En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session
60e & 61e séance plénière – matin & après-midi
AG/11592

L’Assemblée générale demande à Israël et à la Palestine d’agir « de façon responsable » pour créer des conditions propices à la paix

 

Face à la dernière flambée de violence au Moyen-Orient, l’Assemblée générale a, aujourd’hui, demandé aux deux parties d’agir de façon responsable afin de créer des conditions propices au progrès des efforts de paix.  Les délégations qui se succèdent, depuis hier, à la tribune de l’Assemblée ont jugé urgent de préserver les chances d’aboutir à l’existence de deux États.  

Après un débat marqué par une impatience devant l’impasse des négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne, l’Assemblée générale a adopté par vote ses six résolutions annuelles sur la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient, qui, selon la représentante de l’Islande, « est sur le point d’échapper à tout contrôle ».  Par sa résolution sur le règlement pacifique de la question de Palestine, l’Assemblée demande aux deux parties d’agir « de façon responsable » sur la base du droit international, des accords qu’elles ont conclus et des obligations qu’elles ont contractées, « indépendamment du principe de réciprocité », afin de créer des conditions propices au progrès des efforts de paix.

« Les récentes violences à Jérusalem et la crise de Gaza cet été sont les symptômes d’un même mal: l’incapacité des parties à réaliser la solution des deux États », a estimé le délégué de la Norvège, qui a averti que les parties ne reviendraient pas de leur propre chef à la table des négociations en raison de dynamiques contraires, en particulier internes.

« Aucune initiative de paix n’a abouti pour atteindre l’objectif que nous recherchons tous: un État palestinien viable et la fin de l’occupation israélienne », a renchéri le représentant de l’Argentine, qui a retracé les efforts de paix consentis en vain au cours des 20 dernières années.

Il a insisté sur la frustration ressentie dans le monde s’agissant de cette question, « alors que les paramètres d’une solution sont connus de tous ».  Une irritation partagée par son homologue du Kazakhstan qui a jugé « lamentable » que ces années de négociations conduites de surcroît avec le soutien le plus résolu de la communauté internationale n’aient abouti à aucun résultat.

« Sans un cadre collectif de règlement du conflit et sans implication décisive du Conseil de sécurité, la sortie de l’impasse sera extrêmement difficile voire impossible », a estimé le représentant de la Fédération de Russie, pour lequel « l’espoir a cédé au désespoir ».  Il a également regretté que le Quatuor, chargé par la résolution de soutenir les efforts des parties pour remédier à la détérioration de la situation, soit resté cette année dans l’ombre.

Ce pessimisme était déjà de mise hier, puisque l’Observateur de la Palestine a averti l’Assemblée générale que la crise à laquelle le peuple palestinien fait face a atteint des « proportions existentielles ».  À l’instar de nombreuses délégations, dont celle du Qatar, il a exhorté le Conseil de sécurité à envoyer un message clair à Israël pour lui dire qu’« il ne tolérera plus l’obstruction d’un règlement pacifique ».

À l’instar de la Libye et de Cuba, la délégation du Koweït a demandé que le projet soumis par le Groupe des États arabes au Conseil de sécurité qui définit entre autres un calendrier pour la cessation de l’occupation israélienne soit le point de départ des discussions.

Se faisant l’écho des vives préoccupations des délégations vis-à-vis de la récente série d’incidents à Jérusalem-Est, l’Assemblée générale, dans sa résolution sur la Ville sainte, rappelle que toute mesure prise par Israël en vue d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration est illégale.

De nombreuses délégations, dont celle du Maroc, se sont élevées contre « la politique de judaïsation forcée de Jérusalem-Est par Israël » et les atteintes au caractère sacré de la mosquée Al-Aqsa.  L’Assemblée générale souligne aussi dans sa résolution que tout règlement global, juste et durable doit tenir compte des préoccupations légitimes des deux parties.

Dans ce tableau très sombre, une lueur d’espoir pourrait venir, pour certaines délégations, de la constitution du Gouvernement de consensus palestinien.  Le délégué de la Norvège, qui a souhaité que les 5,4 milliards de dollars promis lors de la Conférence du Caire pour la reconstruction de Gaza soient confiés à l’Autorité palestinienne, a ainsi appelé les factions palestiniennes à coopérer avec le Gouvernement de consensus « pour une vision palestinienne commune ».

Un point de vue balayé hier par le délégué d’Israël qui a demandé que la communauté internationale encourage plutôt l’Autorité palestinienne « à briser son pacte avec le Hamas et à revenir à des négociations directes ».

L’Assemblée a aussi adopté des textes sur le Golan syrien, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat et le Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information du Secrétariat.

« Ces résolutions obsolètes et scandaleuses ne visent qu’à diffamer et délégitimer Israël », s’est indigné le représentant israélien, qui a indiqué que l’ONU dépensait, chaque année, 6 millions de dollars pour financer les activités des entités précitées.  « Chaque année, ma délégation demande en vain ce que font ces entités. »

L’Assemblée générale poursuivra ses travaux le mercredi 3 décembre sur le développement social.

QUESTION DE PALESTINE

Déclarations

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a commencé par déplorer l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations de paix car Israël ne respecte pas ses engagements.  « Le fait est que les attaques systématiques d’Israël contre la mosquée Al-Aqsa provoquent les musulmans du monde entier », a-t-elle prévenu, ajoutant qu’elles risquent de créer d’autres crises et d’affecter la paix et la sécurité au Moyen-Orient.  Dans ce contexte, elle a appuyé la position de la Jordanie concernant l’administration des lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem et salué les efforts de ce pays visant à réduire les tensions.  Elle a condamné l’expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie, en particulier à Jérusalem-Est, de même que le siège « injuste » de Gaza, d’autant plus qu’Israël y entrave les efforts de reconstruction.

