Soudan du Sud: le Chef des opérations de maintien de la paix présente au Conseil de sécurité les détails du renforcement de la Mission de l’ONU
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Conseil de sécurité
7141e séance – après-midi
SOUDAN DU SUD: LE CHEF DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX PRÉSENTE AU CONSEIL
DE SÉCURITÉ LES DÉTAILS DU RENFORCEMENT DE LA MISSION DE L’ONU
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, M. Hervé Ladsous, a présenté cet après-midi au Conseil de sécurité les grandes lignes du plan de renforcement de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) proposé par le Secrétaire général dans son dernier rapport sur la situation dans le pays.
Le Soudan du Sud, a déclaré son représentant, M. Francis Deng, « a plus que jamais besoin d’un soutien international ».
Dans son rapport, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, présume que « l’insécurité persistera un certain temps dans les États les plus touchés par le conflit au Soudan du Sud », car comme l’a expliqué son adjoint aujourd’hui, les deux parties continuent de privilégier la poursuite des gains militaires malgré l’Accord de cessation des hostilités. Le Secrétaire général demande donc au Conseil de sécurité d’envisager d’autoriser une augmentation temporaire des effectifs militaires de la MINUSS à hauteur de 12 500 hommes et une augmentation des effectifs de police de quatre unités de police constituées.
Le Secrétaire général, a expliqué M. Ladsous, a souligné la nécessité d’un « changement stratégique dans la conduite de la Mission », laquelle, en toute impartialité, va se concentrer sur cinq priorités: protection des civils, facilitation de l’aide humanitaire, surveillance des droits de l’homme, prévention de nouvelles violences intercommunautaires et soutien au processus de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
Dans son exposé, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a affirmé qu’un peu plus de trois ans après le référendum sur l’indépendance du Soudan du Sud, le pays connaissait une « situation tragique » marquée par une « extrême violence ».
Le nombre de civils brutalement tués ou maltraités se compte par milliers, avec environ 800 000 déplacés et réfugiés, dont 75 000 dans les camps de la MINUSS, a-t-il dit. M. Ladsous a également fait état d’une campagne de diffamation « systématique et organisée inacceptable » dirigée contre la MINUSS et son personnel.
Ces manifestations hostiles du public, a estimé le délégué sud-soudanais, sont à attribuer, pour la plupart, « au traumatisme, aux frustrations, à la douleur et à la colère provoqués par la violence dévastatrice qui a éclaté le 15 décembre 2013 ».
De son côté, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngucka, a rendu compte aux membres du Conseil de sécurité de la visite qu’elle a effectuée dans le pays les 18 et 19 février dernier, notant que les violences avaient provoqué une « crise humanitaire grave » ayant un « impact disproportionné sur les femmes et les filles ».
Pour rétablir la paix, le représentant sud-soudanais a confié que son Gouvernement adopterait probablement une approche en deux phases dont la première phase visera à mettre fin à la violence dès que possible, et la seconde à tenir une discussion plus approfondie pour déterminer ce qui s’est passé et corriger les erreurs.
RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD
Rapport du Secrétaire général sur le Soudan du Sud (S/2014/158)
Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans son rapport, présumant que l’insécurité persistera un certain temps dans les États les plus touchés par le conflit au Soudan du Sud, demande au Conseil de sécurité d’envisager d’autoriser une augmentation temporaire des effectifs militaires de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS)à hauteur de 12 500 hommes et une augmentation des effectifs de police de quatre unités de police constituées.
Il entend ainsi déployer les cinq bataillons additionnels demandés, en trois phases. Ces ressources supplémentaires demandées permettront d’aider la MINUSS à protéger les civils.
Dans son rapport, le Secrétaire général rend compte de l’état d’avancement de l’exécution du mandat de la MINUSS, qui expire le 15 juillet 2014, ainsi que des principaux faits nouveaux intervenus dans le pays entre le 6 mars et son précédent rapport, en date du 8 novembre 2013 (S/2013/651).
Il fait également le point sur la mise en œuvre de la résolution 2132 (2013), par laquelle le Conseil a provisoirement augmenté l’effectif militaire global de la MINUSS, dans le cadre de la coopération entre missions pour que les civils soient mieux protégés et qu’une aide humanitaire soit fournie pendant la crise qui dure depuis le 15 décembre.
