En cours au Siège de l'ONU

CS/11047

Le Conseil de sécurité entend les Commandants des Forces des Missions de maintien de la paix déployées en Côte d’Ivoire, au Libéria et en République démocratique du Congo

26/06/2013
Conseil de sécuritéCS/11047
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6987e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ENTEND LES COMMANDANTS DES FORCES DES MISSIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DÉPLOYÉES EN CÔTE D’IVOIRE,

AU LIBÉRIA ET EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Ils insistent sur l’utilisation de nouvelles technologies,

la formation préalable au déploiement et la coopération entre missions


Les Commandants de la composante militaire de trois opérations de maintien de la paix des Nations Unies déployées en Afrique, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), ont fait part, ce matin, aux membres du Conseil de sécurité, de plusieurs défis et difficultés auxquels ils sont confrontés sur le terrain.  Ils ont ensuite répondu aux questions et observations des membres du Conseil. 


Ce dialogue, engagé pour la première fois en 2009 à l’initiative du Royaume-Uni et de la France, devrait être établi de manière plus régulière, ont souhaité les membres du Conseil. 


Dans la région des Grands Lacs, la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) doit faire face à plus de 50 groupes armés actifs près des frontières, a souligné le général de corps d’armée Carlos Alberto Dos Santos Cruz, responsable de la Force de la Mission. 


Il a mis l’accent sur les avantages qu’offre l’utilisation de technologies de pointe dans la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO.  La Mission sera prochainement dotée de drones, qui sont des aérodynes télécommandés servant, dans ce cas précis, à assurer la surveillance et fournir des renseignements. 


Ces drones devraient lui permettre de survoler des zones sensibles, en particulier dans les régions frontalières, d’identifier des mouvements de troupes ou de convois et d’assurer une plus grande protection sur le terrain, en particulier des civils, a expliqué le général Dos Santos Cruz. 


Les représentants de la Fédération de Russie, de la Chine, ou encore de la République de Corée, ont tenu à rappeler au Commandement de la Force de la MONUSCO que l’utilisation de ces drones devait se faire de manière prudente.  


Ces drones ne sont pas encore déployés sur le terrain.  Leur processus d’achat est actuellement en cours, a précisé le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, qui participait également à cette séance d’information. 


Par ailleurs, d’autres technologies de pointe contribuent à faciliter l’exécution du mandat des missions -comme des radars au sol, les systèmes de localisation d’armes ou encore les outils permettant de voir la nuit–, a également indiqué le général Dos Santos Cruz.  Il a cependant fait remarquer que l’utilisation de ces moyens sophistiqués exigeait le recrutement de personnel spécialisé, qui soit capable de les utiliser et d’analyser les données qu’ils fournissent.


Le général de division Leonard MuriukiNgondi, qui commande la composante militaire de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), a précisément mis l’accent sur l’importance de la formation des contingents de Casques bleus, ainsi que sur la nécessité d’évaluer cette formation avant que les troupes ne soient déployées sur le terrain. 


Pour sa part, la France a appuyé toutes les initiatives en vue d’une formation optimale et d’un entraînement régulier des contingents, et ce, avant ou durant leur déploiement.


À la tête du Commandement de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), le général Muhammad Iqbal Asi a, quant à lui, présenté les avantages, ainsi que les difficultés, d’une coopération entre missions de maintien de la paix qui sont actives dans une même zone géographique.


Il a illustré son propos à travers l’expérience de coopération qui a été mise en place entre la MINUL, au Libéria, et l’ONUCI, en Côte d’Ivoire, et qui a notamment permis, a-t-il expliqué, des transferts de troupes, la mise à disposition d’hélicoptères, ainsi que des échanges d’informations.  Toutefois, a-t-il relevé, la coopération entre ces deux missions présentait non seulement des difficultés d’ordre juridique et administratif, mais également liées au mandat même des missions concernées et des moyens mis à leur disposition.


La délégation des États-Unis a souhaité qu’un examen plus approfondi soit fait pour déterminer les moyens de renforcer la coopération entre opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  


OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Exposés


Dans une brève déclaration préliminaire, M. HERVÉ LADSOUS, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a indiqué que son Département, profitant de la présence des commandants des forces de missions des Nations Unies à New York cette semaine, avait souhaité qu’ils rencontrent les membres du Conseil de sécurité et leur fassent un exposé sur les capacités dont sont dotées les missions de maintien de la paix.


Le général de corps d’armée CARLOS ALBERTO DOS SANTOS CRUZ, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a axé sa présentation sur les avantages de l’utilisation des technologies de pointe dans les opérations de maintien de la paix, à l’heure où la MONUSCO s’apprête, a-t-il rappelé, à accueillir des nouvelles capacités en la matière, notamment des drones. 


