L’Assemblée générale engage les États Membres, l’ONU et les organisations pertinentes à appliquer de manière équilibrée la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies
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Assemblée générale
Soixante-huitième session
96e & 97e séances plénières
Matin & après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENGAGE LES ÉTATS MEMBRES, L’ONU ET LES ORGANISATIONS PERTINENTES À APPLIQUER DE MANIÈRE ÉQUILIBRÉE LA STRATÉGIE ANTITERRORISTE MONDIALE DES NATIONS UNIES
L’Assemblée générale a conclu, aujourd’hui, son quatrième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies en adoptant, par consensus, une résolution qui réaffirme cette Stratégie et engage les États Membres, l’ONU et les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales concernées à intensifier les actions qu’ils déploient pour l’appliquer de façon équilibrée.
Une attention égale doit être accordée à chacun des quatre piliers de la Stratégie, ont préconisé les délégations tout au long des débats, entamés hier. Plus de 60 orateurs se sont succédé à la tribune de l’Assemblée générale pendant deux jours pour prôner non seulement une lutte sur le plan sécuritaire, mais aussi l’élimination des conditions propices à l’endoctrinement, à la gestation de l’extrémiste et à la propagation du terrorisme. Il faut aussi promouvoir et soutenir le renforcement des capacités de tous les États et celui du rôle que doit jouer l’ONU, et soutenir enfin le respect des droits de l’homme, ont recommandé les intervenants au débat.
Parmi les grands principes à respecter dans le combat à mener, les délégations du Liban et de l’Iran ont insisté sur la nécessité de faire une différence entre la lutte contre le terrorisme, le droit des peuples à lutter contre l’occupation étrangère et le droit à l’autodétermination, qui sont enracinés dans le droit international.
D’autres délégations, comme celles du Venezuela, du Paraguay et de la Tunisie, ont jugé primordial de respecter les droits de l’homme, comme le prévoit le quatrième pilier de la Stratégie, dans la définition et l’application de toutes les mesures de lutte contre le terrorisme. Aux termes de la résolution adoptée, l’Assemblée prie instamment tous les États de respecter et de protéger le droit au respect de la vie privée, « y compris dans le contexte des communications numériques et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ceci dans le respect du droit international ».
Pour éviter de « fabriquer » des terroristes, les délégations ont été unanimes à reconnaitre qu’il faut éliminer les conditions qui se révèlent propices à la propagation du terrorisme, cette exigence correspondant au troisième pilier de la Stratégie. De ce pilier ressort l’importance à accorder à l’éducation, à l’état de droit et au dialogue, a expliqué le représentant de l’Arabie saoudite.
Le texte de la résolution souligne, à cet égard, que la tolérance et le dialogue entre les civilisations, le renforcement de la compréhension entre les religions et les cultures, et le respect entre les personnes, sont parmi les moyens les plus efficaces de promouvoir la coopération entre États et peuples et de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Dans le contexte d’actes violents commis récemment par des terroristes dans différentes régions du monde, l’Assemblée générale se dit « alarmée » dans le texte adopté aujourd’hui et souligne que la Stratégie reste d’actualité, compte tenu des nouvelles menaces qui apparaissent et de l’évolution des tendances du terrorisme international.
Le texte précise ces nouvelles tendances, notamment les actes de terrorisme commis par des « loups solitaires », individus qui agissent seuls et sont difficiles à détecter; le recours aux nouvelles technologies de l’information et des communications par les groupes terroristes et l’augmentation, dans certaines régions, du nombre des enlèvements et des prises d’otages perpétrés par des groupes terroristes qui ensuite exigent des rançons.
Beaucoup d’intervenants ont également souligné le flot croissant de recrues internationales dans les zones les plus affectées par des actes terroristes, et notamment de combattants étrangers qui viennent renforcer les rangs des organisations terroristes, comme c’est le cas en Syrie. En réponse à ce phénomène, l’Assemblée générale invite dans sa résolution tous les États Membres à faire face à cette menace en renforçant leur coopération et en adoptant des mesures appropriées pour prévenir et combattre cette nouvelle tendance.
« C’est aux États Membres qu’il incombe au premier chef d’appliquer la Stratégie », rappelle aussi l’Assemblée générale, « tout en considérant qu’il faut renforcer le rôle important que joue l’ONU, notamment l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, en coordination avec les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales ».
En ce qui concerne le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive, ils doivent aider les États Membres, qui en font la demande, de renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme, a quant à lui recommandé le représentant du Cameroun.
L’Assemblée engage enfin toutes les organisations et instances internationales, régionales et sous-régionales compétentes participant à la lutte contre le terrorisme à coopérer avec le système des Nations Unies et les États Membres pour soutenir la mise en œuvre de la Stratégie.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
LA STRATÉGIE ANTITERRORISTE MONDIALE DES NATIONS UNIES: RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/68/841) - Projet de résolution (A/68/L.50)
Suite des déclarations
M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a déclaré que sa délégation appréciait le cadre créé par la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, qui inclut des mesures d’application des lois et des règles de sécurité, ainsi que des mesures visant à respecter les droits de l'homme. Il a prévenu que les États doivent faire en sorte que leurs réseaux de télécommunications ne soient pas utilisés par les terroristes. « En Ukraine, nous faisons face à une opération de terrorisme et à des militants armés qui terrorisent les habitants de plusieurs régions », a-t-il dit. L’État, a-t-il précisé, « doit faire face à des mercenaires étrangers lourdement armés, des criminels et des terroristes qui menacent la stabilité de l’Ukraine ». Profitant des hostilités, les criminels s’adonnent à des viols, des pillages et des attaques, a déclaré M. Sergeyev en soulignant la hausse de la criminalité en Ukraine. Il a également dénoncé le « terrorisme transfrontière », qui est « un nouveau phénomène en Ukraine rendu possible par l’inaction des États voisins ». Les gardes-frontières russes se croisent les bras, a-t-il accusé.
