Assemblée générale: adoption de huit textes sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et convocation en mai 2015 d’un débat de haut niveau sur ce thème
Au moment où nous élaborons le programme de développement pour l’après-2015, les organisations régionales et sous-régionales sont particulièrement bien placées pour contribuer au travail de l’ONU, a estimé aujourd’hui le Président de l’Assemblée générale, qui a annoncé la convocation, en mai 2015, d’un débat de haut niveau sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et ces organisations. Le Président s’exprimait alors que l’Assemblée générale adoptait huit résolutions sur cette coopération dont celle relative à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui a nécessité un vote, conduisant la Syrie, l’Iran, la Turquie, la Fédération de Russie et la Chine à s’expliquer.
Le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kutesa, a rappelé qu’à ce jour, l’ONU a établi une coopération formelle avec 25 différentes organisations régionales et sous-régionales, lesquelles ont l’avantage de comprendre les causes sous-jacentes et la dynamique des problèmes de leur région. « Ces connaissances spécialisées », a insisté M. Kutesa, sont capitales pour la prévention, la médiation, le règlement pacifique des conflits et les efforts de consolidation de la paix. Elles le sont aussi pour l’aide humanitaire et la promotion du développement.
Comme les défis auxquels fait face aujourd’hui l’ONU sont complexes et multidimensionnels, elle ne peut les relever seule. Il faut donc, a estimé le Président de l’Assemblée générale, explorer les voies et moyens de multiplier les avantages du partenariat avec les organisations régionales et sous-régionales et convoquer, pour en débattre, une réunion de haut niveau en mai 2015.
Dans sa résolution sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui après le vote séparé du paragraphe 2, a finalement été adoptée par 108 voix pour et l’abstention du Guyana, l’Assemblée générale salue « les travaux de la Mission conjointe de l’OIAC et de l’ONU chargée du démantèlement du programme d’armes chimiques de la République arabe syrienne, laquelle s’est terminée le 30 septembre 2014, ainsi que l’appui précieux fourni par l’OIAC à la Mission d’enquête des Nations Unies concernant les allégations d’emploi d’armes chimiques en République arabe syrienne établie par le Secrétaire général de l’ONU le 21 mars 2013 ».
La Syrie et l’Iran ont expliqué pourquoi ils se sont abstenus devant ce paragraphe. Le représentant syrien a dénoncé le fait que la résolution ait été rédigée sans consulter son pays, invoquant un paragraphe qui « montre les visées de ses rédacteurs contre la Syrie ». Le fait que la résolution fasse mention de faits nouveaux et récents relatifs à la Syrie auraient nécessité des consultations supplémentaires auprès des capitales, a renchéri le représentant de l’Iran. Une résolution technique ne devrait pas mentionner d’exemple et au cas où ce n’est pas possible, multiplier les exemples, a souligné le représentant russe qui s’est pourtant rallié au consensus. Il a surtout regretté que la résolution ne reconnaisse pas le fait que ce sont les autorités syriennes qui ont initié l’enquête de l’OIAC et qu’elles ont coopéré avec elle.
De l’autre côté du spectre, le représentant de la Turquie a estimé que la résolution aurait dû faire plus clairement référence au fait que la Syrie continue à utiliser des armes chimiques. Deux litres de gaz sarin ont été acheminés depuis le territoire turc, a rétorqué son homologue syrien en retournant l’accusation et en affirmant que la Turquie soutient les groupes terroristes qui opèrent en Syrie, dont le « Front el-Nosra ».
La résolution sur la coopération entre l’ONU et la Communauté d’États indépendants (CEI) a conduit l’Ukraine à préciser qu’elle n’avait ni signé ni ratifié la Charte de la CEI et qu’elle ne voyait pas comment on pouvait saluer la coopération avec une organisation qui n’avait rien fait pour répondre à l’agression commise contre le territoire ukrainien. « L’adoption de cette résolution ne saurait signifier une reconnaissance de la CEI au titre du chapitre VIII de la Charte des Nations Unies », a insisté le représentant.
Le fait que, dans un autre texte, l’Assemblée générale note avec satisfaction que l’Organisation du Traité de sécurité collective s’emploie résolument et par des mesures pratiques à renforcer le dispositif de sécurité et de stabilité régionales, a fait dire la représentante de la Lituanie que les principes de l’ONU viennent d’être bafoués par un État Membre qui a annexé une partie du territoire de son voisin et qui continue d’y fomenter des troubles.
