivre l’escalade, il n’a obtenu qu’une chose qui est le déclenchement du feu israélien sur Gaza. Israël ne peut gagner car l’offensive terrestre, lancée la semaine dernière, ne permettra pas de démanteler les capacités de nuisance du Hamas ni de le décrédibiliser. En définitive, la population civile de Gaza est la principale victime.
Notre priorité immédiate est la conclusion d’un cessez-le-feu, sur la base de la proposition égyptienne endossée par la Ligue des États arabes, a estimé le représentant de la France. Si des efforts diplomatiques intenses sont en cours, il convient de faire converger les efforts régionaux de médiation. Cela signifie l’arrêt immédiat des tirs de roquettes du Hamas sur Israël dont la sécurité est un droit absolu, d’une part; l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne en cours qui a fait désormais plus de 580 morts dont 75% sont des civils et une grande partie des enfants, selon les Nations Unies, d’autre part. Mais, a poursuivi le représentant, un cessez-le-feu ne suffira pas. Une trêve durable doit être conclue qui réponde aux causes profondes du conflit, aux préoccupations des parties et permette une relance du processus de paix. Il faut surtout œuvrer au règlement politique.
Concernant la situation en Syrie, le représentant a déclaré que la résolution 2165 (2014) du Conseil de sécurité doit être mise en œuvre le plus rapidement possible sous l’autorité du Secrétaire général qui doit déployer le mécanisme d’inspection des convois prévus par cette résolution. Ainsi, seule une solution politique permettra de mettre fin au conflit qui assurera une véritable transition politique répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien fondée sur la mise en œuvre du Communiqué de Genève. Le représentant de la France a aussi demandé à la communauté internationale de soutenir le Liban qui accueille plus d’un million de réfugiés syriens. S’agissant de la situation en Iraq, le représentant de la France, après avoir condamné les exactions commises par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), a estimé qu’il y avait aujourd’hui urgence à recréer en Iraq les conditions d’un dialogue politique inclusif, rassemblant l’ensemble des communautés afin de faire face aux défis qu’affronte le pays.
M. LIU JIEYI (Chine) a noté que l’opération militaire israélienne se traduisait par une grave détérioration militaire à Gaza. Il s’est opposé à tout recours à la force contre des civils, les zones peuplées et les hôpitaux. Il a rappelé qu’aucun prétexte ne pouvait justifier les victimes civiles. Il a aussi exhorté le Hamas à cesser les tirs de roquettes contre Israël. Le représentant a émis l’espoir que la communauté internationale sera en mesure d’obtenir un cessez-le-feu et d’apaiser les tensions en vue d’une solution durable à cette situation. Par ailleurs, il a regretté les souffrances que la population civile en Syrie continue de subir. À cet égard, il s’est félicité de l’adoption de la résolution 2165 (2014) qui exige un accès sans entraves de l’aide humanitaire à quatre points frontière. La seule solution est un règlement politique, a-t-il souligné, avant d’appeler toutes les parties à appliquer le Communiqué de Genève.
M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a demandé aux deux parties de tout mettre en œuvre pour apaiser les tensions. Il a réaffirmé que le peuple d’Israël et le peuple de Gaza avaient tous deux le droit de vivre dans la sécurité et la paix. Le Royaume-Uni, a-t-il dit, regrette que le Hamas ait rejeté toute proposition de cessez-le-feu. Le représentant britannique s’est dit alarmé par la mort de plus de 600 personnes à ce jour, avant d’appeler Israël à faire preuve de discernement. Sa délégation, a-t-il dit, se félicite de la décision du Président Mahmoud Abbas d’appuyer un cessez-le-feu immédiat. Il a indiqué que le Royaume-Uni allait contribuer à hauteur de 3 millions de dollars à l’UNRWA et 4 millions de dollars au Croissant-Rouge. L’Autorité palestinienne doit retourner à Gaza pour prévenir une répétition de cette crise.
Le représentant britannique a dénoncé la brutalité du régime de Bashir Al-Assad et insisté sur le respect des aspirations légitimes du peuple syrien. Il a déclaré que le régime d’Al-Assad n’était pas la réponse à la menace terroriste mais la cause. C’est pourquoi, a-t-il dit, il faudrait soutenir les forces d’opposition modérées. Le représentant a ensuite appelé à la mise en œuvre de la résolution 2165 (2014), en ajoutant que seule une réponse politique permettra de résoudre cette crise. Passant ensuite à la situation en Iraq, il a qualifié d’« horribles » les menaces contre la communauté chrétienne et estimé que seule une unité politique iraquienne permettra de faire face à cette crise.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a dénoncé l’ampleur des souffrances de la population civile à Gaza, ainsi que les tirs de roquettes qui prennent Israël pour cible. Il a appuyé l’initiative lancée par l’Égypte pour conclure une trêve, ainsi que les efforts déployés par la communauté humanitaire pour venir en aide à la population civile. Il a aussi souligné l’importance de rétablir les conditions nécessaires à la conclusion d’un accord de paix.
Le représentant a ensuite fait savoir que le Ministre russe des affaires étrangères se trouvait actuellement dans la région et qu’il envisageait de s’entretenir prochainement avec ses homologues palestinien et israélien. M. Churkin a estimé que l’appel lancé par le Président Mahmoud Abbas pour placer la Palestine sous protection internationale méritait toute l’attention du Conseil de sécurité. Il s’est étonné de ce que la Jordanie n’ait pas évoqué cette proposition. Le représentant a aussi insisté sur l’importance de la réconciliation intrapalestinienne.
Par ailleurs, M. Churkin s’est dit préoccupé par l’augmentation des activités terroristes en Syrie. Il s’est notamment dit alarmé par le fait que des islamistes avaient saisi un site d’exploitation de pétrole aux alentours de Homs, provoquant la mort de près de 300 personnes. Il est inacceptable de faire du commerce avec des entités terroristes, a-t-il déclaré, en s’inquiétant de la gangrène terroriste qui se développe progressivement dans les sociétés de la région. Pourquoi une telle situation, que la communauté internationale dénonce à Gaza, passe-t-elle sous silence pour ce qui concerne la Syrie? a-t-il demandé.
Mme JOY OGWU (Nigéria) s’est dite alarmée de la situation qui prévaut actuellement à Gaza. Tout en reconnaissant le droit d’Israël de se défendre, elle a estimé que la réponse de ce pays était disproportionnée. Elle a appelé à une désescalade urgente du conflit et a exhorté les parties à faire preuve de la plus grande retenue. Elle a aussi salué la proposition égyptienne de cessez-le-feu et a exhorté le Hamas à l’accepter.
La représentante a ensuite parlé de la situation au Yémen et des combats qui prévalent dans le nord du pays. Elle a appelé les autorités à accélérer la mise en œuvre des recommandations de la conférence sur le dialogue national. Elle a salué la désignation par le Gouvernement du Yémen d’une autorité compétente chargé de cette mise en œuvre, qui démontre l’engagement des autorités du pays à bâtir un Yémen pacifique.
Exprimant par ailleurs ses préoccupations concernant la situation fragile au Liban, la représentante a appelé les acteurs politiques à désigner un nouveau président et à régler ainsi l’impasse politique que traverse le pays depuis le 25 mai dernier. Elle a émis l’espoir qu’un consensus pourra être trouvé avant la session parlementaire du 23 juillet.
S’agissant de la Syrie, Mme Ogwu s’est félicitée de l’adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2165 qui porte sur l’acheminement de l’aide humanitaire. Elle a souligné qu’une solution militaire n’est pas réalisable et a formulé l’espoir qu’une solution à l’amiable pourra être trouvée.
Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a espéré que la voix du Conseil de sécurité sera entendue, avant de se réjouir que le Conseil ait enfin pu s’exprimer à l’unisson s’agissant de la réponse humanitaire à la crise syrienne. Il faut bien comprendre les origines de la crise syrienne avant d’y proposer des solutions, a-t-elle insisté. Elle a regretté que la bande de Gaza soit à nouveau plongée dans la violence. Elle a regretté « les agissements inacceptables du Hamas et un recours à la force disproportionné par Israël ». Elle a appelé à régler les causes de cette crise. Ce qui s’est passé dans le quartier de Shejaya n’est rien d’autre qu’un massacre, a-t-elle dit en souhaitant que les responsables de cet acte soient traduits en justice. Notre responsabilité est d’obtenir un cessez-le-feu immédiat, a-t-elle insisté avant d’exhorter Israël à mettre fin à ses opérations et Hamas à cesser de tirer des roquettes contre Israël. Elle a appelé à garder à l’esprit l’objectif de la création de deux États vivant côte à côte en sécurité dans les limites des frontières de 1967. Elle a proposé que le Conseil de sécurité se rende à Gaza.
Mme PHILIPPA KING (Australie) s’est dite très inquiète de la montée de l’escalade entre Israël et des groupes armés à Gaza ces derniers jours. Elle a condamné les tirs de roquettes du Hamas contre Israël et la décision du Hamas de rejeter le cessez-le-feu proposé par l’Égypte. L’utilisation des installations civiles telles que les écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient pour lancer des roquettes sur Israël n’est pas excusable. L’Australie, a dit sa représentante, soutient le droit d’Israël à se défendre contre ces attaques tout comme elle appuie fermement les efforts en vue d’un cessez-le-feu immédiat. Elle approuve les efforts personnels du Secrétaire général pour mettre fin à la violence et salue les efforts du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, qui cherche à négocier un cessez-le-feu. Le Hamas doit s’impliquer dans ces efforts internationaux pour résoudre la crise.
S’agissant de la Syrie, l’Australie salue l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2165 (2014) qui reflète la détermination du Conseil à alléger les souffrances humaines en Syrie malgré les obstacles politiques qui ont entravé l’aptitude du Conseil à agir efficacement pour prévenir la crise. En précisant que les institutions des Nations Unies et leurs partenaires sont autorisés à fournir une aide humanitaire à travers les quatre postes désignés, et les lignes de front, nous espérons que 2,9 millions de personnes pourraient recevoir de l’aide. La représentante a félicité le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et le système des Nations Unies pour leur action rapide dans l’opérationnalisation de la résolution 2165, dans des circonstances difficiles. Cette résolution était rendue nécessaire à cause de l’échec des parties au conflit syrien et le régime d’Assad à respecter les décisions de ce Conseil.
Après avoir applaudi les efforts des Nations Unies, de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et des États qui ont contribué au résultat sur le dossier des armes chimiques syriennes, la représentante a souligné la nécessité d’une solution politique urgente en Syrie. C’est le défi qui se pose au nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie. Elle s’est également dite profondément préoccupée par le fait que d’importantes régions de la Syrie et de l’Iraq ne sont plus sous le contrôle gouvernemental mais sous celui de l’organisation terroriste « État islamique ». Il s’agit d’un défi sécuritaire et politique majeur pour la communauté internationale et pour les peuples syriens et iraquiens, a-t-elle dit. À cela s’ajoute, a fait remarquer la représentante, la crise humanitaire provoquée par le déplacement d’un million d’Iraquiens. C’est pourquoi, l’Australie, a-t-elle assuré, appuie les efforts du Secrétaire général et de son Représentant spécial, M. Mladenov, pour aider les Iraquiens à faire face aux défis sécuritaires et politiques et à construire un pays uni et sûr.
M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a regretté l’utilisation disproportionnée, par Israël, de la force dans des zones densément peuplées. Il a rappelé que les attaques contre des civils, que ce soit à Gaza ou en Israël, violent le droit international et peuvent constituer des crimes contre l’humanité. Notant que 20 roquettes du Hamas ont été retrouvées dans une école, et qu’Israël a bombardé un hôpital de Gaza, il a appelé les parties à respecter la résolution 2134 du Conseil de sécurité en évitant de militariser des infrastructures civiles ou de viser de telles infrastructures. Il a regretté que l’escalade des tensions ait contribué à isoler les voix modérées en Israël et en Palestine. Pour ce qui est de la Syrie, il s’est félicité de l’adoption par le Conseil de la résolution 2165, qui vient compléter la résolution 2139 sur la réponse humanitaire à apporter à la crise. Il s’est dit très inquiet de la persécution des minorités ethniques et religieuses en Iraq.
M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a dit que les actes de violences observés à Gaza constituent une grave violation du droit international humanitaire. Le droit de se défendre ne saurait justifier un tel déploiement et un tel usage de la force contre des civils, a-t-il estimé avant de demander à Israël d’arrêter ses raids terrestres et aériens. Il a demandé aux Palestiniens de mettre fin à leurs attaques contre Israël depuis la bande de Gaza.
M. DAINIUS BAUBLYS (Lituanie) a dénoncé les tirs de roquettes et la construction par le Hamas de tunnels souterrains, tout en estimant qu’Israël doit répondre à ces actes de manière proportionnée. Il a notamment dénoncé le bombardement d’un troisième hôpital à Gaza. Les parties doivent s’entendre sur un accord de cessez-le-feu complet, a-t-il insisté, en déclarant que la situation actuelle ne pouvait perdurer.
Le représentant s’est aussi inquiété de la situation qui prévaut actuellement en Syrie et a averti que le bilan risquait d’être plus accablant si la résolution 2165 (2014) n’était pas respectée. Il a demandé que la situation en Syrie soit déférée devant la Cour pénale internationale. Il s’est également dit alarmé par les activités de l’EIIL. Il a prévenu que si la résolution 1701 n’était pas mise en œuvre, la situation au Liban pourrait s’aggraver. Le représentant a par ailleurs félicité le Gouvernement libanais pour avoir maintenu ses frontières ouvertes aux réfugiés syriens. Il est important, a-t-il poursuivi, que le Liban puisse désigner un nouveau président.
M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) s’est dit gravement préoccupé par le bilan humain du conflit parmi la population civile de Gaza. Il a aussi condamné les tirs de roquettes aveugles contre Israël. Aucun pays ne pourrait accepter de telles attaques quotidiennes, a-t-il estimé, tout en se disant très alarmé par le nombre croissant de victimes parmi la population civile, en particulier des enfants. Le représentant a appuyé la proposition de cessez-le-feu présentée par l’Égypte. Il a estimé que la proposition de créer un système de vérification et de surveillance viable devrait bénéficier de l’appui du Conseil de sécurité et des parties prenantes.
S’agissant de la situation en Syrie, M. Gasana a estimé que les autorités syriennes avaient la responsabilité de mettre un terme à la guerre qui prévaut actuellement dans le pays. La détérioration de la situation humanitaire résulte, a-t-il dit, de l’incapacité des parties à mettre en œuvre la résolution 2139. Il a ensuite émis l’espoir que la mise en œuvre de la résolution 2165 sur l’acheminement de l’aide humanitaire permettra de venir en aide à des millions de Syriens.
Répondant à la question de la Fédération de Russie, le représentant de la Jordanie a précisé que sa délégation accordait toute son attention aux propositions de la Ligue des États arabes. Il a ajouté qu’elle distribuera un projet de document aux délégations dans l’après-midi.
Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a affirmé que les atrocités commises à Gaza devraient inciter les États Membres à faire preuve de volonté politique pour mettre immédiatement fin aux violences contre les civils. Elle a exprimé l’espoir que les efforts déployés notamment par l’Égypte et le Secrétaire général permettront de déboucher sur un accord de cessez-le-feu.
Mme Ziade a parlé des récents évènements dans le sud du Liban et a rappelé que le Ministre libanais des affaires étrangères s’était fermement opposé au tir de roquettes par des « hors-la-loi et des groupes marginalisés » et que les Forces armées libanaises avaient arrêté les auteurs de ces tirs. Malgré ces efforts, Israël a lancé plus de 100 bombes dans le sud du Liban, sapant ainsi les efforts conjoints des Forces armées libanaises et de la FINUL, a-t-elle dénoncé. Dans une plainte, le Gouvernement libanais a demandé au Conseil de sécurité de condamner dans les termes les plus fermes les bombardements d’Israël qui sont commis en violation de la résolution 1701, a-t-elle indiqué. La représentante a aussi appelé Israël à cesser son occupation du nord de Ghajjar, des fermes de Chebaa et des collines de Kfarshouba.
