En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session
30e & 31e séances plénières – matin – après-midi
AG/11574

L’Assemblée générale demande pour la vingt-troisième fois la levée du blocus américain contre Cuba « sous l’ombre » duquel sont nés 77% des Cubains

Pour la vingt-troisième année consécutive, l’Assemblée générale a adopté aujourd’hui une résolution* sur « la nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d’Amérique ».  Elle a entendu plusieurs délégations saluer la contribution cubaine à la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

Dorénavant, 77% des Cubains sont nés sous l’ombre du blocus, a constaté le Ministre cubain des affaires étrangères, M. Bruno Rodríguez Parrilla, en présentant le projet de résolution.

Adoptée par 188 voix pour, l’opposition des États-Unis et d’Israël et les abstentions des Palaos, des Îles Marshall et de la Micronésie, la résolution exprime la préoccupation de l’Assemblée générale face à l’adoption de nouvelles mesures visant à durcir et à élargir le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba.

L’Assemblée se dit préoccupée également par les conséquences néfastes qui en résultent pour la population cubaine et pour les Cubains résidant dans d’autres pays.  Elle « exhorte de nouveau tous les États à s’abstenir d’adopter ou d’appliquer » de telles mesures et « demande de nouveau instamment » à tous les États de faire le nécessaire pour les abroger ou pour en annuler l’effet dès que possible.

Le Ministre cubain des affaires étrangères a confirmé que le blocus a été renforcé sous la présidence de M. Barack Obama.  Son application extraterritoriale à toutes les régions s’est intensifiée, « notamment par des amendes aussi énormes qu’insolites » infligées à 38 banques, dont la banque française BNP Paribas, qui font des transactions avec Cuba et d’autres pays.  Les préjudices économiques cumulés qui découlent du blocus se chiffrent au total à 1 112 milliards de dollars, a souligné le Ministre.

Après avoir affirmé que Cuba n’avait jamais menacé la sécurité nationale des États-Unis, M. Parrilla a jugé « absurde et ridicule » l’inscription de Cuba sur la liste des États parrainant le terrorisme.  Il a noté que les sondages d’opinion prouvent que tous les secteurs de la société « étatsunienne » sont toujours plus favorables à la levée du blocus et à la normalisation des relations bilatérales.

« Le Président Barack Obama jouit de toutes les prérogatives constitutionnelles pour modifier, sans avoir à recourir au Congrès, des aspects clefs du blocus et infuser une dynamique nouvelle et décisive aux relations bilatérales », a conclu le Ministre.

Une fois de plus, les États-Unis se sont opposés à une résolution que le Gouvernement cubain utilise, tous les ans, pour ne pas reconnaître l’échec de sa politique, « même s’il commence à en reconnaître les effets négatifs ».  Après avoir précisé que Cuba reçoit chaque année 2 milliards de dollars sous forme de fonds privés en provenance des États-Unis, le représentant américain a ajouté que son gouvernement a envoyé, en 2013, pour 359 millions de dollars d’aide humanitaire, une aide conforme à un régime de sanctions « calibré avec soin » pour ne pas peser sur le peuple cubain.  

Il a appelé Cuba à libéraliser le marché du travail et à prôner le principe de concurrence économique et souligné que le resserrement des liens entre les deux pays était une priorité de son gouvernement, mentionnant l’assouplissement des restrictions au voyage récemment décidé par le Président Obama.

Une trentaine de pays a pris la parole aujourd’hui dont les groupes régionaux comme celui des États d’Afrique, de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ou de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la Bolivie a loué la solidarité dont Cuba fait preuve, en dépit des difficultés.  Avec d’autres, il a relevé que Cuba a envoyé 165 professionnels de la santé pour combattre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.  Plus de 300 000 agents de santé, dans le monde, en cinq décennies de blocus, a rectifié le représentant des Îles Salomon. 

Ces deux pays, qui sont côte à côte aujourd’hui pour lutter contre l’épidémie d’Ebola, peuvent ensemble, faire davantage pour le monde, a dit le représentant.  « La louable contribution de Cuba à la lutte contre l’épidémie d’Ebola ne saurait excuser le traitement que son gouvernement réserve à son propre peuple », a tranché son homologue des États-Unis.

Le Mouvement des pays non alignés, représenté par l’Iran, a rappelé qu’à ce jour, 190 nations ont des liens économiques et politiques avec Cuba et a exhorté l’Administration américaine à se plier à la volonté de la majorité « écrasante » de la communauté internationale.  « Nous ne pouvons accepter que des mesures unilatérales entravent nos relations économiques avec Cuba », a prévenu le représentant de l’Union européenne qui a levé ses mesures restrictives contre Cuba en 2003. 

Les délégations se sont inquiétées de l’impact du blocus sur la faculté de Cuba à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le prochain programme de développement pour l’après-2015.

La prochaine réunion plénière de l’Assemblée générale aura lieu demain, mercredi 29 octobre à partir de 10 heures.  Elle sera consacrée à l’élection de membres du Conseil économique et social (ECOSOC) et du Comité du programme et de la coordination (CPC).

*A/69/L.4

NÉCESSITÉ DE LEVER LE BLOCUS ÉCONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER IMPOSÉ À CUBA PAR LES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE

Rapport du Secrétaire général (A/69/98)

Dans ce rapport annuel, le Secrétaire général présente les réponses reçues des gouvernements et des organes et organismes des Nations Unies, au 7 juillet 2014, sur l’application du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis.

