ECOSOC/6565

L’ECOSOC débat des moyens de répondre aux attentes des jeunes et de mettre leur créativité au service du développement économique et social

27/03/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6565
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

matin & après-midi


L’ECOSOC DÉBAT DES MOYENS DE RÉPONDRE AUX ATTENTES DES JEUNES ET DE METTRE

LEUR CRÉATIVITÉ AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL


Le Président de l’ECOSOC annonce l’organisation

de forums régionaux de la jeunesse à l’automne 2013


« Cessez d’avoir peur de donner des pouvoirs aux jeunes », a lancé, ce matin, aux États Membres, la représentante de la jeunesse pour le Programme alimentaire mondial (PAM), Mme Adora Svitak, à l’ouverture du Forum du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) dont l’objectif était de contribuer à mieux répondre aux besoins économiques et sociaux des jeunes et à exploiter tout le potentiel de leur créativité. 


Les jeunes, qui représentent 20% de la population mondiale, forment un des groupes les plus vulnérables aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux et sont trois fois plus nombreux que les adultes à être confrontés au chômage.  C’est pourquoi, en organisant ce Forum, l’ECOSOC voulait ainsi explorer les opportunités qui s’offrent aux jeunes âgés de 15 à 24 ans.


Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a reconnu que l’ONU n’œuvrait pas suffisamment en faveur des jeunes.  Il a cependant demandé aux jeunes d’agir de manière responsable pour aider les Nations Unies àfaire face à la dégradation écologique d’une planète « surexploitée », qui risque « d’être détruite ».  Il a invité également les jeunes à suivre les travaux de l’ONU sur Twitter@UN et à envoyer des tweets à son Envoyé pour la jeunesse, à l’adresse Envoy@AhmadAlhendawi.  « Je vous encourage à continuer dans votre propre voie et, quel que soit le lieu où vous vous trouvez, vous pouvez soutenir les idéaux des Nations Unies, à savoir la paix, le développement et les droits de l’homme », a encore insisté M. Ban.


Présentant les principales recommandations des trois tables rondes de la journée, intitulées respectivement « Les jeunes: Moteur de l’économie créative », « l’utilisation des médias sociaux pour faire avancer les choses » et « Créer la rumeur: Utiliser les médias sociaux pour faire avancer les choses », Mme Jessica Lawrence, de l’organisation New York Tech Meetup, a appelé à lutter contre les stéréotypes pour attirer et fournir une plus grande visibilité aux femmes scientifiques.  « Prétendre que les filles préfèrent les princesses aux robots relève des stéréotypes et des clichés qu’il faut combattre », a-t-elle dit.


La deuxième table ronde, a-t-elle ajouté, a souligné la nécessité de garantir la liberté d’expression et d’encourager un meilleur accès des jeunes aux marchés locaux, notamment par le biais de crédits.  La troisième table ronde a été l’occasion de mettre l’accent sur la nécessité d’exploiter toutes les opportunités des réseaux sociaux –ceux-là mêmes qui ont donné lieu au « printemps arabe »- pour faire entendre les voix des jeunes et leur permettre d’être des acteurs de la transformation dans le monde.


Si Mme Agora Svitak a estimé que les jeunes constituaient la meilleure « ressource naturelle » de la planète à condition que leur audace et leur imagination ne restent pas confinées, le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Néstor Osorio, de la Colombie, a appelé à investir dans l’éducation des jeunes.  Illustrant son propos, il a rappelé que Thomas Edison n’avait que 32 ans lorsqu’il a inventé l’ampoule électrique, qu’Isaac Newton avait publié son premier article sur les lois de la physique à l’âge de 24 ans et que Bill Gates et Mark Zuckenberg n’avaient que 20 ans lorsqu’ils ont créé respectivement Microsoft et Facebook.

M. Osorio a souligné l’importance d’un secteur de l’éducation qui soit capable de répondre aux besoins du marché du travail, en notant cette contradiction de voir, d’un côté, 75 millions de jeunes de 15 à 24 ans sans emploi et, de l’autre, des entreprises se plaindre du manque de personnel qualifié dans le domaine de la technologie.  Sur ce point, le Secrétaire général a rappelé qu’il avait lancé, l’année dernière, l’initiative « L’éducation d’abord », qui vise à scolariser tous les enfants et à améliorer la qualité de l’éducation, avant d’annoncer qu’il envisageait de convoquer, en 2014, un comité directeur sur l’éducation à Washington D.C..  Pour sa part, le Président de l’ECOSOC a exprimé sa volonté de décliner ce premier Forum en forums régionaux dont le premier aura lieu à l’automne 2013.    