« Des terroristes sont formés dans des camps dans la région de Lugansk et prêts à être envoyés en Ukraine », a estimé le représentant. Il a ensuite dénoncé les enlèvements de 230 individus en Ukraine, et notamment d’observateurs de l’OSCE. Rien qu’hier, un groupe appelé « République populaire de Donetsk » a enlevé 16 orphelins, a annoncé le représentant qui a ensuite parlé de transferts d’argent destinés aux terroristes. Ainsi, a-t-il dit, « le 8 mai, les services de renseignement de l’Ukraine ont empêché une transaction financière de 3 millions de dollars destinée à une entreprise de Donetsk ». « L’occupation de la Crimée par la Russie est à l’origine des troubles en Ukraine », a-t-il ensuite affirmé, niant l’existence d’une guerre civile en Ukraine. Il a dit que l’Ukraine « refusait le dialogue avec les terroristes », avant de demander à la communauté internationale de « condamner les violations par la Russie du droit international ». « Soit vous luttez contre le terrorisme soit vous l’appuyez », a-t-il dit.
M. WILMER ALFONZO MÉNDEZ GRATEROL (Venezuela) a réaffirmé le rejet catégorique du terrorisme international sous tous ses aspects par le Venezuela et le soutien de son pays à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Les dangers qui découlent du terrorisme exigent en effet, pour leur faire face, une coopération internationale renforcée, ceci dans le respect des dispositions du droit international, des droits de l’homme, et du droit international humanitaire, a-t-il souligné. Le Venezuela rejette pour sa part les actions unilatérales qui compromettent le multilatéralisme qui doit être à l’œuvre pour lutter contre les terroristes du monde entier, a souligné le représentant. Il a saisi l’occasion offerte par cette réunion de l’Assemblée pour demander aux États-Unis l’extradition de Luis Posada Carriles, que le Gouvernement vénézuélien considère comme responsable d’un acte terroriste, commis en 1976, et qui a provoqué la mort de 73 passagers d’un avion de ligne cubain.
M. HOSSEIN GHARIBI (République islamique d’Iran) a indiqué que le Président iranien, M. Hassan Rouhani, prône la modération et rejette l’extrémisme. Il a relevé que le projet de résolution exprime sa consternation face à la montée d’un extrémisme violent et condamne ceux qui le pratiquent. Ce texte s’efforce aussi de promouvoir un plan de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, et de promouvoir un dialogue mutuel et respectueux, a-t-il noté avec appréciation. Le représentant a ensuite souligné que l’Iran a été la cible d’attentats terroristes, y compris de terrorisme d’État. Il a fait référence aux enlèvements et meurtres de gardes-frontières iraniens dans la zone frontière du sud-est, ainsi qu’aux diplomates iraniens, victimes de terrorisme, précisant que le nombre de victimes iraniennes a atteint 17 000 en 35 ans.
M. Gharibi s’est opposé à toute tentative de considérer la lutte contre l’occupation étrangère comme étant une forme de terrorisme. Il a rejeté la préparation, de manière unilatérale, de listes accusant certains États d’appuyer ou de soutenir le terrorisme. Le représentant a aussi exprimé ses préoccupations en ce qui concerne l’utilisation biaisée d’entités financières multinationales créées par un petit groupe de pays qui passent leur temps à pointer du doigt certains États, ceci de manière totalement infondée, notamment en ce qui concerne le financement du terrorisme. Le recours disproportionné à la force militaire pour lutter contre le terrorisme crée un terreau fertile au développement de ce phénomène, a-t-il aussi noté avec inquiétude. L’Iran estime qu’il faut éviter les politiques du deux poids deux mesures, qui consistent à étiqueter certains terroristes comme étant des « bons terroristes », tandis que d’autres sont considérés comme des « mauvais terroristes », ceci, selon les intérêts de ceux qui portent ces jugements.
M. HIROSHI ISHIKAWA (Japon) a condamné les attaques terroristes commises récemment en Iraq et au Nigéria, avant de rappeler le décès de 40 personnes, dont 10 ressortissants japonais, en janvier 2013, lors d’une attaque terroriste survenue en Algérie. Il a mentionné l’aide régionale que fournit son pays en vue d’éliminer le terrorisme, par exemple en organisant, en juin 2013, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). En outre, le Premier Ministre japonais, M. Shinzo Abe, a annoncé son intention de consacrer environ un milliard de dollars à des projets de développement et d’assistance au cours des cinq dernières années, notamment en faveur de pays d’Afrique du Nord et du Sahel, convaincu qu’il est que l’amélioration des conditions de vie contribue à l’éradication des causes profondes du terrorisme, a précisé M. Ishikawa. Soucieux également de dialogue, le Japon est très actif au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a-t-il poursuivi. « En outre, à la fin 2013, notre gouvernement a adopté sa Stratégie nationale de sécurité qui propose les principales lignes directrices en matière de diplomatie et de défense. » Le représentant a apporté en conclusion le soutien du Japon à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, ainsi qu’au travail accompli par l’Équipe spéciale.
