En cours au Siège de l'ONU

AG/11563

Les questions de sécurité, du danger climatique et de la promotion du développement durable restent le principal souci des dirigeants au débat de l’Assemblée générale

Le débat général de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale s’est poursuivi aujourd’hui, portant notamment sur l’urgence que présentent certaines questions mondiales en matière de paix et de sécurité, comme l’épidémie d’Ebola, ou la montée d’un extrémisme extrêmement violent, ou encore les dangers créés par le réchauffement climatique, et les remèdes qui pourraient lui être apportés par la promotion du développement durable, cette question étant au centre de cette session qui verra se dessiner le programme de développement pour l’après-2015.

Qualifiée de « menace à la paix et à la sécurité internationales » par le Conseil de sécurité dans sa résolution du 18 septembre dernier, l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola a commencé au mois de mars 2014 en Guinée, a rappelé le Président de ce pays, M. Alpha Condé. 

Déplorant les graves conséquences de cette épidémie, qui fait de nombreuses victimes et entraîne un ralentissement de près de 2,5% de la croissance du pays, le Président guinéen a invité la communauté internationale à lancer rapidement des actions pour, notamment, renforcer les infrastructures et les systèmes de santé des pays affectés par la maladie.  La Guinée, a-t-il assuré, a installé un cordon sanitaire à tous les postes frontaliers et à tous les points de passage liant son territoire à l’extérieur.  M. Condé a cependant demandé que les pays affectés ne soient pas isolés ou placés en quarantaine par les autres.  « Seul le virus doit être isolé », a-t-il dit.

Du point de vue des différents intervenants, la communauté internationale et les Nations Unies ont été à la hauteur de la réaction rapide qu’exigeait la vitesse à laquelle se propage l’épidémie.  Les orateurs ont salué, à cet égard, l’envoi d’une mission d’urgence sur le terrain par l’Assemblée générale.  Cette réponse unanime a été vue comme un exemple de ce qu’il est possible de faire lorsque les États collaborent. 

Le Premier Ministre de Samoa, M. Tuilaepa Sailele Malielegaoi, a encouragé la communauté internationale à suivre cet exemple au moment où il faudra traiter d’autres problèmes mondiaux critiques.  Comme nombre d’intervenants, il a appelé tous les États Membres à travailler de concert pour trouver un remède au dérèglement climatique qui menace la planète.  Il a souligné la responsabilité première incombant aux pays qui sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre et le rôle indispensable de l’ONU dans la recherche d’une solution durable.  Samoa a accueilli, au début du mois, la troisième Conférence internationale des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID), a rappelé M. Malielegaoi avant de souligner les besoins de ces pays en termes de « partenariats authentiques et durables ».  Il a espéré que les priorités des PEID, exposées dans le document « Samoa, la Voie à suivre », ne seraient pas oubliées à cause des autres questions mondiales.

Parmi les sujets d’actualité brûlante, celui de la lutte contre le terrorisme et en particulier contre l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) et Al-Qaida a aujourd’hui, de nouveau, retenu toute l’attention des chefs d’État et autres officiels.  Le Président iraquien, M. Fouad Massoum, a saisi cette occasion pour exprimer sa reconnaissance face à la mobilisation internationale en faveur de l’Iraq.  Il a souligné l’influence transfrontalière et internationale de l’EIIL, d’où le besoin, a-t-il plaidé, de former un front international uni contre ce groupe. 

De son côté, le Président de la Namibie, M. Hifikepunye Pohamba, a rappelé à la mémoire de la communauté internationale les 200 jeunes filles enlevées par Boko Haram au Nigéria en appelant à leur « libération immédiate et inconditionnelle ».

La journée a également été marquée par l’intervention de M. Mahmoud Abbas, Président de l’État de Palestine, qui a accusé Israël de « mener une nouvelle guerre de génocide contre le peuple palestinien », l’accusant de propager le racisme jusque dans les écoles.  M. Abbas a déclaré que la Palestine et les États du Groupe arabe étaient en contact avec les groupes réunis d’États Membres pour les mobiliser autour d’un projet de résolution qui serait présenté au Conseil de sécurité, et dont les termes viseraient notamment à mettre fin à l’occupation israélienne et à instaurer une solution à deux États, ceci sur la base d’un calendrier précis de mise en œuvre et conformément à la résolution 194 du Conseil de sécurité.  Il a espéré que ce texte serait adopté en cette Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien.

Le Liban, « pays situé au cœur des luttes de pouvoir régionales, est fier de rester un parangon de la diversité au Moyen-Orient », a déclaré pour sa part le Président du Conseil des ministres du Liban, M. Tammam Salam, tout en indiquant qu’il redoutait les conséquences des crises régionales actuelles sur son pays.  M. Salam a également exhorté la communauté internationale à faire en sorte qu’Israël mette fin aux violations qu’il commet contre la souveraineté libanaise.

Sujet au cœur de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, le programme de développement pour l’après-2015, a suscité beaucoup d’attente, aussi bien chez les pays en développement que parmi les pays développés.  Le Premier Ministre du Luxembourg, M. Xavier Bettel, a demandé que ce programme bénéficie aux deux catégories de pays, avant de souligner que le Luxembourg faisait partie des cinq pays industrialisés qui consacrent au moins 0,7% de leur revenu national brut à l’aide publique au développement (APD).  Cela n’a pas suffi à rassurer son homologue du Guyana, M. Donald R. Ramotar, qui s’est plaint de l’insuffisance de l’APD et du manque de partenariats en faveur du développement.  Il a conseillé de prévoir, dans le programme pour l’après-2015, un engagement d’APD assorti d’une échéance.  De leur côté, plusieurs chefs d’État de pays africains ont demandé d’intégrer pleinement dans ce programme les préoccupations exprimées dans la Position commune africaine.

À la fin de la séance, les représentants de l’Inde, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan ont exercé leur droit de réponse.

L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, samedi 27 septembre, à partir de 9 heures.

Suite du débat général

M. HIFIKEPUNYE POHAMBA, Président de la Namibie, a ouvert sa déclaration en évoquant le défi que représente pour la communauté internationale l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.  La Namibie, a-t-il annoncé, a contribué 11 millions de dollars namibiens à la lutte contre cette maladie.  M. Pohamba a ensuite appelé à la « libération immédiate et inconditionnelle » des 200 jeunes filles enlevées par Boko Haram au Nigéria.

Le Président namibien s’est félicité du thème retenu pour cette session de l’Assemblée: « Élaborer et concrétiser un programme de développement porteur de transformation pour l’après-2015 ».  La Namibie a réduit de plus de moitié la pauvreté extrême et inscrit 100% de ses enfants à l’école primaire.  L’accès à la santé s’est amélioré, et les cas d’infection au VIH se sont stabilisés, a indiqué le Président namibien.

Les pays en développement, en particulier l’Afrique et les petits États insulaires, continuent cependant de souffrir des effets délétères du changement climatique, a-t-il déploré.  Les inondations, les sécheresses et l’érosion des sols s’aggravent, se prolongent et sont plus fréquentes, a dit M. Pohamba en appelant les États à appliquer le Plan d’action et la Déclaration Namib, adoptés lors de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP11), tenue à Windhoek.  Il a également souhaité que les préoccupations exprimées dans la Position commune africaine soient pleinement intégrées dans le nouveau programme de développement.

La réforme du système des Nations Unies, en particulier celle du Conseil de sécurité, doit se faire rapidement pour refléter les réalités géopolitiques contemporaines, a poursuivi le Président.  M. Pohamba s’est inquiété de l’instabilité politique et des conflits armés au Soudan du Sud, en Somalie, au Mali et en République centrafricaine.  Mais il a jugé encourageant le fait qu’en République démocratique du Congo, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et la brigade d’intervention de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) aient réussi à neutraliser les forces négatives qui sévissaient dans l’est du pays.

Enfin, le Président a demandé la pleine application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il a fait remarquer que la Namibie avait déployé l’un des plus larges contingents de police féminins de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD). 

M. DONALD RABINDRANAUTH RAMOTAR, Président du Guyana, a fait part des progrès accomplis par son pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), citant notamment la baisse du taux de pauvreté, un meilleur accès des enfants à l’école et l’amélioration des services de santé.  Malgré l’impact de la situation financière internationale sur notre économie, nous avons réussi à maintenir une croissance au cours des huit dernières années, a-t-il ajouté.  Le Président guyanais a remarqué que les progrès avaient été inégaux selon les pays, certains, ravagés par des conflits, ayant même reculé sur la voie du développement.  Le monde aurait pu avancer davantage sur cette voie, a-t-il estimé, si les partenariats attendus avaient été formés. 

Les écarts entre les populations les plus pauvres et les plus riches dans le monde se creusent, s’est inquiété le Président.  Les 1% les plus riches possèdent 46% de la richesse mondiale, tandis que les 50% les plus pauvres détiennent seulement 0,7% de cette richesse.  Il a regretté l’insuffisance du transfert de ressources des pays développés vers les pays en développement.  En outre, a-t-il ajouté, les pays développés n’ont pas apporté le soutien qu’on attendait d’eux en termes de partenariats, comme le prévoyait pourtant l’OMD 8.  Seulement une demi-douzaine de pays développés ont tenu la promesse qu’ils avaient faite de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD), a-t-il aussi remarqué avec déception. 

Fort de ces constatations, le Président guyanais a invité les États Membres à intégrer, dans le programme de développement pour l’après-2015, un engagement à fournir l’APD promise à une certaine échéance.  Il a aussi souhaité que ce programme prévoie un cadre mondial de gestion des droits de la propriété intellectuelle qui place le développement en son centre.  Il faut également prévoir une architecture mondiale qui tienne compte des asymétries en termes de développement, ainsi qu’un cadre qui permette aux investissements du secteur privé d’être cohérents avec le programme de développement, a dit M. Ramotar.  Il a exprimé à cet égard son appréciation envers les recommandations faites par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.

Le futur programme de développement doit aussi être suffisamment souple pour traiter les besoins particuliers de pays comme les petits États insulaires en développement (PEID), a ajouté le Président.  Il a fait remarquer que les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qui deviennent des pays à revenu intermédiaire, ne peuvent plus de ce fait recevoir de financements à des taux préférentiels, alors qu’ils sont en outre très endettés.  Il a appelé la communauté internationale à reconsidérer cette approche en prévoyant un indice de vulnérabilité, ainsi qu’un allègement de la dette qu’ont accumulée ces pays pour rendre leurs économies durables.

M. Ramotar a ensuite abordé la question de Palestine, plaidant la cause du peuple palestinien, et il a évoqué les situations en Syrie et en Iraq en condamnant le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Il a aussi parlé de la situation en Ukraine en demandant d’inviter toutes les parties à la table de négociation.  S’agissant de la crise de l’Ebola, il a salué la réponse rapide et le leadership dont ont fait preuve Cuba et les États-Unis pour aider les pays de l’Afrique de l’Ouest.  Enfin, M. Ramotar a appelé de ses vœux la réforme du Conseil de sécurité et des institutions financières internationales.

M. NICOS ANASTASIADES, Président de Chypre, a souligné que malgré les différences entre États, le chemin menant à la paix, à la stabilité et à la démocratie ne peut être couronné de succès qu’en passant par les Nations Unies.  Il a estimé que le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, qui sera célébré l’an prochain, constituera une étape importante de l’histoire de l’Organisation.  Il a souhaité que les situations en Libye, au Liban, en Syrie et en Iraq puissent trouver des solutions de la part de la communauté internationale.  Dans ce contexte, le Président chypriote a salué l’adoption, mercredi dernier, d’une résolution du Conseil de sécurité portant sur la nécessité de lutter contre le phénomène des combattants terroristes étrangers.  Il a en outre déclaré que des conflits qui perdurent peuvent souvent contribuer à la déstabilisation de toute une région.  Ceci se voit avec le conflit israélo-palestinien, a-t-il précisé.  Il a relevé que le droit des Israéliens à vivre dans un État ne saurait souffrir d’aucune contestation, et qu’il en est aussi ainsi, concernant celui des Palestiniens.

Sur un tout autre plan, M. Anastasiades a salué l’accord intervenu le 5 septembre dernier à Minsk, au Bélarus, dans l’optique de trouver une solution au conflit en cours dans l’est de l’Ukraine.  Il a rappelé que Chypre est située à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, et que c’est une zone qui est le siège de nombreux conflits.  Il a ajouté que cette situation géographique de Chypre relève du destin, et que le pays assume un rôle constructif dans la promotion des valeurs et des principes des Nations Unies.  Il a ainsi fait état des actions menées par Chypre dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et les trafics humains, la non-prolifération d’armes de destruction massive, et de l’apport de son pays dans le cadre humanitaire.  Il a indiqué qu’hier par exemple, Chypre a secouru environ 350 réfugiés syriens qui voguaient sur un navire de pêche en mer Méditerranée.  Il a estimé ensuite que la découverte récente de gisements d’hydrocarbures aux alentours de son pays confère à la région une plus grande importance stratégique.

Le Président chypriote a ensuite rappelé que cette année 2014 marque le quarantième anniversaire de la division violente de Chypre, qui est une conséquence, a-t-il expliqué, de l’invasion et de l’occupation continue d’une partie de Chypre par la Turquie.  Il a rappelé que de nombreuses résolutions des Nations Unies ont condamné ce fait, et il a dit sa disponibilité à œuvrer pour le dialogue en vue de la réunification de Chypre et de son peuple, et pour trouver une voie pour libérer l’île de Chypre de la présence des troupes occupantes.  Il a précisé que le seul plan de sortie de cette crise serait que la République de Chypre évolue et devienne une entité formée de deux territoires fédérés jouissant des mêmes droits politiques, et bénéficiant d’une seule personnalité légale sur le plan international, tandis que ses habitants n’auraient qu’une seule citoyenneté. « 40 ans de séparation c’est plus que trop pour nous », a déclaré M. Anastasiades, ajoutant que le statu quo actuel ne profitait à personne.