En fin de journée, l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi, a pris la parole pour expliquer son rôle.  Il est chargé, a-t-il dit, de mettre en place des canaux de communication permettant aux jeunes de contribuer aux travaux de l’ONU et de mettre leur créativité au service du développement dans le monde.  Soulignant le pouvoir des médias sociaux, M. Wael Ghonim, pionnier de la révolution numérique du 25 janvier 2012 en Égypte, a exhorté les jeunes à ne pas sous-estimer leur influence pour le changement. 


De son côté, la Conseillère spéciale pour les questions relatives à la jeunesse mondiale du Département d’État des États-Unis, Mme Zeenat Rahman, a présenté les initiatives de son ministère pour promouvoir les initiatives technologiques et protéger la propriété intellectuelle et les innovations des jeunes, notamment des jeunes filles.  Dans ses remarques de clôture, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DAES), M. Wu Hongbo, a expliqué la possibilité qu’ont les jeunes de participer aux travaux de son Département, par le biais notamment d’un programme des jeunes délégués.


Ce premier Forum de la jeunesse, réuni sur le thème « Former les innovateurs de demain: Tirer parti de la science, de la technologie, de l’innovation et de la culture pour les jeunes d’aujourd’hui », s’est conclu avec la proposition du Président de l’ECOSOC de tenir des forums régionaux de la jeunesse, à l’automne prochain.  L’ECOSOC, en collaboration avec l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, mettra également en place une plateforme virtuelle permettant aux jeunes de commenter et de participer à ses travaux, a-t-il annoncé.


FORUM DE LA JEUNESSE: « FORMER LES INNOVATEURS DE DEMAIN: TIRER PARTI DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE, DE L’INNOVATION ET DE LA CULTURE POUR LES JEUNES D’AUJOURD’HUI »


Déclarations liminaires


Dans sa déclaration liminaire, le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a déclaré que ce Forum –qui intervient un an après un premier débat de l’ECOSOC sur les moyens de faire face au chômage des jeunes- avait pour but d’examiner les moyens de mettre la science, la technologie, l’innovation et la culture au service de l’amélioration de la vie des jeunes.  Il a souligné la nécessité d’investir dans la jeunesse, en rappelant que Thomas Edison n’avait que 32 ans lorsqu’il a inventé l’ampoule électrique, qu’Isaac Newton a publié son premier article sur les lois de la physique à l’âge de 24 ans, et que Bill Gates et Mark Zuckenberg n’avaient que 20 ans lorsqu’ils ont créé respectivement Microsoft et Facebook.  Il a ajouté que Michelangelo avait terminé sa statue de David à 29 ans, alors Celia Cruz, de Cuba; Bob Marley, de la Jamaïque; et Miriam Makeba, de l’Afrique du Sud sont devenus très tôt des voix pour la jeunesse à travers le monde.  Si des jeunes ont laissé une marque durable sur la science, la technologie et la culture, ils représentent également l’espoir et le changement, mais, a-t-il fait remarquer, ils continuent d’être confrontés à des défis immenses en matière d’emploi et d’éducation.  Illustrant leurs difficultés, il a précisé que le taux des jeunes risquant d’être au chômage était trois fois plus élevé que celui des adultes et que plus de 75 millions de jeunes étaient actuellement sans emploi.  En Europe et au Moyen-Orient, plus de la moitié des jeunes de 15 à 24 ans sont sans emploi, a-t-il ajouté.  Cette situation se traduit par une perte de capacité productive, un mal-être social et un stress pour les jeunes et leur famille, a-t-il fait observer. 


Le chômage, a expliqué le Président de l’ECOSOC, est lié à l’accès limité à une éducation qui réponde aux besoins du monde du travail et à la difficulté de permettre aux jeunes de contribuer au développement de leur société.  Il a estimé que la science, la technologie, l’innovation et la culture avaient le potentiel de résoudre tous ces défis en mettant l’accent sur la contradiction de voir, d’un côté, un chômage des jeunes et, de l’autre, des entreprises se plaindre du manque de personnel qualifié dans le domaine de la technologie.  M. Osorio a mis l’accent sur l’importance des réseaux sociaux -ceux-là même qui ont promu le printemps arabe- pour faire entendre les voix des jeunes et leur permettre d’être des acteurs de la transformation de la région.  Il a souligné l’importance des nouvelles technologies, en rappelant que les jeunes avaient besoin d’opportunités économiques.  Soulignant le rôle de l’ECOSOC pour faire entendre la voix des jeunes, M. Osorio a indiqué que l’ECOSOC avait décidé, avec la collaboration de l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi, de mettre en place une plateforme virtuelle permettant aux jeunes de commenter et de participer aux travaux de l’organe économique et social de l’ONU. 


