Afghanistan: l’Assemblée se félicite de l’entrée en fonctions du nouveau Président et de l’achèvement du processus de transition
L’Assemblée générale a adopté cet après-midi par consensus sa résolution annuelle sur la situation en Afghanistan, dans laquelle elle se félicite de l’entrée en fonctions, le 29 septembre 2014, du nouveau Président afghan, marquant ainsi la première transition démocratique du pouvoir dans l’histoire du pays.
Le projet de résolution a été présenté par le délégué de l’Allemagne qui, à l’instar de la quasi-totalité des délégations, a insisté sur l’étape décisive que le pays vient de franchir. « Le peuple afghan a bravé les menaces des Taliban qui voulaient faire dérailler le processus électoral », s’est-il réjoui.
L’Assemblée générale, qui était également saisie du rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan,* se félicite de l’accord relatif à l’établissement d’un gouvernement d’unité nationale, soulignant l’importance que les parties collaborent pour assurer un avenir à toutes les populations du pays.
« L’instauration de ce gouvernement d’unité nationale a créé une atmosphère d’ouverture politique qui permettra à tous les Afghans de contribuer au développement socioéconomique du pays », a affirmé le délégué afghan, qui a loué la sagesse dont ses dirigeants ont fait preuve lors du processus électoral. Son homologue allemand a invité ces derniers à continuer de mettre de côté leurs ambitions personnelles.
Dans sa résolution, l’Assemblée générale se félicite également de l’achèvement à la fin de 2014 du processus de transition. Avec le retrait à la fin de l’année de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), les Forces nationales de sécurité afghanes, dont le représentant des États-Unis a loué le courage, seront en effet pleinement responsables de la sécurité.
Face à une situation sécuritaire toujours volatile, l’Assemblée générale demande à la communauté internationale de continuer d’aider à former, équiper et financer les Forces afghanes. Un vœu exaucé puisque, comme s’est félicitée la déléguée de la République de Corée, l’Afghanistan a signé un accord bilatéral de sécurité avec les États-Unis, l’OTAN devant pour sa part envoyer en 2015 une mission d’appui, après la signature d’une Convention sur le statut des forces.
« Il est impératif que la communauté internationale reste engagée aux côtés de l’Afghanistan si l’on veut éviter que le pays ne redevienne un terreau pour le terrorisme », a alerté le représentant du Japon. Son homologue de la Fédération de Russie a insisté sur la menace que continuent de faire planer les groupes extrémistes en Afghanistan, se disant vivement préoccupé par les informations selon lesquelles des contacts entre l’ « État islamique d’Iraq et du Levant » (EILL) et l’opposition armée afghane auraient été noués.
Même son de cloche du côté du délégué de l’Inde qui s’est étonné que des groupes terroristes continent d’opérer dans le pays alors qu’une immense pression militaire pèse sur eux. « Cela montre qu’ils bénéficient d’un appui en dehors du pays et qu’ils ont accès aux ressources des réseaux criminels terroristes transnationaux », a-t-il accusé.
Le représentant du Pakistan a affirmé que son pays avait lancé l’opération Zarb-e-Azb pour combattre les terroristes et démanteler leurs réseaux. Une action similaire de l’autre côté de la frontière permettrait d’annihiler « l’idéologie toxique du terrorisme », a-t-il ajouté.
Alors que l’Afghanistan entre, avec la fin de la transition, dans la Décennie de la Transformation (2015-2024), l’Assemblée générale demande, aux termes de sa résolution, aux États membres, aux Nations Unies et aux organisations internationales et non gouvernementales de continuer à fournir l’assistance nécessaire pour le relèvement du pays.
En vertu du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, la communauté internationale s’est en effet engagée à maintenir son appui au même niveau que durant la décennie écoulée jusqu’en 2017. L’Union européenne a signé un accord pour fournir jusqu’à 1,4 milliard d’euros pour les sept ans à venir afin de renforcer les institutions afghanes, a indiqué son représentant. « De son côté le Gouvernement afghan doit entreprendre des réformes essentielles, à commencer par la lutte contre la corruption ».
Un autre chantier du nouveau Gouvernement d’unité nationale devra être l’instauration d’une participation pleine et égale des femmes à toutes les sphères de la vie afghane, a affirmé la représentante de l’Australie, dans le droit fil de la résolution de l’Assemblée. Résolument optimiste, le délégué des États-Unis a relevé que les filles représentaient un tiers des enfants scolarisés en Afghanistan aujourd’hui. « Cela aurait été à peine imaginable il y a 10 ans. »
Le prochain rendez-vous de l’Afghanistan et de la communauté internationale a été fixé aux 3 et 4 décembre à Londres. Il faut espérer que la Conférence de Londres, qui est le suivi de celle de Tokyo en 2012, verra le renouvellement des engagements du Gouvernement afghan en faveur de la bonne gouvernance et du développement, a dit le représentant du Japon qui avec d’autres délégations s’est félicité des avancées de la coopération régionale dont le Processus d’Istanbul.
Le représentant de l’Afghanistan a rappelé que la semaine dernière, son Président a effectué une « visite historique » au Pakistan au cours de laquelle des accords ont été conclus dans les domaines de l’économie, du commerce et des investissements. Au mois d’octobre, le Président afghan a effectué une autre « visite historique » en Chine où des mesures « audacieuses » ont été prises.
L’Assemblée générale discutera demain, vendredi 21 novembre, à partir de 10 heures du rapport annuel du Conseil de sécurité.
