En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session
51e séance plénière – matin
AG/11585

L’Assemblée adopte « la Voie à suivre de Samoa » reconnaissant les vulnérabilités uniques et particulières qui compliquent le développement durable des petits États insulaires

Le Ministre de la technologie de l’information et de la communication de Samoa a assisté aujourd’hui à l’adoption, par l’Assemblée générale, de « la Voie à suivre de Samoa », à savoir les conclusions de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui s’est déroulée, à Apia, dans son pays, du 1er au 4 septembre 2014, sur le thème : « Le développement durable des petits États insulaires en développement grâce à des partenariats authentiques et durables ». 

L’adoption de « cet accord intergouvernemental finement équilibré et frappé du sceau de l’ensemble des États Membres » est un moment rêvé et un succès pour les petits États insulaires en développement (PEID) qui ne cessent d’attirer l’attention du monde sur leurs besoins en termes de développement durable, en tant que groupe ayant des circonstances spéciales et des vulnérabilités inhérentes, échappant à leur volonté et à leur contrôle, a dit M. Tuisugaletaua Sofara Aveau. 

Dans « la Voie à suivre de Samoa » qui vient après le Programme d’action de la Barbade de 1994 et la Stratégie de Maurice de 2004, les chefs d’État et de gouvernement déclarent en effet : « Nous réaffirmons que les petits États insulaires en développement demeurent un cas particulier en matière de développement durable compte tenu de leurs vulnérabilités uniques et particulières et continuent à faire face à des contraintes pour assurer leur développement durable dans ses trois dimensions.  Nous soulignons qu’en l’absence de coopération internationale leurs chances de succès resteront limitées ».

Les chefs d’État et de gouvernement conviennent de promouvoir « des partenariats authentiques et durables » pour contrer les problèmes liés à l’élévation du niveau de la mer et autres impacts négatifs des changements climatiques, principale menace à la survie et à la viabilité des PEID. 

Ils demandent au Secrétaire général de présenter des recommandations pour un cadre de partenariat permettant de suivre et d’assurer la pleine exécution des engagements pris dans les domaines du financement, du commerce, du renforcement des capacités, de la technologie, des données et des statistiques, et de l’appui institutionnel.

Ils demandent aussi au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DAES) de tenir un registre des partenariats et de convoquer régulièrement le Groupe consultatif interinstitutions pour qu’il fasse un rapport sur la pleine exécution du Programme d’action de la Barbade, de la Stratégie de Maurice et de « la Voie à suivre de Samoa ».

Le Secrétariat de l’ONU ayant annoncé que cette dernière disposition nécessiterait un budget de 470 100 dollars pour 2016-2017, la représentante des États-Unis a estimé que chiffrer les incidences budgétaires de la résolution, à ce stade, était aller au-delà du nécessaire.  Cette résolution ne saurait engager financièrement mon pays, a prévenu le représentant du Japon.  Elle n’engage « nullement » mon pays, a ajouté son homologue du Canada. 

Personne pendant les négociations n’a parlé de ressources supplémentaires ni pour que le Département des affaires économiques et sociales continue à entretenir une plateforme de partenariat ni pour que le Groupe consultatif interagences continue à se réunir.  Il faudrait veiller à une plus grande transparence, a tranché le représentant de l’Union européenne.

Nous suivrons très attentivement la manière dont les engagements que la communauté internationale a fait aux PEID seront traduits dans les actes, a prévenu le Ministre de la technologie de l’information et de la communication de Samoa.  Il a voulu que les objectifs de développement durable et le programme de développement pour l’après-2015 tiennent compte des groupes comme les PEID pour faire en sorte que les indicateurs qui seront développés soient aussi applicables à leur situation. 

De même, il a réclamé que la Conférence internationale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe, prévue l’année prochaine au Japon et les Conférences de Lima et de Paris sur les changements climatiques utilisent « la Voie à suivre de Samoa » comme une source d’inspiration.

L’Assemblée générale se réunira lundi 17 novembre à partir de 10 heures pour examiner le rapport du Conseil des droits de l’homme.

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES : PROJET DE RÉSOLUTION (A/69/L.6)

Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire: Rapport du Secrétaire général (A/69/201)

Adoption de la résolution sur « Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) (A/69/L.6)

Par ce texte, l’Assemblée générale adopte les conclusions de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui s’est déroulée, à Apia au Samoa, du 1er au 4 septembre 2014, sur le thème :« Le développement durable des petits États insulaires en développement grâce à des partenariats authentiques et durables ». 