M. NAWAF SALAM (Liban) s’est félicité du caractère « équilibré et complet » de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, ainsi que du lancement du Portail de soutien des Nations Unies aux victimes du terrorisme. Il a plaidé en faveur de la prévention du terrorisme, qui passe par une éducation promouvant le dialogue et la tolérance entre les religions et les civilisations. Regrettant que la référence aux causes sous-jacentes du terrorisme ait été effacée du projet de résolution, il a souligné l’importance des mesures à prendre pour s’attaquer à ces causes. Le représentant a, par contre, apprécié l’inclusion dans le texte de dispositions sur les technologies de l’information, ainsi que la référence au respect de la vie privée dans la lutte contre le terrorisme. Il a rappelé la nécessité de différencier la lutte contre le terrorisme et le droit à lutter contre l’occupation étrangère. Le Liban a pâti des conséquences du terrorisme, qui y a fait de nombreux morts, a-t-il rappelé, tout en faisant valoir les progrès accomplis par l’armée libanaise pour prévenir les attaques terroristes. Le nouveau Gouvernement s’est engagé à lutter contre le terrorisme par tous les moyens, a-t-il assuré. Enfin, il a attiré l’attention sur les attentats commis par les colons israéliens dans le Territoire palestinien occupé, des actes qui restent impunis, a-t-il regretté.
M. HOWARD WACHTEL (États-Unis) a rappelé que, comme le montre l’actualité récente, alors que les efforts menés pour combattre le terrorisme évoluent, les groupes terroristes eux aussi connaissent des changements et des mutations. Il a notamment dénoncé la systématisation de la pratique d’enlèvements de personnes suivis de demandes de rançons pour leur libération, pratique qui est condamnée dans la résolution qui sera adoptée plus tard aujourd’hui par l’Assemblée. Il a ensuite mis en garde contre le phénomène du retour de combattants qui ont participé à des actes terroristes en territoire étranger dans leur pays d’origine. Les individus partis combattre aux côtés de groupes djihadistes en Syrie sont susceptibles de revenir dans leur pays d’origine alors qu’ils sont devenus plus radicalisés et y commettre des actes répréhensibles, s’est-il inquiété. Le mouvement terroriste peut prospérer lorsque les conditions socioéconomiques se détériorent dans un pays, et lorsque les perspectives d’avenir offertes aux jeunes et aux populations se détériorent ou se rétrécissent, a fait observer le représentant. C’est la raison pour laquelle la Stratégie antiterroriste mondiale et l’examen biennal que mène en ce moment l’Assemblée revêtent une grande pertinence, dans la mesure où il permet de faire le point sur les meilleurs moyens de mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie de manière transparente et équilibrée. À cet égard, les partenariats bilatéraux, mais aussi la coopération entre organisations régionales et sous-régionales, peuvent faire une différence, comme le montre par exemple le Centre sur la résilience communautaire, qui doit ouvrir ses portes à Genève.
M. AHMED (Soudan) a déclaré qu’il est important de renforcer la coopération régionale et internationale en vue de mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, « qui est l’un des cadres qui guident nos législations nationales ». Donnant des exemples d’initiatives prises dans son pays, il a parlé de la stratégie soudanaise de lutte contre le terrorisme et des différentes lois adoptées, dont notamment une loi contre le financement du terrorisme datant de 2010 et une autre de 2014 sur la traite des personnes. Le Soudan a aussi organisé des conférences et des ateliers dans le cadre de l’Union africaine, de la Ligue des États arabes et de l’Organisation de la coopération islamique, a indiqué le représentant. Il a également indiqué que le Gouvernement soudanais a lancé des programmes de sensibilisation en se concentrant sur les dirigeants locaux et religieux, les syndicats et les jeunes. Des bourses ont en outre été attribuées pour la recherche sur le terrorisme. Le représentant du Soudan a ensuite rejeté les mesures unilatérales imposées par certains pays, qui accusent d’autres États d’abriter des terroristes, et qui sont des mesures qui exacerbent les tensions dans les relations internationales. Enfin, il a rappelé que les États Membres ont la responsabilité première de mettre en œuvre la Stratégie des Nations Unies, en unissant leurs efforts.
M. BORIS HOLOVKA (Serbie) a déclaré que la Serbie, qui est partie à 14 des instruments internationaux pertinents de lutte antiterroriste, est prête à redoubler d’efforts au titre de la coopération internationale antiterroriste, comme en témoignent les nombreux accords bilatéraux que son pays a signés. Ces accords lui permettent de faciliter l’échange d’informations au sein de la région des Balkans et au-delà, et d’organiser des ateliers afin d’harmoniser les actions prises de part et d’autre, a assuré le représentant. Il a ensuite annoncé que le Gouvernement serbe était en train de parachever la mise en place d’une stratégie complète de lutte contre le terrorisme qui sera assortie d’un plan de mise en œuvre. En outre, s’est-il félicité, le processus d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne est en cours, et nous nous attendons à ce que nos dispositifs de lutte antiterroriste en sortent renforcés. L’intervenant a ajouté en conclusion que la Serbie venait d’introduire dans son Code pénal le délit d’incitation à commettre des actes terroristes, qui est « particulièrement pertinent pour faire face au phénomène et au danger posé par les combattants étrangers », qui sont des individus ayant opéré avec des groupes de terroristes en territoire étranger et qui sont de retour dans leur pays d’origine.
M. SEKOU KASSE (Mali) a rappelé que son pays a payé un lourd tribut au terrorisme suite à l’occupation des régions du nord de son territoire par des groupes armés terroristes et djihadistes. Il a condamné toute forme d’extrémisme violent. Le terrorisme extrémiste religieux est complètement étranger à la société malienne, a-t-il assuré, soulignant la tolérance qui a toujours prévalu au Mali où la population pratique un Islam pacifiste et modéré. Il a indiqué que les autorités maliennes ont développé une stratégie de lutte contre le terrorisme, qui combine des mesures de développement et de lutte contre la pauvreté et un arsenal répressif. Outre ses lois et son adhésion aux instruments juridiques universels, il a mentionné que le Mali préside actuellement la plateforme ministérielle de coordination des stratégies au Sahel, qui a été définie en s’inspirant de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. M. Kasse a ensuite rappelé l’attaque terroriste survenue à Aguelhok, au nord du Mali, le 11 juin dernier, à la veille du renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il a demandé au Conseil de sécurité de prendre les mesures qui s’imposent face à cette situation, et d’exiger que les groupes armés déposent les armes. Enfin, il a plaidé en faveur du dialogue et de la compréhension mutuelle, pour combattre les incitations à la haine. M. Kasse a aussi appelé à renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme.