* A/69/540
LA SITUATION EN AFGHANISTAN
Adoption de la résolution A/69/L.20
Par cette résolution, l’Assemblée générale se déclare favorable à ce que le Gouvernement afghan continue de progresser dans la prise en main des activités de reconstruction et de développement et souligne qu’il doit impérativement assumer l’entière responsabilité de la gouvernance sous tous ses aspects et améliorer les capacités institutionnelles, notamment au niveau infranational, pour pouvoir utiliser l’aide de façon plus efficace. L’Assemblée souligne à cet égard l’importance des engagements pris par la communauté internationale dans la « Déclaration de Tokyo: Partenariat pour l’autosuffisance en Afghanistan – de la transition à la transformation ».
S’agissant de la sécurité et de la transition, l’Assemblée se déclare de nouveau profondément préoccupée par les conditions de sécurité qui règnent en Afghanistan, en particulier les actes de violence et de terrorisme auxquels ne cessent de se livrer les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents et extrémistes, ainsi que des groupes armés illégaux et des criminels, notamment les trafiquants de drogues. Elle lance un nouvel appel en faveur de la pleine application des mesures et des procédures arrêtées par le Conseil de sécurité dans ses résolutions.
L’Assemblée souligne que le Gouvernement afghan et la communauté internationale doivent continuer de collaborer étroitement pour lutter contre ces actes et engage tous les États Membres à priver ces groupes de tout sanctuaire ou appui financier, matériel et politique quelle qu’en soit la forme. Elle se félicite à cet égard, de l’achèvement à la fin de 2014 du processus de transition et du fait que les Forces nationales de sécurité afghanes sont pleinement responsables de la sécurité.
Elle demande à la communauté internationale de fournir l’appui nécessaire pour renforcer la sécurité et de continuer d’aider à former, équiper et financer les Forces pour qu’elles puissent se charger d’assurer la sécurité du pays, avec comme objectif clair qu’en 2024 au plus tard, le Gouvernement afghan assurera intégralement la responsabilité financière de ses propres forces de sécurité. L’Assemblée souligne l’importance à cet égard de la Déclaration commune du Sommet de Chicago et note à cet égard la Déclaration du Sommet du pays de Galles concernant l’Afghanistan.
L’Assemblée se félicite également de la présence de la Force internationale d’assistance à la sécurité et de la coalition de l’opération Liberté immuable jusqu’à la fin de 2014 et de ce que le Gouvernement afghan se soit engagé à continuer de mettre en œuvre la Stratégie pour la Police nationale afghane et le Plan correspondant, ainsi que le plan décennal qui prévoit notamment la mise en place d’une police de proximité.
Pour ce qui est de la paix, de la réconciliation et de la réintégration, l’Assemblée constate l’augmentation du nombre de personnes qui ont rejoint le Programme afghan pour la paix et la réintégration.
L’Assemblée fait ensuite des recommandations sur la gouvernance et l’état de droit, avant de s’attarder sur la démocratie pour se féliciter du bon déroulement de l’élection présidentielle et de l’entrée en fonctions, le 29 septembre 2014, du nouveau Président afghan, qui a marqué la première transition démocratique du pouvoir dans l’histoire du pays. Elle se félicite également de l’accord conclu au sujet de l’établissement d’un gouvernement d’unité nationale.
L’Assemblée poursuit sur les questions liées à l’administration publique, aux droits de l’homme et au développement économique et social, en se disant consciente des défis que l’Afghanistan devra relever. Elle se félicite que la communauté internationale se soit engagée, à la Conférence de Tokyo, à verser généreusement plus de 16 milliards de dollars d’ici à 2015 et à maintenir son appui, au même niveau que durant la décennie écoulée, ou à un niveau proche, jusqu’en 2017. Elle salue la détermination avec laquelle le Gouvernement afghan continue de s’acquitter des engagements qu’il a pris au titre du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.
L’Assemblée passe ensuite à la coopération régionale pour, s’agissant de la lutte contre les stupéfiants, souligner que le succès exige des programmes conçus pour développer de nouveaux moyens de subsistance dans le secteur de production structuré, et dans d’autres secteurs.
L’Assemblée constate avec une vive préoccupation qu’il existe des liens étroits entre le trafic de drogues et les activités terroristes des Taliban et d’Al-Qaida, ainsi que d’autres groupes violents et extrémistes et groupes criminels, ce qui fait peser une lourde menace sur la sécurité, l’état de droit et le développement en Afghanistan.
Elle demande instamment au Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, d’intégrer la lutte antidrogue dans tous les programmes nationaux et d’en faire un élément fondamental de sa démarche globale. La résolution se termine par des dispositions sur la coordination.
Déclarations
M. HEIKO THOMS (Allemagne) qui a présenté le projet de résolution, s’est félicité de l’entrée en fonctions du nouveau Président afghan. Le peuple afghan a bravé les menaces des Taliban qui voulaient faire dérailler le processus électoral, a-t-il affirmé. Il a ensuite appelé les composantes du Gouvernement d’unité nationale à tirer dans le même sens pour assurer l’avenir du pays et faire face aux nombreux défis qui subsistent tels que la situation sécuritaire volatile et l’économie en berne. « Les membres du Gouvernement doivent continuer à mettre de côté les ambitions personnelles. »
Le représentant s’est ensuite félicité de l’achèvement de la transition, avec le retrait à la fin de l’année de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), avant d’appeler la communauté internationale à appuyer les forces afghanes au-delà de cette date. Il a indiqué que l’OTAN poursuivrait son engagement en Afghanistan au-delà de 2014 avec l’envoi d’une mission de formation. Les pays de l’OTAN et leurs partenaires contribueront également au financement des forces afghanes. « Lors de la prochaine Conférence de Londres, la communauté internationale se penchera sur les besoins à long terme du pays dans le cadre de la Décennie de la transformation », a-t-il dit.
