En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session,
21e séance plénière - matin
AG/11567

Assemblée générale: les États placent le rapport annuel du Secrétaire général sur l’activité de l’ONU dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015

Les neuf délégations qui se sont exprimées aujourd’hui sur le rapport annuel du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation ont placé ce dernier dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015.

Cette année, le Secrétaire général décrit en effet les progrès enregistrés par l’Organisation dans ses grands domaines d’activité, à la lumière des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui devraient être suivis à l’échéance de 2015 par un autre programme de développement. 

Les grands domaines d’activité de l’ONU sont la promotion d’une croissance économique soutenue et du développement durable; le maintien de la paix et de la sécurité internationales; le développement de l’Afrique; la protection des droits de l’homme; la coordination des opérations d’assistance humanitaire; la justice et le droit international; le désarmement; et le contrôle des drogues, la prévention du crime et la lutte contre le terrorisme international.

Le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kahamba Kutesa, a jugé impératif d’accélérer la réalisation des OMD dont certaines cibles ne sont pas encore atteintes, notamment en matière d’alimentation, de santé maternelle et d’éducation.

Le développement n’est pas seulement affaire de croissance économique, mais aussi de justice sociale, souligne le Secrétaire général dans son rapport.  Si des millions de personnes ont pu sortir de l’extrême pauvreté, trop nombreuses sont celles qui demeurent exposées au dénuement, à l’insécurité et aux inégalités.  « C’est inacceptable, dans un monde recelant tant de richesses et de possibilités, un monde dans lequel la technologie a décuplé les moyens et réduit les distances », écrit M. Ban Ki-moon.

Le programme de développement pour l’après-2015 ne pourra être réalisé tant que 1% de la population la plus riche de la planète concentrera 50% de la richesse entre ses mains, a renchéri le représentant de Cuba.  Les négociations relatives à l’après-2015, aux mécanismes de financement du développement et au cadre de renégociation de la dette souveraine sont autant d’occasions de promouvoir le développement dans le monde, a estimé son homologue de l’Argentine.

La question du développement devra demeurer au centre des préoccupations, accompagnée de mesures urgentes visant à renforcer la stabilité économique et sociale, a insisté le représentant du Maroc.  Il faut d’ores et déjà, a pressé celui du Pakistan, envisager la mise en place d’un système d’évaluation de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.

À l’instar du Secrétaire général, plusieurs délégations ont reconnu qu’« il est urgent d’agir » pour parvenir à un accord global sur les changements climatiques en 2015.  Aussi, le futur accord que l’Afrique attend sur cette question devra-t-il respecter entre autres le principe de différenciation, pour tenir compte des capacités et de l’état de développement des pays, a déclaré le représentant du Cameroun.

Le Président de l’Assemblée n’a pas oublié l’épidémie d’Ebola qui s’est déclenchée en Afrique de l’Ouest.  Si cette crise sans précédent est trop récente pour figurer dans le dernier rapport sur l’activité de l’ONU, elle est néanmoins au centre des préoccupations de la communauté internationale.  Le représentant du Japon a confirmé une nouvelle enveloppe de 40 millions de dollars aux pays touchés et à la mise en place de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE).

L’Assemblée générale tiendra sa prochaine plénière le jeudi 9 octobre sur la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

 

RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/69/1)

Ce rapport rend compte des progrès accomplis dans l’année écoulée au regard des huit priorités organisationnelles à long terme recensées par les États Membres, et cela à l’heure où se rapproche l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et où sont prises des mesures pour définir le programme pour l’après-2015.

Les grands domaines d’activité de l’ONU sont les suivants: promotion d’une croissance économique soutenue et du développement durable; maintien de la paix et de la sécurité internationales; développement de l’Afrique; protection des droits de l’homme; coordination des opérations d’assistance humanitaire; justice et droit international; désarmement; et contrôle des drogues, à la prévention du crime et à la lutte contre le terrorisme international.

