Le Représentant exécutif du Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone insiste, devant le Conseil de sécurité, sur la mise en œuvre du Programme pour la prospérité
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Conseil de sécurité
7034e séance – après-midi
LE REPRÉSENTANT EXÉCUTIF DU BUREAU INTÉGRÉ DES NATIONS UNIES EN SIERRA LEONE INSISTE,
DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ, SUR LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME POUR LA PROSPÉRITÉ
Le Conseil de sécurité a entendu, cet après-midi, l’exposé du Représentant exécutif du Secrétaire général, M. Jens Anders Toyberg-Frandzen, qui a fait le point sur la mise en œuvre du Programme pour la prospérité, lancé en juillet dernier par le Gouvernement, que le Ministre des affaires étrangères sierra-léonais, M. Samura M. W. Kamara, qui participait à la discussion, a qualifié de « véritable stratégie de réduction de la pauvreté », ainsi que sur le transfert des responsabilités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) à l’Équipe de pays des Nations Unies, qui sera effectif en mars 2014. Outre MM. Toyberg-Frandzen et Kamara, le Président de la formation « Sierra Leone » de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Guillermo E. Rishchynski, a pris la parole, notamment, pour annoncer la tenue prochaine d’une réunion de haut niveau destinée à attirer l’attention des partenaires de développement sur le Programme pour la prospérité.
Le Représentant exécutif du Secrétaire général, M. Jens Anders Toyberg-Frandzen, a présenté le rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), qu’il dirige. Soulignant les avancées réalisées au cours des six derniers mois, il a attiré l’attention sur l’appui apporté par l’ONU et les partenaires du développement de la Sierra Leone à travers la mise en œuvre du Programme pour la prospérité. M. Toyberg-Frandzen a rappelé que le coût d’exécution de cette « stratégie de développement national », destinée à poser les fondations propices à une croissance économique durable et à la démocratisation du pays, s’élevait à 6 milliards de dollars. « Il existe un déficit de 2 milliards, a-t-il ajouté, qui exigera un appui international accru ainsi que la mobilisation de ressources nationales significatives par le biais d’investissements étrangers pour combler ce déficit et pour réaliser les objectifs prévus par la stratégie ». En outre, l’instauration de cadres juridique et institutionnel solides seront, selon le Représentant exécutif, nécessaires pour permettre la mise en œuvre du programme gouvernemental.
Poursuivant son intervention, M. Toyberg-Frandzen a salué le lancement, le 30 juillet dernier, du processus de révision de la Constitution. « Nous sommes heureux que ce processus soit conduit par les Sierra-léonais eux-mêmes, ce dont atteste la composition de la Commission d’examen de la Constitution chargée de surveiller le processus », a-t-il dit. Qualifiant ensuite le processus « d’opportunité historique pour le renforcement des institutions démocratiques de la Sierra Leone » et la promotion d’un développement économique équitable et de la justice sociale pour tous, il a indiqué que son financement avait été assuré grâce au concours du Gouvernement sierra-léonais, de l’Union européenne, du Royaume-Uni et des Nations Unies.
M. Toyberg-Frandzen a par ailleurs attiré l’attention sur la nécessité que les autorités du pays continuent à combattre la corruption, à professionnaliser les secteurs clefs de la justice et la sécurité tout en garantissant leur indépendance et à renforcer le rôle du Parlement. Il a, à ce sujet, salué l’engagement du Président Koroma à appliquer une politique de tolérance zéro en matière de lutte anticorruption.
Après avoir appelé les partis politiques sierra-léonais à dépasser leurs divergences « dans l’intérêt supérieur du pays », il s’est attardé sur le plan de retrait du BINUCSIL d’ici à mars 2014, date à laquelle certaines des responsabilités du Bureau seront confiées à l’équipe de pays des Nations Unies. Il a précisé que les activités relatives au retrait et à la transition seraient conduites pendant les deux à quatre prochaines années et seraient financées bilatéralement par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour la consolidation de la paix des Nations Unies. Le Représentant exécutif s’est de plus réjoui de ce que l’équipe de pays ait finalisé un plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement pour la période allant de 2015 à 2020, et qui appuiera la mise en œuvre du Programme pour la prospérité.
« J’appelle tous les Sierra-léonais à mettre de côté leurs différences politiques et leurs intérêts particuliers et à travailler ensemble, dans un esprit d’unité nationale, à la promotion de l’agenda du développement et de démocratisation de leur pays », a finalement déclaré M. Toyberg-Frandzen.
