En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session,
8e et 9e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4101

Troisième Commission: vingt ans après Beijing, les inquiétudes demeurent face à la persistance de la violence sexiste

Vingt ans après l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing, de nombreuses délégations ont saisi l’occasion du débat de la Troisième Commission consacré à la promotion de la femme pour dénoncer la persistance de la violence sexiste dans le monde, véritable « épidémie de violation des droits de l’homme ».

Elles se sont également inquiétées de l’inégalité d’accès aux soins de santé et ont réclamé, à l’instar du Président de l’Assemblée générale, l’élaboration d’un programme de développement pour l’après-2015 capable de véritablement promouvoir l’égalité entre les sexes et le respect des droits de l’homme.

S’appuyant sur une étude du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le représentant du Liechtenstein a affirmé que la violence domestique est « la violation des droits de l’homme la plus répandue à l’heure actuelle ».

Devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires, ce dernier s’est notamment alarmé du fait que les femmes âgées entre 15 et 44 ans encourent davantage le risque d’être victimes de viol ou de violence domestique que d’être victimes de cancer, d’accidents automobiles, de guerre ou de paludisme conjuguées, ainsi que de la culture de l’impunité dont jouissent les auteurs de ces violences.

« Le fléau de la violence sexiste, de l’inégalité et de la discrimination continue d’entraver le potentiel des femmes à contribuer et à profiter du développement durable », a ainsi dénoncé le Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, M. Sam Kahamba Kutesa, tandis que la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Mme Nicole Ameline, a souligné que nulle part, les droits des femmes étaient suffisamment consolidés pour faire face aux situations de conflit.

La représentante des Pays-Bas s’est ainsi préoccupée des activités de l’État islamique en Iraq et au Levant qui ciblent directement les femmes et les filles.  Elle a notamment dénoncé le fait que lors de l’élaboration de la riposte militaire contre ce groupe, la résolution 1325 (2000) n’ait jamais été invoquée.

« La violation des droits de l’homme est-elle moins importante si la victime est une femme, a–t-elle lancé.  Même aux Pays-Bas, une femme sur trois a été victime de violence sexuelle ou sexiste.  Les femmes et enfants pris en otage par l’État islamique en Iraq et au Levant ont droit à la justice, tout comme les lesbiennes en Afrique victimes de « viols de correction », ou les victimes de mutilations génitales féminines ou de mariages précoces.

Son homologue de la République arabe syrienne a signalé que, depuis trois ans, des centaines de filles syriennes ont été enlevées sous les yeux de leurs familles et vendues par les terroristes extrémistes qui s’autoproclament « djihadistes », puis les violent collectivement, en toute impunité.

« Ces groupes armés terroristes ont fait de ces jeunes femmes des outils de satisfaction sexuelle imposée, et avec la complicité d’États qui appuient leurs forfaits », a-t-il dénoncé à son tour. 

Au cours de son intervention, Mme Nicole Ameline a par ailleurs souligné que les femmes étaient le principal moteur de développement mais que « rien n’est possible si les femmes n’ont pas accès aux soins ».

En la matière, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Kate Gilmore, s’est longuement attardée sur le problème de la fistule obstétricale dont souffrent, a-t-elle précisé, près de deux millions de femmes et qui provoquent de graves « handicaps maternels ».  Elle y a vu une manifestation « flagrante » de l’inégalité en matière de santé.

Mme Gilmore a aussi averti que si rien n’était fait, la situation ne ferait que s’aggraver.

Précisant que la puberté survient de plus en plus tôt, sans que le corps des jeunes filles soit suffisamment développé pour la grossesse ou l’accouchement pour autant, la Directrice exécutive du FNUAP a appelé les États Membres à ajuster leurs politiques et stratégies en connaissance de cause.  L’enfant ne devrait jamais devoir payer, a-t-elle déclaré.

La situation des femmes au sein même de l’ONU a aussi été pointée du doigt au cours de cette journée de débat, la Secrétaire générale adjointe chargée de l’Entité pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, ayant notamment fustigé le fait que le pourcentage de femmes au Secrétariat n’était que de 41,8%. 

« La transformation doit devenir notre objectif et il est temps de faire voler en éclat le plafond de verre, y compris aux Nations Unies », a affirmé Mme Mlambo-Ngcuka pour qui des mesures temporaires spéciales s’imposent pour remédier à cette situation.  

Le débat se poursuivra demain à partir de 10 heures.

 

PROMOTION DE LA FEMME (A/68/121) [point 28]

--    Promotion de la femme (A/69/38, A/69/211, A/69/222, A/69/224, A/69/256A/69/368, A/69/369 et A/69/396)

--    Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/69/182 Et A/69/346)

Déclarations liminaires, suivies d’une séance de questions

M. SAM KAHAMBA KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a affirmé que les délibérations de la Troisième Commission permettaient de donner une voix aux personnes marginalisées ou vulnérables ainsi qu’aux victimes de crises humanitaires, de l’exclusion, de la discrimination et des violations des droits fondamentaux.  Il a souligné que les questions de l’élimination de la pauvreté, du plein-emploi, de l’intégration et de la protection sociale demeuraient au cœur du programme de développement.  « Si nous voulons atteindre nos objectifs, nous devons placer l’être humain au centre du développement social et économique », a-t-il insisté.

M. Kutesa a appelé les États Membres à ne pas oublier leurs engagements à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les a conviés à redoubler d’efforts en la matière.  Le Président de l’Assemblée générale a constaté que des efforts notables seraient nécessaires pour extirper 1,2 milliard de personnes de la pauvreté, accéder à l’éducation universelle, mettre un terme à la violence et à la discrimination sexiste et améliorer la santé des femmes et des filles.

M. Kutesa a aussi appelé les délégations à intensifier leurs efforts de lutte contre le VIH/sida et à élargir l’accès aux thérapies antirétrovirales, sans oublier la lutte contre le paludisme, la tuberculose et les maladies non transmissibles, entre autres.

Le Président a appelé les États Membres à revoir leurs ambitions à la hausse afin de combler les écarts des OMD.  Il faut, a-t-il dit, un programme de développement pour l’après-2015 transformateur et capable de promouvoir la gouvernance démocratique, le respect de l’état de droit, l’égalité entre les sexes et le respect des droits de l’homme.  M. Kutesa a aussi appelé au renforcement du partenariat mondial en faveur du développement.

Le Président de l’Assemblée générale a ensuite souligné que la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille aurait lieu le 3 décembre.  Il a fait part de son intention de convoquer, en mars 2015, un débat thématique de haut niveau sur l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes. 

Il a affirmé qu’en dépit des nombreuses avancées réalisées en la matière depuis l’adoption de la Déclaration de Beijing, il restait encore beaucoup à faire.  Le  « fléau de la violence sexiste, de l’inégalité et de la discrimination continue d’entraver le potentiel des femmes à contribuer et à profiter du développement durable », s’est-il notamment inquiété.

M. Kutesa a en outre fait savoir qu’il organiserait, au cours de cette session, des débats thématiques sur les moyens de mise en œuvre d’un programme de développement pour l’après-2015 « transformateur », la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales ainsi que sur les changements climatiques.

Mme PHUMZILE MLAMB0-NGCUKA, Secrétaire générale adjointe, Directrice exécutive de l’Entité pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a déclaré que cette session de l’Assemblée générale intervenait à un tournant crucial pour les femmes et les filles.  Il s’agit notamment d’accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) car l’évaluation révèle qu’aucun pays n’a réussi à résoudre la question de l’égalité effective entre hommes et femmes. 

Elle a espéré que les informations dégagées dans l’évaluation des OMD montreront les priorités pour le programme du développement pour l’après-2015.  Elle a encouragé à l’adoption d’une démarche transversale de la thématique de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Le Conseil de sécurité va, de son côté, convoquer un examen de haut niveau de la résolution 1325 (2000), a-t-elle annoncé, en exhortant à faire ce qu’il faut pour intégrer les femmes dans les processus de paix et de sortie des conflits.

Les femmes sont également des acteurs clefs dans la résolution des questions relatives aux répercussions des changements climatiques, a-t-elle affirmé, rappelant l’importance du Sommet sur le climat du mois dernier.

L’année 2015 marquera aussi le vingtième anniversaire de la tenue de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, a-t-elle rappelé, en soulignant que beaucoup a été accompli depuis cette réunion historique dans la promotion des droits des femmes.

ONU-Femmes a été créée pour pallier aux insuffisances, œuvrer avec les États parties, les différents secteurs et la société civile, et Beijing +20 représente une plateforme idéale pour que tous les États renouvellent leurs engagements, a-t-elle déclaré, se disant satisfaite que 154 pays aient d’ores et déjà soumis leur rapport sur le suivi de cette Conférence.  Elle a invité à poursuivre l’examen sur la base de données fiables.

L’égalité des sexes n’est pas uniquement une affaire de femmes mais bien l’affaire de tous, comme l’ont démontré la mise en œuvre et l’évaluation des OMD, a-t-elle constaté, en incitant à lancer un mouvement d’envergure pour réaliser l’égalité hommes-femmes. 