Le rapport présente en annexe des tableaux statistiques sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les cibles et les indicateurs.

Si le secrétaire général se félicite de constater que des millions de personnes ont pu sortir de l’extrême pauvreté, il regrette cependant que ceux qui demeurent exposés au dénuement, à l’insécurité et à l’inégalité soient trop nombreux.

« C’est inacceptable, dans un monde recelant tant de richesses et de possibilités, un monde dans lequel la technologie a décuplé les moyens et réduit les distances.  Le développement n’est pas seulement affaire de croissance économique, mais aussi de justice », écrit-il.

S’agissant du climat, « il est urgent d’agir », avertit le Secrétaire général.

Le volume des émissions continue d’augmenter et, avec lui, le risque que la hausse de la température planétaire moyenne dépasse les 2°C, seuil au-delà duquel il est considéré que des changements climatiques dangereux se produiront.  « Notre génération est la première à subir les conséquences des changements climatiques et la dernière qui sera en mesure d’y remédier. »

Le Secrétaire général évoque la détérioration « catastrophique de la situation dans la bande de Gaza.

En Syrie, la crise est entrée dans sa quatrième année et a provoqué « le plus grand mouvement de réfugiés depuis le génocide rwandais », qui a eu lieu il y a 20 ans.  Dans ce pays, ajoute plus loin le Secrétaire général, « la politisation de l’aide humanitaire est intolérable: l’accès à des centaines de milliers de personnes désespérées demeure impossible, affamer les populations est devenu une arme de guerre et les médicaments sont délibérément soustraits des convois humanitaires ».

Au Soudan du Sud, les fragiles réalisations de la nouvelle nation ont été « réduites à néant » lorsqu’un conflit a éclaté en décembre 2013, faisant des milliers de morts et rendant des millions de personnes tributaires de l’aide humanitaire.  En République centrafricaine et au Mali, des événements similaires ont bouleversé la vie de millions de personnes.  Par ailleurs, les événements survenus en Ukraine ont suscité des débats sur la souveraineté des États et le droit à l’autodétermination.

Le Secrétaire général rappelle qu’il a lancé une étude visant à déterminer quelles sont aujourd’hui les attentes placées dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU et comment parvenir à une position commune sur la voie à suivre.

De même, il est à l’origine de l’initiative « Les droits avant tout », qui va, selon lui, changer l’angle sous lequel l’Organisation examine les risques de violations graves du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, l’idée étant de réagir par une action civile rapide pour éviter une catastrophe.

« Les défis qui nous attendent dans tous les domaines d’activité de l’Organisation exigent un solide esprit de coopération parmi les États Membres », conclut le Secrétaire général.

Déclarations

M. OMAR HILALE (Maroc) a indiqué que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) était inégalitaire et qu’à l’approche de la date butoir de 2015, la priorité des priorités devra être accordée au programme du développement pour l’après-2015.  « La question du développement devra demeurer au centre des préoccupations, accompagnée de mesures urgentes visant à renforcer la stabilité économique et sociale », a-t-il dit. 

Il a ensuite encouragé l’ONU à porter une attention particulière aux difficultés rencontrées par les pays en développement, notamment en Afrique.  « Soit la communauté internationale apporte son appui aux pays en développement, pour qu’ils puissent avancer et assurer la sécurité et la stabilité dans leurs régions respectives, soit nous aurons tous à supporter les conséquences des démons de l’extrémisme, de la violence et du terrorisme », a averti M. Hilale, citant les mots du Roi du Maroc, Mohammed VI.

Le délégué a indiqué que son pays coopère avec des pays africains amis pour la formation des imams aux préceptes de modération de l’islam malékite.  Il a appelé à la mise en place en Syrie et en Libye d’une transition politique répondant aux aspirations de leur peuple et garantissant l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la stabilité dans toute la région.  M. Hilale a appelé de ses vœux l’instauration d’un État palestinien indépendant, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité avec Israël.

M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a demandé au Secrétaire général d’user de son influence pour aider les États Membres à lancer les négociations sur une convention générale sur l’interdiction totale des armes nucléaires.  Pour ce qui est de la crise mondiale de l’environnement et du réchauffement climatique, il a blâmé « l’irrationalité des modes de production et de consommation qui nourrissent un système de domination capitaliste synonyme d’inégalités et de pauvreté ».  Il a estimé que les gouvernements des pays industrialisés devaient faire preuve d’une véritable volonté politique.

Le représentant a jugé inacceptable que les OMD n’aient pas pu être réalisés en dépit des ressources très importantes qui existent.  Nous avons besoin aujourd’hui de la contribution de tous les États Membres et notamment des États industrialisés, pour mettre en œuvre un nouveau programme de développement durable, a-t-il affirmé.  Cela ne sera pas possible tant que 1% de la population la plus riche de la planète concentrera 50% de la richesse entre ses mains ou tant que les 85 personnes les plus riches posséderont l’équivalent des ressources économiques des 3 570 millions de personnes les plus pauvres, qui représentent la moitié de la population mondiale.

S’agissant de la crise de l’Ebola en Afrique de l’Ouest, M. Rodriguez a noté que M. Fidel Castro avait qualifié de « héros de notre époque » les membres de la première équipe de « collaborateurs internationalistes de la santé ».  Enfin, a-t-il rappelé, Cuba est un petit pays pauvre qui souffre d’un blocus économique et financier imposé par la plus grande puissance mondiale.

M. MASOOD KHAN (Pakistan) a estimé que l’état de la paix et de la sécurité dans plusieurs parties du monde reste précaire voire désespérant.  L’équilibre né après la Deuxième Guerre mondiale subit de fortes pressions, comme en témoignent « les nouvelles guerres froides » et les nouveaux foyers de tension.  Il semble, a aussi constaté le représentant, que les organisations régionales et transrégionales ne se sont pas assez renforcées, au fil du temps, pour absorber les chocs de l’année dernière et empêcher les évènements tragiques dont le monde a été témoin.  

Passant en revue les foyers de tensions dans le monde tels que décrits dans le rapport du Secrétaire général, le représentant s’est attardé sur la question « essentielle » du Jammu-et-Cachemire qui doit, a-t-il dit, être résolue par des négociations.  Rappelant l’ONU et son Groupe d’observateurs militaires (UNMOGIP) à leurs responsabilités, il s’est dit « très inquiet » de la dernière escalade dans les violations du cessez-le-feu.  Hier, a-t-il affirmé, les tirs des forces de sécurité indiennes ont fait quatre morts pendant l’Eid-al-Adha.  Le représentant a lancé un appel à l’Inde pour qu’elle cesse ses tirs et aide le Pakistan à préserver la tranquillité.  S’agissant de l’Afghanistan, il a salué la formation du nouveau Gouvernement et souligné la disposition de son pays à travailler avec les Afghans contre le terrorisme et pour de nouvelles opportunités de collaboration dans les secteurs de l’industrie, du commerce, des infrastructures et de l’énergie. 

Après avoir insisté sur l’engagement de son pays contre le terrorisme, « cette force démoniaque et son idéologie de la haine », le représentant est passé à la question de la réforme du Conseil de sécurité qui devrait, a-t-il insisté, refléter les intérêts de tous les membres de l’ONU qu’ils soient grands, moyens ou petits, et pas seulement ceux d’une poignée d’entre eux.  « Il ne devrait pas y avoir de nouveaux sièges permanents.  Ce serait contraire au caractère démocratique de cet organe international », a tranché le représentant, en reprenant les arguments que son Premier Ministre a développés lors du débat général.   