Mme DALIA GRYBAUSKAITĖ, Présidente de la Lituanie, a fait remarquer que la nature de la sécurité mondiale avait considérablement changé.  Des acteurs non étatiques, des extrémistes religieux et des groupes criminels rebelles terrorisent la planète et menacent la sécurité des peuples pacifiques, s’est-t-elle inquiétée.  Certains États, a-t-elle regretté, appuient les terroristes et leur offrent refuge.  En outre, les moyens utilisés par ces groupes criminels aujourd’hui vont au-delà des normes de combat classiques.

La Présidente a estimé que la communauté internationale, qui doit tout mettre en œuvre pour contrer l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) et Al-Qaida, doit aussi s’efforcer de « gérer les défis géopolitiques qui se posent en Europe de l’Est ».  « Il est de notre devoir de soutenir la paix, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a-t-elle ensuite estimé. 

Dans cet esprit, il appartient aux Nations Unies, à l’OTAN, à l’Union européenne et à d’autres organisations régionales et leurs États membres de s’efforcer de mettre fin aux conflits armés, aux tentatives de remise en question des frontières d’États souverains et à la création de conflits « gelés ».  Se référant aux « valeurs fondamentales qui unissent la communauté internationale », Mme Grybauskaitė a rappelé qu’une centaine d’États avaient apporté leur soutien à l’Ukraine et condamné l’occupation de la Crimée par la Fédération de Russie.  « La majorité écrasante de cette Assemblée ne reconnaîtra jamais les actes d’agressions illicites », a-t-elle déclaré.

M. ALASSANE OUATTARA, Président de la Côte d’Ivoire, a assuré que son pays saisirait le temps qui reste avant l’échéance de 2015 pour accélérer la réduction de la pauvreté, améliorer la santé maternelle et infantile, consolider les remarquables progrès enregistrés dans la lutte contre le VIH/sida et pour l’accès à l’enseignement primaire, et garantir l’accès à l’eau potable à tous les Ivoiriens.  Il a indiqué qu’en trois ans, son pays avait fait un bond qualitatif significatif dans la mise en œuvre des OMD.  Le programme de développement pour l’après-2015, a poursuivi le Président ivoirien, devra accorder une attention particulière aux priorités des pays en développement, notamment celles des pays africains, exprimées dans la position commune africaine.  Les négociations sur ce programme, a-t-il ajouté, doivent être inclusives, équilibrées et aboutir à des objectifs précis et mesurables, pour faciliter leur appropriation par les États et les régions.

Le Président ivoirien a fait remarquer que l’Afrique est devenue l’une des régions les plus attractives pour les investisseurs internationaux et les plus dynamiques au monde, avec un taux de croissance annuel de son PIB de 4,5% en moyenne au cours des 15 dernières années.  Il a cependant fait remarquer que le développement de l’Afrique est tributaire de son environnement sécuritaire.  Il a parlé à cet égard de la propagation sans précédent du terrorisme, depuis la corne de l’Afrique jusqu’à la bande sahélo-saharienne; l’explosion de la piraterie maritime; divers trafics criminels et, plus récemment, la résurgence de pandémies telles que la fièvre hémorragique Ebola.  Contrairement aux guerres d’hier, ces menaces transfrontalières n’épargneront à terme aucun État et aucune région, a-t-il prévenu.  La mobilisation internationale actuelle contre le terrorisme et l’extrémisme est salutaire, a dit M. Ouattara, tout en suggérant de l’étendre à l’Afrique. 

Le Président Ouattara a remercié ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, en particulier le Président de la France pour le rôle déterminant qu’a joué ce pays dans le règlement des crises au Mali, en Guinée-Bissau et en République centrafricaine, ainsi que le Président des États-Unis pour les importantes mesures annoncées au Sommet États-Unis/Afrique et pour celles prises pour lutter contre Ebola.  M. Ouattara a cependant demandé aux grandes puissances et aux Nations Unies d’aller plus loin dans leur soutien au continent africain.  Il a plaidé notamment en faveur de la consolidation des partenariats avec l’Afrique, afin de mener ensemble la lutte contre la pauvreté tout en prenant en compte les trois dimensions du développement durable (économique, sociale et environnementale).  M. Ouattara a également souhaité un accord ambitieux sur le climat.

Pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, M. Alassane Ouattara s’est félicité du retour définitif de la Banque africaine de développement à Abidjan et de la solidité des institutions nationales, comme preuves de la confiance de ses partenaires.  La principale œuvre à parachever est le renforcement de la réconciliation nationale et la prise en charge des couches et des personnes les plus vulnérables de la population ivoirienne, a-t-il expliqué.  La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est une nation ambitieuse qui s’est fixée comme cap l’émergence, avec des institutions démocratiques et une gouvernance exemplaire, a souligné le Président Ouattara.

M. BORUT PAHOR, Président de la Slovénie, a jugé urgent de réformer les Nations Unies, tout particulièrement la composition du Conseil de sécurité, afin que nous soyons mieux en mesure de faire face aux nouvelles menaces à la paix et à la sécurité internationales.  « Alors que nous commémorons le centenaire du début de la Première Guerre mondiale, nous devons aussi nous rappeler que la Deuxième Guerre mondiale est aussi le fruit de l’échec de la Société des Nations », a-t-il estimé.  Le Président de la Slovénie a prévenu que la troisième guerre mondiale pourrait bien être le résultat d’une Organisation des Nations Unies obsolète et inefficace.  M. Pahor a appelé à repenser l’architecture de la sécurité internationale de manière à ce que les membres permanents du Conseil de sécurité exercent leur pouvoir de manière plus responsable.  Il a insisté que la communauté internationale devait parvenir à cette évolution avant que la paix internationale soit minée de manière irréversible. 

« Alors que nous commémorons le vingtième anniversaire du massacre de Srebrenica », a dit le Président de la Slovénie, il y a une urgence de mettre en place le principe de la responsabilité de protéger des civils dans des situations de conflits comme celles que nous voyons en Iraq, Syrie, Soudan du Sud et République centrafricaine.  Il a souligné l’importance de l’initiative prise par la France afin de convaincre les autres membres permanents de restreindre l’utilisation du droit de veto dans les cas d’atrocités graves et de crimes contre l’humanité.  Il a particulièrement souligné aussi l’importance de l’initiative « Les droits avant tout » du Secrétaire général tout en saluant cette démarche qui vise à ce que soient détectées le plus tôt possible les violations des droits de l’homme pour empêcher ainsi tous escalade et risques d’atrocités de masse.  Dans ce contexte, il a insisté sur le rôle essentiel que doit jouer la Cour pénale internationale pour traduire en justice les personnes responsables de crimes haineux.   

M. SALVADOR SÁNCHEZ CERÉN, Président d’El Salvador, a souligné les progrès accomplis par son pays dont témoigne l’évolution de son indice de développement.  Il a indiqué qu’El Salvador avait réduit à 13,6% la proportion des gens vivant dans l’extrême pauvreté et consacrait 14,8% de son PIB à des dépenses sociales.  Il a précisé que 93,7% des enfants salvadoriens étaient scolarisés au niveau du primaire et que le taux d’analphabétisme avait baissé de 5%.  Nous sommes parvenus à une importante diminution de la mortalité maternelle et nous avons amélioré nos systèmes sanitaires et l’accès de notre population à l’eau potable, s’est encore félicité le Président d’El Salvador.  M. Sánchez Cerén a jugé indispensable de réformer l’architecture financière internationale et les instruments de coopération internationale afin de mieux pouvoir répondre aux besoins des peuples du monde de la manière la plus transparente possible.  Il a exhorté l’ONU à maintenir les programmes et les ressources qu’elle investit en Amérique latine, et plus particulièrement en Amérique centrale, quel que soit le classement socioéconomique des pays. 

Le Président d’El Salvador a jugé indispensable de financer les efforts de développement de ces pays et tout particulièrement la mise en œuvre des objectifs de développement durable pour l’après-2015.  Il a dit l’importance de la résolution du Conseil des ministres du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA) qui rappelle que le financement du développement doit tenir compte des priorités établies par les pays destinataires.  Il a déclaré que son pays mettait tout en œuvre pour améliorer la qualité de vie de ses citoyens.  À cet égard, il a indiqué que la loi sur la protection sociale universelle était un outil inestimable pour garantir des services de base en tenant compte des besoins des groupes les plus vulnérables.  M. Sánchez Cerén a exhorté la communauté internationale à aider son pays à faire face à la crise liée au flux croissant d’enfants migrants qui se rendent aux États-Unis.  Il a de ce fait exhorté les Nations Unies à reconnaître que la question des migrations devra occuper une place pertinente dans les objectifs de développement durable de l’après-2015.   

M. ALPHA CONDÉ, Président de la Guinée, a déploré le fait que 14 ans après le Sommet du Millénaire qui avait adopté les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à un an de la date butoir fixée pour la réalisation desdits objectifs, la communauté internationale n’a pas su créer toutes les conditions indispensables au développement souhaité.  Il a indiqué qu’il est indéniable que « seule une approche globale et concertée nous conduira vers une société exempte des tares inhibitrices du véritable progrès ».  Le Président Condé a ensuite rappelé que l’épidémie à virus Ebola, qui a commencé au mois de mars dernier en Guinée, continue de faire de nombreuses victimes, y compris parmi le personnel de santé.  Il a aussi souligné que cette épidémie avait conduit à l’organisation, à Conakry, en Guinée, d’un Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union du fleuve Mano, qui a eu lieu le 1er  août dernier.  Il a relevé que ce Sommet avait permis d’adopter une stratégie commune de lutte contre la maladie, et lancé un appel pressant à la communauté internationale en vue d’une réponse coordonnée. 

Dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola, M. Condé a indiqué que le Gouvernement guinéen a institué un cordon sanitaire qui institue un contrôle médical obligatoire à tous les postes frontaliers et tous les points de passage du pays, y compris dans les aéroports.  Il a indiqué que cette épidémie a provoqué un ralentissement des échanges commerciaux entre la Guinée et ses partenaires, avec comme conséquence, une perte de près de 2,5% sur les prévisions de croissance du pays.  Le Président Condé a ensuite salué la nomination d’un Coordonnateur du système des Nations Unies pour la lutte contre Ebola, et l’adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2177 (2014), coparrainée par 134 pays, et relative à la lutte contre l’épidémie à virus Ebola.  Il a invité la communauté internationale à engager des actions d’urgence pour, notamment, renforcer, les infrastructures et les systèmes de santé des pays touchés.  « Nous devons, dans un élan solidaire, œuvrer ensemble pour vaincre et isoler Ebola, mais non les pays affectés », a plaidé M. Condé.  Il a terminé son propos en émettant le vœu que le programme de développement pour l’après-2015, en cours de préparation, tiendra compte de la position commune africaine.

M. DENIS SASSOU NGUESSO, Président de la République du Congo, a dit que l’humanité vit dans la hantise des tensions et conflits qui prolifèrent un peu partout; du terrorisme, qui est devenu l’épouvantail des nations; des épidémies, anciennes et nouvelles, qui accablent les sociétés, singulièrement les plus pauvres, ainsi que des disparités persistantes entre les États et à l’intérieur des États, et des changements climatiques, qui menacent notre planète.

Le monde a besoin de paix et de sécurité en Afrique, singulièrement en Libye et dans la région sahélo-saharienne, au Soudan du Sud, en Afrique Centrale et dans la région des Grands Lacs, a dit le Président de la République du Congo.  L’Afrique a besoin du concours accru de la communauté internationale pour que la Somalie sorte définitivement de l’abîme, que le Mali recouvre son intégrité et son unité, que la République démocratique du Congo, qui connaît une accalmie certaine, ne replonge plus dans les violences qui l’ont meurtrie pendant de si longues années, a plaidé M. Sassou Nguesso.  Enfin, l’Afrique a besoin de ce concours pour qu’en République centrafricaine les évolutions encourageantes enregistrées ces dernières semaines soient consolidées pour permettre au peuple centrafricain de sortir de cette crise.  L’Afrique a en outre besoin de l’appui de la communauté internationale pour juguler la piraterie maritime qui se développe dans le golfe de Guinée et pour réduire le terrorisme qui s’étend du Sahel vers le sud du continent et tisse de nombreuses ramifications locales. 

Abordant la problématique des changements climatiques, M. Sassou Nguesso a insisté sur l’importance de permettre la mise en place des mécanismes de transfert de technologies et de financements innovants, d’assurer une capitalisation ambitieuse et une mise en œuvre réelle du Fonds vert pour le climat, et de veiller à l’intérêt de la promotion d’un programme positif de lutte contre le dérèglement climatique.  En réponse à l’exploitation illégale et au commerce illicite des produits de la faune et de la flore, le Congo organisera au cours du premier semestre de 2015, sous l’égide de l’Union africaine, et en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, une conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvage d’Afrique, a annoncé le Président congolais.

Au plan de la promotion et de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le Président de la République du Congo a annoncé la candidature de son pays à un second mandat au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour la période 2015-2017, lors des élections qui auront lieu en novembre 2015.

M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine et Président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a fait remarquer que c’est en cette Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien qu’Israël avait choisi de mener une nouvelle « guerre de génocide » contre ce peuple.  Il a dénoncé la guerre lancée par Israël contre Gaza, qui a détruit brutalement des vies, des maisons, des écoles et les rêves de milliers de Palestiniens, ainsi que les maigres espoirs de paix encore existant.  « En septembre 2012, je vous avais averti du danger en vous demandant d’éviter une nouvelle Nakba », a rappelé M. Abbas aux États Membres de l’ONU.  « Deux mois après, j’étais revenu devant vous après une nouvelle guerre contre la bande de Gaza qui avait fait de nombreux enfants martyrs. »

M. Abbas a fait remarquer que, cette fois, l’ampleur du crime de génocide était plus grande et que la liste des martyrs, en particulier des enfants, était plus longue.  En outre, environ un demi-million de personnes ont été déplacées et beaucoup de bâtiments, comme des écoles, des hôpitaux, des mosquées et des usines ont été détruits.  