Dans son précédent rapport, M. Ban faisait ressortir les divisions du parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), notant qu’elles étaient susceptibles d’entraîner une déstabilisation, et exhortait le Président du Soudan du Sud, M. Salva Kiir, à continuer d’œuvrer en faveur d’une réconciliation avant la réunion du Conseil de libération nationale, qui devait se tenir avant la fin de 2013.
Toutefois, les appels à la réconciliation entre les chefs du SPLM lancés par des parties prenantes internes et régionales n’ont pas été écoutés et les tensions se sont aggravées. Les Sud-Soudanais ont bien trop souffert avant de pouvoir devenir citoyens de leur propre pays indépendant. Malheureusement, cette souffrance est devenue encore plus grande depuis l’éruption de violence qui a éclaté le 15 décembre.
L’ampleur des pertes en vies humaines, des destructions, des violations graves des droits de l’homme et des déplacements de population en une période aussi courte a peu de précédents. Pour M. Ban, les décideurs responsables de ce conflit doivent se plier à l’appel de la population et mettre un terme immédiat à la violence et à la souffrance.
Le fait que le Soudan du Sud ait été plongé dans une crise aussi grave que le conflit actuel constitue une tragédie. Les dommages causés en si peu de temps sont incalculables. Non seulement il a coûté d’innombrables vies d’innocents, mais des villes majeures comme Bor, Malakal et Bentiu ont été complètement rasées et près d’un million de personnes ont été déplacées ou ont cherché refuge à l’étranger; des moyens de subsistance ont été perdus, des marchés détruits et, surtout, l’absence de liberté empêche les populations vivant en zones rurales des États les plus touchés de chasser, de pêcher ou de cultiver leurs champs avec, pour conséquence, le risque de voir l’insécurité alimentaire croissante se muer en véritable famine.
Les institutions chargées d’assurer la sécurité, notamment l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), se sont partiellement désintégrées et ont perdu une grande partie de leur légitimité en raison des atrocités commises; de profondes animosités et d’anciennes rancœurs entre communautés ont été ravivées et exacerbées; les investissements en matière de renforcement des capacités dans de nombreux secteurs ont été perdus; et la bonne volonté de la communauté internationale à l’égard du pays n’est plus aussi marquée.
En respectant intégralement l’accord de cessation des hostilités qu’ils ont signé le 23 janvier sous les auspices l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et en coopérant pleinement à un processus politique sans exclusive, les parties peuvent mettre le pays sur la voie de la paix, d’une profonde réconciliation nationale et d’une réforme systémique fondamentale.
M. Ban juge extrêmement alarmant le caractère ethnique des meurtres et des exactions perpétrés. Les populations touchées, les dirigeants communautaires et les principales parties prenantes doivent faire tout leur possible pour commencer les processus d’apaisement et de réconciliation, afin d’empêcher leur pays de sombrer davantage encore.
L’ONU se tiendra aux côtés du peuple du Soudan du Sud, ajoute le Secrétaire général, qui s’engage à tout faire pour que les auteurs de crimes perpétrés contre des civils soient traduits en justice. À cet égard, l’ONU est prête à fournir, sur demande du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, s’il y a lieu et si cela est possible, en coordination avec d’autres partenaires éventuels, un soutien à la commission d’enquête de l’Union africaine, qui devrait être créée et commencer ses travaux dès que possible.
Le Secrétaire général rappelle que tant que le conflit perdurera, la priorité de la MINUSS est de subvenir aux besoins des populations, des centaines de milliers de personnes déplacées, des victimes d’agression et des milliers de personnes qui souffriront en raison de la perte de leurs moyens de subsistance.
La Mission sera essentiellement axée désormais sur la protection des civils, les droits de l’homme et la création de conditions de sécurité qui permettent de fournir une aide humanitaire, sur demande et dans la limite des moyens disponibles, dans les zones les plus touchées par le conflit. Elle protégera ceux qui ont besoin d’assistance, avec les moyens dont elle dispose. Son impartialité est une condition sine qua non de toutes ses actions pendant la durée du conflit.