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a accueilli aux Nations Unies les jeunes qui participaient au Forum de la jeunesse, organisé par le Conseil économique et social, en leur lançant « C’est votre maison !».  C’est vous qui allez diriger ce monde, leur a-t-il rappelé, en leur demandant si l’ONU œuvrait suffisamment en faveur des jeunes.  « Non ! », ont-ils répondu.  Est-ce que l’ONU peut faire davantage pour les jeunes? « Oui ! » se sont-ils exclamés.  Le Secrétaire général a reconnu cette réalité en expliquant avoir désigné, pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, un Envoyé pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi.


« Travailler avec les jeunes est une de mes plus grandes priorités », a assuré M. Ban.  Il a invité les jeunes à réunir leurs compétences et leur compassion pour aborder les terribles problèmes de notre monde.  Il a parlé du chômage des jeunes qui touche 74 millions de personnes âgées de 15 à 25 ans.  En outre, des dizaines de milliers de jeunes sont affectés par les conflits.


Les jeunes vont hériter d’une planète transmise par des générations qui ont trop souvent exploité ses ressources au lieu de les protéger, a fait remarquer le Secrétaire général.  Nous sommes à un tournant et nous risquons de sombrer, a-t-il prévenu.  C’est pourquoi, il a proposé aux jeunes de travailler ensemble pour protéger la planète, en faisant appel à leur sens de la responsabilité.  Il a souhaité pour eux une planète plus écologique et hospitalière.  En cette période charnière, vous pouvez nous aider à répondre aux défis en agissant en tant que citoyens du monde, a-t-il lancé aux jeunes.


Le Secrétaire général, notant les tablettes et téléphones portables utilisés par les participants dans la salle, s’est félicité que les jeunes recourent aux réseaux sociaux pour faire entendre leur voix.  Beaucoup de jeunes n’ont pas accès à cette technologie, a-t-il noté.  Les femmes et les filles, a-t-il insisté, ont le même potentiel que les hommes et les garçons en matière de science et de technologies.  C’est pourquoi, l’éducation est importante.


La République de Corée avait été dévastée dans les années 1950 à cause de la guerre, a rappelé M. Ban, en expliquant qu’il n’y avait plus de salles de classe pour les élèves.  Faisant part de son expérience personnelle, il a indiqué que, par les jours de pluie, les élèves s’abritaient sous les arbres pour continuer leur cours.  Il a exprimé sa gratitude aux Nations Unies pour l’assistance fournie à son pays pendant cette période.


« L’éducation d’abord », initiative que le Secrétaire général avait lancée l’an dernier, vise à scolariser tous les enfants et à améliorer la qualité de l’éducation.  Il a aussi annoncé qu’il envisageait de convoquer, en 2014, un comité directeur sur l’éducation à Washington D.C..  M. Ban a appelé à assurer une éducation à tous les jeunes, en soulignant l’effet multiplicateur de l’éducation dispensée aux femmes qui la transmettent ensuite à leurs enfants.


Rappelant que son Envoyé pour la jeunesse était âgé de 29 ans, le plus jeune Envoyé de l’histoire des Nations Unies, le Secrétaire général a présenté les quatre principes clefs de son plan d’action: la participation, la sensibilisation, le partenariat et l’harmonie.


Son Envoyé, a-t-il poursuivi, va ouvrir de nouvelles voies de communication entre les jeunes et les Nations Unies.  Le Secrétaire général a ensuite invité les jeunes à suivre les travaux des Nations Unies sur Twitter@UN et à envoyer des tweets à son Envoyé à l’adresse suivante: Envoy@AhmadAlhendawi.  L’Envoyé travaille aussi sur une application pour portable, afin de favoriser le dialogue avec les jeunes, a-t-il indiqué.  Les jeunes auront aussi leur mot à dire dans l’élaboration du programme de développement post-2015, a-t-il ajouté.