« Au nom de la Palestine et de son peuple, j’affirme ici, aujourd’hui, que nous n’oublierons pas et ne pardonnerons pas, et que nous n’accepterons pas que des criminels de guerre restent impunis », a dit le Président de l’État de Palestine.  M. Abbas a en effet expliqué que les Palestiniens n’abandonneraient pas leur droit à se défendre, mais qu’ils ne perdront pas pour autant leur humanité, leurs valeurs et leur éthique.  Il a rappelé que cette guerre était survenue après huit mois de longues et difficiles négociations, dans lesquelles il s’était engagé de bonne foi et de manière constructive, tout en respectant ses engagements. 

M. Abbas a ensuite dénoncé les constructions de colonies israéliennes, la confiscation de terres palestiniennes, les démolitions de maisons, les campagnes de meurtres et d’arrestations, ainsi que les déplacements forcés de populations palestiniennes en Cisjordanie et le blocus imposé à Gaza, tout cela, pendant les mois de négociations.  La campagne d’occupation israélienne a visé en particulier la ville de Jérusalem, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que le Gouvernement israélien n’avait pas respecté l’accord pris avec le Gouvernement américain pour la libération des prisonniers palestiniens.

Israël refuse de mettre fin à son occupation, rejette l’État palestinien, et refuse de trouver une solution juste pour les réfugiés palestiniens, a-t-il déploré.  « L’avenir que propose Israël pour le peuple palestinien est, au mieux, de vivre dans des ghettos isolés sur des terres fragmentées, sans frontières et sans souveraineté sur l’espace aérien, l’eau et les ressources naturelles », a dénoncé M. Abbas.

M. Abbas a condamné « le racisme du discours politique et médiatique d’Israël, y compris dans les écoles et dans les textes législatifs ».  Il a regretté également la politique israélienne qui consiste à affaiblir délibérément l’Autorité nationale palestinienne.  Les divisions internes palestiniennes, a-t-il rappelé, avaient été résolues il y a quelques mois, ce que le monde entier avait applaudi à l’exception d’Israël.

Il est naïf et erroné de croire qu’on peut revenir aux méthodes de travail d’avant, a déclaré le Président Abbas, rappelant les échecs passés.  Il est impossible, a-t-il souligné, de revenir au cycle de négociations qui n’a pas réussi à traiter les questions essentielles.  Il a estimé qu’il n’y avait ni crédibilité ni sérieux de la part d’Israël dans les négociations.  Il est temps, a-t-il ajouté, de fermer les chapitres de cette longue tragédie.  « Nous n’accepterons pas d’être toujours ceux à qui on demande de prouver nos bonnes intentions, en faisant des concessions aux dépens de nos droits. »

Abordant la question du terrorisme pratiqué dans la région, par des groupes comme l’EIIL, il a invité à adopter une stratégie crédible visant à éradiquer les causes politiques, intellectuelles, économiques et sociales du terrorisme.  Cela exige de mettre fin à l’occupation d’Israël de notre pays, a-t-il dit.

À la veille de la conférence qui se tiendra le mois prochain au Caire pour la reconstruction de la bande de Gaza, M. Abbas a réaffirmé que le succès de ces efforts passe par la fin du blocus qui étouffe cette région depuis des années.  Pour éviter le cycle de guerre et de reconstruction tous les deux ou trois ans, il a recommandé de se concentrer sur les questions essentielles en mettant fin à l’occupation et en laissant la Palestine accéder à l’indépendance.

Il a indiqué que la Palestine et le Groupe des États arabes avaient multiplié les contacts avec les différents groupes régionaux au cours des deux dernières semaines à l’ONU, ceci, pour préparer un projet de résolution visant à faire avancer la paix dans le conflit israélo-palestinien, et en vue de l’adoption du texte par le Conseil de sécurité.  L’objectif visé est de corriger les déficiences et insuffisances des efforts précédents, de mettre fin à l’occupation, et d’arriver à une solution à deux États, avec un État de Palestine ayant pour capitale Jérusalem-Est, ceci sur la base d’un calendrier précis de mise en œuvre, comme cela est prévu par l’Initiative de paix arabe.  Cet effort serait mené sur la base des termes de la résolution 194.  Toute la démarche serait liée à la reprise immédiate des négociations entre la Palestine et Israël, afin de parvenir à un accord sur la démarcation des frontières et sur les termes d’un traité de paix, a dit le Président de l’État de Palestine.  M. Abbas a espéré que ces efforts seraient largement soutenus, et a émis le vœu que cette résolution puisse être adoptée en cette Année de solidarité avec le peuple palestinien.  « L’heure de l’indépendance de l’État de Palestine a sonné », a lancé M. Abbas.

M. NEBOJŠA RADMANOVIĆ, Membre de la présidence de la Bosnie-Herzégovine, a insisté sur la situation économique difficile de son pays, marquée notamment par un taux de chômage de 25% et un déclin des investissements étrangers de 34% en 2013 par rapport au niveau atteint en 2012.  Il a indiqué que la croissance économique et le développement de la Bosnie-Herzégovine, nécessaires à la stabilisation sur le long terme du pays, ne pourront devenir réalité sans l’aide des pays développés.  Il a également dit que les principes de solidarité économique et de coopération mutuelle entre les nations étaient cruciaux pour briser le « cercle vicieux de la pauvreté » qui sape les fondements des sociétés affectées par le dénuement.

« La Bosnie-Herzégovine partage avec ses voisins les difficultés inhérentes au processus de rapprochement avec l’Union européenne », a-t-il relevé, ajoutant que son pays entretenait de bonnes relations avec les autres pays issus de l’ancienne Yougoslavie et appartenant à la région des Balkans.  M. Radmanović a ensuite regretté que la Bosnie-Herzégovine ne soit pas au même stade que d’autres pays s’agissant de l’appropriation du processus de développement durable conduit sous les auspices des Nations Unies.  « En 1992, lors de la première conférence de Rio, nous étions au commencement d’un terrible chapitre de notre histoire, marquée par un conflit tragique, dont les répercussions politiques et économiques se font encore sentir », a-t-il déploré, précisant cependant que son pays était aujourd’hui bien engagé sur le chemin du relèvement.

En conclusion, M. Radmanović a confié son espoir que la Bosnie-Herzégovine atteigne ses objectifs ultimes, qui sont de parvenir à une pleine intégration juridique au sein de l’Union européenne et d’atteindre le statut de pays développé.   

M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce de l’État indépendant de Samoa, a estimé que les changements climatiques étaient le problème mondial le plus pressant et le plus grand défi de notre époque, en particulier en ce qui concerne la sécurité des îles à faible altitude.  Il a recommandé d’aborder cette question de façon globale, sans quoi les conséquences seront très graves, et ce pour tous les pays.  Il a donc demandé à tous les États de travailler ensemble, sans porter de jugements sur certains.  Il a souligné l’importance qu’ont les prochaines conférences des parties à la CCNUCC prévues à Lima, en décembre 2014, et à Paris, en décembre 2015, en vue de permettre aux États Membres de parvenir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant sur le climat.

Le Premier Ministre samoan a souligné que le récent Sommet sur le climat avait formulé un message clair et simple: les choses ne vont que s’aggraver si on n’agit pas dès maintenant.  Les changements climatiques sont un problème de société qui nécessite un leadership politique déterminé et tous les efforts de la société, a-t-il observé.  Il faut, a-t-il expliqué, une solution à l’échelle planétaire.  L’ONU est indispensable pour trouver une solution durable, a-t-il estimé.  Il a recommandé aux pays principaux émetteurs de gaz à effet de serre de se placer en première ligne de ce combat.

Venant à la question de l’épidémie d’Ebola, le Premier Ministre de Samoa a déploré les conséquences dramatiques de cette maladie pour les populations touchées.  Il a salué le nombre historique de coauteurs (134) de la résolution sur la paix et la sécurité en Afrique qui mentionnait Ebola, et qui a été adoptée jeudi dernier au Conseil de sécurité, et s’est félicité de celle adoptée le lendemain par l’Assemblée générale pour créer une mission d’urgence contre l’épidémie d’Ébola.  Il s’est félicité de la réaction rapide de la communauté internationale face à ce fléau, faisant remarquer que cela illustre ce qu’il est possible de faire lorsque les États collaborent et il les a encouragés à suivre cet exemple au moment de traiter d’autres problèmes mondiaux critiques.

Parlant aussi de la montée de l’extrémisme et du terrorisme, M. Malielegaoi a assuré que, malgré son isolement et son éloignement, Samoa se sentait concerné par ce problème du fait de l’interconnexion du monde actuel.  L’ONU doit s’engager à lutter contre les menaces à la paix et à la sécurité, notamment par le biais du Conseil de sécurité, a-t-il demandé.  Il a souligné l’importance de la paix internationale pour garantir les conditions propices au développement.

Samoa étant un petit État insulaire en développement (PEID), le Premier Ministre a rappelé les besoins particuliers de ces pays et leurs vulnérabilités particulières.  Il a combattu l’idée fausse selon laquelle les besoins de ces pays sont « minuscules » et que leur seule préoccupation sont les changements climatiques.  Rappelant que son pays vient d’accueillir la troisième Conférence sur les PEID, organisée sur le thème du développement durable des petits États insulaires grâce à des partenariats authentiques et durables, il a expliqué que cette rencontre avait été l’occasion de braquer les feux de l’actualité sur les problèmes des petites îles.  Il a espéré que les priorités des PEID, exposées dans le Document « Samoa la Voie à suivre », ne seraient pas oubliées à cause des autres questions mondiales.  Il a aussi indiqué que la Police de Samoa participe au maintien de la paix dans d’autres pays.  Enfin, il a demandé que le programme de développement pour l’après-2015 soit bien conçu, en veillant à ce que les indicateurs qui y figureront soient applicables aux PEID.  

M. MOHAMMED FOUAD MASSUM, Président de l’Iraq, s’est félicité du succès de la création d’un Gouvernement d’unité nationale en Iraq.  Il a dit que ce Gouvernement est une réaction du peuple iraquien face au danger représenté par l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL).  Il a rappelé que ce groupe terroriste occupe une partie du territoire iraquien, commettant de nombreuses atrocités contre la population, et ciblant des individus et des communautés sur la base de leur appartenance ethnique et religieuse.  Cette organisation terroriste, a-t-il déclaré, a d’énormes actifs financiers, et il a ajouté que la communauté internationale devrait s’atteler à mettre fin à l’exploitation illégale et au trafic des hydrocarbures auxquels se livre l’EIIL.  M. Massoum a souligné aussi que ce soi-disant califat attire de nombreux combattants venant de l’étranger, y compris de pays occidentaux.  M. Massoum a ensuite salué les appuis militaires apportés à son pays par les « pays amis de l’Iraq », ce qui aura permis, s’est-il félicité, que les forces gouvernementales reprennent du terrain sur l’EIIL.  Il a exprimé également l’appréciation du peuple iraquien face à la mobilisation internationale en faveur de l’Iraq, citant aussi comme preuve de cet engagement la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité, adoptée pour lutter contre le phénomène des combattants terroristes étrangers.

Le Président Fouad Massoum a par ailleurs dit que l’EIIL est un groupe qui a une influence transfrontalière et internationale, d’où le besoin, a-t-il plaidé, de former un front international uni contre ce groupe.  Éliminer le terrorisme en Iraq sera un pas important vers la paix dans le monde, a-t-il en outre indiqué.  Il a aussi souligné que le temps était venu de voir toutes les promesses et engagements pris au cours des rencontres internationales sur l’Iraq traduits en réalité.  Il a ensuite indiqué qu’il compatissait à la souffrance du peuple palestinien, souhaitant aussi que les négociations reprennent pour une paix durable au Moyen-Orient.  Il a également émis le vœu de voir les peuples libyen, yéménite et syrien connaître une paix durable qui mettra un terme à leurs souffrances, notant, dans ce contexte, que les foyers de tensions qui essaiment au Moyen-Orient sont des catalyseurs concourant aux actes terroristes.  Le Président iraquien a par ailleurs regretté que le Groupe de travail des Nations Unies sur les objectifs de développement durable n’ait pas intégré une question aussi importante que celle de la lutte contre le terrorisme comme un objectif spécifique à atteindre.  Il a terminé son discours en disant que les Iraquiens n’ont pas d’autre choix que de vaincre l’EIIL.  Notre pays a trop souffert depuis 10 ans, a-t-il conclu.

M. XAVIER BETTEL, Premier Ministre et Ministre d’État du Grand-Duché de Luxembourg, a rappelé que l’engagement, la solidarité et la responsabilité sont les trois mots clefs qui ont guidé la politique étrangère du Luxembourg sur une participation active à la coopération internationale.  Ces trois mots sont aussi l’approche qui doit nous guider pour répondre aux défis qui se présentent à nous à l’horizon 2015, où le programme de développement pour l’après-2015 doit faire fond des Objectifs du Millénaire pour le développement et aller plus loin, a souligné M. Bettel.  Ce programme doit être holistique, orienté vers l’action et universellement applicable.  Il doit bénéficier à la fois aux pays en développement et aux pays développés.  Il doit se fonder sur les droits de l’homme, donner aux secteurs sociaux, à la santé, à l’éducation toute l’importance qui leur revient.  Les questions de gouvernance, de justice, de paix et de sécurité doivent y trouver leur place, tout comme la protection de l’environnement, les modes de consommation et de production durables et une croissance économique soutenue, a dit le Premier Ministre luxembourgeois.

Le Luxembourg s’est engagé de longue date en faveur du développement.  Depuis l’an 2000, il se place dans le groupe des cinq pays industrialisés qui consacrent au moins 0,7% de leur revenu national brut à la coopération au développement.  En 2009, l’aide au développement a atteint le niveau de 1% du RNB luxembourgeois, a précisé M. Bettel.  Au second semestre de 2015, le Luxembourg, qui exercera la présidence du Conseil de l’Union européenne, n’épargnera aucun effort pour que lors de la Conférence de Paris sur le climat, prévue en 2015, nous puissions trouver un accord international sur le climat qui soit applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 degrés Celsius.  Le Luxembourg apportera aussi une nouvelle contribution de 5 millions d’euros au Fonds vert pour le climat.

