En cours au Siège de l'ONU

CS/11087

Le Conseil de sécurité réaffirme l’importance qu’il attache à la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales

6/08/2013
Conseil de sécuritéCS/11087
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7015e séance – matin & après-midi  


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RÉAFFIRME L’IMPORTANCE QU’IL ATTACHE À LA COOPÉRATION

AVEC LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES


« Une coopération plus étroite entre l’ONU et les organisations régionales

permettra de mieux répondre aux défis mondiaux », souligne M. Ban Ki-moon


Le Conseil de sécurité a réaffirmé, aujourd’hui, l’importance qu’il attache au rôle des organisations régionales et sous-régionales et à la coopération avec celles-ci en vue du maintien de la paix et de la sécurité internationales, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.


Dans une déclaration présidentielle, lue par la Présidente de l’Argentine, Mme Cristina Fernandez de Kirchner, au cours d’un débat de haut niveau sur cette question organisé par son pays, le Conseil de sécurité appelle à une coopération renforcée entre l’ONU et les organismes et accords régionaux et sous-régionaux au service d’un dialogue mondial, en précisant que « le but est de promouvoir la tolérance et la paix et de favoriser une meilleure entente entre les pays, les cultures et les civilisations ».


« Les rédacteurs de la Charte des Nations Unies étaient des visionnaires en envisageant un monde où l’ONU et les organisations régionales pourraient travailler ensemble pour prévenir, gérer et résoudre les crises », a souligné, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans sa déclaration liminaire.  Tout en reconnaissant que l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales n’ont pas toujours adopté la même approche face aux crises, il s’est dit convaincu de leur capacité de renforcer leur coopération pour mieux répondre aux défis mondiaux.


Ce matin, les ministres des affaires étrangères des pays qui assument actuellement la présidence de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, entre autres, ont pu partager leurs expériences sur cette question avec les membres du Conseil.


Ce débat de haut niveau a ensuite été l’occasion pour les membres du Conseil de sécurité, ainsi que pour de nombreuses délégations, de citer plusieurs exemples de collaborations réussies entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, notamment en Afrique.  C’est le continent auquel le Conseil de sécurité concentre l’essentiel de ses travaux, ont fait observer plusieurs intervenants. 


Le transfert d’autorité de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), au 1er juillet dernier, a été salué comme étant un exemple de collaboration efficace entre l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations Unies.


Plusieurs intervenants ont cependant estimé que davantage d’efforts devraient être entrepris pour renforcer la coopération entre l’ONU et les organismes régionaux ou sous-régionaux.  Plusieurs délégations, dont celles des États-Unis, ont saisi cette occasion pour rappeler qu’il était urgent de trouver une solution pacifique au conflit en Syrie.  « Des organisations régionales avaient fait entendre très clairement leur voix à cet égard », a fait remarquer le représentant du Royaume-Uni, en invitant les membres du Conseil de sécurité à ne pas insister sur ses relations avec les organisations régionales et à se concentrer, au contraire, sur « une action concrète ».


S’exprimant au nom de l’Argentine, Mme Kirchner a regretté que les détenteurs du droit de veto utilisent ce droit pour faire obstacle au règlement d’un conflit.  Elle a rappelé que l’Amérique latine était devenue une région de paix, non pas en disposant du droit de veto, mais en renforçant la coopération régionale. 


Le dernier débat public du Conseil de sécurité sur les relations entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, qui datait du 13 janvier 2010, avait adopté une déclaration présidentielle dans laquelle les membres du Conseil disaient envisager de prendre d’autres mesures pour rendre cette coopération plus étroite et concrète.  Aujourd’hui, le Conseil de sécurité réaffirme sa volonté de resserrer davantage cette coopération avec les organisations régionales et sous-régionales, notamment dans les domaines de l’alerte rapide en cas de conflit, de la prévention des conflits ainsi que de l’établissement, du maintien et de la consolidation de la paix.


Le Conseil considère en effet que, connaissant bien leur région, les organismes régionaux et sous-régionaux sont bien placés pour appréhender les causes des conflits armés, ce qui peut être utile aux fins de leur prévention ou de leur règlement et peut compléter l’action menée par l’ONU dans ce domaine, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  Il salue, en outre, la précieuse contribution des organismes et accords régionaux et sous-régionaux à la protection des enfants victimes de conflits armés, et les encourage à affecter à leurs opérations de paix et à leurs opérations sur le terrain des spécialistes de la question.  Cet appel a été particulièrement salué, ce matin, par la représentante du Luxembourg.


Le Conseil de sécurité insiste sur le fait que les organismes et accords régionaux et sous-régionaux peuvent aider à mettre fin à l’impunité et à amener les auteurs de crimes graves au regard du droit international à en répondre.  Plusieurs délégations, dont celle de la France, ont particulièrement insisté sur cette notion.  « Le maintien de la paix et de la sécurité internationales ne peut être durable sans la promotion de l’état de droit ou du développement », a souligné son représentant.


Par ailleurs, réaffirmant le rôle crucial que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits, le Conseil de sécurité souligne que l’ONU et les organismes régionaux et sous-régionaux doivent veiller à prendre pleinement en compte les questions liées à leur participation dans toute entreprise visant à assurer la paix et la sécurité.


COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


Lettre datée du 1er août 2013, adressée au Secrétaire général par la Représentante permanente de l’Argentine auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2013/446)


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité rappelle ses résolutions antérieures et les déclarations de son président qui soulignent combien il importe d’établir des partenariats efficaces entre l’ONU et les organismes régionaux et sous-régionaux, conformément à la Charte des Nations Unies et aux textes pertinents des organismes régionaux et sous-régionaux.


Le Conseil rappelle les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et réaffirme la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui incombe aux termes de celle-ci.


Le Conseil rappelle en outre que la coopération entre l’ONU et les accords et organismes régionaux et sous-régionaux s’agissant des questions relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales, dans la mesure où elles se prêtent à une action régionale, fait partie intégrante de la sécurité collective organisée par la Charte et peut améliorer la sécurité collective.


Le Conseil affirme de nouveau que la contribution de plus en plus étendue des organismes régionaux et sous-régionaux peut utilement compléter l’action menée par l’ONU en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales et souligne à cet égard que cette contribution doit obéir aux prescriptions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, les organismes régionaux et sous-régionaux devant notamment, en tout temps, tenir le Conseil pleinement au courant des activités menées ou envisagées aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil entend envisager de prendre d’autres mesures en vue de resserrer encore et mieux concrétiser, selon qu’il conviendra, la coopération entre l’ONU et les organismes régionaux et sous-régionaux dans les domaines de l’alerte rapide en cas de conflit, de la prévention des conflits ainsi que de l’établissement, du maintien et de la consolidation de la paix, et de veiller à la cohérence, à la synergie et à l’efficacité collective de leurs efforts. À cet égard, il salue les initiatives de coopération étroite qui unissent déjà l’ONU et les organismes régionaux.


Le Conseil salue les efforts que fait le Secrétariat pour contribuer à la consolidation du partenariat avec les organismes régionaux et sous-régionaux et entend continuer d’élargir la concertation et la coopération, selon qu’il conviendra, avec les organismes régionaux compétents, comme il en a convenu dans la déclaration S/PRST/2010/1 et dans la note S/2006/507, ainsi que dans les documents et notes de son président connexes publiés ultérieurement.


Le Conseil considère que, connaissant bien leur région, les organismes régionaux et sous-régionaux sont bien placés pour appréhender les causes des conflits armés, ce qui peut être utile aux fins de la prévention ou du règlement de ces conflits.


Le Conseil souligne qu’il importe de mener une action internationale concertée face aux causes des conflits, mesure la nécessité d’arrêter des stratégies efficaces à long terme et souligne que tous les organes et institutions des Nations Unies doivent mettre en œuvre des stratégies préventives et prendre des mesures dans leurs domaines de compétence respectifs pour aider les États Membres et les organismes régionaux et sous-régionaux à éliminer la pauvreté, renforcer la coopération et l’aide au développement et promouvoir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.


Le Conseil réaffirme qu’il incombe à tous les États Membres de régler les différends et conflits par des moyens pacifiques, conformément à la Charte des Nations Unies, et demande à la communauté internationale d’appuyer, selon qu’il conviendra, les efforts faits par les organismes régionaux et sous-régionaux en faveur du règlement pacifique des différends et de la prévention et du règlement des conflits conformément à la Charte des Nations Unies et à ses résolutions sur la question.


Le Conseil encourage à continuer d’associer les organismes régionaux et sous-régionaux compétents au règlement pacifique des différends, selon qu’il conviendra, notamment à la faveur d’activités de prévention des conflits, de renforcement de la confiance et de médiation, et souligne qu’il importe de tirer parti des capacités et potentialités des organismes régionaux et sous-régionaux à cet égard.


Le Conseil souligne l’intérêt qu’il y a à multiplier les partenariats efficaces avec les organismes régionaux et sous-régionaux compétents, le but étant de pouvoir intervenir dès l’origine de tous différends ou dès que surgit telles ou telles crises, et de renforcer le rôle de l’ONU dans la prévention des conflits.


Le Conseil mesure l’importance du rôle des bons offices du Secrétaire général qu’il encourage de continuer à recourir à la médiation aussi souvent que possible pour aider à régler tout conflit de manière pacifique, en œuvrant en étroite coordination, à cette fin, avec les organismes régionaux et sous-régionaux compétents, selon qu’il conviendra.


Le Conseil se félicite que les organismes régionaux et sous-régionaux continuent d’apporter leur concours non négligeable au maintien de la paix et qu’ils contribuent plus activement à prévenir et régler tout conflit par la médiation, conformément à la Charte des Nations Unies et aux résolutions et décisions du Conseil.


Le Conseil considère qu’en déployant des opérations de maintien de la paix autorisées par lui, les organismes régionaux et sous-régionaux concourent au maintien de la paix et de la sécurité internationales conformément aux dispositions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.


Le Conseil invite le Secrétariat et tous les organismes régionaux et sous-régionaux dotés de moyens de maintien de la paix à resserrer leur collaboration et à réfléchir à la façon de mettre celle-ci plus efficacement au service de l’exécution des mandats de l’ONU et de la réalisation de ses objectifs, afin d’établir un cadre cohérent aux fins du maintien de la paix.


Le Conseil souligne qu’il importe de nouer des partenariats et de coopérer avec les organismes et les accords régionaux et sous-régionaux compétents, ainsi qu’il est dit au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, pour appuyer les opérations de maintien de la paix, notamment en matière de protection des civils, compte tenu des mandats respectifs des opérations de maintien de la paix, ainsi que des activités de consolidation de la paix, et favoriser l’appropriation régionale et nationale.


Le Conseil apprécie le rôle que les organismes régionaux et sous-régionaux peuvent jouer dans toute entreprise de consolidation de la paix, de relèvement, de reconstruction et de développement au lendemain de conflits, et affirme l’importance des échanges et de la coopération entre les organismes et accords régionaux et sous-régionaux et la Commission de consolidation de la paix. Il engage cette dernière à continuer de travailler en étroite concertation avec les organismes et les accords régionaux et sous-régionaux, en vue d’arrêter des stratégies plus cohérentes et mieux intégrées en matière de consolidation de la paix et de relèvement au lendemain de conflits.


Le Conseil souligne la nécessité d’assurer une coopération étroite, notamment par l’intermédiaire de ses organes subsidiaires, avec les organismes régionaux et sous-régionaux, selon qu’il conviendra, pour améliorer dans la cohérence et l’efficacité la mise en œuvre de ses résolutions, notamment celles d’intérêt thématique visant les situations de conflit les plus diverses.


À cet égard, le Conseil engage les organismes régionaux et sous-régionaux à apporter aux comités des sanctions de l’Organisation des Nations Unies et à leurs groupes d’experts toute la coopération qui leur est nécessaire pour mener à bien les activités prescrites par leurs mandats.


Le Conseil réaffirme le rôle crucial que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits, les négociations de paix, la consolidation de la paix, le maintien de la paix, l’action humanitaire et la reconstruction au lendemain de conflits, réaffirme également l’importance de la prévention de la violence sexuelle et de la protection contre ce type de violence en temps et au lendemain de conflit armé et souligne que l’ONU et les organismes régionaux et sous-régionaux doivent veiller à prendre pleinement en compte les questions liées à la participation des femmes et à la problématique hommes-femmes dans toute entreprise visant à assurer la paix et la sécurité, notamment en se dotant des moyens nécessaires.


Le Conseil salue la précieuse contribution des organismes et accords régionaux et sous-régionaux à la protection de l’enfance victime de conflits armés. À cet égard, il les encourage à continuer de faire une place à la protection de l’enfance dans leurs activités de sensibilisation, politiques, programmes et activités de planification des missions, ainsi qu’à former leur personnel, à affecter à leurs opérations de paix et à leurs opérations sur le terrain des spécialistes de la protection de l’enfance, et à instituer des mécanismes de protection de l’enfance au sein de leurs secrétariats, notamment en désignant des coordonnateurs chargés de ces questions.


Le Conseil souligne l’importance du rôle que les organismes régionaux et sous-régionaux ont à jouer dans la lutte contre le commerce illicite d’armes légères et de petit calibre, ainsi que la nécessité de tenir compte, dans le mandat des opérations de maintien de la paix, selon qu’il conviendra, des instruments régionaux qui permettent aux États d’identifier les armes légères illégales et d’en remonter la filière. Il encourage à créer ou, s’il y a lieu, à renforcer des mécanismes sous-régionaux ou régionaux de coopération, de coordination et de partage d’informations, en particulier les mécanismes de coopération douanière transfrontière et les réseaux d’échanges d’informations, en vue de prévenir, de combattre et d’éliminer le commerce transfrontière illicite d’armes légères.