Le temps est venu pour la communauté internationale, en particulier le Quatuor et le Conseil de sécurité, d’agir conformément aux dispositions du droit international et aux résolutions de l’ONU et de prendre des mesures effectives pour la protection du peuple palestinien, a poursuivi Mme Nusseibeh.  Premièrement, il faut demander à Israël de cesser toutes ses activités de peuplement, y compris le mur de séparation, qui sont nulles et non avenues.  Ensuite, il faut forcer Israël à retirer toutes les barrières qui réduisent la liberté de mouvement et de commerce des Palestiniens et lever le blocus imposé à Gaza depuis 2006.  Enfin, il faut obliger Israël à libérer les plus de 5 000 prisonniers palestiniens, a précisé la représentante.

Pour leur part, les Émirats arabes unis se sont engagés à débourser 200 millions de dollars pour aider Gaza à se reconstruire, dans le cadre de programmes financiers, humanitaires et de développement directs et indirects.  Mme Nusseibeh s’est en outre félicitée du rôle important joué par l’Égypte à cet égard et elle a demandé à la communauté internationale de renforcer son appui.

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) s’est dit alarmé de la montée de la violence qui a éclaté à Jérusalem, y compris les récentes attaques sur les lieux de prière de la Ville sainte qui ont provoqué des pertes en vies innocentes.  La vie de ces gens qu’ils soient des femmes, des hommes ou des enfants est sacrée et précieuse et elle doit être protégée.  Tout acte de violence contre les civils qu’ils soient Palestiniens ou Israéliens est inacceptable et critiquable.  À cet égard, nous condamnons l’invasion par les Forces israéliennes de l’enceinte des lieux saints d’Al-Haram Al-Sharif. 

La Malaisie condamne la poursuite de la colonisation israélienne, y compris Jérusalem-Est, qui affaiblit la perspective de la solution à deux États sur la base des frontières de 1967.  Nous exhortons la communauté internationale à demander à Israël de cesser immédiatement les constructions illégales de colonies dans le Territoire palestinien occupé avant que la viabilité de la solution à deux États ne soit complètement érodée.

Concernant la situation dans la bande de Gaza, la Malaisie est profondément attristée par les souffrances insupportables du peuple palestinien particulièrement à Gaza qui a enduré les conséquences des atrocités israéliennes et les violations du droit international humanitaire.  L’Accord de cessez-le-feu entre Israël et la Palestine parrainé par le Gouvernement de l’Égypte le 26 août 2014 était une évolution à saluer.  Nous appelons les deux parties à honorer cet Accord avec l’espoir qu’il assure une paix durable dans la région.  La Malaisie croit qu’une volonté politique ferme au plus haut niveau de la part des deux parties est nécessaire pour encourager un dialogue constructif.

La Malaisie exhorte aussi tous les États Membres à continuer de faire pression sur Israël pour obtenir la levée immédiate du blocus de Gaza et permettre la circulation des biens et des personnes, y compris les matériaux de construction et l’aide humanitaire.  Les exportations de Gaza vers la Cisjordanie et Israël, et vers le monde devraient être rétablies.  La normalisation de la situation à Gaza réduirait la tension et faciliterait la reprise du processus politique, a estimé le représentant.

Mais, a-t-il prévenu, la normalisation ne veut pas dire que les citoyens de Gaza continuent de vivre de fait dans une prison à ciel ouvert.  Cela ne signifie pas que l’occupation de 47 ans s’étende à l’infini.  Cela ne veut pas dire que la construction illégale des colonies se poursuive. 

M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a reconnu que la situation du peuple palestinien avait empiré depuis 2013, les civils ayant été victimes d’un massacre perpétré par Israël dans la bande de Gaza pendant 50 jours l’été dernier.  Depuis le cessez-le-feu, le représentant a dit observer avec préoccupation les développements sur un autre front, celui de la Cisjordanie.  Il a condamné les pratiques colonisatrices d’Israël, notamment à Jérusalem-Est, et toutes les violations des droits de l’homme.

M. Rodriguez a jugé nécessaire que le Conseil de sécurité reconnaisse à la Palestine le statut d’État Membre de l’ONU, « comme le souhaitent l’immense majorité des États Membres ».  Il a rappelé que la Palestine avait été admise de plein droit à l’UNESCO en 2011.  Il a appuyé l’initiative qui vise à fixer un délai au Conseil de sécurité pour mettre fin à l’occupation militaire israélienne et permettre enfin au peuple d’exercer tous ses droits, y compris le droit à l’autodétermination.  À ce sujet, il a invoqué « la force morale, le prestige et la légitimité des Nations Unies ».

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a indiqué que la campagne d’Israël contre Gaza l’été dernier était injustifiable et a exhorté Israël, en tant que Puissance occupante, à respecter le droit international.  Elle a souligné que les violations des droits des Palestiniens et la confiscation de leurs propriétés ne pouvaient que conduire à la radicalisation.  Déplorant la récente flambée de violence à Jérusalem autour des lieux saints, elle a plaidé pour une reprise des négociations afin de parvenir à un règlement juste.  « Le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités », a-t-elle ajouté à cet égard.  

Elle a rappelé que la colonisation et l’occupation, illégales au regard du droit international, faisaient l’objet d’un rejet unanime de la part de la communauté internationale.  La déléguée a aussi demandé la libération des détenus palestiniens emprisonnés avant les Accords d’Oslo et argué que « l’admission de la Palestine en tant qu’État observateur au sein des Nations Unies est un signal clair que l’avènement d’un État palestinien est impératif ».

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a fait observer que « non seulement Israël continue de faire obstacle à la paix et à l’établissement d’un État palestinien souverain et indépendant, mais il a accru ses politiques illégales qui compromettent toute solution de bonne foi pour régler le conflit ».  Il s’est dit préoccupé par le fait qu’en 2014, « Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien », « nous ayons vu à nouveau l’une des pires agressions contre le peuple palestinien », pendant laquelle ont été assassinées plus de 1 500 personnes, en majorité des femmes et des enfants, sans compter la destruction totale des infrastructures.

Le représentant a réitéré son appel pour que les promesses se réalisent et que la reconstruction de la bande de Gaza s’accélère afin qu’elle puisse au minimum survivre à l’hiver.  Il a exprimé sa solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens et condamné le blocus contre Gaza, de même que les constructions illégales en Cisjordanie, et les provocations récentes de certains colons et extrémistes dans les lieux saints. 