Sur le conflit en Syrie, le Premier Ministre du Luxembourg a exigé que l’on mette un terme aux attaques indiscriminées contre les populations civiles, les écoles, les hôpitaux, ainsi qu’aux bombardements effectués avec des barils d’explosifs.  Il faut mettre un terme au déni d’assistance humanitaire, et à l’usage de la famine comme arme de guerre, a dit M. Bettel.  Le règlement durable de ce conflit passe par une solution politique, par une transition politique qui réponde aux aspirations légitimes du peuple syrien, dans la ligne du communiqué de Genève de juin 2012.  À Gaza, le cycle des violences doit aussi cesser, a ajouté le Premier Ministre du Luxembourg.  La solution à deux États, la coexistence pacifique d’États démocratiques, Israël et la Palestine, à l’intérieur de frontières reconnues, reste la seule voie possible à cet effet, a-t-il estimé.  Sur le continent africain, a ajouté le Premier Ministre, notre crédibilité est engagée, et notre responsabilité est de protéger.  Vingt ans après le génocide rwandais, l’indifférence n’est plus une option.

La crise en Ukraine s’est peu à peu transformée en un conflit qui montre à quel point sont révolus les temps où l’on pensait que la paix, sur le continent européen, était devenue une évidence.  Il faut mettre « maintenant » un terme à ce conflit, a exhorté M. Bettel en déclarant que la voie du dialogue et de la diplomatie doit primer.  M. Bettel a aussi dénoncé des graves violations du droit international et des crimes de guerre en mettant en exergue les violations et sévices commis à l’encontre des enfants dans les zones en conflit, afin de souligner la détermination de son pays dans la mise en œuvre de l’initiative « Enfants et conflits armés ».

M. MUHAMMAD NAWAZ SHARIF, Premier Ministre du Pakistan, a souligné que les inondations récemment survenues dans son pays avaient tué des centaines de personnes, déplacé des millions de gens, détruit et abîmé des maisons, des infrastructures, des troupeaux et des cultures.  Il a demandé à la communauté internationale de passer des engagements à l’action pour contrer les changements climatiques.

Pour éliminer la pauvreté d’ici à 2030, « nous devons aller au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a fait valoir le Premier Ministre.  Il a préconisé l’adoption d’une nouvelle approche pour éliminer les conflits et la violence, et réduire les inégalités à l’intérieur des nations et entre elles.  Pour sa part, le Pakistan a lancé sa « Vision 2025 », qui donne la priorité aux personnes.  De plus, le pays copréside le Groupe des Amis du Secrétaire général dans le cadre de l’initiative « L’énergie durable pour tous », a dit M. Sharif.

Il y a plus de 60 ans, a rappelé M. Sharif, l’ONU a adopté des résolutions favorables à la tenue d’un plébiscite au Jammu-et-Cachemire.  « Les habitants du Jammu-et-Cachemire attendent toujours la réalisation de cette promesse », a-t-il dit.  Le Pakistan, qui appuie leur droit à l’autodétermination, est prêt à œuvrer pour trouver une solution à cette question à travers des négociations.

Félicitant ensuite l’Afghanistan pour la conclusion de son processus électoral, le Premier Ministre a assuré que le Pakistan s’engageait à renforcer ses relations bilatérales avec l’Afghanistan sur la base d’une sécurité et d’une prospérité partagées.  Depuis 30 ans, le Pakistan accueille des millions de réfugiés afghans, a-t-il rappelé.  M. Sharif a dit que la communauté internationale devait continuer de promouvoir le rapatriement et la réintégration de ces réfugiés en Afghanistan.  En outre, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran et d’autres pays de la région doivent, en coopération avec les Nations Unies, intensifier leurs efforts pour endiguer le trafic des stupéfiants.

« Nous combattons le terrorisme implanté sur le sol du Pakistan », a poursuivi M. Sharif.  Au cours des 13 dernières années, le Pakistan a sacrifié énormément de ressources humaines et financières à cette fin, a-t-il ajouté.  « Il est important de contrer le récit des extrémistes », a-t-il dit.  Les tensions interraciales et la diffamation des religions alimentent les conflits.  À ce sujet, le Pakistan appuie un dialogue constructif entre les religions.

Par ailleurs, le Pakistan reste le plus important pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec, notamment, 1 100 soldats en République centrafricaine, a relevé le Premier Ministre. 

M. Sharif a indiqué ensuite qu’il poursuivait une « politique de retenue et de dissuasion minimum crédible » en matière nucléaire.  Le Pakistan, en tant que « partenaire dans le régime international de prolifération », a ainsi participé au dernier sommet de La Haye et a établi un Centre d’excellence sur la question.  Notre pays souhaite avoir un plein accès à la technologie nucléaire civile et participer au Groupe des fournisseurs nucléaires, a indiqué M. Sharif.

M. JOSEPH MUSCAT, Premier Ministre de Malte, a plaidé pour un retour à des négociations substantielles s’agissant du conflit au Moyen-Orient.  « L’esprit qui prévaut actuellement ne conduit à rien, a-t-il dit.  Parlant de la situation en Syrie, il a indiqué que l’adoption de la résolution 2165 du Conseil de sécurité montrait que la communauté internationale pouvait présenter un front commun sur ce dossier.  Il faut maintenant agir, a-t-il dit.

En ce qui concerne la Libye, il a indiqué que la communauté internationale ne pouvait se permettre que ce pays tombe entre les mains des extrémistes.  Le désarmement et la réconciliation nationale sont des préalables pour que la Libye aille de l’avant, a-t-il affirmé.

M. Muscat a ensuite déclaré que la propagation de l’extrémisme et de l’intolérance constituait aujourd’hui la plus grande menace à la paix et à la stabilité internationales.  Il a également attiré l’attention des délégués sur les épreuves endurées par les migrants illégaux qui traversent à leurs périls la Méditerranée.  Jugeant qu’aucun pays ne pouvait seul régler la question de l’immigration illégale, il a plaidé pour une coopération plus étroite entre pays de départ, pays de transit et pays de destination ainsi que pour l’application de punitions plus sévères aux trafiquants.

« Le bassin méditerranéen a besoin de notre attention immédiate, pour qu’il redevienne un creuset de grandes civilisations et un havre de paix où les hommes de différentes croyances et traditions puissent se rencontrer, travailler et commercer dans la tolérance et la tranquillité », a déclaré M. Muscat.  Le Premier Ministre de Malte a ensuite rappelé qu’il ne saurait y avoir de paix en Europe s’il n’y avait pas de paix en Méditerranée.  « La paix en Méditerranée est un préalable à la stabilité mondiale », a-t-il conclu.

M. TAMMAM SALAM, Président du Conseil des ministres du Liban, a rappelé que le mois dernier des soldats et officiers de police libanais avaient été kidnappés par des terroristes qui s’en sont servis pour faire pression sur les autorités.  « Ils ont exécuté trois de leurs détenus de manière monstrueuse », a-t-il dit, précisant que ces crimes avaient entravé les négociations indirectes conduites par le Gouvernement libanais avec l’aide de pays amis.  « Nous ne céderons jamais à de telles pressions. »

Soulignant la nécessité d’une coopération régionale et internationale dans le combat contre le terrorisme, M. Salam a appelé « les amis et frères » de son pays à protéger le Liban des luttes de pouvoir régionales.  Il a ensuite déclaré que son pays suivait les travaux du Tribunal spécial pour le Liban et s’attendait à ce que la vérité éclate et que la justice soit appliquée.

Condamnant fermement les attaques perpétrées contre les communautés chrétienne et yazidie en Iraq, M. Salam a indiqué que son pays considérait que toute agression contre une personne du fait de sa religion constituait une offense faite à la dignité humaine.  « Le Liban est fier d’être le seul pays du monde arabo-musulman à avoir pour Président un chrétien, confirmant ainsi que, malgré les crises politiques, notre pays demeure un parangon de la diversité au Moyen-Orient », s’est-il félicité.  M. Salam a réitéré l’appel du Gouvernement libanais pour qu’un nouveau président chrétien soit élu le plus rapidement possible.

Pour illustrer l’ampleur de la situation à laquelle doit faire face le Liban avec la présence sur son sol d’un demi-million de personnes syriennes déplacées, soit un tiers de la population libanaise, il a indiqué que cela équivalait à l’afflux de 100 millions de réfugiés aux États-Unis.  Relevant le poids considérable que ce grand nombre de personnes déplacées réfugiées au Liban représente pour son pays, M. Salam a demandé à la communauté internationale de partager avec le Liban cet « énorme fardeau ».

M. Salam a ensuite réitéré sa préoccupation concernant l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie, avant de rappeler la politique de dissociation suivie par le Liban pour se protéger des conséquences des crises régionales.  M. Salam a également exhorté la communauté internationale à faire en sorte qu’Israël mette fin aux violations qu’il commet contre la souveraineté libanaise, coopère pleinement avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et se retire de la zone située au nord de Ghajar, des fermes de Shebaa, et des collines de Kfarshouba.  Il a ajouté qu’Israël avait saboté les efforts menés en vue d’un règlement pacifique au Moyen-Orient, qui aurait pour base la solution de créer deux États.

Le Levant semble aujourd’hui pris en otage par l’ignorance, l’extrémisme et l’obscurantisme, a reconnu M. Salam, avant de rappeler que cette région troublée était peuplée de gens ordinaires désireux de vivre libres et égaux au sein de pays libres et stables.  « L’humanité a une dette envers notre Levant, qui donna ses Lumières aux hommes lorsque les ténèbres, l’extrémisme et l’ignorance consumaient l’autre moitié du monde », a-t-il ajouté.  « Le monde doit cesser de compter nos morts et se montrer à la hauteur de ses obligations en cherchant à instaurer la paix dans cette région tourmentée du monde », a conclu M. Salam.

M. MOHD NAJIB TUN ABDUL RAZAK, Premier Ministre de la Malaisie, a remercié tous ceux qui ont aidé son pays au cours de cette année difficile, marquée par les tragédies survenues aux vols MH 370 et MH 17 de la Malaysia Airlines.  La Malaisie ne relâchera pas ses efforts pour que justice soit faite aux victimes de ces catastrophes et elle exhorte toutes les parties à coopérer aux enquêtes.  « Nous espérons que ces deux tragédies changeront, pour le mieux, le système mondial de l’aviation et que les pays s’uniront derrière de nouvelles normes de suivi des avions et de survol des zones de conflit par les appareils civils », a indiqué le Premier Ministre.

M. Najib Razak a rappelé qu’il y a quatre ans, à la tribune de l’ONU, il avait lancé un appel à la naissance d’un mouvement mondial des modérés contre le terrorisme, et que l’année dernière, il avait évoqué devant l’Assemblée le conflit entre les sunnites et les chiites qui déchire le monde musulman.  Aujourd’hui, les deux forces de l’extrémisme et de l’intolérance religieuse se sont données la main sous le même drapeau noir.  Deux pays sont fracturés par la guerre menée par l’État islamique dont les victimes sont aussi bien les sunnites que les chiites, les Yazidis ou les Kurdes, a déploré le Premier Ministre malaisien en dénonçant les mouvements terroristes qui défient la notion d’état et appellent nos jeunes dans un djihad illégitime.  « La Malaisie rejette l’État islamique, et l’extrémisme et la violence commis au nom de l’Islam », a dit le Premier Ministre.

La question est maintenant de savoir quelle sera notre réponse, a-t-il ajouté.  Dans le passé, quand le monde s’était mobilisé contre les extrémistes, nous avons lancé des guerres sans cependant planifier la paix.  Nous avons attaqué un seul ennemi pour malheureusement voir émerger un ennemi encore plus grand et plus féroce.  Nous devons restaurer la sécurité et l’État en Iraq et en Syrie.  Puis nous devons poursuivre des politiques qui cassent ces cycles vicieux qui font qu’un groupe obtient le pouvoir pour l’exercer contre les autres.  Les individus et les groupes religieux et ethniques ont besoin de sentir qu’ils ont une part dans la réussite de leurs pays, a préconisé M. Najib Razak.  Nous devons aussi mener des politiques inclusives, certes difficiles à concevoir ou appliquer, mais qui demandent pragmatisme et compromis.  La Malaisie est prête à partager son expérience dans la marginalisation de l’extrémisme, a indiqué le Premier Ministre. 

Dans les semaines à venir, la Malaisie se mobilisera aux côtés de ses partenaires pour mettre en mouvement un « programme des modérés » aux Nations Unies, et elle se portera candidate à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité.  Le programme dont nous parlons nous implique tous.  La lutte contre l’extrémisme n’est pas une lutte de Chrétiens contre des Musulmans, ou de Musulmans contre des Juifs, mais celle des modérés contre les extrémistes de toutes les religions, a précisé le leader malaisien.  Concernant la dernière guerre de Gaza, M. Razak a condamné les attaques indiscriminées d’Israël à Gaza.  De graves violations du droit international et des droits de l’homme ont été perpétrées à Gaza par Israël.  Nous ne les condamnons pas seulement pour les pertes en vies humaines mais aussi pour le message qu’elles véhiculent: à savoir que les religions ne peuvent pas coexister et que la communauté internationale ne peut pas appliquer la loi et protéger les Palestiniens, a déploré M. Najib Razak. 

La lutte contre les extrémistes doit être gagnée non seulement en Syrie et en Iraq, mais aussi en Grande-Bretagne, en Belgique, aux États-Unis et en Malaisie où nous avons tout fait pour que l’extrémisme ne prenne pas racine, a-t-il ajouté.  Le Premier Ministre a néanmoins reconnu que quelques Malaisiens avaient été attirés par les combattants terroristes étrangers qui les ont conduit en Iraq et en Syrie.  Tous les pays doivent éduquer leurs citoyens, y compris et si c’est nécessaire ceux qui sont dans le besoin et peuvent être des proies faciles de la propagande extrémiste, a préconisé le Premier Ministre. 

