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CS/11439

La Représentante spéciale pour la Côte d’Ivoire présente, devant le Conseil de sécurité, un concept de mobilité entre l’ONUCI et la MINUL

16/6/2014
Conseil de sécuritéCS/11439
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Conseil de sécurité                                        

7197e séance – matin                                       


LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LA CÔTE D’IVOIRE PRÉSENTE, DEVANT LE CONSEIL

DE SÉCURITÉ, UN CONCEPT DE MOBILITÉ ENTRE L’ONUCI ET LA MINUL


La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire, Mme Aïchatou Mindaoudou, a fait état, ce matin, devant le Conseil de sécurité, des progrès accomplis par la Côte d’Ivoire en matière de redressement économique, de dialogue politique, d’amélioration des conditions de sécurité et de désarmement des anciens combattants.


Elle a aussi présenté un nouveau concept de mobilité des opérations qui, comme le propose le Secrétaire général, permettrait d’optimiser les synergies stratégiques et opérationnelles de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qu’elle dirige, et de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).  Il s’agit de créer une force d’intervention rapide au sein de l’effectif autorisé de l’Opération, en vue de renforcer sa capacité de réaction, notamment lors des élections prévues en 2015.


« La Côte d’Ivoire est engagée sur la voie d’une stabilité durable », a assuré Mme Mindaoudou.  Faisant écho de cette déclaration, le représentant de la Côte d’Ivoire, M. Youssoufou Bamba, s’est félicité des progrès remarquables accomplis par son pays, grâce, a-t-il précisé, « aux excellentes relations entre la Côte d’Ivoire et les Nations Unies ».


Présentant le trente-quatrième rapport* du Secrétaire général sur la situation en Côte d’Ivoire, Mme Mindaoudou a souligné un taux de croissance économique impressionnant, qui s’accompagne d’un développement rapide des infrastructures et d’une augmentation des investissements privés.  « Le Gouvernement de la Côte d’Ivoire entend mettre l’accent sur la lutte contre la pauvreté afin de rendre cette croissance économique plus inclusive », a ajouté M. Bamba.


Le processus de réconciliation a connu un nouvel élan, avec la prorogation en février du mandat de la Commission Dialogue, vérité et réconciliation qui a poursuivi ses séances d’écoute à travers le pays, a poursuivi la Représentante spéciale.  Le Président Ouattara, a-t-elle indiqué, continue de tendre la main aux proches de l’ancien régime, en encourageant, notamment, le retour de plusieurs centaines de personnes exilées.


La Représentante spéciale a ensuite parlé du dialogue qui s’intensifie entre le Gouvernement et l’opposition politique, mais qui continue de poser des problèmes.  Elle a cité en exemple le transfert du leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, à la Cour pénale internationale (CPI).  En revanche, des avancées importantes ont été enregistrées dans le dialogue politique, y compris dans les discussions visant à dresser la liste des personnes proches de l’ancien régime détenues, ainsi que des comptes bancaires encore gelés.


Concernant les élections présidentielles prévues en octobre 2015, Mme Mindaoudou a indiqué que quatre personnalités, parmi lesquelles le Président Alassane Ouattara, avaient déjà annoncé leur candidature.  La Commission électorale indépendante exige la coopération de toutes les parties concernées pour finaliser sa composition et lui permettre de fonctionner, a-t-elle rappelé.  Pour que le processus de réconciliation nationale réussisse, il est important de respecter les droits de l’homme, a-t-elle souligné, en appelant à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à l’impunité.


S’agissant de la situation sécuritaire, elle a fait observer que depuis 2011, il y avait une amélioration, en dépit des vols à main armée, du banditisme et autres activités criminelles.  La police nationale et la gendarmerie ne sont pas assez déployées ou ne disposent pas d’équipements nécessaires, a-t-elle estimé.


Dans le même temps, les plus hautes autorités nationales sont fermement engagées à promouvoir la réforme du secteur de la sécurité, a-t-elle soutenu, tout en faisant remarquer qu’une partie de la population ne faisait pas entièrement confiance aux institutions chargées de la sécurité nationale.  Elle a recommandé de professionnaliser les forces de défense et de sécurité du pays et d’intégrer des femmes dans ces institutions.