Concernant la question des réfugiés syriens, la représentante a ensuite signalé que lorsqu’un tiers de la population d’un pays était constitué de réfugiés, cela représentait une calamité nationale. Elle a averti que le Liban ne pouvait gérer, à lui seul, la situation et a appelé la communauté internationale à faire davantage pour appuyer directement les institutions du Gouvernement. Elle s’est dite alarmée par le fait que le plan de réponse pour venir en aide aux réfugiés syriens accueillis au Liban n’avait été financé qu’à hauteur de 29% des fonds nécessaires.
Le partage des charges est un principe que tous les États Membres doivent honorer, a-t-elle souligné. Mme Ziade a aussi estimé que des efforts sérieux devraient être déployés pour élargir l’espace humanitaire nécessaire afin d’accommoder les réfugiés syriens, dans des zones sûres à l’intérieur de la Syrie ou le long de la frontière syro-libanaise. La représentante a aussi jugé nécessaire que les membres du Conseil de sécurité entreprennent une mission dans la région afin de constater par eux-mêmes la situation désespérée des réfugiés syriens et des pays d’accueil, ainsi que la nécessité urgente de trouver une solution politique au conflit en Syrie.
M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a rappelé l’initiative égyptienne pour un cessez le feu en trois points, qui a été soutenue par le Secrétaire général et par d’autres hauts responsables internationaux. Israël porte la responsabilité de la crise actuelle, car elle naît de son refus de respecter les termes du précédent accord de cessez-le-feu, notamment concernant la libération du dernier groupe de prisonniers palestiniens, qui n’a jamais eu lieu, a accusé le représentant. Israël poursuit ses violations des conventions internationales des droits de l’homme, a encore dénoncé le représentant pour qui la crise plonge ses racines dans l’occupation. La solution est simple, a-t-il dit. Elle est dans la fin de l’occupation. La paix s’instaurera lorsque l’occupation sera terminée, a estimé le représentant. L’Égypte condamne les violences israéliennes contre les civils et condamne le recours disproportionnée à l’usage de la force par Israël.
Saluant les mises en garde lancées par l’Union européenne aux entreprises qui font des affaires dans les territoires occupés, le représentant a indiqué que l’initiative de retour à la paix promue par l’Égypte, qui est soutenue par le Secrétaire général ainsi que par d’autres responsables internationaux, est peut-être la seule solution et le seul espoir de paix pour les enfants de Gaza.
M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite), parlant au nom des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a qualifié de douteux les prétextes invoqués par Israël, qui se fait passer comme victime de la situation pour justifier son agression contre Gaza et les Palestiniens. Il a invité la communauté internationale à ne pas croire aux explications selon lesquelles Israël exerce un quelconque droit à se défendre contre des tirs de roquettes, alors qu’Israël dispose d’un système de défense pouvant intercepter ces roquettes. Ce à quoi se livre Israël, ce n’est pas à l’exercice d’une légitime défense, mais plutôt au lancement d’une attaque généralisée contre des civils. C’est un crime de guerre, a condamné le représentant qui a ajouté que le nombre de victimes des roquettes en Israël n’atteint pas le nombre de victimes d’accidents routiers en un mois.
Aucun gouvernement au monde ne se livre à une répression de la population d’une terre occupée en y affamant les civils, a encore dénoncé le représentant pour qui Israël est la partie qui s’est retirée du processus de négociation de paix en refusant de libérer les derniers groupes de prisonniers palestiniens, conformément à ce que prescrivait le dernier accord de cessez-le-feu. Au lieu d’aller vers la paix, Israël a au contraire renforcé l’occupation, en poursuivant la construction de colonies, en profanant les lieux saints des trois religieux, et en assiégeant les populations de Gaza, a accusé le représentant de l’Arabie saoudite.
Le point de départ de la crise est dans l’occupation qui se perpétue et dans le blocus de Gaza, qui est une prison à ciel ouvert. Le point final de la situation sera la fin de l’occupation, la fin du blocus de Gaza, et la garantie des droits des peuples palestiniens, a estimé le représentant. Il a rappelé que par trois fois le peuple palestinien a fait appel au Conseil de sécurité, alors que pour sa part Israël menace et promet aujourd’hui d’étendre son agression. « Quand le Conseil prendra-t-il ses responsabilités? Quel est son rôle? Quelle est l’utilité du Conseil dans ce conflit? » a demandé le représentant. Il est urgent de prendre les mesures qui s’imposent et de mettre fin à l’occupation. Il est temps de réaliser les principes de la Charte des Nations Unies, a dit le représentant. Avant de terminer, il a salué la nomination du nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie. La solution au conflit dans ce pays passe par la mise en œuvre du premier Accord de Genève, qui a prévu la formation d’un gouvernement de transition doté des pouvoirs exécutifs en Syrie, a estimé le représentant.
M. MASOOD KHAN (Pakistan) a dénoncé le fait qu’un quart des personnes tuées au cours des bombardements israéliens sur Gaza soient essentiellement des civils, en particulier des enfants. Il s’est indigné du silence du Conseil devant un tel carnage. Il a également fait observer que la situation actuelle ne pouvait être qualifiée de guerre, compte tenu du rapport de force entre les deux parties. Tandis que le Conseil de sécurité avait réagi promptement et fermement face à la situation en République démocratique du Congo, par exemple, il se contente de faire une simple déclaration à la presse concernant la situation à Gaza. Il a exhorté Israël à cesser immédiatement son offensive terrestre, aérienne et navale sur Gaza. Il a aussi appelé le Conseil de sécurité à exiger la levée du blocus imposé à Gaza.
M.OMAR HILALE (Maroc) a averti que la situation actuelle aura des conséquences graves pour le processus de paix. Il a déploré l’escalade militaire lancée par Israël et a appelé la communauté internationale à mettre un terme à cette agression qui, a-t-il affirmé, cible délibérément des civils. Le Roi Mohamed VI a décidé de fournir une aide humanitaire d’urgence aux Gazaouis, a indiqué le représentant du Maroc. Le Maroc appuie par ailleurs tous les efforts en cours pour parvenir à un accord de cessez-le-feu. Il a aussi appelé les parties à retourner à la table des négociations et a fait part de son attachement à l’Initiative de paix arabe.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a dénoncé la « disproportion grotesque » de la situation israélo-palestinienne, qualifiant de fallacieuses les « prétentions » d’Israël selon lesquelles ses actions relèvent de la légitime défense. Il a appelé le Conseil de sécurité à agir promptement et de manière décisive pour exiger qu’Israël cesse son agression « disproportionnée et atroce » en Palestine. Le représentant a aussi appelé les deux parties à rétablir immédiatement le calme.
M. Haniff a ensuite indiqué que plusieurs ONG malaisiennes étaient en route pour Gaza dans le cadre d’une mission humanitaire. En tant que membre du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes dans les territoires occupés, la Malaisie a également participé le mois dernier à une mission d’établissement des faits à Amman et au Caire. Le représentant a par ailleurs dénoncé les actes de violence commis par certains colons israéliens, ce qui est, a-t-il affirmé, une conséquence naturelle de l’existence de ces sites illégaux.
Le représentant de la Malaisie a dénoncé le fait que depuis trop longtemps, le Conseil de sécurité est demeuré silencieux et passif devant l’agression de la Puissance occupante dans les territoires palestiniens. Au lieu de rectifier la situation, certains de ses membres permanents privilégient les intérêts personnels au détriment des principes d’humanité et de respect de l’état de droit, en gardant le silence sur les agressions d’Israël, a-t-il dénoncé. M. Haniff a appelé à la tenue d’une conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève de 1949 afin de répondre au non-respect, par Israël, des dispositions de la Convention.