Déclarations

Aujourd’hui, l’Assemblée générale se réunit pour la vingt-troisième fois pour exprimer son soutien et sa solidarité au Gouvernement et au peuple cubain, a fait observer M. HOSSEIN DEHGHANI (Iran), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés.  Il a rappelé que l’année dernière, 188 États ont voté en faveur de la résolution demandant la levée du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.  Le Mouvement, a-t-il dit, s’est toujours opposé vigoureusement aux mesures unilatérales qui ont des effets extraterritoriaux.  Il n’a cessé de condamner le blocus unilatéral comme contraire au droit international, à la Charte des Nations Unies et aux normes et principes gouvernant les relations entre États.  Le blocus viole le droit de Cuba d’agir au sein de la communauté internationale, estime également le Mouvement.

L’embargo, a souligné le représentant iranien, affecte négativement le bien-être des Cubains.  Les dégâts causés par cet embargo non mérité sont énormes, a-t-il insisté, en dénonçant les effets sur des secteurs cruciaux de l’économie, comme la santé publique, la nutrition et l’agriculture, sans compter les secteurs bancaire, commercial, des investissements et du tourisme.  L’embargo, a poursuivi le représentant, nie à Cuba tout accès aux marchés, à l’aide au développement et au transfert des technologies.  L’embargo est le principal obstacle à un accès plus large à Internet, aux échanges d’idées et au développement des relations culturelles, sportives et scientifiques.  La poursuite de cet embargo est totalement injustifiable et va à l’encontre des efforts de Cuba pour réaliser le développement durable.  Les mesures unilatérales imposées par les États-Unis violent les droits et les intérêts légitimes du peuple cubain et ceux des pays tiers. 

Le représentant a salué les progrès significatifs de Cuba, malgré l’embargo, dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la coopération internationale.  Le rôle de Cuba dans la lutte contre Ebola est tout simplement le dernier exemple de la coopération de ce pays.  Le plus grand nombre d’agents de santé déployés dans les trois pays affectés par l’épidémie sont effectivement cubains, a souligné le représentant.  La réponse de Cuba à Ebola demeure et continue d’être bien plus forte que celle des pays plus riches et c’est là une autre preuve du rôle constructif de Cuba dans les affaires internationales.

À ce jour, 190 nations ont des liens économiques et politiques avec Cuba; les États-Unis s’isolant dans leur politique injustifiée.  Une nouvelle fois, le Mouvement des pays non alignés exhorte l’administration américaine à se plier à la volonté de la majorité « écrasante » de la communauté internationale et à corriger des politiques en échec, en se conformant à toutes les résolutions de l’Assemblée générale sur la levée immédiate de l’embargo contre Cuba, a conclu le représentant. 

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLIZ (Bolivie) a prévenu que des vies humaines à Cuba sont menacées par le blocus qui affecte les secteurs de la santé, de l’éducation, de la culture, du sport, des banques, du commerce extérieur et de l’aide étrangère.  Le blocus sape les secteurs de la construction, du tourisme, de l’industrie, des communications, des mines et des transports, « en violation flagrante de tous les principes consacrés par la Charte des Nations Unies ».  Ce blocus a provoqué des dommages sociaux et économiques irréparables, a résumé le représentant.  Une fois de plus, le Groupe des 77 et la Chine exigent que le Gouvernement des États-Unis mette un terme au blocus « génocide » à l’égard de Cuba. 

Le représentant a dénoncé « la persécution des transactions financières cubaines à l’étranger » et rejeté l’inclusion de Cuba dans la liste des États qui défendent le terrorisme.  En dépit des difficultés, Cuba fournit une assistance humanitaire internationale, avec plus de 50 000 agents de santé dans 66 pays, dont, récemment, en Sierra Leone pour contribuer à la réponse à l’épidémie d’Ebola.  « Que les jours de l’embargo arrivent à leur fin et que cet embargo devienne une relique de l’histoire », a souhaité le représentant, en ajoutant que « le monde est du côté de Cuba » et que les États-Unis « ne pourront jamais bloquer la solidarité absolue du peuple cubain ».

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. CHARLES P. MSOSA (Malawi) a, à son tour, plaidé pour la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis.  Les sanctions économiques contre Cuba sont très durement ressenties, en particulier par la population la plus pauvre et la plus vulnérable, a-t-il déploré.  La levée immédiate du blocus améliorerait les conditions de vie des Cubains et dans ce contexte, le représentant a souhaité que le dialogue prévale pour résoudre la question du blocus et permettre à Cuba de participer aux efforts internationaux de développement.  Il a rappelé que les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont, en juin dernier, réitéré leur soutien à la résolution de l’Assemblée générale demandant la levée du blocus imposé à Cuba.  Nous invitons le Gouvernement des États-Unis à lever un blocus qui n’a que trop duré, a-t-il conclu.  

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. JUAN CARLOS MENDOZA-GARCIA (Costa Rica) a rappelé que depuis 1992, 22 résolutions demandant la levée du blocus ont été adoptées par l’Assemblée générale, « organe le plus représentatif et le plus légitime des Nations Unies ».  Il a d’emblée apporté son appui à ce qui sera la vingt-troisième résolution de l’Assemblée générale sur la question.  Le blocus imposé à Cuba est contraire aux objectifs, aux principes, à l’esprit et à la lettre de la Charte des Nations Unies, a-t-il dit, à laquelle les États Membres doivent impérativement se conformer, s’agissant, en particulier, de l’égalité souveraine entre les États, de la non-ingérence dans les affaires intérieures, du libre-échange et de la libre navigation.

Le représentant a dénoncé les effets extraterritoriaux de la loi américaine dite « Helms-Burton » dont les dispositifs affectent un grand nombre d’entreprises qui commercent avec Cuba.  Des entreprises appartenant pour certaines à des pays de la CELAC ont écopé d’amendes en raison du blocus et c’est la raison pour laquelle les membres de la CELAC n’ont cessé d’appeler à une abrogation de la loi « Helms-Burton », a-t-il rappelé.  Le représentant a exhorté l’Administration américaine à modifier sa législation afin qu’elle soit conforme à la Charte des Nations Unies, aux résolutions de l’Assemblée générale, au point de vues de la CELAC et des autres régions du monde, et surtout à « l’opinion de son propre peuple ».  

Au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. ABDULMOHSEN ALYAS (Arabie saoudite) s’est impatienté et a voulu que l’on règle définitivement cette question inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale depuis 1992.  Ce blocus, a-t-il dénoncé, constitue un obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des droits fondamentaux à la santé et à l’éducation.  L’OCI est opposée à toute mesure unilatérale qui piétine les droits des autres pays, a souligné le représentant.   

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. JOSEPH GODDARD (Barbade) a réaffirmé une opposition jamais démentie à l’embargo contre Cuba, lequel « étouffe le peuple cubain » depuis plus de 50 ans et empêche l’élargissement des liens commerciaux avec les autres États du monde.  En outre, a déploré le représentant, cet embargo va à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies, du multilatéralisme, de la souveraineté et du libre-échange.

La CARICOM, a affirmé M. Goddard, a toujours été « ferme » en ce qui concerne sa solidarité avec Cuba, le blocus ne répondant à aucun objectif juridique, politique et économique justifié en matière de relations internationales.  Dans la sous-région, Cuba a généreusement bâti des hôpitaux et des cliniques, fourni des médicaments et équipé des professionnels de la santé.  Dans cet esprit, Cuba est en train de mobiliser le contingent médical le plus important pour combattre Ebola en Afrique de l’Ouest.  Les États des Caraïbes, a annoncé le représentant, se réjouissent de la tenue, le 8 décembre prochain, du Sommet CARICOM-Cuba à la Havane.  Il a demandé la levée immédiate de l’embargo et la normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba.

Au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), M. MATEO ESTREME (Argentine) a prévenu que la non-application des résolutions adoptées depuis 1992 sur la levée du blocus contre Cuba affaiblit la Charte des Nations Unies et le multilatéralisme.  Le blocus viole le droit international, en particulier l’égalité souveraine entre États et la non-ingérence dans les affaires intérieures.  L’embargo viole les principes de justice.  Il limite et retarde les progrès sociaux et économiques et empêche la réalisation des objectifs de développement, y compris les OMD.  Le représentant s’est dit préoccupé par l’augmentation des restrictions sur les transactions financières entre Cuba et les autres pays.  Cet embargo n’est rien d’autre que l’exemple d’une politique obsolète qui n’a plus sa place dans le monde d’aujourd’hui.  Le MERCOSUR affirme qu’il était temps de mettre fin à ce blocus, a conclu le représentant.  

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que la levée du blocus imposé à Cuba est tout simplement « une nécessité », car il est incompatible avec le droit international et empêche les efforts du pays en vue de la réalisation des OMD.  Malgré les sanctions et les privations, le peuple de Cuba a été l’un des premiers à voler au secours des peuples d’Afrique de l’Ouest qui font face à l’épidémie d’Ebola, a tenu à souligner le représentant.  Au nom de son pays, il s’est élevé contre toutes les pressions politiques exercées sur un État souverain, indiquant que ces pressions ne font que nourrir les tensions.  La Fédération de Russie votera en faveur de la résolution sur la levée du blocus, a annoncé le représentant. 

Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a fait valoir que « les seuls organes compétents pour appliquer des sanctions politiques, militaires et économiques sont le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ».  Déplorant les effets négatifs de l’embargo, elle a souligné que le développement durable de toute une population devait primer sur tout autre intérêt politique et économique.

Dans le passé, a-t-elle ajouté, Cuba a toujours fait de la solidarité une priorité de sa politique extérieure, comme le prouve aujourd’hui son engagement dans la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest.  Le Mexique « soutient le processus d’actualisation du modèle économique et social à Cuba » et renforce ses relations économiques avec le pays.  L’élimination du blocus faciliterait la transformation de l’économie du pays et lui permettrait d’avoir accès aux flux financiers internationaux, dans l’intérêt du commerce de tous les pays de la région, a fait observer le représentant.

M. AMIT NARANG (Inde) a dit que l’incapacité de Cuba d’accéder aux marchés, aux investissements, aux technologies, aux services financiers et scientifiques, aux institutions scientifiques, culturelles et sportives a eu des conséquences énormes.  L’application extraterritoriale de l’embargo a découragé les investisseurs et empêché le transfert des technologies, obstruant toute forme de collaboration entre Cuba et les autres pays.  Le représentant a rappelé une évaluation de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) selon laquelle le blocus a des impacts négatifs sur le ravitaillement en produits alimentaires et agricoles, donc sur la sécurité alimentaire des populations vulnérables. 

À l’heure de l’Internet et alors que les Nations Unies soulignent le rôle catalytique des technologies de l’information et des communications, il est paradoxal que le blocus ait contribué à freiner l’arrivée d’Internet à Cuba.  En dépit de tout cela, Cuba engrange des points remarquables en termes de développement humain de Cuba, dont l’indice de développement humain et les OMD.  La communauté internationale doit tout faire pour libérer le monde des sanctions et autres embargos, a conclu le représentant.