Insistant sur les progrès « remarquables » enregistrés en Afghanistan notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, le délégué a appelé à leur consolidation, avant de souligner l’importance d’une participation renforcée des femmes dans la vie publique. En conclusion, il s’est dit convaincu que le nouveau Gouvernement d’unité nationale était prêt à relever les défis nombreux qui subsistent en Afghanistan.
M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé que le Gouvernement afghan assumera la pleine responsabilité de la sécurité d’ici à la fin de l’année et que le pays s’avancera alors vers un statut d’État souverain à part entière. Le partenariat stratégique avec l’OTAN se poursuivra à long terme grâce à une mission d’appui et dans le cadre de l’Accord de coopération avec les États-Unis.
M. Tanin a affirmé que l’instauration d’un Gouvernement d’unité nationale avait créé une atmosphère d’ouverture politique qui permettra à tous les Afghans de contribuer au développement socioéconomique du pays. Il a passé en revue les grandes lignes du programme de réforme lancé par le nouveau Président, M. Ashraf Ghani, lequel porte notamment sur la lutte contre la corruption. Il a notamment fait savoir que dès sa prise de fonctions, le Président Ghani a ordonné à la Cour suprême de relancer l’enquête sur un acte de corruption impliquant la Banque de Kaboul. Les dirigeants de la Banque ont depuis été condamnés à 15 ans de prison. D’autres personnes feront l’objet de poursuites pour leur implication dans le détournement de ces 900 millions de dollars, a-t-il aussi affirmé.
Le programme de réforme porte également sur le renforcement de la redevabilité démocratique, la gouvernance et le respect de l’état de droit. M. Tanin a précisé que les institutions et les processus électoraux seront réformés, de même que les institutions judiciaires et de maintien de l’ordre. En matière de croissance économique et de développement social, le Gouvernement entend renforcer sa coopération avec le secteur privé ainsi que la lutte contre les stupéfiants par la mise en œuvre du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.
M. Tanin a parlé de la menace du terrorisme et de la violence extrémiste sur les civils, l’économie et la société. Le nouveau Gouvernement d’unité nationale œuvrera sans relâche pour renforcer les capacités des Forces de défense et de sécurité nationales. Les autorités œuvrent également pour établir un cadre politique inclusif, en faisant une nouvelle ouverture à l’opposition armée.
Le représentant a également mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale pour assurer la paix, la sécurité et la prospérité de son pays. Il a indiqué que la semaine dernière, le Président Ghani avait effectué une « visite historique » au Pakistan au cours de laquelle des accords ont été conclus pour améliorer les relations bilatérales, notamment en ce qui concerne l’économie, le commerce et l’investissement. Au mois d’octobre, le Président afghan a effectué une autre visite historique en Chine au cours de laquelle des mesures « audacieuses » ont été prises pour renforcer la coopération en matière de développement économique et de stabilisation. L’Afghanistan, a indiqué M. Tanin, a un potentiel énorme pour le développement et la prospérité de la région pour autant que l’on parvienne à faire éclore sa faculté à servir de plateforme pour la connectivité et le commerce à travers l’Asie.
M. IOANNIS VRAILAS, Chef de la délégation de l’Union européenne, a réitéré le ferme soutien de l’Union européenne au rôle important que continuent de jouer la MANUA et toutes les agences de l’ONU pour aider le peuple afghan et coordonner l’assistance de la communauté internationale. Il a souligné qu’avec la fin de la FIAS et le retrait des troupes internationales de combat, le rôle de l’ONU allait devenir encore plus important pour aider les autorités afghanes à sauvegarder les acquis et faire la base de nouveaux progrès.
Il a souligné que la prochaine Conférence de Londres coprésidée par le Gouvernement afghan sera l’occasion pour ce dernier d’exposer un programme de réforme sérieux et ambitieux et de débuter un processus devant déboucher sur un cadre rénové de responsabilité mutuelle, qui sera finalisé à la réunion des hauts responsables prévue l’an prochain.
La Conférence de Londres sera aussi l’occasion pour la communauté internationale de confirmer son engagement en faveur de l’Afghanistan, en particulier ses engagements financiers jusqu’en 2017, et d’évaluer les progrès réalisés depuis le Cadre de responsabilité mutuelle fixé à Tokyo en juillet 2012.
Pour ce qui est des financements, M. Vrailas a souligné que l’augmentation des recettes gouvernementales est tout aussi essentielle que l’assistance internationale. Pour sa part l’Union européenne vient de signer un accord pour fournir jusqu’à 1,4 milliard d’euros dans les sept ans à venir, afin de renforcer les institutions afghanes.
Mais de son côté le Gouvernement afghan doit entreprendre des réformes essentielles, à commencer par la lutte contre la corruption. « Il est nécessaire d’agir urgemment pour mettre en place les mesures nécessaires, améliorer les perspectives de croissance économique et attirer les investissements. C’est la seule façon pour l’Afghanistan de créer des emplois et augmenter les recettes qui lui sont nécessaires pour être d’aplomb », a déclaré le délégué européen, en demandant également que le Gouvernement afghan s’attaque à l’économie illicite des stupéfiants.