M. THOMAS MAYR-HARTING (Union européenne) a appelé à la cessation immédiate des hostilités sur la base de l’accord de cessez-le-feu de novembre 2012. L’Union appuie les efforts des partenaires régionaux et, en particulier, celle conduite par l’Égypte. Le Chef de la délégation de l’Union européenne a condamné les tirs de roquettes du Hamas sur Israël qui sont, a-t-il rappelé, des actes criminels. Tous les groupes terroristes doivent être désarmés. Il a condamné les appels du Hamas visant à utiliser la population civile de Gaza comme boucliers humains.
Réaffirmant le droit d’Israël à se défendre contre toute attaque, l’Union européenne souligne qu’Israël doit faire preuve de retenue et respecter les principes fondamentaux du droit international humanitaire. Elle souligne également l’importance de protéger les civils en tout temps, a-t-il ajouté. M. Mayr-Harting a poursuivi que l’escalade des hostilités confirme le caractère non durable du statu quo concernant la situation dans la bande de Gaza. Il est important de faire face à la situation humanitaire et socioéconomique de Gaza. L’Union réitère son appel pour un accès immédiat, durable et sans conditions de l’aide humanitaire, des biens et des personnes allant et venant de Gaza conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité.
Les récents événements au Moyen-Orient préoccupent gravement l’Union européenne et les pays limitrophes, s’est alarmé le délégué qui a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne pour la sécurité d’Israël, en particulier dans le contexte actuel. L’Union européenne est convaincue que cette crise et le contexte régional justifient plus que jamais la solution de deux États vivant côte à côte, Israël et la Palestine. L’Union européenne est disposée à travailler avec les États-Unis et d’autres partenaires sur les questions suivantes: un accord sur les frontières des deux États sur la base des frontières de 1967 et des échanges de terres équivalentes que les deux parties pourraient convenir; des arrangements de sécurité qui, pour les Palestiniens, respectent la sécurité, préviennent la résurgence du terrorisme et des menaces sécuritaires, y compris les nouvelles menaces dans la région; une solution réaliste, juste et crédible sur la question des réfugiés, et la réalisation des aspirations des deux parties en ce qui concerne Jérusalem.
S’agissant de la Syrie, l’Union européenne est préoccupée par la détérioration de la situation dans le pays. La solution politique sur la base du Communiqué de Genève reste la seule solution au conflit en Syrie. Il a appelé pour la reprise des négociations entre toutes les parties syriennes. Le délégué de l’Union européenne a néanmoins tenu à dire qu’aucun progrès ne sera possible aussi longtemps que le Conseil de sécurité demeure divisé sur ce conflit. En ce qui concerne l’Iraq, le délégué a rappelé que les opérations militaires doivent respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme. L’accès aux organismes humanitaires doit être assuré sans entraves afin de venir en aide aux populations dans le besoin.
Intervenant en sa qualité du Président du Comité des droits inaliénables du peuple palestinien, M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a condamné le recours excessif et disproportionné à la force par Israël dans la bande de Gaza. Il a indiqué que 77% des victimes étaient des civils innocents avant d’inviter le Conseil des droits de l’homme à engager une enquête internationale pour établir les responsabilités de ces crimes. Il a précisé que la destruction des milliers de logements a entraîné la violation de la quatrième Convention de Genève qui enjoint à la puissance occupante de garantir la protection des populations des territoires qu’elle occupe. Il a rappelé qu’en vertu du droit international, les peines collectives ou toute mesure d’intimidation sont interdites. Il a appuyé la demande de l’État de Palestine invitant la Suisse à organiser, en vertu de cet instrument juridique international, une conférence des Hautes Parties contractantes sur la Palestine.
M. KAZUYOSHI UMEMOTO (Japon) s’est dit vivement préoccupé par la récente escalade de la violence et le nombre croissant de victimes à Gaza. Il a regretté que les militants palestiniens aient refusé tout effort international de cessez-le-feu. Il a appelé la communauté internationale à s’exprimer d’une seule voix pour amener les parties à calmer les tensions. Il a salué la proposition de cessez-le-feu de l’Égypte en assurant que le Japon continuera de fournir une assistance humanitaire en fonction des besoins sur le terrain. « Nous ne devons pas perdre l’espoir de parvenir à une solution de deux États », a insisté le représentant du Japon.
La paix au Moyen-Orient est fondamentale et les enjeux sont si importants que nous ne pouvons pas permettre que l’avenir des Israéliens et des Palestiniens et de toute la région soit dicté par ceux qui ont choisi de perpétuer les tensions et le conflit, a prévenu M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil). Son pays, a-t-il poursuivi, avait condamné fermement l’enlèvement et le meurtre de trois adolescents israéliens et d’un jeune palestinien, ainsi que les violences qui avaient éclaté à la suite de ces incidents. Les actes de sauvagerie ne peuvent pas être tolérés, a-t-il dit. Le Brésil condamne aussi l’utilisation disproportionnée de la force à Gaza, tout comme il condamne les tirs de roquettes et de mortiers contre Israël. Le représentant a exhorté Israël à respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire et à mettre immédiatement fin au blocus de Gaza. Il a également exhorté les deux parties à établir un cessez-le-feu permanent et à coopérer, à cet égard, avec le Gouvernement égyptien et les Nations Unies.
La communauté internationale ne doit pas continuer à subir passivement toutes les violations flagrantes commises contre des civils. Le Brésil réitère son appel au Conseil de sécurité pour qu’il s’acquitte pleinement de ses responsabilités et soutienne activement le processus de paix. La reprise des négociations s’impose, a-t-il souligné. Le Brésil, a continué son représentant, salue la formation du Gouvernement d’unité nationale palestinien qui constitue, a-t-il dit, une étape importante vers la réconciliation palestinienne. Les accords antérieurs, notamment le rejet de la violence et la reconnaissance de l’État d’Israël, doivent être respectés.
Concernant la Syrie, M. de Aguiar Patriota a salué l’adoption de la résolution 2165 (2014) du Conseil de sécurité et a encouragé le nouvel Envoyé spécial, M. Staffan de Mistura, et son adjoint, M. Ramzy Ezzeldin Ramzy, à promouvoir la reprise rapide des négociations. Il a aussi salué le départ du dernier bateau chargé des dernières armes chimiques syriennes. S’agissant de la situation en Iraq, il s’est dit alarmé par la détérioration de la situation dans le pays. La triste réalité est que la situation actuelle dans ce pays résulte directement de l’intervention unilatérale de 2003, a-t-il estimé. Cette crise a été aggravée notamment par le démantèlement et la dissolution de l’armée iraquienne. Comme le souligne la Déclaration de Fortaleza, a rappelé le représentant, il est temps maintenant de « s’abstenir de toute intervention qui risque d’approfondir la crise et de soutenir le Gouvernement et le peuple iraquiens dans leurs efforts pour surmonter la crise, et de construire une société stable, inclusive et solidaire. Les dirigeants iraquiens doivent accélérer la formation d’un gouvernement inclusif et répondre aux besoins des populations sans distinction de leur appartenance religieuse ou ethnique.
Condamnant les récentes attaques terroristes au Liban, le représentant a réaffirmé le soutien de son pays au Gouvernement libanais dans la lutte contre le terrorisme. Il a rappelé la participation de son pays à la conférence internationale d’appui aux Forces armées libanaises et a souligné le rôle de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban dont le Brésil a conduit la force d’intervention navale depuis 2011.
