Le Conseil de sécurité salue « l’importante contribution » de l’Union européenne au maintien de la paix et de la sécurité internationales
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Conseil de sécurité
7112e séance – matin
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SALUE « L’IMPORTANTE CONTRIBUTION » DE L’UNION EUROPÉENNE
AU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES
Il invite l’ONU et l’Union européenne à continuer de resserrer leur
partenariat aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a, ce matin, salué l’importante contribution de l’Union européenne au maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Dans une déclaration présidentielle lue par M. Linas Linkevicius, Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, dont le pays assure sa présidence en ce mois de février 2014, le Conseil de sécurité s’est félicité de la coopération étroite instaurée entre l’ONU et l’Union européenne en invitant les deux organisations à continuer de resserrer leurs liens institutionnels et leur partenariat stratégique.
Aux termes de cette déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité accueille notamment avec satisfaction le plan d’action du 24 novembre adopté par le groupe des E3+3 et l’Iran et entré en vigueur le 20 janvier sur la question du dossier nucléaire iranien; le Conseil se félicite de l’importante contribution de l’Union européenne à la stabilisation de l’ouest des Balkans, à la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes et à la stabilisation de la Somalie.
Dans cette déclaration présidentielle, le Conseil se félicite aussi du ferme engagement de l’Union européenne en faveur de la République centrafricaine et du soutien apporté par l’Union européenne aux objectifs de l’ONU au Mali et dans la région du Sahel. Il déclare aussi, par ce texte, son appréciation à l’égard de l’aide humanitaire non négligeable apportée par l’Union européenne aux populations touchées par le conflit en Syrie et dans les pays voisins et envers le rôle joué par l’Union européenne à la réunion du Quatuor sur le Moyen-Orient tenue à Munich le 1er février 2014 pour parvenir à une paix globale juste et durable au Moyen-Orient. Le Conseil salue d’autre part la contribution de l’Union européenne à la promotion de la sécurité, de la gouvernance et du développement en Afghanistan,
Dans la déclaration qu’il a faite au Conseil en début de réunion, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, s’est félicité de la coopération entretenue par les Nations Unies avec les organisations régionales dont notamment l’Union africaine, la Ligue des États arabes et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Il a ensuite salué la qualité du partenariat établi entre l’ONU et l’Union européenne, qui couvre tout l’agenda des activités de l’ONU. L’Union européenne s’est révélée être un « champion des droits de l’homme et un partenaire fidèle et sans faille dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des objectifs de parité homme-femme et de la lutte contre le changement climatique », s’est félicité M. Ban.
Dans son intervention, la Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, a indiqué que la contribution de l’Union européenne aux efforts de maintien de la paix et de la sécurité internationales s’appuyait sur trois piliers: une implication directe dans les négociations internationales au nom de la communauté internationale; une capacité de mettre en œuvre une approche d’ensemble et d’utiliser un large éventail d’outils pour résoudre une crise, et une collaboration étroite avec les partenaires internationaux et régionaux là où seuls des efforts collectifs peuvent produire des résultats.
Après avoir noté que c’est sur le continent africain, auquel le Conseil de sécurité consacre près de 70% de son énergie et de son temps, que l’Union européenne joue son rôle en faveur de la paix et de la sécurité, très souvent en coopération avec l’ONU, le représentant de la France, M. Gérard Araud, a exhorté la communauté internationale à se mobiliser encore davantage sur la situation de la République centrafricaine, où l’action de la force africaine de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), soutenue par les forces françaises de l’opération Sangaris, a déjà permis de sauver de nombreuses vies. Ces forces seront bientôt renforcées par l’opération européenne EUFOR-RCA, s’est réjoui M. Araud. « L’Union européenne est plus qu’une simple organisation régionale, elle est le pilier d’un système international cohérent et efficace, un groupement d’États engagés dans une aventure sans précédent et sans comparaison, a dit le représentant de la France.
Tout en saluant le rôle que joue l’Union européenne pour la résolution de la crise relative au dossier nucléaire iranien, le représentant de la Fédération de Russie a jugé que les sanctions européennes à l’encontre de la Syrie étaient contreproductives. Il a ensuite souhaité qu’en ce qui concerne la situation en Ukraine, la solution permettant à ce pays de sortir de la crise qui l’affecte soit trouvée par le peuple ukrainien lui-même sans que des menaces de sanctions contre le pays et son gouvernement ne soient brandies par des acteurs extérieurs.
COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES - UNION EUROPÉENNE
Déclaration présidentielle
Le Conseil de sécurité, rappelant les buts et principes de la Charte des Nations Unies, réaffirme qu’il tient de la Charte la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le Conseil réaffirme que la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et des organismes ou accords régionaux et sous-régionaux en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, telle qu’envisagée au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, peut concourir à améliorer la sécurité collective.
Le Conseil remercie Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, de son exposé, et salue l’importante contribution de l’Union européenne au maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le Conseil se félicite de la participation de l’Union européenne aux négociations et aux initiatives de médiation internationales, et notamment:
a) Le Conseil accueille avec satisfaction le Plan d’action conjoint du 24 novembre 2013 adopté par le groupe des E3+3 et l’Iran, entré en vigueur le 20 janvier 2014, et note le rôle de coordination joué par l’Union européenne pour permettre de convenir de ce plan. Il insiste sur la nécessité de poursuivre l’action diplomatique afin de trouver une solution globale négociée qui garantirait que le programme nucléaire iranien sera exclusivement pacifique, conformément aux résolutions du Conseil;
b) Le Conseil se félicite de l’importante contribution de l’Union européenne au développement économique et à la stabilisation de l’ouest des Balkans dans le but de promouvoir la démocratie, la prospérité économique, la stabilité et la coopération régionale, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil, et demande à toutes les parties de poursuivre dans la voie d’un dialogue constructif.
