Conseil: la Représentante spéciale du Secrétaire général au Libéria souligne les défis « complexes et redoutables » que le pays doit relever dans les secteurs de la justice et de la sécurité
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Conseil de sécurité
7145e séance – matin
CONSEIL: LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU LIBÉRIA SOULIGNE LES DÉFIS « COMPLEXES ET REDOUTABLES » QUE LE PAYS DOIT RELEVER DANS LES SECTEURS DE LA JUSTICE ET DE LA SÉCURITÉ
La Représentante spéciale du Secrétaire général au Libéria a indiqué, ce matin, devant le Conseil de sécurité, que des défis « complexes et redoutables » persistent dans le pays, s’agissant de la justice et de la sécurité, et ce alors même que la Mission des Nations Unies (MINUL) est en train de gérer sa stratégie de sortie.
« Alors que le Libéria entame sa deuxième décennie postconflit, d’importants défis persistent pour institutionnaliser des réformes dans des secteurs critiques et renforcer les capacités d’une gouvernance efficace », a indiqué Mme Karin Landgren. « Ces processus sont complexes et redoutables car, avant même la guerre, le Libéria avait très peu d’institutions méritocratiques et des mécanismes efficaces de responsabilité. » Un large segment de la population continue à manifester son mécontentement face aux autorités nationales, et les tensions entre les grandes concessions et les communautés persistent.
Mme Landgren a en effet cité la responsabilité et la transparence, d’une part, et la justice et la sécurité, d’autre part, comme les piliers de la stabilité. Des efforts ont été faits, a-t-elle convenu, en citant la condamnation de six anciens responsablesde l’Office des forêts qui avaient illégalement délivré des permis d’exploitation privée sur une surface de 2,5 millions d’hectares. Par ailleurs, l’Initiative libérienne pour la transparence des industries extractives a approuvé un premier rapport d’audit sur les concessions, les contrats, les licences et autres droits accordés. L’Initiative a également renforcé le régime des sanctions auxquelles pourraient s’exposer les entreprises et le Gouvernement.
Mais, a dit la Représentante spéciale, la police nationale souffre toujours des procédures budgétaires très compliquées et de ses faibles capacités en matière de gestion financière. Au mois de février, le Ministre des finances a pris des mesures pour alléger les procédures de déboursement alors que la Présidente a pris l’engagement de prévoir davantage de ressources pour la formation des policiers et une meilleure utilisation de leurs infrastructures. Elle a promis d’assurer, dans le budget 2014-2015, un meilleur équilibre entre les grands travaux et la sécurité nationale, et à rationaliser les procédures pour les dépenses récurrentes. Le pays s’attèle en outre à la préparation d’une nouvelle Stratégie nationale de sécurité.
La Représentante spéciale a rappelé qu’en juin, la MINUL achèvera la seconde et avant-dernière phase de la réduction de ses effectifs militaires, tel que l’a approuvé le Conseil de sécurité. D’ici à mai 2014, la moitié des comtés du pays n’aura plus de présence militaire de l’ONU; le reste des troupes étant déployés à a Monrovia et le long de la frontière avec la Côte d’Ivoire et la Guinée, qui sont aussi les régions les plus peuplés. Dans son rapport*, le Secrétaire général annonce qu’il formulera prochainement des recommandations sur la procédure à suivre pour la phase finale du retrait des troupes de la MINUL.
Le Libéria, a prévenu sa Représentante spéciale, doit absolument se doter d’un secteur de la sécurité appuyé par un système judiciaire qui inspire confiance, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Elle a salué la nouvelle loi sur la police qui devrait promouvoir des procédures claires de recrutement et de promotion fondées sur le mérite. Toutefois, la suspension pour six mois, du Ministre de la justice, par la Cour suprême de justice, en janvier dernier, s’est ajoutée aux obstacles à une véritable réforme de la justice et du secteur de la sécurité.
La Représentante spéciale a conclu en rappelant les rendez-vous importants de la région: les élections présidentielles en Côte d’Ivoire et en Guinée en 2015, et au Libéria en 2017. Gérer une bonne stratégie de sortie du Libéria, pour la stabilité duquel la communauté internationale a tant investi, sera une tâche délicate pour la MINUL et le Conseil, a-t-elle prévenu.
Le Président de la « Formation Libéria » de la Commission de consolidation de la paix n’a pas dit autre chose. M. Staffan Tillander a aussi exprimé ses craintes devant la lenteur des progrès s’agissant de la justice et de l’état de droit. Les relations entre l’État et les citoyens sont fragiles et le sentiment de confiance est au plus bas, a-t-il alerté, en se montrant tout aussi frustré devant le rythme de la réconciliation nationale. Le « Programme de transformation » du Libéria, a-t-il espéré, ainsi que l’engagement du Gouvernement à élaborer un « New Deal », devraient permettre de rester concentrés sur tous les objectifs convenus.
La Commission de consolidation de la paix contribuera à ces efforts et fera en sorte que son travail facilite l’appropriation nationale et soit conforme aux autres mécanismes, a promis le Président de la « Formation Libéria ». Le « Programme de transformation » est axé sur quatre piliers, à savoir la paix, la sécurité et l’état de droit; la transformation économique durable; le développement humain; et la gouvernance inclusive et les institutions publiques. Il est conforme aux trois priorités définies entre le Libéria et la Commission de consolidation de la paix à savoir, le renforcement de l’état de droit, l’appui à la réforme du secteur de la sécurité et la promotion de la réconciliation nationale.
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