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes a mis l’accent sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, notamment sous sa forme domestique.  Elle a insisté  sur la nécessité de veiller au suivi du rapport sur la fistule obstétricale.  Les défis persistent bien qu’une législation plus importante existe sur les mutilations génitales féminines, a encore dit Mme Mlambo-Ngcuka.

En matière d’égalité des chances, elle a regretté que l’ONU ne donne pas l’exemple, puisqu’au 31 décembre 2013, le pourcentage de femmes au Secrétariat n’était que de 41,8%.  En conséquence la Directrice exécutive d’ONU-femmes a proposé des mesures spéciales temporaires pour remédier à cette situation.  « La transformation doit devenir notre objectif et il est temps de faire voler en éclat le plafond de verre, y compris aux Nations Unies », a-t-elle conclu.   

Mme KATE GILMORE, Directrice exécutive adjointe (Programme) du Fonds des Nations Unies, a affirmé que de nombreux progrès avaient été réalisés, ces deux dernières années, pour combattre la fistule obstétricale.  Elle a expliqué que la fistule provoquait de graves « handicaps maternels » et est une manifestation « flagrante » de l’inégalité en matière de santé.  Dans la plupart des cas, a-t-elle ajouté, l’enfant est mort-né ou meurt pendant sa première semaine de vie.  De nombreuses femmes et de filles qui souffrent de fistule se retrouvent incontinentes, abandonnées par leurs mari et familles.  Elles ont de grandes difficultés à maintenir une activité économique, provoquant une spirale de pauvreté et d’exclusion qui ne fait qu’aggraver leurs souffrances, a-t-elle souligné.

C’est une violation des droits de l’homme, que les femmes et les filles les plus pauvres de la planète doivent subir les conséquences dévastatrices d’une condition essentiellement évitable, ayant été virtuellement éliminée dans les autres parties du monde, a dénoncé Mme Gilmore.  Elle a appelé la communauté internationale à agir de manière urgente pour mettre un terme une mortalité maternelle et infantile évitable, à commencer par la fistule.

Mme Gilmore a indiqué que deux millions de femmes et de filles souffraient de la fistule et que très peu d’entre elles avaient accès à des traitements.  Elle a insisté sur la nécessité d’élargir l’accès aux chirurgiens formés dans ce domaine et à des services ciblés.  Elle s’est félicitée du fait que de nombreux progrès avaient été réalisés au cours des deux dernières années pour intégrer le problème de la fistule obstétricale au sein de programmes de santé nationaux et pour renforcer la sensibilisation et l’accès aux soins.

Mais, alors que de nombreux efforts sont déployés pour créer des systèmes au niveau national en vue de reconnaître que la fistule est une condition « à déclaration obligatoire », devant déboucher sur une réaction immédiate, dans de nombreux pays, a-t-elle dénoncé, beaucoup de femmes et de filles sont abandonnées et leur souffrances physiques et émotionnelles ignorées.

La Directrice exécutive du FNUAP a appelé la communauté internationale à créer des mécanismes idoines dans l’ensemble des pays où sévit la fistule, à la définir comme une condition à déclaration obligatoire et à faire en sorte que tous les cas soient signalés aux Ministères de la santé et répertoriés dans un registre national.  De tels registres, a-t-elle notamment expliqué, permettront d’améliorer la qualité des soins et répondre aux questions sous-jacentes de manière à prévenir d’autre cas.

Mme Gilmore est ensuite revenue sur le lancement, en 2003, par le FNUAP, de la première campagne pour éliminer les fistules, précisant que celle-ci avait débouché sur des résultats quantifiables.  Le rapport du Secrétaire général souligne toutefois qu’en dépit des progrès réalisés et des avancées technologiques, une distribution inéquitable des ressources entrave les efforts de lutte contre la fistule, notamment au vu de l’ampleur du phénomène.

Elle a appelé les États Membres à renforcer les politiques nationales multidisciplinaires, ainsi que les stratégies, les  budgets et les plans d’action, de manière à intégrer la prévention, les soins, la réintégration socioéconomique et les services de suivi.

Elle a affirmé que la fistule pouvait être éliminée à condition d’assurer l’accès équitable à des services de santé reproductive, notamment la planification familiale, les accouchements effectués en présence de professionnel qualifié, et l’accès à des services obstétriques d’urgence.  La Directrice exécutive du FNUAP a aussi constaté que le problème de la fistule obstétricale représentait un écart important au sein des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

La Suisse a constaté avec satisfaction que les organes des Nations Unies avaient réalisé des progrès au niveau des rapports du Secrétaire général et des documents normatifs de l’ONU mais a noté une tendance « plus régressive que progressive dans certains domaines ». 

Sa représentante a également remarqué que les références au genre, si elles apparaissent dans le corps des rapports et des préambules des résolutions, ne sont pas suffisamment présentes dans les recommandations politiques.  Elle a voulu connaître l’opinion d’ONU-Femmes sur les possibilités d’amélioration en la matière.

Sa collègue de la République islamique d’Iran a appelé à exercer davantage de pressions pour que les ressources d’ONU-Femmes proviennent du budget ordinaire et non de contributions volontaires.  Elle a en outre souhaité que des efforts plus soutenus soient consentis pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, en particulier dans le contexte de l’extrémisme.  La déléguée iranienne a conseillé de mieux définir la place de cette question dans les programmes mondiaux qui sont en négociation sur le développement.

La représentante du Costa Rica a attiré l’attention sur la grossesse et la maternité précoces qui rendent difficiles la scolarisation et le travail des jeunes mères.  Les mères adolescentes, a-t-elle dit, ne peuvent ni étudier ni travailler, ou si elles travaillent, leurs emplois ne leur permettant pas de mener à bien leur projet de vie tant ils sont mal payés et précaires. 

Cette situation a souvent un impact irréversible sur les membres de la famille, qui se retrouvent dans une situation désavantagée tout au long de leur cycle de vie.  La Bolivie a abondé dans ce sens, soulignant la nécessité de remédier aux violences à l’égard des femmes.

Le Cameroun a dénoncé, à son tour, les discriminations et la violence à l’égard des femmes, qui ne cessent d’augmenter, comme les mutilations génitales féminines ou encore la traite des personnes, et a jugé qu’il était primordial de mettre l’accent sur la formation et l’éducation, et sur la lutte pour éradiquer la pauvreté, racine même de la violence à l’égard des femmes.

La représentante de Djibouti a estimé que le rapport sur la mutilation génitale féminine et son impact sur le développement ne correspondaient pas à ce qui avait été demandé dans la résolution 67/146 relative à cette question.  Son homologue du Costa Rica a mis le doigt sur l’accroissement sans pareil de la violence à l’égard des femmes en Amérique latine, notamment à travers la traite des femmes.  Quelles mesures seront prises pour que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) concernant les femmes et les filles soient dûment réalisés?

Réponse

Mme PHUMZILE MLAMBO-NGCUKA, Directrice exécutive d’ONU-Femmes, a appuyé la proposition de l’Iran concernant le budget de l’entité.  Elle a souligné la violence à l’égard des femmes dans le contexte de l’extrémisme qui prévaut dans certaines régions du monde et a appelé à veiller à ce que cette question soit incluse dans l’ordre du jour pour l’après-2015. 

Elle a exhorté les hommes, les garçons, les jeunes, les dirigeants religieux, entre autres, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire cesser la violence à l’encontre des femmes et des filles.  Elle a appelé en outre à l’éducation sexuelle complète pour que, dès leur plus jeune âge, les filles soient conscientes de leurs droits et puissent prendre des décisions en tout état de cause.

ONU-Femmes coopère d’ailleurs avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour diverses manifestations contre la violence à l’égard des femmes.  Elle a insisté pour renforcer la dimension féminine dans tous les indicateurs du développement et de son inclusion dans le programme pour l’après-2015. 

Au Cameroun, elle a répondu que la lutte contre la pauvreté devait obligatoirement passer par un investissement plus substantiel.  « Nous devons renforcer l’appui pour garantir la protection de tous les citoyens, en particulier les femmes et les filles », a-t-elle dit.  Elle a souligné que la question des ressources était épineuse et que dans ce sens, ONU-Femmes veillerait à ce que l’évaluation, la prise de responsabilité et la ventilation des données soient prises en considération à l’heure du bilan sur la Conférence de Beijing. 

Mme KATE GILMORE, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), s’est penchée sur le coût économique élevé de la violence à l’égard des femmes, ce qui fait que ce fléau a un impact concret sur le développement.  Elle a souligné que les programmes du FNUAP étaient orientés sur l’accès des adolescents à l’éducation sexuelle.

Elle a rappelé à Djibouti que le Rapport conjoint ONU-FNUAP sur les mutilations génitales féminines avait été préparé avec l’appui des États Membres.  Le rapport avait été discuté lors d’une session du Conseil d’administration du FNUAP et une décision a été prise.

La pauvreté est à la fois une cause et une conséquence mais d’un point de vue pragmatique, tant que les femmes et les filles souffrent, le bien-être de la famille s’en trouve déstabilisé.  Mme Gilmore a mis en exergue le tournant que constitue la puberté. 