Le Nicaragua a célébré 34 ans de relations diplomatiques avec la Palestine, s’est félicité le représentant.  Il a souhaité également la libération des territoires syrien et libanais occupés par Israël et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle adopte une résolution fixant une date définitive pour la création de l’État de Palestine.

M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Libye) a prévenu que le sentiment de frustration se renforce chez les Palestiniens face à l’inaction de la communauté internationale.  Israël, s’est-il expliqué, continue de nier aux Palestiniens leurs droits inaliénables, y compris celui à un État viable.  Il renforce le contrôle des terres palestiniennes et se prépare à créer un État « juif et raciste », a dénoncé le représentant.  Le caractère raciste d’Israël se développe conformément à la doctrine du sionisme, a-t-il ajouté.

Le représentant a aussi constaté « une situation peu naturelle où Israël a rendu absurde les efforts de la communauté internationale pour trouver une solution à ce conflit ».  Cette situation est illustrée par le statu quo actuel.  Il est désormais difficile d’imaginer un État palestinien indépendant à cause de l’extension des colonies israéliennes.  Il est difficile d’imaginer un État palestinien où les citoyens vivent dans des cantons.  Les dirigeants de Palestine ont ainsi été obligés de reconnaître que les Palestiniens vivent dans moins du quart des terres historiques palestiniennes.  Les Juifs possèdent actuellement 85% des terres contre 6,2% en 1947, a plaidé le représentant. 

Il a rappelé que la résolution de l’Assemblée générale sur l’adhésion de la Palestine comme État observateur permanent avait suscité l’espoir.  Tous les États reconnaissent ce droit à la Palestine, a rappelé le représentant qui a salué la décision de la Suède et a invité tous les membres de l’Union européenne à faire de même.  La communauté internationale doit prendre des mesures pour protéger les Palestiniens des pratiques israéliennes inhumaines et fixer une date butoir sur la fin de l’occupation et l’entrée de la Palestine comme État Membre de l’ONU, a encore déclaré le représentant qui a terminé en condamnant les traitements inhumains infligés aux Syriens dans les territoires syriens occupés par Israël.

Mme GRETA GUNNAARSDOTTIR (Islande) a estimé que la situation semble sur le point d’échapper à tout contrôle.  Elle a rappelé que quatre civils israéliens avaient été assassinés la semaine dernière dans une synagogue de Jérusalem, alors que 47 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le début de l’année.  « Les développements sur le terrain sont en train d’éroder la perspective offerte par la solution à deux États », a-t-elle averti.  Elle a déploré que les Palestiniens en Cisjordanie et Jérusalem-Est continuent de voir leurs droits bafoués et que la bande de Gaza soit toujours frappée par un blocus.  « Dans le même temps, Israël se sent menacé et nombre d’Israéliens vivent dans la peur de la violence. »  L’Islande, a-t-elle rappelé, a reconnu la Palestine en 2011.  « Ce modeste signal, qui s’ajoute à ceux de nombreux États Membres, appuie la vision d’un État fondé sur les frontières de 1967 vivant côte à côte avec Israël, dans la paix et la sécurité. »

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a rappelé que les récentes violences à Jérusalem et la crise de Gaza cet été étaient les symptômes d’un même mal: « l’incapacité des parties à réaliser la solution à deux États ».  Il a averti que les parties ne reviendraient pas de leur propre chef à la table des négociations à cause des dynamiques contraires, en particulier internes, qui fragilisent ceux qui veulent négocier.  Il a en conséquence appelé la communauté internationale à apporter son appui, tout en exhortant les parties à s’abstenir de toute action unilatérale qui pourrait menacer la reprise des négociations.

S’agissant de la situation à Gaza, le représentant a souligné l’urgence que les 5,4 milliards de dollars promis lors de la Conférence du Caire du 12 octobre se concrétisent par des réalisations sur le terrain.  « Il est préférable que les contributions soient confiées à l’Autorité palestinienne », a-t-il estimé, souhaitant que cette dernière exerce toutes les fonctions gouvernementales et regagne le contrôle effectif de Gaza, y compris les points de passage.  « Nous appelons toutes les factions palestiniennes à mettre un terme à leurs divisions, à coopérer avec le Gouvernement de consensus et à se regrouper derrière le leadership de M. Abbas pour une vision palestinienne commune. »  Le représentant a aussi demandé à Israël de changer de politique en ouvrant les points de passage afin de permettre les échanges commerciaux sur une base permanente.

Revenant sur la reconstruction de Gaza et de son suivi, le représentant a estimé que « le seul mécanisme efficace est le Comité spécial de liaison pour la coordination et l’assistance internationale aux Palestiniens ».

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République populaire démocratique lao) a déclaré qu’il était profondément préoccupé par la récente escalade de la violence en Cisjordanie et à Jérusalem.  Il a appelé les deux parties à faire les efforts nécessaires pour éviter l’exacerbation de la tension, créer les conditions du succès des négociations de paix et renoncer aux actes qui pourraient saper la confiance et compromettre les pourparlers, y compris la poursuite des colonies dans le Territoire palestinien occupé et les attaques contre les civils des deux côtés.

La République populaire démocratique lao souhaite voir une solution pacifique, globale et durable au conflit israélo-palestinien à la lumière des résolutions des Nations Unies et des initiatives entreprises ces dernières décennies qui envisagent « un État palestinien indépendant, souverain et viable avec Jérusalem-Est comme capitale vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité avec Israël et les autres voisins, dans des frontières reconnues internationalement ».  Le représentant a appelé les deux parties à reprendre et accélérer les négociations directes sur un règlement pacifique définitif.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a jugé « lamentable » que des années de négociations entre Israéliens et Palestiniens, conduites de surcroît avec le soutien le plus résolu de la communauté internationale, n’aient pas abouti à des résultats concrets.  « La solution à deux États est notre seule chance de parvenir à une paix durable », a-t-il dit.  Il a exhorté les responsables palestiniens et israéliens à faire montre de sagesse, de responsabilité et de volonté politique afin d’arriver à un accord de paix historique qui répondrait aux aspirations légitimes de leurs deux peuples.  Alarmé par la situation globale au Moyen-Orient, il a plaidé pour des efforts internationaux bien coordonnés afin de mettre un terme à ce « bain de sang insensé ».  « Nous devons faire de notre mieux pour restaurer la paix et la stabilité dans la région, nous débarrasser des facteurs de déstabilisation et mettre en place les conditions pacifiques propices au retour des réfugiés », a conclu le délégué. 

M. EDUARDO SUAREZ (Venezuela) a de nouveau appelé Israël à se retirer des territoires palestiniens occupés, à mettre fin à sa politique de peuplement et à procéder à la destruction du mur.  Il a également demandé la levée du blocus contre Gaza et le strict respect par Israël du droit international.  M. Suarez a condamné les actes illégaux de la Puissance occupante, comme l’usage disproportionné de la force, les détentions arbitraires, les déplacements forcés, la destruction des moyens de subsistance, le déni de l’accès à l’eau et à la terre ou les restrictions à la libre circulation.  « Les actes de terrorisme et les crimes de guerre » perpétrés par Israël ont une portée internationale d’ordre pénal qui ne peut être ignorée, a estimé le représentant, avant de plaider en faveur de l’admission de la Palestine comme État Membre de plein droit de l’ONU.

M. ABDERRAZZAK LAASSEL (Maroc) a indiqué qu’Israël était responsable du dernier échec des négociations: « le monde a été choqué par l’agression de Gaza cet été ».  Il n’y a plus aucun endroit sûr aujourd’hui à Gaza, a souligné le représentant.  Mentionnant la Conférence des donateurs qui s’est tenue au Caire le 12 octobre, il a indiqué que son pays allait contribuer aux efforts de reconstruction de Gaza.  Il s’est dit vivement préoccupé par la flambée de violence autour des lieux de prière à Jérusalem et a fermement condamné la politique de judaïsation forcée de la ville conduite par Israël, laquelle, a-t-il mis en garde, fait le lit de l’extrémisme.  Il a indiqué que le Maroc avait transmis un message au pape François sur le danger posé par les atteintes au caractère sacré d’Al Aqsa.  « Le seul moyen de parvenir à la paix est de réaliser la solution à deux États », a-t-il conclu.

M. LASSO MENDOZA (Équateur) a souligné que son pays avait reconnu depuis plusieurs années l’État de Palestine avec lequel il entretient des relations diplomatiques.  La dernière vague de destructions et de morts qui a résulté de l’agression militaire d’Israël contre le territoire palestinien, en particulier dans la bande de Gaza, confirme selon lui que « le statu quo n’est pas tenable » et que la paix au Moyen-Orient requiert la solution définitive de la question de Palestine.  Cette solution, a-t-il ajouté, demande la reconnaissance d’un État palestinien indépendant, souverain, démocratique, viable et contigu, coexistant dans la paix et la sécurité avec Israël, sur la base des frontières antérieures à 1967, et avec Jérusalem-Est comme capitale.  En revanche, « il faut maintenir le statu quo des lieux religieux, en particulier la Mosquée Al-Aqsa ».

Le règlement de la question de Palestine, a poursuivi le représentant, implique la fin de l’occupation militaire israélienne, et le plein exercice de l’autodétermination palestinienne.  Elle nécessite également un juste traitement de la question des réfugiés palestiniens, la levée du blocus contre Gaza, de même que la fin de la politique de peuplement et de la construction du mur.  À cet égard, a-t-il estimé, « les Nations Unies peuvent et doivent faire plus ».  Le Conseil de sécurité, qui a devant lui un projet de résolution présenté par la Ligue des États arabes, doit jouer le rôle que lui confère la Charte. 

Mme CAROL VIVIANA ARCE ECHEVERRÍA (Costa Rica) a rappelé que son pays avait reconnu l’État de Palestine en 2008 et appuyé son entrée à l’UNESCO en 2011.  En tant que démocratie sans arme depuis 66 ans, défenseur de la paix, de l’état de droit et du respect des droits de l’homme, le Costa Rica condamne l’escalade de la violence dans le conflit israélo-palestinien.  La représentante a souhaité la reprise des négociations sur les principaux points en suspens, en fonction des obligations et des accords déjà conclus entre les parties, et conformément au droit international et aux résolutions des Nations Unies.

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a déclaré que son pays a suivi avec préoccupation les événements qui viennent d’avoir lieu à Jérusalem, en particulier la poursuite des incursions israéliennes dans la Mosquée Al Aqsa.  Ces actes ont fait démarrer les hostilités et ont fait empirer la situation.  Le représentant a souligné que la Cisjordanie est une partie intégrante du Territoire palestinien occupé depuis 1967.  La construction de colonies dans cet endroit est non seulement contraire au droit international mais est également une obstruction à la viabilité de l’État palestinien qui devra sortir du processus de paix. 

Le représentant a rappelé que l’année 2014 coïncide avec le dixième anniversaire de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur le mur de séparation.  L’illégalité du mur est clairement établie par cet avis, ce qui n’a pas empêché Israël d’en poursuivre la construction, a dénoncé le représentant.  Nous partageons l’avis de la CIJ selon lequel le mur constitue une annexion de fait et n’est pas une mesure de sécurité provisoire comme annoncée par Israël, a rappelé le représentant.  La communauté internationale doit obtenir d’Israël qu’il cesse les violations du droit international.  L’Indonésie salue la création de la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme qu’elle voit comme une tentative de mettre fin à la culture d’impunité en Israël.  Le représentant a réitéré sa profonde préoccupation face au refus d’Israël d’ouvrir l’accès de Gaza aux membres de la Commission.

Le représentant a aussi appelé Israël à tenir compte des aspirations de la communauté internationale à la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.  Sans la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, le monde continuera de vivre la violence entre la Palestine et Israël, a-t-il prévenu.  

