Quatorze projets de résolution présentés devant la Troisième Commission
La Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a entendu, ce matin, les présentations de 14 projets de résolution*, sur lesquels elle se prononcera d’ici à la fin de ses travaux, prévue le 26 novembre.
En fin de séance, la présentation par le Qatar d’un projet de résolution sur la situation des droits de l’homme en République arabe syrienne* a suscité un droit de réponse du représentant de ce pays.
Dans le cadre des questions relatives à l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, la Fédération de Russie a présenté un projet de résolution sur la lutte contre la glorification du nazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme. L’Italie a présenté, de son côté, un projet de résolution biannuel sur la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Un texte traditionnel sur la réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination a été présenté par le Pakistan, qui a souligné qu’il n’avait pas été modifié par rapport aux années précédentes, et attiré l’attention sur les souffrances de millions de personnes sous occupation étrangère.
La Commission qui, la semaine dernière, avait achevé l’examen et le débat général sur tous les points à l’ordre du jour de sa soixante-neuvième session, a également entendu la Somalie introduire un nouveau projet de résolution proposant une journée internationale de sensibilisation à l’albinisme aux fins d’attirer l’attention sur la stigmatisation des personnes atteintes d’albinisme. L’Italie a présenté un autre texte sur la liberté de religion et de conviction, qui fait suite à la Déclaration des Nations Unies sur la lutte contre toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction.
Pour la deuxième fois, un texte sur le droit à la vie privée à l’ère digitale a été présenté par le Brésil, alors que le Maroc a introduit un projet de résolution sur la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
Cuba a présenté plusieurs textes sur la promotion et la protection des droits de l’homme, notamment sur le droit à l’alimentation, sur la promotion de la paix, sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, et sur l’utilisation des mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination.
La Finlande a présenté quant à elle un projet de résolution sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.
Au sujet d’un texte sur la situation des droits de l’homme en République arabe syrienne qui invite l’Assemblée générale à demeurer saisie de cette question, la déléguée du Qatar a regretté le fait que plus de trois millions de civils aient dû fuir le pays ainsi que les abus flagrants et répétés des droits de l’homme. « Toutes les parties au conflit doivent prendre les mesures qui s’imposent pour la protection et la sécurité des travailleurs humanitaires, y compris ceux des Nations Unies », a-t-elle affirmé. La déléguée a exhorté à prendre en considération les aspirations légitimes du peuple syrien à la paix et la sécurité.
Dans l’exercice de son droit de réponse, le représentant syrien a rappelé que depuis plus de quatre ans, le terrorisme frappait son pays ainsi que son peuple et qu’un silence mondial y était opposé. « La Syrie n’a eu de cesse d’alerter la communauté internationale face à des faits irréfutables et dangereux, mais celle-ci n’a fait qu’adopter des textes unilatéraux et biaisés, dont le plus récent est ce projet de résolution », a-t-il déploré.
Selon lui, « ce type de résolution est présenté par des États qui parrainent les « terroristes wahhabites » dans le monde, sans s’attaquer aux causes profondes de la crise en Syrie ». Appelant à un vote sur ce projet de résolution, il a regretté qu’il « diabolise le Gouvernement syrien » et a recommandé de ne pas politiser la question des droits de l’homme.
Le représentant a par ailleurs qualifié d’ « illégitime » et de « terroriste » le régime de Qatar, tout en démentant les accusations d’utilisation d’armes chimiques par le Gouvernement syrien.
Le Qatar a réagi face aux « allégations sans fondement » du délégué syrien. La représentante de ce pays a conseillé de ne pas détourner l’attention de la situation très grave qui prévaut en Syrie. L’utilisation d’armes chimiques constitue un acte terroriste flagrant lequel doit être sanctionné par la communauté internationale, a-t-elle dit.
Le Qatar comprend bien le danger que constituent la présence et les agissements de groupes terroristes dans la région, a-t-elle souligné, dénonçant en outre les crimes commis par le régime syrien et par d’autres parties. Elle a prié les États Membres d’assumer leurs responsabilités afin de montrer que « l’impunité ne passera pas ».
La Troisième Commission reprendra ses travaux le jeudi 13 novembre à 10 heures pour entendre des présentations et se prononcer sur des projets de résolution.
* A/C.3/69/L.31, A/C.3/69/L.56, A/C.3/69/L.57, A/C.3/69/L.55, A/C.3/69/L.56, A/C.3/69/L.35, A/C.3/69/L.40, A/C.3/69/L.26, A/C.3/69/L.34, A/C.3/69/L.42, A/C.3/69/L.41, A/C.3/69/L.43, A/C.3/69/L.53, A/C.3/69/L.31