« Nous, les chefs d’État et de gouvernement et représentants de haut niveau réaffirmons notre engagement en faveur du développement durable des petits États insulaires en développement.  Un tel objectif suppose qu’une vaste coalition de personnes, de gouvernements, de membres de la société civile ainsi que le secteur privé travaillent ensemble à la construction de l’avenir que nous souhaitons aux générations présentes et futures. » 

Les chefs d’État et de gouvernement poursuivent par ces termes: « Nous réaffirmons que les petits États insulaires en développement demeurent un cas particulier en matière de développement durable compte tenu de leurs vulnérabilités uniques et particulières et continuent à faire face à des contraintes pour assurer leur développement durable dans ses trois dimensions.  Nous soulignons qu’en l’absence de coopération internationale leurs chances de succès resteront limitées ».

Les chefs d’État et de gouvernement conviennent donc d’accélérer, grâce à « des partenariats authentiques et durables », l’effort fait à l’échelle mondiale pour le développement durable de ces États.  Ils reconnaissent que l’élévation du niveau de la mer et d’autres impacts négatifs des changements climatiques continuent à présenter un risque important et constituent pour beaucoup la principale menace à la survie et la viabilité de ces États.  Les effets négatifs des changements climatiques, qui viennent s’ajouter aux défis de ces États, constituent un fardeau supplémentaire pour leurs budgets nationaux et leurs efforts de développement durable. 

Les ressources financières disponibles à ce jour ne sont pas suffisantes pour faciliter la mise en œuvre de projets d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ces changements et les procédures d’application complexes empêchent certains petits États insulaires en développement d’accéder aux fonds disponibles à l’échelon international.

Les chefs d’État et de gouvernement se félicitent donc de la récente décision du Conseil du Fonds vert pour le climat de se fixer pour but d’allouer aux pays particulièrement vulnérables un plancher de 50% de l’allocation d’adaptation.  Ils notent cependant « avec une vive préoccupation » l’écart important entre l’effet combiné des engagements pris par les parties en matière de réduction des émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2020 et les tendances cumulées des émissions qui permettraient de limiter la hausse de la température mondiale moyenne à 2°C ou à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.

Ils disent attendre avec intérêt la pleine mise en œuvre opérationnelle et la capitalisation initiale du Fonds de Copenhague pour le climat et réaffirment la décision prise par la Conférence des Parties à la Convention-cadre d’adopter, à sa vingt et unième session, qui se tiendra en décembre 2015 à Paris, un protocole, un autre instrument juridique ou un texte convenu d’un commun accord ayant valeur juridique au titre de la Convention, applicable à toutes les parties, qui prendra effet et sera mis en œuvre à compter de 2020.

Les chefs d’État et de gouvernement promettent de collaborer à la mise en œuvre et à la concrétisation du Mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices liés aux incidences des changements climatiques par des approches globales.  Ils se félicitent de l’existence du Réseau insulaire mondial pour les énergies renouvelables de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables qui aide les petits États insulaires en développement par la mise en commun de connaissances et des échanges de pratiques optimales.

Ils reconnaissent que la poursuite du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice, ainsi que la mise en œuvre du « scénario de Samoa » nécessiterait un examen approprié au titre du programme de développement pour l’après-2015.

Les chefs d’État et de gouvernement énumèrent ensuite plusieurs mesures relatives à la croissance économique soutenue et durable, inclusive et équitable, avec un travail décent pour tous; aux changements climatiques; aux énergies renouvelables; à la réduction des risques de catastrophe; aux mers et aux océans; à la sécurité alimentaire et à la nutrition; à l’eau et à l’assainissement; au transport durable; à la consommation et à la production durables; à la gestion des produits chimiques et des déchets; à la santé et aux maladies non transmissibles; à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes; au développement social; à la biodiversité; et aux espèces étrangères envahissantes.

Ils réaffirment que les petits États insulaires en développement sont des partenaires à part entière, que des partenariats efficaces, authentiques et durables reposent sur une collaboration mutuelle et sur l’adhésion, la confiance, l’alignement, l’harmonisation, le respect, l’orientation sur les résultats, la responsabilité et la transparence, et qu’une volonté politique est nécessaire pour prendre et mettre en œuvre des engagements à long terme et prévisibles. 