Le Conseil se félicite de l’approche globale de l’Union européenne du maintien de la paix et de la sécurité internationales et félicite cette dernière et ses États membres de leur attachement constant au maintien de la paix internationale, à la consolidation de la paix, à l’action humanitaire ainsi que de leur soutien financier et logistique, notamment:
a) Le Conseil félicite l’Union européenne de son rôle dans la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, notamment dans le cadre de l’opération Atalante et de la mission EUCAP Nestor de renforcement des capacités de sécurité maritime dans la région, et salue à cet égard l’action de la présidence du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. Il apprécie les efforts consentis par l’Union européenne dans le sens de la stabilisation de la Somalie, en particulier dans le cadre de la Mission de formation de l’Union européenne pour la Somalie et sa contribution non négligeable à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM);
b) Le Conseil se félicite du ferme engagement de l’Union européenne en faveur de la République centrafricaine, engagement dont témoignent son aide humanitaire, sa contribution financière au déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) et sa décision d’établir une opération temporaire de soutien à la MISCA. Le Conseil note l’importance de la mise en place de mécanismes de coordination entre le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), la MISCA et l’opération de l’Union européenne en République centrafricaine;
c) Le Conseil remercie l’Union européenne du soutien qu’elle apporte aux objectifs et missions des Nations Unies au Mali et dans la région du Sahel, tels qu’énoncés dans la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, notamment grâce à l’action menée par la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM-Mali) en coopération avec la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), et salue ce qu’elle fait généralement dans la région dans le cadre de la Stratégie de l’Union européenne pour la sécurité et le développement au Sahel et de la Mission EUCAP Sahel Niger.
Le Conseil note qu’il s’est instauré une vaste coopération entre l’Union européenne et l’Organisation des Nations Unies, notamment:
a) Le Conseil apprécie l’aide humanitaire non négligeable apportée par l’Union européenne aux populations touchées en Syrie et dans les pays voisins et remercie l’Union d’avoir opportunément fourni les moyens en nature nécessaires pour mettre rapidement sur pied la Mission conjointe OIAC-ONU chargée du démantèlement du programme d’armes chimiques de la République arabe syrienne. Le Conseil et l’Union réaffirment leurs objectifs communs consistant à promouvoir et faciliter la solution politique du conflit syrien fondée sur l’application intégrale du Communiqué de Genève du 30 juin 2012;
b) Le Conseil note le rôle joué par l’Union européenne à la réunion des principaux responsables du Quatuor qui s’est tenue à Munich le 1er février 2014 et réaffirme son attachement à une paix globale juste et durable au Moyen-Orient;
c) Le Conseil salue la contribution de l’Union européenne à la promotion de la sécurité, de la gouvernance et du développement en Afghanistan, en particulier le concours qu’elle apporte à la création de la Police nationale afghane et des institutions de l’état de droit dans le cadre de la Mission de police de l’Union européenne (EUPOL Afghanistan), et de la Force de gendarmerie européenne.
Le Conseil salue la contribution de l’Union européenne aux opérations des Nations Unies dans des domaines d’intérêt mutuel, en particulier:
a) Le Conseil se félicite que cette dernière continue de coopérer avec l’ONU à renforcer son action en faveur de la coopération pour le développement, de la promotion et de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales;
b) Le Conseil apprécie le concours précieux de l’Union européenne en matière de protection des civils en période de conflit armé, notamment ses initiatives de protection des femmes et des enfants touchés par des conflits armés, son engagement en faveur de la prévention et de la protection des victimes des violences sexuelles, et son soutien au rôle critique joué par les femmes dans toutes les initiatives en faveur de la paix et de la sécurité, en particulier celles tendant à prévenir et régler les conflits et à en atténuer l’impact;
c) Le Conseil rappelle que la justice et l’état de droit sont essentiels pour la promotion et le maintien de la paix, la stabilité et le développement. Il souligne à cet égard que l’Union européenne peut contribuer à l’avènement de la justice en aidant à donner aux systèmes judiciaires nationaux les moyens de leur mission selon qu’il convient et en coopérant avec les mécanismes, cours et tribunaux internationaux, notamment la Cour pénale internationale.
Le Conseil se félicite de la coopération étroite qui s’est instaurée entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union européenne et invite les deux organisations à continuer de resserrer leurs liens institutionnels et leur partenariat stratégique, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pouvant notamment être périodiquement invitée à faire des exposés au Conseil de sécurité.
Déclarations
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que l’efficacité de l’ONU dépend en grande partie de la qualité de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Illustrant l’importance de cette coopération, il a précisé que celle entre l’ONU et l’Union africaine a permis des progrès considérables en République démocratique du Congo (RDC), au Mali et en Somalie. Il a précisé que l’ONU souhaite approfondir sa relation avec la structure de sécurité de l’Union africaine, mais aussi avec des organisations sous-régionales comme l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
M. Ban a aussi cité en exemple la coopération qu’entretient l’ONU avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et la Ligue des États arabes. Il a ajouté que l’ONU et l’Union européenne coopèrent de plus en plus dans le domaine du maintien de la paix et de la diplomatie préventive. Le Secrétaire général a rappelé la qualité du partenaire européen, qui s’est montré comme étant un champion des droits de l’homme et un partenaire fiable dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que des objectifs de promotion de la parité homme-femme et de la lutte contre les changements climatiques.
Alors que des nuages sombres faisant redouter des atrocités de masse planent sur la République centrafricaine, le Secrétaire général s’est dit choqué par ce qu’il a qualifié de « catastrophe humanitaire de proportion inégalée ». Il a souhaité que l’ONU respecte l’engagement qu’elle a pris d’agir rapidement en RCA. « Nous ne pouvons pas dire que ces crimes nous préoccupent et ne pas déployer les moyens nécessaires pour y mettre fin », a dit M. Ban. Il a appelé la communauté internationale à fournir l’appui nécessaire à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour lui permettre de sauver des vies maintenant, et a remercié la France d’avoir déployé des forces en République centrafricaine dans la cadre de l’opération Sangaris. Le Secrétaire général a indiqué qu’il reviendra devant le Conseil de sécurité mardi prochain dans le souci de trouver une solution à cette crise. Mettant l’accent sur la responsabilisation et à la lutte contre l’impunité, le Secrétaire général a rappelé que la commission d’enquête internationale mandatée par le Conseil de sécurité en Centrafrique deviendra active à la fin de ce mois. Il a appelé la communauté internationale à apporter son appui à la nouvelle présidente de la RCA, Mme Catherine Samba-Panza dans les efforts qu’elle déploie en vue de stabiliser la situation et promouvoir le dialogue entre les communautés.
Mme CATHERINE ASHTON, Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a réitéré l’engagement de l’Union européenne à appuyer et à travailler pour un multilatéralisme efficace, avec les Nations Unies et leurs organismes, dans la recherche de solutions durables aux défis posés par les menaces à la paix et à la sécurité internationales.
La contribution de l’Union européenne est de trois ordres, a dit la Haute-Représentante. Il s’agit de notre engagement direct dans les négociations internationales, qui se font au nom de la communauté internationale; de notre capacité à mettre en œuvre une large approche et l’utilisation d’un large éventail de moyens pour résoudre les crises; et du travail que nous menons avec nos partenaires internationaux et régionaux.
En tant que Haute-Représentante, je suis responsable des négociations sur le dossier nucléaire iranien, a indiqué Mme Ashton. Sur la base d’un mandat reçu du Conseil de sécurité, et en collaboration avec le groupe des E3+3, nous sommes engagés dans un intense effort diplomatique pour trouver une solution négociée qui répondra aux attentes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien. Notre force et notre crédibilité résultent de l’unité affichée par le groupe des E3+3 et de l’appui que nous apporte la communauté internationale. « Je remercie le Conseil de sécurité pour son soutien constant et me félicite de la coopération et du soutien de l’Agence internationale de l’énergie atomique », a dit Mme Ashton.
Sur la question nucléaire iranienne, nous sommes actuellement en train de mettre en œuvre le Plan de Genève visant à bâtir la confiance et à faire face aux problèmes les plus urgents. Cet accord n’est que la première étape de notre parcours, et nous allons entamer la semaine prochaine des discussions à Vienne sur un accord global, a indiqué la Haute-Représentante.
Parlant du Kosovo, Mme Ashton s’est dite fière du travail de facilitation accomplie par l’Union européenne dans le cadre du dialogue entre Belgrade et Pristina. Des progrès historiques ont été faits dans la normalisation des relations entre les deux parties, a-t-elle estimé.
Depuis le début du dialogue, « j’ai facilité 22 réunions entre les Premiers Ministres, M. Thaçi et M. Dačić », a-t-elle dit. La dernière réunion a eu lieu, il y a juste deux jours. C’est un processus mené en vue d’obtenir des résultats concrets qui a changé la vie quotidienne des gens sur le terrain. Le premier accord de principe de normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, qui a été obtenu en avril dernier entre les deux parties, est un tournant dans leurs relations, a indiqué la Haute-Représentante. Sa mise en œuvre a inclus la tenue, réussie dans l’ensemble du Kosovo, et pour la première fois dans la partie nord du territoire, d’élections locales. L’accord a aussi permis l’intégration de toutes les structures de sécurité et de justice dans le cadre juridique du Kosovo.
En raison de ces progrès, l’Union européenne a été en mesure d’entamer l’ouverture des négociations sur l’accession de la Serbie à l’Union européenne, et le lancement de négociations pour un accord de stabilisation et d’association avec le Kosovo. Dans l’avenir, le dialogue deviendra de plus en plus partie du processus d’intégration européenne entre les deux parties, a indiqué Mme Ashton. Le message de l’Union européenne à Pristina et Belgrade est que le dialogue doit continuer et qu’ils doivent montrer et faire preuve du même engagement à son égard, a souligné la Haute-Représentante. Le point de départ du processus de normalisation devra reprendre les termes de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies de septembre 2010, dans laquelle l’Assemblée a félicité la facilitation de l’Union européenne, a-t-elle indiqué.
Mme Ashton a ajouté que s’agissant de la Somalie, l’Union européenne travaille avec ses partenaires et se sert d’un large éventail de moyens et de ressources pour appuyer la stabilité, la sécurité et le développement de toute la corne de l’Afrique. Avec l’aide de l’Union européenne, la piraterie a baissé de 95% en trois ans. Nous sommes aussi en train d’aider à la construction d’une capacité maritime régionale et à la remise sur pied des Forces armées somaliennes. L’Union européenne est engagée diplomatiquement et politiquement en tant que plus grand donateur de la Somalie en matière de développement. La « nouvelle donne » (New Deal) de l’Union européenne, de la Somalie et des autres partenaires, lancée en septembre dernier, forme la base de notre engagement dans ce pays, et celle de l’accompagnement de la transition en Somalie. Mais une chose est sûre: alors que nous sommes en train d’autonomiser la Somalie, nous devons aussi autonomiser les institutions et toutes les populations du pays, a souligné Mme Ashton.
En ce qui concerne le Sahel, depuis le début de la crise au Mali, l’Union européenne a montré sa volonté d’aider le Mali et les pays de la région en lançant un programme de formation qui a déjà donné des résultats encourageants au Mali et au Niger, a poursuivi la Haute-Représentante. L’Union européenne a aussi apporté une aide humanitaire de 550 millions d’euros à la région pour la période allant de 2013 à 2014. L’Union européenne s’est engagée à fournir une aide au développement de 1,28 milliards d’euros au Mali, a précisé Mme Ashton.
