M. Jan Eliasson déclare que l’ONU œuvre pour promouvoir une culture de résilience à tous les niveaux afin de mieux répondre aux catastrophes dans le monde
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M. JAN ELIASSON DÉCLARE QUE L’ONU ŒUVRE POUR PROMOUVOIR UNE CULTURE DE RÉSILIENCE
À TOUS LES NIVEAUX AFIN DE MIEUX RÉPONDRE AUX CATASTROPHES DANS LE MONDE
Genève, Suisse, 21 mai (Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies)-– « L’Organisation des Nations Unies œuvre, dans son ensemble, à la promotion d’une culture de résilience à tous les niveaux, car il est inacceptable d’attendre qu’il y ait une catastrophe pour agir », a assuré le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, M. Jan Eliasson, à la cérémonie d’ouverture de la quatrième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe.
Ouvrant officiellement cet évènement au Centre international de conférences Genève (CIGC), auquel participent plus de 3 000 représentants de gouvernement, d’institutions internationales, du secteur privé ou d’ONG et de la société civile, le Directeur général de la Direction du développement et de la coopération de la Suisse, M. Martin Dahinden, s’est dit convaincu que les participants, de par leur diversité et leur représentativité, sauront faire avancer concrètement la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo. M. Dahinden s’est félicité de l’inclusion de la réduction des risques de catastrophe dans les politiques de développement et souligné, dans ce contexte, l’importance de renforcer la résilience des populations et des communautés. Le Cadre d’action de Hyogo donne des orientations utiles pour atteindre ces objectifs dans la durée, a-t-il estimé. « Pour mieux prévenir les catastrophes, qui ont souvent, aujourd’hui, un impact sur la situation économique dans le monde, il faudrait joindre nos efforts », a ajouté le Président de la Confédération suisse. Les ministres de la Namibie, de la Nouvelle-Zélande, du Cap-Vert, ainsi que le maire du Chili et le Président de la Confédération suisse ont soutenu cet appel.
Le Président de la Confédération suisse, M. Ueli Maurer, a déclaré que la ville de Genève offrait un cadre particulièrement propice au succès de cette conférence. La réduction des risques de catastrophe implique un coût et c’est pourquoi, a-t-il insisté, il faudrait investir pour garantir à la fois l’approvisionnement des biens de première nécessité et la sécurité des personnes et des biens. Toutes les ressources disponibles doivent ainsi être utilisées de manière optimale, qu’elles proviennent des États, du secteur privé ou de la société civile. Pour mieux prévenir les catastrophes, qui ont souvent aujourd’hui un impact sur la situation économique dans le monde, il faudrait joindre nos efforts, a-t-il dit.
Une bonne préparation pour mieux faire face aux catastrophes naturelles contribue, a-t-il dit, au bien-être commun. Aujourd’hui, un second volet d’action pour la période post-2015 est nécessaire, en remplacement du Cadre d’action de Hyogo, afin de renforcer les acquis actuels, a souligné M. Maurer. La coopération internationale doit également être renforcée pour créer un système de réduction des risques efficace et qui permette de mesurer les progrès accomplis, a-t-il ajouté. Il faudrait en outre assurer une gestion intégrée qui prenne notamment en compte la dimension environnementale. La réduction des risques de catastrophe est une question transversale qui exige, au sein d’un pays, des efforts aux niveaux local, régional et national. Les catastrophes naturelles sont liées aux changements climatiques, à la sécurité alimentaire et à la gestion des ressources naturelles. Beaucoup de travail reste à accomplir, mais nous sommes sur la bonne voie, a-t-il estimé. M. Maurer a exprimé l’espoir que cette conférence, inspirée par l’esprit de Genève, soit couronnée de succès.
L’Organisation des Nations Unies œuvre, dans son ensemble, à la promotion d’une culture de résilience à tous les niveaux, car il n’est pas acceptable d’attendre qu’il y ait une catastrophe pour agir, a assuré le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, M. Jan Eliasson. Évoquant sa visite au Japon, deux ans après les trois catastrophes –le tremblement, le tsunami et la catastrophe nucléaire à Fukuyama- qui ont été dévastatrices pour le pays, le Vice-Secrétaire général a fait remarquer que s’il avait été très impressionné par le travail de reconstruction, il en a également tiré une leçon. Il est urgent, a-t-il précisé, de réduire les risques de catastrophe. Le Japon est un modèle dans ce domaine, mais, a-t-il rappelé, même dans un pays très avancé comme celui-ci, la combinaison de plusieurs facteurs imprévisibles a été particulièrement dévastatrice. La population, durement touchée, n’en est pas moins déterminée à surmonter cette épreuve, a-t-il dit. La tornade qui vient de se produire dans l’État d’Oklahoma, aux États-Unis, et qui, selon les premières estimations, a coûté la vie à de nombreuses personnes, suscite les mêmes sentiments de désarroi.
Au cours d’une visite en Haïti, a-t-il rappelé, il a constaté sur place la gravité des risques auxquels sont confrontés les pays insulaires en développement, en particulier les plus pauvres. Pour réduire ces risques, la mobilisation du secteur privé est indispensable, a insisté M. Eliasson. Les chefs d’entreprise, a-t-il ajouté, doivent prendre conscience du fait que les mesures de prévention sont un investissement. La réduction des risques de catastrophe est essentielle pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et, en particulier l’accès à l’eau potable pour tous, a-t-il souligné. Il est important, en même temps, d’encourager une plus grande résilience des populations. Avant de conclure, il a appelé à inscrire la réduction des risques de catastrophe dans les efforts de développement post-2015.