M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) s’est déclaré convaincu que la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale incombait avant tout en premier lieu aux États Membres. Il s’est ensuite déclaré d’accord avec la proposition de créer un poste de coordonnateur pour la lutte antiterroriste et a exprimé le soutien de son pays au travail de l’Équipe spéciale. Le représentant a toutefois estimé qu’il ne faut pas confondre lutte contre le terrorisme et lutte contre la criminalité transnationale organisée, qui sont deux phénomènes différents et pas nécessairement liés. Soucieux de coopération régionale, le Kazakhstan a lancé un plan d’action élaboré conjointement avec plusieurs pays partenaires et organisé récemment une réunion régionale à Almaty afin de faciliter la mise en œuvre de la Stratégie, a-t-il indiqué. En outre, a ajouté le représentant, mon pays participe au plan d’action de l’OTAN et soutient l’adoption par consensus de la résolution présentée aujourd’hui.
M. SAUD HAMAD GHANEM HAMAD ALSHAMSI (Émirats arabes unis) a souhaité que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies ait la capacité d’anticiper et de s’adapter à l’évolution du terrorisme. Il a mentionné ce que fait son pays pour lutter contre le terrorisme en collaborant avec des institutions régionales et sous-régionales. Nous voulons éviter que notre territoire, notre espace aérien et nos eaux territoriales soient utilisés pour commettre des actes terroristes, a-t-il dit en parlant des mesures prises pour poursuivre les auteurs de crimes de terrorisme. Le représentant a également indiqué que les Émirats arabes unis (EAU) ont adhéré à plusieurs conventions internationales pertinentes dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Assurant que son pays promeut la tolérance et l’égalité entre les sexes, il a aussi parlé de ce qui y est fait pour promouvoir une culture de paix et un rapprochement entre les cultures et les religions. Il faut s’attaquer aux causes sous-jacentes du terrorisme, a-t-il ajouté avant d’annoncer une initiative qui entreprend de former 20 000 imans dans les zones rurales. Il a aussi parlé de la création d’un centre d’excellence pour lutter contre l’extrémisme violent, qui a eu lieu en décembre 2012, à Abu Dhabi. Enfin, il a appuyé la proposition d’organiser une conférence internationale sur le terrorisme pour que les États parviennent à un consensus sur la définition du terrorisme international.
M. TOPE ADELEYE ELIAS-FATILE (Nigéria) a déclaré que le Gouvernement nigérian avait élaboré un plan d’action en quatre volets pour enrayer le cycle du terrorisme. Ce cycle couvre des actions qui vont de la lutte contre la radicalisation à la réinsertion des individus. Les étapes de ce cycle sont, en premier, la déradicalisation des terroristes inculpés; en second, la sensibilisation de la société nigériane tout entière à la problématique du terrorisme; puis en troisième lieu, le renforcement des capacités des forces de sécurité et des personnels d’application des lois, et enfin, la quatrième étape consiste en la revitalisation économique de six États du nord-est du Nigéria, où sévissent des terroristes. En outre, a ajouté M. Elias-Fatile, pour lutter plus efficacement contre le terrorisme, nous avons ouvert à Abuja un centre, dont le principal objectif est de centraliser les activités de renseignements des différents pays de la région, a expliqué le représentant. Il a enfin dénoncé les agissements du groupe terroriste Boko Haram, « qui s’en prend indifféremment à des civils musulmans et chrétiens ».
M. LUIS BENÍTEZ RODRÍGUEZ (Paraguay) a jugé dynamique la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies menée par son pays, ceci avec l’appui de la coopération régionale. Le Paraguay a adhéré aux 13 conventions antiterroristes, ainsi qu’à des conventions régionales, a-t-il dit. Il a ensuite recensé les lois adoptées au Paraguay pour lutter efficacement contre le terrorisme. Le Paraguay a participé activement aux actions menées par le Comité interaméricain de lutte contre le terrorisme, en accueillant notamment des ateliers sur le financement du terrorisme, a indiqué le représentant. La lutte contre le terrorisme doit se fonder sur le respect des droits de l'homme, ce qui est une condition sine qua non si l’on veut éradiquer ce fléau. Il a encouragé les États Membres à continuer d’appuyer les différents mécanismes mis en place par les Nations Unies pour lutter contre le terrorisme.
M. FAKHRI ALIYEV (Azerbaïdjan) a déclaré qu’à la lumière des actes de terrorisme commis ces derniers temps au Pakistan et en Iraq, l’approche globale et multilatérale représentée par la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies était plus que jamais pertinente. Il s’est dit tout particulièrement attaché à la promotion du dialogue entre les cultures et les religions, notamment au travers de l’Alliance des civilisations, dont l’Azerbaïdjan est un membre responsable. Le représentant a également précisé que son pays avait organisé en mars 2013 une conférence internationale sur le renforcement de la coopération en matière de prévention du terrorisme.
