Le Conseil de sécurité se félicite du déploiement de la Mission des Nations Unies au Mali et des objectifs de la Stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SE FÉLICITE DU DÉPLOIEMENT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU MALI
ET DES OBJECTIFS DE LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE L’ONU POUR LE SAHEL
Il condamne fermement les violations des droits de l’homme et les violences
commises par des groupes terroristes ou extrémistes, en particulier contre des femmes et des enfants
Le Conseil de sécurité s’est félicité, cet après-midi, du déploiement, le 1er juillet, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), venue prendre le relais de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, ainsi que des trois objectifs stratégiques qui sont définis dans la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.
C’est le Conseil de sécurité, par sa résolution 2056 (2012) du 5 juillet 2012 qui avait demandé au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, d’élaborer et de mettre en œuvre, en consultation avec les organisations régionales, une stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel.
Dans une déclaration présidentielle, lue par sa Présidente pour ce mois, l’Ambassadeur Rosemary DiCarlo, des États-Unis, le Conseil de sécurité a exprimé, cet après-midi, sa satisfaction de voir que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel ait été arrêtée, comme il l’avait demandé dans sa résolution 2056 (2012), et s’est félicité des trois objectifs stratégiques qui y sont définis.
Cette Stratégie, qui figure en annexe du récent rapport* du Secrétaire général sur la situation dans la région du Sahel, est basée sur la bonne gouvernance dans l’ensemble de la région; des mécanismes de sécurité nationaux et régionaux capables de faire face aux menaces transfrontières; et l’intégration des plans et des interventions humanitaires et de développement afin d’assurer la résilience à long terme.
Le Conseil de sécurité demande ainsi au Secrétaire général d’assurer la bonne exécution de cette Stratégie en veillant à une étroite collaboration entre le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Sahel, le Bureau du Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest et les entités de l’ONU compétentes qui mènent des activités dans la région, y compris l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.
Par cette déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité reste profondément préoccupé par les activités que des organisations terroristes, y compris Al-Qaida au Maghreb islamique et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, mènent dans la région du Sahel, et condamne de nouveau énergiquement les attentats terroristes qui y ont été récemment perpétrés. Il condamne aussi fermement les violations des droits de l’homme et les violences contre les civils, notamment les femmes et les enfants, qui sont commises dans la région par des groupes terroristes et d’autres groupes extrémistes.
De même, il reste préoccupé par la gravité des menaces que font peser sur la paix et la sécurité les conflits armés, la prolifération des armes et la criminalité transnationale organisée, y compris les activités illicites comme le trafic de drogues dans la région et les liens de plus en plus étroits qu’elles entretiennent avec le terrorisme dans certains cas.
Enfin, le Conseil demande aux États du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb d’intensifier la coopération et la coordination interrégionales dans l’optique d’arrêter des stratégies non sélectives et efficaces pour mener une lutte globale et intégrée contre les activités des groupes terroristes, prévenir la prolifération de toutes les armes et juguler la criminalité transnationale organisée, y compris les activités illicites comme le trafic de drogues.
Le 26 juin dernier**, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel, M. Romano Prodi, était venu présenter aux membres du Conseil de sécurité la Stratégie régionale intégrée des Nations Unies dans cette région, susceptible d’aider les gouvernements des États concernés à maintenir la paix et la sécurité à long terme***.
* S/2013/354
** communiqué de presse CS/11049
PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE
Déclaration présidentielle
Le Conseil de sécurité redit la préoccupation que lui inspire la situation alarmante dans la région du Sahel et sa volonté de s’attaquer aux complexes problèmes d’ordre sécuritaire et politique de la région, problèmes intimement liés aux défis humanitaires, et du développement, ainsi qu’aux effets néfastes des changements climatiques et écologiques. Aussi se félicite-t-il du déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), venue prendre le relais de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine après la passation de pouvoirs du 1er juillet 2013.
Le Conseil réaffirme son attachement ferme à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à l’indépendance politique et à l’unité des pays de la région du Sahel.
Le Conseil reste profondément préoccupé par les activités que des organisations terroristes, y compris Al-Qaida au Maghreb islamique et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, mènent dans la région du Sahel et condamne de nouveau énergiquement les attentats terroristes qui y ont été récemment perpétrés. Voyant dans les sanctions un outil important de la lutte antiterroriste, il insiste sur l’importance de la mise en œuvre rapide et effective des résolutions pertinentes, en particulier ses résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), qui sont des instruments clefs de la lutte contre le terrorisme. Il reste aussi préoccupé par la gravité des menaces que font peser sur la paix et la sécurité les conflits armés, la prolifération des armes et la criminalité transnationale organisée, y compris les activités illicites comme le trafic de drogues dans la région, et des liens de plus en plus étroits qu’elles entretiennent avec le terrorisme dans certains cas. Il demande de nouveau que sa résolution 2017 (2011) soit intégralement appliquée.
Le Conseil condamne fermement les violations des droits de l’homme et les violences contre les civils, notamment les femmes et les enfants, qui sont commises dans la région par des groupes terroristes et d’autres groupes extrémistes.