Tous les types de partenariat, indépendamment de leur taille et de leur valeur économique, devraient être utilisés, activés et renforcés pour assurer l’engagement réel de divers acteurs (autorités locales, société civile et ONG, fondations, secteur privé et institutions financières internationales) et devraient contribuer à réaliser l’idéal des petits États insulaires en développement, qui repose sur l’autosuffisance.

À cet égard, les chefs d’État et de gouvernement demandent au Secrétaire général de présenter des recommandations pour un cadre de partenariat permettant de suivre et d’assurer la pleine exécution des engagements pris dans le cadre de partenariats pour les petits États insulaires en développement.  Les domaines à suivre sont le financement, le commerce, le renforcement des capacités, la technologie, les données et les statistiques, et l’appui institutionnel aux petits États insulaires en développement.

Les chefs d’État et de gouvernement demandent au Département des affaires économiques et sociales de tenir un registre des partenariats axé sur les petits États insulaires en développement et de convoquer régulièrement le groupe consultatif interinstitutions pour qu’il fasse un rapport sur la pleine exécution du Programme d’action de la Barbade, de la Stratégie de Maurice et des Orientations de Samoa, de façon à garantir la responsabilisation à tous les niveaux.

Déclarations

Mme LARA ERAB DANIEL (Nauru), qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a déclaré que la Conférence de Samoa restera dans l’histoire des Nations Unies en tant que première conférence à avoir finalisé les négociations à New York avant le coup d’envoi, permettant aux discussions à Samoa de traiter en profondeur des partenariats.  Si elles sont réellement mises en œuvre, les Orientations de Samoa pourraient fixer le cap pour un changement dans la coopération au développement.

La question est maintenant de savoir comment effectivement mettre en œuvre cette feuille de route et tenir les engagements faits à ces États insulaires?  Comment faire pour ne pas laisser ces États à l’écart du programme de développement pour l’après-2015?  Par des « partenariats authentiques et durables », a répondu la représentante, en se félicitant des 300 partenariats annoncés à Samoa. 

Une bonne mise en œuvre des Orientations de Samoa exige aussi, a poursuivi la représentante, des moyens suffisants et prévisibles.  À cet égard, elle a jugé important d’inscrire les priorités de petits États insulaires en développement dans les résultats de la prochaine Conférence internationale sur le financement du développement qui sera l’une des contributions les plus importantes au programme de développement pour l’après-2015. 

Il faut aussi, a poursuivi la représentante, évaluer les progrès et pour ce faire, mettre en place un système de surveillance international fort pour renforcer la redevabilité à tous les niveaux.  Il faut enfin, a-t-elle conclu, intégrer les Orientations de Samoa dans le programme de développement pour l’après-2015.  Ne pas y intégrer les questions des changements climatiques et de la dégradation des océans, qui sont les plus grands obstacles au développement des petits États insulaires en développement, équivaudrait à abandonner beaucoup de pays sur la route. 

Au nom des 12 petits États insulaires en développement du Pacifique présents aux Nations Unies, M. MAHE’ULI’ SANDHURST TUPOUNIUA (Tonga) a souligné que les Orientations de Samoa reconnaissaient la vulnérabilité de ces États et les défis auxquels ils sont confrontés à cause des catastrophes naturelles et des changements climatiques.  Avec une capacité agricole limitée, une petite base de ressources naturelles et des défis uniques en matière d’infrastructures, auxquels s’ajoute leur isolement géographique, ces États rencontrent de nombreux obstacles, a expliqué le représentant.  Il a également évoqué l’élévation du niveau de la mer et de l’acidification des océans.

Le représentant a, à son tour, réitéré l’importance des partenariats car il est temps de concrétiser les engagements.  Les petits États insulaires en développement travaillent déjà au sein de la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières pour suivre les progrès dans ce domaine, notamment dans le cadre du futur Forum politique de haut niveau, a prévenu le représentant.

M. COURTNENAY RATTRAY (Jamaïque), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est félicité que les petits États insulaires en développement reçoivent une attention particulière en raison de leurs vulnérabilités bien connues.  « Pour la CARICOM, la troisième Conférence internationale sur les PEID illustre un engagement mondial renouvelé en faveur de ces pays », a-t-il dit.  Il a souligné l’importance qui s’attache à la mise en œuvre des « Orientations de Samoa » et à l’opérationnalisation des nombreux partenariats annoncés lors de la Conférence.

Notant que les « Orientations de Samoa » ont été adoptées au moment où la communauté internationale se penche sur le programme de développement pour l’après-2015, il a souhaité que ce programme place l’être humain en son cœur et vise d’abord et avant tout à l’élimination de la pauvreté.  Les « Orientations de Samoa » représentent une contribution essentielle au processus d’élaboration de ce programme », a-t-il affirmé, avant de souhaiter que les difficultés des PEID, en particulier celles relatives à l’accès aux marchés financiers, à la gestion des systèmes statistiques et au transfert des technologies, soient dûment prises en compte pendant les négociations sur ce programme.

M. MARK NEO (Singapour) a tout d’abord salué l’adoption de « Samoa, la Voie à suivre ».  « Nous devons maintenant nous concentrer sur sa mise en œuvre et sur l’opérationnalisation des différents partenariats lancés lors de la Conférence. »  Le représentant a estimé que l’adoption de « Samoa, la Voie à suivre » par l’Assemblée générale serait un jalon important dans ce processus de mise en œuvre.  Il a détaillé les initiatives prises par son pays pour réaliser « Samoa, la Voie à suivre », en particulier les programmes de coopération technique courant sur trois ans et visant à renforcer les capacités des petits États insulaires en développement.  Des programmes spécifiques ont aussi été mis au point pour des hauts responsables dans les domaines des changements climatiques, de la gestion des catastrophes ou encore de la santé publique.  « Mon pays va également offrir 150 bourses d’études à l’Académie d’aviation civile de Singapour », a-t-il conclu.

M. DMITRY MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a souligné que son pays ne cesse d’accroître son aide financière aux petits États insulaires en développement, ayant déboursé environ 20 millions de dollars ces dernières années, en particulier pour la modernisation des infrastructures et le renforcement des mécanismes de gouvernance.  Le représentant a mis l’accent sur l’amélioration des systèmes d’éducation et de santé, du secteur de l’énergie et de la résilience face aux catastrophes naturelles.  En outre, la Fédération de Russie envisage la possibilité de « mener avec le PNUD un projet pluriannuel d’aide de grande ampleur face aux catastrophes naturelles ».

Mme CHEN YINGZHU (Chine), soulignant l’importance de partenariats efficaces sur le long terme pour promouvoir le développement durable, a proposé de se concentrer sur les défis posés par les changements climatiques et sur le programme de développement pour l’après-2015.  La Chine, a-t-elle dit, a accru sa coopération avec les petits États insulaires dans le cadre d’un partenariat « honnête et fiable ».  Elle a ainsi fourni à 23 pays 235 produits de l’aide.  La Chine entend offrir des prêts concessionnels d’une valeur d’un milliard de dollars pour les secteurs des infrastructures, de l’eau, des petites exploitations agricoles et des systèmes d’alerte précoce aux catastrophes naturelles.

Explications de position

Le Secrétariat de l’ONU a fait savoir que la résolution implique que l’Assemblée générale prévoie dans le budget ordinaire de l’ONU 2016-2017 une somme de 470 000 dollars pour la création d’un poste de P-4 au Département des affaires économiques et sociales; le Bureau des services centraux d’appui; et les contributions du personnel.

La représentante des États-Unis a estimé que la déclaration du Secrétariat est allée au-delà de ce qui était nécessaire, en chiffrant les incidences budgétaires de la résolution.  Il existe des lieux et des moments pour cela, a-t-elle tranché, avant de rappeler l’attachement de son pays aux peuples des petits États insulaires et à leur développement.

Le représentant du Japon a jugé regrettable que les estimations financières afférentes à la résolution n’aient été publiées qu’hier soir alors qu’elles auraient dû l’être longtemps à l’avance.  Il a dit avoir de nombreuses questions quant à ces coûts qui, a-t-il insisté, devraient être examinés au cours des prochaines discussions sur le budget ordinaire de l’ONU.  Il a averti que cette résolution ne saurait engager financièrement le Japon.

Le représentant du Canada, préoccupé par l’interprétation des demandes de ressources, a prié le Secrétariat d’analyser « avec soin » ces demandes.  L’adoption de la résolution, après la déclaration orale du Secrétariat, n’engage « nullement » mon pays, a prévenu, à son tour, le représentant. 

Le représentant de l’Australie a souligné que le développement des petits États insulaires en développement est important pour la stabilité et la prospérité de la région du Pacifique que l’Australie.  L’une des forces des « Orientations de Samoa » est l’accent mis sur l’autonomisation des femmes et le développement économique de la région, a insisté le représentant.  Il faut mettre en œuvre ces Orientations qui devront également figurer dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il estimé.