Le Conseil encourage la coopération internationale et régionale en vue d’assurer le suivi de l’origine des armes légères et de leurs transferts et d’empêcher leur détournement, notamment au profit d’Al-Qaida et d’autres groupes terroristes. Il souligne l’importance des mesures prises par les États Membres et les organismes régionaux et sous-régionaux à cet égard. L’obligation faite aux États Membres de faire respecter les embargos sur les armes décrétés par le Conseil de sécurité devrait aller de pair avec une coopération internationale et régionale renforcée en matière d’exportations d’armes.


Le Conseil considère qu’il faut renforcer la coordination de l’action menée, aux niveaux national, régional, sous-régional et international, selon qu’il conviendra, de sorte que le monde puisse faire face plus vigoureusement au grave défi et à la menace que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs fait peser sur la paix et la sécurité internationales.


Le Conseil est conscient de la nécessité de continuer à étudier, avec les organismes et accords internationaux, régionaux et sous-régionaux, la possibilité d’échanger des données et des enseignements tirés de l’expérience dans les domaines visés par la résolution 1540 (2004), de mettre en œuvre des programmes de nature à faciliter l’application de cette résolution et de recenser les domaines dans lesquels lesdits organismes et accords pourraient fournir une assistance, y compris en désignant un point de contact ou un coordonnateur pour l’application de la résolution 1540 (2004).


Le Conseil se félicite des efforts que font ses organes subsidiaires chargés de la lutte antiterroriste en vue d’encourager la coopération avec les organismes régionaux et sous-régionaux et prend note avec satisfaction des efforts faits par un nombre croissant d’organismes régionaux et sous-régionaux pour contrer le terrorisme. Il demande instamment à tous les organismes régionaux et sous-régionaux de gagner en efficacité dans leur action antiterroriste, dans le respect de leurs mandats respectifs et du droit international, notamment en se donnant les moyens d’aider les États Membres en ce qu’ils font pour faire face aux menaces contre la paix et la sécurité internationales nées du terrorisme.


Le Conseil note également avec satisfaction, à ce sujet, les activités que des entités des Nations Unies, dont la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT) et l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, ont entreprises dans le domaine de l’assistance technique et de sa facilitation pour renforcer les capacités en coordination avec d’autres organismes internationaux, régionaux et sous-régionaux compétents pour aider les États Membres qui le demandent à appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, et engage la DECT et l’Équipe spéciale à veiller à cibler l’assistance et la facilitation de l’assistance qu’elles fournissent aux fins du renforcement des capacités.


Le Conseil rappelle que la justice et l’état de droit sont essentiels pour la promotion et le maintien de la paix, la stabilité et le développement dans le monde. Il souligne à cet égard que mettre fin à l’impunité est un élément essentiel des efforts que déploient les sociétés en proie à un conflit ou sortant d’un conflit pour tirer les leçons des crimes graves au regard du droit international commis dans le passé et pour empêcher que de tels crimes se reproduisent. Il insiste à ce sujet sur le fait que les organismes et accords régionaux et sous-régionaux peuvent aider à amener les auteurs de ces crimes à en répondre, en aidant à renforcer les capacités des systèmes judiciaires nationaux, selon qu’il convient, et en coopérant avec les mécanismes, cours et tribunaux internationaux, notamment la Cour pénale internationale.


Le Conseil considère qu’il importe de donner aux organismes régionaux et sous-régionaux, selon qu’il convient, les moyens de leur mission de prévention des conflits, de gestion des crises et de stabilisation au lendemain de conflits. Il souligne combien il importe que, de leur côté, ces organismes renforcent leurs moyens de maintien de la paix et démultiplient l’appui qu’ils reçoivent de la communauté internationale dans cette entreprise. Il invite tous les États Membres à renforcer, selon qu’il convient, leur contribution à ces efforts.


Le Conseil redit qu’il appartient aux organismes régionaux de mobiliser les ressources humaines, financières, logistiques et autres dont ils ont besoin, notamment auprès de leurs membres et de leurs partenaires. Il souligne la nécessité de rendre plus prévisible, durable et souple le financement des organismes régionaux lorsqu’ils entreprennent des missions de maintien de la paix sous mandat onusien, et se félicite à cet égard du précieux concours financier qu’ils reçoivent de leurs partenaires.


Le Conseil encourage les organismes et accords régionaux et sous-régionaux à resserrer et élargir leur coopération, notamment pour renforcer leurs capacités respectives, en vue du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il insiste sur l’importance de l’appui politique et des compétences techniques des Nations Unies à cet égard.


Le Conseil prend note des efforts que le Secrétariat fait pour élargir, approfondir et renforcer les échanges, les consultations et la coopération entre l’ONU et les organismes et accords régionaux et sous-régionaux, et souligne qu’il importe de redoubler d’efforts en ce sens.


Le Conseil encourage le Secrétariat, ainsi que les organismes et accords régionaux et sous-régionaux à continuer de réfléchir, selon qu’il convient, à des formules d’échanges d’informations sur leurs capacités respectives et les enseignements tirés du maintien de la paix et de la sécurité internationales, et à continuer de recenser les pratiques optimales, en particulier dans les domaines de la médiation, des bons offices et du maintien de la paix. Il encourage également les organismes régionaux et sous-régionaux à renforcer la coopération et le dialogue entre eux à cet égard.


Le Conseil souligne l’importance qu’il attache au rôle des organismes et accords régionaux et sous-régionaux et à la coopération avec ceux-ci, conformément au Chapitre VIII de la Charte, en matière de prévention des conflits, de règlement des différends, de maintien et de consolidation de la paix, y compris la sauvegarde de l’ordre constitutionnel, la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit, et la lutte contre l’impunité. Le Conseil encourage la coopération entre l’ONU et les organismes et accords régionaux et sous-régionaux dans divers domaines d’intérêt commun.


Le Conseil appelle à une coopération renforcée, entre l’ONU et les organismes et accords régionaux et sous-régionaux, au service d’un dialogue mondial, le but étant de promouvoir la tolérance et la paix et de favoriser une meilleure entente entre les pays, les cultures et les civilisations.


Le Conseil sait gré au Secrétaire général de ce qu’il fait pour lui rendre compte régulièrement dans les rapports qu’il lui présente des progrès accomplis dans le domaine de la coopération entre l’ONU et les organismes régionaux compétents, et le prie de continuer dans ce sens. Il le prie en outre de lui faire, dans son prochain rapport semestriel au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale sur la coopération entre l’ONU et les organismes régionaux et autres, des recommandations sur les moyens d’améliorer la coopération entre l’ONU et les organismes et accords régionaux et sous-régionaux compétents.


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que les rédacteurs de la Charte des Nations Unies étaient des visionnaires en envisageant un monde où l’ONU et les organisations régionales puissent travailler ensemble pour prévenir, gérer et résoudre les crises.  Cependant, a-t-il admis, il est difficile que ces mêmes rédacteurs aient pu prévoir les menaces interconnectées auxquelles le monde est confronté aujourd’hui, ou encore les différents domaines dans lesquels l’ONU pourrait développer sa coopération avec les organisations régionales et sous-régionales.  En tant que Secrétaire général, a-t-il poursuivi, je suis bien placé pour apprécier l’importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales à travers le monde.


En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’ONU a une longue histoire de partenariat, y compris dans le cadre du déploiement de missions conjointes avec l’Organisation des États américains, a rappelé M. Ban.  Aujourd’hui, a-t-il précisé, ce partenariat se développe dans les domaines de la médiation et du dialogue pour lutter contre le trafic illicite.  Il a ensuite salué le rôle que jouent la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et l’Union des Nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), et leurs contributions à la paix et à la sécurité et le développement durable sur leur continent. 


Il a également rappelé qu’en Afrique, les Nations Unies coopéraient étroitement avec l’Union africaine et les communautés économiques sous-régionales.  À cet égard, il a évoqué laMission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) qui a aidé les partenaires somaliens à conclure avec succès une transition politique de huit ans, ou encore la collaboration avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) qui a permis de résoudre la crise ivoirienne et de jeter les bases pour le processus de paix au Mali.


Le Secrétaire général a ensuite cité la crise syrienne pour laquelle l’ONU continue de rechercher une solution politique, notamment à travers le déploiement de l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi.  Il a aussi souligné les consultations régulières conjointes entre l’ONU et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) dans le cadre de la promotion de la paix, de la réconciliation et de la réforme politique au Myanmar, et la diplomatie préventive à Mindanao.  Il a en outre rappelé que les Nations Unies travaillaient également en étroite collaboration avec l’Union européenne, ce qui a donné lieu à des résultats extraordinaires en matière de médiation et salué, à cet égard, la récente médiation menée par l’Union européenne pour faciliter l’accord historique entre Pristina et Belgrade.  


Le Secrétaire général a néanmoins reconnu que l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales n’ont pas toujours la même approche face aux crises.  Il a souhaité que le présent débat du Conseil de sécurité puisse contribuer à améliorer cette coopération.  « Je crois fermement en la valeur combinée de nos forces respectives », a déclaré M. Ban, en ajoutant ensuite que les organisations régionales et sous-régionales ont une connaissance profonde, un aperçu unique et des réseaux locaux qui sont essentiels pour la médiation, la planification d’une opération de maintien de la paix, ou pour aider un pays à instaurer une paix durable.  Pour cette équation, a-t-il noté, l’ONU ajoute sa composition et sa légitimité universelles, une longue expérience et une capacité opérationnelle avérée dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales.


« Nous devons tirer les leçons de notre coopération afin d’établir des accords de partenariat de plus en plus souples et novateurs qui s’appuient sur nos forces respectives », a souligné le Secrétaire général.  Ce n’est que par le biais de la coopération qu’il sera possible de réaliser l’aspiration commune d’un monde plus pacifique.


M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, au nom de la présidence pro tempore de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a rappelé que « conformément au mandat initial de nos libérateurs, la CELAC facilite l’intégration politique, économique, sociale et culturelle par un sage équilibre entre l’unité et la diversité de nos peuples, afin que ce mécanisme d’intégration régionale soit l’espace idéal où s’exprime notre riche diversité culturelle et où sont réaffirmées l’identité de l’Amérique latine et des Caraïbes, leur histoire commune et leurs luttes inlassables pour la justice et la liberté ».  En outre, le dialogue, les échanges et les négociations politiques au sein de la CELAC sont fondés sur les valeurs et principes du droit international, du règlement pacifique des différends, de l’interdiction du recours ou de la menace de recours à la force, du respect de l’autodétermination, du respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, de la protection et de la promotion de tous les droits de l’homme et de la démocratie. 


M. Rodriguez Parrilla a rappelé que la CELAC s’était dotée d’institutions qui lui permettent de promouvoir l’unité dans la diversité, l’intégration et la coopération; de discuter des questions qui sont les nôtres et de solidariser les uns avec les autres pour régler les graves problèmes qui pèsent sur l’Amérique latine et les Caraïbes.  En créant la CELAC, « nos chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur attachement à la construction d’un ordre international juste, équitable et harmonieux, fondé sur le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies, dont l’égalité souveraine des États, le règlement pacifique des différends, le respect de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États ».  « Ils ont réaffirmé leur attachement à la défense de la souveraineté et du droit de chaque État de construire son propre système politique, sans menaces, agressions ni menaces de coercition unilatérales, dans un climat de paix, de stabilité, de justice, de démocratie et de respect des droits de l’homme », a-t-il également cité.


Pour M. Parrilla, « l’unité et l’intégration politiques, économiques, sociales et culturelles de l’Amérique latine et des Caraïbes constituent une nécessité pour relever avec succès les défis qui nous sont lancés comme région ».  La CELAC, a-t-il souligné, est un mécanisme important pour promouvoir les intérêts des pays en développement au sein des organismes multilatéraux, pour raffermir notre capacité de réagir d’une manière coordonnée aux défis de notre monde en proie à une profonde transformation économique et politique.  Les pays membres de la CELAC ont également réaffirmé leur engagement en vue de coordonner leurs positions, chaque fois que cela est possible, lors de réunions et conférences internationales sur des questions mondiales.


En ce qui concerne les efforts de maintien de la paix consentis actuellement pas les Nations Unies, la CELAC estime que pour installer la stabilité à long terme et prévenir l’éclatement de conflits, il faudrait raffermir dans une perspective stratégique, intégrale et coordonnée, la présence des Nations Unies sur le terrain, non seulement en matière de maintien de la paix, mais encore en renforçant les institutions nationales, en lançant des actions de relèvement et en promouvant le développement économique et social dans les zones de conflit.  À cet égard, la CELAC prône davantage d’interaction et de coordination entre les États Membres et tous les organes pertinents des Nations Unies.  La CELAC reconnaît en particulier la contribution de l’Union africaine qui s’est avérée très utile dans certaines opérations de maintien de la paix, sa coopération venant compléter les efforts consentis pas les Nations Unies.  


S’agissant d’Haïti, la CELAC reconnaît le rôle fondamental que jouent les Nations Unies et les efforts de la communauté internationale pour appuyer ce pays.  Ces efforts ne seront efficaces que dans le cadre d’un projet durable à long terme sous la direction et le leadership du Gouvernement haïtien et dans le plein respect de sa souveraineté, a fait remarquer M. Rodriguez Parrilla.  Pour la CELAC, a-t-il dit, l’heure est venue pour que notre région contribue à l’équilibre du monde en faisant sentir le poids de près de 600 millions d’habitants qui aspirent à des chances égales, de ses énormes richesses naturelles sur lesquelles nous exercerons notre souveraineté permanente, de ses potentialités économiques, même en pleine crise économique mondiale, de sa culture ancestrale extraordinaire et de la volonté irréductible de nos peuples d’instaurer la paix, le développement, la justice et le progrès.  La CELAC, a-t-il assuré, réaffirme son attachement au multilatéralisme et à une réforme intégrale du système des Nations Unies, et à la démocratisation des instances de décision internationales, en particulier le Conseil de sécurité.  Avant de conclure, M. Rodriguez Parrilla a rappelé que la région de l’Amérique latine et des Caraïbes était une zone de paix exempte d’armes nucléaires.  Il a ajouté que la CELAC est unanime sur la revendication légitime de l’Argentine de sa souveraineté sur les îles Malvinas, ainsi que sur le désarmement nucléaire.