L’Assemblée a par ailleurs pris acte de l’intérêt de l’Initiative de l’Europe centrale pour l’adoption d’un programme complet de développement pour l’après-2015 à sa soixante-dixième session1. S’agissant de la Ligue des États arabes, l’Assemblée a réaffirmé qu’il convient de tenir tous les deux ans une réunion générale des représentants des organismes des Nations Unies et de la Ligue et d’organiser, également tous les deux ans, des réunions sectorielles interorganismes portant sur des questions prioritaires cruciales pour le développement des États arabes2.
Pour ce qui est de la coopération avec l’Organisation de coopération économique de la mer Noire3, l’Assemblée a appelé de ses vœux une coopération plus étroite entre l’Organisation et les institutions financières internationales en matière de cofinancement des études de faisabilité et de préfaisabilité des projets dans la région élargie de la mer Noire. L’Assemblée a aussi adopté une résolution sur la coopération avec l’Organisation de Shanghai4, avec l’Organisation pour la coopération économique5 et avec l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires6. .
Le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité a vigoureusement plaidé pour l’entrée en vigueur du Traité afin que le monde soit débarrassé de la menace posée par les essais nucléaires.
L’Assemblée générale reprendra ses travaux demain mercredi 12 novembre à partir de 10 heures pour examiner la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et l’augmentation du nombre de ses membres.
1A/69/L.8; 2A/69/L.9; 3A/69/L.14; 4A/69/L.12; 5A/69/L.11; 6A/69/L.15
COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET AUTRES
Déclarations
Le Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, M. SAM K. KUTESA, a souligné que les organisations régionales et sous-régionales sont depuis longtemps des acteurs importants. Comme le reconnaît le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies et plusieurs résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, la coopération régionale est un aspect important du travail des Nations Unies.
Le rapport du Secrétaire général, a estimé le Président, illustre combien la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales jouent désormais un rôle essentiel dans chaque domaine du mandat de l’ONU. Le rapport met en lumière, en particulier, l’ampleur de la coopération dans les domaines du maintien de la paix et de la sécurité internationales, de l’aide humanitaire, du développement et de la protection des droits de l’homme, s’est réjoui le Président.
Les défis auxquels fait face l’ONU aujourd’hui sont complexes et multidimensionnels, a-t-il reconnu, arguant que, dans la plupart des cas, l’ONU ne peut réussir à les relever seule, d’autant plus que l’on voit une participation de plus en plus marquée d’acteurs non étatiques dans les affaires internationales.
En cette période de mutation, le rôle unique que les organisations régionales et sous-régionales sont appelées à jouer est plus important que jamais. Ces organisations sont diverses, ayant chacune une approche, des structures et des priorités distinctes, a souligné le Président.
Il a donc estimé que la communauté internationale a tout à gagner d’une meilleure interaction et d’une meilleure coordination entre ces organisations et l’ONU. Renforcer ces partenariats relève d’une véritable stratégie de promotion des avantages comparatifs, de la complémentarité et de la répartition des tâches.
La coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales a produit des résultats tangibles, a rappelé le Président, en faisant observer qu’à ce jour 25 différentes organisations ont établi une coopération formelle avec l’ONU. Convaincu que le renforcement de ces partenariats stratégiques est d’une importance capitale, le Président a expliqué que c’est la raison pour laquelle il en fait une de ses priorités.
Au moment où nous élaborons le programme de développement pour l’après-2015, les organisations régionales et sous-régionales sont particulièrement bien placées pour contribuer au travail de l’ONU. Dans le domaine de la paix et de la sécurité, elles ont l’avantage de comprendre les causes sous-jacentes et la dynamique des problèmes dans leur région, tout en ayant une très bonne connaissance des parties prenantes. Cette expertise est capitale pour la prévention, la médiation, le règlement pacifique des conflits et les efforts de consolidation de la paix.
« Les connaissances spécialisées » de ces organisations peuvent aussi jouer un rôle clef dans l’aide humanitaire, la promotion du développement et la mise en place d’infrastructures essentielles, a poursuivi le Président. Il a cité plusieurs exemples où la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales a réussi à faire avancer les choses: le Soudan, la Somalie, le Mali et la République centrafricaine. Il a aussi cité la Mission conjointe de l’ONU, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Burkina Faso. Le Président n’a pas oublié la République démocratique du Congo où l’Agenda 2063 de l’Union africaine qui devrait être la Vision stratégique et le Plan d’action pour la transformation socioéconomique de l’Afrique dans les 50 prochaines années.