Le représentant de l’Union européenne s’est dit « très surpris » que la résolution ait été assortie d’une communication orale du Service de la planification des programmes et du budget.  Il a exprimé l’adhésion de l’Union européenne à « Samoa, la Voie à suivre », plaidant pour une relation avec les petits États insulaires en développement qui aille au-delà du lien traditionnel entre donateur et bénéficiaire.

Il a tout de même fait valoir que certaines estimations financières ne pouvaient pas être considérées comme des exigences.  « Ces estimations ne doivent pas être perçues comme ayant été approuvées aujourd’hui par les États Membres », a-t-il insisté.  Le représentant s’est particulièrement étonné que ces estimations soient données « longtemps après la fin des négociations et à la veille de l’adoption du texte ».

Il a rappelé que lors des négociations informelles, « personne n’avait parlé des ressources supplémentaires ni pour que le Département des affaires économiques et sociales continue à entretenir une plateforme de partenariat ni pour que le Groupe consultatif interagences continue à se réunir.  Il faudrait veiller à une plus grande transparence budgétaire pendant les négociations sur des textes, a-t-il tranché.

Déclaration finale

M. TUISUGALETAUA SOFARA AVEAU, Ministre de la technologie de l’information et de la communication de Samoa, a déclaré que l’adoption de la résolution est un moment rêvé et un succès pour les petits États insulaires en développement (PEID) qui ne cessent d’attirer l’attention du monde sur leurs besoins en termes de développement durable, en tant que groupe, reconnu par les Nations Unies, comme ayant des circonstances spéciales et des vulnérabilités inhérentes, échappant à leur volonté et à leur contrôle.

Nous célébrons aujourd’hui, a estimé le Ministre, un nouveau chapitre dans l’existence des PEID, lequel a commencé il y a 29 mois quand le Document final de Rio+20, « L’Avenir que nous voulons » a appelé à la convocation de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement.  « Persévéré, nous avons, déterminés, nous étions, et nous avons pratiqué le compromis et avons fait de la flexibilité la norme.  La détermination et l’ancrage dans les principes sont devenus notre boussole morale », s’est enorgueilli le Ministre. 

En regardant en arrière, a-t-il poursuivi, nous nous rendons compte que les doutes sur le succès de la Conférence n’étaient rien d’autre que de l’eau sous un pont parce que les actions parlent bien plus fort que les mots.  Avec l’adoption de la résolution aujourd’hui, l’Assemblée générale a récompensé la détermination des petits États insulaires en développement avec sa confiance et sa foi. 

Les « Orientations de Samoa », a estimé le Ministre, constituent un accord intergouvernemental finement équilibré et frappé du sceau de l’ensemble des États Membres.  C’est la feuille de route du développement durable des petits États insulaires en développement pour aujourd’hui et pour demain. 

Nous espérons que la compréhension et l’appréciation des problèmes et des défis des PEID ne seront pas oubliés ou relégués ailleurs compte tenu des agendas en concurrence défendus par des États plus influents.  Nous avons pris très au sérieux les engagements que la communauté internationale faits aux PEID et nous suivrons attentivement la manière dont ils seront traduits en actions, a prévenu le Ministre.

Il a souligné que nous nous approchons désormais du programme de développement pour l’après-2015 et nous devons faire en sorte que l’approche à cadre unique certes importante ne veut pas dire « approche à taille unique » dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation.  Il faut que les objectifs de développement durable et le programme de développement pour l’après-2015 tiennent compte des groupes comme les PEID pour faire en sorte que les indicateurs qui seront développés soient aussi applicables à leur situation.  De même, a dit le Ministre, nous voulons que la Conférence internationale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophes, prévue l’année prochaine au Japon et les Conférences de Lima et de Paris sur les changements climatiques utilisent les « Orientations de Samoa » comme une source faisant autorité et une source d’inspiration.

Le Ministre a appelé à une évaluation globale des institutions de l’ONU qui s’occupent des PEID.  Il a aussi appelé à un système de suivi mondial fort qui renforcerait la redevabilité sur la mise en œuvre des « Orientations de Samoa », a dit le Ministre, confiant que Samoa ne sera plus jamais le même.  « Nous avons invité 4 000 délégations et quelques jours plus tard, nous avons dit au revoir à 4 000 véritables amis. »  

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