Le Conseil estime que le renforcement des institutions publiques, le développement économique et social partagé, et le respect des droits de l’homme et de la primauté du droit sont autant d’éléments indispensables à la sécurité, au développement et à la stabilité à long terme de la région du Sahel.
Le Conseil insiste sur l’importance de mener une action cohérente, globale et coordonnée qui s’étende aux questions de sécurité, de gouvernance, de développement et de droits de l’homme, ainsi qu’aux questions humanitaires, en vue de lever les menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité dans la région du Sahel et de s’attaquer à leurs causes profondes. Il constate avec satisfaction que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel a été arrêtée, comme il l’avait demandé dans sa résolution 2056 (2012), et se félicite des trois objectifs stratégiques qui y sont définis.
Le Conseil salue les efforts déployés par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel pour aider à arrêter la Stratégie intégrée, mieux faire connaître la situation dans la région du Sahel et mobiliser les ressources et le soutien nécessaires pour répondre aux besoins immédiats et à long terme de la région. Il accueille avec satisfaction la proposition de l’Envoyé spécial tendant à nouer des partenariats avec les institutions financières internationales et régionales compétentes pour promouvoir des initiatives novatrices en faveur de la région et, à cet égard, encourage l’Envoyé spécial à faire en sorte que l’action que l’Organisation des Nations Unies mène pour aider la région soit mieux coordonnée dans une plus grande cohérence. Il l’encourage également à poursuivre ses efforts et sa mission de bons offices afin de renforcer la coopération transrégionale et interrégionale et l’assistance internationale fournie à la région.
Le Conseil salue également l’action menée par le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et son Bureau en faveur des États de la région du Sahel.
Le Conseil redit combien il importe que toutes les entités des Nations Unies qui concourent à la mise en œuvre de la Stratégie intégrée fassent un effort de coordination et de coopération de manière à optimiser les synergies. Il demande au Secrétaire général d’assurer la bonne exécution de la Stratégie en veillant à une étroite collaboration entre le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel, le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et les entités des Nations Unies compétentes qui mènent des activités dans la région, y compris l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Il demande par ailleurs au Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest de mettre en place un mécanisme de coordination efficace et détaillé qui permette aux organismes des Nations Unies mettant en œuvre la Stratégie intégrée de hiérarchiser leurs activités et de se coordonner.
Le Conseil considère qu’il est important de susciter l’adhésion des pays de la région à la Stratégie intégrée et d’en assurer la mise en œuvre en étroite consultation avec les États du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb, ainsi qu’avec l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, l’Union du Maghreb arabe, la Communauté des États sahélo-sahariens, l’Union européenne, les institutions financières régionales, dont la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement, ainsi que d’autres donateurs et partenaires bilatéraux. Il souligne également qu’il faudra éviter les doubles emplois et renforcer la solidarité collective de toute la région du Sahel.
Le Conseil demande aux États du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb d’intensifier la coopération et la coordination interrégionales dans l’optique d’arrêter des stratégies non sélectives et efficaces pour mener une lutte globale et intégrée contre les activités des groupes terroristes, prévenir la prolifération de toutes les armes et juguler la criminalité transnationale organisée, y compris les activités illicites comme le trafic de drogues. À cet égard, il se dit favorable à ce que des activités de suivi soient menées sur la base des conclusions issues de la Conférence des Nations Unies sur la coopération en matière de contrôle aux frontières dans le Sahel et au Maghreb, qui s’est tenue à Rabat. Il souligne l’importance de la coordination régionale et internationale dans la lutte contre la menace terroriste dans la région du Sahel, et encourage l’Organisation des Nations Unies, le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, l’Union africaine et d’autres organisations et initiatives pertinentes à échanger des informations et à coopérer étroitement.
Le Conseil salue l’action que les États du Sahel et les organisations régionales compétentes mènent pour régler les problèmes humanitaires de la région et renforcer la résilience. Il rend également hommage à certains pays de la région et d’autres donateurs pour l’appui qu’ils fournissent et leur demande de continuer à aider les États du Sahel. Il se félicite des efforts que le Coordonnateur régional des secours humanitaires pour le Sahel déploie, avec le concours du Bureau de la coordination des affaires humanitaires et d’autres acteurs et organismes humanitaires, pour appeler l’attention sur l’ampleur des difficultés auxquelles la région du Sahel doit faire face, fournir une aide humanitaire aux populations touchées et renforcer la résilience à l’échelle locale, nationale et régionale en vue d’atténuer les effets des catastrophes.
Le Conseil se félicite que le Secrétaire général ait l’intention d’organiser une réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale. Il se félicite également que le Secrétaire général compte se rendre dans la région du Sahel dans le courant de l’année, en compagnie du Président du Groupe de la Banque mondiale, et attend avec intérêt le compte rendu qu’il lui fera de son séjour à son retour.
Le Conseil prie le Secrétaire général de le tenir informé de l’évolution de la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel d’ici au 31 décembre 2013 au plus tard, et de lui présenter un rapport écrit le 30 juin 2014 au plus tard.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel