Comité des ONG: l’organisation autrichienne « Homosexuelle Initiative Wien » obtient à son tour le statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC
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Comité des organisations non gouvernementales
Reprise de la session de 2013
27e & 28e séances – matin & après-midi
COMITÉ DES ONG: L’ORGANISATION AUTRICHIENNE « HOMOSEXUELLE INITIATIVE WIEN »
OBTIENT À SON TOUR LE STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL AUPRÈS DE L’ECOSOC
Après la « décision historique » de vendredi dernier, le Comité des ONG a poursuivi sur sa lancée et a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’accorder le statut consultatif spécial à l’ONG autrichienne « Homosexuelle Initiative Wien ». Le Comité, qui a pris cette décision par neuf voix pour, six voix contre et deux abstentions, a recommandé le même statut pour quatre autres ONG tandis que 49 organisations devront répondre à une nouvelle série de questions.
La représentante de la Bulgarie s’est réjouie que « la décision historique » de vendredi dernier s’agissant de « Australian Lesbian Medical Association » n’ait pas été un accident mais bien une tendance générale. Elle a félicité le Comité de s’être écarté des « politiques discriminatoires du passé », avant que la représentante d’Israël ne se dise « heureuse » de commencer la semaine de cette manière.
« Il s’agit d’une réalisation monumentale », a renchéri son homologue des États-Unis, devant le succès d’une ONG qui attend cette décision depuis 2007. À l’avenir, le Comité doit prendre par consensus ses décisions concernant ce type d’ONG, a-t-elle voulu. Son homologue de la Bulgarie a appelé « Homosexuelle Initiative Wien » à contribuer désormais à la diversité de vues au sein de l’ECOSOC.
La Bulgarie a voté pour aux côtés de la Belgique, des États-Unis, de l’Inde, d’Israël, du Nicaragua, du Pérou, de la Turquie et du Venezuela. Le Kirghizistan et le Mozambique se sont abstenus.
Le Venezuela a dit avoir voté conformément à son penchant pour la justice et l’égalité, s’agissant en particulier des groupes minoritaires et vulnérables. Mais il refuse, a prévenu son représentant, que l’on oblige le Comité à prendre des décisions sur les cas spécifiques de certaines ONG.
La Chine, la Fédération de Russie, le Maroc, le Pakistan, le Sénégal et le Soudan ont voté contre; le Burundi et Cuba n’ont pas participé au vote.
Avant ce vote, le représentant de la Fédération de Russie a demandé à l’ONG de se prononcer sur le recours à la force contre les manifestants anti-mariage homosexuel en Europe. Le Soudan a voulu des détails sur les informations fournies par l’ONG au Conseil des droits de l’homme et dans le domaine de la justice pénale. Après le vote, il a dénoncé le « détournement des procédures consistant à voter à la hâte ».
Le Comité des ONG recommande le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la liste.
Le statut consultatif général est réservé aux ONG internationales qui couvrent la majorité des questions par l’ECOSOC et ses organes subsidiaires. Ces ONG sont autorisées à soumettre des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.
Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil. Elles peuvent soumettre des communications écrites et des pétitions.
L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil et qui ont tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte. Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.
Le Comité des ONG poursuivra ses travaux mercredi 29 mai à partir de 10 heures.
Pour en savoir plus, veuillez consulter le site Internet www.un.org/esa/coordination/ngo.
OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL
Le Comité des ONG a recommandé l’octroi du statut consultatif spécial aux quatre ONG suivantes:
Global Wind Energy Council, Belgique
Homosexuelle Initiative Wien, Autriche
Institute for Practical Idealism, États-Unis
Lawyers for Lawyers, Pays-Bas
DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ DE NOUVEAU REPORTÉ
Les 49 ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande de nouveau reporté dans l’attente des réponses à une nouvelle série de questions posées aujourd’hui par les membres du Comité.
L’Inde a demandé comment Peoples Development Organization (PDO) (Pakistan), compte financer ses activités. Le Venezuela a voulu des détails sur les sources de financements de Assyrian National Congress (États-Unis). La Fédération de Russie, Cuba et le Soudan ont demandé à la même ONG une actualisation de ses activités et de ses projets actuels, plus précisément en Afrique du Nord. La Chine a demandé au Center for International Policy (États-Unis) de soumettre des informations sur ses relations avec le Gouvernement américain et des détails sur son financement.