M. TOM MBOYA ADALA (Kenya) a relevé que les groupes terroristes adoptent des nouvelles stratégies pour propager un terrorisme de plus en plus violent. Les conflits qui ont lieu dans la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs continuent de favoriser le terrorisme, a-t-il rappelé. Il a cependant noté les progrès accomplis en Somalie, auxquels le Kenya a contribué dans le cadre de l’AMISOM. Il a réaffirmé l’attachement de son pays à tous les instruments internationaux et régionaux pertinents dans la lutte contre le terrorisme, notamment à la résolution 1624 du Conseil de sécurité qui traite de la question de l’incitation au terrorisme. Il a salué la création du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme et appelé à renforcer la coordination des différents organes chargés de ces questions aux Nations Unies. Le Kenya a créé un centre national et une unité de police antiterroriste, a-t-il indiqué. Nous agissons aussi en matière de médiation dans la région d’Afrique de l’Est par le biais de l’IGAD, a-t-il ajouté.
M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) s’est déclaré attristé par les récents actes de terrorisme commis au Pakistan, au Nigéria et en Iraq. Conscient de la gravité de la menace terroriste, l’Afghanistan a fait de la lutte antiterroriste une priorité nationale, notamment en renforçant sa législation et en devenant partie à 13 instruments internationaux pertinents, a dit M. Tanin. L’Afghanistan, a indiqué le représentant, a également renforcé sa coopération au niveau régional, notamment au travers du dialogue avec les partenaires régionaux, et a poursuivi les efforts de réconciliation avec les Taliban, grâce en particulier à des initiatives visant à limiter la violence extrême. En outre, le Conseil supérieur de paix de l’Afghanistan a organisé une conférence internationale des autorités musulmanes pour discuter des moyens par lesquelles elles pourraient contribuer à la paix et à la stabilité dans le pays, mais aussi dans la région. Au cours de cette manifestation, il a été établi que les actes de terrorisme étaient contraires à l’Islam, a indiqué M. Tanin. Il a en conclusion indiqué que les États Membres devaient prendre les mesures qui s’imposent pour empêcher les terroristes et les acteurs non étatiques de s’emparer d’armes de destruction massive.
M. RIADH BEN SLIMAN (Tunisie) a noté le défi que représentent les mutations rapides d’Al-Qaida et des groupes qui lui sont affiliés. Il a assuré que son pays a toujours été fermement engagé à faire face aux menaces du terrorisme, notamment en pénalisant tout soutien apporté à ce phénomène. La Tunisie a renforcé son dispositif institutionnel et opérationnel en vue de lutter efficacement contre le terrorisme, a-t-il indiqué. Au plan régional, la Tunisie a notamment conclu des accords bilatéraux de lutte contre le terrorisme avec les pays voisins, qui portent en particulier sur l’évaluation de la menace du terrorisme et sur l’élimination de ses sources de financement. Le représentant a également parlé de l’adhésion de son pays aux instruments internationaux pertinents. La Tunisie a organisé récemment des ateliers régionaux sur le gel des avoirs et sur la poursuite des affaires terroristes dans le cadre du respect des droits de l'homme et de l’état de droit, a-t-il poursuivi. Les démarches sécuritaires ne sont pas suffisantes pour lutter efficacement contre le terrorisme, a estimé le représentant. Il a recommandé d’éviter les discriminations et l’exclusion des religions. Il faut par ailleurs renforcer la coopération internationale pour lutter efficacement contre le terrorisme, a-t-il conseillé avant de plaider en faveur d’une réponse concertée et ferme contre ce phénomène, une réponse qui doit être fondée sur une convergence de vues. Le représentant a aussi mis l’accent sur le renforcement des capacités des États dans ce domaine.
M. ÁLVARO CERIANI (Uruguay) s’est félicité de la visite récemment effectuée dans son pays par M. Jean-Paul Laborde, de la France, qui est le Directeur exécutif de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED). Il s’est ensuite dit convaincu que la criminalité organisée et le financement du terrorisme étaient des activités extrêmement nocives et étroitement liées entre elles. Le représentant a saisi l’occasion pour réaffirmer l’engagement de son pays à renforcer sa coopération internationale et à mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. En conclusion, il a souhaité que la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale soit celle qui permettra de finaliser la convention générale sur le terrorisme international.
M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a indiqué que le Gouvernement du Bangladesh appuie sans failles la lutte contre le terrorisme menée par les Nations Unies. Aucun motif ne peut justifier les actes de terrorisme, a-t-il dit. Il a aussi refusé que l’on associe le terrorisme à une religion, une nationalité, une civilisation ou un groupe ethnique, prônant plutôt le dialogue entre ces différentes cultures. L’utilisation des technologies de pointe et des médias sociaux, et les liens du terrorisme avec la criminalité transnationale organisée, constituent de nouveaux défis pour les États dans leur lutte contre le terrorisme, a noté M. Rahman. Il a ensuite parlé de la façon dont son pays combat le terrorisme, en prenant des mesures audacieuses et concrètes. Il a mentionné la stratégie nationale et les lois adoptées par le Bangladesh, notamment sur le blanchiment d’argent, qui ont contribué à la lutte contre le terrorisme. Il a également parlé de la coopération régionale que mène son pays dans le domaine de la lutte antiterroriste. Le représentant a estimé qu’il faut aussi renforcer la cohérence des activités antiterroristes menées à travers les Nations Unies, sachant que les organes onusiens doivent notamment aider les États à renforcer leurs capacités en la matière.
Mme ANA CRISTINA RODRÍGUEZ PINEDA (Guatemala) s’est dite découragée de constater que le terrorisme s’intensifie, comme en témoignent un certain nombre d’actes commis ces derniers jours. Pour le Guatemala, a-t-elle dit, l’une des tendances actuelles les plus préoccupantes, c’est la pratique des enlèvements de personnes qui sont ensuite libérées contre le versement de rançons. Elle s’est donc félicitée de cet examen biennal mené par l’Assemblée, qui est l’occasion de relancer les efforts de mise en œuvre de la Stratégie mondiale des Nations Unies. La représentante s’est ensuite dite convaincue que ce n’est que par une coopération internationale efficace qu’il sera possible de parvenir à l’éradication du terrorisme et de ses causes sous-jacentes. À cet égard, a-t-elle ajouté, il est plus que jamais nécessaire d’adopter dans les meilleurs délais une convention contre le terrorisme international, qui compléterait idéalement la Stratégie.