S’exprimant au nom du Président de l’Union africaine, M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a salué les immenses progrès réalisés par l’Afrique en matière de coopération régionale et sous-régionale, notamment dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité.  Il a souligné combien la transformation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en Union africaine avait été cruciale à la coopération en matière de droits de l’homme, de gouvernance et protection de l’ordre constitutionnel.  Rappelant que l’organisation régionale africaine fêtait cette année son cinquantième anniversaire, il s’est félicité des progrès réalisés au cours de ces dernières années en matière de maintien de la paix et de reconstruction postconflit grâce, d’une part, à la coopération entre l’ONU et l’Union africaine, et d’autre part, avec des organisations sous-régionales africaines.  Tout en saluant ces progrès, M. Alemu a estimé que beaucoup pouvait encore être fait pour s’assurer que les avantages comparatifs de chacun soient exploités de la manière la plus optimale.  Il faudrait, a-t-il souligné, fournir un meilleur appui aux missions de maintien de la paix africaines.  M. Alemu a fait sien le contenu du rapport S/2010/514 dans lequel le Secrétaire général souligne qu’il est important que l’ensemble des services d’appui fourni à l’AMISOM soit le même que celui que l’on offre aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, et que la parité entre le taux de remboursement du personnel de l’AMISOM et celui du personnel de l’ONU soit assurée.


La responsabilité première en matière de paix et de sécurité incombe en premier lieu au Conseil de sécurité, a rappelé M. Alemu, en précisant toutefois que le Conseil devrait recourir au Chapitre VIII de la Charte avec flexibilité et sagesse dans l’intérêt de la lutte contre nos défis communs.  Les progrès réalisés au Soudan, en Somalie et dans d’autres régions de l’Afrique illustrent ce que l’on peut atteindre, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il a exhorté les Nations Unies à accélérer leurs efforts visant à mettre en œuvre le programme décennal pour le renforcement des capacités.  Davantage d’efforts sont nécessaires pour assurer la pleine mise en œuvre de l’architecture de paix et de sécurité en Afrique, y compris la Force africaine en attente et le système d’alerte précoce au niveau continental.


Mme EDA RIVAS FRANCHINI, Ministre des affaires étrangères du Pérou, dont le pays assure actuellement la présidence de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), a tout d’abord rappelé que l’UNASUR s’exprimait, pour la première fois sur cette question, devant le Conseil de sécurité.  Elle a ensuite fait observer que si la région de l’Amérique du Sud ne connaissait pas de conflits interétatiques qui constituent une menace à la paix et à la sécurité internationales, cela ne l’empêchait pas d’œuvrer activement en faveur d’une intégration régionale fondée sur le maintien de la paix, le respect du droit international, le développement, ainsi que sur le respect des droits fondamentaux des individus.


L’UNASUR attache une importance particulière au respect du principe de la souveraineté des États et à l’autonomie des organismes régionaux par rapport aux États et vis-à-vis d’autres organisations dans le domaine de la paix et de la sécurité, a-t-elle souligné.  À cet égard, la Ministre a plaidé pour une coopération étroite entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, notamment à travers un « canal de communication ouvert » avec le Conseil de sécurité, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.


L’UNASUR a été mise en place grâce aux efforts entrepris par les pays de la région, avec l’appui d’autres institutions régionales.  « Les Sud-Américains sont convaincus que des solutions aux problèmes propres à la région doivent être réglés par le biais de la coopération régionale », a-t-elle dit.  C’est la raison pour laquelle, depuis sa création en 2008, l’UNASUR a fonctionné selon les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies, en mettant l’accent sur le multilatéralisme et en excluant le recours à la force, notamment le recours aux armes de destruction massive.  À cet égard, la Ministre a souligné que l’Union des nations de l’Amérique du Sud œuvrait, entre autres, à la promotion du désarmement complet et à la consolidation de la région en tant que zone exempte d’armes nucléaires, établie en vertu du Traité de Tlatelolco.


« Notre région œuvre pour une action ‘sacrée’ en faveur de la paix, en établissant des liens étroits entre tous les pays membres », a assuré Mme Franchini.  L’UNASUR s’est, par exemple, dotée de mécanismes chargés de la coordination en matière de défense, tel que le Conseil de la défense sud-américain, qui a déjà pu apporter des contributions efficaces aux objectifs de la paix, a-t-elle souligné.  En outre, les axes d’action de l’UNASUR se concentrent aussi sur l’échange d’expériences dans la détection de conflits potentiels, dans la résolution de conflits, dans le renforcement des capacités institutionnelles et dans l’action immédiate face aux catastrophes naturelles.  Par ailleurs, en 2011, les membres de l’UNASUR avaient adopté le Registre sud-américain des dépenses en matière de défense, a-t-elle ajouté, en précisant que ce dernier était complémentaire des instruments existants au sein des Nations Unies dans la mesure où il renforce l’échange d’informations et permet d’éviter des doublons.  Les pays de l’UNASUR participent à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et à d’autres opérations de maintien de la paix à travers le monde, assurant ainsi un riche échange de leurs expériences en matière de maintien de la paix et de la sécurité.  L’UNASUR a d’ailleurs établi un secrétariat technique en Haïti, a-t-elle expliqué. 


Lors de son dernier Sommet, qui s’est tenu à Lima, en novembre dernier, l’UNASUR avait adopté plusieurs déclarations importantes, dont l’une qui met plus particulièrement l’accent sur la force du développement économique dans le cadre des efforts entrepris en faveur de la paix et une autre qui insiste sur la nécessité d’une coopération régionale étroite en matière de lutte contre le terrorisme.  Avant de conclure, la Ministre péruvienne des affaires étrangères, s’exprimant à titre national, a tenu à souligner l’engagement de longue date de son pays en faveur de la coopération régionale et sous-régionale.


M. AHMED FATHALLA, Observateur permanent de la Ligue des États arabes auprès des Nations Unies, a appelé les Nations Unies à appuyer plus avant les pays sortant de crise afin d’éviter qu’ils ne retombent dans des conflits.  Il a précisé que la Ligue des États arabes a adopté de nombreuses résolutions demandant au Conseil de sécurité d’assumer son rôle en matière de paix et de sécurité internationales.  Il a rappelé que l’un des piliers du succès du maintien de la paix était lié à la crédibilité et à l’efficacité du Conseil de sécurité, dont la mise en œuvre crédible et impartiale des résolutions qu’il a adoptées.  Il a regretté que des résolutions du Conseil ne soient pas mises en œuvre depuis 50 ans, en ajoutant que cela contribuait à la situation instable qui prévaut au Moyen-Orient, en particulier en Palestine.  Il a souligné qu’il était indispensable de promouvoir davantage la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et pour créer une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Il a précisé que la réunion de la Ligue des États arabes du 26 septembre 2012, à laquelle participait le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, avait adopté une résolution réaffirmant la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales.  Il a également souligné les réunions entre la Ligue des États arabes et l’ONU sur les moyens d’aider les parties syriennes à établir un processus politique de transition et à parvenir à instaurer une nouvelle Syrie.  Il a cité en exemple une réunion du 28 mai 2013, initiée conjointement par l’Allemagne et le Maroc, afin de trouver des moyens d’améliorer le niveau de coopération entre la Ligue des États arabes et l’ONU et, en particulier, les moyens d’appuyer les initiatives de la Ligue des États arabes en matière de maintien de la paix et de prévention des crises, mais aussi d’aide aux réfugiés.  Il a aussi cité une réunion sur la coopération sectorielle entre la Ligue des États arabes et l’ONU, qui s’était tenue les 11 et 12 juin 2013 au Caire, pour renforcer les capacités civiles des États arabes.


M. LUIS FERNANDO CARRERA CASTRO, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, rappelant que l’Amérique centrale avait une longue tradition dans le domaine de la coopération intra-régionale, a fait remarquer cependant que le degré d’interdépendance économique était très élevé entre les pays membres du Marché commun centraméricain et du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA).  Les pays de la région, a-t-il dit, ont assimilé une culture de coopération intra-régionale qui leur permet de résoudre les problèmes communs par des actions concertées, sous-tendues par un réseau d’institutions et de mécanismes intergouvernementaux.  Le Ministre a expliqué qu’après la fin des conflits en Amérique centrale qui avaient marqué les années 1970 et 1980, la coopération est maintenant axée sur le développement économique et social de la région. 


M. Carrera Castro a indiqué que les conflits entre les pays de cette région avaient été réglés par des moyens pacifiques et le dialogue politique et diplomatique.  Il a également rappelé que cette culture de coopération intra-régionale avait été à l’origine de la mise en place du Groupe de Contadora qui vise à régler les conflits en Amérique centrale.  C’est ce Groupe, a-t-il expliqué, qui avait ensuite engendré le Groupe de Rio avant de devenir, aujourd’hui, la Communauté des États de l’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  Il a ensuite rappelé que les pays d’Amérique latine avaient coopéré avec les Nations Unies pour le retour à la démocratie à El Salvador et au Guatemala.  Il a aussi reconnu que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes contribuent aujourd’hui à améliorer la situation en Haïti, par le biais de leur participation à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).


Le représentant a fait remarquer qu’il n’existait plus de menace à la paix et la sécurité dans la région, ce qui ne signifie pas, a-t-il dit, que les pays de la région ne participent pas aux débats du Conseil de sécurité sur les questions inscrites à son ordre du jour.  Il a ensuite salué les succès de la coopération entre les Nations Unies et des organisations régionales telles que l’Union africaine, la Ligue des États arabes et le Conseil de coopération du Golfe.  La coopération entre l’ONU et les organisations régionales varie en fonction de la crise à laquelle elles doivent faire face, a-t-il fait observer.  Le Ministre a aussi reconnu que cette coopération était parfois marquée par des divergences de vues dans la gestion des crises.  Les efforts des différentes organisations sont complémentaires pour parvenir à régler ensemble un conflit.  Avant de conclure, il a plaidé pour un monde mieux interconnecté, avec des organisations régionales agissant comme des partenaires actifs dans ce monde multipolaire, et complétant les actions des Nations Unies dans le cadre d’une paix durable et du développement.


M. ELMAR MAHARRAM OGLU MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a considéré que des progrès importants avaient été réalisés dans le domaine de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales depuis l’adoption de la résolution 1631 (2005) par le Conseil de sécurité.  Il a illustré son propos par le rôle de plus en plus important que joue l’Union africaine pour contribuer aux efforts de paix concernant les conflits et situations de crise dont est saisi le Conseil de sécurité, a-t-il rappelé.  Le Ministre s’est félicité du renforcement de la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes en matière de prévention et de règlement des conflits ou dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et contre la criminalité transnationale organisée.  Il s’est dit convaincu que la poursuite de cette coopération contribuerait à installer la paix et la sécurité dans cette région du monde.  Le Ministre a par ailleurs salué les activités menées par la CELAC et par l’UNASUR, tout en mettant plus particulièrement l’accent sur la nécessité d’encore renforcer la coopération entre l’ONU et des organismes comme l’Organisation de la coopération islamique (OCI), par exemple.


Cependant, des défis importants demeurent en matière de coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, a-t-il fait remarquer, en citant notamment l’absence de volonté politique ou des capacités nécessaires des organisations régionales ou sous-régionales pour réaliser cet objectif.  Le Ministre a considéré qu’il était aussi important d’insister sur la nécessité pour les États Membres de respecter leurs obligations.  Il s’est dit préoccupé par des tentatives entreprises par quelques États Membres, dans certaines situations de conflit armé, visant à interpréter le droit international en fonction de leurs intérêts nationaux.  Il a insisté plus particulièrement sur la nécessité de mettre fin à l’impunité afin de faciliter la reconstruction d’un pays sortant d’un conflit, tel que le souligne la déclaration présidentielle adoptée aujourd’hui par le Conseil de sécurité.  « L’Azerbaïdjan, dont une grande partie de son territoire a subi un nettoyage ethnique, appuie fermement cette approche », a-t-il dit avant de conclure. 


Tout en rappelant que la responsabilité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales incombait en premier lieu au Conseil de sécurité, M. EUGENE-RICHARD GASANA (Rwanda) a mis l’accent sur le rôle essentiel que les organisations régionales et sous-régionales, en raison de la proximité et de leur connaissance du terrain, peuvent jouer dans ce domaine.  Il a souligné la qualité de la coopération qui existe entre l’ONU et l’Union africaine au Burundi, en Éthiopie, en Érythrée et plus récemment au Mali.  Il a cité également l’exemple de l’ASEAN en Asie du Sud-Est et du MERCOSUR en Amérique du Sud.  Regrettant que la coopération soit souvent sapée par les intérêts particuliers de certains membres du Conseil de sécurité, le représentant du Rwanda a estimé qu’il était essentiel de mieux tenir compte des intérêts de l’Union africaine et de ses organismes économiques sous-régionaux. 


Il a aussi mis l’accent sur l’importance de la réunion consultative annuelle entre le Conseil de sécurité et la Commission paix et sécurité de l’Union africaine, dont la prochaine session est prévue, en marge du débat général de l’Assemblée générale, en septembre prochain.  M. Gasana a salué l’expérience dont les organisations régionales disposent en matière de supervision des élections et de contrôle de frontière, en appelant à échanger les meilleures pratiques entre pays africains.  Il est essentiel que cette coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales soit renforcée, sur la base d’une plateforme stratégique solide qui tienne mieux compte des avantages comparatifs des organisations régionales, a-t-il dit avant de conclure. 


Mme SAMANTHA POWER (États-Unis), s’exprimant pour la première fois devant le Conseil de sécurité depuis sa prise de fonctions en tant que Représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies, a souligné combien les organisations régionales pouvaient être des partenaires précieux en faveur du maintien de la paix et de la sécurité.  « C’est la raison pour laquelle l’Administration du Président Obama a renforcé sa coopération avec les organisations régionales car celles-ci peuvent mobiliser leurs connaissances et les ressources locales pour mettre un terme au conflit et assurer les efforts de reconstruction », a-t-elle dit.  Mme Power a illustré son propos par la manière dont des organisations régionales ont contribué à tirer la sonnette d’alarme, notamment en Libye, afin de prévenir ou de mettre un terme à des atrocités, ou par la manière dont le partenariat avec l’ONU a permis d’éviter une reprise du conflit, comme ce fut le cas entre le Soudan et le Soudan du Sud. 