Déclarations
M. HERVÉ LADSOUS, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a affirmé qu’un peu plus de trois ans après le référendum sur l’indépendance du Soudan du Sud, le pays connaissait une situation tragique marquée par une extrême violence. Le nombre de civils brutalement tués ou maltraités se compte par milliers, avec environ 800 000 déplacés et réfugiés, dont 75 000 dans les camps de la MINUSS, a-t-il dit.
Malgré la signature d’un accord de cessation des hostilités, les deux parties continuent de se battre, en violation dudit accord. Avec le début de la saison des pluies, il est à craindre, a expliqué le Secrétaire général adjoint, que la situation humanitaire, déjà extrêmement difficile, ne se détériore davantage. En outre, les rapports préliminaires d’enquête indiquent que des atrocités et de graves violations des droits de l’homme ont été commises par les deux parties au cours des combats, a-t-il dit, se félicitant, à cet égard, de la création de la Commission d’enquête de l’Union africaine.
Cette crise est fondamentalement, selon M. Ladsous, une crise politique. Le conflit est étendu à tout le pays. Aucune région n’est épargnée. Si les actes de violence ont principalement eu lieu dans les États du Jonglei, du Haut-Nil, de l’Unité et de l’Équateur central, la polarisation politique suscitée par le conflit affecte désormais la vie de tous les Sud-Soudanais ainsi que le fonctionnement du Gouvernement dans l’ensemble du pays, a-t-il expliqué.
Ce sont pour ces raisons que le processus de médiation mené par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) s’est concentré sur trois priorités: la cessation des hostilités, la crise au sein du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et le dialogue politique national.
M. Ladsous a averti que la situation sécuritaire et humanitaire au Soudan du Sud allait continuer de se détériorer jusqu’à ce que les parties s’engagent pleinement dans des négociations politiques, à respecter la cessation des hostilités et à permettre la liberté de mouvement pour les Nations Unies et leurs partenaires.
Les deux parties continuent de privilégier la poursuite des gains militaires sur les pourparlers en vue d’un règlement politique global. La crise a déjà affecté la sécurité de la région. Plus ça va, plus les chances d’une nouvelle intervention régionale se développent, a—t-il observé.
Ainsi, la mise en place immédiate de mécanismes de surveillance et de vérification est essentielle. Un comité technique mixte a été constitué, son siège étant à Juba, tandis que des équipes de suivi et de vérification ont été formées pour se déployer sur six sites dans les zones de conflit. En vue d’assurer une surveillance et un contrôle forts et efficaces, les chefs d’État de l’IGAD ont décidé le 13 mars de déployer d’ici la mi-avril une force de protection et de dissuasion robuste pour assurer la sécurité de leurs membres.
Cette semaine, le Département des opérations de maintien de la paix et la MINUSS envoient des planificateurs à Addis-Abeba afin de travailler avec l’IGAD et d’autres partenaires en vue de développer le concept d’opération de la force et ses modalités de coopération avec la MINUSS.
M. Ladsous a expliqué que le rapport du Secrétaire général sur le Soudan du Sud soulignait la nécessité d’un changement stratégique dans la conduite de la Mission, laquelle, en toute impartialité, va se concentrer sur cinq priorités: protection des civils, facilitation de l’aide humanitaire, surveillance des droits de l’homme, prévention de nouvelles violences intercommunautaires et soutien au processus de l’IGAD.
Le Secrétaire général adjoint a fait état d’une campagne négative contre la MINUSS et sa direction au Soudan du Sud, qui semble systématique et organisée. Une campagne de diffamation inacceptable est menée par certains responsables locaux et nationaux. On voit des manifestations publiques et des articles de presse contre l’ONU, tandis que son personnel fait l’objet de harcèlement, au point de mettre les vies en danger. Dans ces conditions, a-t-il dit, il est envisagé de limiter ses activités au strict minimum s’agissant de la protection, de la surveillance des droits de l’homme et du soutien à l’aide humanitaire.
M. Ladsous a exhorté le Conseil de sécurité à intervenir au nom de la MINUSS pour condamner cette campagne et à demander au Président Salva Kiir de la condamner lui-même immédiatement et de donner des instructions aux autorités nationales et locales et aux cadres du SPLM pour l’arrêter.