M. KOUSSAY ABDULJABBAR ALDAHHAK (République arabe syrienne) a demandé à l’Assemblée et aux États Membres de ne pas politiser la lutte contre le terrorisme, réclamant plus de transparence dans les travaux des organes de l’ONU chargés de cette question. Certaines organisations terroristes, qui ont des relations avec Al-Qaida, continuent de trouver de nouvelles bases arrière pour propager davantage leurs activités, en tirant profit du fait que certains États ne prennent pas au sérieux leurs obligations dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il déploré. Il a condamné les actes terroristes commis en Iraq par « un groupe terroriste dont souffrent nos deux pays ». Il a demandé que l’on réponde à la menace posée par les groupes qui utilisent des armes de destruction massive. Il faut également éviter que les groupes extrémistes aient recours aux médias pour inciter au terrorisme et assurer le financement de leurs activités, a-t-il dit. Le représentant a aussi recommandé de protéger les jeunes particulièrement exposés contre cette influence, car ces jeunes risquent de quitter leur pays pour rejoindre les rangs des terroristes. Il a cité les cas de certains jeunes qui ont quitté la Floride, aux États-Unis, ou la ville française de Toulouse pour se joindre à des entités terroristes opérant en Syrie ou ailleurs. Le représentant a aussi demandé d’améliorer le contrôle des frontières. Il a également évoqué le cas des 15 Américains d’origine somalienne qui ont quitté Minneapolis pour rejoindre les terroristes en Syrie. Par ailleurs, il s’est félicité des efforts déployés pour venir en aide aux victimes du terrorisme.
M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a estimé que la lutte contre le terrorisme n’est plus une affaire nationale pour chaque pays, mais un objectif pour la communauté internationale tout entière. Il a assuré que son pays participe à ce combat, avec notamment la prise de dispositions de lutte contre le financement du terrorisme. Il a dénoncé les forces terroristes étrangères bien organisées qui se rendent dans d’autres pays pour commettre des actes terroristes, rappelant que l’Arabie saoudite a joué un rôle de chef de file pour convaincre la communauté internationale de punir les terroristes et tous ceux qui les aident à organiser ces actes et les financent. Sur les plans régional et international, l’Arabie saoudite œuvre à travers tous les forums existant, et elle le fait notamment auprès du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme et de ses Conseils consultatifs. Le Représentant a précisé que son pays a consacré 100 millions de dollars au fonctionnement de ce centre, qui s’ajoutent aux 10 millions déjà versés lors de sa création. Il a aussi indiqué que l’Arabie saoudite est membre du Forum international contre le terrorisme.
Il faut combattre le terrorisme de façon globale et pas non seulement sur le plan sécuritaire, a-t-il aussi recommandé, tout en demandant que l’on évite de poser des actes ou d’adopter des politiques dont les résultats finalement « fabriquent » des terroristes au lieu d’écarter les gens de l’endoctrinement et la radicalisation. D’où l’importance de l’éducation, de l’état de droit et du dialogue, a-t-il expliqué. Le représentant a ensuite rappelé que le droit d’un peuple à l’autodétermination est enraciné dans le droit international et ne doit pas être assimilé au terrorisme. Il a aussi plaidé en faveur d’une convention générale sur le terrorisme international. L’usage de barils bourrés d’explosifs, de gaz toxiques et d’armes chimiques est une forme de terrorisme d’État, a-t-il aussi estimé en parlant de la situation en Syrie.
M. MICHEL TOMMO MONTHÉ (Cameroun) a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies devait être menée de manière consensuelle, intégrée et équilibrée, dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international. Le Cameroun est fermement engagé dans la lutte contre ce fléau, aux niveaux national, régional et international, a indiqué M. Tommo Monthé. Le Président du Cameroun a récemment participé au sommet sur la sécurité au Sahel, a-t-il rappelé. Il a aussi souligné la fermeté avec laquelle le Cameroun a réagi dans les cas de prises d’otages par le groupe Boko Haram, qu’il a qualifié de « secte terroriste ». En outre, le Cameroun a été représenté hier à un sommet de haut niveau qui avait lieu, à Londres, sur la situation sécuritaire au Nigéria, un pays voisin. M. Tommo Monthé a par ailleurs indiqué que le Cameroun a été choisi pour accueillir le Centre interrégional de coordination sur le terrorisme, la piraterie et les vols armés dans le golfe de Guinée. Le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive doivent aider les États Membres qui en font la demande, afin de les assister dans le renforcement de leurs capacités de la lutte contre le terrorisme, a-t-il aussi recommandé.
M. IVAN KOEDIJKOV, Observateur du Conseil de l’Europe, a déclaré que l’organisation au nom de laquelle il s’exprime s’était dotée d’une Convention sur la prévention du terrorisme, qui a notamment élargi le champ des délits criminels ayant un lien avec le terrorisme. Le Conseil de l’Europe a également fait en sorte que les termes de la convention soient alignés sur les recommandations spéciales ayant trait au financement du terrorisme, afin de mettre en place au niveau régional un organe de surveillance des flux financiers, ceci dans le cadre dénommé « MONEYVAL », a indiqué M. Koedijkov. Il a toutefois fait observer que les activités de lutte antiterroriste devaient être menées dans le respect le plus strict des droits de l’homme et des valeurs démocratiques. À cet égard, le Conseil de l’Europe a identifié, au plus haut niveau, celui des chefs de Gouvernement et d’État, le dialogue interculturel et interreligieux comme étant un moyen de veiller à la diversité des langues et des cultures.
