Assemblée générale: la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est l’occasion de saluer l’héritage de Nelson Mandela
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Assemblée générale
Soixante-huitième session
76e séance plénière - matin
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE
EST L’OCCASION DE SALUER L’HÉRITAGE DE NELSON MANDELA
« Le rôle des dirigeants dans la lutte contre le racisme et la discrimination raciale », thème de l’édition 2014 de la Journée internationale du même nom, a permis à l’Assemblée générale de rendre, une nouvelle fois, hommage à Nelson Mandela, mort en décembre 2013, et de rappeler l’héritage qu’il a laissé au monde.
Le voyage de Nelson Mandela, de la prison à la présidence de l’Afrique du Sud, fut le triomphe d’un individu extraordinaire contre des forces de la haine, de l’ignorance et de la peur, et un témoignage de ce que le courage, la réconciliation et le pardon peuvent faire pour surmonter l’injustice de la discrimination raciale, a déclaré le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson.
La détermination sans fin de l’ancien Président sud-africain, à faire bénéficier son peuple de l’égalité est un héritage à chérir, a dit en écho le Président de l’Assemblée générale, dans un discours lu par un de ses Vice-Présidents. M. John Ashe a rappelé que la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale a été proclamée en 1966 par les Nations Unies, en mémoire des 69 personnes assassinées six ans plus tôt à Sharpeville, en Afrique du Sud, au cours d’une manifestation pacifique pour protester contre le régime de l’apartheid.
Le racisme est un problème mondial qui exige une réponse mondiale, a prévenu le Président de l’Assemblée, en disant attendre avec intérêt le projet de programme pour la mise en œuvre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, qui commencera en 2015. Il a aussi dit compter que le programme de développement pour l’après-2015 mette l’accent sur l’élimination des lois, politiques et pratiques discriminatoires.
Il est du devoir de tous, mais d’abord des États, de faire face à ces problèmes avant qu’ils n’explosent en conflit ouvert, a renchéri le Vice-Secrétaire général de l’ONU. Mme Gay McDougall, Experte indépendante des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités, a préconisé des mesures de discrimination positive comprenant des appuis budgétaires ciblés et des politiques de quota.
Pays multiracial, le Brésil, a dit son représentant, a mis en place des politiques socioéconomiques qui ont permis de sortir 36 millions de personnes de la pauvreté, au cours de ces 10 dernières années, parmi lesquelles 75% sont d’ascendance africaine. Trouvons le Mandela qui est en chacun de nous, a-t-il plaidé, et soutenons les « héros du quotidien » qui luttent pour l’avènement d’un monde plus humain.
La postérité nous jugera, a prévenu le représentant sud-africain, et si nous échouons, les générations à venir ne nous le pardonneront pas. Il a cité Nelson Mandela qui disait: « personne ne naît raciste. Si les gens apprennent à haïr, on peut aussi leur enseigner à aimer, car l’amour naît plus naturellement dans le cœur de l’homme que son contraire ».
Un hommage vibrant à l’ancien Président sud-africain a aussi été rendu par les représentants de la Guinée-Bissau, de Tonga, de la Bulgarie, du Chili et de la Nouvelle-Zélande, au nom de leur groupe régional. Ils ont dit leur attachement à la Déclaration et au Programme d’action de Durban, adoptés à la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, qui s’est tenue le 8 septembre 2001 dans la ville sud-africaine.
ÉLIMINATION DU RACISME, DE LA DISCRIMINATION RACIALE, DE LA XÉNOPHOBIE ET DE L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE
Séance commémorative à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale
Déclarations
M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, dont le discours a été lu par un de ses Vice-Présidents, M. Collin D. Beck, a souligné que cette Journée internationale marque le souvenir des 69 victimes, hommes, femmes et enfants, du massacre de Sharpeville, qui ont perdu la vie dans leur quête d’égalité et de dignité, ceux dont la mort a incité le monde à agir pour mettre fin à l’apartheid.
Le thème de cette Journée, « Le rôle des dirigeants dans la lutte contre le racisme et la discrimination raciale », rappelle le grand esprit de Nelson Mandela, disparu en décembre dernier, a ajouté M. Ashe, estimant que la détermination sans fin de l’ancien Président sud-africain, à faire bénéficier son peuple de l’égalité était un héritage à chérir.
Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous ressentons la douleur de ceux qui continuent de souffrir du racisme et de la discrimination raciale à travers le monde. Cette Journée nous rappelle que l’élimination de la discrimination raciale est possible, et même, comme pourraient le dire certains, inévitable.