Au vu des blocages auxquels fait face le règlement politique de cette crise, le Secrétaire général, a souligné son adjoint, demande au Conseil de sécurité d’augmenter le plafond des effectifs militaires et de police de la MINUSS pour une année, en dehors du cadre de la coopération entre missions, a souligné M. Ladsous.
Le Chef des opérations de maintien de la paix a ainsi indiqué que le plafond passerait de 7 000 à 12 500 soldats et à quatre unités de police mobile. Le déploiement de troupes militaires supplémentaires serait mené en trois phases, dont la deuxième prendrait fin d’ici fin juin, avec quelque 2 800 soldats déployés et trois unités de police. La troisième prévoit le déploiement des deux derniers bataillons d’infanterie et sera exécutée une fois que la mission aura réexaminé la situation ainsi que ses capacités d’absorption.
Le peuple du Soudan du Sud a trop souffert et depuis trop longtemps, a affirmé le Secrétaire général adjoint. Son seul souhait, a-t-il ajouté, est que cette crise se termine au plus vite. Il est maintenant du devoir des responsables politiques du pays de cesser immédiatement la violence.
Ces derniers doivent donner l’ordre à leurs forces respectives de cesser les opérations militaires sans délai, participer de manière significative et constructive, aux pourparlers qui se tiennent à Addis-Abeba, et œuvrer à l’édification d’un État qui exerce ses fonctions à travers des institutions démocratiques et des processus transparents et comptables de leurs actes devant les représentants élus de la population, a conclu M. Ladsous.
Mme PHUMZILE MLAMBO-NGUCKA, Directrice exécutive d’ONU-Femmes, a rappelé qu’il y a deux ans, la communauté internationale avait célébré avec le peuple du Soudan du Sud son indépendance, un nouvel État et l’entrée de celui-ci au sein de l’Organisation des Nations Unies. Aujourd’hui, le Soudan du Sud a perdu sa paix et la communauté internationale est appelée à la rétablir alors que la violence entre les parties en conflit se poursuit, a-t-elle dit.
Mme Mlambo-Ngucka, qui s’est rendue sur place il y a un mois, a affirmé que ces violences ont provoqué une crise humanitaire grave qui a eu un impact disproportionné sur les femmes et les filles. Elle a indiqué avoir rencontré pendant sa visite le Président Salva Kiir, des ministres clés du Gouvernement, des donateurs, des représentants des agences des Nations Unies, le Président du Parlement, des membres de l’Assemblée nationale, des femmes dirigeantes et des femmes déplacées vivant sous la protection de la MINUSS.
Pour la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, le début de la saison des pluies a aggravé une situation déjà critique. Elle s’est dite choquée par les conditions de ceux qui vivent dans des sites de protection, la densité de population dans les espaces de vie y étant 13 fois le minimum humanitaire recommandé. Ces conditions, a-t-elle dit, posent des risques importants pour la santé, la protection et la sécurité des filles et des femmes.
Les femmes et les filles, a-t-elle ajouté, sont exposées à des niveaux accrus de violence et de criminalité, y compris de violence sexuelle et sexiste. Les attaques se produisent à l’intérieur du camp et à l’extérieur lorsqu’elles partent à la recherche de nourriture pour leurs familles, a-t-elle expliqué, précisant que la population dans les camps qu’elle a vus était massivement constituée de femmes et d’enfants.
Les femmes sud-soudanaises connaissent l’un des niveaux les plus élevés de mortalité maternelle dans le monde. Plus de 8 femmes sur 10 sont analphabètes. Une étude récente de l’ONU a montré que près de 40% des femmes ont été touchées par une violence physique ou sexuelle. C’est une question d’extrême urgence, de vie et de mort, a déclaré Mme Mlambo-Ngucka.
La Directrice exécutive d’ONU-Femmes a ajouté que la réponse de la communauté internationale a jusqu’ici été largement insuffisante, l’appel pour l’assistance humanitaire n’ayant été financé qu’à hauteur de 24%.