Au-delà de l’Afrique, le Président a cité les succès de la coopération entre l’ONU et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ou encore l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
On peut tirer les leçons de cette expérience, a estimé le Président, en jetant les bases d’une coopération réussie à savoir le respect de l’appropriation régionale; l’application souple et innovante du principe de subsidiarité; le respect mutuel et l’adhésion au principe des avantages comparatifs; et une division du travail sous-tendue par la complémentarité.
Le Président a aussi proposé la marche à suivre consistant à resserrer la coopération entre l’ONU et les organisations régionales pour examiner les moyens d’établir des partenariats plus réactifs. Il a aussi appelé à des consultations plus systématiques entre les organes de l’ONU et les organisations régionales et à l’examen effectif et systématique de la question d’un financement prévisible, durable et flexible, par une contribution de l’ONU aux missions d’appui à la paix menées par les organisations régionales comme l’Union africaine, avec l’autorisation du Conseil de sécurité.
Au-delà de la coopération avec l’ONU, les acteurs régionaux et sous-régionaux peuvent aussi bénéficier d’un partenariat accru et d’un partage d’expériences entre eux, a ajouté le Président. Il est temps, a-t-il estimé, d’explorer les voies et moyens de multiplier les avantages du partenariat de l’ONU avec les organisations régionales et sous-régionales. C’est la raison pour laquelle il a annoncé son intention d’organiser en mai 2015, un débat de haut niveau sur ce thème.
M. RANDY BELL, Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), a rappelé que depuis l’ouverture à la signature du Traité, l’ONU n’avait ménagé aucun effort en vue de sa mise en œuvre effective. La résolution de l’Assemblée générale sur la coopération entre l’ONU et la Commission est cruciale pour atteindre l’objectif tant attendu de débarrasser le monde de la menace des armes nucléaires, a-t-il affirmé. Il a rappelé qu’entre 1945 et 1990, plus de 2 000 essais nucléaires ont été effectués, avant que la conclusion du TICEN et le renforcement de la norme internationale contre les essais nucléaires ne relèguent « cette relique de la guerre froide dans le musée de l’histoire ».
Bien que le Traité ne soit pas encore entré en vigueur, la bonne nouvelle est qu’il fonctionne, a-t-il dit, relevant que le régime de vérification avait la capacité de détecter les essais nucléaires. Il a rappelé que la communauté internationale avait condamné toute violation de cette norme, comme cela a été le cas avec les essais de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), seul pays à avoir procédé à des essais nucléaires dans ce millénaire. M. Bell a rappelé que 183 États avaient signé le Traité et 163 l’avaient ratifié, précisant que près de 90% du régime de vérification était achevé. Les huit États de l’Annexe 2 doivent maintenant ratifier le Traité pour qu’il entre en vigueur, a-t-il néanmoins relevé. Sans un instrument juridiquement contraignant, le monde n’a pas de garantie contre le retour à une ère d’essais nucléaires, a-t-il dit, insistant sur le risque qu’une reprise des essais nucléaires n’entraîne une nouvelle course aux armements.
