La Troisième Commission propose à l’Assemblée générale une « Journée mondiale des compétences des jeunes »
La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a proposé à l’Assemblée générale, ce matin, de proclamer le 15 juillet « Journée mondiale des compétences des jeunes »*.
Les États Membres ont également adopté deux autres projets de résolution portant respectivement sur le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe.
Dans le préambule du texte intitulé « Journée mondiale des compétences des jeunes », l’Assemblée générale se déclarerait préoccupée par le nombre élevé de jeunes chômeurs à l’échelle mondiale, estimé à 74,5 millions en 2013, et considérerait que la promotion de l’acquisition de compétences par les jeunes leur donnerait les moyens d’accéder à un marché du travail qui évolue.
Après l’adoption de ce projet de résolution, le représentant de l’Italie, au nom de l’Union européenne, a toutefois engagé les délégations à éviter les redondances, rappelant que la communauté internationale célébrait déjà le 12 août la Journée internationale de la jeunesse.
Par un autre texte adopté sans mise aux voix**, l’Assemblée générale a été invitée à se déclarer préoccupée par le fait que les moyens dont le HCR a besoin pour aider les personnes relevant de sa compétence continuent d’augmenter et que l’écart qui existe entre les besoins mondiaux et les ressources disponibles continue de s’élargir.
Enfin, la Troisième Commission a proposé à l’Assemblée générale, au terme d’un vote, de souligner le rôle du Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe en tant que source de compétences régionales et le fait qu’il doit satisfaire un nombre croissant de demandes de formation et de documentation, en arabe notamment***.
Au cours de cette matinée, les délégations ont également entendu la présentation de douze autres projets de résolution portant sur les réfugiés, rapatriés et déplacés; la protection des droits de l’enfant; les droits des peuples autochtones; l’élimination du racisme ; les droits des peuples à l’autodétermination; et la promotion et protection des droits de l’homme.
La Troisième Commission reprendra ses travaux le lundi 17 novembre, à 15 heures, pour examiner le rapport du Conseil des droits de l’homme et dialoguer avec son Président.
* A/C.3/69/L.13/Rev.1 * A/C.3/69/L.54 *** A/C.3/69/L.36/Rev.1
DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX PERSONNES HANDICAPÉES ET À LA FAMILLE
Décision sur le projet de résolution A/C.3/69/L.13/Rev.1
Selon les termes de ce projet de résolution (A/C.3/69/L.13/rev.1), présenté le 16 octobre par la Bolivie, et adopté sans mise aux voix, l’Assemblée générale déciderait de proclamer le 15 juillet Journée mondiale des compétences des jeunes.
Elle soulignerait par ailleurs que toutes les activités qui pourraient découler de l’application de ce texte devraient être financées au moyen de contributions volontaires.
Avant l’adoption de ce texte, la représentante de la Bolivie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a affirmé que selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), il y a actuellement plus de 74 millions de jeunes chômeurs dans le monde et a insisté sur la nécessité, pour les jeunes, de disposer de suffisamment de compétences pour leur permettre d’obtenir un emploi décent. Elle a formulé l’espoir que la célébration de cette Journée permettra de réduire le fossé des compétences chez les jeunes.
Explication de position
Le représentant de l’Italie, au nom de l’Union européenne, a estimé que seule une approche globale et complète permettrait un épanouissement de la jeunesse. Il a rappelé la célébration, le 12 août, de la Journée internationale de la jeunesse, et a appelé les délégations à éviter les redondances en proclamant des journées et des décennies similaires.
Dans un esprit de compromis, l’Union européenne s’est ralliée au consensus, mais estime néanmoins nécessaire d’appuyer le renforcement de l’efficacité des travaux de l’ECOSOC.
RAPPORT DU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX RÉFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES
Décision sur le projet de résolution A/C.3/69/L.54*
Aux termes de ce projet de résolution sur le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) (A/C.3/69/L.54*), présenté par la Suède et adopté sans mise aux voix, l’Assemblée générale ferait sien le rapport du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés sur les travaux de sa soixante-cinquième session.
Elle se féliciterait de l’action menée récemment par le HCR pour faire en sorte que l’aide aux réfugiés ainsi qu’aux déplacés et autres personnes relevant de sa compétence soit fournie d’une façon moins sélective et d’une manière transparente, prévisible et bien coordonnée, comme le veut son mandat, et à cet égard prend note de l’articulation du modèle de coordination de l’aide aux réfugiés.
Elle engagerait le HCR à souscrire aux objectifs de l’initiative « Unis dans l’action » et à les appliquer intégralement.
Elle se déclarerait préoccupée par le fait que les moyens dont le Haut-Commissariat a besoin pour aider les personnes relevant de sa compétence continuent d’augmenter et que l’écart qui existe entre les besoins mondiaux et les ressources disponibles continue de s’élargir.
Avant l’adoption de ce texte, le représentant de la Suède a précisé que ce projet de résolution omnibus avait été mis à jour afin de tenir compte de l’augmentation du nombre de réfugiés dans le monde.
La représentante du Canada a regretté qu’il n’ait pas été possible d’inclure, dans ce texte, une référence aux minorités religieuses en situation de déplacements. Elle a notamment dénoncé les « atrocités » perpétrées par l’État islamique d’Iraq et du Levant, lesquelles, s’est-elle alarmée, ont attisé les différences sectaires en Iraq.
QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES
Décision sur le projet de résolution A/C.3/69/L.36/Rev.1
Par un projet de résolution sur le Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe (A/C.3/69/L.36/Rev.1), parrainé par les États-Unis et le Qatar, et adopté par 161 voix pour, une voix contre (République arabe syrienne) et trois abstentions (Angola, Afrique du Sud et Zimbabwe), l’Assemblée générale engagerait le Centre à poursuivre sa collaboration avec d’autres bureaux régionaux des Nations Unies afin de renforcer ses travaux et d’éviter le chevauchement des activités.
Elle soulignerait par ailleurs le rôle du Centre en tant que source de compétences régionales et le fait qu’il doit satisfaire un nombre croissant de demandes de formation et de documentation, en arabe notamment.
Déclarations avant le vote
La représentante des États-Unis a regretté qu’un vote enregistré ait été demandé, faisant notamment observer que, dans le passé, un seul État s’était opposé à l’adoption de ce texte.
La représentante de la République arabe syrienne a déploré la « tentative acharnée » du Qatar à faire adopter ce projet de résolution. Elle a affirmé que le Qatar s’était précédemment engagé à couvrir les dépenses liées au fonctionnement du Centre, mais que celui-ci était à présent financé avec des ressources provenant de l’ONU. Ces ressources, a-t-elle souligné, pourraient être autrement affectées, notamment au vu du fait que le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme a connu une réduction de son budget annuel.
La représentante a estimé que ce centre n’avait pas effectué suffisamment d’activités pour justifier une attribution supplémentaire de ressources. En outre, dans la région du Moyen-Orient, il n’y a guère de coopération en matière des droits de l’homme, mais une tentative acharnée d’ingérence dans les affaires internes de la Syrie. La déléguée syrienne a notamment accusé les autorités qataries d’utiliser le Centre, qui est établi à Doha, pour servir leur propre ordre du jour et pour s’ingérer dans les affaires internes des pays de la région. La Syrie a donc demandé la mise aux voix de ce texte contre lequel elle votera, a-t-elle dit.
La représentante du Koweït a fait observer que le Centre bénéficiait d’un appui de plus en plus marqué, tandis que la représentante du Qatar a souligné que l’adoption du texte n’entraînait aucune implication budgétaire.