Mme NICOLE AMELINE, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, s’est alarmée de la fragilité des droits des femmes dans le contexte international.  Nulle part, a-t-elle souligné, les droits de femmes sont suffisamment consolidés pour faire face aux situations de conflit.  Elle a salué le renforcement du système des traités, indiquant que le Comité avait décidé d’offrir, aux États qui en font la demande, un recours à une procédure simplifiée dans le cadre de leur débat interactif avec les membres du Comité.  Elle a aussi souligné que le Comité renforçait sa coopération avec les autres organes de traité, notamment le Comité des droits de l’homme et le Comité des droits de l’enfant.

Mme Ameline a souligné que le programme de développement pour l’après-2015 comptait un objectif « transformateur » sur l’égalité hommes-femmes.  Celui-ci, a-t-elle dit, devra reconnaître que les questions de fond liées à la discrimination et à l’égalité sont essentielles au développement durable.  Les femmes sont le principal moteur de développement mais restent sous-représentées et exclues des processus décisionnels à tous les niveaux.  Elle a appelé les États Membres à faire davantage pour combler ces lacunes.

La Présidente du Comité a aussi appelé la communauté internationale à réaffirmer la place des femmes dans un ordre international pacifique.  Elle s’est félicitée des initiatives visant à décerner le prix Nobel de la paix au Comité.  Elle a aussi insisté sur la nécessité d’intégrer les femmes aux processus de paix, notamment en tenant compte des recommandations générales du Comité sur les femmes en situation de conflit aux plans d’action nationaux des pays.

Mme Ameline a affirmé que pendant la période à l’examen, le Comité avait examiné la situation des femmes en Iraq, en Sierra Leone, en République centrafricaine et en Syrie.  Le Comité a aussi appelé les parties au conflit à Gaza à s’acquitter de leurs obligations.  L’accent a également été placé sur la nécessité urgente de revitaliser le processus de paix en accordant un place privilégiée aux femmes.

Mme Ameline s’est, par ailleurs, félicitée de la participation accrue des parlements dans l’élaboration des mesures législatives nécessaires pour assurer le suivi des recommandations du Comité.  Elle a salué le renforcement de la coopération entre le Comité et l’Union interparlementaire.

La représentante de la Suisse a constaté que de nombreuses femmes dans le monde n’avaient pas accès à des moyens de contraception et que les ressources budgétaires allouées à la santé reproductive et sexuelle demeuraient insuffisantes.  Quelle est la position du Comité au sujet des avortements, notamment lorsque la grossesse est le fruit d’un viol, ou que l’enfant est gravement malformé?  La représentante a aussi dénoncé les codes vestimentaires qui entravent la jouissance des droits des femmes.  Comment le Comité aborde-t-il ce problème?

La déléguée de l’Union européenne a voulu savoir comment le Comité envisageait le rôle des femmes lors des transitions politiques.  Par ailleurs, où en est la question de l’intégration de la question de l’émancipation des femmes au sein du programme de développement pour l’après-2015?

Le représentant du Japon a souhaité savoir comment mesurer les progrès réalisés en ce qui concerne l’implication des parlements.

À son tour, l’observatrice de l’État de Palestine a souligné que la situation à Gaza nécessitait plus de mesures d’urgence pour protéger les femmes gazaouies.  L’impunité des auteurs de crimes à leur encontre encourage la poursuite de telles actions, a-t-elle notamment déclaré.

Enfin, la représentante de l’Algérie a demandé comment le Comité entendait travailler pour assurer l’universalisation de la Convention.  Elle a affirmé que son pays comptait parmi les leaders en matière de représentation féminine au sein des parlements.  Le Comité entend-il organiser des activités pour promouvoir la représentation des femmes au sein des parlements et d’autres processus de prise de décisions?

Répondant à ces questions, la Présidente du Comité a déclaré que la question de l’accès aux services de santé était primordiale.  Rien n’est possible si les femmes n’ont pas accès aux soins, a-t-elle souligné.  Elle a expliqué que le Comité incitait les États à être très attentifs aux questions du viol et de la santé du fœtus, situation tout à fait « légitime », selon elle, pour recourir à des avortements.

Mme Ameline a aussi estimé qu’il y avait beaucoup à dire en ce qui concerne le poids des pratiques et des coutumes sur la vie des femmes.  La violence contre les femmes et la discrimination ne sont pas négociables, a-t-elle souligné, et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est compatible avec toutes les cultures dès lors qu’il n’y a pas de violence contre les femmes.

Elle a ensuite expliqué que la recommandation 30 du Comité contenait une feuille de route qui indique la façon dont la Convention peut influer sur la prévention des conflits et augmenter la participation des femmes dans les processus de reconstruction et électoraux.  La Convention ne vise pas uniquement à protéger les droits des femmes, mais elle représente également une formidable arme pour privilégier l’autonomie et l’autonomisation des femmes, a-t-elle commenté.

Mme Ameline a aussi affirmé que le Comité souhaitait que l’application de la Convention soit réaffirmée par chaque État au sein de son système juridique et notamment par l’intermédiaire des parlements nationaux.  Le Comité déploie aussi de nombreux efforts pour que les États lèvent leurs réserves à la Convention.

La Présidente du Comité a toutefois fait savoir qu’il restait beaucoup à faire en ce qui concerne l’implication des parlements.  Elle a appelé ces derniers à prendre conscience de leurs responsabilités, les invitant notamment à faire preuve d’une « vigilance législative » sur l’application de la Convention.  Elle s’est félicitée du fait que de plus en plus de parlementaires figuraient dans les délégations des États qui viennent présenter leur rapport devant le Comité.

Le Comité est par ailleurs très attentif à la situation en Palestine.  Une recommandation sur l’accès à la justice en général est d’ailleurs en cours d’élaboration.

Représentant la parole, l’observatrice de l’État de Palestine a annoncé que son pays avait adhéré à la Convention.

Débat général

MME INGRID SABJA (Bolivie), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a appelé à des efforts renforcés à tous les niveaux pour relever les défis posés par la traite des femmes, la violation de leurs droits fondamentaux, la violence dont elles sont victimes, l’étendue du VIH/sida, le chômage et le manque d’accès à des services sociaux. 

De même, il faut se pencher sur les effets des maladies transmissibles et non transmissibles qui les empêchent de réaliser pleinement leurs droits.  La représentante a aussi mentionné l’impact négatif de la crise mondiale économique, financière, alimentaire, énergétique, commerciale et climatique.

Mme Sabja a souligné l’importance de budgétiser des initiatives afin de résoudre l’écart entre les sexes et de promouvoir la coopération internationale et l’aide publique au développement pour renforcer les capacités nationales dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’emploi des femmes.

M. CHARLES MSOSA (Malawi), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a déploré que le rapport du Secrétaire général ne soit pas multidisciplinaire, tel que requis dans la résolution 67/146 de l’Assemblée générale.  Il a affirmé, par ailleurs, l’engagement du continent à la promotion de la femme et à un leadership solide pour progresser dans ce domaine aux niveaux sous-régional, régional et continental. 

Une multitude d’initiatives ont été prises à cet égard par l’Union africaine, entre autres, la Déclaration solennelle sur l’égalité entre hommes et femmes et la Stratégie à long terme de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, a-t-il rappelé, ajoutant que les pays du continent aspiraient à l’inclusion de cette perspective dans le programme du développement pour l’après-2015 et à résoudre les questions afférentes à l’accès égal à l’éducation, la santé, l’emploi, au processus décisionnel et à la terre en particulier. 

Il a suggéré la mise en place de meilleures infrastructures pour améliorer l’accès des femmes aux marchés et aux ressources, ainsi qu’à celui des technologies de l’information et de la communication.

Il a aussi appelé à œuvrer en faveur des femmes et filles qui sont  « piégées par le cycle de la pauvreté », dans les zones rurales, ou encore de celles vivant dans la guerre et marginalisées du processus de négociation de la paix.  Il a rejeté les pratiques violentes et préjudiciables aux femmes et aux filles, y compris les mariages précoces et forcés, et a jugé essentiel d’appuyer toutes les initiatives visant à y mettre fin et à préserver l’intégrité physique.

Il a ensuite fait remarquer que les besoins spécifiques des femmes et filles handicapées n’étaient pas pleinement pris en compte, et que les femmes continuaient d’être stigmatisées  et violentées si elles sont infectées par le VIH/sida.  Il a plaidé en particulier pour que des mesures soient prises en faveur des femmes qui perdent leurs moyens de subsistances et ressources en raison des catastrophes naturelles, ainsi qu’en faveur des déplacées, vendues, victimes de trafics ou des filles forcées à la prostitution et victimes d’abus sexuels. 

À cet égard, il a souligné la nécessité de mettre en place des programmes et politiques qui favorisent « l’acquisition du savoir, la confiance en soi et la responsabilisation ».  Concernant l’épidémie de la maladie à virus Ebola, il a exhorté à adopter une riposte sexospécifique compte tenu du fait que les premières personnes exposées sont celles qui administrent les soins ou prennent en charge les malades au sein de la famille. 

MME ADRIANA MURILLO RUIN (Costa Rica), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), s’est félicitée de l’inclusion d’un objectif spécifique sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles dans le rapport du Groupe de travail ouvert sur le développement durable.  Afin d’être « porteur de transformation », le programme pour l’après-2015 doit prendre en compte la problématique hommes-femmes à tous les niveaux et répondre à chaque forme de discrimination. 

Cette problématique doit également s’inscrire dans le contexte des crises économiques, de la violence, des conflits, des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement; elle doit, en outre, répondre aux préoccupations des petits États insulaires en développement et des pays à revenu intermédiaire.

La représentante s’est dite préoccupée par la féminisation de la pauvreté et par « le fardeau inéquitable » du travail domestique non rémunéré.  S’il faut transformer la division du travail, il est important de renforcer l’accès des femmes à l’éducation et à des services de santé, y compris en matière de santé sexuelle et reproductive, conformément aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes.

La CELAC s’inquiète aussi de la situation des femmes migrantes, rurales et autochtones, des femmes handicapées, âgées ou d’ascendance africaine, et s’engage à lutter contre de multiples facteurs de discrimination.  Il est nécessaire de promouvoir la participation des femmes dans le processus de prise de décisions et de renforcer leur représentation dans les instances officielles, y compris au plus haut niveau.  La CELAC, qui s’engage par ailleurs à combattre la traite des êtres humains, appelle les États à maintenir des points de contact à ce sujet entre pays d’origine, de transit et de destination.

M. GEORGE TALBOT (Guyana), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné que les femmes des Caraïbes s’étaient elles-mêmes faites les avocates de la lutte contre la discrimination dans leur région.  Elles y ont un taux de participation dans l’économie plus important que celui des femmes dans d’autres parties des Amériques.  Malheureusement, a fait remarquer M. Talbot, leur statut sur le marché du travail reste inférieur à celui des hommes.  Les États de la région se sont efforcés de répondre aux défis qui les empêchent de progresser.

Les femmes sont particulièrement exposées à la violence sexuelle, du fait d’une pauvreté persistante, a déploré le représentant.  Un manque de données sur ce type de violence, y compris domestique, et sur le harcèlement sexuel, limite l’efficacité des interventions. 

En août dernier, le Conseil pour le développement humain et social de la CARICOM a approuvé une stratégie pour réduire le nombre de grossesses adolescentes dans les pays anglophones et néerlandophones des Caraïbes de 20% pour la période 2014-2019.  Il est estimé que 20% des femmes ont donné naissance à au moins un enfant avant l’âge de 19 ans.  De plus, un pourcentage important d’adolescentes sont enceintes à 15 ans ou même moins.

La stratégie de la CARICOM vise à permettre à tous les adolescents d’avoir accès à des informations sur la santé sexuelle et reproductive; à mettre en œuvre des mécanismes de protection sociale pour prévenir toutes les formes de violence contre les adolescents, en particulier les plus pauvres et vulnérables; et à engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de violences.

Par ailleurs, a expliqué M. Talbot, les États de la région veulent assurer la participation égale des hommes et des femmes, y compris des femmes autochtones, dans tous les aspects du marché et de l’économie uniques de la CARICOM, en renforçant l’environnement juridique et institutionnel.  Un effort particulier doit être consenti pour accroître la représentation parlementaire féminine qui n’atteint pas encore 30%.

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique), intervenant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a souligné que la contribution des femmes au développement était évidente.  Il a indiqué que dans sa région, la majorité des femmes travaillaient dans le secteur informel et représentaient en outre la majorité des pauvres, notamment en raison de la persistance de l’analphabétisme.  Il a annoncé qu’un protocole sur l’égalité entre les sexes avait été adopté par la SADC, lequel appelle à la mise en œuvre des instruments nécessaires pour assurer l’égalité entre les sexes.  Un cadre sur l’autonomisation économique des femmes a aussi été développé sur le plan régional.

Le représentant s’est inquiété du problème de la violence faite aux femmes et aux filles.  Le Protocole de la SADC appelle les États à promulguer des lois pour sanctionner les auteurs de ces violences, fournir des services aux victimes et interdire le harcèlement sexuel.

Douze des 15 États membres de la SADC ont aussi mis en place une législation sur la violence domestique.  Il a fait savoir que la rétention scolaire des filles à la fin du cycle primaire continuait de poser problème.  Les fossés entre les engagements et la mise ne œuvre des politiques persiste ainsi que les « contradictions » entre la législation nationale et les lois coutumières.  Des efforts concertés sont nécessaires.

M. RY TUY (Cambodge), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a dit que l’engagement des États membres de l’ASEAN en faveur de la promotion de la femme était clairement établi, en particulier à travers le programme régional sur les femmes, devenu réunion ministérielle sur la promotion de la femme, et la Déclaration contre la violence à l’égard des femmes.

Après avoir énuméré plusieurs initiatives et plans d’action pour la promotion de la femme, il a indiqué qu’en 2012, le Comité de l’ASEAN sur les femmes avait mis sur pied un réseau de femmes entrepreneurs qui fournit une plate-forme de promotion et d’entraide mutuelle.  D’autre part, des commissions sur les droits de la femme et de l’enfant ont également été établies récemment et sont en train d’identifier les domaines de collaboration possibles.

Il a également présenté la Commission intergouvernementale de l’ASEAN sur les droits de l’homme, qui a reconnu les femmes comme ayant des droits inaliénables.  Les questions émergentes d’un pays à l’autre, telles que celles des travailleuses migrantes ou le déplacement des femmes suite aux changements climatiques, sont d’autres thèmes que l’ASEAN cherche à promouvoir, avec d’autres partenaires, a-t-il conclu.  

Mme HELEN KALJULATE (Union européenne) a indiqué que 2015 serait l’occasion de célébrer le vingtième anniversaire de la Déclaration de Beijing, mais aussi d’édifier un programme de développement pour l’après-2015 qui contienne un objectif à part entière sur l’égalité entre les sexes.  Elle a aussi jugé nécessaire de renforcer les méthodes de travail de la Commission.

La déléguée a ensuite insisté sur l’importance de la santé sexuelle et génésique des femmes et de leur garantir l’accès au processus de prise de décisions et au pouvoir.  Elle a fait savoir que l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes préparait un rapport de suivi sur Beijing +20 qui, a-t-elle expliqué, permettra à l’Union européenne d’adopter une action plus ciblée pour favoriser l’égalité entre les sexes.

Une conférence est d’ailleurs prévue à la fin du mois d’octobre sur l’avenir de l’égalité entre les sexes.  Elle s’est félicitée du dialogue entre l’Union européenne et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) qui a eu lieu l’an dernier et a fait savoir que l’Union européenne et ONU-Femmes avaient adopté un mémorandum d’accord pour renforcer la lutte contre la violence sexuelle et sexiste.

Elle a ensuite exhorté les pays qui ne l’ont pas encore fait à signer, ratifier et mettre en œuvre la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

La déléguée a souligné qu’aucune coutume ou valeur ne peut être invoquée pour justifier la violence faite aux femmes.  L’Union européenne appuie la lutte contre les pratiques néfastes, à commencer par les mutilations génitales féminines et les mariages précoces et forcés. 

Des initiatives ont été lancées à l’échelle de l’Union européenne pour y faire face et 100 millions d’euros ont par ailleurs été alloués pour appuyer les activités de promotion de l’égalité entre les sexes.  L’Union européenne entend en outre établir d’ici à l’an prochain, une politique sur la justice de transition.  Un indicateur « âge sexe » s’applique par ailleurs à tous les programmes humanitaires lancés par l’Union européenne.

M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a souligné que son pays était engagé depuis longtemps dans le combat visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines.  L’Italie parraine activement depuis 2009 la résolution sur ce sujet promue par les États africains. 

Elle appuie le programme conjoint de l’UNICEF et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et a organisé, en mars dernier, avec le Burkina Faso, le FNUAP, l’UNICEF et l’UNESCO, un événement sur le rôle de la société civile et des jeunes pour mettre fin aux mutilations génitales féminines.

Par ailleurs, M. Cardi a annoncé que, dans le contexte de sa présidence du Conseil de l’Union européenne, l’Italie accueillerait à Rome, les 23 et 24 octobre 2014, une grande conférence sur l’égalité des sexes en Europe et sur les réalisations du Programme d’action de Beijing.

MME TERRI ROBL (États-Unis) a affirmé que l’élimination des obstacles à la santé et au bien-être des femmes et des filles était une des priorités majeures pour son pays alors que la communauté internationale se prépare à fêter le vingtième anniversaire de la Conférence de Beijing sur les femmes.  La Troisième Commission a un rôle fondamental à jouer pour décourager la pratique des mutilations génitales féminines et en finir avec la fistule obstétricale. 

De plus, les droits reproductifs sont aussi importants et il incombe d’œuvrer en faveur du droit à une santé reproductive saine qui permette aux parents d’espacer les naissances et de décider librement du nombre d’enfants qu’ils désirent.  L’élimination de la traite de personnes est une autre priorité américaine et le Gouvernement facilite une démarche intégrée et collective pour combattre cette pratique aux niveaux national et international. 

Il convient, par ailleurs, de renforcer les peines contre les auteurs de la violence à l’égard des femmes, en particulier des femmes et filles autochtones compte tenu du fait qu’aux États-Unis environ la moitié d’entre elles ont subi une forme ou une autre de violence.  La déléguée a mis l’accent sur les mesures en cours pour empêcher la violence dans les zones tribales autochtones.  L’inclusion d’un objectif sur l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes dans le programme de développement pour l’après-2015 permettra d’adopter une approche transversale pour mettre fin aux discriminations à l’égard des femmes.  Le défi continue d’être énorme et Beijing constitue une feuille de route solide qu’il faut s’efforcer de mette en œuvre, a-t-elle conclu.

M. NIKOLAI RAKOFSKY (Fédération de Russie) a affirmé que son gouvernement avait élaboré, à l’intention de la Commission économique pour l’Europe, un rapport sur la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing.  Il a aussi annoncé que son pays souhaite être réélu à la Commission de la condition de la femme. 

Le représentant a ensuite regretté que la question de l’égalité entre les sexes n’ait pas été suffisamment prise en compte lors de l’élaboration des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et a jugé important de corriger cette lacune dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il s’est toutefois opposé à « l’introduction mécanique » de certains indicateurs de genre au sein de ce programme.  Chaque État est en droit d’élaborer ses propres stratégies et démarches en tenant compte de la situation qui lui est spécifique, a-t-il notamment expliqué.

Le représentant a aussi estimé que les travaux effectués par ONU-Femmes sur le terrain devaient bénéficier de l’accord de l’État concerné.  La Russie se porte par ailleurs de nouveau candidate à la structure exécutive du Programme.  Le représentant russe a également déclaré que les femmes représentaient 80% des employées de l’État russe, et qu’elles occupaient notamment 40% des sièges de la Chambre haute du Parlement.

M. RODOLFO R. RODRÍGUEZ (Cuba) a souligné que l’émancipation de la femme et le développement durable étaient indissociables.  Il a affirmé que l’embargo imposé par les États-Unis à l’encontre de son pays était la principale source de violence à l’encontre des femmes et des filles cubaines.  Il a rappelé que Cuba avait été le premier pays à signer la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Il s’est félicité du fait que les femmes cubaines bénéficient d’un accès équitable au processus politique et le respect de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment le droit à l’avortement et de gérer leur propre fécondité, est garanti.  Hommes et femmes ont d’ailleurs accès à des services de planification familiale.

Le représentant s’est aussi enorgueilli du fait que lors des dernières élections parlementaires, qui se sont tenues en février 2013, les femmes ont obtenus 48,86% des sièges.  Deux femmes ont par ailleurs été élues à la vice-présidence du Conseil d’État et Cuba compte huit femmes ministres et 42 femmes vice-ministres.  Sur le marché du travail, a-t-il ajouté, les femmes représentent 46% des dirigeants, 66% des professeurs et techniciens et 70% du personnel judiciaire et des domaines de la santé et de l’éducation.  Le principe de salaire égal pour travail égal est appliqué.

La délégation cubaine a aussi parlé des efforts déployés pour émanciper les femmes vivant en zone rurale.  Différents programmes ont permis à 10 000 d’entre elles de renforcer leurs capacités.  Les femmes occupent par ailleurs un rôle de plus en plus important dans le domaine de la protection de l’environnement et dans la gestion des crises, notamment en matière de prévention des catastrophes naturelles.

Plus de vingt ans après la vision d’un monde, dessinée par la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, où chaque femme et fille serait en mesure d’exercer ses libertés, de nombreux progrès restent à faire, a affirmé M. SHAMAN STONE (Australie).

La protection des femmes contre la violence, la promotion de leur autonomisation économique et l’appui au leadership des femmes constituent des problématiques prioritaires pour l’Australie, a poursuivi le représentant.  Soulignant notamment l’engagement de son pays en faveur de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, il s’est félicité de la participation de l’Australie à l’Initiative « Prévenir la violence sexuelle », lancée par le Royaume-Uni.

Tout en précisant que la violence à l’encontre des femmes ne s’exerçait pas uniquement dans les cas de conflits armés, mais également dans tous les pays du monde, y compris l’Australie, le représentant s’est enorgueilli de la mise en œuvre par son pays d’un Plan national 2012-2022 pour réduire la violence contre les femmes et leurs enfants.

Les disparités entre les sexes menacent la croissance économique, le développement humain et la réduction de la pauvreté, a insisté le représentant, estimant que le manque de participation des femmes à l’économie coûtait chaque année à la région Asie-Pacifique environ 89 milliards de dollars.  Pour faire face à ce problème, a précisé le représentant, l’Australie allouera environ 2 milliards de dollars cette année à des initiatives d’aide à la réduction des inégalités entre les sexes et 80% des activités d’aide engagées par le pays seront liées à cette problématique.

Soulignant la participation restreinte des femmes à la vie politique, le délégué a salué le financement par son pays à hauteur de 320 millions de dollars de la Pacific Women Shaping Development Initiative, dont l’objectif est l’amélioration des opportunités politiques, sociales et économiques ouvertes aux femmes issues de 14 pays du pacifique.

L’autonomisation des femmes devra être l’un des thèmes centraux du programme de développement pour l’après-2015, a affirmé en conclusion le représentant.

M. MAYANK JOSHI (Inde) a déclaré que son pays avait axé la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing autour de six stratégies clefs qui sont l’autonomisation des femmes, l’infrastructure sociale et physique, la législation, la participation des femmes à la gouvernance, l’inclusion de toutes les femmes vulnérables et marginalisées et la féminisation des politiques et programmes nationaux. 

La Commission nationale pour les femmes, une mission d’autonomisation des femmes et un comité parlementaire sur cette question veillent à l’exécution de ces programmes, tandis que le Centre de ressources pour les femmes se charge de la recherche et des données sur les questions liées à l’égalité des sexes.  L’Inde a pu accomplir des progrès remarquables avec un quota de 50% de femmes dans la gouvernance de base, et environ 1,5 million de représentantes élues.  De surcroît, depuis 2005, le Gouvernement a introduit une budgétisation ventilée par sexe et accru de 2,79% à 5,83% du budget total entre 2006 et 2013.

Une mission nationale sur les moyens de subsistance rurale cherche à sortir 70 millions de ménages ruraux de la pauvreté en centrant les efforts sur l’amélioration des conditions économiques des femmes grâce à des groupes d’autosuffisance.  Parmi d’autres initiatives, le délégué a cité la création d’une banque exclusive pour les femmes et de programmes de microcrédits pour des activités génératrices de revenus pour les plus nécessiteuses de même qu’une législation visant à la protection des droits fonciers des femmes.  D’autre part, une loi sur la sécurité alimentaire prévoit que les femmes de plus de 18 ans soient traitées comme étant chefs de ménage, et ce, afin de leur permettre de bénéficier du système de distribution publique de denrées alimentaires.    

L’autonomisation des femmes est l’un des principes directeurs de la politique japonaise, a affirmé M. ARINO YAGUCHI (Japon), regrettant cependant que les violations des droits de la femme soient monnaie courante à travers le monde.

Les efforts du Japon en faveur de l’autonomisation des femmes dans le monde s’articulent autour de trois piliers fondamentaux, a poursuivi le représentant, citant la facilitation de la participation active des femmes à la société, le développement des soins de santé à l’attention des femmes et l’appui à la participation des femmes et la protection de leurs droits dans le domaine de la paix et de la sécurité.

Rappelant que le Premier Ministre du Japon avait promis l’an dernier une participation de son pays à hauteur de 3 milliards de dollars sur trois ans, destinés à promouvoir l’amélioration du statut des femmes à travers le monde, il s’est félicité des 1,8 milliard d’ores et déjà investis par son pays, dont 60% ont été utilisés pour le financement de projets liés à des problématiques de disparités entre les sexes dans plus de 50 pays et régions du monde.

Concernant le premier pilier lié à la participation active des femmes à la société, a précisé le représentant, le Japon a notamment alloué 7,4 millions de dollars américains au financement d’un programme pour la construction d’établissements d’enseignement de niveau collège dans les zones rurales de la province de Sindh au Pakistan.

S’agissant du second pilier sur le développement des soins de santé à l’attention des femmes, le représentant s’est enorgueilli de la participation de son pays à un projet d’établissement d’écoles de formation du personnel médical et de renouvellement du matériel d’enseignement médical au Mozambique.

Au titre, enfin, du troisième pilier lié à la participation des femmes et la protection de leurs droits dans le domaine de la paix et de la sécurité, le représentant a souligné l’investissement de 3 millions de dollars de la part du Japon pour promouvoir la création de petites entreprises dirigées par des femmes affectées et déplacées par le conflit syrien.

M. PAUL SEGER (Suisse) a regretté que seulement 32 États aient répondu à la demande du Secrétaire général de communiquer des renseignements sur l’application de la résolution 67/144 de l’Assemblée générale, concernant les violences à l’égard des femmes.  « Nous constatons avec inquiétude que la pratique du viol est encore très répandue dans certains pays et que la violence au sein du couple est celle dont les femmes souffrent le plus », a-t-il dit. 