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) s’est dit profondément préoccupé par la poursuite du blocus imposé à Cuba, d’autant plus que l’Algérie a toujours condamné l’application extraterritoriale des lois et l’imposition de restrictions économiques et commerciales.  À son tour, le représentant est revenu sur les conséquences négatives de ce blocus sur le bien-être de la population cubaine, lesquelles sont aggravées par la crise économique et financière mondiale.  Le blocus sape les efforts pour la réalisation des OMD et entrave la coopération internationale, a-t-il affirmé, en promettant un vote positif de la résolution sur la levée du blocus.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a estimé que l’embargo contre Cuba allait à l’encontre des buts et principes de la Charte des Nations Unies et violait des normes internationalement reconnues qui régissent les relations entre États.  Si cet embargo a entraîné d’énormes souffrances pour le peuple cubain et entravé les efforts du pays pour réaliser les OMD, il constitue aussi un obstacle pour la future mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.

La représentante a salué les contributions constantes de Cuba à la coopération internationale, et, en particulier, le déploiement de 165 professionnels de la santé pour combattre Ebola en Afrique de l’Ouest.  Cela montre que « Cuba est un membre responsable et actif de la communauté internationale », a-t-elle affirmé.  Par conséquent, le Viet Nam demande aux États-Unis d’appliquer toutes les résolutions de l’Assemblée générale pour contribuer à la paix et à la stabilité du monde.

M. WANG MIN (Chine) a déploré qu’au fil des ans, les résolutions demandant la levée du blocus économique et financier imposé par les États-Unis contre Cuba n’aient pas été appliquées avec efficacité.  Ce blocus constitue un obstacle au développement de Cuba et entrave la réalisation des OMD.  Il porte atteinte aux droits des Cubains et touche aux relations entre Cuba et les autres pays.  Cet embargo n’a pas de raison d’être, a tranché le représentant.  Il a rappelé que la Chine et Cuba ont maintenu des relations économiques et commerciales normales dans l’intérêt de leurs populations.  La Chine espère que les États-Unis mettront fin le plus tôt possible à ce blocus et que les relations entre les deux pays s’amélioreront, contribuant ainsi à la stabilité et au développement de la région d’Amérique latine et des Caraïbes.        

M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a indiqué que le respect des principes de la Charte des Nations Unies était dans l’intérêt de tous, ajoutant que le blocus imposé à Cuba bafouait le principe d’égalité souveraine des États et la liberté de commerce et de navigation.  Rappelant que les États-Unis avaient imposé ce blocus à la suite d’une crise qui appartient au XXe siècle, il a indiqué que le XXIe siècle offrait la possibilité pour les deux pays d’entamer de nouvelles relations diplomatiques.  Les deux pays, côte à côte aujourd’hui pour lutter contre l’épidémie d’Ebola, peuvent ensemble, faire davantage pour le monde, a-t-il dit.  « Il est temps de privilégier la voie du dialogue et de la coopération », a-t-il estimé, en rappelant que Cuba en cinq décennies de blocus avait envoyé 325 000 agents de santé à travers le monde, le dernier exemple en date étant en Afrique de l’Ouest.  Il a remercié Cuba pour ses investissements dans le système de santé de son pays et réaffirmé son vote positif pour la résolution sur la levée du blocus.

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a estimé que l’embargo contre Cuba, imposé en 1960 par les États-Unis, évoquait l’ère révolue de la confrontation et des mesures agressives unilatérales.  « L’embargo est un reliquat de la guerre froide, de plus en plus difficile à justifier moralement et politiquement », a-t-il insisté.  Imposé en violation totale du droit international, l’embargo va notamment à l’encontre du principe de l’égalité souveraine des États et de la liberté de commerce.  Depuis 50 ans, les États-Unis ont limité l’accès du peuple cubain à la nourriture, aux médicaments et à la technologie, a poursuivi le représentant.  Le blocus est lourd de répercussions dans de multiples domaines, dont l’éducation.  Les dommages économiques encourus par Cuba au cours des 55 dernières années sont estimés à 116,8 milliards de dollars.  Le représentant a reconnu que Cuba avait néanmoins pu faire « des efforts colossaux pour satisfaire les besoins de son peuple ».

M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a réitéré son rejet total du blocus imposé à Cuba depuis plus d’une cinquantaine d’années.  Il s’agit là d’une « politique illégale » qui est une violation flagrante du droit international, y compris les principes de la Charte dont la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, l’égalité souveraine entre États, l’intégrité territoriale, le non-recours à la force et le règlement pacifique des conflits.  Les États-Unis ont ignoré délibérément les appels de la communauté internationale contre une politique immorale, rejetée par l’opinion publique internationale.  Le Venezuela condamne énergiquement les lois contraires au droit international comme la loi Toricelli et Helms-Burton et ses effets extraterritoriaux. 

Le Gouvernement des États Unis n’a pas d’autorité universelle sur la souveraineté des autres États et sa prétention de convertir des lois nationales en lois universelles est « illégitime ».  Le blocus viole, de façon systématique les droit de l’homme des citoyens cubains et comme si cela ne suffisait pas, les États-Unis menacent de sanctionner, de manière illégale, toute société financière étrangère qui souhaiterait faire des transactions parfaitement légales avec le Gouvernement cubain.  Nous refusons, a dit le représentant, les actes d’intimidation des autorités américaines à l’égard de sociétés qui travaillent avec « ce pays frère » dans le but unique de l’asphyxier économiquement.