Cependant, malgré les meilleurs efforts, il arrive que la prévention échoue et que la crise de sécurité et de gouvernance menace alors la paix.  Au Mali, a-t-elle poursuivi, la coopération avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a permis la conclusion d’un accord de paix et la tenue d’élections présidentielles en juin dernier, s’est-elle félicitée.  Il est essentiel, a-t-elle insisté, que l’ONU et la CEDEAO continuent d’œuvrer ensemble.  Il s’agit là d’un « bon exemple » de la complémentarité et des synergies qui peuvent exister, a estimé Mme Power, en soulignant également, dans ce contexte, le rôle du Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest. 


Par ailleurs, la représentante des États-Unis a salué le rôle important que peuvent jouer les organisations régionales dans le redressement après un conflit ou après une catastrophe.  Elle a rappelé que le dernier débat du Conseil sur cette question avait eu lieu le 13 janvier 2010, au lendemain du séisme qui avait frappé Haïti.  « Les efforts menés par l’ONU et les organisations dans la région à cet égard avaient été essentiels et avaient permis d’organiser les élections et d’obtenir un résultat démocratique après le séisme », a-t-elle rappelé.  Elle a également salué la fourniture de contingents par les pays à la MINUSTAH. 


Tout en reconnaissant les efforts menés par la Ligue des États arabes en vue de trouver une solution à la situation en Syrie, la représentante des États-Unis a toutefois souligné les divisions qui persistent », en rappelant que la coopération était essentielle au règlement des crises.  Elle a affirmé que les États-Unis rechercheraient à s’assurer de la capacité précieuse des organisations régionales pour construire l’objectif commun d’un monde plus juste et pacifique.


M. YOUSSEF AMRANI, Ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération du Maroc, a affirmé que le développement de l’Union africaine et de ses capacités était une des priorités de la politique étrangère du Maroc.  Il a précisé que le Maroc avait appuyé les processus démocratiques de plusieurs pays et s’était engagé à soutenir tous les efforts des Nations Unies visant à renforcer la stabilité des pays africains.  Il a cité en exemple la résolution de la crise malienne grâce à la coopération entre l’Union africaine et l’ONU, mais aussi les interventions de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  Il a souligné aussi le développement de la coopération entre les six pays du Maghreb dans l’intérêt de la stabilité et prospérité de la sous-région.  Le Ministre a, de même, mis l’accent sur le rôle de la Communauté des États du Sahel et du Sahara.  À cet égard, il a salué la stratégie intégrée pour le Sahel, récemment adoptée par le Conseil de sécurité.  M. Amrani a estimé qu’il était nécessaire d’établir une coopération qui évite tout doublon risquant de freiner le règlement d’un conflit.  Il faudrait promouvoir une coopération interrégionale entre les organisations sous-régionales afin d’encourager la complémentarité des efforts et des capacités, a-t-il préconisé, en mettant l’accent sur l’importance d’une politique de prévention des conflits et des différends qui s’attaque aux causes profondes des conflits.


M. GARY QUINLAN (Australie) a déclaré que l’Australie, qui fait partie de la région de l’Asie du Pacifique, est fermement convaincue de l’importance de la coopération des organisations régionales en matière de prévention des conflits, de maintien et de consolidation de la paix.  Il a cité en exemple l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) qui avait résolu, pacifiquement, les tensions frontalières entre le Cambodge et le Viet Nam en 2011.  Il a également rappelé que la région du Pacifique avait célébré, le mois dernier, le dixième anniversaire du succès de la Mission d’assistance régionale aux Îles Salomon, laquelle avait permis de mettre fin au conflit dans le pays.


La coopération entre le Conseil de sécurité des Nations Unies et les organisations régionales ne pourrait être fructueuse que si ces organisations avaient le mandat et la capacité d’œuvrer dans le cadre des conflits, a estimé le représentant de l’Australie.  Il a souligné que la connaissance du contexte, la proximité géographique et la compréhension culturelle du site en conflit procuraient un avantage important aux organisations régionales.  Il a cité, à cet effet, les interventions fructueuses du Forum des Îles du Pacifique dans les Îles Salomon, il y a une dizaine d’années, et les implications positives de l’Union africaine dans les crises au Darfour et en Somalie.


M. Quinlan a par ailleurs souhaité un dialogue soutenu et le renforcement des capacités entre différentes organisations régionales.  Il a ainsi suggéré que les meilleures pratiques soient partagées, en citant, à cet égard, la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.  Il a aussi plaidé pour une plus grande collaboration en ce qui concerne certaines thématiques telles que les droits de l’homme et les questions humanitaires.  Il a, dans ce contexte, salué la reconnaissance, par le Conseil de sécurité, du rôle majeur que les organisations régionales peuvent jouer dans la lutte contre le trafic illicite des armes légères.  Il a également plaidé pour qu’un financement adéquat soit assuré aux organisations régionales qui sont dotées d’un mandat de maintien de la paix.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a déclaré que c’est sur le continent africain que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous- régionales était la plus développée.  Le Conseil de sécurité, a-t-elle dit, doit continuer d’appuyer résolument le travail de médiation entrepris par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine.  Elle a ajouté que le transfert d’autorité de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) avait constitué un point culminant d’une collaboration étroite et fructueuse entre l’Union africaine, la CEDEAO et les Nations Unies.  La représentante du Luxembourg a aussi souligné les efforts déployés conjointement par les Nations Unies et l’Union africaine en Somalie, qui avaient permis à ce pays d’ouvrir une nouvelle page de son histoire. 


« Nous espérons que la même coopération fructueuse pourra bientôt se nouer entre les Nations Unies et l’Union africaine afin de régler la crise en République centrafricaine, à la suite de la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de créer une Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA).  Attirant l’attention sur la question de la protection des enfants dans les conflits armés, Mme Lucas a fait remarquer que l’implication croissante des organisations régionales dans les opérations de maintien de la paix et les missions de consolidation de la paix posait des défis en matière de protection de l’enfance, notamment en ce qui concerne les règles d’engagement et de conduite des opérations.  La représentante a salué, à cet égard, l’inclusion dans la déclaration présidentielle adoptée aujourd’hui de l’appel aux organisations régionales à inclure la protection des enfants dans leurs politiques, programmes et activités de planification des missions et à affecter à leurs opérations sur le terrain des spécialistes en matière de protection des enfants, lancé le 17 juin dernier dans la déclaration présidentielle du Conseil sur les enfants et les conflits armés.


M. MASSOD KHAN (Pakistan) a déclaré que le soutien de la communauté internationale à l’AMISOM, à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et à la MINUAD sont autant d’exemples de coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Il a indiqué que cette coopération supposait une supervision et une harmonisation des approches des organisations régionales et des Nations Unies.  Les avantages comparatifs des organisations régionales en matière de maintien de la paix et de résolution des conflits sont importants, a-t-il dit, parce qu’elles ont une meilleure influence sur les acteurs locaux.  Le représentant du Pakistan a appelé la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) d’utiliser leur influence pour convaincre toutes les parties syriennes à participer à la « Conférence de Genève II ».  Il a salué les efforts fournis, en particulier, par l’Union européenne en matière de consolidation de la paix en Afrique, en citant par exemple son financement important aux opérations de maintien de la paix.  Il a appelé à la promotion d’une coopération qui s’appuyerait sur la consultation, le rôle primordial de l’ONU, une bonne répartition des tâches et une cohérence des mesures prises.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a souligné les résultats positifs de la coopération étroite de l’ONU avec certaines organisations régionales, en citant notamment les efforts menés par l’Union européenne en vue de faciliter un dialogue entre Belgrade et Pristina, qui ont abouti à l’accord historique entre la Serbie et le Kosovo.  Il a également cité les initiatives menées par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), qui ont permis de mettre fin aux violences à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, ou encore les efforts menés par l’Union africaine entre le Soudan et le Soudan du Sud. 


« Nous devons tirer les enseignements de ces expériences et reconnaître que, dans certains cas, les organisations régionales seront plus facilement acceptées comme négociateurs ou facilitateurs.  Elles peuvent aussi jouer un rôle clef en tant qu’observatrices indépendantes des élections.  Toutefois, si elles constatent des irrégularités, leur rôle devient énorme et elles doivent pouvoir être en mesure de se faire entendre », a-t-il insisté.


Le représentant a ensuite tenu à faire remarquer que certaines situations avaient vu naître des divergences importantes entre des organisations régionales ou sous-régionales.  Ce fut le cas pour la Libye, entre la Ligue des États arabes et l’Union africaine, ou entre l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui avaient adopté, en 2011, des approches divergentes concernant la Côte d’Ivoire, a-t-il fait remarquer.  Le représentant du Royaume-Uni a estimé qu’il faudrait envisager avec attention et de façon pratique la question de la capacité.  Certaines organisations régionales ne disposent pas forcément les capacités financières et pratiques d’agir rapidement lorsque la sécurité et la paix sont menacées, a-t-il précisé, en citant l’exemple du Mali où les Forces françaises ont dû prendre le relais après la pause qu’avait décidée l’organisation régionale.  Cette pause, a-t-il rappelé, avait contribué à la reprise des combats.


Le représentant a aussi mis l’accent sur la nécessité pour le Conseil de sécurité d’entendre la voix des organisations régionales, comme ce fut le cas avec la Syrie.  « Des organisations régionales avaient fait entendre très clairement leur voix, en expliquant ce qu’elles attendaient de nous », a-t-il précisé.  Le représentant du Royaume-Uni a invité les membres du Conseil de sécurité à éviter la tentation de codifier à l’excès ses relations avec les organisations régionales et « à fixer des priorités théoriques au détriment d’une action pratique ».


M. ALEXIS LAMEK (France) a soutenu que la gravité et le nombre de conflits dans le monde exigeaient de faire appel à tous les moyens disponibles, et que la contribution des organisations régionales au maintien de la paix et la sécurité était essentielle.  Il a précisé que cette collaboration permettait, d’une part, aux organisations régionales qui agissent sous mandat des Nations Unies de bénéficier d’une légitimité politique forte, et d’autre part, aux Nations Unies de bénéficier de l’expertise ou de moyens opérationnels apportés par les organisations régionales.  Il a, à ce propos, souligné que l’Union européenne jouait un rôle incontournable au sein de la communauté internationale.  L’Union européenne, a-t-il indiqué, a développé des mécanismes institutionnels pour financer et participer à des opérations de maintien à la paix autorisées par le Conseil de sécurité.  Une coopération qui s’étend, a-t-il précisé, sur tous les continents aujourd’hui.


Le représentant a évoqué le mécanisme « Facilité de paix pour l’Afrique » de l’Union africaine, qui a permis d’allouer 740 millions d’euros depuis 2004.  Il a souligné que ce mécanisme permettait de financer la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) depuis 2007, ainsi que la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) depuis l’an dernier.  Il a également cité des implications de l’Union africaine dans la régularisation de la situation en Libye, au Kosovo, et en Géorgie notamment.


M. Lamek a reconnu ensuite que le rôle des organisations régionales, en matière de résolution des conflits, avait vocation à croître en accord avec le principe de subsidiarité et selon la logique de responsabilisation et d’appropriation des acteurs régionaux.  Il a rappelé que le Conseil de sécurité restait, conformément à la Charte des Nations Unies, l’organe qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et la sécurité internationales, et qui agit au nom des autres Membres des Nations Unies à cette fin.  Il a ensuite reconnu que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales soulevait des questions politiques complexes telles que l’insuffisance de ressources ou encore la problématique du contrôle que peut exercer le Conseil de sécurité sur les opérations qu’il a autorisées.  Selon le représentant, ces questions démontrent la vitalité des relations entre les Nations Unies et ces organisations et ne doivent pas être perçues comme un obstacle à cette coopération.  Il a souhaité que cette coopération sorte du seul cadre de la gestion des crises ponctuelles pour s’inscrire dans le long terme.


« Le maintien de la paix et de la sécurité internationales ne peut être durable sans la promotion de l’état de droit ou du développement », a rappelé le représentant de la France, qui a souhaité que les organisations régionales puissent s’engager dans la promotion de ces objectifs.  Tout en soulignant que les principes de justice et de défense des droits de l’homme sont des principes fondateurs de nombreuses organisations régionales, il a conclu en rappelant que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales en matière de paix et de sécurité répondait à une nécessité politique et opérationnelle.  Cette coopération, a-t-il ajouté, doit continuer à s’exercer conformément aux principes et dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies, et sous l’égide du Conseil de sécurité.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé qu’il était important que les organisations régionales se concentrent sur la résolution des conflits en évitant de subir l’influence de certains États Membres qui ne cherchent qu’à réaliser leurs propres objectifs.  Il a souligné l’importance de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales en matière de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, la lutte contre la prolifération des armes légères, le terrorisme, le trafic de stupéfiants et la criminalité transnationale.  Il a particulièrement salué la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de Shanghai pour la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le séparatisme. 


M. NAYO KOUKOU M’BEOU (Togo) s’est félicité du développement du partenariat stratégique entre les Nations Unies et l’Union africaine, qui s’est traduit récemment par des efforts conjoints en vue de combattre la menace posée par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, de continuer de clarifier les relations entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, de manière à ce que les responsabilités soient mieux définies et que les deux organisations puissent mettre à profit leurs avantages respectifs dans l’esprit de la résolution 1631 (2005).  « Ceci permettra, entre autres, d’éviter la frustration et l’incompréhension qui naissent parfois du fait des divergences dans le stratégies ou les approches de solutions adoptées par les deux organisations», a-t-il estimé.  « Il ne devrait pas y avoir de conflit de responsabilité ou de tergiversations dans les actions à entreprendre lorsque la vie des populations est exposée et lorsque l’État devant assurer leur protection n’est pas en mesure de le faire », a-t-il dit.