M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) s’est dit choqué et révolté, comme des millions de personnes dans le monde, du fait que des milliers de gens sont mutilés et tués par l’escalade israélienne à Gaza. Comment peut-on rester insensible devant la vue de ces enfants tués, devant ces maisons détruites par des missiles? « La communauté internationale va–t-elle fermer les yeux sur les violations du droit à la vie des Palestiniens »? a demandé le représentant. « Quel est l’exemple que l’on veut donner au monde? » a-t-il poursuivi. Il a estimé qu’il est temps de mettre fin à cette situation. Gaza est soumis à un blocus depuis sept ans, les médicaments, la nourriture y manquent. Il a rappelé que l’occupation brutale du territoire palestinien est la racine du conflit entre Israéliens et Palestiniens qui devraient néanmoins retourner à la table des négociations. Le représentant a tenu à indiquer que l’agression israélienne actuelle risque de creuser encore plus le fossé entre les deux parties. Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard, a-t-il préconisé. L’inaction du Conseil de sécurité risque de devenir un problème dans ce conflit, a aussi dénoncé le représentant.
M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) s’est dit préoccupé par la situation à Gaza et à Jérusalem-Est. Il a condamné l’agression israélienne, qu’il a assimilée à une punition collective contre les populations de Gaza. Il a condamné les tirs de roquettes visant Israël. Mais il a précisé que ces tirs ne sauraient justifier la punition collective des Palestiniens et l’agression israélienne dans la bande de Gaza. « Cette agression, qui tue des civils, détruit en même temps les infrastructures de base de Gaza », a déploré le représentant qui a demandé à ce que les auteurs de cette agression en soient tenus responsables. La Commission des droits de l’homme doit être saisie de cette question, a-t-il demandé au Conseil de sécurité. Il a ajouté que si Israël refuse de se conformer au droit international, les droits du peuple palestinien doivent être protégés. Il a demandé la mise en place d’un comité pour enquêter sur les crimes commis et pour en tenir responsables les auteurs. Il a appelé à prendre en charge la souffrance des Palestiniens et à les en soulager. En définitive, il a indiqué que la solution à ce conflit passerait notamment par la solution de la création de deux États. La communauté internationale doit demander des comptes à Israël, a renchéri le représentant qui a regretté que l’inaction de cette même communauté internationale ne fasse que renforcer l’impunité d’Israël. Cette situation rend impossible une paix juste et pérenne, a-t-il dit.
M. XAVIER LASSO MENDOZA (Équateur) a exigé la suspension immédiate de l’agression israélienne contre la population civile palestinienne et a sommé Israël de respecter strictement le droit international et le droit international humanitaire (DIH). Le droit de se défendre ne justifie sous aucun prétexte que des milliers d’innocents civils soient soumis à des souffrances comme celles qui sont infligées à la population de Gaza, a insisté le représentant de l’Équateur. La solution à deux États est le seul moyen de mettre fin à cette situation, a-t-il insisté avant d’appeler le Conseil et Israël à mettre un terme au blocus de la bande de Gaza, à la détention arbitraire de prisonniers, et à démanteler le mur de séparation. Il a souhaité que la question des abus commis par Israël en Palestine soit abordée de front par le Conseil de sécurité, car elle a des conséquences pour la stabilité de toute la région.
Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a demandé au Conseil de sécurité de prendre des mesures immédiatement « afin que cessent cette tuerie et ce génocide conduits par Israël contre la population de Gaza ». Il n’existe aucune justification pour que le Conseil de sécurité n’assume pas comme il le devrait ses obligations en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-elle insisté. Il n’y aura pas de paix tant que cette injustice ne sera pas corrigée, et tant que les Palestiniens ne pourront accéder à leur terre, a souligné la représentante. Elle a dit que des actes illicites sont à l’origine de ce conflit.
M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie) a déclaré que l’opération israélienne dans le territoire palestinien est une violation du droit international. Il a demandé à Israël de mettre immédiatement fin à ses opérations militaires à Gaza. Les parties devraient discuter de façon urgente d’un cessez-le-feu, a dit le représentant. Les dirigeants turcs sont constamment en relation avec les dirigeants palestiniens et ceux de la région pour discuter de solutions pratiques à cet égard, a-t-il ajouté. Il a aussi appelé à la fin du blocus de Gaza, conformément à la résolution 1860 du Conseil de sécurité et aux accords de cessez-le-feu de novembre 2012. En outre, la communauté internationale doit répondre de façon robuste à la tragédie humanitaire qui se déroule à Gaza. La Turquie a donné un million de dollars d’aide alimentaire et médicale ainsi qu’une aide d’urgence de 1,5 million de dollars pour venir en aide à la population de Gaza, a indiqué le représentant. La Turquie continue d’appuyer la solution à deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières qui existaient en 1967, des résolutions pertinentes des Nations Unies, des Principes de Madrid et du Plan de paix arabe, a-t-il précisé. La communauté internationale doit envoyer un message fort selon lequel une sécurité durable ne peut être atteinte par des moyens militaires et l’oppression, mais seulement par le dialogue, a-t-il préconisé. S’agissant de la Syrie, le représentant a espéré que la résolution 2165 adoptée récemment par le Conseil, ne connaîtra pas le sort de la résolution 2139 qui avait elle aussi été adoptée par le Conseil de sécurité, mais qu’elle sera effectivement mise en œuvre. Le règlement politique reste la principale priorité pour trouver une solution pacifique au conflit syrien, a indiqué le représentant.
M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a regretté que l’ordre international ne puisse pas préserver les Palestiniens de l’agression israélienne. Il a dénoncé le fait que le principe de la Charte des Nations Unies selon lequel tous les États sont égaux n’était qu’un mensonge si l’on observe ce qui se passe actuellement en Palestine. Il a illustré son propos en déclarant qu’en dépit de l’appel lancé par le Mouvement des pays non alignés à Israël de respecter les résolutions du Conseil de sécurité sur la question de la Palestine, ce pays continue d’agir en violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil en toute impunité. Aux membres du Conseil de sécurité, il a rappelé que ce qui se passe aujourd’hui résulte directement de l’occupation par Israël du territoire palestinien. L’inaction actuelle du Conseil vise à permettre à Israël de gagner du temps et à finir son expansion territoriale, a estimé le représentant.
M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a appelé les deux parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir d’actions qui pourraient exacerber la situation et menacer la paix et la sécurité de l’ensemble de la région. Il a ajouté que l’Inde appuyait tous les efforts pour un cessez-le-feu durable entre les deux parties. Il a émis l’espoir qu’un cessez-le-feu pourrait conduire à la reprise du processus de paix et à une résolution de la question de Palestine. Le dialogue constitue la seule solution viable qui pourrait efficacement conduire à résoudre les autres questions auxquelles la région est confrontée. Le représentant a réitéré l’appui de sa délégation à une solution négociée du conflit entre Israël et la Palestine, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, du Plan de paix arabe et de la Feuille de route du Quatuor. Il a en outre demandé la levée du blocus à Gaza qui, avec la poursuite de la colonisation, doit être débattue pour faire progresser le processus de paix et parvenir à une solution politique mutuellement acceptable.
M. RI TONG IL (République populaire démocratique de Corée) a condamné « l’invasion barbare de la bande de Gaza par Israël », qui menace gravement la paix et la stabilité dans la région. Il a dénoncé les destructions aveugles et l’assassinat de civils innocents par l’armée israélienne. Il a exhorté Israël à cesser ses opérations en l’accusant de n’avoir jamais cessé de conduire des agressions. Israël doit mettre fin à ses pratiques d’assassinats massifs de civils qui constituent un crime contre l’humanité et un crime de guerre, a-t-il déclaré en dénonçant « des actes sauvages » qui visent des hôpitaux et des enfants. Il a dit que le Conseil de sécurité ne peut être un forum politique servant les intérêts d’un seul pays, avant de citer la responsabilité des États-Unis « qui encouragent Israël à mener des guerres ».
M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a déclaré que les terribles attaques perpétrées de manière indiscriminée contre la population civile palestinienne ont choqué les Indonésiens d’autant que ces attaques se déroulent durant le mois sacré du Ramadan. À cet égard, l’Indonésie condamne dans les termes les plus forts les assassinats aveugles et l’utilisation abusive de la force par Israël. C’est encore plus choquant qu’Israël agisse au mépris de la condamnation de ses actes par la communauté internationale. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Israël adopte cette arrogance à l’égard du monde et, en particulier, de la Palestine en violant le droit international.