M. MATEO ESTREME (Argentine) a souligné la nécessité urgente de mettre un terme au conflit israélo-palestinien.  « Aucune initiative de paix n’a abouti pour atteindre l’objectif que nous recherchons tous: un État palestinien viable et la fin de l’occupation israélienne », a-t-il déploré, en retraçant les efforts de paix consentis au cours des 20 dernières années.  Il a insisté sur la frustration ressentie dans le monde, « alors que les paramètres d’une solution sont connus de tous ».  « La situation continue d’être marquée par des cycles de violence et de destruction. »  Le délégué a condamné l’utilisation disproportionnée de la force par Israël à Gaza cet été et le lancement de roquettes par le Hamas depuis Gaza en direction du territoire israélien.  « La reconstruction de Gaza est un impératif politique et moral », a-t-il affirmé, estimant que, au-delà des efforts de reconstruction auxquels son pays compte participer, le statu quo était intenable.

Le délégué a déploré que la réponse d’Israël à la situation dans les territoires occupés soit presque exclusivement de nature sécuritaire.  La dimension religieuse des récents heurts à Jérusalem est lourde de dangers, a-t-il mis en garde.  Alors que son pays est membre non permanent du Conseil de sécurité, il a invité ce dernier à cesser de tolérer les provocations et à tout faire pour sauvegarder la solution à deux États, « tant que cela est encore possible ». Jugeant que les condamnations et indignations ne suffisaient plus -« assez, c’est assez »- le délégué a, en conclusion, vigoureusement plaidé pour des efforts concrets en vue de réaliser la solution à deux États.

M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a estimé que « la cause profonde du conflit est l’occupation illégale » et que celle-ci doit prendre fin le plus tôt possible.  À cet égard, les colonies de peuplement constituent « une menace existentielle » pour la viabilité d’un futur État palestinien, a-t-il ajouté.  La CIJ elle-même a décrit la violation par Israël du droit à l’autodétermination du peuple palestinien comme étant « une violation d’une obligation erga omnes ». 

L’amélioration du statut de la Palestine est un petit pas vers la correction d’une injustice historique, a estimé M. Rahman.  Mais il reste encore beaucoup à faire pour créer les conditions qui permettront la reprise des négociations, en préservant la viabilité d’une solution à deux États.  « Tous doivent comprendre qu’il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit », a-t-il dit.  Ce n’est qu’à travers des négociations qu’une solution viable pourra être trouvée.

M. AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que l’incapacité de l’Assemblée générale à atténuer le flot incessant de haine qui nourrit des conflits de plusieurs décennies dans la région du Moyen-Orient, est un des échecs constants de « notre communauté des nations ».  Il n’est pas de tâche plus sombre sur le visage de cette Organisation que celle de l’occupation de l’État de Palestine, a insisté le représentant.  Quand nous appelons à la paix, nous devons comprendre que la paix ne se trouve pas au fond d’un barillet de pistolet ou dans un apartheid déguisé en demi-autonomie.  La paix ne viendra, a dit le représentant, que de la fin de l’occupation.  L’usage excessif et disproportionné de la force contre les civils et les infrastructures palestiniens participent d’une politique institutionnalisée de punitions collectives que les Maldives condamnent fermement, a-t-il souligné.   

Le représentant a attiré l’attention sur les colonies israéliennes dont la construction a plus que doublé en 2013 et sur la tentative de modifier la nature et le caractère de l’État de Palestine.  Ces colonies, illégales, ont été condamnées par l’Assemblée générale, par le Conseil des droits de l’homme, par le Conseil économique et social, par la Cour internationale de Justice et par le Conseil de sécurité, a insisté le représentant.  Mais cette belle unanimité n’a pas donné de résultats tangibles, a dénoncé le représentant.   

Les politiques de haine et d’oppression ont radicalisé des générations dans la région, a prévenu le représentant.  Les pays voisins font face à une instabilité constante venant d’idéologies perpétuées par la haine et aujourd’hui la région fait face à l’une des plus grandes menaces sous la forme du prétendu « État islamique ».  Des acteurs étatiques et non étatiques se servent de la religion pour justifier la violence et les violations du droit international humanitaire, a condamné le représentant.  Les défis au Moyen-Orient ne sont ni nationaux ni régionaux.  Ils sont des manifestations de la lutte mondiale contre la haine, la peur et la violence.  Il est de notre devoir de mener les efforts, de mettre fin aux cycles de violence et de gratter la surface des problèmes de la région pour arriver au cœur même de l’instabilité.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie du Rapport du Secrétaire général (A/69/341) contenant les réponses reçues d’États Membres à la note verbale en date du 8 mai 2014 concernant l’application des dispositions pertinentes des résolutions 68/16 et 68/17 de l’Assemblée générale, respectivement intitulées « Jérusalem » et « Le Golan syrien ».

Déclarations

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a regretté que le Quatuor soit resté dans l’ombre cette année et que les efforts unilatéraux entrepris par les États-Unis se soient terminés par un échec.  « L’espoir a cédé la place au désespoir », s’est résigné le représentant.  Sans un cadre collectif de règlement du conflit et sans implication décisive du Conseil de sécurité, la sortie de l’impasse sera extrêmement difficile voire impossible, a-t-il prévenu.  Du règlement de la question israélo palestinienne dépendra en grande partie la stabilité de toute la région et la possibilité de maîtriser la vague dangereuse de turbulences qui secoue la région, depuis ces dernières années, a-t-il insisté.  Nous croyons à la nécessité d’une solution conforme aux résolutions du Conseil, aux Principes de Madrid, à la Feuille de route et à l’Initiative de paix arabe.  Il convient, a-t-il estimé, d’aider au rétablissement de l’unité palestinienne sous la plateforme de l’Organisation de libération de Palestine (OL).  Il est indispensable que le Gouvernement de consensus national exerce au plus vite ses fonctions régaliennes sur tout le territoire palestinien sans exception.  Sans cela, a averti le représentant, le redressement effectif de Gaza restera sujet à caution.

Le problème n’est pas dans l’absence de perspectives de réconciliation, a poursuivi le représentant, arguant que toute la région connaît des secousses graves.  Les activités terroristes ont atteint des proportions catastrophiques.  Le « califat des extrémistes de tout poil » renforce aujourd’hui son emprise sur de vastes portions des territoires iraquien et syrien, nourrit des brigades dans d’autres pays, y compris le Liban et la Libye, s’enrichit grâce à des activités criminelles, se livre à la contrebande de gaz et de pétrole et s’approprie des armes de destruction massive.  Toute lutte efficace contre la terreur suppose que la communauté internationale unisse ses efforts sur la base des résolutions 2170 et 2178 du Conseil de sécurité, a estimé le représentant.  Il va de soi qu’il faut une coordination entre les États Membres de la coalition contre l’« État islamique » et les forces de la région qui sont « les opposants naturels » à la terreur, dont les Gouvernements de Bagdad et de Damas. 