M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a déploré que les États-Unis bafouent la volonté de la communauté internationale en maintenant le blocus contre Cuba.  Le blocus doit être levé, a-t-il dit, déplorant l’intransigeance des États-Unis.  Il a détaillé les conséquences négatives pour l’économie cubaine de ce blocus, notamment en ce qui concerne les investissements étrangers directs.  « Le peuple de Cuba demeure attaché à son identité, c’est un peuple épris de paix et de justice », a-t-il affirmé.  Le représentant a attiré l’attention sur la coopération qui se fait actuellement entre Cuba et les États-Unis dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.  Rappelant la vigueur des liens entre l’Afrique du Sud et Cuba, il a indiqué que 420 étudiants de son pays, issus de milieux pauvres, venaient de recevoir leurs diplômes des facultés de médecine cubaines.  Le représentant a, à son tour, assuré qu’il voterait pour la résolution demandant la levée du blocus imposé à Cuba.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a réaffirmé que l’embargo contre Cuba était contraire au droit international, à l’esprit et aux principes de la Charte des Nations Unies.  La Colombie a toujours manifesté son appui en votant en faveur de la résolution demandant la levée du blocus, a rappelé la représentante qui a réclamé le respect des principes de l’indépendance politique, de l’autodétermination des peuples et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  L’embargo, a-t-elle déploré, va aussi à l’encontre du développement économique et commercial et du bien-être de la population cubaine.

M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a réaffirmé le rejet par son pays du blocus économique et commercial imposé à Cuba par les États-Unis.  Il a dénoncé les conséquences du blocus et ajouté que tous les pays devraient mettre fin aux embargos unilatéraux, par respect du droit international et la Charte des Nations Unies.  La nature extraterritoriale de ce blocus est contraire à la liberté de mouvement et de commerce, a-t-il souligné, en regrettant les effets négatifs sur la population cubaine en particulier, les plus vulnérables.  Il a félicité les progrès de Cuba en matière de développement, arguant que la volonté de faire plus est obstruée par l’embargo.  Le Brésil, a-t-il assuré, continuera de développer des relations d’amitié avec Cuba.  Il existe, a-t-il dit, un consensus en Amérique latine sur le fait que les pays de la région ne participeront plus à des conférences internationales sans Cuba. 

M. CHIBAULA DAVID SILWAMBA (Zambie) a indiqué que son pays était en faveur de la résolution demandant la levée du blocus.  Il a affirmé que le sentier de développement choisi par Cuba avait été sévèrement entravé par le blocus, notamment en ce qui concerne l’accès à la technologie.  L’application de lois telles que la « Helms-Burton » ont des incidences extraterritoriales qui affectent la souveraineté des États tiers et la liberté de commerce et de navigation, a-t-il déploré.  Il a salué la résilience du peuple cubain qui a enregistré de nets succès dans plusieurs domaines, « pour ses propres intérêts, mais aussi celui de ses amis, dont de nombreux Zambiens ».  Le représentant a apporté son soutien à la loi votée en 2014, à Cuba, visant à attirer les investissements étrangers directs et à assouplir les restrictions imposées aux voyages.

M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a perçu les sanctions économiques comme « une méthode de sanctions politiques qui pèse sur des États souverains » et qui crée des obstacles artificiels, contrairement aux normes internationales.  « Le Bélarus est pour le dialogue respectueux », a assuré le représentant.  Le Bélarus, lui-même, connaît et subit les effets négatifs de sanctions économiques imposées par les États-Unis et l’Union européenne.  Le représentant a reproché aux Nations Unies de n’avoir pas réagi assez vigoureusement aux agissements des États-Unis.  Il a évoqué un rapport du Conseil des droits de l’homme sur les effets des mesures unilatérales et coercitives qui violent les droits à l’alimentation, à l’éducation et à la santé.  « Des populations innocentes sont punies deux fois », a-t-il conclu.

M. RAMADHAN MWINYI (République-Unie de Tanzanie) a dit que son pays est à la fois allié de Cuba et des États-Unis et que cette situation est regrettable.  La question du blocus n’est toujours pas résolue et elle continue de saper les relations internationales, en particulier la prospérité économique pour tous.  Il est regrettable qu’un pays fondateur des Nations Unies continue d’ignorer des résolutions de l’Assemblée générale, s’est plaint le représentant pour qui le moment est venu pour que Cuba et les États-Unis renouent les contacts et fassent face aux défis actuels des changements climatiques et de la pauvreté.  L’épidémie d’Ebola représente une occasion historique de nous réunir.  « Décidons de travailler pour le bien de toutes les populations du monde », a conclu le représentant en paraphrasant l’ancien Président tanzanien, Julius Nyerere.    

Présentant le projet de résolution, M. BRUNO RODRÍGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a d’abord parlé d’Ebola en citant son Président: « Compte tenu de la gravité du problème, j’estime qu’il faut éviter toute politisation qui nous dévie de notre objectif fondamental, contribuer à juguler cette épidémie en Afrique et à la prévenir dans d’autres régions ».  Le Ministre a ensuite fait remarquer que le blocus économique, commercial et financier appliqué par les États-Unis à Cuba s’était renforcé et que son application extraterritoriale à toutes les régions s’était intensifiée.  Il a évoqué « des amendes aussi énormes qu’insolites » d’un montant total de 11 milliards de dollars, infligées à 38 banques, dont la banque française BNP Paribas, qui font des transactions avec Cuba et d’autres pays.

Les préjudices économiques cumulés qui en découlent, énormes pour une petite économie, se chiffrent au total à 1 112 534 000 000 de dollars, a précisé le Ministre.  Les préjudices humains que cause le blocus ne cessent de croître et dorénavant « 77% des Cubains sont nés sous son ombre », a-t-il constaté. 