M. Bell s’est félicité du perfectionnement du régime de vérification, comme l’ont démontré les essais nucléaires de la RPDC. « En 2006, l’aire de détection était de 880 km2 alors qu’en 2013 la surface de cette aire a été ramenée à 181 km2 en raison des progrès accomplis par notre système, soit bien en-deçà des 1 000 km2 requis par le Traité pour une inspection sur place. M. Bell a également affirmé que des progrès notables avaient été accomplis dans le domaine des inspections sur place, qui constituent la mesure de vérification ultime du TICEN. « Notre objectif stratégique d’aboutir à une finalisation des inspections sur place au moment de l’entrée en vigueur du Traité est en passe d’être accompli. »
M. Bell a ensuite expliqué que des consultations approfondies avaient été menées au cours des derniers mois avec les responsables de presque tous les États qui n’ont pas encore signé ou ratifié le TICEN, y compris tous les États de l’Annexe 2 sauf un. Nous avons pu constater un engagement plus grand en vue de l’établissement et de l’activation du système de vérification, a-t-il dit, avant de se féliciter des progrès dans l’universalisation du Traité. Il a indiqué que Brunei Darussalam, le Tchad, la Guinée-Bissau, l’Iraq, Nioué et la République du Congo venaient de ratifier le Traité. Il a néanmoins averti qu’il sera difficile d’entretenir l’élan généré jusqu’à présent. « Sans progrès notables en vue de l’entrée en vigueur du TICEN, les États pourraient être moins enclins à honorer leurs engagements envers le Traité et notre Organisation. »
Il a rappelé qu’un groupe de personnalités éminentes avait été établi en vue de promouvoir l’entrée en vigueur du Traité, en particulier auprès des États de l’Annexe 2. « Le Traité est proche de l’universalité », a-t-il dit, avant d’inviter les États Membres à redoubler leurs efforts pour parvenir à un monde débarrassé des armes nucléaires.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. SIDI MOHAMED OULD BOUBACAR, (Mauritanie) a tout d’abord rappelé l’étroitesse des liens entre l’ONU et l’Union africaine, comme en atteste l’interaction entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Face aux défis communs, il est crucial que les deux organisations renforcent davantage leur coopération, a-t-il dit, prenant comme exemple la lutte contre l’épidémie d’Ebola. S’il a apprécié l’aide apportée par le Secrétaire général, le délégué a indiqué qu’il fallait intensifier les efforts pour vaincre cette épidémie en Afrique de l’Ouest. Il a affirmé que l’adoption, l’année prochaine, du programme de développement pour l’après-2015 sera l’occasion pour les deux organisations d’explorer de nouvelles voies pour renforcer leurs liens. Ce renforcement, a-t-il dit, devrait s’articuler autour de priorités clairement définies. Soulignant la nécessité de recourir davantage au Chapitre VIII de la Charte, le représentant a demandé une réforme du Conseil de sécurité afin que les pays africains soient mieux représentés.
M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Suisse) a déclaré que les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) collaborent étroitement à la gestion des questions régionales. Dans toute l’Europe du Sud-Ouest, l’OSCE coordonne les activités de ses opérations sur le terrain avec les agences, les fonds et les programmes de l’ONU. Au Kosovo où la mission de l’OSCE fait partie de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), l’Organisation assure le suivi et le soutien des « mécanismes non majoritaires » à l’échelon municipal, contribuant ainsi aux efforts déployés sur le terrain en matière d’alerte précoce et de prévention des conflits.
En Ukraine, a ajouté le représentant, la coopération entre l’OSCE et les Nations Unies s’est avérée également nécessaire et utile pour tous les protagonistes. Les rapports quotidiens de la mission spéciale d’observation de l’OSCE sont complétés par des rapports mensuels détaillés établis par la mission de l’ONU de surveillance des droits de l’homme en Ukraine. De plus, les Nations Unies apportent un soutien opérationnel aux efforts de médiation déployés par l’OSCE, en mettant à sa disposition des membres de son équipe de médiateurs de réserve. L’ONU prend en charge les questions humanitaires tandis que l’OSCE assume de nouvelles tâches d’observation des cessez-le-feu. Les deux organisations ont donc des activités complémentaires et se renforcent mutuellement.
Le représentant a aussi indiqué que la coopération entre l’ONU et l’OSCE s’étend à des domaines thématiques notamment le partenariat stratégique conclu entre l’OSCE et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sur le crime organisé et la prévention du terrorisme, dans le cadre duquel l’OSCE soutient la mise en œuvre des instruments des Nations Unies. Grâce à ce partenariat, le taux de ratification dans la région de l’OSCE est passé de 65% en 2001 à près de 85% en 2014. Il a en outre reconnu que la médiation joue un rôle de premier ordre. Afin de renforcer la coopération entre les deux organisations, le Centre de prévention des conflits de l’OSCE a élaboré un plan de travail avec le Groupe de l’appui à la médiation des Nations Unies en juin dernier, et des échanges réguliers ont eu lieu aux niveaux stratégique et opérationnel.
De plus, l’OSCE possède une longue expérience dans plusieurs domaines traités dans le cadre des travaux actuels sur le programme de développement pour l’après-2015 et pourrait donc apporter ses connaissances aux discussions actuelles et contribuer à leur mise en œuvre, entre autres, dans les secteurs de la réduction des risques de catastrophe et de la gestion de l’eau. À cet égard, l’actuelle présidence suisse de l’OSCE, avec la Serbie qui lui succédera, ont placé le thème de l’eau parmi les priorités de l’agenda de l’OSCE pour cette année et l’année prochaine.