Devant la menace terroriste, a insisté le représentant, les peuples de la région doivent resserrer les rangs.  La lutte contre le terrorisme doit devenir un des thèmes clefs du dialogue entre le Gouvernement syrien et l’opposition, un dialogue qui pourra aussi porter sur d’autres aspects essentiels du règlement de la crise syrienne.  À cet égard, le représentant a dit placer beaucoup d’espoirs dans les efforts de l’Envoyé spécial du Secrétaire général.  Nous appuyons, « sur le principe », ses idées, y compris son initiative de « gel local » des combats.  Nous sommes prêts, a affirmé le représentant, à participer à la gestion de cette idée, avec toutes les parties syriennes animées d’un esprit constructif et sur la base du Communiqué de Genève de 2012 et des principes d’unité nationale et ethno-confessionnelle de la Syrie, de son intégrité territoriale et de sa souveraineté. 

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a lu les passages de la lettre d’une habitante syrienne vivant dans le Golan syrien occupé: « l’entité illégale israélienne essaie de nous asphyxier en nous imposant des amendes considérables ou en voulant nous jeter en prison, notre seule erreur étant de vouloir protéger la terre de nos ancêtres ».  Le représentant a souligné que cette habitante syrienne, qui souhaite simplement vivre dans la dignité, méritait d’être entendue par la communauté internationale.  Il a déploré les effroyables violations des droits de l’homme commises par Israël, la dernière en date étant l’appui fourni aux groupes terroristes taqfiristes dans la zone tampon.  « Israël a même soigné certains de leurs blessés dans ses hôpitaux. »  C’est ce soutien aux groupes terroristes, y compris le Front al Nosra, qui a permis l’enlèvement des soldats de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD).  M. Ja’afari a accusé les responsables du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU d’avoir ignoré les informations sur cette situation que la Syrie lui a transmises.  Condamnant sans réserve les situations en Cisjordanie et à Gaza, il a déclaré que l’intransigeance d’Israël atteignait des sommets.  « Israel s’en prend désormais aux pays européens qui ont récemment voulu reconnaître les droits élémentaires des Palestiniens. » 

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a exprimé sa grave préoccupation concernant la situation générale au Moyen-Orient.  Partisan du multilatéralisme, nous croyons que les États Membres ont la responsabilité collective de faire en sorte que les peuples de la région vivent en paix et dans la stabilité.  La première priorité est une solution juste et durable de la question de Palestine.  Nous réaffirmons notre solidarité avec le peuple palestinien et réitérons notre soutien aux droits légitimes des Palestiniens à l’indépendance dans le cadre de deux États vivant côte à côte sur la base des frontières avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, a indiqué M. Haniff 

Le représentant a réitéré sa condamnation de l’occupation illégale des territoires palestiniens en Cisjordanie, Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.  « Nous ne comprenons pas la logique d’Israël contre les actions des dirigeants palestiniens d’accéder aux accords internationaux alors que la majorité des États le souhaitent.  Cela démontre aussi l’adhésion de l’État de Palestine aux normes internationales.  Le Gouvernement israélien nie cette logique en poursuivant unilatéralement la construction de colonies. »

Concernant la situation en Syrie, la Malaisie, a dit le représentant, est préoccupée par l’escalade de la violence qui a causé de nombreuses victimes et la souffrance du peuple syrien.  Il a réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elle cesse immédiatement la violence et les violations des droits de l’homme.  Il a appelé à des mesures pour ouvrir l’accès de l’aide humanitaire. 

L’instabilité a donné l’occasion aux groupes terroristes, comme l’« État islamique » et leurs arrière-pensées de prendre racine dans la région, a poursuivi le représentant.  La Malaisie rejette les actions de ces groupes et condamne la violence commise au nom de l’Islam.  Toutes les parties en Syrie devraient travailler ensemble vers une solution politique inclusive conduite par les Syriens eux-mêmes pour assurer un résultat durable et viable. 

S’agissant du Golan syrien occupé, le représentant a réitéré le rejet par la Malaisie du changement par Israël du caractère physique, de la composition démographique, la structure institutionnelle et le statut juridique du territoire.  Avant de terminer, le représentant a souligné l’approche modérée de la Malaisie de résolution de conflit dans le but de combler les différences et rétablir la stabilité dans la vie des Palestiniens, Syriens et d’autres peuples du Moyen-Orient.  

Adoption de résolutions

Par la résolution relative au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/69/L.21), adoptée par 94 voix pour, sept contre (Australie, Canada, Etats-Unis, îles Marshall, Israël, Micronésie et Palaos) et 56 abstentions, l’Assemblée générale prie le Comité de continuer de tout mettre en œuvre pour promouvoir l’exercice effectif des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination, de contribuer à mettre sans tarder un terme à l’occupation israélienne qui dure depuis 1967.  Elle prie, en outre, le Comité de continuer de tout mettre en œuvre pour concrétiser la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967, et à parvenir à un règlement juste de toutes les questions relatives au statut final, et de mobiliser l’aide et le soutien de la communauté internationale en faveur du peuple palestinien.

L’Assemblée prie également le Comité de continuer de suivre l’évolution de la situation en ce qui concerne la question de Palestine et de présenter un rapport accompagné de suggestions à ce sujet à elle-même, au Conseil de sécurité ou au Secrétaire général, selon qu’il conviendra.

Aux termes de la résolution portant sur la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat (A/69/L.22), adoptée par 91 voix pour, sept contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Palaos) et 59 abstentions, l’Assemblée générale prie la Division de continuer de suivre les événements ayant un rapport avec la question de Palestine, d’organiser des réunions et des conférences internationales dans diverses régions et d’y inviter tous les secteurs de la communauté internationale, de veiller, dans la limite des ressources disponibles, à ce que d’éminentes personnalités et des experts de renommée internationale continuent d’y participer.