M. Vrailas a souligné la nécessité de réformer le système judiciaire et s’est félicité de la nomination d’un nouveau ministre de la justice et d’un nouveau président de la Cour suprême, ainsi que de la réouverture de l’enquête sur la corruption qui a conduit à l’écroulement de la Banque de Kaboul.
Tout en soulignant que l’Union européenne soutient entièrement le processus de réconciliation nationale, le représentant a noté qu’il fallait empêcher que les Taliban reviennent à leurs anciennes pratiques inacceptables. « Il faut avoir un processus démocratique qui promeuve pleinement et respecte les droits de l’homme et l’état de droit, y compris le droit de la femme et des filles à l’éducation et une pleine participation à la société afghane », a-t-il dit. Pour sa part, l’Union européenne poursuivra EUPOL, sa Mission de police en Afghanistan.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie), au nom de l’Organisation du Traité de sécurité effective a indiqué que l’Afghanistan avait franchi une étape décisive avec l’entrée en fonctions du nouveau Président. Il a espéré que les dirigeants œuvreront ensemble à régler les nombreuses difficultés du pays. Il a exprimé sa vive préoccupation face aux informations selon lesquelles des contacts entre l’État islamique d’Iraq et du Levant (EILL) et l’opposition armée afghane auraient été noués. « Notre Organisation a l’intention de lutter contre le fondamentalisme et l’instabilité en Asie centrale », a-t-il dit.
M. Churkin a indiqué que des groupes affiliés à Al-Qaida étaient actifs dans cette partie du monde. La question de la réconciliation afghane est cruciale, a-t-il dit, soulignant le rôle de premier plan que devra y jouer le Gouvernement d’unité nationale. Il s’est dit préoccupé par l’intensification du trafic de stupéfiants et a appelé au redoublement d’efforts pour lutter contre ce fléau. La lutte contre le trafic de stupéfiants est un élément central de la stabilisation du pays, a-t-il insisté, avant de souligner l’importance qu’il y a à renforcer la coopération régionale dans le cadre des mécanismes existants.
M. MASOOD KHAN (Pakistan) a indiqué que les rapports entre son pays et le nouveau Gouvernement afghan avaient commencé sur un bon pied, évoquant notamment les dernières visites mutuelles effectuées par les dirigeants des deux pays. Le Pakistan, a-t-il affirmé, est déterminé à renforcer le commerce et les infrastructures de communication avec l’Afghanistan. Il se félicite donc des initiatives transrégionales telles que le projet de transmission d’électricité CASA 1000 et la construction d’un gazoduc qui reliera prochainement le Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde.
Le représentant a souligné la nécessité d’assurer une transition sécuritaire ordonnée en Afghanistan. Les erreurs du passé ne doivent pas se reproduire, a-t-il averti, précisant que les institutions de sécurité afghanes auront besoin d’aide pendant encore plusieurs années. Les groupes criminels ne doivent pas plonger l’Afghanistan dans des conflits encore plus intenses, a-t-il aussi averti, pour ensuite réclamer l’instauration d’un processus de consultation piloté par les Afghans eux-mêmes.
Le représentant a souligné que les acteurs non étatiques ne devraient pas avoir la possibilité de dicter la nature des relations entre l’Afghanistan et le Pakistan. Il a parlé de l’opération Zarb-e-Azb lancée par le Pakistan pour combattre les terroristes et démanteler leurs réseaux, indiquant qu’une action similaire de l’autre côté de la frontière permettrait d’annihiler « l’idéologie toxique du terrorisme ». À ce titre, il a salué les mesures prises par le Gouvernement afghan pour lancer les opérations contre les problèmes sécuritaires.
Le délégué pakistanais a appelé à la concrétisation des engagements pris dans le cadre du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo. Il a aussi appelé les nouvelles autorités afghanes et la communauté internationale à renouveler leur volonté politique de combattre le commerce de stupéfiants et de renforcer l’économie licite du pays. Il s’est dit encouragé par la volonté manifestée par le Président Ghani d’accorder la priorité à la situation des réfugiés.
Le Pakistan, a rappelé son représentant, accueille plus de trois millions de réfugiés afghans et malgré le fardeau que cela représente pour les ressources du pays, le Gouvernement a prolongé jusqu’à 2015 la durée de leur séjour sur le sol pakistanais. Le représentant a appelé le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à renforcer son assistance et les donateurs à consacrer au rapatriement des réfugiés une partie des fonds destinés à la reconstruction de l’Afghanistan. Le Gouvernement afghan devra, quant à lui, accorder une attention spéciale à la question des logements et des moyens de subsistance afin de pouvoir absorber les rapatriés.
M. JAMAL JAMA AHMED ABDULLA AL MUSHARAKH (Émirats arabes unis) a invité la communauté internationale à apporter un appui constant à l’Afghanistan et souhaité que des mesures concrètes soient prises à la prochaine Conférence de Londres. Il a souligné l’importance qu’il y a à ce que le processus politique en cours dans le pays soit conduit par les Afghans eux-mêmes, avant d’espérer que les efforts de réconciliation nationale portent leurs fruits. Insistant sur les défis économiques du pays, le délégué a mentionné l’industrie du tapis comme l’un des secteurs porteurs du pays. Sur la lutte contre le terrorisme, il a longuement détaillé les efforts de son pays contre l’extrémisme religieux, grâce, entre autres, à la formation des imams. « Nous avons formé plus de 11 000 imams », a-t-il précisé.