S’agissant du programme de développement pour l’après-2015, il a dit attendre avec intérêt le rapport de synthèse du Secrétaire général qui devrait inclure les recommandations du Groupe de travail de l’Assemblée générale mais aussi celles du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable.  Ces dernières, a-t-il suggéré, devraient être harmonisées avec les règles qui émergeront de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement prévue l’année prochaine.  Le représentant a aussi estimé qu’il faudrait d’ores et déjà envisager la mise en place d’un système d’évaluation de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.  Il a promis qu’avec le Danemark et la Norvège, son pays continuera à promouvoir les efforts du Groupe des Amis de l’énergie durable pour tous.

M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) a rappelé une nouvelle aide de 40 millions de dollars du Japon aux pays touchés par l’épidémie d’Ebola et à la mise en place de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE).  Le 3 octobre dernier, a-t-il ajouté, une aide d’urgence de 22 millions de dollars a encore été débloquée.  M. Okamura a réitéré l’appel lancé par son Premier Ministre à l’Assemblée générale, revendiquant un siège de membre permanent au Conseil de sécurité.

Après s’être attardé sur la contribution du Japon aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le représentant a voulu que le programme de développement pour l’après-2015 soit inclusif, viable et qu’il promeuve la résilience des sociétés.  En mars 2015, a-t-il rappelé, le Japon accueillera la troisième Conférence sur la réduction des risques de catastrophes qui sera l’occasion de débattre des questions humanitaires et de la prévention des catastrophes, de façon intégrée.  En ce qui concerne le développement de l’Afrique, M. Okamura a dit que pour la période allant de 2013 à 2017, le Japon mobilisera 32 milliard de dollars dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).

À propos du désarmement nucléaire, il a rappelé qu’il existe encore 16 000 armes nucléaires dans le monde.  Le Japon, a-t-il indiqué, est déterminé à poursuivre le processus de désarmement nucléaire et prévenir ainsi l’émergence de « nouveaux États nucléaires ».  S’agissant des droits de l’homme, il a souligné que son pays a lancé une initiative visant à promouvoir les droits de la femme dans le cadre du programme « A society in which women shine ».  Le Japon travaille aussi avec l’Union européenne à l’élaboration de la résolution annuelle sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée. 

Concernant le budget des Nations Unies, le représentant a dit que conformément à la discipline budgétaire, le Japon analysera et étudiera minutieusement toute demande supplémentaire au budget actuel.  Il a demandé au Secrétariat d’envisager le prochain budget non pas comme une extension du budget 2014-2015 mais comme une nouvelle évaluation des besoins de l’Organisation.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a indiqué que les négociations relatives au programme de développement pour l’après-2015, aux mécanismes de financement du développement et au cadre de renégociation de la dette souveraine étaient autant d’occasions à saisir pour promouvoir le développement international.  Pour assurer le succès du programme de développement pour l’après-2015, il faut garder à l’esprit les spécificités et priorités des pays, tout en respectant leur souveraineté, a-t-il également affirmé. 

Se félicitant de l’adoption, début septembre, par l’Assemblée générale de la résolution 68/304 relative à un cadre juridique multilatéral de restructuration de la dette souveraine, il a attiré l’attention sur le danger posé par le comportement de prédateur des fonds vautours.  Les spéculateurs profitent des lacunes du système international, a-t-il dit, ajoutant que le système financier international devait permettre aux pays concernés de sortir de manière satisfaisante d’une crise de surendettement.  La résolution précitée constitue une prise de position forte contre la spéculation et pour le développement durable, a-t-il dit. 

Commentant les passages du rapport du Secrétaire général relatifs aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, il a affirmé qu’il n’était pas logique de demander aux Casques bleus d’assumer des tâches qui sont par définition coûteuses, tout en gelant le budget des opérations de paix de l’ONU.  En conclusion, il a défendu l’importance du multilinguisme au sein des Nations Unies « pour que tous les pays aient accès aux informations diffusées par l’ONU ».