Le représentant a ensuite estimé que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales devrait également accorder beaucoup d’importance à la question cruciale du financement des opérations de maintien de la paix, qui a toujours représenté un défi majeur à l’effort déployé par les organisations régionales pour prendre en charge la sécurité dans leur région respective.  C’est pourquoi il a plaidé pour une plus grande diversification et pour la pérennité des ressources de financement des opérations de maintien de la paix.


M. WANG MIN (Chine) a rappelé que l’ONU était l’instance centrale en matière de sécurité collective et que le Conseil de sécurité a la responsabilité première en matière de paix et sécurité internationales.  La coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales est, a-t-il estimé, propice à la promotion du multilatéralisme.  Il a souligné l’importance et les avantages comparatifs des organisations régionales et sous-régionales en matière de résolution des conflits, de consolidation de la paix et de la reconstruction postconflit.  Le représentant de la Chine a jugé indispensable que tout renforcement de cette coopération se fasse dans le respect des dispositions de la Charte de l’ONU et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a appelé à exploiter plus avant les avantages comparatifs des organisations régionales et sous-régionales en matière de consolidation de la paix tout en évitant les doublons.  Il a exhorté l’ONU à renforcer les capacités des organisations régionales pour leur permettre de traiter les menaces à la sécurité.  Tout en saluant les efforts développés par les organisations régionales et sous-régionales en matière de bons offices et de résolution des conflits, le représentant de la Chine a mis l’accent sur la nécessité de renforcer encore les capacités de ces organisations.  La Chine est prête à se joindre à la communauté internationale pour renforcer encore la coopération dans l’intérêt de la paix et de la sécurité internationales et un avenir plus sûr et plus prospère, a-t-il assuré.


M. KIM SOOK (République de Corée) a déclaré la complexité et la diversité des menaces contre la paix et la sécurité internationales exigeaient une réponse multidimensionnelle.  La croissance du rôle des organisations régionales et sous- régionales constitue une caractéristique majeure de cette réponse.  Le niveau de coopération régionale varie d’une région à l’autre en fonction du contexte politique et historique de chaque région, a-t-il fait remarquer.  La coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales sera plus fructueuse si elle tient compte de cette réalité, a-t-il estimé.  Il faudrait en outre faire preuve de souplesse et déployer davantage d’efforts pour réaliser la vision des « pères fondateurs » des Nations Unies.  « Nos efforts communs pour renforcer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales ne devraient conduire ni à affaiblir la position de chaque région, ni à placer les pays qui n’appartiennent pas à ces organisations régionales dans une situation moins avantageuse », a averti M. Kim.


Les organisations régionales devraient renforcer leurs propres capacités en vue de jouer un rôle significatif dans la restauration de la paix et la sécurité, a estimé M. Kim.  Il a ensuite souligné que la fin de l’impunité contre les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire était la première étape vers l’établissement de l’état de droit dans le processus de consolidation de la paix postconflit.  Les organisations régionales peuvent contribuer à la mise en œuvre effective des régimes de sanctions du Conseil de sécurité en encourageant leurs membres au niveau régional, a-t-il estimé.  Des efforts coordonnés aux niveaux national, régional et mondial sont décisifs pour prévenir la prolifération des armes de destruction massive.  Avant de conclure, le représentant de la République de Corée s’est dit convaincu qu’une meilleure coordination entre les organisations régionales et les Nations Unies pourrait donner lieu à un nouvel élan dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée, notamment la piraterie et le trafic de stupéfiants ou le commerce illicite d’armes légères à travers les frontières.


Mme CRISTINA FERNANDEZ DE KIRCHNER, Présidente de l’Argentine, s’est félicitée de la présence de 14 ministres, dont 12 représentant des pays d’Amérique latine.  Elle a souligné l’expérience des deux organisations régionale et sous-régionale d’Amérique du Sud qui ont fait face à des situations graves pour préserver la paix et la sécurité sur le continent.  Le Groupe de Rio, prédécesseur du CELAC, a su juguler un affrontement violent entre la Colombie et l’Équateur, a-t-elle précisé.  Elle a également rappelé l’expérience de l’UNASUR qui a su régler de nombreuses situations de crise entre différents pays de la région.  « Nous avons su éviter des crises et préserver des démocraties en créant des opportunités de croissance économique et de prospérité dans un cadre de paix », a assuré la Présidente de l’Argentine.


Mme Kirchner a exhorté tous les États Membres de l’ONU à respecter les résolutions adoptées par les différents organes de l’Organisation, en particulier le Conseil de sécurité.  Elle a regretté que les détenteurs du droit de veto utilisent ce droit pour empêcher le règlement d’un conflit.  Elle a estimé que ce droit de veto, hérité de la logique de la guerre froide n’avait plus de raison d’être dans le monde d’aujourd’hui qui obéit à d’autres logiques.  C’est pourquoi, elle a appelé à réviser le fonctionnement des institutions de l’ONU, notamment du Conseil de sécurité, et de remettre en cause le droit de veto.  Elle a souligné qu’il était indispensable de changer les règles de fonctionnement des Nations Unies et concevoir des nouveaux outils pour faire face aux graves problèmes économiques et sécuritaires auxquels le monde est aujourd’hui confronté.  Le respect de la société mondiale ne sera assuré que lorsque la communauté internationale sera en mesure de prouver qu’elle est efficace en matière de résolutions de différends, a-t-elle estimé. 


La Présidente de l’Argentine a ainsi cité l’exemple de l’Amérique latine qui est devenue une région de paix sans droit de veto.  Elle a précisé que l’Argentine était à la fois le chef de file pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et pour la non-prolifération des armes nucléaires.  Elle a par ailleurs appelé à respecter la résolution des Nations Unies sur la souveraineté des Iles Malvinas, tout en comprenant que l’on pouvait avoir des avis divergents.  « Mon pays est fier de dire que nous sommes un parangon du respect des droits de l’homme après avoir subi une des pires dictatures dans les années 1960 », a-t-elle déclaré.


La Présidente de l’Argentine a indiqué qu’elle avait demandé, ce matin, au cours de sa rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU, la mise en œuvre d’une réglementation mondiale de nature à garantir la souveraineté mondiale et le respect de la vie privée et des droits des citoyens dans le monde entier.  La raison principale de la chute du mur de Berlin a été la volonté des Berlinois de vivre dans la liberté, a rappelé Mme Kirchner, avant de défendre l’idéal de la liberté et du respect de la vie privée et des droits de l’homme.  Avant de conclure, elle a fustigé ceux qui croient que la sécurité ne peut être assurée que par les armes, en soulignant que le plus important était de partager des valeurs communes et des idéaux.


M. ALFREDO MORENO, Ministre des affaires étrangères du Chili, a déclaré que l’action collective est indispensable si la communauté internationale veut faire face aux menaces traditionnelles et émergentes, et qu’une telle action serait renforcée par la participation des organisations sous-régionales et régionales.  « Cette compréhension devrait mener les États à promouvoir un multilatéralisme efficace et véritablement capable d’intégrer les contributions des organisations régionales et sous-régionales à la résolution des crises ou conflits qui ont un impact sur la paix et la sécurité.  « Notre pays reconnaît l’importance du Système interaméricain, qui a fourni à notre région un ensemble d’instruments qui constituent un héritage politique et juridique fondamental de la bonne gouvernance dans le continent », a ajouté M. Moreno.  « Nous voulons aussi souligner la relation entre l’intégration et la sécurité en Amérique latine et en Amérique du Sud », a-t-il dit.  La région a été enrichie par la création de différentes organisations régionales guidées par les principes de la solidarité, de la coopération et du respect du droit international.  Les accords régionaux ont débouché sur de nombreuses avancées en matière de sécurité, comme par exemple les déclarations de paix de la région andine, du MERCOSUR et de l’UNASUR.  M. Moreno a aussi souligné le rôle joué par les pays de la région dans la reconstruction d’Haïti à travers leur contribution à la MINUSTAH.  En outre, l’UNASUR a attiré l’attention de la communauté internationale sur l’importance du consensus et de la transparence dans les dépenses militaires, l’établissement d’une zone de paix en Amérique du Sud, le règlement pacifique des différends et la coopération politique, a-t-il souligné. 


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA, Ministre des affaires étrangères du Brésil, a déclaré que les pays de l’Amérique du Sud comptent à leur actif un succès historique concernant la manière dont ils mènent des actions politiques coordonnées.  Il a, à cet égard, cité la décision adoptée le 12 juillet par les chefs d’État et de gouvernement des pays du MERCOSUR, une décision qui pour la  première fois en 22 ans, a fait une référence au Conseil de sécurité.  Par cette décision, nos dirigeants ont condamné les actes d’espionnage menés par les services de renseignement des Etats-Unis, a souligné M. Patriota.  L’interception des télécommunications et les actes d’espionnage que conduisent les Etats-Unis dans nos pays sont totalement inacceptables, car ils se font au mépris de notre souveraineté et au détriment des relations de respect qui devraient exister entre les nations.  Ils constituent une violation des droits de l’homme de nos citoyens, en particulier le droit à la vie privée et le droit à l’information.  Les pays membres du MERCOSUR ont transmis la décision qu’ils ont adoptée au Secrétaire général de l’ONU et à différentes agences et organes des Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité, a précisé M. Patriota.


Il a aussi dénoncé le fait que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ne semble pas mener ses activités dans le respect du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  L’ONU fait usage de concepts et de stratégies qui soulèvent des questions sensibles et problématiques sur le plan de l’articulation entre ce que peuvent faire des entités de niveau régional par rapport au système des Nations Unies, a accusé le Ministre.  Nous sommes aussi préoccupés que, historiquement, les dirigeants de l’OTAN et les pays membres de cette entité ont considéré que l’OTAN n’a pas besoin d’autorisation explicite du Conseil de sécurité pour recourir à la force et à la coercition.  Nous sommes également préoccupés que l’OTAN a interprété de manière dévoyée les mandats votés par le Conseil de sécurité visant à promouvoir la paix et la sécurité internationales, y compris en ce qui concerne le document publié sous la cote S/2011/701, portant sur la « Responsabilité de protéger ».   Il serait utile à cet égard, que le Conseil de sécurité se dote de moyens institutionnels permettant le bon suivi de la réalisation adéquate de ses mandats, a souligné M. Patriota.  En ce qui concerne la Syrie, le Brésil est très préoccupé de la violence qui prévaut dans le pays et estime qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit syrien, dit M. Patriota.  Il a mis en garde ceux qui arment les parties syriennes.  « Ils ne sont pas en train de créer un terrain pour la victoire mais une illusion de victoire », a-t-il déclaré. 


Le Brésil considère en outre qu’il est fondamental de mettre fin à l’impasse et à la paralysie qui ont caractérisé le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens.  Il s’agit d’une situation regrettable dans laquelle aucune organisation régionale ou multilatérale, comme l’ONU, n’a obtenu de résultats tangibles, a regretté le Ministre.  Enfin, a-t-il dit, le Brésil appuie les efforts de médiation du Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, et il salue l’annonce de la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens qui ont pour objectif d’aboutir à un accord de paix dans neuf mois, un accord qui devrait aboutir à la création de l’État indépendant de Palestine. 


M. DAVID CHOQUEHUANCA CESPEDES, Ministre des affaires étrangères de l’État plurinational de Bolivie, a indiqué que son pays célébrait aujourd’hui, à la date du 6 août, l’anniversaire de son indépendance.  Il a dénoncé l’interventionnisme de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) avant de saluer l’impact positif de l’UNASUR, qui a réussi à empêcher que des coups d’État se produisent en Amérique du Sud.  Le Ministre bolivien des affaires étrangères a dénoncé le maintien au Conseil de sécurité d’un système de veto et l’existence de deux catégories de membres: une poignée de permanents et le reste des États étant non permanents.  Il a déclaré que « la paix sera le fruit de l’équité sociale et non de la présence de gendarmes ».  Le Ministre bolivien a jugé « inacceptable la persistance de pratiques monarchiques à l’intérieur des Nations Unies au XXIe siècle ».  Ceux qui se disent promoteurs de la démocratie doivent se soumettre aux principes fondamentaux de la démocratie à l’intérieur des Nations Unies, a-t-il souligné en critiquant la poignée de pays qui détiennent tous les pouvoirs au Conseil de sécurité.  « Tant que le droit de veto sera maintenu il n’y aura pas de démocratie aux Nations Unies, mais on continuera d’assister à un système qui légalise le maintien de deux classes d’États Membres », a-t-il dénoncé.  Le Conseil de sécurité doit être transparent, démocratique et ouvert à la vigilance et à la supervision de tous les États Membres des Nations Unies, a insisté M. Cespedes.  L’Assemblée générale doit pouvoir se prononcer sur les décisions du Conseil de sécurité, a-t-il insisté.  Il a dénoncé l’agression dont a été victime le Président Evo Morales, dont l’avion a été détourné, en demandant à l’ONU de tirer au clair ces événements.  


Intervenant en sa qualité de Président par intérim du MERCOSUR, M. ELIAS JAUA MILANO, Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a déclaré que l’UNASUR, la CELAC, la Voie bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine (ALBA), PETROCARIBE et le MERCOSUR étaient autant d’illustration du niveau d’intégration régionale latino-américaine et jouaient un grand rôle pour la promotion d’une paix durable et la préservation de la démocratie dans la région.  La paix dans le monde ne sera pas possible sans équité sociale, sans que ne soit comblé le fossé technologique, et sans amélioration de la démocratie au niveau international, a-t-il déclaré.  Il a souligné le rôle que joue le MERCOSUR pour préserver la démocratie.  Il a dénoncé les groupes et courants qui ignorent le résultat des élections et encouragent la violence politique.  Il a rappelé que le MERCOSUR a évité que ne surviennent des coups d’État au Paraguay entre 1996 et 1999, et en Équateur le 30 septembre 2010, et qu’il a évité la partition de la Bolivie dans les années 2006 et 2007.