Pour combattre ce type de violences, la Suisse partage l’avis du Secrétaire général, pour qui il faut des cadres juridiques garantissant l’égalité des sexes ainsi que des mécanismes de surveillance afin de veiller à ce que les auteurs soient tenus pour responsables.  Une autre forme de violences inacceptables, a dénoncé la Suisse, sont les mutilations génitales féminines, un phénomène qui persiste toujours avec les 125 millions de filles et de femmes concernées et 30 millions d’autres qui courent le risque d’en être victimes.  Par conséquent, la Suisse a invité tous les États à mettre fin aux mariages précoces en instaurant des bases juridiques contre cette pratique. 

Par ailleurs, a ajouté la délégation, la fistule obstétricale est un grave problème de santé maternelle qui constitue un exemple flagrant d’inégalité en matière de santé et dont les mariages et les grossesses précoces sont des facteurs aggravants.  Sur le sujet de la traite des femmes, le représentant a noté qu’une grande majorité d’États, en utilisant le terme « enfants », n’ont pas fait de distinction entre les filles et les garçons, alors que les filles en sont plus affectées.  Aussi la Suisse encourage-t-elle les États à redoubler d’efforts afin de combattre ce phénomène et de mettre en place plus de programmes d’éducation, de campagnes de sensibilisation et d’autres initiatives novatrices.

Mme NELLY SHILOH (Israël) a dit que les droits en matière de santé sexuelle et reproductive n’étaient pas que des termes techniques.  Pour beaucoup de femmes et de filles, « il s’agit d’une question de vie ou de mort ».  Dans trop de régions du monde, les femmes sont encore traitées comme des « citoyens de seconde classe », se voyant refuser le droit à la terre, à un mode de subsistance, ou même le droit de marcher seules dans la rue.

Pourtant les faits sont là: les femmes accomplissent les deux tiers du travail dans le monde et produisent la moitié des aliments, or elles ne touchent que 10% des revenus et n’ont accès qu’à 1% de la propriété.  De même, elles ne représentent que 20% des dirigeants.  Or, a poursuivi la représentante, « nous savons que si l’on donne aux femmes l’opportunité d’être membres à part entière de leur communauté, tout le monde en retirera des bénéfices ».

En Israël, l’égalité des sexes est inscrite dans la Déclaration d’indépendance de 1948.  Les femmes israéliennes s’illustrent en politique, dans le droit ou dans les affaires.  Mme Shiloh a indiqué que le Centre Peres pour la paix et le Centre communautaire israélo-arabe de Jaffa s’étaient associés à Cisco Systems pour offrir un cours de formation high-tech à des femmes israélo-arabes.  Israël participe également à des projets communautaires dans des villages africains.

Mme ELISA DÍAZ GRAS (Mexique) a indiqué que la commémoration, dans un an, du vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing est l’occasion de faire le bilan sur les progrès et les défis dans le respect des engagements pris.  Elle a plaidé, comme ONU-Femmes, pour que soit donné à ces documents plus de visibilité dans le monde et garantir leur pleine mise en œuvre.  Il a précisé que le Gouvernement mexicain avait coordonné, en 2014, l’élaboration de son rapport national sur l’application du Programme d’action, ce qui lui a permis de générer des synergies entre institutions publiques et société civile. 

Elle a reconnu l’importance des partenariats en matière de sensibilisation sur les causes et conséquences de la violence à l’égard des femmes, par le truchement de la campagne « TOUS UNiS »

En novembre prochain, l’Institut national de la statistique organisera un forum international de statistique sur l’égalité des sexes en vue de partager les pratiques optimales et de donner un élan à la collecte de données ventilées par sexe à l’échelle internationale. 

Elle a ensuite souhaité qu’un objectif spécifique soit accordé à la promotion et à l’autonomisation de la femme dans le programme de développement pour l’après-2015, en mettant l’accent sur l’accès aux ressources et le travail non rémunéré des femmes.

MME EI MON SWAI (Myanmar) a assuré que son gouvernement était engagé en faveur de la promotion de la parité et de l’autonomie des femmes et des filles, que ce soit au niveau national et au travers de la coopération internationale.  En tant qu’État partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Myanmar a pris de nombreuses mesures en ce sens, notamment en mettant en œuvre un Plan national stratégique pour la promotion des femmes (2013-2022), dont l’objectif est de veiller à ce que toutes les habitantes du Myanmar soient en mesure d’exercer pleinement leurs droits. 

En outre, a indiqué Mme Swai, en 2011, le Comité national du Myanmar pour les affaires féminines a été réactivé, et des sous-comités créés aux niveaux national et régional.  De plus, une loi contre les violences à l’égard des femmes, conforme aux dispositions de la Convention, est en cours d’élaboration et devrait être finalisée à la fin de l’année.  Un des autres développements les plus significatifs dans ce domaine, s’est enorgueillie la représentante, c’est l’approbation par le Myanmar de la Déclaration d’engagement à mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits, adoptée au Sommet de Londres en juin 2014. 

Enfin, elle a porté au crédit de son pays le fait qu’il soit le premier de la région du Mékong à appliquer une loi contre le trafic d’êtres humains. 

M. ABIDINE ABDELKADER (Maroc) a déclaré que l’inégalité hommes-femmes découlait du statut des femmes dans les sociétés et des stéréotypes sexistes, autant chez les hommes que les femmes, qui véhiculent des valeurs de supériorité masculine et des clichés qui enferment les femmes dans des tabous et des interdits.  Il a signalé que de tels stéréotypes se retrouvaient dans les médias, entre autres. 

Les réformes politiques et juridiques entreprises par le Maroc ces dix dernières années ont graduellement cherché à résorber les inégalités, et la nouvelle Constitution de juillet 2012 consacre l’égalité entre les sexes, la promotion de la culture des droits et des libertés fondamentales de même que des droits des femmes.  Sur le terrain, un numéro vert a été créé et une soixantaine de centres gérés par les organisations non gouvernementales ont été mis en place pour assister les femmes. 

Le renforcement de l’arsenal législatif vise, de son côté, à consolider les acquis de la femme et à lui donner un accès égal à la justice.  L’intégration de la dimension genre dans les statistiques et la proclamation d’une journée nationale de la femme marocaine font partie des différentes initiatives récemment prises, a-t-il précisé.  En outre, l’article du Code pénal sur le viol des filles mineures a été révisé; et une loi a été promulguée pour favoriser l’accès des femmes à des postes de décision.  Enfin, en 2009, une première enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes a été conduite. 

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a vu dans l’élimination de la pauvreté le plus important défi actuel, s’inquiétant notamment du phénomène de la féminisation de la pauvreté.  Il a parlé des mesures lancées dans son pays pour extirper 36 millions de personnes de la pauvreté.  Le représentant a aussi dit l’importance de respecter le droit à la santé sexuelle, précisant que des campagnes de distribution gratuite de contraceptifs étaient appuyées par le Gouvernement.

Il fait part de son appui à l’intégration d’un objectif de développement durable à part entière sur l’égalité entre les sexes.  « On ne peut se permettre de laisser la moitié de l’humanité derrière nous », a-t-il notamment affirmé.  Le représentant a aussi souligné la nécessité de veiller au respect des droits des femmes dans les espaces publics et d’assurer leur représentation au sein des processus de prise de décisions.  Il a insisté sur l’importance que revêt la mise en œuvre du Plan d’action de Beijing.

Mme MARGRIET VAN DER LINDEN (Pays-Bas) a parlé de la vulnérabilité des femmes dans leur isolement social.  Elle s’est dite préoccupée par la violence sexuelle et sexiste qui augmente dans de nombreuses parties du monde, pointant notamment du doigt les activités de l’État islamique en Iraq et au Levant qui ciblent directement les femmes et les filles.  Elle a dénoncé le fait que lors de l’élaboration de la riposte militaire contre ce groupe, la résolution 1325 (2000) n’ait jamais été invoquée.

La violation des droits de l’homme est-elle moins importante si la victime est une femme, a–t-elle lancé.  Même aux Pays-Bas, une femme sur trois a été victime de violence sexuelle ou sexiste.  Les femmes et enfants pris en otage par  l’État islamique en Iraq et au Levant ont droit à la justice, tout comme les lesbiennes en Afrique victimes de « viols de correction », ou les victimes de mutilations génitales féminines ou de mariages précoces.

La représentante a appelé à l’action pour faire face à cette « épidémie de violations des droits de l’homme ».  Elle a aussi souligné que les garçons devaient comprendre qu’ils peuvent traiter les femmes avec respect.  Aucun garçon ne devrait croire que c’est la norme que de reléguer les femmes au statut de citoyenne de deuxième zone. 

Les disparités entre les sexes aux Philippines ont diminué et les mécanismes institutionnels d’autonomisation des femmes ont été renforcés, s’est félicité Mme IRENE SUSAN B. NATIVIDAD (Philippines), s’appuyant sur les conclusions du rapport de suivi présenté par son pays.

L’un des principaux indicateurs de cette évolution est le rôle primordial endossé par les femmes dans le processus de paix aux Philippines, a ajouté la représentante, citant en exemple le Bureau du conseiller présidentiel sur le processus de paix, dirigé par une femme, et les négociations de paix avec le Front de libération islamique Moro, dont le négociateur en chef est également une femme.

Tout en reconnaissant que des progrès restent à faire en matière de santé procréative et de réduction de l’impact de la pauvreté sur les femmes, la représentante s’est également enorgueillie de l’adoption par son pays de la loi sur la procréation responsable et la médecine de la procréation, fruit de treize ans de débats houleux, dont la constitutionalité a été reconnue par la Cour Suprême des Philippines en avril dernier.