M. HASSAN SHEIKH MOHAMUD, Président de la Somalie, a commencé son intervention en parlant de sa réponse à un journaliste qui lui demandait de décrire la Somalie en 15 secondes.  Il lui a répondu que s’il pouvait penser à un problème quelconque, la Somalie l’avait – et souvent, en même temps, la guerre, la piraterie, des groupes terroristes, des inondations, la sécheresse, ou la famine... Cependant, il s’agit là de la Somalie d’hier, celle que l’on montre dans des films comme « Captain Philips ».  « Notre Somalie à nous » ne se résume pas à une succession de problèmes, ce n’est pas la Somalie des échecs.  « Nous sommes peut-être encore fragiles mais nous ne sommes pas un État battu », a déclaré Sheikh Mohamud.  En septembre 2012, au moment de la prise de fonctions du nouveau Gouvernement fédéral, qui est le fruit d’un consensus national, les défis à relever étaient multiples et la tâche était « effrayante ».  Tout était une priorité, depuis la sécurité jusqu’aux soins de santé; ou encore de la réforme économique à l’éducation.  Il fallait mettre en place les institutions de l’État tout en obtenant des bénéfices immédiats pour le peuple somalien, a expliqué le Président.  S’agissant de la lutte contre le groupe terroriste des Chabab, il a assuré que ce groupe connaîtrait une défaite militaire grâce aux efforts conjoints de l’Union africaine et des Forces de l’armée nationale somalienne.  Plus de 70% des régions du sud et du centre du pays ont été libérées des Chabab et sont passées sous contrôle du Gouvernement fédéral.

Au cours des deux dernières années, le Gouvernement somalien a jeté les bases de la stabilisation et des réformes à suivre, a dit le Président.  Le Gouvernement a formalisé la présence de la Somalie sur la scène internationale et renforcé le dialogue avec les pays voisins.  Il a également mis en place des structures de gouvernance et de contrôle et, à ce stade, a dit M. Mohamud, nous nous sentons encouragés par les progrès réels enregistrés à ce jour, qui ont permis de faire passer le pays du statut d’État failli à celui d’État naissant.  « Aujourd’hui la Somalie est un pays qui commence à s’unir en tant que nation, derrière la vision qui débouchera sur un État fédéral et uni à l’horizon 2016. », a-t-il affirmé, « mais il faut défendre ces acquis et pérenniser la sécurité ».  « Nous gagnons la guerre, mais nous devons aussi gagner la paix », a déclaré le Président expliquant que cela signifiait que les solutions ne peuvent pas se limiter à des interventions militaires.  Elles passent inconditionnellement par le dialogue national, la réconciliation et le pardon « qui sont les outils de ceux qui bâtissent des nations ».  Il a précisé qu’il restait déterminé à ne pas permettre que des idéologies extrémistes trouvent refuge en Somalie et que les Chabab soient remplacés par d’autres groupes extrémistes.  Les solutions doivent être cherchées par le biais de l’état de droit, sans oublier l’importance de la réconciliation politique.  Le Président somalien a aussi mis l’accent sur le fait que le terrorisme a une portée mondiale et qu’il faut y répondre au plan international.

Créer une Somalie fédérale et unifiée à l’horizon 2016, signifie la réussite de la réconciliation, l’adoption d’une constitution permanente par référendum, et des élections démocratiques, a expliqué le Président.  À cet effet, la Commission d’examen de la Constitution a commencé ses travaux en mai 2014, et la Commission électorale indépendante, chargée du processus garantissant la pleine participation de toutes les autorités fédérales, sera approuvée d’ici à la fin de l’année.  Cependant la situation humanitaire en Somalie reste extrêmement préoccupante avec plus de 3,2 millions de personnes dont la survie dépend toujours de l’aide alimentaire.  La situation est grave, et la réponse internationale reste sous-financée, alors même que d’ici à la fin de l’année les besoins sont estimés à un demi-milliard de dollars, a regretté le Président Mohamud. 

M. TOMISLAV NIKOLIĆ, Président de la Serbie, s’est inquiété des conséquences des changements climatiques en notant que la Serbie a été victime cette année d’inondations sans précédent.  Il a ensuite appelé les États Membres à trouver une solution durable à la question du Kosovo-et-Metohija en rejetant toute tentative de sécessionnisme.  « Même si l’Union européenne (UE) fait face à des difficultés, dont la crise de son élargissement, elle représente ce qu’il y a de mieux en Europe », a ensuite insisté le Président de la Serbie

Il a précisé que la Serbie est le pays de l’Europe comprenant le plus de personnes déplacées, citant le chiffre de 230 000 déplacés et réfugiés.  Il a ajouté que 58 000 réfugiés vivent en Serbie, dont 42 000 proviennent de Croatie et 16 000 de Bosnie-Herzégovine, avant de souhaiter que cette situation reçoive l’attention qu’elle mérite de la part de l’ONU et tout particulièrement du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR).  M. Nikolić a mis l’accent sur la nécessité de respecter les droits des populations serbes dont celui qu’elles ont de rentrer chez elles et de retrouver leur domicile au Kosovo-et-Metohija, en Croatie, et en Bosnie-Herzégovine.  Le Président de la Serbie a dit la volonté de son pays de devenir un membre respectable de la famille européenne. 

Il a, en outre, indiqué que la Serbie se préparait à présider l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2015 en précisant que son pays utilisera cette présidence pour promouvoir la coopération mutuelle entre tous les pays de la région.  Le Président de la Serbie a dit qu’il fera tout pour aider à trouver une solution pacifique à la crise en Ukraine en appelant au respect de l’intégrité territoriale de ce pays.  Il a souhaité que tous les peuples frères slaves connaissent la paix et la tranquillité, en regrettant que certains pays portent atteinte à l’intégrité de la Serbie en y appuyant l’indépendance du territoire serbe du Kosovo-et-Metohija.  Il a appelé à respecter la résolution 1244 du Conseil de Sécurité. 

M. Nikolić a par ailleurs condamné les agissements de l’État islamique en Iraq et au Levant en s’inquiétant que de nombreux combattants rejoignant le groupe terroriste soient originaires des Balkans.  Il a indiqué que selon une étude, 140 combattants avaient rejoint l’État islamique depuis l’Albanie, 60 depuis la Bosnie-Herzégovine, et 150 depuis le Kosovo-et-Metohija.   Il a indiqué que la priorité pour la Serbie était la lutte contre la pauvreté, tout en gardant à l’esprit les objectifs d’accès à l’éducation, à la santé, à la parité entre les sexes, et à l’énergie renouvelable. 

M. MICHEL JOSEPH MARTELLY, Président d’Haïti, a salué l’action remarquable du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, pour son courage et son engagement dans la défense de la paix, ajoutant que son leadership a démontré qu’il y a toujours moyen de résoudre les différends à travers le dialogue, la compréhension et le respect mutuel.  Il a ensuite encouragé les Nations Unies à continuer à appuyer les bonnes relations entretenues entre les parties des deux rives du détroit de Taiwan et les approches pacifiques constructives, visant à établir une paix durable en Asie de l’Est et en mer de Chine orientale.  Soulignant que la Caraïbe a choisi d’emprunter la voie du dialogue, il a déclaré qu’il avait accepté volontiers de se mettre à la table des négociations avec la République dominicaine pour poser les vrais problèmes d’intérêt commun et résoudre des malentendus vieux d’un demi-siècle.  Il s’est ensuite réjoui qu’un certain nombre d’accords aient pu être trouvés sur des questions qui ne se sont pas toujours révélées faciles à résoudre, et a espéré pouvoir continuer sur cette lancée pour une meilleure compréhension entre les deux États se partageant la même île.  

M. Martelly a ensuite fortement plaidé, « en fonction des nouvelles réalités de ce siècle, pour des avancées concrètes dans les négociations pour la réforme des Nations Unies, plus particulièrement en ce qui a trait à l’élargissement du Conseil de sécurité à de nouveaux membres permanents ».  L’exemple d’inclusion doit commencer là où le droit de participation constitue un droit fondamental exprimé à travers la Charte des Nations Unies, a-t-il ajouté sur ce sujet.

Le Président haïtien a estimé que « la légitimité et la crédibilité de l’Organisation des Nations Unies dépendent de sa capacité d’agir rapidement et d’intervenir efficacement en reconnaissant la valeur ajoutée qu’apporte chaque État Membre », en recommandant d’aborder les problèmes avec pragmatisme.

Au plan national, M. Martelly a souligné que le peuple haïtien est à un tournant décisif de sa longue marche dans sa quête de stabilité, de démocratie et de progrès vers la consolidation des institutions démocratiques mise en place il y a 27 ans, par l’adoption de la Constitution de 1987.  Après plus de deux décennies ponctuées de catastrophes de tous genres, a-t-il dit, Haïti a enregistré des progrès indiscutables au cours de ces trois dernières années en ce concerne la consolidation de la démocratie et de l’état de droit, au renforcement institutionnel et à la protection des droits de l’homme, à la réduction de la pauvreté et à l’instauration des bases d’une croissance soutenue et d’un développement durable.  Sur le plan de la sécurité, la situation s’est améliorée, au point qu’Haïti est devenue l’un des pays les plus sûrs de la Caraïbe, s’est-il félicité, en réaffirmant sa position sur la nécessité d’un retrait progressif et ordonné des troupes des Nations Unies du sol haïtien.  Ce processus a d’ailleurs commencé, parallèlement au raffermissement des capacités opérationnelles de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui lui permettront d’assurer la relève de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  M. Martelly en a profité pour adresser un plaidoyer en faveur d’une meilleure coordination des actions des agences des Nations Unies avec les institutions nationale haïtiennes et en tenant compte des besoins réels du pays.

Le Président haïtien a fait état d’importantes réformes en vue de l’amélioration de l’environnement des affaires, qui ont eu pour résultats l’augmentation du flux de capitaux étrangers et du nombre de touristes.  « Nous sommes résolument tournés vers notre objectif de faire d’Haïti une destination d’investissements et non une destination humanitaire », a-t-il déclaré.

Sur le plan politique, il a indiqué que son pays réalisera des élections libres, honnêtes et transparentes, pour le renouvellement de ses institutions, démocratiques et constitutionnelles, en mettant l’accent sur les efforts personnels qu’il déploie pour trouver un consensus entre toutes les parties et institutions concernées par l’organisation des élections législatives et municipales.  

M. EMANUEL MORI, Président des États fédérés de Micronésie, a déclaré qu’il est venu s’exprimer à l’Assemblée générale « poussé par sa conscience ».  Pendant plus de 30 ans, s’est-il expliqué, les petits États insulaires en développement (PEID) n’ont cessé de mettre en avant la question des changements climatiques, « une question qui influence chaque jours nos décisions et qui affecte chaque aspect de la vie de nos îles ».  « Et que fait-on? »  Ces États, a répondu le Président, plaident pour une limitation de l’augmentation de la température de la planète qui soit bien en-deçà de 1,5ºC.  En prévision du Sommet de Paris sur le climat, prévu en 2015, les petits États insulaires ont proposé « un plan de travail pour renforcer les ambitions en matière d’atténuation » et régler ainsi les problèmes d’émissions avant 2020, date à laquelle devrait entrer en vigueur le nouveau traité sur les changements climatiques qui devrait être adopté dans la capitale française.  La Micronésie, a ajouté le Président, a aussi proposé d’amender le Protocole de Montréal pour limiter la production et la consommation des hydrofluorocarbures, qui sont des gaz à effet de serre extrêmement polluants et durables dans l’atmosphère.  Il s’agirait là d’une mesure d’atténuation à court terme qui offrirait à tous les atolls du monde une chance de survie.  « Le succès du Protocole de Montréal dans les six prochains mois est notre ticket d’entrée à un éventuel succès du Sommet de Paris », a estimé le Président. 

S’agissant du programme de développement pour l’après-2015, il a souligné l’importance des recommandations contenues dans « Samoa, la Voie à suivre » et en matière d’énergie, il a lancé un appel aux partenaires au développement pour qu’ils contribuent à la mise en œuvre de l’initiative SIDS Dock.  La Micronésie, a-t-il aussi souligné, doit recevoir des compensations pour ses ressources océaniques exploitées par des navires étrangers dans sa zone économique exclusive.  Nous devons respecter les règles et mettre fin à la pêche illégale, a tranché le Président qui a aussi plaidé pour la constitution du Fonds vert pour le climat.  Il a félicité l’Allemagne, la France et six autres nations pour leurs annonces de contribution au Fonds.    

M. CHARLES ANGELO SAVARIN, Président du Commonwealth de Dominique, a, après les bilans mitigés de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice en faveur des petits États insulaires en développement, espéré un changement dans la manière dont sera appliquée celle de « Samoa, la Voie à suivre ».  Il a attiré l’attention sur l’Initiative de l’énergie durable des petits États insulaires en développement (SIDS Dock), qui est une plateforme pour le développement de l’énergie durable.  Après avoir décrit les progrès de son pays, le Président a avoué que la Dominique, « l’île de la nature », n’est pas encore là où elle aspire à être.  Les changements climatiques sont toujours « une menace existentielle » pour les petits États insulaires, sans compter les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, la sécheresse, les orages et leur lot de glissements de terrain et d’inondations. 

Devant tous ces défis, les pays des Caraïbes appellent leurs partenaires au développement à mettre en œuvre des politiques macroéconomiques et commerciales qui offrent aux petits États insulaires la chance de promouvoir la croissance économique, de réduire les inégalités de revenus, de diminuer les niveaux de pauvreté et de réaliser toutes les aspirations en matière de développement.  Ces politiques, a dit le Président, doivent inclure, mais ne pas se limiter au changement du critère de gradation pour assurer aux petits États insulaires un accès préférentiel aux financements concessionnels multilatéraux.  Ce nouveau critère doit tenir compte de la vulnérabilité inhérente aux petits États insulaires et de la nécessité de renforcer leur résilience face aux changements climatiques et aux errements du système financier, économique et commercial. 

Un instrument juridiquement contraignant sur les changements climatiques, a insisté le Président, serait un élément essentiel des mesures que doivent prendre les États Membres, dont un programme de développement pour l’après-2015 capable de s’attaquer à la pauvreté, au manque d’accès à l’éducation et à la formation, à la santé, à l’eau potable et à l’assainissement, et au caractère non viable et non inclusif du développement économique.  « Samoa, la Voie à suivre » devrait servir de feuille de route, a-t-il souligné.

M. GJORGE IVANOV, Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, a tout d’abord souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 s’articule autour d’objectifs réalistes, validés scientifiquement et juridiquement contraignants.  Comme les dérèglements de la nature sont la conséquence d’une négligence humaine des lois naturelles, les défis lancés à l’ordre international résultent de violations du droit international, a poursuivi M. Ivanov.  Louant le modèle de coexistence harmonieuse qui prévaut dans son pays, et qui est basé sur le respect des droits de l’homme et de la diversité, il a déploré que la dignité des citoyens de son pays soit bafouée par un État membre de l’OTAN et de l’Union européenne.

Les valeurs les plus hautes des droits de l’homme sont le critère politique à respecter pour que mon pays devienne membre de l’Union européenne, a-t-il dit.  « En nous contraignant à abandonner l’identité macédonienne, le pays qui nous bloque le chemin de l’Europe nous demande l’impossible – contrevenir aux principes fondamentaux de l’Union afin de remplir les conditions pour en devenir membre », a regretté le Président.

Rappelant que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait décidé que le blocage de l’intégration de son pays au sein de l’OTAN était illégal, il a indiqué que l’« ex-République yougoslave de Macédoine » avait toujours montré un farouche attachement au droit international.  « La République de Macédoine est prête pour un accord mutuellement acceptable dans le cadre des résolutions des Nations Unies, de l’Accord intérimaire et de la décision de la CIJ », a-t-il affirmé.  « La question de l’identité de notre pays n’a jamais fait partie de ce cadre, parce que l’identité n’est ni à discuter ni à négocier », a souligné le Président.

M. Ivanov a ensuite déploré que son « voisin du sud » continue, quotidiennement, de violer le droit international, précisant que la décision de la CIJ s’imposait à tous.  Les blocages opposés à notre intégration européenne et euro-atlantique sapent l’ordre juridique international, a-t-il déploré, mettant en garde, ce faisant, contre une érosion du droit international.  « Quand un État ne respecte pas ses engagements internationaux, il incite les autres États à en faire de même », a-t-il prévenu.

Indiquant que son pays voyait son avenir au sein de l’OTAN et de l’UE, le Président a affirmé que différer l’élargissement de l’Europe créait un vide au sein de la région historiquement la plus volatile. « La région du sud-est de l’Europe est toujours fragile, et la tempête n’est pas loin ».  En conclusion, M. Ivanov a jugé nécessaire que tous les pays de l’ouest des Balkans soient intégrés au sein de l’Union européenne « aussi vite que possible ».

M. IKILILOU DHOININE, Président des Comores, a déclaré que la présente session de l’Assemblée générale a lieu à un moment où « la sagesse aidant, à l’aune de son âge avancé, 69 ans déjà, notre Organisation doit être revigorée, revitalisée et plus engagée dans un monde sans cesse soumis à des défis et à des menaces qui, chaque jour qui passe, prennent de nouvelles formes, le plus souvent imprévisibles, les unes que les autres ».  Il a estimé que cette session offre également l’occasion d’une évaluation générale des performances de l’ONU et la maîtrise du processus qui ferait de 2015 l’année de la réforme, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’Organisation.

À travers une telle démarche, il a recommandé de prendre davantage en compte les nouvelles problématiques telles que celles liées à l’extrême fragilité des petits États insulaires en développement, conformément aux recommandations de la récente conférence de Samoa; et de veiller, d’autre part, à une meilleure représentation des pays en développement, et notamment ceux du continent africain.  Le Chef d’État comorien a signalé qu’il y a des zones de croissance économique appréciable en Afrique, mais qu’on y trouve aussi des espaces de grande pauvreté et de conflits, parfois sanglants, qui retardent le développement et le bien-être des peuples.

Parallèlement, a-t-il indiqué, l’ONU ne peut qu’intégrer la nécessité, pour le Conseil de sécurité, d’assumer la coordination de la lutte contre le terrorisme, nouveau fléau planétaire.  Il a ajouté qu’en tant que pays engagé et impliqué dans la Force en attente de l’Afrique de l’Est, les Comores mesurent pleinement les responsabilités du Conseil de sécurité pour « impulser, orienter et superviser la prévention et le règlement des conflits en Centrafrique, au Nigéria, au Mali, en Libye, en Syrie, en Iraq, en Ukraine et dans tous les pays en crise ».

Dans un tel contexte et notamment après les dernières sanglantes attaques armées lancées contre le peuple palestinien à Gaza, M. Dhoinine a réitéré la « nécessité impérieuse d’une solution équitable et urgente à la question posée par la situation en Palestine, qui a malheureusement et pratiquement le même âge que notre Organisation ».  Il a exhorté la communauté des nations à « s’autosaisir des sujets qui, s’ils ne sont pas résolus équitablement, feront perdre à notre Organisation sa crédibilité ».

À cet égard, le Président des Comores a réaffirmé la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé de quatre îles, mais dont le processus de décolonisation reste encore à parachever.  Il a ensuite lancé un appel pour qu’une solution juste soit trouvée avec la France, qui soit conforme aux principes qui régissent l’ONU.  Il a indiqué que le Haut Conseil paritaire prévu dans la Déclaration de Paris a été institué et a lancé ses travaux en novembre 2013 et s’apprête à se réunir à la fin de l’année en cours pour, entre autres, traiter des questions de la circulation des personnes entre les quatre îles comoriennes, afin de mettre un terme aux drames qui endeuillent, quotidiennement, les familles.  Il a insisté qu’au-delà du contentieux territorial entre les Comores et la France, il est d’une « extrême urgence » de mettre un terme à cette tragédie humaine.  M. Dhoinine a également annoncé qu’il a récemment sollicité l’appui de la Commission de l’océan Indien, lors du quatrième Sommet des chefs d’État et de gouvernement de cette organisation sous-régionale, dont la France et les Comores sont membres. 

D’autre part, au moment où son pays négocie l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il a préconisé l’intégration des Objectifs du Millénaire pour le développement non réalisés dans les nouveaux objectifs de développement durable et appelé à un renforcement des partenariats stratégiques pour le développement, à la mise en place d’un régime commercial international équitable, à la promotion d’investissements directs nationaux et étrangers, et à plus de mobilisation et d’engagement dans la lutte contre les changements climatiques. 

M. CHRISTOPHER J. LOEAK, Président des Îles Marshall, a exprimé sa préoccupation quant aux situations de crise qui prévalent actuellement en Ukraine, mais aussi en Syrie et en Iraq.  « Les dirigeants des nations n’ont pas d’autre choix que d’y répondre par une action rapide ou tourner le dos à un danger qui ne cesse de grandir », a-t-il prévenu.

M. Loeak a rappelé que les changements climatiques posent une menace existentielle aux pays du Pacifique et, par-delà, au reste du monde.  Plus qu’aucune autre menace, a-t-il dit, les changements climatiques exigent un leadership politique direct et un engagement de la part des dirigeants du monde entier, notamment s’agissant des émissions de gaz à effet de serre.  À cet effet, il a soutenu les États fédérés de Micronésie, les États-Unis et de nombreuses autres nations pour qu’elles encouragent une baisse de ces émissions en vertu du Protocole de Kyoto.  « J’assisterai en personne à la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre prochain », a assuré le Chef d’État des Îles Marshall, qui a expliqué que ce combat était « personnel ».  « Il commence dans mon arrière-cour, où je dois repousser la montée des eaux et sauvegarder mon avenir, l’avenir de mes enfants et celui de mes petits-enfants », a-t-il poursuivi.

Le mois dernier, a rappelé le Président Loeak, les nations du monde entier se sont réunies à Apia, à Samoa, pour la troisième Conférence mondiale sur les petits États insulaires en développement, au cours de laquelle nous avons plaidé pour l’établissement de partenariats solides en faveur des petits États insulaires en développement.  M. Loeak a également exprimé son soutien à la formulation d’un objectif de développement durable sur les océans, et à la protection des pêcheries pour le bienfait des générations futures.  Le Président des Îles Marshall a par ailleurs rappelé que son pays subissait encore les conséquences des 67 essais nucléaires effectués sur son territoire entre 1946 et 1958, essais que les Nations Unies auraient pu empêcher, a-t-il estimé.  « Comme beaucoup d’autres questions, les Îles Marshall sont convaincues que la prise de conscience sur les conséquences catastrophiques des armes nucléaires devait sous-tendre toute réflexion sur la question du désarmement nucléaire. »

M. ANOTE TONG, Président de Kiribati, a, à son tour, insisté sur le fait que la question des changements climatiques est la question la plus urgente à résoudre pour son pays.  C’est « un défi existentiel » pour des pays à faible altitude comme le nôtre, et c’est la raison pour laquelle nous appelons à une action en faveur de l’adaptation aux effets du réchauffement de la planète et sommes en faveur d’engagements juridiquement contraignants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  La communauté internationale ne peut s’offrir de ne pas écouter notre histoire et ignorer le sort de nos populations, a prévenu le Président.  « Notre sort sera aussi le vôtre », a dit M. Anote Tong.  Le Président, qui a dit revenir d’une expédition dans l’Arctique, s’est avoué stupéfait par ce qu’il y a vu, à savoir, un lien très direct entre la destruction de cette région polaire et ce que subit la région équatoriale. 

La triste réalité est que « nous ne sommes pas du tout sur la voie du salut », a-t-il déploré.  Nous devons faire les choses différemment, et nous le devons à ceux que nous représentons, à savoir nos peuples.  Pour des pays comme Kiribati, a poursuivi le Président, les changements climatiques n’appartiennent pas à l’avenir, ils sont dans le présent.  On ne peut parler du développement durable sans parler de ce phénomène, et il est temps d’y travailler ensemble et de conclure des accords contraignants sur la promotion de l’énergie propre, un avenir plus vert pour nos enfants et des maisons plus vertes pour notre planète.  Kiribati, a indiqué le Président, a initié avec d’autres petites États insulaires la « Coalition des atolls sur les changements climatiques », dont la réunion inaugurale a eu lieu en juillet dernier. 

Les océans jouant un rôle pivot dans le développement durable des pays comme Kiribati, le Président a souligné la nécessité de réévaluer la nature des partenariats public-privé dans l’industrie de la pêche.  Un partenariat plus équitable fondé sur le respect mutuel, la bonne volonté, la justice et la redevabilité ne manquera pas de créer un environnement favorable au développement durable.  Au XXIe siècle, a prévenu le Président, les défis ont pris une nouvelle dimension.  Il ne s’agit plus de se battre pour sauver une espèce en danger par-ci et des stocks par-là.  Il s’agit aujourd’hui d’assurer la survie des peuples, des communautés, des villages, des villes et des nations.  Tout l’écosystème est en danger, et il nous faut un changement de paradigme et adopter des approches de développement porteuses de transformation.  « Il faut une action collective et déterminante.  Il faut un engagement et un leadership politiques forts.  Il faut agir maintenant », a conclu le Président.

M. SUSHIL KOIRALA, Premier Ministre du Népal, a rappelé que son pays était le cinquième plus important contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, et qu’il avait l’intention d’accroître la participation des femmes dans ces opérations.  Il a exhorté les États Membres à porter une attention particulière à la sécurité des soldats de la paix et à confier aux pays contributeurs de troupes des responsabilités proportionnelles à leurs contributions.  À cet égard, le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement, basé à Katmandu, devrait voir son rôle élargi, a-t-il dit.

En tant que pays en développement sans littoral, le Népal doit faire face à un certain nombre de défis, a ensuite expliqué le Premier Ministre.  Il a demandé à la communauté internationale d’honorer ses engagements vis-à-vis des pays les moins avancés (PMA) et d’appliquer le Programme d’action d’Istanbul.  En particulier, il a souhaité un accès immédiat des produits de ces pays aux marchés, en franchise de droits et hors quota.  L’objectif du Népal est de ne plus figurer sur la liste des PMA à compter de 2022, a-t-il indiqué.

M. Koirala s’est dit déterminé à « clore dignement » le chapitre du conflit armé au Népal.  Ainsi, la Commission de la paix et de la réconciliation et le Comité des disparitions contribueront-ils à prévenir de nouvelles violations graves des droits de l’homme.  « Il n’y aura pas d’amnistie générale pour les crimes graves », a-t-il en outre assuré.  Le Népal a réussi à intégrer les rebelles maoïstes armés dans un processus démocratique pacifique, et à passer d’une monarchie autocratique à un ordre républicain, a rappelé le Premier Ministre.  Tous les partis politiques, y compris les Maoïstes, œuvrent ensemble à la promulgation d’une constitution démocratique par l’Assemblée constituante. 

M. Koirala a ensuite estimé que le programme de développement pour l’après-2015 devrait incorporer les Objectifs du Millénaire pour le développement qui n’ont pas été atteints et prendre en compte les besoins et les priorités des pays les plus vulnérables et marginalisés.  « La corruption est le plus grand ennemi du peuple et une menace à la paix, à la stabilité et au développement », a-t-il ajouté.  C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a souligné l’importance de la transparence, de la reddition de comptes, et d’une « tolérance zéro » pour ce fléau.