Il a aussi cité l’intervention du MERCOSUR lors du coup d’État parlementaire perpétré contre le Président du Paraguay, Fernando Lugo, en juin 2012 pour éviter que la continuité constitutionnelle soit rompue.  Il a déclaré que le MERCOSUR est intervenu à chaque fois sans imposer de blocus économique, sans intervention militaire et sans bombardement aveugle de villes ou de populations.  Il a souligné les initiatives prises par le MERCOSUR en matière de bonne gouvernance en citant la création de son centre de la promotion de l’état de droit et d’un Observatoire de la démocratie.  M. Milano a souhaité que les discours sur la démocratie et l’égalité que l’on entend si souvent autour de la table du Conseil de sécurité se traduisent en réalité et en une réforme du Conseil lui-même, à commencer par le fameux système du droit de veto.  Le Président du MERCOSUR a dénoncé les agissements de certaines puissances qui abusent de leur pouvoir politique, militaire et économique et utilisent le Conseil de sécurité pour favoriser ou justifier leurs agressions contre des États souverains et y provoquer des changements de régime.  Il a condamné les actions d’espionnage menées au niveau mondial par le Gouvernement des États-Unis et l’interdiction de survol de territoire faite récemment à l’avion du Président de la Bolivie, M. Evo Morales.  Il a souligné qu’il fallait respecter le droit d’Edward Snowden à demander l’asile politique et celui de tout pays qui le veut à le lui accorder.  


M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, dont le pays assume actuellement la présidence de la Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud (ZOPACAS) a émis l’espoir de voir cette organisation reconnue par davantage d’États Membres, car la ZOPACAS soutient notamment le règlement des conflits par la recherche de solutions pacifiques, a-t-il expliqué.  Il a précisé que la ZOPACAS avait lancé un appel à l’Argentine et au Royaume-Uni afin de trouver une solution juste, pacifique et durable à leur différend concernant les îles Malvinas, et qu’elle a également rappelé aux parties la nécessité de s’abstenir de toute action unilatérale.  À cet égard, le Ministre s’est inquiété des informations faisant état d’une exploitation illégale par des intérêts de l’une des parties des ressources énergétiques dans cette zone.  Avant de conclure, le Ministre uruguayen a encore appelé au plein respect du Traité de Tlatelolco (1967) qui fait de l’Amérique latine et des Caraïbes une zone exempte d’armes nucléaires.


Mme MARÍA ÁNGELA HOLGUÍN CUÉLLAR, Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a dit que les activités de maintien de la paix sont plus efficaces lorsqu’elles sont conduites de manière coordonnée.  La Lybie, le Yémen, le Mali, la Côte d’Ivoire, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, et Haïti sont des exemples qui montrent que la contribution des organisations régionales aux décisions du Conseil de sécurité a été déterminante, a-t-elle estimé.  Elle a aussi indiqué que l’un des défis qui se pose aux Nations Unies est de trouver un terrain d’entente dans l’établissement de programmes concrets pour renforcer les domaines dans lesquels l’expérience des organisations régionales représente une contribution importante au maintien de la paix avec des impacts concrets sur le terrain.  Ceci justifie l’importance des consultations, du dialogue et des mécanismes de coordination entre le Conseil et ces organisations, a-t-elle expliqué.  C’est pourquoi, il est de la plus haute importance que la priorité soit donnée aux organisations régionales pour résoudre les questions relatives au maintien de la paix et de la sécurité avant que ces questions ne soient soumises au Conseil de sécurité.  Mme Holguín Cuéllar a réitéré que la recherche de solutions politiques et diplomatiques aux situations de conflit, et la stricte adhésion aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies et du droit international doivent rester la pierre angulaire soutenant la sécurité internationale collective.  Qui plus est, les États ont réalisé aujourd’hui qu’ils font face à des menaces communes qui viennent des réseaux internationaux impliqués dans des crimes et des trafics de différentes natures, a-t-elle rappelé.  Ces menaces ne peuvent pas être combattues individuellement par chaque pays, et elles doivent être combattues de la manière exigée par leur nature, a-t-elle préconisé.  Avant de conclure son intervention, elle a dit que l’accord visant à mettre fin au conflit entre son gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et la restauration définitive de la paix dans le pays aura des répercussions positives dans toute la région.   


M. RICARDO PATIÑO, Ministre des affaires étrangères et de la mobilité humaine de l’Équateur, a demandé que les États-Unis expliquent les motivations sur la massive campagne d’espionnage dévoilée récemment par Edward Snowden.  Il a précisé que lors de son dernier sommet il y a cinq jours, l’ALBA a attiré l’attention de la communauté internationale sur la gravité de tels actes et de la menace qu’ils constituent pour la paix et la sécurité internationales.  M. Patiño a déclaré que de ce genre d’actes d’espionnage menacent la confiance et la coopération internationale.  Il a dit que la sécurité nationale d’un seul État ne peut être défendue au mépris des droits des personnes et de la souveraineté des autres pays du monde.  Il a estimé que les impératifs de sécurité nationale ont été dévoyés jusqu’à prendre le dessus sur toute valeur universelle.  Il a incité le Conseil de sécurité à se saisir de cette question pour déterminer les limites à ne pas dépasser au nom de la sécurité.  Il a jugé inacceptable que des pays membres de l’ALBA aient subi des pressions de tous genres simplement parce qu’ils envisageaient la possibilité d’accorder le droit d’asile à Edward Snowden.  Il a jugé tout aussi scandaleux l’atterrissage forcé imposé à l’avion du Président Evo Morales, suspecté de transporter Edward Snowden.  Le Conseil de sécurité doit imposer aux États-Unis le respect qu’ils doivent au reste de la communauté internationale et qu’ils cessent d’espionner de manière aussi aveugle et massive les autres pays et peuples, a-t-il insisté.    


M. PIERRE RICHARD CASIMIR, Ministre des affaires étrangères de la République d’Haïti, a estimé que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales est encore loin d’avoir atteint le niveau que son potentiel peut laisser espérer dans le domaine du maintien de la paix.  En dépit de ses réussites, a-t-il dit, des défis multiples se posent, dont celui de l’insuffisance des moyens dont disposent les organisations régionales.  Il a ajouté que la situation internationale, en constante évolution, et la maturité acquise par les organisations régionales appellent à l’adoption d’une nouvelle logique dans les relations entre l’ONU et les organisations régionales en matière de maintien de la paix.  M. Casimir a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU a appelé, il y a 20 ans déjà, dans « l’Agenda pour la paix » à l’adoption d’une logique de décentralisation.  S’il existe déjà divers mécanismes fonctionnels de coordination et de consultation dans le domaine de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, a indiqué le Ministre des affaires étrangères d’Haïti, Haïti tient à préciser qu’il soutient le contenu de la résolution 2033 du Conseil de sécurité qui appelle à « articuler la légitimité et la légalité internationales des Nations Unies avec les avantages du régionalisme ».  Il revient à la communauté internationale de combler le vide existant, a souligné M. Casimir en appelant le Conseil de sécurité et les États Membres à renouveler un partenariat qui est indispensable entre l’ONU et les organisations régionales.  Ce partenariat doit être doté d’un cadre juridique précis et des ressources nécessaires à sa mise en œuvre, a-t-il insisté. 


M. JOSÉ MIGUEL INSULZA, Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), a dit que l’objectif de l’OEA était de consolider la paix sur le continent latino-américain dans le cadre du respect du droit.  Il a souligné l’importance du Pacte de Bogota, qui lie les États membres de l’Organisation des États américains en matière de paix et de sécurité.  L’OEA a pris de nombreuses initiatives pour réparer les effets durables des conflits internes, a-t-il dit avant de citer un programme de déminage qui a permis de faire de l’Afrique centrale un territoire exempt de mines antipersonnel.  Même si la région connaît une longue période de paix, le continent fait face à de nouvelles menaces, comme la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants, les catastrophes naturelles et les pandémies, a cependant averti M. Insulza.  Il a expliqué que le concept de sécurité basée sur les prérogatives de l’État est remplacé peu à peu par une sécurité centrée sur l’être humain.


M. IOANNIS VRAILAS, Chef adjoint de la délégation de l’Union européenne, a reconnu que face aux nombreux défis posés à la paix et à la sécurité dans le monde, les Nations Unies ne pouvaient seules y faire face sans le soutien d’organisations régionales.  Il a souligné que le renforcement des capacités régionales en matière de maintien de la paix était une condition sine qua non du renforcement de la prise en charge régionale de la gestion des crises.  Il a ensuite rappelé que l’Union européenne offre une assistance dans le cadre du renforcement des capacités des organisations régionales sur les plans politiques et financiers.  Il a ainsi rappelé que l’Union européenne est un important donateur de l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine, et qu’elle soutient également les activités relatives aux alertes précoces et aux réponses aux crises de la Ligue des États arabes.


Le représentant a salué l’attention grandissante accordée par la communauté internationale au rôle des organisations régionales dans le cadre du maintien de la paix, notamment, a-t-il souligné, dans le contexte de la forte demande de mise en place d’opérations de maintien de la paix.  Il a relevé qu’au fil des ans, l’Union européenne a apporté un soutien opérationnel, financier, et politique aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies.  Il a assuré que l’Union européenne allait continuer à accroître son soutien direct aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ceci en accord avec le Plan d’action adopté l’an dernier par les États membres de l’Union européenne, qui prévoit des déploiements de soldats de la paix, des soutiens logistiques et des activités de formation conjointes menées avec l’ONU.


Dans le cadre de la gestion des crises, M. Vrailas a souligné que l’Union européenne a toujours entretenu des relations étroites avec les Nations Unies, ce qui a permis de mettre en place une Déclaration commune ONU-Union européenne sur la gestion des crises en 2003 et en 2007.  En matière de prévention des conflits, il a noté que l’Union européenne a mis sur pied un mécanisme permettant des contacts réguliers entre elle-même et l’ONU au niveau politique.  Le représentant a également insisté sur le partage des meilleures pratiques entre l’ONU et les organisations régionales, ainsi qu’au sein de la communauté des organisations régionales.  Il a en outre indiqué que ces différents partenaires peuvent apprendre les uns des autres, et que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales devrait être renforcée dans une approche pragmatique et orientée vers les résultats.


M. TALAIBEK KYDYROV(Kirghizistan), qui s’exprimait au nom de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), ainsi qu’au nom de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), s’est félicité du rôle de premier plan joué par ces deux organisations dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  S’agissant de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), il a souligné que celle-ci contribuait au maintien de la paix et de la sécurité internationales dans la zone de la Communauté des États indépendants à travers une structure plurifonctionnelle qui lui offre une bonne capacité de réaction, notamment dans la lutte contre la criminalité organisée, la lutte contre le trafic de stupéfiants ou la traite des êtres humains.  Il a précisé que cette organisation avait reçu le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale, en 2006, et avait participé activement à la mise en œuvre de la  Stratégie mondiale des Nations Unies contre le terrorisme, tout en collaborant également aux efforts menés par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). 


Concernant l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le représentant a souligné le rôle de coopération qu’elle joue en matière de lutte contre le terrorisme, ainsi que dans le domaine de la lutte contre le crime organisé.  Ayant obtenu le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale en 2004, l’OCS a activement collaboré à la lutte contre la production et le trafic de drogues en provenance de l’Afghanistan, a-t-il précisé.  En guise de conclusion, il s’est dit convaincu que la prochaine réunion des États membres de l’OCS, qui aura lieu en septembre prochain en République kirghize, continuera à apporter une collaboration en matière de sécurité sur la scène internationale et à élargir les relations commerciales et humanitaires dans la région.


M. JORGE MARIO MONTAÑO Y MARTÍNEZ (Mexique) a dit que la prolifération des armes de destruction massive et des armes légères, la criminalité transfrontalière et les changements climatiques sont autant de nouvelles menaces qui pèsent sur la sécurité internationale.  Tout en notant que l’Organisation des États américains (OEA) est le partenaire stratégique de l’ONU au plan régional, le représentant du Mexique a déclaré que la CELAC a un poids spécifique dans la région latino-américaine et des Caraïbes par sa fonction, qui consiste à renforcer le dialogue entre tous les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  Alors que le continent américain va célébrer le 28 octobre 2013, le dixième anniversaire de la déclaration sur la sécurité dans les Amériques, le représentant du Mexique a jugé nécessaire que les concepts traditionnels de sécurité soient revus et élargis afin d’englober les nouvelles menaces ayant trait à la politique, à l’économie et à l’environnement.


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a insisté sur la nécessité d’une coopération étroite entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes au Moyen-Orient car, a-t-il dit, elle peut apporter une solution à des problèmes fondamentaux que sont le conflit israélo-palestinien, la prolifération des armes de destruction massive dans la région ou le conflit syrien.  En Afrique, il a plaidé pour une coopération plus étroite, notamment à travers la mise en œuvre d’opérations hybrides sur le modèle de l’Opération hybride de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD).  Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les capacités de l’Afrique dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, notamment par le biais d’une coopération étroite entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Il a fait remarquer que le Groupe d’experts Union africaine-Nations Unies sur les modalités d’appui des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine, appelé Groupe Prodi, avait recommandé en 2008 la création d’un fonds d’affectation spéciale « multidonateurs » qui serait alimenté par des contributions volontaires afin de soutenir le maintien de la paix en Afrique, en précisant que cette recommandation était restée lettre morte.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a déclaré que sa délégation partage les soucis des Africains pour qui le Conseil de sécurité ne fait pas assez pour répondre aux espoirs et attentes de l’Union africaine et des organisations sous-régionales africaines.  Il y a deux éléments dans ce problème.  Le premier est que parfois le Conseil de sécurité occulte et marginalise l’Union africaine.  Le deuxième est que ce Conseil est souvent trop passif ou ne répond pas dans un délai raisonnable aux requêtes africaines, a estimé M. McLay.  Ce n’est pas assez que le Conseil adopte des déclarations de bonnes intentions.  Ce qui est nécessaire est une volonté pratique et nouvelle d’étendre la capacité du Conseil à interagir dans une voie collective qui crée un partenariat effectif avec les organisations régionales, a-t-il préconisé.  Pour y parvenir, le Conseil doit être perspicace et flexible pour répondre à des situations particulières.  M. McLay a en outre regretté que le modèle développé conjointement par la mission hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour n’ait pas apporté de satisfaction à toutes les parties. 