En écho à ces propos, le Ministre des affaires étrangères de la Sierra-Leone, M. Samura M. W. Kamara, a affirmé, que tous les Sierra-léonais et les partenaires du développement du pays étaient mobilisés autour de la mise en œuvre du Programme pour la prospérité. Il a rappelé, à cet égard, que cette initiative représentait la troisième stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Estimant que seul un investissement accru dans la réalisation des objectifs du Programme pourrait consolider les gains acquis ces dernières années sur le plan économique et instaurer une paix et une sécurité durables en Sierra Leone, M. Kamara a assuré les membres du Conseil de la détermination de son gouvernement à combattre la corruption, la pauvreté, le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre ainsi que le trafic de drogues et le crime transnational organisé.
« Nous continuons de compter sur la formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix et tous les partenaires impliqués dans la réalisation du Programme pour la prospérité », a ajouté M. Kamara.
Le Président de la formation Sierra Leone de la CCP, M. Guillermo Rishchynski, réagissant à cette intervention, a souligné que le Programme comportait plusieurs éléments ayant trait à la consolidation de la paix. C’est pourquoi, a-t-il dit, « la Commission de consolidation de la paix a l’intention de tenir une réunion de haut niveau au cours des prochains mois afin de discuter du Programme pour la prospérité ainsi que pour le promouvoir et mieux le faire connaître », a-t-il annoncé. M. Rishchynski a, en outre, indiqué qu’il se rendrait en Sierra Leone à la fin de 2013 pour y discuter des progrès de la transition et de la mise en œuvre du Programme pour la prospérité.
Rappelant que la consolidation de la paix s’inscrivait sur le long terme, M. Rishchynski a considéré que le retrait du BINUCSIL devrait être envisagé comme « une transformation du soutien international et non pas comme un aboutissement ». « Il est absolument essentiel que la communauté internationale continue de s’intéresser à la Sierra Leone et de consacrer les ressources nécessaires pour que les progrès déjà remarquables réalisés par les Sierra-léonais se poursuivent », a-t-il souligné avant de conclure.
LA SITUATION EN SIERRA LEONE
Onzième rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (S/2013/547)
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, fait le point, dans ce rapport sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), qui porte sur la période du 1er mars au 31 août 2013, sur la stratégie de fin de mandat du Bureau et le transfert des responsabilités à une équipe de pays des Nations Unies, comme l’a demandé le Conseil de sécurité dans sa résolution 2097 (2013).
Le Secrétaire général relève qu’au cours de la période considérée, le Gouvernement sierra-léonais a entreprisde revoir sa Constitution, qui date de 1991. Il a lancé le 12 juillet sa troisièmestratégie pour la réduction de la pauvreté, connue sous le nom de « Programme pourla prospérité (2013-2018) ».
La plainte déposée par le Sierra Leone People’s Party(SLPP), principal parti de l’opposition, qui a remis en question les résultats del’élection présidentielle de novembre 2012, a été rejetée le 14 juin par la Coursuprême pour vices de forme.
En outre, le 8 avril 2013, la Guinée a achevé le retrait de sesforces de la ville de Yenga, située dans le district de Kailahun (dans l’est de la SierraLeone), conformément à un accord signé entre les deux pays le 27 juillet 2012concernant la démilitarisation de cette ville qui fait l’objet d’un litige. D’importantspréparatifs ont été engagés au cours de la période à l’examen en vue du retraitcomplet du BINUCSIL d’ici au 31 mars 2014.
M. Ban félicite le peuple et le Gouvernement sierra-léonais des progrès remarquables qu’ils ont accomplis dans l’action menée pour consolider la paix depuis la fin de la guerre civile et, en particulier, pendant la période à l’examen.
Avec le renforcement constant des institutions démocratiques et la mise en place d’une infrastructure, le pays, écrit-il, s’engage fermement sur la voie de la stabilité et de la croissance socioéconomique durables.
Selon le Secrétaire général, le transfert des responsabilités du BINUCSIL à l’équipe de pays des Nations Unies et aux partenaires nationaux et internationaux reflète les progrès réalisés par le pays. Ce transfert se déroule conformément au plan de transition. Les dispositions en vue du retrait complet du BINUCSIL sont mises en œuvre selon le calendrier prévu, l’objectif étant de veiller à ce que son départ le 31 mars 2014 ne crée pas un vide.
De même, lors de l’examen de sa collaboration avec la Sierra Leone dans l’optique d’une réduction de son rôle futur, la Commission de consolidation de la paix doit continuer de jouer un rôle complémentaire important pour appuyer le Gouvernement et son Programme pour la prospérité, en étroite coordination avec le processus de transition des Nations Unies.
Il encourage de nouveau la Commission à faire en sorte que la communauté internationale continue d’apporter son soutien à la Sierra Leone et à mobiliser des ressources pour obtenir une partie du manque à percevoir sur la base de la participation aux coûts, notamment dans le cadre du Fonds pour la consolidation de la paix.
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