Mme SOFIA BORGES (Timor-Leste) qui s’exprimait au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), a rappelé la pertinence de la langue portugaise dans les affaires internationales unifiant 240 millions de personnes dans neuf pays et quatre continents. Elle a souligné l’engagement politique à promouvoir la langue portugaise dans les organisations internationales et régionales, y compris les Nations Unies et ses institutions, fonds et programmes. Les Nations Unies continuent d’être un important partenaire qui poursuit activement sa coopération avec la Communauté à travers des actions politiques et diplomatiques. Cette coopération est aussi visible dans des domaines vitaux qui contribuent énormément au développement des pays lusophones, en particulier dans les secteurs des droits de l’homme, de la santé, de l’éducation, de la science et de la culture, de l’agriculture et de l’alimentation, de l’administration publique, et de la technologie.
Elle a pris l’exemple de l’appui de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à la création de mesures communes pour prévenir et lutter contre la corruption des fonctionnaires dans le commerce international. Elle a aussi cité l’exemple de la Déclaration et du Plan d’action sur le trafic des êtres humains au sein de la Communauté. Un autre exemple est l’unité de la langue portugaise de la Radio des Nations Unies qui continue de jouer un rôle fondamental dans la couverture quotidienne des questions concernant les Nations Unies et la Communauté des pays de langue portugaise.
Mme Borges a salué la mise en place d’un Gouvernement légitime en Guinée-Bissau cette année et a pris note des étapes positives que les autorités démocratiquement élues ont déjà prises tout en gardant à l’esprit les énormes défis qui restent. La Communauté est profondément impliquée dans la coordination des efforts avec les Nations Unies et d’autres partenaires internationaux pour appuyer les priorités établies par le Gouvernement de Guinée-Bissau. Elle a rappelé la résolution 2157 (2014) du Conseil de sécurité sur l’importance de tenir une conférence internationale sur le relèvement de la Guinée-Bissau.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a déclaré que le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales est désormais d’une importance capitale pour le maintien de la paix et la sécurité internationales. Le représentant a constaté que la nature et l’ampleur de cette coopération a évolué lors de la décennie écoulée afin de faire face à l’émergence de crises et conflits nouveaux plus complexes, s’agissant notamment des dangers présentés par le terrorisme et les pandémies telles qu’Ebola.
Le représentant s’est félicité de la coopération accrue entre l’ONU et l’Union africaine, notamment sur les questions de sécurité. La coopération entre le Conseil de sécurité et celui de l’Union africaine autour des actions de maintien de la paix et de consolidation de la paix en Afrique s’est particulièrement développée, a ajouté le représentant, tout en se prononçant en faveur d’une meilleure prise en compte des vues de l’Union africaine.
Le représentant a salué les efforts déployés par le Secrétaire général en faveur du renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales africaines, notamment au travers de ces nombreuses visites sur le continent, plus récemment avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) dans la Corne de l’Afrique. Il a cependant appelé à des efforts supplémentaires pour renforcer cette coopération.
M. VLAD LUPAN (Moldova) a déclaré que son pays assumera, pendant le premier semestre de l’année 2015, la présidence de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire. Dans ce contexte, il continuera d’être fermement engagé en faveur du dialogue avec l’ONU et ses organismes. Il existe en effet de vastes possibilités d’interactions entre les deux organisations dans les domaines de l’environnement, de l’énergie durable, du transport et de l’entreprenariat. La présidence essaiera de tenir des consultations sur la manière d’initier des programmes communs dans les domaines d’intérêt commun.
M. ZOHRAB MNATSAKANYAN (Arménie) a déclaré qu’en tant que membre de nombreuses organisations régionales, l’Arménie bénéficie de la force institutionnelle et de l’efficacité de la coopération régionale en Europe, y compris dans les domaines du dialogue politique, de la sécurité, des droits de l’homme, de la transformation démocratique et du renforcement de l’état de droit, du commerce et de l’économie, ainsi que de la culture et de la jeunesse.
Au niveau national, le règlement pacifique des conflits sur la base des normes et des principes du droit international a une signification particulière, compte tenu des négociations sur un règlement pacifique du conflit au Nagorno Karabakh avec l’appui du Groupe de Minsk présidé conjointement par l’OSCE. Ce format est de loin l’accord régional le plus efficace, pour ce cas particulier en raison de sa capacité à maintenir l’accent sur une solution de compromis, pour réduire les tensions et éviter leur escalade. Un appui consolidé de la communauté internationale à ces négociations, y compris l’Assemblée générale et le Secrétariat de l’ONU est important pour déjouer les tentatives de dévier la médiation et d’imposer une définition biaisée des causes et des conséquences du conflit.