En matière de désarmement, processus devant être achevé avant la fin de juin 2015, la Représentante spéciale a souligné que des progrès importants avaient été enregistrés, en précisant que 30 000 des 70 000 anciens combattants avaient reçu un appui de l’ONU ou du Gouvernement ivoirien pour leur réintégration.  Au 1er mai 2014, le processus de désarmement, démobilisation et réintégration concernait 22 590 ex-combattants, a précisé le représentant de la Côte d’Ivoire.


Mme Mindaoudou a également mis l’accent sur le calme qui a été rétabli à la frontière avec le Libéria, malgré deux attaques dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.  L’ONUCI a engagé des enquêtes, afin de déterminer si les auteurs ont franchi la frontière libérienne pour entrer sur le territoire ivoirien, a-t-elle indiqué.  La coopération entre les Gouvernements des deux pays a contribué à mieux sécuriser les frontières, a-t-elle dit, avant d’ajouter que le travail mené conjointement par l’ONUCI et la Mission des Nations Unies au Libéria (MANUL) pour finaliser un nouveau cadre stratégique d’action avait été fructueux dans ce domaine.  Elle a aussi encouragé la mise en œuvre de la stratégie de sécurité transfrontalière élaborée par l’Union du fleuve Mano.


À la demande du Conseil de sécurité, l’ONUCI vient de restructurer sa composante militaire et a consolidé sa présence dans l’ouest et les autres zones à haut risque, a assuré Mme Mindaoudou, en précisant que 1 700 membres des troupes avaient été retirés à la fin du mois de mai.  Dans la perspective des élections présidentielles de 2015, il faudrait, a-t-elle recommandé, adopter une approche prudente concernant la prochaine phase de réduction des forces.  Elle a cependant estimé qu’une réduction supplémentaire de 1 100 troupes serait possible, en essayant de « faire plus avec moins ».


Expliquant la manière dont le personnel en uniforme devrait être utilisé au cours de la période électorale, Mme Mindaoudou a parlé d’un « nouveau concept de mobilité des opérations » qui vise à renforcer les capacités de combat des forces.  L’élément clef, pour la mise en œuvre de ce concept, est la création au sein de l’ONUCI d’une force de réaction rapide « qui va nous aider à combler le vide dans certaines zones du pays » où il n’y a pas de présence militaire permanente, a-t-elle souligné.


Dans son rapport, le Secrétaire général recommande, en effet, de créer une force d’intervention rapide au sein de l’effectif autorisé de l’ONUCI afin d’optimiser les synergies stratégiques et opérationnelles de l’ONUCI et de la MINUL.  Cette force, qui comprendrait 650 hommes, aurait la capacité de faire face à tout incident en Côte d’Ivoire et d’intervenir rapidement dans le même temps au Libéria en cas de grave détérioration de la sécurité.  Mme Mindaoudou a signalé que la Force de l’ONUCI avait déjà pratiqué des exercices militaires pour se préparer à réagir en moins de 12 heures à toute situation d’urgence dans le pays.


Le représentant de la Côte d’Ivoire a indiqué que son gouvernement exprimait le plus grand intérêt pour ce projet de force et qu’il appuyait ainsi la mise en œuvre des recommandations du Secrétaire général.


En ce qui concerne la Police des Nations Unies, Mme Mindaoudou a assuré que l’ONUCI explorait les moyens d’appuyer le contrôle de la sécurité, la formation et le mentorat au bénéfice des forces de la police nationale et de la gendarmerie.  Il est nécessaire pour la police nationale, a-t-elle dit, de respecter les normes de professionnalisme et d’éthique, afin de regagner la confiance du peuple ivoirien.


Pour sa part, le représentant de la Côte d’Ivoire s’est félicité de la façon dont l’ONUCI avait accompagné le pays dans les différents chantiers de la reconstruction postcrise.  Il a aussi souligné la coopération constructive entre son gouvernement et le Conseil de sécurité, qui a permis la levée de l’embargo sur les diamants produits en Côte d’Ivoire et la levée partielle de l’embargo sur les armes, conformément à la résolution 2153 (2014) du 29 avril 2014.


À la lumière de ces évolutions positives, a déclaré M. Bamba, le Gouvernement de la Côte d’Ivoire donne son accord au plan de réduction progressif des contingents militaires de l’ONUCI proposé par le Secrétaire général.  Le représentant ivoirien a, en outre, assuré que le Président Ouattara et son gouvernement œuvraient pour que les élections de 2015 se déroulent dans un climat apaisé.


*   S/2014/342


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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