Les peuples étatsunien et cubain, situés de part et d’autre du détroit de la Floride, ont toujours eu des liens profonds, a dit le Ministre.  Malgré les campagnes mensongères, le peuple étatsunien a appuyé le renvoi dans sa famille du petit Cubain en 1999.  Devant les terribles actes terroristes du 11 septembre 2001, Cuba a offert son aide quand des milliers d’avions ne savaient où atterrir et l’a de nouveau offert, lors des attaques au bacille de charbon, pour remédier à la carence d’antibiotiques. 

Cuba a aussi offert sa coopération à la population de la Nouvelle-Orléans après le cyclone Katrina en 2005.  En 2010, après le tremblement de terre en Haïti, les États-Unis et Cuba ont coopéré en faveur de cette nation.  Le Gouvernement cubain a fait invariablement parvenir à celui des États-Unis des informations concernant des projets d’actes ou d’attentats terroristes. 

Malgré de vieilles tensions et les tentatives d’extrémistes violentes et de groupes terroristes, « la guerre n’a jamais éclaté entre les deux pays et aucun jeune étatsunien n’est mort à Cuba », a rappelé le Ministre.  Malgré des calomnies dans ce sens, Cuba n’a jamais menacé la « sécurité nationale des États-Unis ».  Aucune hostilité n’existe entre nos peuples. 

Les sondages d’opinion prouvent que tous les secteurs de la société étatsunienne sont toujours plus favorables à la levée du blocus et à la normalisation des relations bilatérales, a relevé le Ministre.  Il a jugé « particulièrement symptomatique » que cette opinion soit encore plus marquée en Floride.  Des personnalités politiques des tendances les plus diverses et de prestigieux universitaires reconnaissent que cette politique a échoué quant à ses objectifs et qu’elle ne répond pas aux intérêts nationaux.  « Il suffit pour s’en convaincre de lire les éditoriaux que le New York Times a consacrés à ce point ces dernières semaines », a-t-il ajouté.

Les Étatsuniens réclament le droit de se faire personnellement une opinion directe sur la réalité cubaine.  L’opinion publique s’oppose dans sa majorité à l’orientation actuelle et se montre toujours plus critique à cet égard.  L’émigration cubaine souhaite, dans sa majorité, la paix et le bien-être pour sa famille et son peuple et des relations normales avec son pays d’origine. 

« Le blocus fait du tort à Cuba, mais il en fait aussi aux États-Unis », a poursuivi M. Parrilla.  En outre, l’inscription « absurde et ridicule » de Cuba sur la liste des États parrainant le terrorisme, qui sert uniquement, selon lui, à justifier des sanctions financières internationales, « jette le discrédit sur les États-Unis ».

M. Parrilla a reconnu qu’après les mesures limitées, quoique positives, de 2009 et de 2011, relatives aux visites familiales, aux envois de fonds familiaux des Cubains installés aux États-Unis et aux voyages de catégories données d’Étatsuniens, le dialogue technique s’est élargi.  La coopération s’est accrue dans des domaines tels que la lutte contre le trafic de drogues, la criminalité transnationale, la traite d’êtres humains, la prévention des marées noires, la recherche et le sauvetage de personnes ou la sécurité aérienne et de l’aviation.

« Le Président Barack Obama jouit de toutes les prérogatives constitutionnelles pour modifier, sans avoir à recourir au Congrès, des aspects clefs du blocus et infuser une dynamique nouvelle et décisive aux relations bilatérales », a fait valoir le Ministre.  Il a invité l’Administration étatsunienne à nouer des relations mutuellement respectueuses et réciproques, fondées sur l’égalité souveraine, les principes du droit international et la Charte des Nations Unies.  Il a assuré que « Cuba ne renoncera jamais à sa souveraineté ni à la voie que son peuple a choisie librement: la construction d’un socialisme plus juste et efficace, prospère et durable.  Cuba ne renoncera pas non plus à la recherche d’un ordre international ni ne cessera de lutter pour l’équilibre du monde ». 

Explications de vote

Le représentant des États-Unis s’est opposé au projet d’une résolution que le Gouvernement cubain utilise, tous les ans, pour ne pas reconnaître l’échec de sa politique, même s’il commence à en reconnaître les effets négatifs.  Le représentant a appelé Cuba à libéraliser le marché du travail et à consacrer le principe de la libre concurrence.  Les États-Unis, a-t-il affirmé, sont un ami proche du peuple cubain.  Il a précisé qu’à ce jour, Cuba reçoit, chaque année, 2 milliards de dollars sous forme de fonds privés en provenance des États-Unis.  En outre, le Gouvernement américain a envoyé pour 359 millions de dollars d’équipements agricoles, de matériels de santé et d’aide humanitaire, en 2013, une assistance conforme à un régime de sanctions « calibré avec soin » pour ne pas peser sur le peuple cubain.  Le représentant a ajouté que le resserrement des liens entre les deux pays était une priorité de son gouvernement, mentionnant l’assouplissement des restrictions au voyage récemment décidé par le Président Obama. 