M. IRAKLI GARIBASHVILI, Premier Ministre de la Géorgie, a estimé que malgré le chemin considérable parcouru en 20 ans, la Géorgie reste toujours « une jeune démocratie » et qu’il y reste encore beaucoup à faire.  Les progrès enregistrés par le pays ont été possibles grâce à l’attachement du peuple géorgien aux valeurs démocratiques, à la coopération internationale, et au soutien que la communauté internationale et les organisations internationales n’ont cessé de lui apporter, a dit le Premier Ministre.  Il a indiqué que les deux dernières années avaient été marquées par des actions concrètes contre la corruption, l’impunité, et une économie qui ne profitait qu’à une minorité.  « Nous avons mis en place une véritable démocratie avec un système de gouvernance plus ouvert, plus responsable, qui défend l’état de droit », a affirmé le Premier Ministre.  Parallèlement des progrès considérables ont été enregistrés dans la plupart des secteurs, en particulier ceux de la santé et de l’éducation.  Il a également fait part de sa fierté suite aux élections parlementaires, présidentielle et municipales qui ont eu lieu en Géorgie durant cette période de deux ans.  Selon lui, il n’y a pas de retour en arrière possible, car les Géorgiens s’expriment désormais par les urnes.  La nouvelle Constitution du pays consacre la décentralisation des pouvoirs exécutifs, et le Parlement fonctionne désormais comme une véritable législature.  De plus, les droits de l’homme sont désormais défendus par le biais de la nouvelle stratégie et de son plan d’action, et il a été mis un terme à l’impunité, à la torture et aux mauvais traitements infligés dans les prisons, a ajouté M. Garibashvili qui s’est dit également défenseur des médias libres. 

Pour la Géorgie, les États-Unis restent un allié stratégique, et elle renforce également son intégration à l’Europe, en particulier à l’Union européenne, avec laquelle elle vient de signer un accord d’association.  Elle se sent également proche de l’OTAN, dont elle souhaite devenir membre dans un proche avenir.  Au plan économique, le pays s’est engagé sur la voie du développement durable et souhaite travailler avec la communauté internationale sur un ordre du jour du programme de développement pour l’après-2015. 

La Géorgie soutient l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine et souhaite que les accords de paix récents mettent un terme aux opérations militaires et marquent le début d’un processus de paix durable, a poursuivi le Premier Ministre qui a également demandé que l’ONU reste saisie de la question du droit au retour des personnes déplacées et des réfugiés d’Abkhazie, de Géorgie et des régions de Tskhinvali et d’Ossétie du Sud.  S’adressant aux peuples d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, il a déclaré qu’il rêvait d’un jour où ils vivraient tous ensemble dans la paix et la prospérité.  Il a dit que le Gouvernement géorgien souhaite la réconciliation et veut retrouver l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie.  « Nous devons trouver un moyen pour vous permettre de participer à notre succès, y compris les avantages qu’offre le nouvel accord d’association avec l’Union européenne », a dit le Premier Ministre aux populations des régions d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, avant de lancer un appel au Gouvernement russe pour qu’il respecte les obligations qui lui incombent en vertu du cessez-le-feu international de 2008 et pour qu’il se joigne à la quête de la paix, de la prospérité et de la réconciliation.  La Géorgie veut la paix et de bonnes relations avec la Russie, mais pas au prix de sa souveraineté et de son indépendance, a-t-il précisé.  Le Gouvernement géorgien a adopté une nouvelle approche avec, d’une part, un dialogue constructif avec la Russie sur la reprise des relations commerciales, économiques, culturelles et humanitaires, et, de l’autre, la recherche d’un règlement pacifique de la guerre d’août 2008 qui mette fin à l’occupation russe de certains territoires géorgiens, ceci sur la base du droit international.  Le Gouvernement regrette que malgré certains progrès, notamment au plan commercial, les efforts de réduction des tensions n’aient pas été accueillis avec le même esprit de coopération par la Russie, a dit le Premier Ministre géorgien.  « C’est à la Russie de mettre fin à son occupation du territoire géorgien et de commencer à s’engager sur la voie d’une paix durable », a estimé M. Garibashvili.

M.ELIO DI RUPO, Premier Ministre de la Belgique, a rendu hommage aux quatre personnes « sauvagement assassinées » au Musée juif de Bruxelles en mai dernier et aux milliers de victimes anonymes de la barbarie dans le monde.  La tragédie de Bruxelles est reliée aux évènements qui bouleversent la communauté internationale en ce moment, en Syrie, en Iraq, en Algérie et dans d’autres pays, a dit M. Di Rupo.  « Des terroristes assassinent chaque jour des innocents », s’est-il indigné.  La trajectoire de l’assassin du Musée juif, un « djihadiste » français qui a séjourné en Syrie puis s’est déplacé en Europe, est commune à beaucoup de combattants étrangers, a fait remarquer le Premier Ministre belge.  Ces criminels doivent être « mis hors d’état de nuire », a-t-il insisté, en se référant à la résolution adoptée mercredi dernier par le Conseil de sécurité.

La Belgique vient de décider l’envoi de six chasseurs F-16 en soutien à la lutte contre le terrorisme en Iraq et souhaite intensifier les échanges d’informations au niveau européen et au sein de l’OTAN, a dit M. Di Rupo, pour qui un effort préventif important doit être fourni pour empêcher le recrutement et le retour des candidats au djihad, notamment au niveau du contrôle des frontières.  Ce sont deux conceptions de la vie qui s’opposent, a poursuivi le Premier Ministre en défendant le respect des droits de l’homme, de la liberté et de la tolérance.  « Pour nous, la vie n’a pas de prix, pour eux elle ne vaut rien », a-t-il résumé en parlant des terroristes.  Toutefois les actions militaires ne suffisent pas, a-t-il concédé.  Il faut privilégier l’éducation, de même que l’ouverture à autrui et au monde pour « déradicaliser les radicaux violents ».

M. Di Rupo a fustigé ensuite « l’échec cuisant des responsables politiques qui ont privilégié la solution militaire et la soi-disant guerre préventive », à laquelle la Belgique avait refusé de participer.  « Comment ne pas voir que les frustrations et les humiliations ont encore renforcé le radicalisme? », a-t-il demandé.  Le renforcement de l’état de droit constitue la meilleure prévention des crises, a-t-il estimé.

Le Premier Ministre belge a évoqué « d’autres illustrations de ce principe », en particulier le bombardement massif de Gaza cet été.  Le statu quo n’est pas une option, et « il faut remettre le règlement du conflit israélo-palestinien tout en haut de l’agenda de la communauté internationale », a préconisé M. Di Rupo.  Pour ce qui est des printemps arabe, « force est de constater que, dans certains pays, le chaos et la terreur l’ont emporté sur la démocratie et que, dans d’autres, on assiste à un retour de l’autoritarisme d’État ».

Sur une note positive, le Premier Ministre belge a constaté que l’Afrique est en progrès constant, « loin de tous les clichés ».  En République démocratique du Congo (RDC), la mise hors d’état de nuire des bandes armées dans l’est du pays est une nécessité.  Ailleurs, il faut lutter contre le radicalisme religieux et soutenir les populations qui font face à l’épidémie d’Ebola.

Rappelant par ailleurs que six ressortissants belges ont péri dans le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines en juillet dernier, le Premier Ministre a noté que « les éléments actuellement connus sont accusateurs » et il a dit « attendre avec impatience le rapport final des experts indépendants ».  Enfin, il s’est félicité du fait que la communauté internationale, le G7 et l’OCDE commencent à se pencher sur l’évasion fiscale, qui est « un enjeu essentiel, à l’instar de la lutte contre la corruption », pour « la moralisation de la finance » au niveau mondial.

Mme KAMLA PERSAD-BISSESSAR, Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, s’est réjouie que son pays ait réalisé 70% des 43 cibles contenues dans les huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  C’est pourquoi, dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015, il faudra renouveler nos engagements afin de réaliser la totalité des OMD, notamment en matière d’accès aux médicaments, à la santé et à la viabilité à long terme de la dette, en particulier en ce qui concerne celle des petits États, a-t-elle indiqué.  Il faut aussi donner la priorité à l’opérationnalisation de « L’avenir que nous voulons », le document contenant les recommandations adoptées au Sommet Rio+20, qui comprennent des directives sur la lutte contre les maladies non transmissibles, les changements climatiques, et sur la nécessité d’aider les groupes marginalisés, y compris les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. 

La troisième priorité est la revitalisation du partenariat mondial en appui au développement durable, a dit Mme Persad-Bissessar.  Celle-ci devra inclure la réforme des institutions financières internationales et la nécessité de réussir le bouclage du Cycle de négociations commerciales de Doha pour le développement.  La quatrième priorité est l’objectif de maintenir en dessous de 2ºC ou de 1,5 le niveau maximum du réchauffement climatique de la planète en limitant l’augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre et d’atteindre, à Paris, un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques en 2015 qui devrait être appliqué à partir de 2020.

En tant que membre de la Communauté des États des Caraïbes, Trinité-et-Tobago appelle à ce que le programme de développement pour l’après-2015 se consacre à l’éradication de la pauvreté, à l’adoption d’une approche économique centrée sur les peuples et d’un programme qui prévoit des mesures, approches et critères aidant à compléter la notion de produit intérieur brut (PIB) par habitant comme mesure du développement par d’autres critères, notamment un indice de vulnérabilité.  Enfin a dit le Premier Ministre, Trinité-et-Tobago se propose d’abriter le secrétariat du Traité sur le commerce des armes.  Cette proposition a été déjà transmise à tous les États Membres, a ajouté Mme Persad-Bissessar.

M. ELMAR MAHARRAM OGLU MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, s’est tout d’abord enorgueilli du fait que l’économie de son pays représente 80% de l’économie du Sud-Caucase, situation qu’il a attribuée à une utilisation « prudente » des ressources disponibles et à la transition rapide effectuée vers une économie de marché dotée d’une composante sociale.  Il s’est aussi félicité du fait que le taux de pauvreté dans son pays était passé de 49% en 2004 à 5,3% en 2014.  Le Ministre a fait savoir que l’Azerbaïdjan compte désormais parmi les pays donateurs émergents, et a évoqué les activités de l’Agence pour le développement international de l’Azerbaïdjan.  La plus importante ONG du pays, la Fondation Heydar Aliyev, a également mis en œuvre de nombreux projets de développement dans plusieurs pays, a-t-il indiqué.

M. Mammadyarov a ensuite annoncé le lancement de la construction du « corridor gazier sud », un projet de 50 milliards de dollars qui, a-t-il expliqué, permettra de construire un réseau de pipelines à destination de l’Europe.  Conscient de l’importance que revêt le transport pour le développement durable, l’Azerbaïdjan a aussi lancé plusieurs projets d’infrastructure à l’échelle régionale, notamment le réseau ferroviaire Baku-Tbilissi-Kars.

Le Ministre a poursuivi son intervention en dénonçant « le fait que l’Arménie occupe 20% du territoire azéri et avait mené une campagne de nettoyage ethnique à l’encontre d’un million d’Azerbaïdjanais ».  Il a rappelé qu’en 1993, le Conseil de sécurité avait adopté quatre résolutions qui « réaffirment la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et l’inadmissibilité du recours à la force pour l’acquisition de territoire ».  Il a affirmé que l’Arménie avait ignoré ces textes et viole régulièrement le cessez-le-feu.  Tout récemment, s’est-il indigné, plusieurs civils azerbaïdjanais qui se recueillaient sur la tombe de leurs proches « dans les territoires occupés » ont été pris en otage et torturés et certains ont même été tués par les Forces de sécurité arméniennes.  M. Mammadyarov a appelé la communauté internationale à jouer un rôle plus actif en vue de mettre un terme à l’impunité pour les crimes commis à l’encontre des populations civiles d’Azerbaïdjan.

Le Ministre est ensuite revenu sur le discours prononcé il y a deux jours, dans le cadre du débat général, par le Président de l’Arménie, et il a accusé ce dernier d’avoir déformé les faits et fait mauvais usage du « noble principe » d’autodétermination pour « masquer la tentative de l’Arménie d’annexer par la force des territoires de l’Azerbaïdjan ».  « La situation qu’il cherche à présenter comme l’autodétermination des Arméniens qui vivent en Azerbaïdjan n’a rien à voir avec le principe d’autodétermination telle que définie par la Charte de l’ONU », a dit M. Mammadyarov pour qui le principe d’autodétermination « exige au contraire le retour des Azerbaïdjanais déplacés dans la région du Nagorno-Karabakh », « où ils vivront aux côtés des communautés arméniennes dans la paix, la dignité et la prospérité au sein de l’Azerbaïdjan ».  Le Ministre s’est dit convaincu que cet objectif « peut être réalisé par des moyens politiques ».  Il a ensuite appelé l’Arménie à se rendre compte que « l’occupation militaire du territoire d’un autre État n’est pas une solution » et que dépendre du statu quo est un « grave et mauvais calcul ».

M. ERLAN A. IDRISSOV, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, s’est félicité de la tenue, il y a deux semaines à l’Assemblée générale des Nations Unies, d’une réunion informelle sur la Journée internationale contre les essais nucléaires.  Il a indiqué que le Président Nursultan Nazarbayev a lancé le projet ATOM, visant à abolir les essais nucléaires.  Il a précisé qu’il s’agissait d’une campagne d’éducation et de sensibilisation sur les dangers et les conséquences des essais nucléaires.  Il s’est félicité que plus de 100 000 personnes originaires de 100 pays avaient déjà signé la pétition en ligne du Projet ATOM, dont un des objectifs est de favoriser l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN).  Il a expliqué que la fermeture du site d’essai nucléaire de Semipalatinsk et le renoncement du Kazakhstan à son arsenal nucléaire, qui faisait de lui la quatrième puissance nucléaire mondiale, ont été des actes fondateurs de la nation kazakhe.  Il a indiqué que le Kazakhstan avait travaillé étroitement avec les États-Unis et la Fédération de Russie pour rendre sûres les infrastructures ayant servi aux essais nucléaires.  Par ailleurs, il a indiqué que la signature, en mai 2014, du protocole au Traité portant création d’une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale par les cinq membres permanents du conseil de sécurité a été un tournant majeur pour la sécurité nucléaire dans la région.  Il a exhorté les P5 à ratifier ce protocole le plus rapidement possible.  En outre, il a indiqué que le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) était la pierre angulaire du régime de non-prolifération.  Il a appuyé l’objectif d’un projet de convention sur une interdiction complète des armes nucléaires avant d’appeler à nouveau tous les États Membres à adopter la déclaration universelle visant à parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.