La Chine a aussi exigé du Centre pour les droits civils et politiques - Centre CCPR (Suisse), de Child Rights Information Network – CRIN (Royaume-Uni) et de Clean Energy Council Limited (Australie) qu’elles utilisent le nom officiel de Taiwan et du Tibet sur leur site Internet. Elle a noté que dans le dossier de Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (France), il n’est pas fait mention de site Internet alors que l’ONU en possède un. Elle lui a également demandé des précisions sur la nature de ses partenaires, une question relayée par le Soudan, s’agissant en particulier des partenaires algériens.
La Chine a demandé à Dharma Drum Mountain Buddhist Association (États-Unis) d’expliquer plus précisément ses activités et a voulu savoir la position de Dialogue Interreligieux Monastique (États-Unis) sur le Tibet. Le Pakistan a voulu que European Humanist Federation (Belgique) explique pourquoi 46% de son budget est consacré à l’administration.
Le Venezuela a souhaité savoir ce qui a motivé F N Forbundet (Danemark) à déposer sa candidature 43 ans après sa création. La Chine a posé deux questions à Fondation Alkarama (Suisse): quelle est l’identité de vos membres de l’ONG et quels sont les modalités de vos financements? Le Soudan a voulu connaître les critères de sélection utilisés par Geneva Institute for Human Rights (GIHR) (Suisse) pour choisir les participants arabes aux séances de formation qu’elle organise. Les États-Unis ont voulu les précisions de Global Network for Rights and Development (GNRD) (Norvège) sur la nature de ses relations avec ses partenaires.
La Chine a demandé à Institute for Human Rights & Business Limited (Royaume-Uni) d’expliquer le changement intervenu sur son site Internet et de respecter le nom officiel de Taiwan. Quelle est la relation d’International Association of Genocide Scholars, Inc., The, (États-Unis) avec ses partenaires. La Turquie a aussi voulu savoir comment fait cette ONG pour recruter ses membres. L’Inde s’est interrogée sur l’origine des financements d’International Dalit Solidarity Network (Danemark). La Chine a demandé à International Federation of Liberal Youth (Belgique) de corriger le nom de Taiwan sur son site Internet. Cuba a voulu une actualisation de la liste des membres de l’ONG. Comment fonctionnent vos programmes en Amérique latine? a-t-il aussi demandé.
La Chine a rappelé à International Prison Chaplains' Association (Canada) le nom officiel de Tibet et celui de Taïwan à International Space University (États-Unis). Cuba a voulu que Jewish Voice Ministries International (États-Unis) explique pourquoi elle est enregistrée dans trois pays à la fois. La Chine a souhaité que John D. and Catherine T. MacArthur Foundation (États-Unis) rectifie le nom de Taiwan sur son site Internet. Israël a demandé des informations sur le partenariat de Muslim Aid (Royaume-Uni) avec d’autres ONG de femmes. Le Soudan a promis de vérifier la présence de cette ONG sur son territoire.
La Chine a demandé à National Secular Society (Royaume-Uni) des informations plus précises sur son financement. Le Soudan a voulu savoir si cette ONG agit sans tenir compte de la religion des individus. La Chine a ensuite souhaité des détails sur le partenariat de Network for North Korean Democracy and Human Rights (République de Corée) avec ses ONG membres. Le Venezuela a demandé si cette ONG mène un dialogue avec le Gouvernement de la République de Corée. La Chine a aussi voulu en savoir davantage sur les activités en Chine et le budget de OIPA - Organizzazione Internazionale Protezione Animali (Italie).
La Chine a demandé à Peace X Peace TR, (États-Unis) d’utiliser les noms officiels du Tibet et de Taiwan sur son site Internet. Le Maroc a noté que Population Matters (Royaume-Uni), porte un autre nom d’enregistrement dans le dossier qu’elle a soumis au Comité. La Turquie a demandé à The Scandinavian Institute for Human Rights (SIHR) Norway (Norvège), si elle a un rapport avec une autre ONG de même nom. Le Venezuela a voulu connaître les sources de financement de Second Amendment Foundation (États-Unis). Qu’est-ce qu’elle entend par « utilisation appropriée des armes? »
La Chine a fait observer que 8% du budget de Segretariato Permanente dei Premi Nobel per la Pace (Italie) vient du Gouvernement italien. Quels sont ses projets et comment fait-elle pour les réaliser? La Chine a aussi demandé à Stichting Global Human Rights Defence (Pays-Bas) la nature de ses activités au Népal et au Bangladesh. Quelles sont les aides juridiques qu’elle apporte? Elle s’est tournée vers The Equal Rights Trust (Royaume-Uni) pour une correction du nom de Taiwan sur le site Internet. Le Venezuela a demandé à The Ford Foundation, (États-Unis), si elle a des projets en Amérique latine. Une nouvelle fois, la Chine s’est trouvée dans l’obligation de demander à une autre ONG, The International Coalition of Historic Site Museums of Conscience (États-Unis) d’apporter une correction au nom de Tibet sur son site Internet. Quels sont les critères utilisés par l’ONG pour sélectionner les articles qu’elle publie sur son site Internet?