Par la résolution concernant le Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information du Secrétariat (A/69/L.23), adoptée par 147 votes positifs, sept contre (Australie, Canada, États-Unis Îles Marshall, Israël, Micronésie et Palaos) et neuf abstentions (Cameroun, Honduras, Madagascar, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, République centrafricaine, Togo, Tonga et Vanuatu), l’Assemblée générale prie le Département, agissant en coopération et coordination étroites avec le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de continuer à exécuter son programme d’information spécial pendant l’exercice biennal 2015-2016, avec la souplesse voulue pour tenir compte des événements qui pourraient avoir une incidence sur la question de Palestine.

La résolution intitulée « Règlement pacifique de la question de la Palestine » (A/69/L.24) a été adoptée par 148 votes pour, 6 votes contre (Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Palaos), les huit abstentionnistes étant l’Australie, le Cameroun, le Honduras, Madagascar, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Paraguay, Tonga et Vanuatu.  Dans cette résolution, l’Assemblée générale, déplorant le conflit survenu à l’intérieur et autour de la bande de Gaza en juillet et en août 2014 et les victimes civiles qu’il a faites, et la destruction systématique de milliers de logements et d’infrastructures civiles, et se déclarant profondément préoccupée par la situation humanitaire et les conditions socioéconomiques catastrophiques qui règnent dans la bande de Gaza, réaffirme qu’il faut parvenir à régler pacifiquement la question de Palestine, sous tous ses aspects, qui est au cœur du conflit arabo-israélien, et intensifier tous les efforts déployés à cette fin, et souligne, à cet égard, qu’il est urgent de préserver les chances d’aboutir à l’existence de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues fondées sur celles d’avant 1967.

L’Assemblée demande l’organisation en temps voulu d’une conférence internationale à Moscou, comme l’a envisagée le Conseil de sécurité dans sa résolution 1850 (2008), en vue de promouvoir et d’accélérer la conclusion d’un règlement juste, durable et global.

Elle demande également aux deux parties d’agir de façon responsable sur la base du droit international, des accords qu’elles ont conclus et des obligations qu’elles ont contractées, notamment d’appliquer la Feuille de route, indépendamment du principe de réciprocité, afin de créer des conditions propices au progrès des efforts de paix.

L’Assemblée demande en outre aux parties, avec le soutien du Quatuor et des autres intéressés, de s’employer par tous les moyens à mettre un terme à la détérioration de la situation, d’annuler toutes les mesures unilatérales et illégales prises sur le terrain depuis le 28 septembre 2000. 

Elle leur demande aussi de faire preuve de calme et de retenue et de s’abstenir de tout acte de provocation, d’incitation à la violence et de tout propos incendiaire, notamment de nature à heurter les sensibilités religieuses et culturelles, y compris à Jérusalem-Est.

L’Assemblée exige de nouveau l’arrêt complet de toutes les activités israéliennes d’implantation dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé, et demande que les résolutions du Conseil de sécurité sur la question soient intégralement appliquées.

Explications de vote

Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Italie a confirmé le mode de vote consolidé de l’Union sur ces résolutions.  Selon l’entendement de l’Union européenne,  la mention du «Gouvernement palestinien » se rapporte à « Autorité palestinienne ».  Le terme « Palestine » ne saurait être considéré comme la reconnaissance de l’État et respecte les opinions individuelles des États.  Enfin, l’Union européenne dans son ensemble n’a pas qualifié juridiquement le terme « déplacement forcé ».

« Ces résolutions obsolètes et scandaleuses ne visent qu’à diffamer et délégitimer Israël », s’est opposé le représentant israélien.  L’ONU, a-t-il aussi dénoncé, dépense chaque année 6 millions de dollars pour financer les activités du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat et du Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information du Secrétariat.  « Chaque année, ma délégation demande en vain ce que font au juste ces entités. »  L’Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien, proclamée l’année dernière, a-t-elle permis aux responsables palestiniens de préparer leur peuple à la paix?  La réponse est non et loin de là, a estimé le représentant.  Il a aussi estimé que cette solidarité manque « de clarté morale » et demandé à ses collègues de faire preuve de raison.  « Ne perpétuez pas la tradition qui consiste à adopter de manière aveugle des projets de résolution.  Votez contre », a-t-il conclu.

La représentante des États-Unis a rappelé les « efforts colossaux » déployés par son pays pour tracer la voie à un accord définitif sur le statut de la Palestine.  Elle a déploré le nombre important de résolutions « biaisées » qui condamnent Israël, au nombre de 18 cette année et qui mettent à mal le soutien international requis pour parvenir à la paix.  Ces types de résolutions « axées sur un parti pris » sapent la confiance entre les parties et nuisent à la crédibilité institutionnelle des Nations Unies.

Les États savent que les États-Unis ont toujours considéré que les colonies de peuplement étaient illégitimes et qu’elles sapaient les espoirs de paix, a poursuivi la représentante.  Ces activités, a-t-elle insisté, ne sont pas compatibles avec les engagements internationaux d’Israël.  Les États-Unis sont préoccupés par le fait qu’Israël prévoit de créer des milliers de nouveaux logements qui empoisonnent les relations avec l’autre partie et compromettent la perspective d’un accord négocié avec les Palestiniens.

Pour régler le conflit israélo-palestinien sur la base de la solution à deux États, les États-Unis, a encore insisté la représentante, sont convaincus que les parties doivent poursuivre des négociations directes.  Les États-Unis sont prêts à les appuyer et rejettent les colonies de peuplement, mais cela ne signifie pas qu’ils acceptent des résolutions qui ne sont pas objectives, a résumé la représentante.

Son homologue de Singapour a confirmé son vote en faveur de la résolution sur le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien étant entendu que la référence à la réalisation de la solution à deux États sur la base des frontières d’avant 1967 doit être interprétée de la même manière dans le paragraphe pertinent de la résolution sur le Règlement pacifique de la question de Palestine, à savoir, « dans les frontières reconnues avant 1967 ».