L’Indonésie salue les initiatives de l’Égypte et d’autres pays clefs dans la recherche d’un cessez-le-feu ainsi que l’engagement du Secrétaire général. Le Conseil de sécurité doit agir rapidement pour faire cesser l’agression militaire israélienne. Cette agression, a-t-il dit, est un test pour déterminer si le Conseil de sécurité est à la hauteur des responsabilités que lui a conférées la Charte des Nations Unies pour maintenir la paix internationale et protéger les populations vulnérables.
Le représentant a regretté que 2014, qui a été désignée « Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien » par l’Assemblée générale, soit marquée par cette violence extrême contre le peuple palestinien. Il a réitéré qu’il était nécessaire d’instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient sur la base de la solution de deux États. Il a insisté sur le fait que seule la création d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, peut réaliser la paix entre Israël et la Palestine.
M. JEFFREY SALIM WAHEED (Maldives) a dit que la réalisation de la paix au Moyen-Orient ne sera pas achevée, à moins que des décisions audacieuses soient prises par le Conseil de sécurité afin d’exercer le mandat qu’il a de protéger les populations vulnérables. Une résolution du Conseil appelant à un cessez-le-feu; l’ouverture de la bande de Gaza sur la base de l’Accord de 2005 sur le mouvement et l’accès; la fin du blocus, et la garantie de protection des populations civiles, sont depuis longtemps attendues et souhaitées, a dit le représentant.
Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) a fait observer que pour la quatrième fois, depuis que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007, la violence a fait irruption, avec un bilan accablant pour la population civile. Elle a indiqué que cette situation démontre que le statu quo n’est pas viable. La conclusion d’un accord sur le statut final aurait permis de jeter les bases de la paix, mais au lieu de cela, la violence incite à des niveaux de haine sans précédent, s’est-elle alarmée. La représentante a dénoncé les tirs de roquettes qui prennent Israël pour cible, ainsi que l’ampleur de la souffrance humaine provoquée par la campagne militaire terrestre lancée par Israël contre Gaza.
Mme Mørch Smith a appelé la communauté internationale à appuyer l’initiative égyptienne et les efforts déployés pour aboutir à une cessation immédiate des hostilités. Elle a aussi jugé nécessaire de répondre à la « situation humanitaire affligeante » qui prévaut à Gaza. La représentante a notamment dénoncé la poursuite du blocus imposé à Gaza. Elle a aussi annoncé qu’en sa capacité de Présidente du Groupe de donateurs du Comité de liaison ad-hoc, la Norvège organisera une conférence internationale de donateurs pour la Palestine dès qu’un cessez-le-feu aura été annoncé. Mme Mørch Smith a aussi appelé le Conseil de sécurité à exiger des parties qu’elles relancent le processus politique et trouvent une issue pacifique au conflit.
La représentante de la Norvège s’est aussi inquiétée de la situation qui prévaut en Syrie, malgré l’adoption, la semaine dernière, de la résolution 2165. Elle a notamment dénoncé les atrocités commises par l’État islamique d’Iraq et du Levant, et le contrôle qu’il exerce sur de larges parties du territoire du nord-est de la Syrie et du nord-ouest et du centre de l’Iraq. Cette évolution aura des ramifications énormes pour la région, et éventuellement la sécurité internationale, a averti la représentante qui s’est alarmée du fait que le « jihadisme radical » est en train de prendre prise. Des millions de personnes dépendent de dons de vivres pour leur survie, et des déplacements en masse de populations ont lieu dans les pays voisins.
Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a condamné l’ensemble des agressions commises par Israël qui, a-t-elle affirmé, ne représentent pas une défense des droits des Israéliens. Elle a affirmé qu’une telle action militaire ne pouvait pas contribuer à assurer la sécurité d’Israël mais, au contraire, à provoquer une recrudescence de la violence. Ceux qui sont convaincus que l’agression contre Gaza est une manière de rendre justice pour le meurtre des trois jeunes israéliens se trompent, car Israël aurait dû mener une enquête en bonne et due forme pour rechercher les auteurs de ce meurtre, qui a été commis dans une zone sous contrôle d’Israël, a argué la représentante.
Pour cette dernière, les actions d’Israël représentent une véritable entrave à la paix. Elle a notamment dénoncé le fait que la situation des prisonniers palestiniens n’ait toujours pas été réglée. Le Qatar appuie par ailleurs les efforts déployés par Le Caire et exhorte par ailleurs le Conseil de sécurité à exiger qu’Israël mette fin à son agression et facilite l’accès de l’aide humanitaire.
La représentante du Qatar a ensuite dénoncé les sièges imposés en Syrie et s’est dite gravement préoccupée par la situation humanitaire dramatique dans le pays. Elle a averti que cette situation risque de se détériorer encore plus, mais a néanmoins formulé l’espoir que l’adoption de la résolution 2165 permettra d’alléger les souffrances du peuple syrien.
M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a affirmé que la situation actuelle à Gaza n’était qu’un nouveau chapitre de l’agression d’Israël contre le peuple palestinien. Il a affirmé que ceux qui, parmi les États Membres, appuient les actions d’Israël, devront en assumer les responsabilités juridiques. Il a appelé le Conseil de sécurité à exhorter Israël à cesser son « action barbare ». Certains dans cette salle prétendent appuyer les droits du peuple palestinien, mais cela n’est qu’hypocrisie car ils n’ont pas évoqué, une seule fois, la libération du Golan syrien, a-t-il fait remarquer.
Le représentant a indiqué que les habitants du Golan syrien étaient soumis aux pires formes de torture et privés de leurs ressources naturelles, notamment l’eau et le pétrole. Il a aussi averti que les actes d’agression commis dans la zone de séparation des forces dans le Golan occupé mettaient en péril la vie du personnel de l’ONU et provoquaient aussi un regain de tensions qui pourrait avoir des conséquences graves. Le représente a appelé le Conseil de sécurité à faire preuve de responsabilité et à engager Israël de se retirer de tous les territoires occupés et, notamment, du Golan syrien.
M. Ja’afari a par ailleurs dénoncé les tentatives de certaines délégations de « tuer l’essence même du thème de cette réunion » qui, a-t-il estimé, ne doit pas concerner l’examen de la situation interne qui prévaut dans un pays donné. Il a fait savoir qu’il ne répondra pas aux délégations qui violent la Charte des Nations Unies en fournissant un appui d’une manière ou d’une autre aux mercenaires qui opèrent au sein de la Syrie.
M. DOC MASHABANE (Afrique du Sud) a affirmé que l’histoire jugera le Conseil de sécurité pour son incapacité à maintenir la paix et la sécurité internationales. Cet organe ne peut pas appeler à la responsabilité pour les violations du droit international dans une partie du monde, tout en s’abstenant de le faire lorsqu’il s’agit d’Israël, a-t-il lancé. Le représentant a dénoncé « l’occupation perpétuelle » de la Palestine par Israël. L’inaction du Conseil de sécurité donne un avantage injuste à Israël, s’est alarmé le représentant, qui a ensuite appelé les parties à reprendre les négociations. M. Mashabane a par ailleurs indiqué que l’Afrique du Sud avait annoncé une contribution de 10 millions de rands pour appuyer les efforts humanitaires à Gaza. Le Conseil de sécurité doit adopter une résolution qui envoie un message ferme soulignant que le meurtre indiscriminé ou arbitraire de civils par les deux parties doit cesser.
M. HOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a estimé que la réaction israélienne à Gaza constituait une punition collective à l’encontre des civils et une violation du droit international. Plus d’un quart des 600 victimes sont des enfants et les infrastructures vitales à tous les aspects de la vie à Gaza ont été détruites, a-t-il dénoncé. Le représentant a demandé une assistance internationale immédiate pour faire face aux besoins humanitaires de la population civile. L’invasion terrestre constitue une violation grave du droit international et de la quatrième Convention de Genève, a-t-il déclaré. Israël, qui déstabilise la région depuis six décennies, continue d’ignorer les appels de la communauté internationale, a-t-il ajouté. Cette tragédie est causée par la culture de l’impunité entretenue par la Puissance occupante.