L’échange d’idées et d’informations étant une valeur fondamentale de la Charte des Nations Unies, le représentant a déploré, à ce titre, les entraves imposés par le Gouvernement cubain à l’accès à Internet.  Le Gouvernement continue d’imposer des obstacles au droit à l’information, a-t-il dit, indiquant qu’une personne a été condamnée à 15 ans de prison pour avoir œuvré pour le libre accès à Internet dans une localité cubaine.  Il faut abattre le mur de cette censure et faire triompher le droit à la communication sur Internet, a-t-il déclaré.  « La louable contribution de Cuba à la lutte contre l’épidémie d’Ebola ne saurait excuser le traitement que son gouvernement réserve à son propre peuple. »

La représentante du Nicaragua a dit qu’en votant pour la résolution, les États montrent leur solidarité au peuple cubain.  Ce vote est la preuve que le monde entier est opposé au blocus, a ajouté la représentante.  Elle s’est émue de l’impact du blocus, entre autres sur les droits à la santé et à l’éducation.  Elle s’est aussi émue des entraves au développement économique et social général de Cuba.  Mais, a-t-elle dit, Cuba peut compter sur la solidarité de la communauté internationale, a-t-elle estimé, en saluant un pays qui, face à l’épidémie d’Ebola, se trouve au front.  La représentante a demandé aux États-Unis de rétrocéder Guantanamo à Cuba et de rayer ce dernier de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme.  Que les États-Unis s’associent à la communauté internationale pour aller de l’avant et oublier le passé.

Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Italie a dénoncé les effets extraterritoriaux de la loi dite « Helms-Burton ».  Nous ne pouvons pas accepter que des mesures unilatérales entravent nos relations économiques avec Cuba, a-t-il dit.  Il a exhorté les États-Unis à appliquer, sans tarder, le train de mesures convenu en 1998 entre les États-Unis et l’Union européenne visant à atténuer les effets extraterritoriaux des lois américaines.  Il a rappelé que l’Union européenne avait levé ses mesures restrictives contre Cuba en 2003.

« Nous réitérons le droit des Cubains à décider librement de leur avenir », a-t-il affirmé, avant d’exhorter le Gouvernement cubain à accorder à ses citoyens toutes les libertés civiles, politiques et économiques internationalement reconnues.  Il a insisté sur le fait que la levée du blocus permettrait une ouverture de l’économie cubaine qui bénéficierait grandement aux Cubains.  « Ensemble, nous exprimons notre rejet de toutes les mesures unilatérales décidées contre Cuba et qui affectent les intérêts des États tiers et contreviennent aux règles communément acceptées du commerce international ».

Le représentant de la Syrie a estimé que le « blocus illégitime et inhumain » imposé à Cuba avait créé un précédent déplorable en mettant les États-Unis en contradiction directe avec le consensus et le droit internationaux.  « Ce vote est en soi éloquent, il ajoute l’insulte à la douleur », a-t-il dit.  Ce blocus est un outil pour imposer l’hégémonie occidentale sur un pays et sur un peuple.  C’est « un châtiment collectif ». 

Le représentant a ensuite dénoncé les mesures coercitives unilatérales imposées à la Syrie par les États-Unis et l’Union européenne, en violation des droits du peuple syrien.  L’Assemblée générale doit prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme au blocus et aux mesures coercitives qui vont à l’encontre de la Charte des Nations Unies.  Il faut également lever le blocus israélien imposé aux peuples palestiniens et à la population du Golan.

Le représentant de la République démocratique populaire lao a souligné que les 188 États qui avaient voté en faveur de la résolution, l’année dernière, sont encore au rendez-vous aujourd’hui, ce qui est la preuve irréfutable que la lutte pour la levée du blocus est reconnue et appuyée par la vaste majorité de la communauté internationale.  Ce blocus doit être levé immédiatement et inconditionnellement et la République démocratique populaire lao se joint à la vaste majorité pour soutenir Cuba dans son combat.  Notre pays fera tout pour aider Cuba à retrouver son droit légitime d’intégrer la mondialisation, a assuré le représentant.

Le représentant de l’Argentine a réaffirmé sa position de principe contre toute sanction unilatérale contre Cuba.  Le blocus est immoral, illégal et illégitime, a-t-il dit.  Il a rappelé le coût humanitaire et économique très élevé du blocus pour la population cubaine, un blocus qui est le principal obstacle au développement de l’économie cubaine.  Il s’est réjoui que ce blocus n’empêche néanmoins pas Cuba de jouer le rôle de chef de file dans certains domaines de la coopération internationale, comme en témoigne l’envoi de centaines de médecins pour lutter contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.  Le représentant a exigé « le respect de toutes les différences, qu’elles soient économiques ou politiques » et a plaidé vigoureusement pour la levée immédiate du blocus.

Le représentant de Saint-Vincent-et-les Grenadines a qualifié le blocus de violation « systématique » des droits de tout un peuple et de la souveraineté de nombreux autres États.  Aux États-Unis, les citoyens ont emboîté le pas de la communauté internationale en faisant entendre leur voix contre le blocus et en appelant à la levée de ces sanctions unilatérales.  Le représentant a rappelé un passage du discours inaugural de M. Barack Obama en 2009 selon lequel « le temps est venu de réaliser que les vieilles habitudes et les arguments sont sans importance face aux défis auxquels font face nos peuples ».  Le temps est effectivement venu pour que le droit soit respecté, a estimé le représentant.  « Alors que le Président Obama entame la dernière phase de sa présidence, nous espérons que sa compréhension de ce qui est juste sera accompagnée par des actes », a souhaité le représentant.    

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a repris les chiffres selon lesquels les pertes économiques et sociales du blocus contre Cuba s’élèvent à 1 100 milliards de dollars.  Il a aussi dénoncé l’impact du blocus sur les pays qui entretiennent des relations commerciales et économiques avec Cuba.  Rejetant un blocus qui est le principal obstacle au développement socioéconomique de Cuba, il s’est prononcé pour la résolution et a exhorté les États-Unis à la respecter.    