En République centrafricaine, l’Union européenne jouera sa part en aidant ce pays par l’envoi d’une mission de gestion de crise qui participera à la stabilisation et la protection des civils à Bangui et ses environs. L’objectif est de faire en sorte que l’aide humanitaire parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. Pour rétablir l’état de droit, une unité de gendarmerie sera incorporée dans la force européenne, ce qui facilitera la coopération avec les acteurs locaux en matière de sécurité. En parallèle, l’Union européenne a mis en place un programme visant à rétablir le système judiciaire du pays, a annoncé Mme Ashton. Il s’agit d’un élément important dans la lutte contre l’impunité et pour permettre le déploiement des efforts de réconciliation et ainsi réunir les différentes communautés.
L’Union européenne travaillera étroitement avec la force africaine de la MISCA et la force française Sangaris, et elle fournira une aide à l’Union africaine avec laquelle elle a établi de longue date une bonne coopération, a indiqué Mme Ashton. Si le Conseil de sécurité décide qu’une opération de maintien de la paix des Nations Unies est l’outil le mieux adapté pour assumer les tâches à accomplir en République centrafricaine, nous serons heureux de travailler avec lui afin d’assurer la mise sur pied et le déploiement d’une opération internationale de soutien bien coordonnée, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne la Syrie, l’Union européenne est déterminée à appuyer tous les efforts pouvant faire sortir la situation de l’impasse. Les négociations de Genève constituent un pas important vers le rétablissement de la confiance fondée sur des résultats concrets et le secours à la population syrienne. Atteindre les objectifs du Communiqué de Genève sera aussi un défi. Même les petits progrès sur les mesures de confiance, notamment ceux permettant à l’aide humanitaire d’atteindre les zones de conflit, sont des succès, a estimé Mme Ashton. Lors de la dernière conférence humanitaire organisée par le Koweït, l’Union européenne a promis 500 millions d’euros d’aide humanitaire, augmentant ainsi le total de son aide à 2,6 milliards d’euros.
Au Moyen-Orient, l’Union européenne salue le leadership du Président de la Palestine, M. Mahmoud Abbas, et du Premier Ministre d’Israël, M. Benjamin Netanyahu, et appuie pleinement les efforts du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry. L’Union européenne est prête à soutenir et contribuer de manière substantielle aux dispositifs d’après-conflit pour assurer la pérennité et la mise en œuvre d’un accord de paix, a promis Mme Ashton.
Pour que les négociations réussissent, il sera essentiel de renforcer la confiance mutuelle entre les parties, et toute action qui porte atteinte à cette confiance doit être évitée à tout prix. Toute action qui sape le statu quo des lieux saints, y compris Jérusalem, les violences, ainsi que la situation humanitaire qui se détériore dans la bande de Gaza, renvoie à plus loin un accord. « Pour cette raison, je ne peux que déplorer l’expansion continue des colonies israéliennes. Elles sont illégales en vertu du droit international et constituent un obstacle majeur à la paix », a déclaré la Haute-Représentante.
En ce qui concerne l’Ukraine, Mme Catherine Ashton a indiqué qu’elle s’est rendue trois fois dans ce pays en deux mois. Elle a félicité la nature pacifique de la contestation et a condamné fermement la violence qui s’était produite et continue de se produire dans le pays. Ceux qui ont commis ces violences devront être traduits en justice, a-t-elle suggéré, et ceux qui portent la responsabilité de protéger les droits du peuple ukrainien à la liberté d’expression et de réunion doivent veiller à ce que ces droits soient protégés, en conformité avec les propres engagements internationaux de l’Ukraine. L’Union européenne espère qu’une solution négociée à la crise soit trouvée le plus rapidement possible parce que les éléments pour cela sont réunis, a estimé Mme Ashton.
S’agissant de l’Égypte, Mme Ashton a indiqué que construire la démocratie en Égypte exige beaucoup de travail, d’engagement et de compromis de la part de tous les acteurs politiques. L’objectif est de parvenir à des institutions démocratiques, transparentes et responsables qui protègent tous les citoyens de l’Égypte et leurs droits fondamentaux, a-t-elle souligné.
Elle a dit en outre que la ratification d’une nouvelle Constitution par référendum constitue un pas positif de la mise en œuvre de la feuille de route, et s’est félicitée spécialement du chapitre sur les droits de l’homme y compris la liberté d’expression, de réunion, et les droits des femmes. La Constitution doit être appliquée pour permettre le contrôle par les civils de l’administration gouvernementale. Cependant, a-t-elle regretté, le processus a été marqué par l’absence d’une politique d’élaboration véritablement représentative, et le manque d’espace d’expression pour l’opposition. Elle a salué l’annonce d’élections, qui devrait conduire à l’élection démocratique d’un président et à une représentation équitable des différentes opinions politiques dans le futur parlement.
M. LINAS LINKEVIČIUS, Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, qui présidait cette réunion du Conseil de sécurité, a dit que l’interaction entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales demeure un point d’une importance critique. Il a cité l’exemple de la contribution qu’apporte l’Union européenne à la résolution de la crise en République centrafricaine en facilitant le déroulement d’un pont aérien qui permet aux acteurs humanitaires d’apporter aux populations l’aide urgente dont elles ont besoin, notamment sur le plan alimentaire et médical. Il a précisé que l’Union européenne et ses États membres ont décidé de consacrer 142 millions d’euros à la région du Sahara en 2014 et ont dégagé deux milliards d’euros d’aide pour faire face à la crise syrienne et soutenir les infrastructures des pays voisins de la Syrie qui accueillent des réfugiés.
Le Ministre des affaires étrangères lituanien a ensuite parlé de la mise en place en cours d’un centre de coopération européen destiné à apporter un appui à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine(MISCA) et aux forces françaises déployées en Centrafrique. Il a souligné également l’importance de la contribution de l’Union européenne et de ses États aux opérations de lutte contre la piraterie au large de la Somalie.