M. LIU GIEYI (Chine) a regretté que « la paix nous échappe encore, avec des conflits régionaux et des guerres locales », et noté que les défis d’envergure internationale sont de plus en plus nombreux.  Le rôle central de l’ONU s’en trouve, selon lui, renforcé.  Il a rappelé que le Conseil de sécurité est un mécanisme clef de la sécurité et que la communauté internationale doit respecter les principes de la Charte et les normes régissant le droit international.  Il s’est félicité des progrès atteints pour revitaliser l’Assemblée générale.

La Chine, a-t-il dit, appuie l’Iraq dans ses efforts pour maintenir son intégrité et sa souveraineté territoriale et demande une plus grande aide humanitaire pour le peuple iraquien.  En outre, le représentant a appelé toutes les parties à cesser la violence en Syrie et à trouver une solution prenant en compte les intérêts divers.  La Chine demande également à toutes les parties en Ukraine de mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu.

La communauté internationale doit faire montre d’une volonté commune pour parvenir à un programme de développement juste et équitable pour l’après-2015, avec trois objectifs principaux: améliorer le bien-être des gens, renforcer la justice sociale et promouvoir la diversification des modèles de développement.  Les changements climatiques, a poursuivi le représentant, exigent aussi une coopération internationale plus juste pour l’après-2020.  En Chine, a-t-il assuré, la question des émissions de gaz à effet de serre « connait des changements ».

M. U KYAW TIN (Myanmar), s’exprimant au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), s’est félicité du succès de la réunion annuelle des Ministres des affaires étrangères de l’ANASE avec le Secrétaire général de l’ONU, qui s’est tenue en marge de l’Assemblée générale le 26 septembre dernier.  À cette session, les États de l’ANASE comptent présenter à l’Assemblée leur résolution biennale sur « La coopération entre les Nations Unies et l’ANASE ».  Ils se préparent aussi à accueillir le Secrétaire général au sixième Sommet ANASE-ONU, qui se tiendra à Nay Pyi Taw, au Myanmar, le 12 novembre prochain.

Saluant ensuite les efforts du Groupe de travail chargé d’élaborer les nouveaux objectifs de développement durable pour l’après-2015, le représentant a expliqué que les pays de sa région mettaient l’accent sur les changements climatiques avec un « plan d’action pour une réponse conjointe ».  Les nations de l’Asie du Sud-Est étant particulièrement vulnérables, elles appuient le Plan d’action de l’ONU sur la réduction des risques de catastrophes naturelles et sont en train de s’accorder sur des réponses d’urgence.

En matière de droits de l’homme, il a assuré que l’ANASE avait réalisé des progrès rapides, en adoptant notamment la Déclaration sur l’élimination de la violence contre les femmes et l’élimination de la violence contre les enfants en 2013, après la création d’une Commission intergouvernementale sur les droits de l’homme.

Dans le domaine de la paix et de la sécurité, M. Tin a fait remarquer qu’un nombre croissant d’États manifestaient leur intérêt vis-à-vis du Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est (TAC).  En outre, les pays de l’ANASE attachent une grande importance au renforcement du régime de la non-prolifération nucléaire et du désarmement et souhaitent que leur région reste une zone exempte d’armes nucléaires.

M. OCH OD (Mongolie) a souhaité que les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral soient dûment pris en compte dans les négociations sur le programme de développement pour l’après-2015.  Il a indiqué que son pays intensifiait ses efforts pour réaliser les OMD, notamment la lutte contre la pauvreté.  Abordant la question cruciale des changements climatiques, M. Od a indiqué que son pays s’était fixé comme objectif de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique d’ici à 2030.

Pays contributeur de troupes aux opérations de paix de l’ONU, la Mongolie, a dit le représentant, apporte son soutien à l’examen stratégique desdites opérations mené par le Secrétaire général.  Le représentant a également appelé de ses vœux l’établissement de nouvelles zones exemptes d’armes nucléaires, y compris au Moyen-Orient et dans le Nord-Est de l’Asie.  M. Od a indiqué que son pays prenait les mesures progressives pour abolir la peine de mort dans le texte et dans la pratique.  « La Mongolie est sur le point d’abolir entièrement la peine capitale », a-t-il affirmé, avant de souligner l’importance d’une reprise des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité.

