En cours au Siège de l'ONU

DSG/SM/673-SC/11026-AFR/2642

Le Vice-Secrétaire général de l’ONU salue le lancement réussi de la Mission d’assistance des Nations Unies à Mogadiscio, en Somalie

6/6/2013
Vice-Secrétaire généralDSG/SM/673
SC/11026
AFR/2642
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU SALUE LE LANCEMENT RÉUSSI DE LA

MISSION D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES À MOGADISCIO, EN SOMALIE


On trouvera ci-après le discours du Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, au débat du Conseil de sécurité sur la Somalie, le 6 juin:


Tout d’abord, je voudrais remercier le Royaume-Uni de l’organisation de la présente séance pendant sa présidence du Conseil et du rôle actif que joue son gouvernement sur la question de la Somalie, comme tout récemment, lorsqu’il a accueilli la Conférence de Londres le 7 mai dernier.


Depuis longtemps, le Secrétaire général et moi suivons de près l’évolution de la situation.  La Somalie me tient particulièrement à cœur depuis que j’y ai travaillé en 1992 en tant que premier Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies.  Comme les membres le savent, il s’agissait d’une période très sombre.  C’est avec une profonde satisfaction que nous souhaitons aujourd’hui la bienvenue à Mme Adan, Vice-Première Ministre et Ministre somalienne des affaires étrangères, qui représente un Gouvernement qui s’est engagé à conduire le pays sur la voie de la paix, de l’unité, du développement et d’une vie digne pour tous.


La Somalie doit toujours faire face à de nombreux défis.  Mais nous devons nous rappeler tout le chemin parcouru, notamment grâce aux femmes et aux hommes de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), ainsi que des Forces de sécurité nationale et leurs alliés.  Je rends hommage à leur engagement et à leur courage, car ils ont risqué leur vie pour rétablir la paix en Somalie.  Grâce à eux, des progrès ont été réalisés ; nous ne devons pas laisser détruire ces acquis obtenus de haute lutte.


Cette semaine a marqué un tournant dans la présence des Nations Unies en Somalie, avec le lancement réussi de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) à Mogadiscio.  Le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général, M. Nicholas Kay, a d’ores et déjà rencontré le Président du Parlement et le Premier Ministre, en attendant le retour du Président Hassan Sheikh Mohamud dans le pays.  La MANUSOM appuiera le dialogue politique, la consolidation de la paix et la protection des droits de l’homme.  Cependant, c’est sur les épaules du Gouvernement somalien que reposera en grande partie le succès de l’action menée face aux principaux enjeux de la consolidation de la paix.  La première de ces tâches sera de mettre en place une structure fédérale qui fonctionne bien.  Elle devra aller de pair avec l’établissement de relations de coopération entre la Somalie et ses voisins, fondées sur la communauté et la complémentarité d’intérêts.


Depuis sa formation il y a huit mois, le Gouvernement fédéral somalien a élaboré son programme politique et présenté des plans en vue de la stabilisation du pays et de la consolidation de la paix.  Il a commencé à étendre son action au-delà de Mogadiscio pour faire de sa conception d’un État fédéré une réalité, en faisant la preuve de sa détermination de dialoguer avec les autres administrations régionales.  Un processus d’examen de la Constitution provisoire a été lancé en prévision des élections prévues pour 2016.  Je félicite le Gouvernement de ses efforts, qui méritent l’appui total et non démenti de la communauté internationale.


La création d’un État fédéral en Somalie est une tâche complexe et exigeante.  Nous avons pu voir l’importance des enjeux à l’occasion de la récente recrudescence des tensions à Kismayo, au lendemain de la proclamation d’un État régional au début du mois d’avril.  Le 15 mai, 500 délégués assistant à une conférence tenue à Kismayo ont élu le président de ce qu’ils ont appelé « État somalien du Djoubaland ».  D’après le Gouvernement fédéral, cette administration est illégale et inconstitutionnelle.  En outre, ce processus a été critiqué pour son manque d’ouverture.  Depuis, six autres candidats se sont proclamés présidents de la nouvelle entité.  Même si on n’a signalé jusqu’à présent aucun affrontement militaire, la situation reste précaire.


Les problèmes relatifs à l’unité et au fédéralisme, en Somalie, ne peuvent être résolus que par le dialogue entre les Somaliens.  Cela exige de la patience et du pragmatisme de la part de toutes les parties.  L’ONU se tient prête, si on le lui demande, à user de ses bons offices tout en respectant le rôle de premier plan qui revient au Gouvernement somalien.  Dans le même temps, la Somalie doit pouvoir compter sur l’appui de ses partenaires, de ses voisins et de ses amis.  Les efforts déployés par les dirigeants de la Somalie, du Kenya et de l’Éthiopie pour renforcer la confiance et la coopération sont essentiels et doivent se poursuivre.  Tout le monde convient qu’il est dans l’intérêt de tous que la Somalie soit forte et stable.  C’est dans cet esprit que doivent se mener les efforts régionaux en vue de régler les problèmes en suspens et d’éliminer les sources de frictions potentielles.


À cet égard, je souscris pleinement à la déclaration issue du Sommet extraordinaire de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le mois dernier, dans laquelle est reconnu le rôle de premier plan que doit jouer le Gouvernement fédéral en vue du règlement de la situation à Kismayo.  Ce sommet a également recommandé au Gouvernement de convoquer une conférence de réconciliation avec l’appui de l’IGAD et des Nations Unies.


Par ailleurs, nous ne devons pas oublier que l’AMISOM a un rôle crucial à jouer pour assurer la sécurité et la liberté de circulation de tous les acteurs participant au processus de paix.  Comme c’est le cas dans tant d’autres pays du continent, le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine est indispensable à la réalisation de nos objectifs en Somalie.  Maintenant que la MANUSOM a été déployée, nous allons œuvrer de concert aux questions de stratégie politique, de consolidation de la paix et de stabilisation, ainsi que de protection des droits de l’homme.  L’impact de la nouvelle Mission déprendra également des dispositions en matière de sécurité qui seront effectivement prises en étroite collaboration avec l’AMISOM.


Je voudrais appeler l’attention du Conseil sur le constat que dresse le Secrétaire général dans son rapport (S/2013/326), à savoir que l’AMISOM a atteint les limites de ses capacités opérationnelles, pour ce qui est de défendre le territoire et d’étendre les zones qu’elle contrôle.  Pour maintenir la dynamique insufflée l’année dernière, la Mission a besoin de ressources additionnelles aux fins de sa mobilité terrestre et aérienne, dont des hélicoptères et des véhicules blindés de transport de personnel, ainsi que des moyens de reconfigurer ses forces.  J’exhorte les membres du Conseil à réserver un accueil favorable à ces demandes.  Par ailleurs, nous restons ouverts à toutes discussions sur les options à long terme pour ce qui est du volet de la sécurité avec l’Union africaine et le Gouvernement fédéral somalien.  Dans le cadre du suivi à apporter à la demande du Conseil de sécurité, le Département des opérations de maintien de la paix, de concert avec l’Union africaine et en consultations étroites avec le Gouvernement somalien, procédera à un examen du déploiement de l’AMISOM et déterminera les critères du déploiement éventuel d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies.


L’objectif à long terme doit viser à rendre la Somalie à même d’assurer sa propre sécurité grâce à des organes de sécurité intégrés, efficaces et comptables de leurs actes.  Il faudra, pour ce faire, adopter une approche stratégique concertée bénéficiant d’un financement suffisant.  Je prends note avec satisfaction des promesses de contributions de plus de 300 millions de dollars faites à la deuxième Conférence de Londres et j’appelle les bailleurs de fonds à honorer leurs engagements.  Lors de la Conférence, j’ai été impressionné par la détermination de la Somalie et de ses voisins à forger des relations positives dans la région.  C’est là un élément crucial pour aborder la question de leurs intérêts mutuels et avoir une région plus stable et plus prospère pour tous.  Nous avons discuté de l’étendue de la coopération économique entre la Somalie et ses voisins, ainsi que de la nécessité de créer un environnement propice au retour volontaire et en toute sécurité des réfugiés.  Je tiens à rappeler qu’il importe que les États de la région adoptent des positions communes et concertées en vue d’appuyer les processus lancés par le Gouvernement fédéral somalien, comme l’illustre le récent communiqué de l’IGAD.  J’encourage vivement tous les partenaires à poursuivre le dialogue et à collaborer étroitement dans cet esprit aux efforts déployés pour édifier la nation somalienne et y consolider la paix.


Nous devons reconnaître que la Somalie aura besoin d’une aide internationale soutenue et généreuse pour poursuivre sur la voie du progrès.  Il faudra donc s’engager clairement à aider le Gouvernement fédéral à élaborer ses plans sans tarder et à renforcer ses capacités.  Nous devons tous convenir d’un cadre pour une future coopération en faisant fond sur la deuxième Conférence de Londres et sur la réunion parallèle sur la Somalie tenue lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique.  Je prends note avec satisfaction du lancement de « la nouvelle donne » et attends avec intérêt l’élaboration d’un nouveau contrat d’assistance axé sur les Somaliens et assorti de mécanismes de financement unifiés.


Enfin, alors que nous entamons une nouvelle période d’engagement de l’ONU en Somalie, je tiens à dire toute mon appréciation au Représentant spécial sortant, l’Ambassadeur Augustine Mahiga, pour toutes ses contributions qui ont permis d’aider la Somalie à jeter les fondations d’une paix durable.  Je félicite également le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Nicolas Kay, pour ses nouvelles fonctions.  J’attends avec impatience son engagement dans le processus politique, ainsi que dans les autres domaines du mandat de la MANUSOM.  Je remercie tous ceux qui, en Somalie et au Siège, ont œuvré avec acharnement à veiller à ce que la MANUSOM soit déployée dans les temps.


Nous sommes résolus à réaliser la vision du Conseil de sécurité d’une nouvelle présence dynamique des Nations Unies en Somalie, fondée sur le respect de l’appropriation et du leadership somaliens.  La MANUSOM a déjà installé son siège à Mogadiscio et établira sa présence dans tout le pays, notamment dans les zones reprises à Al-Chabab, ainsi qu’à Garowe et Hargeisa.  La Mission favorisera un dialogue politique et conseillera le Gouvernement sur la consolidation de la paix et l’édification de l’État, en particulier la coordination de l’assistance internationale.  La MANUSOM sera une mission intégrée, c’est-à-dire que les Somaliens, dans le cadre de leur engagement avec l’ONU, n’auront à « frapper qu’à une seule porte ».


Je demande au Conseil d’appuyer la MANUSOM et de l’aider à s’acquitter de son mandat en fournissant notamment les ressources nécessaires à la Mission elle-même et à la Somalie.  Je demande à tous les membres du Conseil d’appuyer les efforts déployés par le nouveau Gouvernement pour apporter la paix et la stabilité au peuple somalien.  Le Secrétaire général et moi-même sommes convaincus qu’avec l’aide continue et le ferme engagement de ses partenaires, la Somalie pourra réaliser sa vision d’un pays unifié et en paix avec lui-même et avec ses voisins, vivant dans un État de droit et engagée sur la voie de la stabilité économique et de conditions économiques décentes pour tous.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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