En ce qui concerne le partenariat, le Secrétaire général a expliqué que c’est une composante cruciale du programme de travail de l’Envoyé.  Au titre de l’harmonisation, il a souhaité que M. Alhendawi coordonne au mieux les activités menées afin de leur donner le plus grand impact.  Avant de conclure, M. Ban a adressé le message suivant aux jeunes: « Je vous encourage à continuer dans votre propre voie et quel que soit le lieu où vous vous trouvez, vous pouvez soutenir les idéaux des Nations Unies, à savoir la paix, le développement et les droits de l’homme ».


Mme ADORA SVITAK, Représentante de la jeunesse pour le Programme alimentaire mondial (PAM), a regretté que la contribution des jeunes était trop souvent négligée alors qu’ils représentent 20% de la population mondiale et, dans de nombreux pays, ils représentent même la moitié de la population.  Elle s’est inquiétée des clichés qui véhiculent sur les jeunes et a demandé aux États Membres de respecter la résolution de l’Assemblée générale les appelant à intégrer les vues exprimées par les jeunes dans leurs politiques nationales.  Elle a exhorté les gouvernements à cesser d’avoir peur de donner des pouvoirs aux jeunes.  Mme Svitak a insisté, à cet égard, sur les programmes d’autonomisation de jeunes égyptiens visant à les aider à devenir des dirigeants communautaires.  Elle a également souligné l’importance de l’Internet qui, a-t-elle fait remarquer, permet aujourd’hui aux jeunes d’accéder à des connaissances dont ils avaient été jusque-là privés.  Elle a estimé que les jeunes constituent la meilleure « ressource naturelle » à condition que leur audace et leur imagination ne restent pas sous-utilisées.  À l’âge de 15 ans, a rappelé Mme Svitak, elle avait déjà publié trois livres sur les questions relatives aux jeunes.


Déclarations de clôture


Mme ZEENAT RAHMAN, Conseillère spéciale pour les questions relatives à la jeunesse mondiale du Département d’État des États-Unis, a indiqué que des services de conseils à l’intention des jeunes avaient été créés dans plusieurs ambassades américaines.  Elle a ajouté que les ambassadeurs des États-Unis étaient invités à être prêts à répondre aux attentes des jeunes.  À cet égard, elle a cité plusieurs programmes destinés aux jeunes, dont les bourses Fullbright.  Les États-Unis souhaitent faire contribuer leurs partenaires à la mise en œuvre de ces programmes, notamment le secteur privé.  Elle a assuré que le Gouvernement américain soutenait la compétition Apps4Africa, lancée en 2009 en tant que programme annuel visant à soutenir les initiatives technologiques qui permettent de résoudre les problèmes de sociétés.  Au cours de ces dernières années, les jeunes ont contribué à la création de téléphones mobiles, de sites Internet, d’applications d’ordinateurs pour s’attaquer aux problèmes climatiques, de la société civile, et du secteur privé.  Le Département d’État américain soutient les jeunes femmes scientifiques par le biais de programmes comme le programme intitulé « Partnership Opportunities for Water Women Engineers and Researchers (POWWER) », a-t-elle souligné.  Elle a précisé qu’une partie du partenariat pour l’eau des États-Unis annoncé par l’ancienne Secrétaire d’État Hillary Clinton, avait pour objectif d’aider les participants à former les dirigeants scientifiques de demain au Maroc et en Tunisie.  Elle a aussi cité les efforts de son pays pour protéger la propriété intellectuelle et les innovations des jeunes.  Le Secrétaire d’État John Kerry, a-t-elle dit, s’est félicité récemment que les jeunes soient en mesure pour la première fois dans l’histoire de l’humanité d’agir de manière globale.  Les États-Unis s’engagent à appuyer ce mouvement, a-t-elle ajouté.


Présentant l’ensemble des principaux messages et recommandations issues des trois tables rondes de la journée – « Les filles et les jeunes femmes et la science », «  Les jeunes en tant que moteur de l’économie créative » et « L’utilisation des médias sociaux pour faire avancer les choses », Mme JESSICA LAWRENCE, Directrice générale, New York Tech Meetup, a indiqué que le débat sur « les filles et les jeunes femmes et la science » avait abouti à des recommandations visant à attirer et maintenir les femmes dans le domaine de la science afin que le monde ne se prive pas de la moitié de sa population scientifique.  Elle a appelé à travailler contre les stéréotypes à tous les niveaux et à fournir un espace plus grand à la visibilité des femmes scientifiques.  « Prétendre que les filles préfèrent les princesses aux robots relève de stéréotypes et de clichés qu’il faut combattre », a-t-elle dit.  Parmi les autres recommandations, elle a souligné la nécessité d’encourager des femmes scientifiques célèbres à promouvoir le rôle des autres femmes dans le domaine de la science. 