Elle a ainsi prié instamment le Conseil d’utiliser sa voix pour assurer une réponse plus immédiate et plus décisive en soutien au peuple du Soudan du Sud. De concert avec ses partenaires, ONU-Femmes fait de son mieux pour faire en sorte que l’intervention humanitaire prenne entièrement en compte les besoins particuliers des femmes et des filles et facilite leur pleine participation. La Directrice exécutive a en effet engagé l’IGAD à renforcer la représentation des femmes aux pourparlers de paix.
Elle a aussi indiqué que le Président Kiir a lui-même demandé à ONU-Femmes d’appuyer la représentation des femmes à Addis-Abeba, en plus des femmes qui sont déjà dans les délégations. Cependant, ces efforts sont insuffisants, a-t-elle prévenu, plaidant pour une représentation égale des femmes aux pourparlers, un rôle robuste pour la société civile et une expertise et analyse sexospécifiques.
Mme Mlambo-Ngucka s’est également félicitée de la signature de l’accord de cessation des hostilités, lequel reconnaît le viol comme une violation grave des droits de l’homme. Les engagements sur papier devront être traduits en actes, a-t-elle déclaré, affirmant que le mécanisme de contrôle et de vérification devait être déployé pour faire respecter la cessation des hostilités.
Elle a dit se faire l’interprète des voix et des revendications des femmes au Soudan du Sud qui exhortent les deux parties à retourner à la table des négociations pour renouveler d’urgence leur engagement en faveur de la fin des hostilités, trouver une solution politique qui permet aux personnes déplacées de retourner chez elles et aux Sud-Soudanais de continuer à bâtir leur nouveau pays.
Elle a salué les efforts de l’Union africaine visant à établir une commission d’enquête sur les violations des droits de l’homme au Soudan du Sud liées au conflit et à faire des recommandations sur la responsabilité et la réconciliation.
M. FRANCIS DENG (Soudan du Sud) a affirmé qu’il convenait d’attribuer la plupart des manifestations hostiles du public contre la MINUSS au traumatisme, aux frustrations, à la douleur et à la colère provoqués par la violence dévastatrice qui a éclaté le 15 décembre 2013.
Il est évident que le pays n’a rien à gagner et beaucoup à perdre en s’aliénant l’ONU et la communauté internationale, a-t-il dit, précisant que les dirigeants du pays, en particulier le Président Salva Kiir lui-même, restaient profondément reconnaissants du rôle que l’Organisation joue dans le pays, et demeuraient résolument engagés à poursuivre la coopération avec elle.
Le délégué a également souligné que son pays, qui se félicitait du rôle joué par les ONG en collaboration avec la MINUSS, appréciait l’élaboration du plan de réponse à la crise du Soudan du Sud visant à continuer de sauver des vies et à aider les Sud-Soudanais à lancer le processus de rétablissement de la paix et du retour à la normale.
Le Gouvernement du Soudan du Sud fait de son mieux, dans des circonstances très difficiles, pour prouver à son peuple et à la communauté internationale qu’il souhaite voir rapidement la fin du conflit actuel qui dévaste le pays, a-t-il assuré.
Une approche en deux phases sera probablement adoptée, a-t-il expliqué. La première phase visera à mettre fin à la violence dès que possible, la seconde consistant en une discussion plus approfondie pour déterminer ce qui s’est passé et corriger les erreurs pour permettre à la nation de s’engager sur la voie d’une paix durable, le développement et la prospérité.
Le représentant est revenu sur l’hostilité dont se plaint la MINUSS. Il a appelé la communauté internationale à reconnaître non seulement la liberté démocratique de manifester qui existe au Soudan du Sud mais aussi la frustration et la colère des gens, surtout quand certaines mesures prises donnent l’impression, si fausse soit-elle, que ceux qui représentent l’ONU ont une certaine sympathie pour l’autre partie au conflit. Naturellement, a convenu le représentant, l’ONU ne prend pas part au conflit mais il n’en reste pas moins qu’une mauvaise appréhension d’une crise peut générer des réactions hostiles. Le dialogue reste le moyen approprié de corriger les malentendus, a préconisé le représentant.
Le Soudan du Sud a été rendu vulnérable par une guerre qui a fait rage pendant un demi-siècle et l’est aujourd’hui paradoxalement encore plus à cause de la crise actuelle, a conclu le représentant, soulignant que son pays avait plus que jamais besoin d’un soutien international.
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