Mme GRETA GUNNARSDÓTTIR (Islande) s’est félicitée de l’adoption de la résolution 2165 (2014) pour faire face aux besoins humanitaires en Syrie. Face aux violations flagrantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire par le régime syrien, la représentante de l’Islande a appelé à une solution politique avant d’inviter le Conseil de sécurité à déférer cette question devant la Cour pénale internationale. Elle a exhorté, d’une part, le Hamas et les autres groupes armés à cesser ses tirs de roquettes sur Israël, et d’autre part, Israël à mettre un terme à ces opérations à Gaza. Au-delà de l’objectif d’un cessez-le-feu, elle a estimé que le problème fondamental demeure l’occupation du territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, en notant que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait déclaré l’illégalité du mur de séparation.
M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a rappelé que la bande de Gaza est assiégée maintenant depuis sept ans. Il s’est dit choqué de constater que 70% des victimes étaient des civils, avant de dénoncer le bain de sang orchestré par Israël. Israël jouit d’une immunité qui la place au-dessus des lois, a-t-il estimé, avant de se dire choqué que ce pays invoque la lutte contre le terrorisme pour tirer aveuglément sur des civils. Le représentant de la Tunisie a exhorté la communauté internationale à mettre un terme immédiatement à l’agression contre Gaza. Il faut aussi mettre fin au blocus de Gaza pour permettre le développement économique et social, a-t-il ajouté, en rappelant l’objectif prioritaire de parvenir à une solution de deux États vivant côte à côte.
M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a estimé que la gravité du conflit entre Israël et Hamas exige du Conseil de sécurité qu’il lance un appel pour un cessez-le-feu immédiat sur la base du mémorandum d’accord de novembre 2012. Il a condamné catégoriquement l’agression perpétrée par la Puissance occupante, qui se traduit notamment par la mort de plus de 500 civils. Le Venezuela appelle Israël à mettre un terme à son agression militaire, à la construction de colonies de peuplement dans les territoires occupés et aux mesures de punition collective infligées aux palestiniens, « ainsi qu’au blocus asphyxiant imposé à la bande de Gaza ». Le représentant a aussi appelé à la reprise des pourparlers entre Israël et la Palestine.
M. HECTOR ENRIQUE JAIME CALDERÓN (El Salvador) a exprimé l’espoir qu’une solution pacifique pourrait être trouvée au conflit entre Israël et la Palestine. Il a estimé que le droit à la légitime défense ne justifiait en aucun cas un usage disproportionné de la force. Il a salué la tenue prochaine d’une réunion du Conseil des droits l’homme consacré à l’examen de la situation humanitaire à Gaza. Le représentant a ensuite appelé au renforcement des démarches diplomatiques en cours.
M. GUILLERMO RISHCHYNSKI (Canada) a soutenu le droit d’Israël à se défendre contre les attaques terroristes, en dénonçant notamment les tirs de roquettes aveugles à partir de Gaza. Il a appelé le Conseil de sécurité à condamner les actes « répréhensibles » perpétrés par le Hamas. Il ne s’agit pas d’un conflit entre l’Autorité palestinienne et l’État d’Israël, mais plutôt entre une organisation terroriste et l’État juif, a-t-il fait remarquer. Y a-t-il un seul gouvernement représenté ici qui ne défendrait pas vigoureusement son peuple si des centaines de roquettes s’abattaient sur lui jour après jour? a demandé M. Rishchynski. Pour le représentant du Canada, les Forces de défense d’Israël s’acquittent de leur engagement de réduire au minimum le nombre de victimes civiles, alors que le Hamas cherche à délibérément mettre en danger la vie des civils, « des deux côtés du conflit ».
M. Rishchynski a ensuite affirmé que la tragédie actuelle pourrait fournir au Président Abbas l’occasion de désarmer le Hamas et le Jihad islamique palestinien, en s’acquittant de son engagement en faveur de la démilitarisation, qui comprend, a-t-il rappelé « le retrait des milliers de missiles principalement fournis par l’Iran et cachés dans les maisons, les épiceries et les écoles des Palestiniens ». Il a également appelé les combattants du Hamas à déposer les armes et à embrasser le processus de paix. Le représentant a aussi souligné que la production et la contrebande d’armes doivent cesser complètement. Le système de sécurité de l’Autorité palestinienne doit assumer immédiatement le contrôle total de Gaza et du poste frontalier de Rafah, a insisté le représentant, avant d’appeler Palestiniens et Israéliens à poursuivre la coordination de leurs efforts en matière de sécurité.
Par ailleurs, M. Rishchynski a félicité Israël pour son acceptation inconditionnelle de la proposition de cessez-le-feu de l’Égypte, en regrettant cependant qu’elle ait été rejetée par le Hamas. Avant de conclure, il a appelé l’ONU à lancer une enquête indépendante immédiate afin d’établir les faits concernant la découverte de roquettes dans une école de l’UNRWA à Gaza.
M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a dénoncé le « leadership international d’inactivité » qui prétend diriger le monde, alors même que des êtres humains non armés sont massacrés sans merci. Le représentant a dénoncé l’inaction du Conseil de sécurité et le fait « que la ville vibrante de Gaza City a été transformé en un amas de pierres et de poussière ». Le représentant a reconnu le droit d’Israël à l’autodéfense, mais a néanmoins fermement condamné la pratique et l’habitude prises de s’adonner à des tueries routinières de Palestiniens innocents en invoquant des prétextes divers. Le nettoyage ethnique des Palestiniens par Israël en Terre sainte n’est en aucun cas acceptable, a-t-il souligné. « Qui plus est », a-t-il enchaîné, « ceux qui sont les plus fervents champions du droit d’Israël à l’autodéfense oublient bien souvent que les pauvres Palestiniens ont également le droit de vivre, non pas dans l’ombre d’une mort qui rôde constamment autour d’eux et de l’occupation israélienne perpétuelle, mais en tant qu’êtres humains jouissant des mêmes dignité, liberté et sécurité que les Israéliens.
Le représentant a ensuite fait observer qu’Israël attaque actuellement une population de 1,8 million de personnes ne disposant d’aucune armée, et d’aucune force navale ou aérienne, et n’ayant pas d’artillerie lourde. M. Momen a par ailleurs appelé le Conseil de sécurité à adopter une résolution contraignante pour imposer un cessez-le-feu et mettre immédiatement terme aux hostilités. La culture de l’impunité doit cesser, et le respect de l’état de droit et la justice doivent prévaloir, a-t-il lancé.
M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a appelé la communauté internationale à demander la fin de l’escalade de la violence à Gaza. Il a indiqué que le dialogue restait la clef pour parvenir à une paix juste et pour aller vers une solution durable avec la création de l’État de Palestine. Le représentant a regretté le fait que malgré ses violations du droit international, Israël continue d’agir en toute impunité. Cette situation constitue l’obstacle principal à la paix dans la région.
Le représentant a rappelé que l’Assemblée générale avait pris une décision historique, en 2013, en octroyant le statut d’État observateur non membre à la Palestine. Il a ajouté que la solution au conflit passait par la fin de la colonisation, la libération des prisonniers palestiniens et la fin du blocus à Gaza. S’agissant de la Syrie, le représentant a condamné les actes de violence dans ce pays tout en appelant à une solution politique de la crise par les Syriens eux-mêmes et sans ingérence étrangère.
Mme ROFINA TSINGO CHIKAVA (Zimbabwe) a qualifié l’agression israélienne à Gaza de punition collective de la population civile palestinienne. Le Zimbabwe, a-t-elle dit, demande l’arrêt immédiat des hostilités. La représentante a souligné qu’il était urgent de venir en aide aux Palestiniens, en particulier les groupes vulnérables. Elle a appelé la communauté internationale à agir dans ce sens. Le Conseil de sécurité doit être à la hauteur des responsabilités que lui a conférées la Charte des Nations Unies en assurant la protection de la population civile palestinienne et en demandant à Israël de mettre fin à ses attaques. L’impunité d’Israël doit cesser, a ajouté la représentante. Ce pays doit respecter les résolutions du Conseil de sécurité, cesser la colonisation et le blocus de Gaza. Le Zimbabwe appelle les deux parties à reprendre les négociations pour qu’une paix durable soit instaurée et que les Palestiniens puissent créer un État indépendant vivant aux côtés d’Israël.