M. WANG MIN (Chine) a appelé la communauté internationale à aider l’Afghanistan à affronter les défis auxquels il doit faire face, tout en insistant sur la nécessité de respecter le droit du peuple afghan de s’exprimer en toute indépendance. Après avoir parlé de la rencontre récente entre les Présidents chinois et afghan, le représentant a appelé à un processus de réconciliation inclusif en Afghanistan. Il s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire et a appelé la communauté internationale à aider le Gouvernement afghan à y faire face. La pauvreté fait le lit de l’extrémisme d’où l’importance d’appuyer le développement de l’Afghanistan, a-t-il commenté. Il a assuré que la Chine renforcera sa coopération dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture, de l’éducation et de la formation, entre autres. Il s’est félicité de la création de la Ceinture économique de la Route de la soie.
M. ASOKE K. MUKERJI (Inde) a indiqué que la formation du nouveau Gouvernement d’unité nationale emmené par le Président Ghani attestait de la farouche détermination du peuple afghan à vaincre le terrorisme et l’extrémisme. Il a relevé que des groupes terroristes continuaient d’opérer dans le pays en dépit de l’immense pression militaire à laquelle ils sont soumis. Cela montre qu’ils bénéficient d’un appui en dehors du pays et qu’ils ont accès aux ressources des réseaux criminels terroristes transnationaux, a-t-il dit. « Le fléau du terrorisme ne sera vaincu que lorsque cet appui aura cessé et que les liens avec ces réseaux brisés. » La réconciliation avec les membres de l’ancien régime taliban est une partie intégrante des efforts de réconciliation déployés par le Gouvernement afghan.
« Un secteur privé florissant est la clef du succès de la transition économique du pays », a déclaré M. Mukerji. Il a noté à ce titre que plus que la situation sécuritaire, le secteur privé afghan continuait de pâtir d’un accès encore insuffisant aux économies dynamiques d’Asie. Il a invité la communauté internationale à redoubler d’efforts pour renforcer l’intégration économique régionale.
Mme PHILIPA KING (Australie) a salué les millions d’Afghans qui démontrent leur engagement en faveur d’un futur démocratique et ceux qui ont bravé la menace et la violence en allant exercer leur droit de vote lors des dernières élections. C’est dans ce contexte que l’Australie, pour qui la sécurité reste une priorité, contribuera à hauteur de 100 millions de dollars par an et dans la période 2015-2017, à la Mission d’appui de l’OTAN, qui intervient dans la formation des Forces nationales de sécurité afghane, a indiqué la représentante.
Alors que l’Afghanistan progresse vers la résilience, la croissance économique doit être une priorité gouvernementale. Celle-ci doit combattre les inégalités, autonomiser les femmes et s’assurer de leur participation à l’économie du pays. Il est également important que des mesures facilitant le commerce et l’investissement ainsi que des mécanismes de régulation soient adoptés, a poursuivi la représentante, se félicitant en parallèle des premières mesures de réformes prises par le Gouvernement.
L’Australie se félicite en outre de la mise sur pied du Conseil consultatif des femmes, qui est une étape dans un processus qui doit se poursuivre, a dit la représentante. L’Afghanistan doit s’assurer de la pleine mise en œuvre de la loi sur l’élimination de toutes les formes de violence faite aux femmes et finaliser celle du Plan national d’action sur les femmes, la paix et la sécurité, afin de garantir leur participation au processus de réconciliation en cours, a encore plaidé Mme King, assurant par ailleurs du plein soutien de son pays. L’Australie reste prête à travailler de manière responsable, transparente et redditionnelle avec le Gouvernement afghan, a-t-elle conclu.
M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a dit s’attendre à ce que la MANUA continue de jouer un rôle central pour soutenir le processus politique et le développement socioéconomique en Afghanistan. Avec la prise de fonctions en septembre du nouveau Président afghan et de son Vice-Président, l’Afghanistan entame « la Décennie de la transformation » qui doit aller de pair avec des finances saines et une économie durable, a fait remarquer le représentant. Le Japon a identifié trois défis majeurs en Afghanistan: la poursuite du processus politique; l’amélioration de l’ordre public et de la sécurité et les efforts vers le développement.
S’agissant du processus politique, le représentant a salué la première transition démocratique du pouvoir mais a regretté les retards enregistrés lors du processus électoral et le fait que, 50 jours après l’inauguration du nouveau Président, il reste toujours des postes importants à pourvoir au sein du Gouvernement. Il a exhorté le nouveau leadership à former un cabinet inclusif le plus rapidement possible; à honorer les engagements pris en termes de lutte contre la corruption et les stupéfiants et à faire avancer les réformes politiques. Le représentant a dit attendre des progrès dans le processus de réconciliation politique avec les Taliban, sans oublier les futures élections de la Wolasi Jirga (Chambre basse).
Avec la fin de la mission de la FIAS à la fin de l’année, il s’est félicité de la signature de l’Accord bilatéral de sécurité (BSA) avec les États-Unis et de la Convention sur le statut des forces avec l’OTAN. En vue d’éviter au pays de redevenir un terreau pour le terrorisme, il est impératif, selon lui, que la communauté internationale reste engagée. C’est dans cet esprit que le Japon a contribué à hauteur de 1 milliard de dollars au Fonds d’affectation spéciale du PNUD pour l’ordre public en Afghanistan, a expliqué le représentant.