Le représentant du Soudan a voté en faveur du projet de résolution pour rejeter « le châtiment coercitif » imposé par les États-Unis à Cuba.  Ce blocus qui va à l’encontre du droit international, du droit commercial et des règles régissant les relations économiques et financières entre les États, exige une condamnation de la communauté internationale.  Le Soudan exprime d’autant plus sa solidarité avec Cuba que l’embargo unilatéral dont il souffre lui-même a été renouvelé la semaine dernière, avec les conséquences que l’on sait sur tous les aspects de la vie.  Le représentant n’a pas manqué de remercier Cuba pour sa contribution à la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique.

Le représentant de l’Uruguay a expliqué que la position de son pays en faveur de la résolution s’inscrit dans le contexte plus large du multilatéralisme, de la non-intervention et du règlement pacifique des différends.  L’Uruguay défend un autre principe fondamental de la diplomatie qui est celui de l’égalité juridique entre États.  Le blocus contre Cuba est un « châtiment collectif », qui affecte durablement le bien-être de la population cubaine, a-t-il ajouté, en rejetant l’application extraterritoriale des lois nationales.

Le représentant de l’Indonésie a donné quatre raisons valides justifiant la levée du blocus imposé à Cuba, la première étant que ledit blocus contrevient au principe d’égalité souveraine des États.  En second lieu, les sanctions économiques contre Cuba sont très durement ressenties par la population cubaine, en particulier par les plus vulnérables, tels que les enfants, les femmes et les personnes âgées.  Puis, Cuba n’est pas la seule victime du blocus, puisque les États en développement, les partenaires commerciaux et les investisseurs souffrent également des effets du blocus.  Enfin, engager un État est plus productif que de l’isoler si l’on veut faire avancer les objectifs nobles que tous les États Membres de l’ONU se sont fixés.  « Le temps est venu pour les parties de revoir leurs relations par un engagement constructif », a estimé le représentant.

Le représentant du Zimbabwe a dénoncé un blocus qui « ruine » Cuba.  Loin d’être assoupli, le blocus est constamment renforcé, s’est-il étonné, devant des mesures qui vont à l’encontre des principes contenus dans la Charte des Nations Unies.  Mon pays, a-t-il rappelé, souffre aussi des effets délétères des sanctions.  Il faut une levée inconditionnelle du blocus pour que le peuple cubain puisse accomplir la destinée qu’il s’est choisie.

Le représentant du Kenya, qui a voté en faveur de la résolution, a, à son tour, dénoncé un blocus qui contrevient à la Charte des Nations Unies.  Il a condamné des mesures coercitives qui ne visent qu’à empêcher un pays d’exercer son droit de choisir le système politique, économique et social qui lui convient.  Il a affirmé que son pays entretenait avec Cuba des relations constructives bénéficiant aux deux parties.  « Peu de pays font montre de solidarité avec l’Afrique comme le fait Cuba », a-t-il poursuivi, rappelant que Cuba avait envoyé le plus grand nombre de médecins pour aider l’Afrique dans sa lutte contre l’épidémie d’Ebola.  Rappelant les conséquences négatives de ce blocus pour la population cubaine, le représentant a vigoureusement plaidé pour sa levée.

Le représentant de l’Angola a fait part de sa préoccupation face à la nature extraterritoriale de l’embargo qui empêche les Cubains d’exercer leur droit de choisir librement leur propre système économique.  En dépit de cette situation, Cuba continue d’apporter son aide à de nombreux pays dans le monde et l’Angola figure parmi les bénéficiaires, en matière d’éducation et de santé.  Cuba, a ajouté le représentant, apporte aussi sa contribution dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.  Le représentant a donc demandé à la communauté internationale d’encourager les deux pays à renouer le dialogue et à normaliser leur relation.  Le peuple de Cuba ne peut pas être mis à l’écart du développement en cours dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes et les États-Unis doivent participer activement aux efforts déployés au sud de son territoire, a estimé le représentant.         

Le représentant d’El Salvador a dénoncé un blocus qui ignore tous, la Charte des Nations Unies, les traités internationaux, les normes et les coutumes du droit international, les règles qui régissent le commerce et les relations pacifiques entre États.  Le blocus a un impact humanitaire car il limite l’accès aux médicaments, aux équipements médicaux, aux traitements thérapeutiques et à l’échange des connaissances scientifiques.  El Salvador juge « injuste et nocive » la façon dont le Département américain du Trésor traque toutes les transactions financières internationales de Cuba, y compris celles des organismes de coopération, empêchant par là même des banques et des pays d’établir des relations économiques, commerciales, financières, scientifiques ou techniques avec Cuba.

Le représentant de l’Équateur s’est indigné qu’un pays puisse avoir le sort de tout un peuple entre ses mains et ne rien faire pour l’améliorer.  Le blocus imposé à Cuba bafoue le droit international, a-t-il affirmé, en défendant un pays, Cuba, qui a servi de modèle pour certaines politiques en Équateur, comme celle en faveur des personnes handicapées.  Il a remercié Cuba pour ses efforts dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest et s’est demandé combien de temps il faudra attendre pour que la volonté de la communauté internationale de voir le blocus levé soit exaucée.  Le représentant n’a pas manqué de dénoncer « la politique impérialiste » des États-Unis. 

Le représentant du Myanmar a déclaré que son pays, qui a aussi vécu l’expérience des sanctions unilatérales pendant des décennies, comprenait le degré de souffrance du peuple cubain.  Le représentant a estimé qu’un dialogue constructif est nécessaire pour promouvoir la confiance et la compréhension.  Le blocus et les mesures coercitives doivent être remplacés par le dialogue et la coopération, a-t-il insisté.  

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