Forêts: Le Forum des Nations Unies achève sa première semaine de travaux et s’apprête à finaliser les négociations sur deux projets de résolution
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Forum des Nations Unies sur les forêts
Dixième session
12e séance – matin
FORÊTS: LE FNUF APPREND QUE SON FONDS D’AFFECTATION A FAIT UN BOND DE 75% ET QUE LA TURQUIE A DÉBOURSÉ 6,1 MILLIONS DE DOLLARS POUR CETTE SESSION
ISTANBUL, 16 avril – Aujourd’hui à Istanbul, le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a pris deux heures sur ses négociations pour s’informer de l’état de son Fonds d’affectation spéciale*. Le FNUF a appris que les contributions volontaires au Fonds ont fait un bond sans précédent de 75% pour dépasser les 6 millions de dollars et que la Turquie dans « une générosité extraordinaire » a déboursé une somme de 6,1 millions de dollars pour couvrir les frais supplémentaires de cette dixième session.
La Directrice du secrétariat du FNUF, Mme Jan McAlpine, a pourtant prévenu que le Fonds d’affectation spéciale ne suffira pas à couvrir les activités liées au mandat toujours plus large du Forum. Si Fidji, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a plaidé pour la multiplication des contributions volontaires, Mme McAlpine a choisi d’aller plus loin. Elle a suggéré une ponction plus importante du budget ordinaire de l’ONU malgré les réserves de l’Irlande, au nom de l’Union européenne, des États-Unis, du Japon et de la Suisse.
Le Forum, qui tient, à l’occasion exceptionnelle de son dixième anniversaire, sa session bisannuelle en dehors du Siège de l’ONU à New York, a débuté hier ses négociations sur le financement des forêts. Il négocie aussi les bases de la décision qu’il doit prendre, à sa onzième session en 2015, sur l’avenir de l’arrangement international sur les forêts, dont l’« Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts » et les quatre objectifs d’ensemble.
Ces objectifs visent à stopper la réduction du couvert forestier, à renforcer les avantages économiques, sociaux et environnementaux des forêts, à accroître la superficie des forêts protégées et à inverser la tendance à la baisse de l’aide publique au développement (APD) pour les forêts.
Le futur arrangement international sur les forêts devra tenir compte de l’Agenda pour le développement post-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et du suivi de la Conférence Rio+20 sur le développement durable qui a aussi demandé un agenda en 2015.
Le Forum devrait adopter ses résolutions ce vendredi 19 avril.
Discussions sur le Fonds d’affectation spéciale à l’appui du Forum des Nations Unies sur les forêts
La Directrice du secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a indiqué que pour la période 2011-2012, le montant des contributions versées à l’appui des activités du Forum, soit au Fonds d’affectation spéciale, s’est élevé à 6 052 719 dollars, ce qui représente une augmentation de plus de 75% par rapport aux années précédentes.
Sur les 6 052 719 dollars, seuls 21,5% n’ont pas d’affectation particulière, ce qui laisse une petite marge de manœuvre au secrétariat du Forum. Les contributions volontaires vont de 20 000 à 2,3 millions de dollars et se répartissent comme suit: Royaume-Uni, 39,1%; Fonds pour l’environnement mondial (FEM), 16,5%; Allemagne, 13,2%; États-Unis, 13,2%; Norvège, 7, 5%; Finlande, 4,6%; Chine, 3,3%; Autriche, 1,2%; Suède, 0,5%; Croatie, 0,4%; et Suisse, 0,3%.
Quant à la ventilation des dépenses, la facilitation du financement de la gestion des forêts a reçu 33%; la sensibilisation et l’information en matière de forêts, 16%; les débats sur l’arrangement international sur les forêts, 12%; les forêts et le développement économique, et la participation aux frais de voyage des représentants des pays ont reçu chacun 9%. Les fonds non réservés alloués aux dépenses de personnel et activités connexes ont atteint un taux de 21%.
Les fonds non réservés, a souligné Mme McAlpine, ont été essentiels au financement d’une part non négligeable des activités figurant dans le programme de travail ordinaire du secrétariat du Forum, y compris le coût des services de conférence, et les frais de voyage des représentants, des experts et du personnel du secrétariat.
La moitié des postes du secrétariat est financée par des fonds extrabudgétaires, pour un coût d’environ 4 millions de dollars par exercice biennal. Or ces dernières années, le secrétariat n’a reçu qu’un montant de 1,2 million de dollars au titre des fonds non réservés.