Il est également revenu sur le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo pour espérer que la Conférence de Londres du mois prochain, qui est le suivi de Tokyo, verra le renouvellement des engagements du Gouvernement afghan en faveur de la bonne gouvernance et du développement. En tant que deuxième plus grand donateur de l’Afghanistan, le Japon a contribué à hauteur de 5,4 milliards de dollars depuis 2001 et a d’ores et déjà déboursé 2 milliards de dollars sur les 3 milliards promis lors de la Conférence de Tokyo en 2012. Cet engagement se base sur une responsabilité mutuelle, a insisté le représentant.
M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a déclaré qu’en 2014, l’Afghanistan achèvera sa phase de transition et entamera une décennie de transformation décisive. À la fin de ce processus, le pays aura ses propres mécanismes solides et efficaces pour assurer la sécurité intérieure et sa prospérité économique. Les Afghans peuvent compter sur la communauté internationale pour les accompagner dans cette nouvelle phase durant laquelle les appuis se concentreront sur la consolidation des progrès réalisés dans divers domaines. Le représentant a, en outre, dénoncé la souffrance causée par les attaques terroristes contre la société civile ainsi que le mépris des instruments internationaux et des résolutions du Conseil de sécurité. Il n’a pas oublié le « grave problème de gouvernance ».
Le représentant a rappelé que le cœur de la Décennie de transformation est le partenariat de la communauté internationale avec l’Afghanistan qui sera déployé sur la base des engagements déclarés au Sommet du Pays de Galles et les Conférences de Bonn et de Tokyo. Ces engagements seront confirmés à la prochaine Conférence de Londres du 3 au 4 décembre. La sauvegarde des acquis et la réalisation d’autres progrès exigeront du Gouvernement afghan qu’il honore ses engagements dans les domaines de la gouvernance et du développement. Le représentant a encouragé les efforts de réconciliation et de coopération régionale. Il a salué les progrès faits dans le Processus d’Istanbul « Cœur de l’Asie ».
M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a affirmé que le nouveau Gouvernement afghan doit refléter la volonté du peuple afghan et jouir de l’appui de la communauté internationale. Il a insisté sur la nécessité de renforcer l’appui aux Forces nationales de sécurité afghanes au-delà de 2014, avec le consentement du Gouvernement afghan. Le représentant a expliqué que plus de deux millions de réfugiés afghans se trouvent actuellement en Iran. Il a précisé que 320 000 écoliers et plus de 7 000 étudiants afghans ont été inscrits, cette année, dans les écoles et universités du pays.
Le représentant de l’Iran s’est par ailleurs inquiété de ce que la culture du pavot ait pratiquement doublé depuis 2012, prévenant de la menace qu’elle fait peser sur l’ensemble de la région. Une conférence régionale aura lieu au début de l’année prochaine pour examiner les moyens d’enrayer ce trafic. Le représentant a salué les initiatives relatives à la sécurité frontalière et au rapatriement des réfugiés. Il a déploré la réduction des ressources allouées à la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan.
M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) a salué la première transition démocratique du pouvoir dans l’histoire du pays et la mobilisation massive des électeurs afghans malgré les menaces des Taliban. Les tâches du nouveau Gouvernement d’unité nationale sont immenses, a-t-il dit, indiquant qu’il aura besoin pour les accomplir de l’appui constant de la communauté internationale. Louant le courage des forces afghanes, il a indiqué que les pays membres de l’OTAN et leurs partenaires se consacreront l’année prochaine à former les forces afghanes « avec l’objectif de les rendre autonomes et capables de protéger le peuple afghan ».
Au même titre que les efforts sécuritaires, les efforts de développement sont cruciaux pour la stabilité de long terme du pays, a-t-il affirmé. À ce titre, il a insisté sur l’importance d’une plus grande intégration régionale de l’économie afghane. « L’ONU continuera de jouer un rôle de premier plan en Afghanistan », a-t-il affirmé, ajoutant que les États-Unis appuieraient les efforts de l’Organisation. Le délégué a insisté sur les progrès tangibles enregistrés en Afghanistan au cours de la dernière décennie. « Les filles représentent un tiers des enfants scolarisés en Afghanistan aujourd’hui ». Il s’est dit convaincu de la capacité du peuple afghan à façonner un avenir meilleur.
Mme PAIK JI-AH (République de Corée) a salué l’ouverture d’une ère de paix et de prospérité en Afghanistan. Elle a toutefois noté que les autorités afghanes font face à de nombreux défis, notamment dans le domaine sécuritaire à l’approche du départ des Forces internationales. Elle s’est félicitée, à ce titre, des accords conclus avec l’OTAN et les États-Unis. La représentante a aussi appelé le gouvernement afghan à assurer la mise en œuvre complète de la loi sur la lutte contre la violence faite aux femmes ainsi que celle contre le blanchiment d’argent. Elle a parlé, à son tour, de l’importance de la coopération régionale. Elle a rappelé que son Gouvernement avait dépêché, en Afghanistan, une équipe de reconstruction qui a lancé de nombreuses initiatives jusqu’à son retrait prévu en juin 2014. Les autorités de la République de Corée se sont par ailleurs engagées à verser 500 millions de dollars pour appuyer la reconstruction du pays.