M. THOMAS WUCHTE, Observateur de l’Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE), a indiqué que l’OSCE restait plus que jamais engagée en faveur de la mise en œuvre du cadre juridique international contre le terrorisme. À ce titre, l’OSCE a notamment prêté assistance à ses États membres dans des domaines tels que la non-prolifération, la sécurité des transports internationaux, en particulier des conteneurs, le financement du terrorisme, et la promotion de la solidarité avec les victimes de ce phénomène. Par ailleurs, a ajouté M. Wuchte, l’OSCE a réussi à soutenir plusieurs États dans leurs efforts de mise en œuvre de 19 instruments internationaux contre le terrorisme. L’Observateur de l’OSCE a ensuite dit que divers partenariats avaient été lancés par l’organisation qu’il représente auprès de l’ONU, notamment avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
M. RIFAI, de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), a déclaré que la sécurité est cruciale pour assurer la prospérité du tourisme mondial, et que les voyages et le tourisme sont devenus un pilier important du développement et de la croissance économique pour de nombreux pays à travers le monde. Le tourisme et les voyages sont aujourd’hui un enjeu considérable à tout point de vue, avec plus d’un milliard de touristes à travers le monde rien qu’en 2013, c’est-à-dire un septième de la population mondiale, a fait remarquer l’Observateur de l’OMT. C’est la raison pour laquelle l’OMT travaille en étroite coopération avec les organisations internationales et régionales pertinentes pour permettre aux touristes de se déplacer en sûreté et en toute sécurité à travers le monde, a-t-il souligné.
Adoption de la résolution intitulée « Examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies » ( A/68/L.50 )
Le représentant de la Géorgie a présenté le projet de résolution ainsi qu’un amendement oral au paragraphe 30 pour ajouter une référence à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Par ce texte, adopté par consensus tel qu’amendé oralement, l’Assemblée générale réaffirme la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et ses quatre piliers, qui s’inscrivent dans un effort continu, et engage les États Membres, l’ONU et les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales concernées à intensifier leur action pour appliquer la Stratégie de façon intégrée et équilibrée, et sous tous ses aspects.
Elle réaffirme que c’est aux États Membres qu’il incombe au premier chef d’appliquer la Stratégie, tout en considérant qu’il faut renforcer le rôle important que joue l’Organisation, notamment l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, en coordination avec les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales. En outre, l’Assemblée souligne qu’il importe de mettre en œuvre de manière intégrée et équilibrée tous les piliers de la Stratégie, sachant qu’il faut redoubler d’efforts pour accorder la même attention à la mise en œuvre de tous les piliers.
L’Assemblée souligne également qu’il importe de s’attaquer durablement et globalement au terrorisme, notamment en redoublant d’efforts, selon qu’il convient, pour éliminer les conditions qui en font le lit, tout en sachant que les interventions militaires, les mesures répressives et les activités de renseignement ne suffiront pas à elles seules à vaincre le terrorisme.
Elle encourage la société civile, notamment les organisations non gouvernementales, à entreprendre, selon qu’il convient, des efforts visant à renforcer l’action menée pour appliquer la Stratégie.
Aux termes de cette résolution, l’Assemblée prie instamment tous les États de respecter et de protéger le droit au respect de la vie privée, énoncé à l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et à l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, y compris dans le contexte des communications numériques et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, dans le respect du droit international.
En ce qui concerne les victimes du terrorisme, l’Assemblée générale encourage par ce texte les États Membres à leur apporter le soutien et l’aide dont elles ont besoin.
Par ailleurs, l’Assemblée souligne qu’il importe de renforcer la coordination entre les entités des Nations Unies et l’Équipe spéciale en vue de garantir la coordination et la cohérence d’ensemble de la lutte antiterroriste menée à l’échelle du système.
Au niveau des États, l’Assemblée réaffirme qu’il faut renforcer le dialogue entre les responsables de la lutte antiterroriste dans les États Membres afin de promouvoir la coopération internationale, régionale et sous-régionale. Elle rappelle que tous les États Membres doivent coopérer sans réserve à la lutte contre le terrorisme, conformément aux obligations que leur impose le droit international, de façon à identifier toute personne qui appuie ou facilite le financement, la planification, la préparation ou la commission d’actes de terrorisme.
L’Assemblée générale souligne que la tolérance et le dialogue entre les civilisations et le renforcement de la compréhension entre les religions et les cultures et le respect entre les personnes, aux niveaux national, régional et mondial, en évitant la montée de la haine, sont parmi les moyens les plus efficaces de promouvoir la coopération et de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
En outre, elle exprime sa préoccupation face aux actes de terrorisme commis par des « loups solitaires » dans plusieurs régions du monde et constate qu’il faut s’attaquer à ce problème. Elle se déclare aussi préoccupée par le fait que les terroristes et leurs partisans, dans une société mondialisée, ont de plus en plus souvent recours aux nouvelles technologies de l’information et des communications, en particulier Internet et d’autres médias. Elle s’inquiète également de voir augmenter, dans certaines régions, le nombre des enlèvements et des prises d’otages perpétrés par des groupes terroristes pour tel ou tel objectif, notamment celui d’obtenir des fonds ou des concessions politiques.
S’agissant du flot croissant de recrues internationales, notamment de combattants étrangers, venant renforcer les rangs des organisations terroristes, l’Assemblée générale invite tous les États Membres à faire face à cette menace en renforçant leur coopération et en adoptant des mesures appropriées pour prévenir et combattre ce phénomène. Elle considère par ailleurs qu’il faut continuer de prendre des mesures pour prévenir et réprimer le financement du terrorisme.