De nouvelles problématiques ont cependant fait leur apparition, requérant un traitement prioritaire par les autorités de son pays, a cependant fait remarquer la déléguée, s’agissant des nouvelles formes de violence à l’encontre des femmes liées aux changements climatiques et aux médias électroniques, notamment la cyber-prostitution et la pornographie en ligne.

Rappelant que les Philippines présenteront leur résolution biennale sur le trafic de femmes et d’enfants, destinée à renforcer la prise en considération de la problématique hommes-femmes dans la traite ainsi qu’à mettre en évidence l’impact des désastres humanitaires et naturels sur le trafic des femmes et des filles, elle a regretté que les demandes d’information à ce sujet formulées par le Secrétaire général n’aient rencontrées jusqu’ici, qu’un faible écho parmi les États Membres.

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a signalé que, depuis trois ans, des centaines de filles syriennes ont été enlevées sous les yeux de leurs familles et ont été vendues par les terroristes extrémistes qui s’autoproclament « djihadistes », puis les violent collectivement, en toute impunité.

Ces groupes armés terroristes ont fait de ces jeunes femmes des outils de satisfaction sexuelle imposée, et avec la complicité d’États qui appuient leurs forfaits, a-t-il dit.  Il a dénoncé la communauté internationale et certains hauts fonctionnaires de l’ONU ainsi que les médias occidentaux et arabes qui ont accusé, critiqué et proféré des mensonges à l’égard du Gouvernement syrien.

Il a soutenu que le Gouvernement syrien s’était toujours efforcé de défendre les droits et l’émancipation concrète des femmes, ce qui est le cas pour les femmes saoudiennes lesquelles, a-t-il dit, n’ont pas le droit de conduire une bicyclette ou une voiture.  Le représentant syrien a plaidé pour le droit des syriennes de vivre en paix et dans le respect de leur intégrité mentale et physique et de ne pas être les otages et les victimes des terroristes étrangers en Syrie.

Il a affirmé que ces groupes sévissaient également en Afrique sous d’autres formes, comme en Somalie ou au Nigéria.  Il a exhorté l’ONU à agir résolument pour faire cesser ces crimes honteux et a déploré le fait que tous les efforts de son gouvernement soient restés lettre morte jusqu’à ce jour.  La France est le pays d’origine du plus grand nombre de terroristes étrangers, suivi du Royaume-Uni, des États-Unis et d’autres pays, a-t-il assuré.  Il a conclu par un appel à la mise en place d’un mécanisme obligeant les gouvernements dont sont issus ces terroristes à répondre de leurs actes. 

M. RENÉ HOLBACH (Liechtenstein) s’est inquiété du fait qu’aucun pays n’avait encore réalisé l’égalité entre les sexes, imputant cette situation au manque de volonté politique et d’engagement « des hommes au pouvoir ».  Il s’est félicité du lancement de la campagne « HeforShe » (Lui pour Elle) d’ONU-Femmes.  Il a souligné que l’égalité entre les sexes n’était pas une « question de femme », mais une question des droits de l’homme.  Il a également souligné que l’émancipation des femmes était un élément essentiel du développement durable et a appuyé la proposition de faire figurer un objectif à part entière sur la sexospécificité au sein du programme de développement pour l’après-2015.

M. Holbach a ensuite rappelé que le problème de la violence faite aux femmes n’avait pas été pris en compte lors de l’élaboration des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a affirmé que selon certaines études, deux femmes sur trois avaient été victimes d’un acte de violence au moins une fois dans leur vie et que le fléau sévissait dans tous les pays.  « Si nous regardons autour de nous dans cette salle, a-t-il commenté, nous sommes très certainement entourés de femmes qui ont connu cette violence. »

Le représentant a souligné que le fléau de la violence domestique était répandu partout dans le monde, et que le phénomène était considéré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) comme la violation des droits de l’homme la plus répandue à l’heure actuelle.  Les femmes âgées entre 15 et 44 ans encourent davantage le risque d’être victimes de viol ou de violence domestique que d’être victimes de cancer, d’accidents automobiles, de guerre ou de paludisme conjugués, s’est-il notamment alarmé, pour ensuite dénoncer la culture de l’impunité dont jouissent les auteurs de ces violences.

La violence contre les femmes ne peut tout simplement pas continuer d’être traitée comme un délit trivial pour lequel la victime est en partie responsable, a souligné M. Holbach.

M. FODÉ SECK (Sénégal) a énuméré les défis qui persistent dans l’éducation secondaire, les faibles progrès réalisés dans la santé maternelle, les avancées limitées dans la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et autres pandémies, la faible proportion de femmes dans la vie publique, et les difficultés qu’elles éprouvent pour concilier leurs responsabilités professionnelles et leurs obligations familiales, comme autant de questions qui exigent davantage de progrès de la part des États. 

Il a relevé d’un autre côté que les femmes étaient l’objet d’une iniquité aiguë par rapport aux hommes dans les secteurs de l’éducation et de la formation, l’accès à la propriété foncière, à l’emploi et au financement.  Il a plaidé pour une stratégie holistique et inclusive en vue de remédier de façon efficiente à ces disparités, ajoutant que c’est tout le sens de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing qui ont posé les jalons du cadre international de coopération pour l’amélioration de la condition de la femme.

Notant qu’une grande majorité de femmes en Afrique se heurtaient encore à de nombreux obstacles en termes d’accès à un travail décent ou à une justice impartiale, M. Seck a constaté que les normes sociales et les pratiques discriminatoires, ainsi que les stéréotypes freinaient toujours les progrès sur l’égalité des sexes.  Il a ajouté que les mutilations génitales féminines et les mariages précoces influaient aussi négativement sur la santé physique des femmes.

Ce constat mitigé de la situation des femmes en Afrique a conduit la Septième Conférence régionale africaine sur les femmes, tenue à Addis-Abeba en octobre 2004, à adopter la Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique, renforçant ainsi les importantes mesures politiques déjà prises.  Il a aussi jugé important de mieux appréhender la situation des femmes dans les conflits armés en termes de protection de leur intégrité physique car, trop souvent, elles sont les principales victimes de belligérants qui utilisent le viol comme arme de guerre.

Cela est condamnable et constitue une atteinte à la dignité humaine, a-t-il encore déclaré.  M. Seck a aussi réitéré l’engagement de son pays, de façon constante, dans la lutte contre la fistule obstétricale dont les conséquences sociales sur la vie des femmes qui en sont victimes, sont désastreuses.  Il a lancé un appel à tous les États pour des négociations constructives sur le projet de résolution biennale sur l’élimination de la fistule obstétricale, parrainée par le Sénégal, au nom du Groupe des États d’Afrique.

M. THIPHASONE SENGSOURINHA (République démocratique populaire lao) a indiqué que son gouvernement avait réalisé de nombreux progrès en matière d’égalité entre les sexes, les écarts ayant notamment été réduits dans les domaines de l’éducation et de l’emploi grâce, entre autres, à la promulgation de la deuxième Stratégie nationale pour l’avancement des femmes pour la période 2011-2015.

Le Gouvernement a également intégré une dimension sexospécifique dans l’ensemble de ses projets de développement et les femmes ont accès au processus de prise de décisions.  L’objectif du Gouvernement est de s’assurer que les femmes représentent 30% des participants aux programmes de formation et occupent 15% des postes de prise de décisions d’ici à 2015, a-t-il ajouté.

M. Sengsourinha a aussi fait savoir que les femmes occupaient 32 des sièges parlementaires, soit 25% de l’ensemble, et qu’elles représentaient 38,9% de la fonction publique et 54% des employés du secteur économique.  La République démocratique populaire lao redouble par ailleurs d’efforts pour mettre en œuvre les recommandations du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.

Mme AMIRA O ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a appuyé l’inclusion d’un objectif séparé pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans le programme de développement pour l’après-2015 et a mis en avant le rôle phare d’ONU-Femmes dans la coordination des efforts internationaux tendant à l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes. 

La déléguée a ensuite présenté les initiatives prises par son pays pour honorer ses obligations en vertu des instruments internationaux auxquels il a souscrit dans ce domaine, initiatives qui ont permis aux Émirats de se hisser en haut de la liste des États ayant réussi à réduire, d’une manière significative, l’écart entre les sexes, notamment à tous les niveaux de l’enseignement, de scolarisation des filles, d’accès à la santé et de réduction de la mortalité maternelle. 

La représentante a mis en relief la participation active des femmes aux processus de prise de décisions dans tous les domaines, avec quatre ministres qui détiennent des portefeuilles d’importance, en particulier ceux du développement et de la coopération internationale.  Les femmes occupent chaque fois plus de postes dans l’armée, la police et le système judiciaire, s’est-elle encore félicitée. 

D’autre part, Abou Dhabi est le siège du bureau régional de coordination d’ONU-Femmes, et une conférence a été organisée le 27 septembre sur la traite des personnes.  Les Émirats arabes unis ont également contribué à hauteur d’un million de dollars à la lutte contre la violence sexuelle en Syrie, a-t-elle dit, en exhortant la communauté internationale à ne ménager aucun effort pour lutter contre le terrorisme dans la région et partout dans le monde. 