Mme NIDA JAKUBONĖ (Lituanie) a salué les progrès réels accomplis en Afghanistan, en jugeant toutefois urgent de mettre en place un Gouvernement d’unité nationale opérationnel qui soit à même de faire les réformes qui s’imposent, en sachant que la production illégale d’opium représente un obstacle à la sécurité et au développement du pays et de la région. La représentante a exhorté l’Afghanistan et la communauté internationale à redoubler d’efforts pour trouver des moyens de subsistance alternative et combattre le crime organisé. Pour la Lituanie, la coopération régionale est essentielle à la stabilisation et au développement du pays et de la région, et, par conséquent, il faut appuyer le Processus d’Istanbul et la Conférence sur la coopération économique. Mon pays, a assuré la représentante, continuera à apporter son soutien aux Forces nationales de sécurité afghanes après la fin de la FIAS. La Lituanie encourage le nouveau Gouvernement afghan à ratifier l’Accord bilatéral de sécurité (BSA) avec les États-Unis et la Convention sur le statut des forces avec l’OTAN. Elle saluerait en outre une résolution du Conseil de sécurité en ce sens.
La représentante a également parlé de la situation des femmes afghanes et a regretté que les violences dont elles sont encore souvent victimes soient encore trop rarement signalées, en particulier dans les zones rurales. Elle a encouragé le Gouvernement afghan à faire davantage d’efforts dans la mise en œuvre concrète des recommandations du Comité sur la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes et du Plan d’action national pour les femmes, la paix et la sécurité. La représentante a réaffirmé l’importance de l’engagement de la communauté internationale aux côtés de l’Afghanistan qui entame la Décennie de Transformation.
M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizstan) a rappelé que son Président s’était dit prêt, dans son message de félicitations au Président afghan, à renforcer les relations fraternelles entre les deux pays et leur coopération dans les domaines d’intérêt commun. Il a rappelé que l’ambassade kirghize à Kaboul avait officiellement ouvert en février et faisait une promotion active des relations bilatérales.
Mais, a-t-il ajouté, « nous sommes toujours très inquiets de la situation sécuritaire qui reste instable ». Le Kirghizstan condamne la poursuite des attaques contre des civils innocents, particulièrement les femmes et les enfants, et considère que le transfert des responsabilités en matière de sécurité doit être progressif et ordonné.
Le Kirghizstan soutient un processus de paix et de réconciliation inclusif, devant être mené et mis en œuvre par les Afghans eux-mêmes. « Un processus de paix complet devrait être ouvert à toutes les parties intéressées qui sont prêtes à rejeter la violence, rompre les liens avec le terrorisme international et respecter la Constitution », a-t-il dit. Le représentant a évoqué la culture et le trafic d’opium, menace grave pour la sécurité nationale de l’Afghanistan et de l’Eurasie, et a appelé les partenaires régionaux ainsi que les structures de l’ONU à renforcer leurs efforts pour les contrer. Il a noté en particulier que le flux des drogues venues d’Afghanistan par la route dite du nord n’avait pas été interrompu. C’est d’autant plus grave que les revenus tirés de la production et de ce trafic sont une source majeure de financement pour les groupes terroristes et extrémistes, ce qui sape le système de sécurité du pays et de la région.
Le représentant a souligné la nécessité urgente de veiller à la reconstruction des infrastructures économiques de l’Afghanistan et à la réalisation des engagements pris en faveur du développement économique du pays lors de grandes conférences régionales et internationales. Il a jugé important d’intégrer l’Afghanistan dans les projets régionaux de coopération économique. Le Kirghizstan, a-t-il confié, est très intéressé par les projets d’exportation d’énergie dans le cadre du Projet de commerce et d’approvisionnement en hydroélectricité en Asie Centrale et en Asie du Sud CASA-1000, ainsi que par la construction de voies ferrées reliant l’Afghanistan aux pays voisins et l’établissement d’un consortium agricole tripartite Kirghizstan-Tadjikistan-Afghanistan.
En avril dernier, l’espoir a vu le jour en Afghanistan, a lancé M. AHMED SAREER (Maldives) évoquant les récentes élections présidentielles afghanes. Se fondant sur l’expérience de son propre pays en matière de démocratisation, il a souligné que le dur labeur ne s’arrête pas avec les élections, mais que la tâche la plus importante est de cultiver des normes et valeurs capables de renforcer la démocratisation. Il a salué l’adoption, au mois de juin, de deux lois contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il s’est félicité des progrès dans le Plan d’action de 2011 contre l’enrôlement des enfants. Il a insisté sur l’importance de l’intégration régionale et salué le rôle de l’Afghanistan pour promouvoir la coopération. La situation en Afghanistan ne pourra être résolue en vase clos, a-t-il souligné, d’où la nécessité pour la communauté internationale d’aider l’Afghanistan pendant cette période de transition.
M. IGOR VENCEL (Slovaquie) a déclaré que la dernière élection présidentielle afghane et la formation d’un gouvernement d’union nationale représentaient une transition politique sans précédent, qui coïncide avec la transition dans le domaine de la sécurité alors que les partenaires internationaux doivent terminer leur mission en décembre. « Le Conseil de sécurité et la MANUA, en coopération avec le Gouvernement afghan, doivent continuer à jouer un rôle important pour faciliter une transition politique pacifique en Afghanistan et assurer des approches cohérentes d’un développement durable équitable », a précisé M. Vencel.