M. Idrissov a par ailleurs précisé que le Kazakhstan, nation forte de 130 groupes ethniques, organisait tous les trois ans, depuis 2003, un Congrès de représentants de religions traditionnelles du monde entier.  Il a précisé que le Kazakhstan avait initié l’établissement de la décennie internationale du rapprochement des cultures en précisant qu’un meilleur dialogue et un échange d’idées entre les différentes cultures ne pourra être que bénéfique à la sécurité internationale.  En outre, le Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan a dit que son pays attachait une grande importance à la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, qui se tiendra à Vienne en novembre 2014.  Il a rappelé que l’objectif de cette conférence sera notamment d’examiner et de mettre à jour le Programme d’action d’Almaty afin de parvenir à une nouvelle feuille de route prenant en compte les défis qui ont émergé depuis la première Conférence.  Il a indiqué qu’en 2015, devrait être achevée la construction de la section kazakhe du corridor de transit international entre l’Europe de l’Ouest et la Chine de l’Ouest, ce qui permettra de réduire de 10 jours la durée du transit entre ces deux zones.  D’ici à 2020, a-t-il ajouté, nous estimons que le transit de biens et marchandises atteindra 33 millions de tonnes annuelles sur cet axe.  Il a aussi annoncé l’ouverture, en novembre, d’une voie de chemin de fer Kazakhstan-Turkménistan-Iran-Golfe persique qui permettra de multiplier par 5 le tonnage de matériel transporté par voie ferrée pour parvenir à 10 millions de tonnes annuelles. 

M. ABDULAZIZ KAMILOV, Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan,  a averti que l’instabilité persistante en Afghanistan représente une grave menace pour la région d’Asie centrale.  Il s’est inquiété à la perspective que le retrait de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) ne s’avère contreproductif et a estimé que la seule façon « raisonnable » de résoudre le problème afghan est de trouver une issue politique au conflit et d’établir un gouvernement de coalition.

M. Kamilov a ensuite indiqué que le développement des transports et des communications, ainsi que le renforcement de la coopération économique régionale, sont des éléments essentiels pour assurer la stabilité et le développement durable en Asie centrale.  Il a expliqué que la mise en œuvre de projets d’infrastructures de transport à grande échelle permettra de relier la région avec les marchés internationaux.  Il a évoqué la construction du corridor « Ouzbékistan-Turkménistan-Iran-Oman », ainsi que la participation de son pays à la construction de la voie ferroviaire « Khairaton-Mazaree-Sharif », le seul chemin de fer, a-t-il précisé, qui relie l’Afghanistan au reste du monde.

Le Ministre a poursuivi son intervention en indiquant que l’utilisation durable des eaux des cours d’eau transfrontaliers Amudarya et Syrdarya est extrêmement importante pour maintenir le bien-être des populations d’Asie centrale.  Il a dénoncé les projets de « certains pays » qui promeuvent la construction d’importantes centrales hydroélectriques sans procéder, au préalable, « à des expertises internationales, véritablement indépendantes et professionnelles ».  Il a averti qu’à moins d’effectuer une analyse complète, la mise en œuvre de tels projets risque de changer le cours des rivières transfrontières, de mettre en péril la sécurité alimentaire, écologique, et la salubrité de l’eau en Asie centrale, et de provoquer des tensions dans la région.  En outre, a-t-il averti, la construction de centrales hydroélectriques de dimensions « grandioses » dans une région très montagneuse et dans une zone fortement sismique risque de provoquer une « catastrophe dévastatrice » pour l’humanité.

M. Kamilov s’est par ailleurs félicité du fait qu’au cours des 10 dernières années, le PIB de l’Ouzbékistan avait augmenté de plus de 8%.  Il a aussi indiqué que 60% des dépenses de l’État financent le développement social, dont 34,3% sont allouées à l’éducation.  Les femmes représentent 45,4% de la force de travail, et les taux de mortalité maternelle et infantile ont baissé, a-t-il ajouté.

M. ALI AHMED KARTI, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a demandé la levée des sanctions internationales politiques et financières imposées à son pays.  Il a expliqué cette démarche par le fait que le « Soudan participe activement à la paix et à la sécurité régionales ».  Il a pris l’exemple du Soudan du Sud, « où le Soudan a offert son appui humanitaire aux 100 000 personnes déplacés à cause du conflit dans ce pays ».  Le Soudan a aussi participé aux efforts déployés, au sein de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), à la recherche de solution à la crise dans ce pays, a dit M. Karti.  En Libye, le Soudan cherche activement, avec d’autres pays de la région, une issue à la crise libyenne.  Avec l’Égypte, a ajouté le Ministre, le Soudan poursuit le dialogue concernant la gestion des eaux du Nil bleu.  Avec le Tchad et en République centrafricaine, le Soudan mène des actions communes pour le contrôle des trafics d’armes et d’êtres humains, a annoncé M. Karti.

Passant à la situation au Moyen-Orient, le Ministre soudanais a demandé que des mesures rapides soient prises pour établir une paix durable dans la région et a « exigé » que des mesures soient prises en faveur des Palestiniens, dont les infrastructures ont été détruites par la guerre menée par Israël.  L’impunité d’Israël alimente les extrémistes du monde entier, a soutenu le Ministre soudanais des affaires étrangères qui a ensuite dénoncé « la persistance de la pauvreté et du chômage à quelques mois de la fin de la période réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ».  Pour ce qui est du programme de développement pour l’après-2015, M. Karti a demandé que les partenaires au développement prennent des actions pour suspendre certains types de mesures de coercition, comme les sanctions unilatérales, « qui sont contraires à la Déclaration du Millénaire, adoptée par l’Assemblée en 2000 ».  Ce programme devra également prévoir des mesures d’annulation des dettes et bannir les politiques d’exclusion, tout en recommandant la facilitation des transferts de technologies, l’amélioration des relations Nord-Sud, et le renforcement du rôle de l’ONU, a souhaité M. Karti.

M. CARLOS RAÚL MORALES, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a déclaré que le programme « Faim Zéro » de son pays avait largement contribué à réduire la malnutrition chronique des enfants.  De même, grâce au « Pacte pour la paix, la sécurité et la justice », et en dépit d’une situation sécuritaire complexe, le nombre d’homicides a diminué de 25% au Guatemala entre 2011 et 2014.  Le pays se rapproche des niveaux de sécurité atteints après la signature des accords de paix en 1996.

Le Ministre a salué le travail accompli par la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), dont le mandat prendra fin l’année prochaine, qui a consolidé les institutions et les poursuites pénales lancées contre les réseaux mafieux.  Il a ensuite fait remarquer que son pays avait progressé dans l’index de compétitivité établi par le Forum économique mondial.  Des mesures ont été prises pour réduire les procédures bureaucratiques et promouvoir une économie durable et des sources d’énergie renouvelable, a indiqué le Ministre guatémaltèque.

M. Morales a ensuite annoncé la signature d’un accord « historique » entre son pays et le Mexique pour lancer un projet de transport de gaz du Golfe du Mexique vers le Guatemala et l’Amérique centrale.  En outre, le Guatemala a négocié 15 accords bilatéraux importants avec le Belize lesquels vont renforcer les relations entre les deux pays.

La crise des enfants migrants d’Amérique centrale qui a récemment éclaté à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, « provoquée par divers facteurs, tant en Amérique centrale qu’aux États-Unis », a souligné combien il est important de progresser vers la prospérité dans la région, a poursuivi le Ministre.  Cette crise requiert, a-t-il estimé, une réponse stratégique pour s’attaquer aux racines structurelles du phénomène.  Le Honduras, El Salvador et le Guatemala doivent travailler ensemble, tandis que les États-Unis doivent gérer « de façon lucide » leur main-d’œuvre temporaire et s’efforcer de résoudre la situation des immigrants clandestins.  Avant tout, a-t-il ajouté, « nous devons éviter de criminaliser les migrants, car la migration n’est ni un crime, ni un pêché; ce sont les réseaux de traite des êtres humains qui sont criminels », et font la promotion de la corruption, de l’extorsion, des enlèvements, et des violences sexuelles, a dénoncé M. Morales. 

Enfin, a-t-il indiqué, le Guatemala appuiera la session extraordinaire de l’Assemblée générale en 2016 consacrée au problème de la drogue.  À ce sujet, M. Morales a dit que les objectifs retenus doivent être réalistes et mesurables.  « Il faut mettre fin aux trafics et aussi mettre fin aux fausses promesses », a-t-il espéré.

M. HARRY KALABA, Ministre des affaires étrangères de la Zambie, a fait part de la grave inquiétude qu’inspire à son pays la crise sanitaire urgente provoquée par l’irruption de l’épidémie d’Ebola dans certaines parties de l’Afrique, y voyant un défi pour l’humanité toute entière.  Il a appelé les États Membres à s’impliquer davantage pour trouver une issue à la crise.  Il a également souligné que les questions sanitaires mondiales sont d’importants paramètres pour juger le niveau de développement mondial et les besoins qui se posent.  La crise d’Ebola, ainsi que le paludisme, la tuberculose, le VIH/sida et les maladies non transmissibles nécessitent l’adoption d’une approche mondiale concertée, a-t-il estimé.

Après avoir dénoncé des actions du groupe terroriste Boko Haram et s’être inquiété de la situation en Ukraine, M. Kalaba s’est félicité des progrès réalisés dans le cadre des négociations pour la définition du programme de développement pour l’après-2015.  Il a insisté sur l’importance de répondre dûment à la question des moyens de mise en œuvre.  Si une réponse satisfaisante n’est pas trouvée, a-t-il averti, « nous encourons le risque de transformer ce noble effort en un exercice futile ».  Il a estimé que les problèmes posés par les changements climatiques, la pauvreté, l’emploi des jeunes et l’absence d’autonomisation des femmes, entre autres, méritent une attention particulière.

Le Ministre a ensuite indiqué que la Zambie redouble d’efforts pour mettre un terme aux mariages d’enfants et aux mariages forcés.  Il a expliqué que ce phénomène est principalement dû à la pauvreté de certaines familles et aux tentatives de certains criminels organisés de profiter de la vente de jeunes filles.  La Zambie a organisé, au mois de juillet de cette année, un symposium national de trois jours sur ce problème, a-t-il indiqué.  M. Kalaba a expliqué que l’éducation des filles et l’autonomisation socioéconomique des femmes comptent parmi les principales priorités de son gouvernement.

Il s’est ensuite inquiété du peu de progrès réalisés dans le cadre des négociations portant sur la réforme du Conseil de sécurité.  Il a par ailleurs annoncé que la Zambie avait été nommée à la tête du Groupe des pays en développement sans littoral.  Rappelant que le Programme d’action d’Almaty était arrivé à son terme et sera examiné lors du prochain sommet des pays en développement sans littoral, qui doit se tenir à Vienne, en Autriche, le mois prochain, il a appelé l’ensemble des États Membres à assurer le succès de cette conférence.

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant de l’Inde a dit que le peuple du Jammu-et-Cachemire avait pacifiquement choisi son destin et a rejeté les observations « non justifiées et indéfendables » faites au cours du débat par le Premier Ministre du Pakistan.

Prenant ensuite la parole pour exercer à son tour son droit de réponse, le représentant de l’Arménie a dit que « les autorités de l’Azerbaïdjan semblent commencer à croire en leurs propres mensonges », répondant ainsi à des accusations de l’Azerbaïdjan.  Personne ne pense que l’Arménie est dans le rôle du méchant concernant la question du Nagorno-Karabakh, a dit le représentant.  Il a parlé des débuts du conflit et a affirmé que la population du Nagorno-Karabakh avait exercé son droit à l’autodétermination.  Il a évoqué les grandes lignes de l’histoire récente de cette région.  Au moment de la dissolution de l’URSS, a-t-il dit, le Nagorno-Karabakh était déjà indépendant et toute ingérence de l’Azerbaïdjan dans cette région était de ce fait un acte d’agression, a-t-il stipulé.  Le représentant a ensuite affirmé que le site du Président azerbaïdjanais contient une vidéo dans laquelle il réclame une solution militaire au conflit.  Il a ensuite indiqué que des monuments médiévaux arméniens ont été détruits au cours du conflit.

À son tour, la représentante de l’Azerbaïdjan a accusé la délégation arménienne de déformer l’histoire et d’être « obsédée » par la volonté d’imposer un fait accompli.  Elle a dit que le Conseil de sécurité avait adopté plusieurs résolutions qui exigent « le retrait inconditionnel des forces armées des territoires azerbaïdjanais ».  L’Azerbaïdjan n’est en aucun cas responsable du fait que l’Arménie ne s’est toujours pas retirée d’une partie de son territoire, a-t-elle dit.  Comment l’Azerbaïdjan peut-il être l’agresseur si son territoire est occupé et quand un Azerbaïdjanais sur 8 est réfugié ou déplacé?  La déléguée a aussi déclaré que les attaques contre des civils sont le fait des forces arméniennes et a argué que les civils attaqués dans un incident récent se trouvaient en territoire international.  L’Arménie se présente comme une victime éternelle tout en niant son rôle dans le conflit, a-t-elle accusé.  La représentante a ensuite appelé la communauté internationale à examiner les faits.

Le représentant de l’Arménie est de nouveau intervenu dans le cadre des droits de réponse et a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir procédé à des massacres et des bombardements au Nagorno-Karabakh.  Les Arméniens représentent une majorité au Nagorno-Karabakh a dit le représentant.  L’Arménie a par ailleurs accepté 650 000 réfugiés, a-t-il indiqué et aucun Azerbaïdjanais n’a de droit moral historique pour dire au peuple du Nagorno-Karabach comment être indépendant.

La représentante de l’Azerbaïdjan a repris, elle aussi, la parole et a dit que l’affirmation selon laquelle « le régime fantoche du Nagorno-Karabach est indépendant est un mensonge ».  Les dirigeants arméniens ont pratiqué des expulsions à grande échelle et un nettoyage ethnique, a-t-elle affirmé.  En revanche, a-t-elle dit, l’Azerbaïdjan est uni dans sa diversité.  Quand un chef d’État est fier de son implication dans des atrocités, aucune autre observation n’est possible, a-t-elle conclu en accusant les dirigeants arméniens de tueries.

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