Aux termes de la présente résolution, l’Assemblée engage les États Membres à prendre une part plus active aux travaux de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme. En outre, elle engage toutes les organisations et instances internationales, régionales et sous-régionales compétentes participant à la lutte contre le terrorisme à coopérer avec le système des Nations Unies et les États Membres pour soutenir la Stratégie.
En ce qui concerne Al-Qaida et ses associés, l’Assemblée générale estime qu’ils continuent de faire largement obstacle à la lutte contre le terrorisme. Elle invite les États Membres à intégrer le régime de sanctions contre Al-Qaida établi par les résolutions 1267 (1999)et 1989 (2011) du Conseil de sécurité dans leurs stratégies nationales et régionales de lutte contre le terrorisme.
Déclarations après l’adoption de la résolution
Après l’adoption par consensus de la résolution, le représentant du Soudan a commenté le paragraphe 26 du dispositif en soulignant l’importance des efforts multilatéraux de lutte contre le terrorisme par le biais de la coopération régionale et internationale, afin de compléter les efforts déployés par les États au niveau national. Il a rejeté les pratiques de certains États, qui accusent d’autres États Membres de parrainer le terrorisme. Ce genre de pratiques va à l’encontre de la sagesse commune et de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a-t-il dit.
Le représentant de la Turquie s’est exprimé en sa qualité de facilitateur des consultations menées avec les États Membres sur les résultats de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Il a tout d’abord remercié ses homologues des autres délégations qui ont exprimé leur solidarité avec la Turquie au moment où plusieurs diplomates turcs ont été enlevés et pris en otages à Mossoul. Il a évoqué les réunions organisées par la délégation turque dans le cadre du processus d’examen de la mise en œuvre de la Stratégie, réunions au cours desquelles sa délégation a veillé à ce que chaque délégation d’État Membre puisse exprimer ses points de vue et ses observations sur un pied d’égalité avec les autres. Il a indiqué que la Turquie appréciait l’esprit de coopération qui a régné au cours de ces rencontres. La résolution qui a été adoptée cet après-midi constitue une riposte aux nouveaux défis posés par le terrorisme et illustre la détermination des États Membres à les affronter, a-t-il estimé.
Droits de réponse
Exerçant son droit de réponse, le représentant de la Fédération de Russie a rejeté les allégations concernant à une quelconque assistance qu’apporterait son pays à des actes terroristes. Parallèlement, il a jugé inadmissible qu’en Ukraine on réprime des manifestations par la violence, estimant que c’était la voie vers une guerre civile de grande échelle. Il a demandé que soient examinées en détail les violations du droit international commises par les autorités ukrainiennes. « Il est inacceptable d’entendre des gens lancer des allégations non prouvées sur une quelconque ingérence de la Russie en Ukraine et de prétendre que la Russie y envoie des armes », a-t-il ajouté. Il a rappelé que la Fédération de Russie a renforcé le contrôle de sa frontière avec l’Ukraine, appliquant ainsi une directive de ses dirigeants. Mais de son côté, l’Ukraine a envoyé dans la nuit du 13 juin, des chars et des véhicules blindés de ses forces armées, qui ont violé la frontière avec la Russie dans la zone de Rostov », a accusé le représentant en demandant à l’Ukraine et à tous ceux qui soutiennent ses autorités de mettre fin à ce genre de provocation. Il a aussi dénoncé les viols commis en Ukraine et a demandé la fin de toute violence militaire dans le sud-est du pays. Il a conclu son intervention en demandant à la communauté internationale de faire front face au fascisme et à l’extrémisme, notamment en Ukraine.
Le représentant de l’Ukraine a pris la parole et a estimé « que personne ne peut comprendre le comportement de la Russie envers l’Ukraine. » Il a dit que la Russie « fournit des armes et des chars aux terroristes en Ukraine ». Il a aussi dénoncé ce qu’il a qualifié de « désinformation » sur les chaines de télévision russes. « Si selon vous c’est la population pacifique de l’Ukraine qui utilise des armes lourdes contre l’armée ukrainienne, je ne vois pas de quoi nous pouvons parler avec vous », a dit le représentant. Il a rejeté le point de vue avancé par la Fédération de Russie selon lequel aucune preuve ne soutient la position ou les accusations de l’Ukraine. « Nous avons le droit de combattre les terroristes sur notre territoire », a-t-il dit.
Le représentant d’Israël a indiqué que trois adolescents israéliens ont été enlevés au cours de ces dernières heures par des terroristes. « Israël ne peut pas rester silencieux devant les accusations que portent contre lui des pays qui abritent des terroristes », a-t-il indiqué. Il a dit qu’il regrettait que le Liban diabolise Israël « alors que le Gouvernement de ce pays comprend des représentants de forces terroristes comme le Hezbollah ». Il a demandé qu’il soit tenu compte des camps de réfugiés au Liban, où des Palestiniens se voient privés de tout droit et font l’objet de discriminations et de violence. Il a demandé au Gouvernement libanais de prendre en compte les attaques du Hezbollah contre des populations innocentes.
Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie a rejeté les arguments avancés contre son pays par l’Ukraine. « Il ne faut pas qu’un pays essaie de dissimuler les crimes qu’il commet contre son propre peuple en prenant pour prétexte la lutte contre le terrorisme », a-t-il dit. Il a prévenu l’Ukraine qu’il faudrait qu’elle rende un jour des comptes devant les tribunaux internationaux.
Répondant à l’intervention de la délégation de la Fédération de Russie, le représentant de l’Ukraine a dit que son pays « était prêt à assumer ses responsabilités ». « Il est toujours difficile de dialoguer avec un interlocuteur qui ne veut pas écouter », a-t-il lancé, ajoutant:« la Russie doit nous laisser tranquilles et nous laisser construire notre avenir ».
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