La Chine a espéré que The International Coalition to Ban Uranium Weapons (Royaume-Uni) rectifiera le nom de Taiwan sur son site Internet. Le Soudan a demandé à The Jewish Renaissance Foundation (États-Unis) des explications sur ses projets menés dans des pays qui ne sont pas en guerre. Cuba a voulu savoir quelles activités l’ONG a mené ces trois dernières années et particulièrement en
Haïti. La Turquie a souhaité recevoir de The Simons Foundation (Canada) une mise à jour de ses dépenses et une liste des ONG qui bénéficient de son assistance. Elle a aussi demandé à Un Ponte Per., (Italie) des détails sur son programme de parrainage en matière de santé. Le Venezuela a voulu savoir comment United Hatzalah (NP) (Israël) choisit-elle ses partenaires?
L’Inde a demandé à United Sihks (États-Unis) de l’aider à comprendre ce qu’elle appelle « désarmement » et la manière dont elle se finance. La Chine a demandé à Virtual Activism Incorporated (États-Unis), si elle a l’intention de mener des activités en Chine. Comme, 96% de son budget vient de la Fondation Ford, qui prend les décisions, Cuba a voulu savoir quelles sont les activités de l’ONG en dehors du monde arabe. La Chine a demandé à Women's Division of the General Board of Global Ministries of the United Methodist Church (États-Unis) d’utiliser le nom officiel de Hong Kong sur son site Internet. Elle a aussi voulu obtenir les derniers états financiers de l’ONG. Cuba a demandé des précisions sur le vrai nom de l’ONG.
La Chine a demandé à Women's Information Center (Géorgie), quel est son vrai statut: national ou international? Elle a aussi demandé à World Future Council Foundation (Allemagne) de respecter le nom official du Tibet. Elle s’est interrogée sur les activités que Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) (Canada) mènerait en Chine ou auxquelles elle collaborerait avec d’autres ONG présentes en Chine, qu’elles soient nationales ou internationales. Le Soudan a voulu savoir si le plaidoyer de l’ONG inclus la protection contre les actes de pédophilie. La Belgique s’est dite « choquée » par la question du Soudan. « On ne peut s’associer à cette question impertinente et indécente ». Les membres du Comité ne sont pas là pour répondre à la place des ONG, a rétorqué le Soudan.
Aucune délégation ne peut imposer à une autre le type de questions qu’il faut envoyer aux ONG. Le Président du Comité a abondé dans ce sens: « on ne peut pas critiquer les questions posées par les délégations ». Les États-Unis se sont également dits surpris par la question du Soudan, avant de s’en dissocier. Le Soudan peut-il reformuler sa question, a suggéré la Bulgarie, Israël s’en est d’emblée désolidarisé.
La Fédération de Russie a plaidé pour que Catholic Family and Human Rights Institute, Inc., (États-Unis) obtienne le statut consultatif spécial. Écoutons l’ONG, une deuxième fois, dans le cadre d’un dialogue interactif, a-t-il conseillé. L’Inde a conseillé la prudence face à un précédent qui permettrait à une ONG de participer deux fois au dialogue. Le Soudan a dit ne pas voir d’inconvénient à entendre une deuxième fois l’ONG s’il n’y a que deux ONG inscrites sur la liste. Tenons-nous en la procédure en vigueur, a tranché le Maroc. Enfin, la Chine a voulu savoir la position de Zala briviba (Léttonie) sur le Tibet. Elle a également voulu que World Council for Curriculum and Instruction (États-Unis) corrige le nom de Taiwan sur son site Internet.