Le niveau des effectifs ne pourra pas être maintenu en 2013 et pour 2014, une promesse de dons a été faite. La Chine s’est engagée à verser une somme de 250 000 dollars en 2013 et la Fédération de Russie une contribution annuelle de 300 000 dollars à partir de 2014.
Pourtant, en 2013 et pour l’exercice biennal 2014-2015 à venir, le mandat du secrétariat devrait encore être étendu, compte tenu des recommandations de la Conférence Rio+20 sur le développement durable. En attendant, le secrétariat a déjà engagé des travaux préparatoires concernant l’examen de 2015 de l’arrangement international sur les forêts et l’Agenda pour le développement post-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Le Forum doit donc être doté de ressources du budget ordinaire et bénéficier d’une augmentation substantielle des contributions non réservées, a plaidé Mme McAlpine. En outre, pour que le secrétariat du Forum continue d’assurer celui du Partenariat de collaboration sur les forêts, il faut lui garantir des ressources financières durables en 2013 et au-delà.
Les quatre réunions que le Groupe d’experts ad hoc sur le financement des forêts a prévu de tenir pendant l’exercice 2013-2014 sont déjà évaluées à 228 000 dollars, a indiqué M. Ivan Koulov, Administrateur au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DAES).
Les États-Unis, a commenté leur représentant, ne sont pas en mesure d’appuyer des appels spécifiques ou des demandes implicites pour une plus grande ponction du budget ordinaire de l’ONU. Il serait bon, a renchéri l’Irlande, au nom de l’Union européenne, que les futurs rapports établissent mieux le lien entre les tâches confiés au secrétariat par les résolutions du FNUF et les ressources nécessaires.
Nous voulons, s’est expliquée l’Irlande, des plans clairs qui énoncent les résultats escomptés, illustrent l’efficacité des activités et prouvent leur rentabilité. Ce serait là la meilleure façon d’attirer des ressources pour le Fonds d’affectation. Nous voulons aussi, a demandé l’Irlande, appuyée par les États-Unis, le Japon et la Suisse, une indication précise des incidences financières des résolutions qui sortiront de cette dixième session.
Y-a-t-il un obstacle juridique, se sont demandés les États-Unis, à une évaluation externe et indépendante de ces incidences financières? Parce que, a précisé la Suisse, nous ne voulons pas une évaluation faite par l’ONU mais plutôt que cette dernière accompagne les experts indépendants s’agissant, en particulier, de la méthodologie. Des éléments de réponse ont été apportés par M. Stadler Trengove du Bureau juridique de l’ONU.
La Suisse s’est par exemple étonnée que les initiatives parrainées par les pays (CLI) ne figurent dans aucun rapport alors qu’elles impliquent aussi des apports extérieurs? Pourquoi ne comptabilise-t-on pas ces financements?
Candidat à l’organisation de la onzième session du FNUF en 2015, le Kenya a argué qu’il serait plus économique d’organiser autant que faire ce peut des réunions en dehors du Siège de New York, compte tenu du coût des indemnités journalières.
Les choses ne sont pas si simples, a répondu l’Administrateur au DAES. Il est vrai qu’une réunion coûte 4 800 dollars par participant à New York, 3 600 à Nairobi et 3 100 à Vienne. Toutefois, ces montants ne tiennent pas compte du personnel des services de conférences qu’il faut déplacer car à ce jour, seuls les sièges de Genève et de New York sont capables d’aligner du personnel pour des réunions supplémentaires.
Quelle que soit la décision qui sera prise pour la onzième session du FNUF, il faudra, a prévenu l’Administrateur au DAES qu’elle soit dûment approuvée par la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires au risque, comme en 2007, de devoir se rabattre sur un budget fortement réduit. Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Fidji a encouragé les donateurs à contribuer davantage au Fonds d’affectation.
En prévision de la dixième session du FNUF, la Turquie a complété le financement des services de conférence et du déplacement du personnel de l’ONU et des représentants des États membres, avec une somme de 6,1 millions de dollars. Elle a aussi fait des versements directs qui ne sont pas passés par les Nations Unies, a précisé la Directrice du secrétariat du FNUF, en saluant cette « générosité extraordinaire ».
*E/CN.18/2013/13
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