Par la résolution intitulée « Jérusalem » (A/69/L.25), adoptée par 144 votes positifs, 6 votes négatifs – le Canada, les États-Unis, les Îles Marshall, Israël, la Micronésie et Palaos – et 10 abstentions, l’Assemblée générale, se déclarant vivement préoccupée, en particulier, par le fait qu’Israël, Puissance occupante, poursuit ses activités de colonisation illégales, y compris les provocations au sujet du plan dit « planE-1 », et par la construction du mur à Jérusalem-Est et alentour, rappelle qu’elle a déterminé que toute mesure prise par Israël en vue d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la Ville sainte de Jérusalem était illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune, et demande à Israël de renoncer immédiatement à toutes ces mesures illégales et unilatérales.

Enfin, par la résolution sur le Golan syrien (A/69/L.26), adoptée par 99 votes pour, 6 votes contre (Canada, Etats-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Palaos) et 57 abstentions, l’Assemblée générale, demande à Israël de reprendre les pourparlers sur la voie de négociations avec la République arabe syrienne et le Liban et de respecter les garanties et engagements précédemment souscrits.

L’Assemblée exige une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.

Elle demande à toutes les parties intéressées, aux coparrains du processus de paix et à la communauté internationale tout entière de faire tout le nécessaire pour assurer la reprise du processus de paix et son succès grâce à l’application des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité.

Explication de vote

Au nom de l’Argentine et de son pays, le représentant du Brésil a expliqué son vote en faveur de la résolution sur le Golan syrien et insisté sur la nécessité d’une solution négociée afin de mettre un terme à l’occupation.

Autres déclarations

L’adoption de la résolution a été saluée par le représentant de la Syrie qui, selon lui, reflète le fait que la communauté internationale rejette l’occupation étrangère.  Le vote en faveur de ces résolutions à la majorité absolue « envoie un message clair à Israël, la Puissance occupante ».  L’Assemblée générale refuse l’annexion des terres d’autrui par la force, a-t-il interprété, en appelant à la réalisation d’une paix juste et globale sur la base des résolutions des Nations Unies.  Il a réitéré « la volonté immuable » du peuple syrien de libérer entièrement le Golan de l’occupation israélienne, par tous les moyens garantis par le droit international.

L’Observateur de la Palestine a exprimé sa gratitude après l’adoption des six projets de résolution. Il a dit respecter les positions exprimées par les pays, même ceux qui ont voté contre.  À ceux qui pensent que de telles résolutions servent uniquement les intérêts étroits de certains pays, le délégué a répondu que la Palestine avait pour elle le droit international. « Ceux qui doutent de la solution à deux États ne disent pas la vérité », a-t-il affirmé, indiquant qu’il ne ménagerait aucun effort pour réaliser cette solution et mettre fin à l’occupation israélienne.

Droits de réponse

Le représentant d’Israël a affirmé que son pays n’est pas le problème au Moyen-Orient.  Il a accusé le Liban de soutenir le Hezbollah, ajoutant que le vrai problème au Moyen-Orient est le trafic initié par l’Iran.  Il a aussi accusé l’Arabie saoudite de pratiquer la décapitation et le Pakistan de soutenir les écoles dirigées par les factions radicales.  Le Pakistan, a-t-il dit, est devenu l’école du djihadisme, et le Qatar, le parrain du terrorisme.  Le vrai problème au Moyen-Orient est le terrorisme parrainé par les États, a insisté le représentant qui a ensuite demandé quelle Libye exactement est représentée à l’Assemblée générale. 

Se tournant vers la Syrie, il lui a reproché d’être passée maître dans l’art accusatoire.  « Accuser Israël de s’en prendre à la FNUOD, c’est tout simplement du révisionnisme, a-t-il dit, en estimant que « le danger au Moyen-Orient, c’est la brutalité d’Assad ».

Le représentant de l’Iran, a déploré la tentative d’Israël de détourner sempiternellement l’attention des crimes qu’il commet dans la région.  « Le régime israélien intensifie son action criminelle », a-t-il affirmé ajoutant que le véritable problème était l’occupation israélienne.  Il a conclu en disant que la paix durable ne sera possible que lorsque ladite occupation aura cessé et que les conditions propices au retour des réfugiés auront été mises en place.

Son homologue du Pakistan a souligné que son pays était « aux avant-postes de la lutte contre le terrorisme » et que, par conséquent, les accusations d’Israël étaient gratuites et un moyen de détourner l’attention.  « Le représentant d’Israël a oublié que l’on parle du Moyen-Orient et pas du Pakistan », a-t-il ajouté.

Le représentant d’Israël a rappelé à l’Iran qu’un haut responsable iranien avait admis que l’Iran avait transféré des armes au Hezbollah au Liban.  « C’est un fait que l’Iran déstabilise le Moyen-Orient en transférant illégalement des armes à des organisations terroristes », a-t-il martelé. 

Au délégué syrien, il a fait remarquer que 220 000 civils avaient été assassinés par le régime syrien.  Évoquant « les atrocités » commises par ce régime, dont les civils assiégés, déplacés et affamés, il lui a demandé de « ne pas prêcher ici » et a jugé « absurde » la référence aux principes de la Charte.

Son homologue de la Syrie a pointé du doigt la position inconfortable dans laquelle se trouve aujourd’hui Israël après le passage de ces résolutions.  « Le délégué d’Israël tente de se sortir de cette position en brandissant des accusations fallacieuses qui n’épargnent même plus les pays qui le soutiennent ».  Le représentant a invité Israël à prendre des leçons de droit international pour avoir une meilleure compréhension de la situation.  Il a affirmé que les considérations humanitaires ne sauraient profiter aux terroristes et déploré qu’Israël soigne les membres de groupes terroristes dans la zone tampon, comme l’attestent les informations dont dispose la FNUOD. « Imaginer qu’un pays soigne les terroristes de l’EIIL avant de les renvoyer en Iraq et en Syrie », a-t-il demandé, ajoutant que les agissements d’Israël dans la zone tampon s’apparentaient à du terrorisme.

Les accusations contre l’Iran ne peuvent cacher les crimes commis par Israël dont l’assassinat de scientifiques iraniens, a rétorqué le représentant de l’Iran.

 

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