Mme GRÉTA GUNNARSDÓTTIR (Islande) s’est inquiétée du nombre élevé de réserves formulées à l’égard de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et appelé les États qui ont formulé des réserves incompatibles avec les objectifs du traité à les lever immédiatement.  Elle a souligné que la création, au sein du programme de développement pour l’après-2015, d’un objectif à part entière sur la sexospécificité devait être maintenue.  Elle a aussi insisté sur l’importance du droit à la santé sexuelle et reproductive.

Mme Gunnarsdóttir a constaté que bien trop d’hommes considéraient l’égalité entre les sexes comme une simple « question de femmes » et a souligné qu’à moins d’impliquer l’ensemble de la communauté, l’égalité entre les sexes ne pourrait être réalisée.  Elle a annoncé que l’Islande et le Suriname avaient décidé d’organiser, en janvier 2015, une « conférence des barbiers » dans le but d’inciter les hommes et les garçons à s’impliquer dans la lutte en faveur de l’égalité entre les sexes.  Elle a expliqué qu’en permettant aux hommes de débattre de la masculinité et de l’égalité entre les sexes entre hommes, il sera peut-être possible de trouver des moyens novateurs afin de mobiliser ces derniers pour combattre certains stéréotypes néfastes liés à la masculinité.

MME MARIÁ CLARISA SOLÓRZANO-ARRIAGADA (Nicaragua) a réaffirmé que son pays s’opposait à tous les conflits qui minent le développement des peuples et défend tous les droits des femmes.  L’autonomisation de la femme est un thème que la communauté internationale doit traiter d’urgence dans le programme de développement pour l’après-2015, étant entendu que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing constituent un cadre normatif dans ce domaine. 

Le Nicaragua s’appuie sur les femmes, sur leur cœur et sur leur solidité, a-t-elle dit, précisant qu’il ne cessait de promouvoir la parité.  Elle a rappelé que 54% des sièges et 52% des fonctions de prise de décisions dans les sphères politiques et économiques étaient occupés par des femmes.  La réforme de la législation foncière, de l’emploi et de l’hygiène sur le lieu de travail a permis de faire des progrès dans ces domaines, tandis que celle sur la loi électorale entraînera des avancées dans le domaine politique.    

M. MUSTAPHA KAMAL ROSDI (Malaisie) a affirmé que son gouvernement s’était fixé pour objectif de faire en sorte que les femmes représentent 55% de la main-d’œuvre du pays, dont 33 % des employés des sociétés cotées en bourse.  Plus de 4 000 femmes entrepreneurs ont été formées et exercent à présent une activité économique, a –t-il ajouté. 

Il a fait part des efforts déployés par le Malaisie pour enrayer la violence faites aux femmes, en poursuivant notamment les responsables et veillant à la protection des droits des victimes.  Le problème de la violence contre les femmes fera d’ailleurs prochainement partie des treize priorités définies par le Gouvernement, lequel accorde une attention notable à la violence domestique et au harcèlement sur le lieu du travail, entre autres.

M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) s’est félicité de l’octroi du Prix Nobel de la paix à Malala Yousafzai, qui a subi l’intolérance et la violence pour avoir défendu son droit à l’éducation.  Il a saisi l’occasion pour lancer un vibrant appel à l’adresse de la communauté internationale afin qu’elle n’oublie pas les jeunes filles séquestrées au Nigéria par Boko Haram, et qu’elle fasse pression en vue de leur libération. 

Il a ensuite plaidé en faveur d’une éducation de qualité à tous les niveaux pour les filles et les femmes, pour l’accès aux moyen de production, à l’emploi avec un salaire égal et aux postes de décisions, afin d’en finir avec l’inégalité, la discrimination, la subordination et la violence à l’encontre des femmes et des filles.  Il a salué l’inclusion d’un objectif à part pour atteindre l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles dans les objectifs du développement durable, et plus particulièrement l’accent mis sur la lutte contre la violence et la discrimination contre les femmes. 

Il a déploré qu’aujourd’hui encore, 35% des femmes dans le monde aient fait l’expérience d’une forme de violence conjugale physique ou sexuelle ou non conjugale.  Cette violence est souvent exercée dès le plus jeune âge, sans conséquence juridique pour ses auteurs, et la moitié des femmes meurent entre les mains d’un membre de leur famille et d’un conjoint, a-t-il fait remarqué.

Dans le cadre de la politique de parité adoptée en 2013 en Colombie, toutes les entités étatiques doivent répondre à l’urgence d’œuvrer en faveur de l’élimination de toutes les formes d’agression contre les femmes.  Il s’agit plus particulièrement de garantir aux victimes de la violence fondée sur le sexe, dans le contexte du conflit armé, la restitution de leurs droits à la vérité, à la justice, à la réparation et aux garanties de non répétition.  Les efforts des dernières années ont porté leurs fruits, a-t-il dit.

M. HENRY MC DONALD (Suriname) a déclaré que son pays avait fait des progrès significatifs dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing grâce au renforcement de sa législation et de son cadre politique et juridique, la formulation de plans d’action nationaux et la mise en place de programmes et projets centrés sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Il a relevé que les jalons les plus remarquables avaient été posés dans les domaines en rapport avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier la scolarisation féminine à tous les niveaux de l’enseignement, l’objectif de la parité dans l’éducation primaire étant quasiment atteint.  Le pays affiche aussi une réduction de la mortalité maternelle, ainsi que dans la lutte contre le paludisme et le VIH/sida.  Il a cependant déploré des inégalités persistantes entre les groupes de la population en ce qui concerne l’accès aux services de base.

Le représentant a rappelé la coopération historique entre le Gouvernement et la société civile autour de l’émancipation des femmes et que la politique nationale en la matière est formulée en étroite consultation avec la société civile. 

Il a mentionné à cet égard le projet « Plus de leadership des femmes en 2015 », qui cherche à encourager une prise de décision accrue aux niveaux politique et administratif et à atteindre un quota de 30% de femmes aux prochaines élections générales de mai 2015.  Le pays cherche aussi à traduire en réalité le principe de « salaire égal pour travail égal ».

S’agissant de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, il a mis l’accent sur le rôle important des hommes et des garçons pour changer les stéréotypes et les comportements négatifs.  Dans ce contexte, il a annoncé la tenue de la « conférence des barbiers » au début de l’année prochaine, pour tenter de modifier le discours sur l’égalité hommes-femmes, en insistant sur l’élimination de la violence fondée sur le sexe.  L’introduction du concept de « barbiers » devrait permettre des discussions ouvertes et franches entre les hommes sur leurs rôles en vue de changer les comportements et sur la manière d’influencer d’autres hommes pour qu’ils appuient l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes, a-t-il expliqué.

M. SOLTAN A. ALARADAH (Koweït) a déclaré que la Constitution de son pays consacrait l’égalité des sexes et que le Conseil des ministres avait avalisé la législation sur le droit des veuves et divorcées au logement.  Elles bénéficient d’une protection légale pour gérer leurs biens personnels et les anciennes lois ont été abrogées pour pouvoir confirmer le droit à un salaire égal pour un travail égal. 

Les femmes sont également devenues électrices et sont éligibles depuis 2005, comme elles ont aussi rejoint la police de proximité et l’armée, mais non en tant que combattantes.

Les femmes koweïtiennes participent activement à des conférences internationales et régionales, a-t-il ajouté.  Le Koweït a aussi ratifié plusieurs conventions et protocoles internationaux relatifs aux droits de l’homme, et s’efforce, d’autre part, de venir en aide aux Palestiniennes.  Il a lancé un appel pour aider les Palestiniens après l’agression israélienne contre Gaza.  Il a également appuyé le rôle d’ONU-Femmes et assuré que son pays continuerait d’appuyer cette entité en vue de la promotion et de la protection des femmes.  

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a relevé que 35% de femmes avaient été victimes de violence sexuelle dans le monde.  Il a estimé que les États Membres devaient adopter des dispositifs précis pour faire face au fléau, notamment en mobilisant les communautés et en créant des programmes scolaires favorables à l’égalité entre les sexes.  Il a aussi appelé à une mobilisation financière accélérée pour répondre au problème de la fistule obstétricale.  Le représentant s’est également inquiété du fait que les femmes et les filles représentent 75% des victimes de la traite et a appelé les États à lancer davantage une campagne de sensibilisation et à déployer plus de ressources pour enrayer le phénomène.

Le représentant a ensuite affirmé que son pays avait lancé une stratégie pour la promotion de la femme laquelle a débouché sur la scolarisation de 97,3% des filles au niveau primaire.  Les femmes représentent 50% des enseignants, 53% des médecins et 52% des positions de prise de décision.  Les femmes représentent 45% des juges du pays.

Des programmes de microcrédits ont également été créés à l’intention des femmes.  Une nouvelle loi promulguée en 2011, vise à accroître la présence des femmes dans les assemblées élues en fixant notamment un quota pour les élections parlementaires.  Suite à cela, les femmes algériennes, qui occupaient au préalable 31 des 389 sièges, en occupent à présent 146 sur 462.

 

 

 

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