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CS/11297

Les représentants de la France et du Tchad rendent compte de la visite effectuée par le Conseil de sécurité au Mali du 1er au 3 février dernier

26/2/2014
Conseil de sécuritéCS/11297
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Conseil de sécurité

7120e séance – matin


LES REPRÉSENTANTS DE LA FRANCE ET DU TCHAD RENDENT COMPTE DE LA VISITE EFFECTUÉE PAR LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AU MALI DU 1ER AU 3 FÉVRIER DERNIER


Les représentants de la France, M. Gérard Araud, et du Tchad, M. Banté Mangaral, ont, ce matin, présenté à leurs collègues un exposé de la mission menée par le Conseil de sécurité au Mali, qu’ils y ont conduite du 1er au 3 février dernier.


M. Araud a déclaré qu’au cours de cette visite, le Conseil de sécurité « a rencontré les autorités maliennes issues des élections qui se sont tenues avec succès en 2013 ».  Les membres de la mission se sont ainsi entretenus avec le Président Ibrahim Boubacar Keita, le Premier Ministre Oumar Tatam Ly, et plusieurs membres de son gouvernement.


Ils ont également rencontré les groupes armés signataires de l’Accord préliminaire de Ouagadougou, ainsi que ceux qui ont adhéré à cet accord.  Le 2 février, les membres du Conseil se sont rendus dans la localité de Mopti, où ils ont rencontré les autorités locales et des représentants de la société civile, venus de Mopti mais aussi de Gao et de Tombouctou, puis ils ont visité le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali  (MINUSMA) à Mopti et évalué le niveau de déploiement de la Mission.


Parmi les enseignements à tirer de cette visite, le représentant de la France a retenu, concernant le dialogue politique, « le fait que toute solution durable pour le Nord-Mali devra être trouvée par les Maliens eux-mêmes, appuyés de manière constante par la communauté internationale ».  En outre, en matière de sécurité, « la sécurisation durable du Nord-Mali implique nécessairement une solution politique globale », a-t-il jugé.


M. Araud a qualifié d’« ouvert et utile » le dialogue avec les autorités maliennes, le Président de la République du Mali insistant pour que « tout nouvel accord politique soit conclu au Mali », et les membres du Conseil de sécurité soulignant de leur côté qu’ils intervenaient « en soutien de l’action des autorités maliennes démocratiquement élues ».


Le Conseil de sécurité, a dit M. Araud, a « rappelé que les groupes devaient être désarmés dans le cadre d’un processus politique négocié, conformément aux engagements pris dans l’Accord de Ouagadougou ».  Le Premier Ministre malien a, pour sa part, « suggéré que les deux processus, désarmement et dialogue, progressent dans un même mouvement » et il a mis l’accent sur l’importance de « préciser les modalités du désarmement, en coordination avec la MINUSMA », a indiqué M. Araud.


« Les groupes armés, de leur côté, ont demandé que l’Accord préliminaire de Ouagadougou soit pleinement et rapidement mis en œuvre », a poursuivi le représentant de la France, et ils « ont souhaité que le Représentant spécial et la MINUSMA soutiennent ce processus ».  Le Conseil de sécurité leur a « rappelé l’obligation de cantonner leurs éléments et de s’engager dans une négociation qui implique à terme le désarmement », a précisé M. Araud.


La mission du Conseil de sécurité, a ajouté M. Araud, salue « l’adoption il y a quelques jours par le Gouvernement et les groupes armés, avec le soutien de la MINUSMA, d’une méthode pour le cantonnement ».  « Nous demandons désormais aux parties -Gouvernement et groupes armés– de s’engager de manière sincère et sans délai sur cette voie », a déclaré le représentant de la France, précisant que le Conseil de sécurité demeurerait « très attentif au respect de ces engagements ».


Dans le domaine de la sécurité, « Serval, l’opération française, et la MINUSMA ont relevé que les groupes terroristes disposent toujours de capacités pour mener des opérations ».  « Nous avons rappelé l’urgence qu’il y a à ce que la MINUSMA se déploie rapidement et pleinement au nord, en particulier dans le contexte de la décrue de l’opération Serval », a dit M. Araud.


En outre, « les représentants de la société civile malienne ont insisté sur le fait qu’il n’y aura pas de paix durable au Mali sans développement ».  « Ce n’est qu’en offrant des perspectives d’emploi que l’on pourra éviter que la jeunesse du Nord-Mali ne rallie les rangs des groupes terroristes ou des narcotrafiquants », a expliqué le représentant de la France.


Pour sa part, M. Mangaral, le représentant du Tchad, a souligné que l’arrivée de la Mission du Conseil de sécurité au Mali avait suscité « beaucoup d’espoir au sein de la population malienne » et que la plupart des gens étaient « convaincus que le dialogue est le seul moyen de parvenir à une paix durable ».


Les Maliens, a-t-il dit, « ont été unanimes dans leur conviction selon laquelle la cause de la crise n’était ni religieuse ni tribale dans sa nature ».  « Malgré des progrès vers la normalisation, il subsiste encore de grands défis dans les domaines de la sécurité, de la justice, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’éducation », a poursuivi M. Mangaral.


Le représentant tchadien, qui a fait notamment état d’une persistance de la criminalité dans le nord du Mali, a mis l’accent sur la nécessité de déployer des efforts supplémentaires « pour répondre aux besoins de toutes les victimes ». 


Il a relevé en particulier que les femmes, « bien que majoritaires et impliquées dans les organisations de la société civile », se « sentent toujours lésées » en raison de la persistance de problèmes relevant de « sujets tabous, comme la violence sexuelle et les mariages forcés ».


Les Maliens doivent être soutenus dans leur quête de la paix et de la sécurité et l’émergence d’un gouvernement de l’ombre doit être évitée, a d’autre part souligné M. Mangaral.  Les groupes armés sont un sujet de préoccupation non seulement pour le Mali, mais aussi pour l’ensemble de la région du Sahel, a-t-il dit.


Le représentant du Tchad a dit que « la feuille de route établie par le Gouvernement malien est un signe d’espoir et une bonne base pour la reprise des pourparlers de paix », en particulier « si la communauté internationale se tient prête à aider les autorités maliennes dans leur quête d’une paix durable ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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