DIALOGUE INTERACTIF AVEC LES ONG
L’ONG Global Network for Rights and Development (GNRD) (Suisse) a indiqué qu’elle vient de mener une enquête dans des camps de réfugiés syriens et organisé un atelier sur les droits des réfugiés en France, entre autres. Elle envisage d’ouvrir un bureau régional en Afrique et a indiqué qu’un de ses membres fondateurs a dû démissionner après que le Comité eut fait remarquer que ce dernier siégeait également, « à titre personnel », dans deux autres ONG. Depuis lors, les règles ont été codifiées pour qu’une telle situation ne se reproduise plus, a assuré l’ONG.
La Turquie a voulu des précisions sur la méthodologie employée par l’ONG pour ses études. Pourquoi, accorde-t-elle une attention particulière à la situation des réfugiés syriens? L’ONG a expliqué qu’elle a travaillé dans un camp de réfugiés syriens en Jordanie pour attirer l’attention sur la situation de ces personnes et collecter des informations sur les violations qu’elles ont subies dans leur propre pays. L’ONG a transmis son rapport au Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et à d’autres ONG. Une réunion de sortie de crise en Syrie a par ailleurs été organisée à Genève au mois de janvier dernier, toujours dans le but d’attirer l’attention sur les violations commises dans le contexte de « cette guerre civile qui ne dit pas son nom ».
Le Maroc a demandé des détails sur les activités de l’ONG en matière de droits et d’intégration des migrants, ainsi que sur l’étude qu’elle a menée au « Sahara marocain ». La Chine a relevé que 13% du budget de l’ONG est financé par d’autres ONG et souhaité obtenir par écrit la liste de ces sponsors. Le Soudan a voulu en savoir plus sur les activités que mène l’ONG en collaboration avec des organisations soudanaises.
S’agissant des droits et de l’intégration des migrants, l’ONG a expliqué qu’elle mène des actions de lobbying pour appuyer la ratification de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Elle a fait observer que la majorité des violations dont sont victimes les migrants sont commises dans les pays d’accueil. Cette Convention n’aurait aucun sens si elle n’était ratifiée que par les pays d’origine, a commenté une ONG qui veut effectuer un travail de terrain, en étroite collaboration avec d’autres ONG qui s’occupent des migrants.
Loin de nous, l’idée de nous s’immiscer dans le débat politique sur le Sahara, a affirmé l’ONU. Nous nous concentrons sur la question des droits de l’homme et tissons des liens amicaux avec d’autres ONG sur le terrain. Au Soudan, nous avons organisé plusieurs manifestations parallèles en collaboration avec des ONG soudanaises, a encore indiqué l’ONG.
Comment collectez-vous vos données, a demandé la Turquie. Nous menons, a répondu l’ONG des entretiens personnels et individuels avec des réfugiés, en employant la méthodologie du Comité international de la Croix rouge (CICR). En sa capacité d’observatrice, la Syrie a voulu savoir pourquoi l’ONG avait confiné son étude à un seul camp de réfugiés syriens en Jordanie.
Répondant, pour sa part, à la série de questions posées précédemment, l’ONG Women’s Division of the General Board of Global Ministries of the United Methodist Church (États-Unis) a expliqué sa demande de changement de nom par un souci d’avoir un nom plus court. Elle entend par ailleurs effectuer les corrections nécessaires en ce qui concerne Hong Kong.
« United Methodist Women » est-il votre nom actuel ou simplement une abréviation? a demandé Cuba. Et compte tenu de votre ancienneté, pourquoi avoir attendu si longtemps pour demander un statut consultatif? L’ONG a expliqué qu’elle jouissait au préalable de l’aura du statut accordé au « Global Ministries of the United Methodist Church », mais qu’en raison d’un changement administratif, elle devait maintenant l’obtenir en son nom propre. « United Methodist Women » est le nom que nous avons choisi, a-t-elle répondu.
L’Inde a voulu des précisions sur les activités de l’ONG avec le Rapporteur spécial sur les armes légères et de petit calibre et sur celles qu’elle mène aux Nations Unies sur le Pakistan et en l’Inde. L’ONG a indiqué avoir participé à plusieurs activités liées à la question de la violence contre les femmes, entre autres et qu’elle a également coopéré avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Commission de la condition de la femme. La Chine a relevé plusieurs erreurs sur le site Internet de l’ONG et s’est interrogée sur le fait que 43% du budget de l’ONG provient de la vente de publications.
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