« Cette nouvelle capacité permettra à la Mission de s’acquitter de tâches importantes », a-t-il souligné, en précisant que ces drones seraient utilisés pour identifier des mouvements de troupes ou de convois sur le terrain.  Ils permettront également de renforcer la capacité de la MONUSCO de survoler des zones très sensibles et de fournir rapidement des informations à la Mission.  « Jusqu’ici, a-t-il dit, il n’était pas possible d’agir efficacement en l’absence d’informations de qualité ».


Le général Dos Santos Cruz a aussi mis l’accent sur d’autres technologies de pointe, comme les radars au sol et les technologies qui permettent de surveiller les activités dans des contextes transfrontaliers.  Il a fait remarquer que la MONUSCO devait faire face à plus de 50 groupes armés actifs près des frontières et qui peuvent, en outre, traverser celles-ci très facilement.  Dans ce contexte, il a souligné la nécessité d’avoir accès à des images de haute résolution permettant d’atténuer les risques pour les populations et les soldats de la paix des Nations Unies, ainsi qu’à d’autres technologies très utiles telles que des systèmes de localisation des armes, des systèmes infrarouge perfectionnés, des technologies de positionnement GPS et des outils permettant de voir la nuit. 


Il a ensuite insisté sur le fait que toutes ces technologies de pointe exigeaient un personnel qualifié, qui soit capable de les maîtriser et qui peut également analyser les données.  « Lorsque nous renforçons la technologie au sein de nos missions, nous devons adapter les structures dont nous disposons, à travers le renforcement des effectifs, en particulier d’analystes, pour pouvoir utiliser au mieux les renseignements qui ont été rassemblés », a-t-il précisé.  « Si nous n’établissons pas un lien entre la technologie et nos structures, les résultats risquent d’être lacunaires », a-t-il conclu.


Le général de division LEONARD MURIUKI NGONDI, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), a mis l’accent sur l’importance de la période de formation d’une mission, utilisée pour veiller notamment à ce que les troupes qui la composent puissent être en mesure d’accomplir leurs tâches et disposer de l’équipement nécessaire.  Il est essentiel, a-t-il dit, que ces troupes soient prêtes à agir sur le plan opérationnel pour garantir le maintien de la paix durant toute la période de déploiement. 


L’équipement appartenant aux contingents doit être respecté afin d’assurer la durabilité de la mission, a-t-il dit.  De même, les documents, y compris les lignes directrices, peuvent guider les pays fournisseurs de contingents.


Le général de division Ngondi a souligné l’importance d’évaluer la formation avant le déploiement, afin que les pays fournisseurs de contingents puissent mener à bien leurs tâches et recommander l’établissement d’un mécanisme dans le quartier général de la force.  Le quartier général de la force manque actuellement de capacités pour effectuer cette évaluation, a-t-il ajouté.  Il doit avoir la capacité d’élaborer des plans de formation, ses objectifs, puis d’évaluer ces formations.


Pour le général de division Ngondi, chaque mission est unique en son genre et a ses propres défis à relever.  Il a recommandé fortement l’établissement d’une équipe de formation au sein de la mission pour évaluer le leadership tant sur le terrain qu’au siège.  Cette équipe doit être composée d’expatriés dans toutes les zones fonctionnelles, et rendre des comptes au commandant de la force pour l’évaluation et la préparation de la force.


Le général de division MUHAMMAD IQBAL ASI, Commandant de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), a, pour sa part, mis l’accent sur les divers avantages qu’offre le renforcement de la coopération entre les missions, en illustrant notamment ceux-ci à travers la coopération qui a été mise en place entre la MINUL et l’ONUCI.


Un bataillon de la MINUL a été transféré vers l’ONUCI en vue d’assurer la sécurité des élections en Côte Ivoire.  Plusieurs hélicoptères ont aussi été transférés et ont permis à l’ONUCI de renforcer ses activités d’observation dans les zones sensibles situées le long de la frontière, a-t-il expliqué.  Par ailleurs, lors des élections municipales d’avril dernier, en Côte d’Ivoire, la MINUL avait aussi effectué des vols le long de la frontière, qui ont permis de prévenir des actes de violence, a-t-il assuré.


La surveillance conjointe des frontières est, a-t-il ajouté, un autre domaine de coopération efficace.  « Cette pratique permet d’établir l’empreinte des Nations Unies dans des zones très éloignées et sert également de moyens de dissuasion, en particulier pour ceux qui veulent traverser les frontières », a-t-il dit.  Le général de division a également insisté sur l’importance du partage de l’information, en expliquant que des informations fournies par la MINUL avaient, par exemple, permis d’éviter des cas d’agression.


Pour le Commandant de l’ONUCI, il existe toutefois des possibilités pour renforcer davantage ce genre de coopération, notamment dans le domaine du suivi et de la surveillance conjointe de zones frontalières, à travers des moyens technologiques permettant, par exemple, de compenser un manque de troupes au sol.