L’Arménie a salué la déclaration que le Secrétaire général a faite en août dernier, et dans laquelle il apportait son appui au Groupe de Minsk, en exhortant au respect de l’Accord de cessez-le-feu, à l’engagement pour une désescalade immédiate et à la poursuite du dialogue sur une solution politique rapide, à la lumière de la montée des tensions.
M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a affirmé que l’engagement des organisations régionales était crucial pour assurer le succès des efforts de paix de l’ONU et ce, à tous les stades d’un conflit. Il a jugé essentiel de renforcer les capacités de l’Afrique afin d’atteindre les objectifs de l’ONU, plaidant pour une meilleure coordination entre l’Union africaine et l’ONU. « Il y a un besoin urgent d’opérationnaliser pleinement l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine, en particulier le système d’alerte précoce. » Qualifiant la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes d’indispensable, le délégué a expliqué que la nomination d’un Représentant spécial conjoint pour la Syrie était un bon exemple des vertus de la coopération entre les deux organisations, laquelle devrait être, selon lui, étendue à la prévention et à la résolution des conflits.
« Cette coopération pourrait aider à l’élaboration de solutions pour régler le conflit au Moyen-Orient et résoudre la question des armes nucléaires dans la région », a-t-il dit. Il a plaidé pour la mise en place d’un plus grand nombre d’opérations de maintien de la paix hybrides UA-ONU, sur le modèle de l’opération déployée au Darfour, au sein desquelles prédominerait la composante africaine.
M. MLUNGISI MBALATI (Afrique du Sud) s’est félicité du renforcement de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine, mentionnant, au titre des pratiques exemplaires, le fait que l’Équipe spéciale conjointe chargée des questions de paix et de sécurité se réunit deux fois par an depuis sa création. Le représentant a également salué la tenue, en juillet dernier, d’un dialogue interactif entre les Nations Unies et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en Namibie. Une telle initiative, a-t-il estimé, doit inciter l’Organisation à renforcer son partenariat avec la SADC, notamment en matière de prévention des conflits et d’appui électoral.
Le représentant a noté que, en raison de la diversité des organisations régionales et sous-régionales, l’approche développée par l’ONU à leur égard doit se faire au cas par cas pour être efficace. À ce titre, il a cité l’exemple du succès de la Brigade d’intervention de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui a été déployée sous l’égide de la SADC et de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs. Mais, a-t-il mis en garde, le cas de la MONUSCO doit être l’exception et non la norme.
Le représentant a déploré que l’ONU n’aie pas rencontré de succès équivalent au Moyen-Orient, en raison notamment d’une coopération entre l’Organisation et la Ligue des États arabes « relativement décevante ». « Malheureusement, le Conseil de sécurité n’a pas fourni un appui efficace et significatif aux efforts déployés par la Ligue », a dénoncé le représentant, tout en appelant l’Organisation à mieux articuler sa coopération avec l’ensemble des organisations régionales et sous-régionales, aux niveaux technique et stratégique.
M. AHMED AMIN FATHALLA, Ligue des États arabes, a dit que les Nations Unies et la Ligue des États arabes devaient désormais prendre en compte les changements intervenus dans la région depuis l’établissement de leur coopération en 1950. Il a rappelé qu’au cours d’une récente réunion des deux organisations au Caire, les participants avaient posé trois axes d’action; le premier consistant à améliorer les échanges d’informations en vue de réagir plus rapidement et de manière plus adaptée aux crises. Le deuxième axe d’action consiste à susciter des interactions avec les pays de la région pour le renforcement des capacités institutionnelles et le troisième axe touche la société civile et les organisations de développement et de sécurité afin de renforcer leurs capacités d’action après les conflits.
L’Observateur a aussi mentionné le « Programme Bridge » qui vise le renforcement des capacités en matière de démocratie, de bonne gouvernance, de prévention de conflits, d’arbitrage et de médiation, sans oublier le renforcement du rôle des femmes dans le développement et la consolidation de la paix. Il a salué le travail de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et rappelé la contribution de la Ligue des États arabes au travail de ce dernier.