M. Linkevičius a ensuite appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à se concentrer sur le renforcement de l’état de droit en Afghanistan et à apporter leur appui à l’établissement d’une bonne collaboration entre l’Afghanistan et ses pays voisins. Il a estimé que face aux nombreux conflits actuels, il fallait mettre l’accent sur la médiation, et a cité à cet égard les négociations en cours relatives aux situations en Géorgie, en Syrie, ou encore celles portant sur le dossier nucléaire iranien. Le Ministre des affaires étrangères de la Lituanie a dit l’importance du respect des droits de l’homme, de la responsabilisation et de la bonne gouvernance pour promouvoir la paix et la stabilité.
MmeMARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a mis l’accent, dans sa déclaration, sur l’importance de la prévention et des mesures de médiation pour éviter que l’instabilité et les tensions ne se transforment en conflits graves. Elle a salué la contribution de l’Union européenne au maintien de la paix et de la sécurité internationales, non seulement en Europe, mais aussi en Afrique. Elle a dit que la contribution de l’Union européenne était particulièrement importante dans le cas des « négociations asymétriques » qui caractérisent la crise israélo-palestinienne. La représentante s’est félicitée que les lignes directrices élaborées par l’Union européenne en juillet 2013 précisent qu’un appui sera accordé aux efforts d’établissement de la paix entre Israël et la Palestine qui doivent être déployés dans le contexte du respect des frontières qui prévalaient avant 1967. Elle a invité l’Union européenne à renforcer sa participation au règlement des crises. La justice et l’état de droit sont essentiels pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement, a insisté la représentante de l’Argentine en jugeant essentiel de lutter contre l’impunité en s’assurant que les auteurs de crimes soient tenus responsables de leurs actes.
M. GARY QUINLAN (Australie) a reconnu l’apport de la coopération entre organisations régionales et Nations Unies au maintien de la paix et de la sécurité internationales. L’émergence des organisations régionales, comme l’Union européenne et l’Union africaine, et la coopération qu’elles entretiennent avec l’ONU dans la cadre du Chapitre VIII de la Charte, sont le résultat d’une vision prémonitoire, a-t-il estimé. L’Union européenne est un partenaire essentiel des Nations Unies, du fait qu’elle s’engage activement dans la prévention des conflits, dans le maintien de la paix ainsi que dans la lutte contre la prolifération des armes et le terrorisme. Le représentant a aussi salué la contribution financière de l’Union européenne au système des Nations Unies.
Depuis que le Conseil de sécurité a entendu Mme Catherine Ashton en janvier 2013, différents défis ont vu le jour ou ont persisté dans un certain nombre de pays d’Afrique, a ensuite relevé le représentant. Il a salué l’aide qu’apporte l’Union européenne aux Nations Unies et à l’Union africaine pour faire face aux défis qui se posent à l’Afrique, notamment en Somalie et en République centrafricaine.
L’Australie salue l’engagement historique de Mme Ashton dans la résolution des crises, qui a abouti à l’accord historique du 19 avril 2013 conclu entre le Kosovo et la Serbie. L’Australie note également le rôle central joué par l’Union européenne pour la conclusion de l’accord préliminaire sur le programme nucléaire iranien, qui a pris effet le 20 janvier dernier. Sur la Syrie, l’Australie et l’Union européenne partagent la vision que la communauté internationale doit soutenir les efforts du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour instaurer un cadre politique crédible au sein duquel on puisse mettre fin au conflit. Au Moyen-Orient, l’Australie félicite également Mme Ashton pour le travail accompli, en tant que principal membre du Quatuor sur la Moyen-Orient. Elle salue l’annonce le 16 décembre dernier d’une aide politique, économique et sécuritaire que l’Union européenne compte apporter à Israël et aux Palestiniens en vue de les aider à mettre en œuvre le statut final qu’ils négocient. Concernant la situation en Ukraine, l’Australie salue la réaction de l’Union européenne face aux manifestations qui ont cours dans le pays et appuie l’appel au dialogue entre les deux parties lancé par Mme Ashton.
M. USMAN SARKI (Nigéria) a dit que le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies était visionnaire, du fait qu’il a mis en place le cadre de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales pour le maintien de la paix et la sécurité internationales. Les organisations régionales peuvent contribuer au maintien de la paix et de la sécurité, car elles comprennent bien les crises locales et peuvent aussi contribuer à les résoudre, a estimé le représentant.
En ce qui concerne l’Union européenne, elle est un partenaire engagé pour le renforcement des capacités d’autres organisations régionales et la résolution des crises, comme cela s’est vérifié dans les Balkans, a noté le représentant. L’Union européenne est aussi un partenaire clef de l’Union africaine, a-t-il ajouté. Il a, à cet égard, cité en exemple l’amélioration de la sécurité dans la corne de l’Afrique. Le représentant a aussi noté la présence efficace de l’Union européenne en Centrafrique et au Mali à travers la fourniture d’une précieuse aide humanitaire et sécuritaire.
Le travail qu’accomplit l’Union européenne renforce les principes des Nations Unies en matière de droits de l’homme et d’aide humanitaire, s’est félicité le représentant du Nigéria. « Notre délégation souligne l’importance de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine, qui ont, en 2006, mis en place leur premier cadre de coopération en matière de sécurité et de paix », a-t-il poursuivi. Le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ont ainsi pu coordonner leur action. Le lien unissant l’Union africaine aux Nations Unies et à l’Union européenne est un exemple de coopération en matière de paix et de sécurité, s’est félicité le représentant.
M. ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie) a considéré que la coopération entre l’ONU et l’Union européenne, conduite dans le cadre du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, contribue grandement à l’amélioration de la sécurité collective. Il a estimé que les énormes moyens économiques et politiques de l’Union européenne lui permettent d’être un acteur déterminant dans la prévention des conflits. Le représentant jordanien a estimé que l’Union européenne est un partenaire de choix et pertinent pour parvenir à une paix juste et durable du Moyen-Orient en appuyant l’objectif de parvenir à l’établissement de deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité. Il a salué le rôle que joue l’Union européenne au sein du Quatuor pour le Moyen-Orient et la rapidité avec laquelle l’Union européenne a réagi aux appels internationaux pour faire face à la crise humanitaire en Syrie. Le représentant a dit que la Jordanie apprécie les différentes formes d’appui de l’Union européenne au peuple syrien et aux États voisins de la Syrie, ainsi que les initiatives qu’elle déploie pour coordonner les efforts diplomatiques en ce qui concerne le dossier nucléaire iranien. L’Union européenne a un rôle essentiel à jouer dans la stabilité et le développement économique de l’ouest des Balkans, a d’autre part estimé le représentant de la Jordanie, en saluant l’accord intervenu le 19 avril 2013 entre la Serbie et le Kosovo sous les auspices de l’Union européenne.
M. OLIVIER NDUHUNGIREHE (Rwanda) a dit que l’Union européenne est devenue un acteur essentiel de la promotion de la paix et de la sécurité internationales. En Somalie, l’Union européenne joue un rôle important pour stabiliser le pays et lutter contre la piraterie, a-t-il dit. Le représentant a salué l’appui apporté par l’Union européenne à la MISCA en République centrafricaine pour tenter de stabiliser la situation qui prévaut dans ce pays. La décision de l’Union européenne d’accorder 75 millions de dollars à la MISCA démontre sa volonté de partager le fardeau pesant sur les épaules de l’ONU, a-t-il ajouté. Il a souligné le rôle de médiateur de l’Union européenne dans la conclusion de l’accord de normalisation du 19 avril 2013 entre la Serbie et le Kosovo, et le rôle de coordonnateur des efforts diplomatiques qu’elle joue dans le dossier nucléaire iranien. Le représentant du Rwanda a néanmoins appelé à éviter les doublons pour garantir la meilleure efficacité de la coopération entre organisations internationales et régionales. Il a souligné aussi l’importance qu’il faut accorder à la redevabilité mutuelle dans le contexte de l’aide au développement, afin de s’assurer de l’efficacité de ce processus et du développement effectif des pays récipiendaires de l’aide.
M. OCTAVIO ERRAZURIZ (Chili) a déclaré que l’action collective est importante pour faire face aux menaces posées à la paix et à la sécurité internationales. Le Chili préconise une approche multilatérale pour faire face à ces menaces, a-t-il indiqué. Le Chili salue ainsi la coopération entre les Nations Unies et l’Union européenne en matière de maintien de la paix et de la sécurité à travers le monde, a précisé le représentant. Le travail qu’accomplit l’Union européenne est important lorsqu’il appuie celui mené par d’autres organisations régionales, a-t-il estimé. Parlant de la coopération en matière de résolution de crise, il a pris pour exemple la participation du Chili à la mission ALTHEA, menée en Bosnie-Herzégovine avec l’Union européenne. La politique extérieure du Chili est dictée notamment par les principes de la coopération internationale pour le développement, la promotion des droits de l’homme et la protection des civils, a indiqué le représentant.
Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a dit que pour faire face aux enjeux sécuritaires qui se posent à travers le monde, il faut mettre l’accent sur la coopération internationale. Elle a reconnu le rôle que peut jouer le multilatéralisme à ce sujet. La représentante a ensuite salué le travail accompli par Mme Ashton dans la normalisation entre la Serbie et le Kosovo. Mais, a-t-elle reconnu, il reste beaucoup faire à travers le monde. À cet égard, elle a cité notamment le contentieux portant sur le programme nucléaire iranien. Mme Power a noté l’appui apporté par l’Union européenne aux efforts de rapprochement et aux négociations de paix entre Israël et la Palestine. Elle a de même félicité le travail de l’Union européenne en Afrique notamment en ce qui concerne le règlement des conflits en cours sur le continent. Elle s’est en outre félicitée de l’aide apportée par l’Union européenne aux Forces armées maliennes tout en rappelant les 200 millions d’aide humanitaire apportés par l’Union européenne à la République centrafricaine auxquels se sont ajoutés 25 millions d’euros supplémentaires.
La représentante des États-Unis a aussi salué la décision prise par l’Union européenne d’envoyer des troupes en République centrafricaine dans le cadre de l’opération EUFOR-RCA, afin d’apporter un soutien aux forces africaines et françaises déjà déployées. Elle a appelé les chrétiens et les musulmans de ce pays à trouver ensemble le chemin de la paix. Mme Power a également salué les efforts que déploie l’Union européenne au Sahel et au Soudan, relevant notamment l’aide apportée aux populations civiles. Elle a indiqué que les États-Unis et l’Union européenne se sont partagés les efforts dans la lutte contre la piraterie qui affectait les côtes le long de la corne de l’Afrique et que ce partenariat leur permettait aussi de lutter contre les flux d’argent issus des actes de piraterie. La représentante a enfin noté la convergence de vue entre les États-Unis et l’Union européenne en ce qui concerne la défense des droits des communautés homosexuelles, bisexuelles, lesbiennes ou transsexuelles (LGBT).