La Nouvelle-Zélande aimerait que le Conseil et les organisations régionales se focalisent sur le renforcement des partenariats alors qu’une crise ou un conflit sont dans leur situation la plus précoce.  Le Conseil de sécurité et les organisations régionales doivent travailler ensemble à la prévention des conflits, à la gestion des conflits et à la résolution des conflits, a dit le représentant.  Les acteurs régionaux peuvent apporter des connaissances approfondies et des relations de longue date avec les principaux acteurs locaux, avec lesquels ils partagent souvent des liens linguistiques, culturels et historiques, a-t-il relevé.  Pour faire des progrès sur ce point important de l’ordre du jour, nous pensons que ce Conseil doit faire un pas important en matière de changement culturel, a-t-il préconisé.  Les méthodes de travail doivent s’adapter pour permettre aux organisations régionales et sous-régionales, et leurs membres, d’être engagés de manière plus significative.  Avant de terminer, M. McLay a annoncé que la prévention des conflits en vertu du Chapitre VI de la Charte, et l’engagement efficace avec les organisations régionale et sous-régionale, sont les seuls moyens à employer pour réduire la demande en opérations de maintien de la paix, qui sont, en fin de compte, extrêmement coûteuses.


M. MARCO SUAZO (Honduras) a souligné combien la coopération régionale était fondamentale aux yeux de son pays.  Le Honduras a constamment soutenu la nécessité de renforcer les mécanismes régionaux et sous-régionaux, notamment pour lutter contre les trafics de stupéfiants, la traite des êtres humains, la criminalité transnationale organisée ou le terrorisme international.  L’éventail d’activités que couvre la coopération régionale et sous-régionale est très vaste, a-t-il souligné, en citant en exemple les efforts entrepris en Amérique centrale, notamment en matière de coopération dans le domaine de la justice et de lutte contre les effets des changements climatiques.


M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) a déclaré que la coopération entre les Nations Unies et l’ASEAN a été institutionnalisée avec l’adoption d’un partenariat entre les deux institutions.  C’est dans ce cadre que l’ASEAN a contribué aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  En juin 2013, ses pays membres ont envoyé près de 4 000 soldats de la paix dans 13 missions de maintien de la paix des Nations Unies, qui en comptent 16, a précisé M. Le Hoai Trung.  Ce chiffre sera à revoir avec l’annonce par le Viet Nam de sa participation à ces missions à partir de l’année 2014, a indiqué le représentant.  L’ASEAN continue d’être un contributeur net de troupes et de ressources en faveur de la paix et de la sécurité internationales, a ajouté le représentant.   


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a souligné le rôle de la Ligue des États arabes pour promouvoir la paix et la sécurité régionales.  Il a rappelé que le Gouvernement syrien avait approuvé le plan de travail accepté par les deux parties syriennes.  « Nous avons ouvert nos portes aux pays de la Ligue des États arabes, a-t-il dit, avant de regretter que le Qatar et l’Arabie saoudite aient saisi cette occasion pour imposer leur vision de la situation.  Le représentant syrien a déclaré que le Qatar et l’Arabie saoudite avaient placé la Ligue des États arabes au service d’intérêts extérieurs à la région dans la seule logique des pétrodollars.  Il a indiqué que la Ligue des États arabes avait mis un terme à la mission des observateurs avant que le Conseil de sécurité ne puisse se saisir de cette question.  La Ligue des États arabes a ainsi fermé les yeux devant les actes de terrorisme commis par des groupes armés dans diverses régions de la Syrie, a-t-il soutenu.  Il a donc demandé à la Ligue des États arabes de « se libérer de l’hégémonie des pétrodollars » et de respecter la Charte des Nations Unies, dans l’intérêt de la souveraineté des pays arabes.  


S’appuyant sur l’expérience de son pays qui préside en 2013 l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), M. YURIY VITRENKO(Ukraine) a fait plusieurs suggestions sur les moyens de promouvoir la coopération entre l’ONU et l’OSCE.  En tant qu’organisation couvrant un territoire allant de Vancouver au Canada à Vladivostok, dans l’est de la Fédération de Russie, l’OSCE occupe une place particulière parmi les organisations régionales qui coopèrent avec l’ONU au titre du Chapitre VIII de la Charte, a dit le représentant.  Il a précisé que le Conseil permanent de l’OSCE a adopté en mars 2006 une déclaration sur la coopération avec l’ONU qui salue notamment l’importance de la résolution 1631 du Conseil de sécurité sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Il a dit la volonté de l’OSCE d’aider l’ONU à trouver de nouvelles synergies dans des régions clefs en citant à cet égard le cas de l’Afghanistan.  Il a parlé de la contribution particulière de l’OSCE à la Mission de l’ONU au Kosovo.  Il a indiqué que l’OSCE a la volonté d’approfondir sa coopération avec le Département de maintien de la paix, le Bureau des affaires de désarmement de l’ONU, le Comité 1540 du Conseil de sécurité et l’ONUDC.


M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a soutenu que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales était nécessaire pour faire face aux nombreux conflits dans le monde, qui sont de plus en plus complexes, en raison notamment de leurs causes ethniques, religieuses, culturelles et économiques.  Il a ajouté que les organisations régionales, qui se trouvent dans leur zone d’influence, sont mieux placées pour en comprendre les causes et trouver une solution plus appropriée.  Le représentant a tout de même précisé que ces capacités inhérentes aux organisations régionales ne signifient pas que la communauté internationale ne devrait pas intervenir en cas d’escalade.  Le représentant a ensuite rappelé que le Conseil de sécurité restait le garant de la paix et la sécurité internationales. 


Il incombe en premier lieu au Conseil de sécurité d’assurer le respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire que sont le droit des peuples à l’autodétermination et la protection des civils face aux autorités qui veulent les exterminer, comme c’est le cas en Syrie, sont du ressort du Conseil de sécurité, a rappelé le représentant.  Il a également cité le cas du Yémen où le Conseil de coopération du Golfe a permis au pays d’éviter le chaos de la guerre civile.  Il a également rappelé que c’est le même Conseil qui avait en premier lieu appelé à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne afin de prévenir le massacre des Libyens.  Pour le cas de la Syrie, M. Al-Mouallimi a regretté que l’incapacité du Conseil de sécurité d’appuyer la position arrêtée par la Ligue des États arabes ait conduit à des dizaines de milliers de morts et à des millions de déplacés.  Il a estimé que la position de certains membres du Conseil apparaît non  seulement comme une défiance vis-à-vis des positions adoptées par les organisations régionales directement concernées par le conflit, mais également en contradiction avec un certain nombre de résolutions de l’Assemblée générale sur la Syrie.


M. JUN YAMAZAKI (Japon) a déclaré que les organisations régionales sont bien placées pour jouer un important rôle dans la prévention des conflits, et la médiation et la résolution de ces conflits parce qu’elles ont un avantage comparatif en raison de leur proximité avec les parties prenantes et leur connaissance de la région.  Il a ajouté que les Nations Unies et les organisations régionales peuvent aussi chacune jouer leur rôle respectif dans le domaine du maintien de la paix.  Les organisations régionales peuvent réagir plus rapidement aux conflits, par le règlement pacifique des différends avant qu’ils ne dégénèrent, tandis que les Nations Unies restent responsables du maintien de la paix et de la sécurité au niveau international et, si nécessaire, peuvent intervenir dans les crises locales ou régionales avec des moyens plus importants que ceux dont disposent les organisations régionales, a indiqué M. Yamazaki.  Le Japon croit qu’il existe de nombreuses opportunités de coopération et de coordination entre les Nations Unies et les organisations régionales, comme la réunion annuelle du Conseil de sécurité et du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, qui facilite l’harmonisation de leurs politiques respectives sur des problèmes particuliers relatifs aux conflits.  Depuis 2008, le Japon a apporté son assistance au renforcement de capacités des centres de formation en maintien de la paix dans 10 pays africains pour un montant de 30 millions de dollars, a indiqué le représentant.  Le Japon a aussi organisé la cinquième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique. 


M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a souhaité un renforcement stratégique du partenariat entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme et du développement.  Il a invité les Nations Unies à tirer davantage profit de la contribution de ces organisations qui ont l’avantage de la proximité, des capacités de mobilisation locales, et de la réaction rapide.  Il a ensuite suggéré que les Nations Unies puissent apporter un soutien financier prévisible et opportun aux organisations régionales et sous-régionales dans le cadre de la prévention et la résolution des conflits, du maintien de la paix, et de la consolidation de la paix et du développement. 


M. Nduhuura a regretté que les organisations régionales qui s’impliquent dans la résolution des conflits souffrent de manque de fonds et de capacités pour mener à bien leur mission.  Il a cité en exemple les implications de l’Union africaine en Somalie et au Mali et a rappelé que dans le cas de l’Union africaine, ou de toute autre organisation régionale, ces missions de maintien de la paix se substituent aux missions du Conseil de sécurité, et devraient de ce fait être convenablement financées.  Il a par ailleurs souhaité que les organisations régionales et sous-régionales puissent approfondir leur coopération, et il a plaidé pour un Conseil de sécurité plus transparent dans ses approches et décisions, afin que les intérêts particuliers des États ou autres groupes d’intérêt ne prennent pas le dessus sur la justice.  Il a enfin invité le Conseil à s’impliquer davantage dans les questions de sécurité humaine, y compris le développement social et économique.  Il a expliqué qu’en soutenant les projets de développement, on renforce et consolide les efforts de paix et de sécurité entrepris par les organisations régionales et sous-régionales.


M. KINGSLEY MAMABOLO(Afrique du Sud) a indiqué que son pays avait initié, en 2012, l’adoption de la résolution 2033 du Conseil de sécurité qui s’appuie sur la résolution 1809, également adoptée sous une présidence de l’Afrique du Sud en avril 2008.  Il a fait remarquer que ces résolutions encourageaient une meilleure interaction, consultation et coordination entre tous les organismes ayant des intérêts mutuels.  Il a précisé que ces résolutions avaient notamment comme objectif de promouvoir la cohérence politique entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Le représentant de l’Afrique du Sud a souhaité que les réunions annuelles lancées entre les deux Conseils depuis 2007 se traduisent par un rôle plus stratégique.  Face aux difficultés financières et à l’insuffisance de ressources humaines, le représentant de l’Afrique du Sud a appelé à une meilleure division des rôles entre l’ONU et les organisations régionales dans la résolution des conflits et les efforts de prévention.  Il est indispensable, a-t-il dit, que les organisations régionales puissent bénéficier d’un appui financier plus souple et prévisible de la part de l’ONU et d’autres institutions. 


M. EDUARDO ULIBARRI(Costa Rica) a dit que les relations multilatérales sont le meilleur moyen de protéger la souveraineté du Costa Rica qui ne dispose pas d’armée.  Il a dit que la CARICOM, le Système d’intégration de l’Amérique centrale, la Communauté andine, l’UNASUR, le MERCOSUR et le Sommet ibéro-américain représentaient autant d’exemples du niveau d’intégration de la région « Amérique latine et Caraïbes ».


Il a salué l’importance de la CELAC, qui est le mécanisme régional le plus large et le plus récent de concertation politique à l’échelle de la région.  Il a demandé que l’ONU et le Conseil de sécurité consacrent la même attention aussi bien à la prévention qu’au règlement des conflits.  Une véritable prévention suppose aussi que l’on s’attaque aux racines des conflits et que l’on renforce l’état de droit, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.  Le représentant du Costa Rica a souhaité que la coopération en matière de paix et de sécurité ne se limite pas aux articles 52 à 54 de la Charte, mais qu’elle s’appuie aussi sur l’article 26.  Il a précisé que cet article enjoint le Conseil de sécurité à élaborer des plans qui seront soumis aux États Membres de l’Organisation en vue d’établir un système de réglementations invitant les États à ne consacrer que le minimum de ressources à l’acquisition d’armements.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a déclaré que depuis sa création, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) entretient de bonnes relations avec les Nations Unies, y compris dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale.  Cette coopération a été renforcée pour échanger les expériences et les bonnes pratiques.  La Malaisie a contribué, au sein de l’ANASE, à l’adoption de mesures visant à mieux répondre aux menaces à la sécurité régionale, notamment en s’attaquant aux causes profondes de ces menaces, qu’il s’agisse du sous-développement, de la pauvreté, de divergences politiques ou encore de la protection des identités ethno-religieuses ou socioculturelles.  Le représentant a estimé que les problèmes propres à la sous-région doivent être réglés par le biais de mécanismes sous-régionaux, de même manière que les problèmes régionaux sont réglés par des solutions régionales.  Ainsi, le BIMP-EAGA, qui regroupe Brunei-Darusalam, l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines, lutte contre la contrebande d’armes et des mouvements transfrontaliers d’individus suspectés de terrorisme.    