Résumant ensuite la deuxième session qui portait sur « Les jeunes: Moteur de l’économie créative », Mme Lawrence a indiqué que la discussion avait montré combien les questions de culture et de liberté d’expression étaient importantes.  Elle a aussi souligné la nécessité de développer une économie créative qui ait une incidence sur l’avenir et d’arrêter la fuite des cerveaux en Ouganda.  Il faut aussi militer pour arriver à une meilleure participation des jeunes dans les industries culturelles et encourager l’accès des jeunes créateurs aux marchés locaux, notamment en leur proposant des crédits.  La discussion a également encouragé à échanger les informations et mettre au point des mécanismes de collaboration.  Encourager l’appropriation individuelle est une autre nécessité, a rappelé Mme Lawrence.


La troisième table ronde, intitulée « Créer la rumeur: Utiliser les médias sociaux pour faire avancer les choses », s’est concentrée sur les médias sociaux, a expliqué Mme Lawrence.  La discussion a rappelé, a-t-elle fait remarquer, que ces médias peuvent être utilisés à des fins moins louables.  Mme Lawrence a insisté pour que les très nombreuses vidéos téléchargées contribuent plutôt au bien.  L’apathie et le cynisme sont les deux grands ennemis, ont souligné certains intervenants, a-t-elle noté.  Mais, a-t-elle insisté, nous pouvons agir ensemble et nous exprimer à l’unisson.  Mme Lawrence a relevé qu’il ne faudrait pas forcément parler la même langue pour se comprendre.  « Il reste cependant encore beaucoup à faire, mais ce travail, nous pourrons l’accomplir ensemble », a-t-elle assuré.


Concluant son intervention, la Directrice générale de New York Tech Meetup a estimé qu’il faudrait investir en faveur des jeunes pour réduire le fossé générationnel.  Les participants à ce Forum avaient répondu clairement au Secrétaire général lorsqu’il leur avait demandé si les Nations Unies œuvraient suffisamment en faveur des jeunes: « Non, les Nations Unies n’en font pas assez! »  « Nous vivons à une époque où vous pouvez lancer un mouvement avec Internet, à l’aide de votre ordinateur.  Alors ne laissez pas passer cette opportunité, nous avons besoin de vous », a-t-elle dit


Pionnier de la révolution numérique en Égypte, M. WAEL GHONIM a indiqué qu’il avait eu la chance d’être parmi ceux qui ont su développer à un moment opportun une plateforme virtuelle par laquelle 30 000 Égyptiens ont pu s’exprimer immédiatement après la mort d’un jeune égyptien.  Il a expliqué que c’est sa volonté d’agir en défi du statu quo qui l’a poussé à voir le changement dans son pays.  « Vous tous, grâce à la technologie, pouvez faire des choses qui étaient, auparavant, impensables », a-t-il dit.  Depuis l’âge de 17 ans, il a entendu de nombreuses personnes lui dire que ce qu’il faisait ne servait à rien.  « Avant la révolution, j’ai dit aux Égyptiens lors d’une conférence qu’une révolution allait avoir lieu en citant l’exemple d’un immigré bangladeshi qui a développé des vidéos lucratives aux États-Unis pouvant toucher aujourd’hui des centaines de milliers de personnes.  S’appuyant sur cette expérience, il a créé une ONG à vocation éducative, « Nabadat » (poul en français), pour améliorer l’éducation des jeunes.  En s’adressant aux jeunes dans la salle, il leur a dit: « Vous devez commencer à croire en vous et à votre capacité de créer des choses qui auront une incidence positive sur tout le monde ».


M. AHMAD ALHENDAWI, Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, a constaté que tous sont convaincus de l’importance des jeunes dans le domaine de l’innovation.  Les jeunes ne sont pas seulement des consommateurs des technologies, mais ils sont présents aux deux bouts de la chaîne.  Peut-on parler des questions des jeunes sans parler des médias sociaux ou des technologies de l’information?»  « Non! » a-t-il répondu.  Comment allons-nous faire pour que l’ONU utilise aussi ces instruments et rapproche son travail des jeunes?  Les Nations Unies ont le mandat d’unir les peuples, a-t-il rappelé.  Il n’existe sur la planète qu’une seule Organisation des Nations Unies, a-t-il rappelé.