M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a révélé que le Premier Ministre néo-zélandais a présenté devant le Parlement une motion exprimant sa préoccupation face au nombre effroyable et inacceptable de victimes civiles à Gaza. La motion apporte un soutien fort aux efforts internationaux pour obtenir un cessez-le-feu et la fin des hostilités, de sorte que les deux parties puissent reprendre les négociations. La Nouvelle-Zélande exhorte les deux parties à prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils, y compris des pauses humanitaires, a dit M. McLay. Les récents incidents renforcent l’importance d’une solution durable au conflit entre Israël et les Palestiniens. La poursuite du statu quo actuel n’est plus tenable. La Nouvelle-Zélande appelle les deux parties à retourner à la table des négociations, et à œuvrer de manière significative et permanente pour la solution à deux États. Un horizon politique crédible est important, et la fin durable du blocus de Gaza doit en faire partie.
Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a appuyé les efforts de médiation lancés par l’Égypte et les États-Unis pour trouver une issue au conflit entre Israël et la Palestine et a appelé les parties à mettre immédiatement fin à la violence. Elle s’est inquiétée du nombre élevé de victimes parmi la population civile de Gaza et des attaques qui prennent pour cible les hôpitaux et habitations civiles. La représentante a aussi averti qu’une exacerbation des tensions risquait de déstabiliser la région dans son ensemble. Elle a appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité. Il est nécessaire, a-t-elle dit, de répondre aux problèmes de fond que connaît la région et de garantir le droit d’Israël et de la Palestine de vivre en paix et en sécurité, dans les limites de frontières internationalement reconnues.
M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a appuyé l’initiative de paix du Caire ainsi que les efforts déployés par le Secrétaire général pour conclure un cessez-le-feu et reprendre les négociations de paix. Il a appelé le Conseil de sécurité à mettre un terme aux agressions systématiques d’Israël. Le représentant a dénoncé le terrible bilan humain du conflit à Gaza, en faisant notamment observer qu’il n’existait aucune voie de sortie pour les civils innocents. M. Abdrakhmanov, qui s’est dit préoccupé par la violence continue en Syrie, a appelé à mettre un terme aux bombardements aériens. Il a aussi appelé à la pleine mise en œuvre des résolutions 2139 et 2165 du Conseil de sécurité.
M. ABDULAZIZ A M A ALAJMI (Koweït) a affirmé que la situation actuelle était un nouvel épisode du « feuilleton d’Israël, qui est assoiffé de sang et de châtiments collectifs ». Les bombardements israéliens sont comme un « torrent de lave » qui ne fait aucune distinction parmi la population. Il a condamné l’agression barbare contre la population civile de la bande de Gaza et a averti que Gaza était au bord d’une catastrophe humanitaire. Le représentant a appelé le Conseil de sécurité à pousser Israël à un arrêt immédiat de son agression militaire dans la bande de Gaza et à l’obliger à assumer ses responsabilités pour réparer le préjudice subi par les victimes. Le Conseil doit condamner les activités racistes des colons israéliens et œuvrer à la levée du blocus illégal imposé à Gaza. Les membres du Conseil doivent aussi appuyer l’initiative de cessez-le-feu de l’Égypte et placer les territoires palestiniens sous protection internationale afin de mettre un terme à l’occupation. Le représentant a aussi appelé à la libération de l’ensemble des prisonniers palestiniens. Une aide d’urgence doit également être fournie au Gouvernement palestinien pour appuyer la reconstruction dans la bande de Gaza, a-t-il ajouté.
M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) a dénoncé le bilan catastrophique de l’escalade de violence à Gaza. Il a demandé un cessez le feu immédiat et la reprise des négociations. Il a exhorté la communauté internationale à se mobiliser pour venir en aide aux populations de Gaza. Il faut trouver une solution pacifique à ce conflit qui dure depuis 60 ans, a-t-il souligné. Le représentant du Viet Nam s’est dit favorable à une solution durable garantissant les intérêts des parties. Le Viet Nam appuie également la solution de deux États, et la création d’un État de Palestine indépendant vivant côte à côte avec Israël. Le représentant a exprimé son inquiétude face à la violence en Iraq. Il a apporté l’appui de son pays aux efforts internationaux visant à garantir la stabilité et l’unité de l’Iraq. S’agissant de la Syrie, il a invité les parties à ne plus recourir à la force.
M. GUSTAVO MEZA-CUADRA VELASQUEZ (Pérou) a condamné l’incursion armée terrestre israélienne dans la bande de Gaza, ainsi que les tirs de roquettes du Hamas contre Israël. Il a condamné les attaques lancées contre des villes densément peuplées par une partie et l’utilisation disproportionnée de la force contre des civils par l’autre. Il a demandé que l’on vienne en aide aux populations civiles victimes du conflit. Le représentant a apporté sa caution aux efforts de cessez-le-feu du Secrétaire général et de l’Égypte. Il a cependant tenu à dire qu’il faut s’attaquer aux causes profondes de la crise. Ceci passe par la reprise des négociations entre les parties, a-t-il estimé. Pour arrêter le cycle récurrent de la violence dans cette région, il faut respecter les résolutions du Conseil de sécurité et les accords internationaux pertinents sur ce conflit, a exhorté le représentant du Pérou.
M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a condamné les attaques visant la population civile, en rappelant que c’était une violation flagrante du droit international. Il s’est également dit horrifié par l’usage disproportionné de la force contre une population désarmée qui ne peut aller nulle part pour fuir les bombardements. Le représentant a aussi dénoncé les tirs de roquettes lancés contre Israël. La communauté internationale doit appuyer les efforts de cessez-le-feu et répondre à l’appel de fonds de l’UNRWA, a-t-il estimé. Sa délégation salue, a-t-il dit, la contribution de 47 millions de dollars versée par les États-Unis. Le représentant a rappelé que ce n’est qu’en répondant aux causes profondes du problème qu’une paix durable pourra être instaurée dans la région.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) s’est dit convaincu que les aspirations légitimes du peuple palestinien seront réalisées même si, pour le moment, la crise humanitaire est très grave. Il s’est dit convaincu que la diplomatie et le dialogue étaient le meilleur moyen de trouver une issue aux conflits qui secouent le Moyen-Orient. Le nombre élevé des pertes en vies humaines est alarmant, a-t-il regretté, en prévenant que la situation actuelle risquait de s’aggraver davantage si les hostilités se poursuivaient.
Exerçant son droit de réponse face aux « accusations de certains États Membres », le représentant d’Israël s’est dit « heureux que le représentant du Liban ait manifesté de l’intérêt envers les droits des Palestiniens » et l’a ensuite invité à prêter attention à la situation des réfugiés palestiniens au Liban. Il a ajouté que l’Iran, l’Arabie saoudite et le Qatar « sont devenus amis au Conseil de sécurité pour s’en prendre à Israël », alors qu’ils avaient créé respectivement le Hezbollah, Al-Qaida et le Hamas. Quant à l’Égypte « qui récemment a condamné plus d’un millier de personnes en une seule journée », « elle devrait investir dans son propre peuple », a dit le représentant. Il a ajouté que ce qui se passe actuellement à Gaza n’est pas une guerre voulue par Israël, mais une guerre qui lui a été imposée. À trois reprises, Israël a accepté un cessez-le-feu, mais le Hamas a répondu par des tirs de roquettes, a ajouté le représentant pour qui « Israël ne lutte pas contre le peuple de Gaza ». Il a indiqué que lorsqu’Israël vivra dans le calme, Gaza connaîtra aussi ce calme.
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