M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a commencé par mettre l’accent sur les changements climatiques.  « Il est plus que temps de tout faire pour limiter à 2 degrés la hausse de la température mondiale », a-t-il dit.  Le Cameroun subit lui-même l’impact des dérèglements climatiques: sa pluviométrie baisse constamment, en particulier dans la partie septentrionale, entraînant l’avancée du désert.  La dégradation des écosystèmes littoraux, en raison de l’ensablement sédimentaire et de la montée des eaux salées, ainsi que l’assèchement du Lac Tchad soulèvent de nombreux problèmes environnementaux.  M. Monthe a énuméré les mesures que son pays a prises pour faire face à cette situation, ainsi que les Conventions signées sur le plan sous-régional.

Le Cameroun souscrit à la position africaine sur les changements climatiques.  « Le futur accord que nous attendons sur cette question devra respecter entre autres le principe de différenciation, pour tenir compte des capacités et de l’état de développement des pays », a ajouté le représentant.  Aux côtés des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il devra permettre de renforcer les politiques d’adaptation aux conséquences des dérèglements climatiques.

S’agissant des menaces à la paix et à la sécurité internationales, le Cameroun œuvre avec le Tchad, le Nigéria et le Niger pour lutter contre la secte terroriste de Boko Haram.  Il s’allie au Gabon, au Congo, à la Guinée équatoriale, ou à la République centrafricaine pour ce qui est du braconnage, de l’insécurité ou des questions liées au bassin forestier de la sous-région, ou encore de la circulation des armes légères et de petit calibre.  De plus, le Cameroun a été choisi pour abriter la base logistique continentale de la force africaine en attente.  En juin dernier, il a accueilli le Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC (Afrique centrale), de la CEDEAO (Afrique de l’Ouest) et de la CGG (Golfe de Guinée) sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée.

Le représentant a considéré que la fièvre à virus Ebola qui sévit actuellement dans plusieurs pays d’Afrique est une « nouvelle et terrible menace à la paix, à la sécurité et au développement non seulement de ces pays, mais aussi de toute l’Afrique et du monde en général ».  C’est pourquoi il s’est félicité des réactions vigoureuses adoptées par le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Secrétaire général et de nombreux partenaires bilatéraux et multilatéraux.  Il a également salué le dernier sommet tenu le 26 septembre sur la République centrafricaine, pays voisin auquel le Cameroun « accorde tout son appui pour la sortie de la triple crise politique, sécuritaire et humanitaire qui le frappe ».

Droits de réponse

Le représentant de l’Inde a affirmé que c’est le Pakistan qui a violé le cessez-le-feu, contrairement à ce qui a été dit.  Les tirs contre des innocents ne peuvent que nuire à l’harmonie des relations entre nos deux pays, a-t-il dit.  « C’est le Pakistan qui a eu tort » et les forces indiennes sont prêtes à répondre à toute provocation, a prévenu le représentant.

Son homologue du Pakistan a réaffirmé que ce sont bien les forces indiennes qui avaient procédé à des tirs, ces sept derniers jours, y compris lors de la fête musulmane qui vient d’être célébrée.  Des pertes en vies humaines sont à déplorer, a-t-il insisté, avant d’exiger des forces indiennes qu’elles cessent leurs tirs.  Rappelant que son gouvernement avait tendu la main à l’Inde, il a espéré que cette dernière donne aussi sa chance à la paix.

Le représentant de l’Inde a rejeté avec force les dernières remarques de son homologue pakistanais.  Le cessez-le-feu doit être respecté dans l’intérêt des deux pays, a-t-il dit.  « Que les forces indiennes fassent preuve de retenue », a voulu le représentant. 

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