On ne peut pas parler des jeunes sans faire mention des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du programme de développement post-2015, a-t-il aussi fait observer.  « C’est vous qui devez nous dire ce que les Nations Unies doivent faire.  Vous devez contribuer au développement de notre monde. »  L’Envoyé du Secrétaire général a invité les jeunes à définir leur rôle à cet égard, afin de faire partager le bénéfice social du développement aux sociétés et aux communautés.  Il a mis l’accent sur l’importance des petits changements qui finiront par changer le monde.  Facebook a commencé comme outil pour établir des connections sur un campus universitaire et, aujourd’hui, c’est le monde entier qui est connecté, a-t-il noté.  C’est pourquoi, il a appelé les jeunes à examiner comment, dans leur travail quotidien, ils peuvent contribuer à forger un meilleur avenir.


Formulant des observations finales, M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, s’est félicité du succès de cet évènement et de la décision de faire du Forum de la jeunesse une manifestation officielle de l’ECOSOC.  Il a souligné les priorités exprimées aujourd’hui en vue de favoriser la participation des jeunes aux travaux des Nations Unies.  Il a rappelé que le programme de développement durable au-delà de 2015 résultait des recommandations de la Conférence Rio+20 qui avait pour thème « L’avenir que nous voulons ».  Faisant remarquer que la planète compte aujourd’hui 7 milliards d’habitants et ce chiffre atteindra probablement 9 milliards en 2050, le Secrétaire général adjoint a averti que les rythmes de consommation actuels sont tels qu’ils nécessiteront en 2050 trois planètes comme la terre pour répondre à nos besoins.  Évoquant le gaspillage des ressources, il a indiqué que 16 personnes meurent de faim toutes les minutes, dont 12 sont des enfants.  Cela ne peut pas durer, a-t-il dit.


Pour le Département des affaires économiques et sociales (DAES), votre voix est importante, a assuré M. Wu.  Le Secrétaire général adjoint a illustré son propos en précisant que le DAES avait mis au point, en lien avec l’Envoyé pour la jeunesse, le plan d’action du Secrétaire général en faveur des jeunes.  Le Département organise aussi des activités visant à faire participer les jeunes, notamment le programme des jeunes délégués ou la publication du rapport mondial interactif sur la jeunesse, a-t-il indiqué.  L’emploi des jeunes nous préoccupe beaucoup, a ajouté M. Wu, en plaidant en faveur de mesures permettant d’encourager la créativité et les stages.  Avant de conclure, il a souligné que la participation à ce Forum était « vitale ».


M. NÉSTOR OSORIO, Président du Conseil économique et social, a souligné la réalité des promesses qu’offrent la science, la technologie, l’innovation et la culture.  Il a invité les gouvernements à améliorer les incitations pour que les jeunes s’orientent davantage vers ces domaines, en récompensant la prise de risque, en créant des environnements propices à un accès égal aux opportunités, en garantissant les droits de propriété et en s’assurant que leurs pays soient ouverts sur le monde.  M. Osorio s’est dit très inspiré par les vues exprimées aujourd’hui, par la passion des jeunes ainsi que par leur vision de l’avenir.


Le Président de l’ECOSOC a aussi souhaité entendre les voix des jeunes d’autres régions du monde, afin qu’ils contribuent au débat et aux décisions.  Dans la foulée, il a annoncé que le Forum des jeunes de l’ECOSOC se tiendrait, à partir de l’automne 2013, dans différentes régions et qu’il durerait dorénavant deux jours afin d’entendre toutes les voix.  Le Forum des jeunes devrait devenir partie intégrante de l’ordre du jour officiel de l’ECOSOC, a-t-il ajouté.   


Avant de clôturer le Forum, M. Osorio a invité les jeunes à participer activement aux plateformes des médias sociaux de l’ECOSOC.  Sur Facebook, d’une part, à l’adresse www.facebook.com/unecosoc, et sur Twitter, d’autre part, à l’adresse www.twitter.com/unecosoc (Hashtag #InnovateYourFuture).  Il leur a aussi demandé de soutenir la campagne Thunderclap (www.thunderclap.it/InnovateYourFuture).  « Nous devons poursuivre nos efforts avec le même enthousiasme que celui dont vous avez fait preuve aujourd’hui », a-t-il dit, avant d’inviter les jeunes à faire entendre leur voix lors de la session annuelle de l’ECOSOC, qui aura lieu en juillet prochain à Genève.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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