Le Secrétaire général de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN), M. VICTOR TVIRCUN, a salué la qualité de la coopération entre les Nations Unies et l’OCEMN, tout en appelant à un renforcement des relations. Il s’est félicité de l’action de l’OCEMN en faveur de la coopération économique dans la mer Noire, en dépit de la crise internationale dont la région a récemment été le théâtre. À ce titre, le Secrétaire général a précisé qu’une coopération économique accrue entre les États de la mer Noire contribuera efficacement à la paix et la stabilité dans la région.
Au titre des priorités de son Organisation, il a mis l’accent sur l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie « Agenda économique de l’OCEMN: vers un partenariat renforcé », dont l’objectif est de renforcer la coopération régionale dans les domaines de l’énergie, des transports, du commerce, de la finance, de la protection de l’environnement, du développement durable, de la santé, de l’agro-alimentaire. Il s’agit aussi de renforcer la coopération transfrontalière dans la lutte contre le trafic organisé, le commerce illicite des armes et matières radioactives, le trafic de drogues, l’immigration illégale et les actions terroristes.
Le représentant s’est félicité de la conclusion d’accords de coopération entre son Organisation et de nombreuses institutions spécialisées des Nations Unies, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Commission économique pour l’Europe et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Au titre des avancées rendues possibles par ces accords de coopération, le Secrétaire général a salué la mise en œuvre en 2006 du Programme de promotion du commerce et des investissements dans la région de la mer Noire, qui constitue le premier partenariat entre l’OCEMN et le PNUD. Il a également cité les résultats significatifs engendrés par la coopération entre l’OCEMN et l’ONU en matière de transports, de lutte contre la criminalité, de promotion du tourisme, d’énergie et dans le domaine culturel.
Adoption de projets de résolution
Par la résolution sur la coopération entre l’ONU et la Communauté d’États indépendants (A/69/L.10), adoptée sans vote, l’Assemblée générale prend note des activités menées par la Communauté d’États indépendants pour renforcer la coopération régionale dans des domaines tels que le commerce et le développement économique; l’échange de données statistiques et d’informations économiques; la culture; l’éducation; les soins de santé; les sports; le tourisme; les sciences et l’innovation; la protection de l’environnement et les interventions en cas de catastrophe naturelle ou causée par l’homme; la lutte contre la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants, de substances psychotropes et de leurs précurseurs, les actes de terrorisme, les manifestations d’extrémisme et les migrations illicites, et dans d’autres domaines connexes.
Elle note l’importance de renforcer la coopération et la coordination entre le système des Nations Unies et la Communauté d’États indépendants et invite le Secrétaire général à tenir à cette fin, dans le cadre des forums et mécanismes interorganisations compétents, des consultations régulières avec le Président du Comité exécutif et Secrétaire exécutif de la Communauté, y compris des consultations avec les chefs des organisations régionales.
La Communauté d’États indépendants (CEI) n’a pris aucune mesure politique pour répondre à l’agression commise contre le territoire ukrainien, a souligné le représentant de l’Ukraine. Cette Organisation ne saurait, en conséquence, être vue comme faisant la promotion des objectifs de l’ONU. Le représentant a rappelé que l’Ukraine n’était pas membre de la CEI puisqu’elle n’avait ni signé ni ratifié la Charte. La CEI était, selon lui, une organisation régionale de nature spécifique qui ne peut donc prétendre au statut d’organisation internationale. « L’adoption de cette résolution ne saurait signifier une reconnaissance de la CEI au titre du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies », a insisté le représentant.
La résolution sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (A/69/L.16), a été adoptée par 108 voix pour et l’abstention du Guyana, après un vote séparé sur le paragraphe 2. Ce paragraphe, qui a été adopté par 93 voix pour et 8 abstentions (Bahamas, Bélarus, Cameroun, Égypte, Guyana, Iran, Libye et Syrie), dispose que « l’Assemblée générale note avec satisfaction la coopération efficace en cours entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, dont témoignent notamment les travaux de la Mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies chargée du démantèlement du programme d’armes chimiques de la République arabe syrienne, laquelle s’est terminée le 30 septembre 2014, ainsi que l’appui précieux fourni par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques à la Mission d’enquête des Nations Unies concernant les allégations d’emploi d’armes chimiques en République arabe syrienne établie par le Secrétaire général de l’ONU le 21 mars 2013 ».