M. HALIT CEVIK (Turquie) a déclaré que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales ne devrait pas se limiter uniquement au maintien de la paix.  Elle devrait inclure la prévention des conflits par l’établissement et l’usage de système d’alerte précoce, la médiation politique, la coopération interactive, le renforcement de la confiance, la consolidation de la paix postconflit, la reconstruction et la protection des civils, dont notamment les femmes et les enfants, a-t-il souligné.  « Les organisations régionales ont une perspective unique et ont une bonne compréhension des conflits locaux, des normes culturelles et des défis en matière de sécurité dans leurs régions.  Ceci leur offre un avantage comparatif inestimable », a estimé M. Cevik.  Dans ce contexte, elles ont fait une contribution croissante venant en complément du travail effectué par les Nations Unies dans la prévention ou la résolution des conflits, y compris à travers la médiation, a-t-il indiqué.  Pour ce qui la concerne, la Turquie, qui copréside le Groupe des Amis de la médiation avec la Finlande, groupe comprenant 45 membres, reconnaît le rôle central des organisations régionales dans la médiation.  M. Cevik a dit que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales devrait être plus étroite pour permettre aux points de vue régionaux d’être compris et bien reçus par le système des Nations Unies.  Une telle collaboration doit être pratique, axée sur les résultats, et fonctionner sur la base des exigences des conflits en cours.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a réaffirmé l’importance particulière que son pays accorde à la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales.  L’Indonésie a d’ailleurs organisé et présidé un débat public du Conseil de sécurité sur cette question en novembre 2007, a-t-il rappelé.  Il a ensuite souligné que la complexité croissante des conflits que connait actuellement le monde exigeait un rôle multidimensionnel significatif pour les organisations régionales et sous-régionales, et que ce rôle pouvait encore être renforcé, notamment en définissant plus clairement les avantages comparatifs dont jouissent respectivement les Nations Unies et chaque organisation régionale dans le cadre de la résolution des problèmes qui se posent et du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  « Le défi posé aux Nations Unies n’est pas d’être partout, mais bien de renforcer les partenariats avec les organisations régionales ou sous-régionales », a estimé M. Percaya.  Le représentant a ensuite tenu à rappeler qu’il n’existait pas de panacées et que, compte tenu de facteurs culturels ou d’autres raisons, une solution qui serait appliquée dans une région du monde ne s’avérerait peut-être pas forcément efficace dans une autre.  Il s’est, dans ce contexte, dit favorable à une coopération plus étroite entre l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et les Nations Unies.  L’ASEAN est une organisation dynamique qui pourrait participer à la résolution de nombreuses questions ayant trait à la sécurité internationale, a-t-il conclu.


M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a souligné que la coopération des Nations Unies, en particulier le Conseil de sécurité, avec les organisations régionales devrait se faire dans le respect des principes énoncés par la Charte des Nations Unies, à savoir la souveraineté nationale, l’indépendance politique, l’égalité des États et de l’intégrité territoriale.  Il est important que les particularités de chaque situation soient gardées à l’esprit, a-t-il indiqué.  En outre, la coopération avec une organisation régionale ne doit pas se faire au détriment d’une autre.  Les organisations régionales doivent assister leurs États membres à parvenir à un règlement pacifique de leurs différends, a estimé M. Mukerji.  Notant que l’essentiel des travaux du Conseil de sécurité est consacré à l’Afrique, il est important que la voix de l’Afrique et de ses organisations régionales et sous-régionales se fasse entendre.  Le Conseil pourra ainsi appuyer utilement les efforts déployés par les pays africains.  Un tel partenariat devrait reposer sur une stratégie à long terme qui tienne compte de la complémentarité des forces des Nations Unies et de l’Union africaine.  « Nous devrions ainsi nous focaliser sur les renforcements des capacités de l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine pour que l’Union africaine devienne un partenaire des Nations Unies à la fois efficace et capable », a-t-il dit.


M. CHAYAPAN BAMRUNGPHONG (Thaïlande) a souhaité que la reconstruction après les catastrophes soit également un point de coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales.  Il a, à cet égard, cité la coopération entre les Nations Unies, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et le Gouvernement du Myanmar dans le cadre de la délivrance de l’aide humanitaire après les ravages causés au Myanmar par le cyclone Nargis en 2008.  Il a relevé que l’ASEAN allait participer à une rencontre avec les Nations Unies cette année, en vue de renforcer leur coopération, en plus des rencontres classiques annuelles qu’elle tient avec le Vice-Secrétaire général et le Président de l’Assemblée générale.  Le représentant a ensuite suggéré que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales puisse mettre davantage l’accent sur les mesures de prévention des conflits, notamment par la promotion de l’état de droit et de la bonne gouvernance.  Il a également proposé que les organisations régionales et sous-régionales puissent jouer un rôle majeur dans la promotion de la culture de la paix et du respect de la diversité, afin de freiner la montée des conflits découlant des discours de haine.  Il a enfin souhaité que cette coopération puisse permettre de promouvoir les meilleures pratiques en matière de prévention des conflits et de maintien et de consolidation de la paix.


M. PETER THOMSON (Fidji) a rappelé que son pays avait déjà insisté auparavant sur la nécessité de voir les opérations de maintien de la paix mettre l’accent sur les solutions locales ou régionales pour faire face aux crises locales.  Il a indiqué que dans ce contexte, les contributions des groupes régionaux et sous-régionaux apparaissent bénéfiques car venant de pays partageant les mêmes particularités que le pays en situation de conflit.  Il a relevé ensuite que Fidji a une réputation établie dans le domaine des opérations de maintien de la paix, et il a cité en exemple les 501 Casques bleus de Fidji déployés au sein de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD).


M. Thomson a également évoqué le Groupe du fer de lance mélanésien, qui est une organisation sous-régionale basée à Port Vila, à Vanuatu, et composée de forces militaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Îles Salomon, de Vanuatu, de Fidji et du Groupe politique du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS).  Le Groupe du fer de lance, a-t-il expliqué, vient de mettre sur pied un département de maintien de la paix dans le domaine des forces de police.  Il a également rappelé que les actions des organisations régionales et sous-régionales devraient tenir compte de la Charte des Nations Unies qui interdit toute action armée de maintien de la paix sans l’aval du Conseil de sécurité.


Mme RAIMONDA MURMOKAITÈ(Lituanie) a souligné qu’étant donné qu’aucune crise n’est identique à une autre, les réalités politiques et opérationnelles qui se posent à chacune d’elles demandent de la flexibilité et de la créativité dans les partenariats entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Elle a loué la coopération que l’ONU a mise en œuvre avec divers acteurs sur le continent africain au fil du temps, pour y faire face à différentes crises.  Elle a ensuite évoqué l’implication de la Lituanie dans les efforts de maintien de la paix.  Elle a évoqué l’apport des conseillers militaires lituaniens que son pays a mis au service de l’ONU dans la localité de Koulikoro au Mali, et celui des troupes lituaniennes qui ont pris part, en début d’année, à l’effort conjoint des Nations Unies, de l’Union africaine et de l’Union européenne afin de lutter contre la piraterie sur les côtes somaliennes.  Elle a en outre suggéré que cette coopération entre l’ONU et les organisations régionales puissent également se déployer dans les domaines de la justice et de la reddition des comptes, et de la lutte contre l’impunité en cas de crime contre les civils, y compris la violence sexuelle en période de conflit.  Elle a aussi souhaité que les organisations régionales puissent jouer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du tout nouveau Traité sur le commerce des armes.


M. EMMANUEL OKAFOR(Nigéria) a déclaré que la situation au Mali souligne la nécessité de disposer d’un mécanisme d’alerte rapide en Afrique.  Il a indiqué que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait, à plusieurs reprises, tenté d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le dangereux cocktail constitué d’extrémismes religieux, d’un gouvernement manquant de légitimité et d’une partie de la population souffrant de discrimination au Mali.  « Si une action diligente avait été lancée à la suite de ces préoccupations et après les premières alertes, nous aurions pu faire l’économie de l’agonie dont nous avons été témoins », a estimé le représentant du Nigéria.  Face à une demande croissante en matière de maintien de la paix et de la sécurité, il a jugé important d’adopter des approches innovantes et de mesurer l’impact et la durabilité des actions entreprises.  Il a souhaité que l’on coordonne mieux les efforts entre l’ONU et les organisations régionales.  Cela passe par le renforcement de la volonté politique et par la démonstration d’une réelle volonté de mettre en œuvre les décisions stratégiques, a-t-il insisté.     


M. GAREN NAZARIAN(Arménie) s’est félicité de la coopération plus étroite qui a été mise en œuvre entre l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) et les Nations Unies.  Il a ensuite souligné combien les organisations régionales pouvaient apporter leur expertise et leurs connaissances de la région à laquelle elles appartiennent aux efforts entrepris en faveur du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Le représentant a aussi particulièrement insisté sur la nécessité de parvenir à une solution en ce qui concerne le conflit au Haut-Karabakh. 


M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a déclaré que le rôle joué par les organisations régionales et sous-régionales pour promouvoir la paix et la sécurité était intimement lié à celui du Conseil de sécurité au niveau mondial.  Il a relevé que le coût du maintien de la paix dépendait souvent des dynamiques et sensibilités régionales qui sont mieux maîtrisées par les institutions locales car elles comprennent mieux la culture et les traditions de la région.  Le représentant a souligné l’importance de la formation et d’un appui logistique et matériel conséquent pour assurer le succès des missions de maintien de la paix.  Il a également souligné qu’une coopération efficace et renforcée entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales permettrait d’assurer le succès du maintien de la paix, mais aussi de la consolidation de la paix et de la reconstruction en période postconflit.


M. HAMAD M. J. AL-THANI(Qatar) a appelé à mettre en place des mécanismes et normes très précis pour permettre à l’ONU de s’acquitter de sa mission, conformément à la Charte des Nations Unies.  Compte tenu du nombre croissant de défis auxquels l’ONU fait face pour assurer le maintien de la paix, il faudrait faire appel aux organisations régionales qui semblent les mieux placées pour mobiliser les ressources financières et humaines nécessaires pour contribuer aux efforts de paix au niveau régional.  Il a regretté que les résolutions adoptées par la Ligue des États arabes sur la Syrie n’aient pas été prises en compte par le Conseil de sécurité des Nations Unies, faute de consensus entre ses membres.  Rappelant que le conflit syrien a déjà fait plus de 100 000 morts, le représentant du Qatar a exhorté le Conseil de sécurité à s’acquitter de son mandat et à coopérer avec les organisations régionales et sous-régionales concernées.  « Nous avons su prévenir des conflits et nous sommes heureux que le Conseil de sécurité ait reconnu la contribution du Qatar à la résolution de conflits ». a dit le représentant du Qatar avant de conclure.   


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN(Soudan) s’est félicité de la coopération établie entre l’ONU et l’Union africaine depuis la création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, en 2004.  Il a cependant dit attendre encore davantage d’efforts pour un renforcement accru du partenariat entre les deux organisations dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a ensuite salué la collaboration fructueuse mise en œuvre dans le cadre de l’Opération hybride Union africaine/Nations Unies au Darfour (MINUAD), ainsi que la déclaration présidentielle adoptée aujourd’hui par le Conseil de sécurité, en particulier l’accent qu’elle met sur le rôle des institutions judiciaires pour promouvoir la reddition des comptes et mettre fin à l’impunité.


Mme VANESSA M. KENILOREA(Îles Salomon) a salué la contribution de la Mission régionale d'assistance aux Îles Salomon (RAMSI) qui, après 10 ans de fonctionnement, s’apprête à entrer dans une nouvelle phase avec le retrait de sa composante militaire.  Elle a remercié les 14 États membres et le Forum des Îles du Pacifique qui ont participé à cette Mission, dirigée par l’Australie et la Nouvelle-Zélande.  Elle a estimé que cette Mission était un exemple de coopération régionale et sous-régionale pour préserver la paix et la sécurité.  Elle s’est aussi félicitée de la création d’un groupe de maintien de la paix au sein du secrétariat du Groupe mélanésien. 


M. KAHA IMNADZE (Géorgie) a salué l’excellente coopération qui existe entre les Nations Unies et l’Organisation pour la démocratie et le développement économique (GUUAM).  Il a estimé que le contexte politique mondial œuvrait de nouveaux horizons de coopération et d’actions concertées au sein de cette organisation internationale.  À cet égard, il a mis l’accent sur la résolution, adoptée le 17 décembre 2012 par l’Assemblée générale, qui concerne précisément la coopération entre l’ONU et le GUUAM.  Il a noté que ce texte avait été particulièrement important pour faire participer les institutions spécialisées de l’ONU au sein du GUUAM dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre le trafic des êtres humains et de la gestion intégrée des frontières.  Le représentant a également tenu à saluer la médiation que l’ONU a conduite entre la Fédération de Russie et la Géorgie.  À cet égard, il s’est dit convaincu que la restauration d’une mission pleinement opérationnelle sur le territoire de la Géorgie et de la région contribuerait à ce que l’ONU appuie les efforts visant à préserver la sécurité et la stabilité en Géorgie et dans la région.


Réagissant à la déclaration faite, ce matin, par la Présidente de l’Argentine, le représentant du Royaume-Uni a regretté que Mme Kirchner ait saisi l’occasion de ce débat sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales pour rappeler la revendication de son pays sur les Îles Falkland.  Après avoir émis des doutes sur la pertinence d’une telle intervention au cours de ce débat, il a déclaré que la revendication de l’Argentine n’avait aucune légitimité.  S’agissant du droit à l’autodétermination des Îles Falkland cité par le Ministre des affaires étrangères de Cuba, le représentant du Royaume-Uni a rappelé que la population des Îles Falkland s’était prononcée, par voie de référendum, en faveur de l’autonomie au sein du Royaume-Uni.  Il a déclaré que l’on ne pouvait pas parler de souveraineté des Îles Falkland contre le vote exprimé par leurs habitants.  Le représentant du Royaume-Uni a aussi contesté les déclarations de la Présidente de l’Argentine qui a estimé que les activités de forage entreprises par les autorités des Îles Falkland constituaient une atteinte à la souveraineté de l’Argentine.  


Intervenant à son tour, le représentant des États-Unis a regretté les déclarations dénonçant les activités d’espionnage relatives à l’affaire Edward Snowden.  Il a tenu à rappeler que tous les gouvernements du monde menaient des activités secrètes dans le seul but de protéger leur population.  Il a précisé que les divulgations de certaines informations portaient atteinte à la lutte contre le terrorisme et à la capacité de son pays de protéger sa population.  Le représentant des États-Unis a assuré que son pays était ouvert à une franche discussion sur l’équilibre à trouver entre les activités des gouvernements et le respect de la sphère privée. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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