Pour le Président de l’Assemblée générale, le racisme est un problème mondial qui exige une réponse mondiale. Il existe un certain nombre de voies importantes qu’il convient de continuer à suivre pour son élimination.
Il a ainsi dit attendre avec intérêt le projet de programme pour la mise en œuvre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, lequel sera développé par le Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban. Cette Décennie, a-t-il précisé, commencera en 2015 et constituera l’occasion de mobiliser toutes les énergies dans le monde en vue de promouvoir l’égalité pour les personnes de descendance africaine, de permettre un plus grand développement économique et social, et de renforcer la justice et l’intégration sociale.
Le débat d’aujourd’hui sur l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, est une contribution aux discussions sur le programme de développement pour l’après-2015, lesquelles devraient mettre l’accent sur l’élimination de la discrimination dans les lois, les politiques et les pratiques.
M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, a rappelé la vie empreinte de courage du regretté Président sud-africain, Nelson Mandela, qui a été emprisonné pendant 27 ans et qui s’est battu contre le régime de l’apartheid. Il a rappelé que cette Journée internationale a été établie en 1966 par l’Assemblée générale, en solidarité avec le mouvement anti-apartheid, et en souvenir du massacre de 69 personnes, six ans plus tôt à Sharpeville, en Afrique du Sud, au cours d’une manifestation pacifique pour protester contre le régime de l’apartheid. Il a déclaré que « le voyage de Nelson Mandela, de la prison à la présidence de l’Afrique du Sud, fut le triomphe d’un individu extraordinaire contre des forces de la haine, de l’ignorance et de la peur, et un témoignage de ce que le courage, la réconciliation et le pardon peuvent faire pour surmonter l’injustice de la discrimination raciale ».
M. Eliasson a rappelé que Nelson Mandela avait choisi la ville de Sharpeville pour la signature de la nouvelle Constitution de l’Afrique du Sud en 1996, voulant ainsi rendre hommage à ceux qui ont perdu leur vie durant le massacre du 21 mars 1960. Il a invité la communauté internationale, en particulier les politiques, les civiles et les dirigeants religieux à condamner fermement les messages et idées fondés sur le racisme, la supériorité raciale ou la haine, ou encore ceux qui incitent au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et d’autres formes d’intolérance. Il a ajouté que le racisme et la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance continuent de croître dans le monde et a jugé qu’il était du devoir de tous, mais d’abord des États, de faire face à ces problèmes avant qu’ils n’explosent en conflit ouvert. Il a invité la communauté internationale à se liguer contre la discrimination raciale et à dénoncer toutes les pratiques discriminatoires et les attaques, « de sa voix la plus forte », et à édifier un monde de réelle égalité.
Mme GAY MCDOUGALL, Experte indépendante des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités, a rappelé que plusieurs décennies après le massacre de Sharpeville, 176 pays avaient ratifié la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, et 87 l’avaient signée.
En 2001, a-t-elle ajouté, la troisième Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, qui s’est tene à Durban, avait fait une contribution essentielle. Là-bas, les gouvernements ont reconnu que la discrimination raciale existait dans tous les pays, toutes les régions, et que la lutte contre le racisme était une priorité internationale pour toutes les nations.
Pour de nombreux groupes concernés et la société civile, la Conférence de Durban, a-t-elle expliqué, fut une expérience considérablement émancipatrice. De nouveaux réseaux ont vu le jour et un nouvel élan a été créé. Des connections ont été établies entre la situation des personnes d’ascendance africaine de la diaspora et celle des Roms, des Dalits, des migrants et des autochtones.
De ces échanges et du travail du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale ont émergé un certain nombre d’outils de compréhension et d’approche nécessaires, a ajouté Mme McDougall.
Mettant l’accent sur les conséquences à travers le monde des crises économique et financière, des pénuries alimentaires et des changements climatiques sur les différentes communautés confrontées au racisme, l’experte a invité les gouvernements à prendre des mesures fortes pour combattre les disparités dans la participation des groupes raciaux dans la vie économique.
Selon elle, des programmes ambitieux devraient être élaborés, en particulier dans les domaines de l’emploi, de l’éducation et de la formation, des services financiers, des droits fonciers et de propriété. Des protections face au travail et des politiques de sécurité sociale devraient être étendues aux salariés du secteur informel et ayant des bas revenus.
De même, des mesures de discrimination positive devraient être décidées dans le cadre d’une large stratégie égalitaire comprenant des appuis budgétaires ciblés et des quotas. Les choix décisionnels devraient être faits en consultation avec les groupes désavantagés et de manière transparente, a-t-elle également proposé.
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