Le représentant de la Syrie a rappelé que son pays était membre des deux organisations et qu’il en a toujours respecté toutes les règles, en honorant ses obligations et en offrant sa coopération notamment à la Mission conjointe, laquelle n’aurait été possible sans l’assentiment du Gouvernement syrien. Mais, a dénoncé le représentant, la résolution a été rédigée sans consulter la Syrie. Le paragraphe 2 montre en effet les visées de ses rédacteurs contre la Syrie. Les résolutions censées être techniques ne devraient viser aucun pays, a asséné le représentant, rejetant catégoriquement la référence à un État, en particulier, en l’occurrence le sien.
Son homologue de l’Iran a souligné, qu’en tant que principale victime des armes chimiques dans l’histoire récente, son pays accorde une importance particulière à la mise en œuvre de la Convention pertinente. Il a cependant déploré que l’auteur de la résolution ait ignoré la pratique établie qui veut que la présentation des projets se fasse après une consultation inclusive et transparente des membres de l’Assemblée. Le projet a été distribué, il y a quelques jours à peine, a déploré le représentant, en s’étonnant qu’il fasse référence à des faits nouveaux et récents relatifs à la Syrie. De telles mentions, s’est-il agacé, auraient nécessité des consultations supplémentaires auprès des capitales.
L’Iran ne peut que regretter le manque de temps pour bien examiner le document, alors qu’il a demandé le report du vote, une demande, a dit le représentant, qui a été ignorée. Il a appelé l’auteur du projet de résolution à respecter les bonnes pratiques à l’avenir.
Le représentant de la Turquie a en revanche estimé que la résolution aurait dû faire plus clairement référence au fait que la Syrie continue à utiliser des armes chimiques. Le Gouvernement syrien a utilisé du gaz sarin, en août dernier, a révélé un représentant qui a également dénoncé l’absence dans la résolution de toute référence aux usines syriennes d’armes chimiques. Les capacités restantes de la Syrie constituent une menace à la paix et à la sécurité internationales, a insisté le représentant.
Son homologue de la Fédération de Russie s’est rallié aux deux premières délégations, dénonçant le fait que la résolution mentionne spécifiquement le cas de certains pays. Un document technique ne devrait pas mentionner d’exemple et au cas où ce n’est pas possible, multiplier les exemples. Le représentant a aussi regretté que la demande visant à mentionner que l’OIAC a obtenu le prix Nobel de la paix ait été rejetée. Il a surtout regretté que la résolution ne reconnaisse pas le fait que les autorités syriennes ont initié l’enquête de l’OIAC et coopéré avec elle.
La représentante de la Chine a estimé que l’OIAC aurait dû jouer un rôle de chef de file dans la destruction des armes chimiques.
Reprenant la parole, son homologue de la Syrie s’est étonné que la Turquie, coauteur du projet de résolution, ait pu expliquer son vote. Il en a profité pour accuser ce pays d’avoir aidé les groupes terroristes qui opèrent en Syrie, notamment le « Front el-Nosra ». Deux litres de gaz sarin ont été acheminés depuis le territoire turc, a-t-il affirmé, voulant ainsi prouver la collusion de la Turquie et des groupes terroristes.
Un membre du secrétariat de l’Assemblée générale a tenu à préciser que la Turquie n’est pas coauteur de la résolution.
Par la résolution sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation du Traité de sécurité collective (A/69/L.13), adoptée sans vote, l’Assemblée générale note avec satisfaction que l’Organisation du Traité s’emploie résolument et par des mesures pratiques à renforcer le dispositif de sécurité et de stabilité régionales, à lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, le trafic de stupéfiants et d’armes, les migrations illégales et la traite d’êtres humains ainsi que contre les catastrophes naturelles et anthropiques, et à renforcer ses capacités en matière de maintien de la paix, toutes mesures qui concourent à la réalisation des buts et principes de l’Organisation des Nations Unies. Elle apprécie l’action que le Secrétariat de l’ONU et celui de l’Organisation du Traité mènent pour améliorer la coordination et la coopération dans les domaines d’intérêt commun et pour en définir précisément les modalités, et les encourage à poursuivre leur collaboration, notamment à continuer d’échanger des informations.
La représentante de la Lituanie a tout d’abord souligné le rôle important des organisations régionales pour l’accomplissement des objectifs de l’ONU et la sauvegarde de ses principes. Les principes de l’ONU, a-t-elle accusé, viennent d’être bafoués par un État Membre qui a annexé une partie du territoire de son voisin et qui continue d’y fomenter des troubles. Elle a exhorté la Fédération de Russie à respecter le droit international et à mettre fin à son agression contre la souveraineté de l’Ukraine.