Forte de son histoire, la Slovaquie sait que le processus de transition est tout sauf facile. « À cet égard nous nous réjouissons de travailler en étroite collaboration avec le nouveau Gouvernement afghan, avec lequel nous sommes prêts à partager notre expérience », a déclaré le représentant slovaque. Saluant l’adoption de la Stratégie nationale afghane de développement, il a appelé le Gouvernement à « continuer de réformer le secteur de la fonction publique afin d’établir l’état de droit et d’assurer une gouvernance responsable ».
Le représentant a salué l’accord de sécurité bilatéral entre les États-Unis et l’Afghanistan et la Convention sur le statut des forces entre l’OTAN et l’Afghanistan. Avec ses partenaires internationaux, la Slovaquie s’engage à continuer de participer au renforcement de la sécurité du pays et à suivre les questions liées au départ de la FIAS. La Slovaquie est également prête à participer, à compter de 2015, à la Mission de formation, de conseil et d’aide de l’OTAN aux forces de sécurité afghanes intitulée « Soutien résolu », a-t-il conclu.
M. MOHD ZAMRI MOHD KASSIM (Malaisie) s’est dit encouragé par la détermination des millions d’Afghans qui se sont rendus aux urnes pour l’élection présidentielle et a salué la formation d’un Gouvernement d’union le 29 septembre dernier, estimant qu’il pourrait apporter la stabilité et contribuer au progrès et au développement malgré tous les défis auxquels il est confronté. La Malaisie continue de suivre avec intérêt l’évolution de la sécurité en Afghanistan. Le retrait attendu de la FIAS à la fin de cette année signifie qu’il appartiendra entièrement aux Forces nationales de sécurité afghanes d’assurer la sécurité du pays et la protection de sa population. Il est toutefois essentiel que la communauté internationale continue de fournir aux Forces afghanes l’appui dont elles ont besoin pour faire face aux menaces, a déclaré M. Kassim.
Le représentant a rendu hommage au travail accompli par la MANUA, estimant qu’elle avait contribué à renforcer la souveraineté du pays, l’appropriation et le leadership des autorités afghanes. Son approche globale a permis de creuser les fondations d’un développement durable, tout en suscitant la confiance. M. Kassim a rappelé que la Malaisie avait déployé dans le pays un contingent médical de l’armée. En tant que nation musulmane modérée, la Malaisie souhaite continuer de contribuer au renforcement des capacités et des ressources humaines de l’Afghanistan, notamment dans les domaines de développement et de l’administration publique. La situation de l’Afghanistan offre aux États Membres une occasion de poursuivre leur appui à un pays dont la population a manifesté la volonté politique de vivre une nouvelle ère de gouvernance démocratique et inclusive. « Nous ne devons pas lui tourner le dos, mais au contraire lui tendre la main », a conclu le représentant.
M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie) a salué le succès du processus de transition politique en Afghanistan, se félicitant notamment du professionnalisme manifesté par les institutions afghanes et de la volonté des deux finalistes à la présidentielle de former un gouvernement d’unité nationale. Il a salué le fait que les Forces de sécurité afghanes assureront la sécurité de l’ensemble du pays à partir de la fin de l’année, tout en insistant sur la nécessité de continuer de les appuyer au motif que la stabilité de l’Afghanistan et de la région dépend de l’amélioration de la situation sécuritaire du pays.
Le représentant a annoncé que l’Ambassadeur de la Turquie en Afghanistan a été nommé haut représentant civil de l’OTAN dans le pays. La Turquie jouera également un rôle notable au sein de la mission qui verra le jour après le retrait de la FIAS et sera notamment responsable de l’aéroport international de Kaboul. Le délégué a aussi insisté sur l’importance de la coopération régionale, se félicitant notamment du nouvel élan qui a vu le jour grâce au Processus d’Istanbul sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan.
Mme INESE FREIMANE-DEKSNE (Lettonie) a déclaré qu’un engagement international continu en faveur de l’Afghanistan est important pour la stabilité et la transformation du pays. La Lettonie reste engagée dans un partenariat durable avec l’Afghanistan et salue la signature de l’accord bilatéral de sécurité entre le Gouvernement afghan et les États-Unis et l’accord sur le statut des Forces avec l’OTAN. La Lettonie s’est aussi engagée à apporter une aide financière aux Forces nationales de sécurité afghanes sur une base annuelle, entre 2015 et 2017. Elle continuera sa participation à la Mission de police de l’Union européenne en Afghanistan.
L’engagement international et l’appui à l’Afghanistan doivent aller main dans la main avec la coopération régionale, la stabilité et le développement économique. L’Afghanistan se trouve à la croisée des chemins entre le Moyen-Orient, l’Asie centrale et l’Asie du Sud, chacune ayant sa propre dynamique. Un terrain d’entente pourrait être trouvé et un espace créé là où les différences sont laissées de côté et un engagement constructif émerge. La Lettonie appuie le processus « Cœur de l’Asie » comme une importante occasion d’établir un tel espace d’engagement constructif et cohérent entre pays voisins.
La Lettonie présidera, l’année prochaine, la première partie de la Présidence du Conseil de l’Union européenne. Le raffermissement des relations entre l’Union et l’Asie centrale sera une des priorités, a assuré la représentante. Le Gouvernement letton cherche de nouvelles voies pour son aide au développement en Afghanistan et en Asie centrale. Elle dispense déjà une formation aux experts des chemins de fers et de l’aviation civile afghans. Nos plans à long terme comprennent des bourses d’études dans les domaines de la douane, des chemins de fer et du contrôle des frontières, a précisé la représentante.