Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité concernant la République centrafricaine
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DÉCLARATION À LA PRESSE FAITE PAR LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, M. Eugène-Richard Gasana (Rwanda):
Les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé de Jeffrey Feltman, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, au sujet de la situation en République centrafricaine.
Les membres du Conseil ont exprimé leurs graves préoccupations face à l’aggravation de la situation humanitaire, à la dégradation des conditions de sécurité et à l’affaiblissement des institutions en République centrafricaine. Ils ont demandé aux autorités compétentes de rétablir la paix et la sécurité dans Bangui et à l’extérieur en déployant des forces adéquates. Ils ont appelé toutes les parties à autoriser l’acheminement libre et sécurisé de l’aide humanitaire dans tout le pays. Ils ont exhorté les chefs de la coalition Sékéla à s’assurer que tous les groupes armés Sékéla s’abstiennent de toute action violente et sont regroupés sans attendre dans des sites de cantonnement, conformément à l’accord de Libreville.
Les membres du Conseil de sécurité ont accueilli avec une vive inquiétude les informations faisant état de violations et de dénis des droits de l’homme. Ils ont souligné que les responsables de tels actes et d’atteintes au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme –à savoir notamment violences à l’encontre des civils, tortures, exécutions sommaires, violences sexuelles et sexistes, recrutement et utilisation d’enfants dans le conflit armé– doivent répondre de leurs actes. Ils ont demandé que ces affaires fassent l’objet d’enquêtes dans les plus brefs délais afin que tous les auteurs soient traduits en justice.
Les membres du Conseil de sécurité ont rappelé qu’ils soutiennent l’initiative prise par la Communauté des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et l’Union africaine pour dénouer cette crise, et qu’ils appuient le processus de transition et les acquis du Sommet de N’Djamena dans le cadre des accords de Libreville du 11 janvier 2013. Ils ont encouragé la CEEAC et l’Union africaine à ne pas relâcher leurs efforts et ont demandé que la MICOPAX soit renforcée en vue de restaurer la sécurité et d’aider à la restructuration des forces de sécurité centrafricaines conformément à la Déclaration de N’Djamena du 18 avril.
Les membres du Conseil de sécurité attendent avec intérêt la première réunion du Groupe de contact international à Brazzaville le 3 mai; dans cette perspective, ils ont appelé à la mise en œuvre rapide des dispositions de la Déclaration de N’Djamena et ont encouragé le Premier Ministre à user pleinement des pouvoirs exécutifs qui lui sont conférés par l’accord de Libreville et la Déclaration de N’Djamena. Ils ont demandé le rétablissement de l’état de droit et le retour à l’ordre constitutionnel. Ils ont en outre demandé la nomination dans les plus brefs délais d’un gouvernement d’ouverture et la tenue d’élections dans un délai de 18 mois, en rappelant que, selon les termes de la Déclaration de N’Djamena du 18 avril, le Chef d’État, le Premier Ministre et les ministres membres du Gouvernement de transition, ainsi que certains membres du Conseil national de transition, ne peuvent se présenter aux élections.
Les membres du Conseil de sécurité ont noté avec inquiétude la pause récemment intervenue dans les opérations visant l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en République centrafricaine. Ils ont exhorté tous les pays à reprendre leur offensive dès que possible pour contrer la menace que représente la LRA.
Les membres du Conseil de sécurité ont appuyé et salué les efforts déployés par l’ONU, notamment par l’intermédiaire du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) et de son personnel, pour régler la crise malgré un environnement difficile. Ils se sont déclarés disposés à envisager d’autres options pour stabiliser la situation en République centrafricaine.
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