M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a dit que le transfert d’autorité de la MISMAà la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), est un exemple de coopération entre l’Union africaine, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’ONU. Il en est de même, a-t-il dit, de la coopération entre l’ONU, l’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) dans le règlement de la crise en République centrafricaine par le déploiement de la MISCA. Il a estimé que le déploiement d’un contingent de 500 soldats de l’Union européenne en RCA, autorisé par le Conseil de sécurité, vient renforcer davantage ce partenariat. Le représentant du Tchad a appelé l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales à resserrer leur coopération dans les domaines de l’alerte précoce en cas de crise, de la prévention, et du maintien et de la consolidation de la paix, en s’appuyant sur la connaissance des réalités locales qu’ont les organisations partenaires de l’ONU. Il a insisté que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales devrait se traduire par le renforcement des capacités régionales et l’appropriation en matière de maintien de la paix, ceci afin de promouvoir une prise en charge régionale de la gestion des crises. Le représentant a estimé que l’appui de l’ONU à l’AMISOM, en Somalie, et le précieux soutien financier et politique de l’UE à cette opération constitue un bel exemple de partenariat visant à renforcer les capacités régionales.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a dit que la coopération entre l’ONU et l’Union européenne doit être guidée impérativement par les termes du Chapitre VIII de la Charte et par la résolution 65/276 de l’Assemblée générale. Il a dit que la Fédération de Russie accueillait avec satisfaction le Plan d’action conjoint du 24 novembre 2013 adopté par le groupe des E3+3 et l’Iran, et entré en vigueur le 20 janvier 2014, grâce au rôle de coordination de l’Union européenne. Le représentant a dit que la Fédération de Russie est prête à développer sa coopération avec l’Union européenne en matière de gestion des crises. Néanmoins, a-t-il souligné, la Fédération de Russie juge contreproductives les sanctions européennes à l’encontre de la Syrie, et elle estime que la levée de ces sanctions permettrait de soulager les souffrances du peuple syrien. S’agissant des négociations en cours sur la question du Kosovo entre Pristina et Belgrade, le représentant a souhaité que tout accord susceptible d’être conclu entre les parties intervienne sans qu’elles ne subissent de pression extérieure. Pour ce qui est de la situation en Ukraine, le représentant de la Fédération de Russie a souhaité que la sortie de la crise qui secoue ce pays soit trouvée par le peuple ukrainien lui-même sans des acteurs ou parties extérieurs à l’Ukraine ne menacent ce pays ou son gouvernement de sanctions.
M. WANG MIN (Chine) a déclaré que les organisations régionales constituent une importante source d’appui au travail des Nations Unies en ce que leur coopération avec l’Organisation renforce le concept du multilatéralisme. La Chine, a-t-il dit, préconise le renforcement et la promotion de la coopération régionale et accorde beaucoup d’importance à la coordination des politiques et des actions en matière de sécurité et de maintien de la paix dans le monde. Le représentant a tenu à saluer le travail mené par l’Union européenne sur le dossier du nucléaire iranien et en République centrafricaine. Une action doit être engagée le plus rapidement possible en République centrafricaine, a-t-il dit tout en appelant le Conseil à apporter un appui au gouvernement de transition de la Centrafrique.
Il a déclaré que la coopération internationale doit être basée sur le respect des principes de la Charte des Nations Unies, en aidant les pays en crise à éliminer les sources et les causes de ces conflits. La Chine est le plus grand pays en développement du monde, et l’Union européenne est la plus grande région développée de la planète, a relevé le représentant. La Chine et l’Union européenne sont ainsi les deux plus grands partenaires en matière de coopération et de partenariat dans le monde, a indiqué le représentant qui a rappelé qu’en 2013, la seizième réunion Chine-Union européenne a préconisé la promotion de la recherche du consensus, le renforcement de la coopération internationale pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que la priorité aux actions favorisant le développement.
Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a indiqué que grâce aux instruments dont elle dispose dans les domaines de la sécurité, du maintien de la paix et de la consolidation de la paix, de l’action humanitaire et du développement, l’Union européenne est particulièrement bien placée pour aider l’ONU à faire face aux crises complexes qui secouent le monde. Nous saluons la coopération étroite qui s’est établie entre le Secrétariat de l’ONU et le Service européen pour l’action extérieur, a ajouté la représentante qui a rappelé que le soutien de l’Union européenne et de ses États membres aux activités de l’ONU se matérialise dans leurs contributions, qui s’élèvent à plus d’un tiers des contributions au budget ordinaire et au budget des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Mme Lucas s’est réjouie que pour la première fois, le Conseil a adopté une déclaration présidentielle qui reconnaît à sa juste valeur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne au service de la paix et de la sécurité internationales. Elle a poursuivi son intervention en disant que depuis le dernier exposé de la Haute-Représentante au Conseil, il y a presque un an, la diplomatie européenne a obtenu des résultats tangibles dans les dossiers sensibles du Kosovo et du programme nucléaire iranien. Cette coopération s’est aussi particulièrement développée en Afrique en partenariat avec l’Union africaine, les organisations sous-régionales et les pays concernés, notamment en République centrafricaine et au Mali. En Syrie, la représentante s’est félicitée des 550 millions d’euros supplémentaires promis par les États membres de l’Union européenne lors de la conférence des donateurs du 15 janvier au Koweït.
Elle a en outre souligné le fait que l’Australie, la Jordanie et le Luxembourg aient pris l’initiative de présenter un projet de résolution appelant les parties au conflit syrien à améliorer l’accès humanitaire et à mettre fin aux violations du droit international humanitaire telles que le recours à la famine et au siège comme armes de guerre. Dans sa conclusion, Mme Lucas a révélé l’engagement de l’Union européenne en faveur de la protection des enfants en période de conflit armé en révélant que l’argent obtenu grâce au prix Nobel de la paix en 2013, sera affecté à des projets d’éducation en faveur des enfants victimes de conflits, à travers l’initiative « Les enfants de la paix ». Le Luxembourg, premier pays à joindre cette initiative, y a contribué à hauteur de 500 000 euros, a annoncé la représentante.