Le Vice-Premier Ministre de la Namibie, M. Marco Mukoso Hausiku, a rappelé que selon le dernier rapport du Bureau de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC), les pertes résultant de catastrophes naturelles s’élèvent à 1,3 trillion de dollars. Ces pertes anéantissent les efforts visant à éliminer la pauvreté à travers le monde, de même que ceux qui sont entrepris en faveur du développement durable. Il faudrait investir davantage pour réduire ces pertes et améliorer la préparation aux catastrophes, a-t-il souligné. L’objectif de cette quatrième session de la Plate-forme mondiale est de redoubler d’efforts pour réduire les risques de catastrophe et la forte participation à cet évènement mondial témoigne de la ferme volonté de la communauté internationale à s’engager dans cette voie.
Il faut aujourd’hui réfléchir à de nouvelles stratégies de réduction des risques de catastrophe et à l’élaboration d’un nouveau cadre d’action, a estimé le Vice-Premier Ministre namibien. Il a noté que de nombreux pays ont adhéré au Cadre d’action de Hyogo, depuis son adoption, et établi des plans d’action pour réduire et gérer les risques de catastrophe. La majorité de ces pays a fait de la réduction des risques de catastrophe une priorité nationale. La coopération régionale et internationale est aussi nécessaire pour accélérer la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo dans certaines régions du monde. Il faudrait également renforcer les partenariats car, a-t-il fait observer, une seule organisation ne peut connaître de tous les aspects de la question. Un partenariat fort avec la société civile et le secteur privé permettra ainsi d’assurer la résilience de la société. Le futur cadre d’action, qui devrait remplacer celui d’Hyogo, doit permettre à tous les pays de se doter des moyens nécessaires pour prévenir les catastrophes. La réduction des risques de catastrophe doit faire partie de tous les objectifs de développement post-2015, en vue d’assurer un avenir plus sûr à nos enfants et petits enfants, a-t-il estimé.
Après avoir adressé ses condoléances aux familles des victimes de la tornade qui a eu lieu dans l’État d’Oklahoma (États-Unis), la Ministre de l’intérieur du Cap-Vert, Mme Marisa Helena Nascimento Morais, a déclaré que, pour édifier un avenir sûr, rendre les sociétés plus résilientes et renforcer les capacités nationales de réaction aux catastrophes, cette démarche exigera une planification et une flexibilité renforcées, ainsi que la capacité de tirer les enseignements des expériences passées. Outre les catastrophes naturelles d’ampleur mondiale, il ne faut pas négliger les incidences des catastrophes locales qui entravent, en particulier en Afrique, le développement des sociétés.
Les pays en développement, en particulier les petits États insulaires en développement, sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles ou causées par l’homme. Le Cap-Vert, malgré les progrès qu’il a réalisés, vit dans une situation de vulnérabilité permanente, notamment à cause de son exposition à la pollution de l’eau. Le Cap-Vert est prêt à intégrer à son programme de développement les dispositions du Cadre d’action de Hyogo relatives à la préparation, à la prévention et à la sensibilisation des populations, a assuré la Ministre. Les investissements indispensables dans les systèmes d’alerte rapide contribueront à réduire la pauvreté et à stimuler le développement durable, a ajouté Mme Morais.
La Ministre de la protection civile de la Nouvelle-Zélande, Mme Nikki Kaye, a assuré que les communautés locales de son pays étaient bien informées des risques de catastrophe, en rappelant que son pays avait été frappé, de nombreuses fois, par des catastrophes naturelles. Depuis 40 ans, la Nouvelle-Zélande a consenti des investissements importants dans ce domaine, ce qui a permis de construire une société résiliente et de réduire les risques. L’accent est mis sur la prévention des risques, a-t-elle dit, en précisant que plus de 40 millions de dollars avaient été investis, soit 20% du PIB, afin de développer davantage la recherche antisismique et de mieux répondre à une catastrophe.
Il est important d’identifier les risques pour prendre des mesures de prévention efficaces, a-t-elle estimé. La recherche scientifique a permis aux équipes de bien réagir aux évènements, grâce notamment à la création d’un système d’alerte précoce. Après le tremblement de terre de Christchurch en 2011, les jeunes ont été particulièrement actifs, en s’attelant au nettoyage des rues, a rappelé Mme Kaye. Les communautés locales se sont montrées résilientes et sont prêtes à faire face à de nouvelles catastrophes, a-t-elle dit. En application de son programme de réduction des risques de catastrophe, la Nouvelle-Zélande a mis sur pied un système de gestion des catastrophes qui pourrait être utilisé par d’autres pays, a assuré la Ministre.
Enfin, le maire de la ville de Lampa (Chili), Mme Graciela Ortúzar a salué la campagne mondiale pour la résilience, mesure qu’elle a qualifiée d’importante pour la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo. Le Chili, qui avait été frappé, le 27 février 2010, par un tremblement de terre meurtrier dont les conséquences dévastatrices continuent d’être ressenties par la population chilienne. L’action de prévention et de redressement doit s’effectuer d’abord au plan local, au plus proche des populations. Les municipalités du continent sud-américain ont établi une communauté de travail autour de la résilience.
La municipalité de Lampa œuvre pour une meilleure résilience, depuis 2011, en adoptant des mesures économiques ciblées en faveur de la famille. Mme Ortúzar a félicité le Secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies pour ses efforts inlassables, en estimant que la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe devrait contribuer à définir les moyens visant à assurer la résilience des populations à tous les niveaux. La question du financement local ne doit pas être oubliée, de même que le renforcement des compétences techniques, l’échange des connaissances scientifiques et l’évaluation des actions menées. Mme Ortúzar a également plaidé en faveur de la conclusion d’accords régionaux en la matière.
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