M. GÉRARD ARAUD (France) a souligné la contribution décisive de l’Union européenne à la formation des forces armées maliennes et à la restauration de la souveraineté du Mali. En République centrafricaine, la MISCA, force africaine, est appuyée par les 1 600 Français de l’opération Sangaris, et sera aussi bientôt appuyée par l’opération européenne EUFOR-RCA, comme viennent de le décider les ministres européens des affaires étrangères le 10 février dernier, a ajouté M. Araud. Tout retard de l’engagement de l’Union européenne en RCA serait incompréhensible, a-t-il estimé avant d’expliquer qu’on est en ce moment dans une période charnière de la gestion de la crise en Centrafrique. À l’instar du Secrétaire général, M. Araud a appelé le Conseil et la communauté internationale à agir vite aussi bien sur le front sécuritaire que sur le front politique pour promouvoir la réconciliation nationale, lutter contre l’impunité et préparer les élections en RCA. Il en est de même sur le front humanitaire, a-t-il précisé. Il a dit qu’en Centrafrique, l’Union européenne et les Nations Unies devront faire plus, et de manière réaliste et créative. Au-delà de son déploiement sur le terrain, l’Union européenne est aussi un partenaire précieux des Nations Unies dans la recherche de solutions durables aux crises internationales, a souligné le représentant.
Le représentant de la France a ensuite expliqué qu’en Syrie, malgré le blocage persistant au sein du Conseil de sécurité, l’Union européenne s’est engagée résolument en faveur d’une transition démocratique. L’Union européenne a imposé, depuis mai 2011, un large éventail de sanctions individuelles, financières et commerciales contre le régime syrien. Avec plus de 600 millions d’euros d’aide humanitaire, l’Union européenne et ses États membres sont le premier soutien de la population syrienne, y compris dans les pays voisins, a précisé M. Araud en soulignant une fois de plus le rôle de l’Union européenne dans le démantèlement de l’arsenal chimique syrien. L’Union européenne a, dans ce cadre, contribué aux fonds fiduciaires soutenant la Mission conjointe de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a-t-il précisé.
Ce sont les sanctions de l’ONU et de l’Union européenne qui ont permis le progrès que nous venons de constater dans le dossier nucléaire iranien, a ensuite estimé M. Araud, avant d’ajouter que l’Union européenne cherche aujourd’hui à porter au-delà de ses frontières l’idéal de la paix. En favorisant le dialogue bilatéral entre la Serbie et le Kosovo, l’Union européenne leur offre une possibilité de trouver leur place dans un espace plus large, a-t-il dit avant de noter que la première conférence intergouvernementale de négociation d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne s’est tenue le 21 janvier. Le représentant a en outre rappelé que l’adoption de la résolution 65/276 de l’Assemblée générale consacre la place de l’Union européenne comme partenaire et amie des Nations Unies. L’Union européenne est plus qu’une simple organisation régionale, elle est le pilier d’un système international cohérent et efficace; elle est un groupement d’États engagés dans une aventure sans précédent et sans comparaison, a-t-il souligné.
M. PETER WILSON (Royaume-Uni) a souligné le rôle important joué par l’Union européenne dans l’adoption du Plan d’action conjoint du 24 novembre 2013 par le groupe des E3+3 et l’Iran sur la question du nucléaire et de non-prolifération. Concernant le Kosovo, a poursuivi le représentant, l’Union européenne a joué un rôle décisif pour faciliter plusieurs cycles de négociations qui ont permis l’avènement de « l’accord du 19 avril 2013 entre les deux pays », a souligné le représentant du Royaume-Uni en parlant de la Serbie et du Kosovo. Concernant la Bosnie, il a souligné la nécessité de déployer des efforts majeurs pour rapprocher ce pays de l’Union européenne et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Passant à la situation en Syrie, le représentant a indiqué que l’Union européenne y fournit un aide financière et humanitaire indispensable, avant de regretter que la capacité de fournir de l’aide en Syrie « soit entravée par un régime qui utilise des tactiques de blocage ». « C’est pourquoi, le Royaume-Uni et ses partenaires appuient la prise de mesures qui permettraient de faire des progrès sur la question afin de permettre au Conseil de parvenir à la négociation et l’adoption d’une résolution humanitaire sur la Syrie », a ajouté le représentant du Royaume-Uni. Il a salué le partenariat qui a été établi entre l’Union européenne avec l’ONU pour parvenir à une Somalie plus stable. Nous devons être fiers de nos efforts, qui permettent pour la première fois en 20 ans aux Somaliens d’avoir une lueur d’espoir en l’avenir. Pour ce qui est des actions à venir, le représentant du Royaume-Uni a tenu à mettre l’accent sur le déploiement imminent de la mission de l’Union européenne en RCA (EUFOR RCA) qui permettra de répondre aux besoins humanitaires qui se posent dans la région de la capitale, Bangui. Il a assuré que le Royaume-Uni continuera de jouer un rôle dans les deux organisations que sont l’Union européenne et l’ONU, en matière de promotion de la paix et de la sécurité internationales.
M. OH JOON (République de Corée) a dit que les défis sécuritaires qui se posent à travers le monde montrent l’importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales en général et entre les Nations Unies et l’Union européenne en particulier en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a pris à cet effet comme exemples le règlement en cours du dossier du nucléaire iranien et le processus de normalisation entre le Kosovo et la Serbie. S’agissant du programme nucléaire iranien, il a noté le rôle pivot que joue l’Union européenne sur le traitement de la question. L’Iran devrait saisir cette occasion pour respecter les résolutions du Conseil et pour mettre définitivement un terme au contentieux de ce dossier, a préconisé le représentant. Concernant la situation en République centrafricaine, le représentant a salué l’aide de 500 millions de dollars versée par l’Union européenne ainsi que le rôle de stabilisation qu’elle compte jouer dans le pays. Concernant la Syrie, il a salué les efforts déployés par l’Union européenne pour la promotion d’une solution politique à ce conflit et pour l’aide humanitaire qu’elle apporte aux populations syriennes affectées par le conflit.
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