Le général Asi a notamment recommandé aux membres du Conseil de sécurité que les accords sur les statuts des forces soient élaborés de manière à permettre à ces forces de se déployer d’une région à l’autre et de traverser les frontières.  Il a aussi considéré que la fourniture de moyens technologiques nécessaires devrait être envisagée d’un point de vue régional, permettant ainsi un partage des coûts et des avantages communs pour plusieurs missions.


Déclarations


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a rendu hommage aux 111 000 personnes déployées dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU à travers le monde, et en particulier aux membres des personnels militaire, de police et civil qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leurs fonctions.  Depuis 53 ans, le Pakistan est un des plus importants contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  C’est un engagement qui, a-t-il expliqué, témoigne du ferme engagement du Pakistan en faveur des objectifs et principes de la Charte des Nations Unies.  Le représentant a par ailleurs souligné que le maintien de la paix avait évolué et que, par conséquent, la formation préalable au déploiement était cruciale pour toutes les parties prenantes des missions.  Le Pakistan a mis en place un module de formation préalable avant tout déploiement, qui est une condition requise pour la promotion des membres de ses forces armées, a assuré le représentant. 


M. Khan a ensuite rappelé que deux décisions capitales venaient d’être prises dans le cadre des opérations de maintien de la paix.  Il s’agit de l’autorisation, en République démocratique du Congo (République démocratique du Congo), d’opérations armées offensives et l’utilisation des drones en soutien aux activités de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  Il a plaidé pour que la mise en œuvre de ces deux mesures novatrices soit suivie et évaluée afin de pouvoir trouver des réponses adéquates à des interrogations d’ordre juridique, opérationnel, technique et financier qu’elles soulèvent.  Il a annoncé qu’en sa qualité de Président du Groupe de travail plénier sur les opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité, le Pakistan convoquera, le mois prochain, une réunion sur l’usage des technologies modernes dans les missions de maintien de la paix. 


Le représentant a en outre soutenu le principe de partage des ressources humaines et matérielles entre missions qui sont proches géographiquement, selon une approche au cas par cas.  La coopération entre missions, a-t-il rappelé, résulte d’arrangements permettant de répondre immédiatement à une situation de crise et ne constitue donc pas une solution à long terme.  Il a également relevé que la question de la gestion des actifs transférés d’une mission vers une autre devrait faire l’objet de consultations préalables car chaque mission, a-t-il fait observer, assure la gestion de ses propres ressources et dépenses.  Il a par ailleurs indiqué que la coopération entre missions devrait être limitée aux forces militaires terrestres et à quelques opérations aériennes, et que le transfert de capacités hospitalières et des unités de génie civil devrait se faire avec circonspection, compte tenu du fait que ces capacités exigent des mesures de déploiement de longue durée.


M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que les opérations de maintien de la paix puissent disposer des ressources requises pour s’acquitter de leur mandat.  Il faut être en mesure d’envisager toutes les solutions possibles et d’exclure tous les risques pour le personnel déployé sur le terrain, a-t-il déclaré.


Concernant la MONUSCO, il a mis l’accent sur l’importance d’obtenir, au préalable, le consentement du pays hôte pour reconfigurer la présence internationale.  Il est important, a-t-il estimé, que le Conseil de sécurité autorise le déploiement du personnel et l’allocation de ressources.  Il a, à cet égard, souhaité savoir à quel stade se trouvait actuellement le processus de formation de la brigade d’intervention.  Par ailleurs, le délégué russe a estimé que le processus expérimental d’utilisation de drones exigeait une analyse minutieuse.


Mme PHILIPPA JANE KING (Australie) a estimé que les mandats des opérations de maintien de la paix étaient aujourd’hui de plus en plus diversifiés et complexes.  Le Conseil de sécurité doit établir des consultations fréquentes et régulières avec ceux qui doivent mettre en œuvre les mandats sur le terrain, a-t-elle souligné.  Une grande partie de la complexité des opérations de maintien de la paix découle du fait que de nombreuses missions ont pour mandat de protéger les civils, a-t-elle observé.  La réputation et l’autorité de l’ONU sur le terrain dépendent pour beaucoup de la capacité de l’Organisation à protéger les civils, a-t-elle souligné.


Dans le contexte de la formation, l’Australie a toujours défendu la mise au point de capacités normalisées des Nations Unies, a-t-elle affirmé.  La représentante a également préconisé des préparatifs soutenus pour doter les missions des capacités nécessaires dans les délais prescrits.  La mise en place d’une équipe d’évaluation au siège des commandants de force serait une bonne mesure, a-t-elle dit.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a reconnu que la complexité des tâches auxquelles devaient faire face, aujourd’hui, les opérations de maintien de la paix nécessitait la mise à disposition de moyens de plus en plus pointus.  Il a souligné que son pays fournissait des moyens aux trois missions qui ont fait l’objet d’exposés, ce matin.  Il a ensuite insisté sur la nécessité de définir des mandats clairs, réalisables et vérifiables pour les opérations de maintien de la paix.  Ce rôle, a-t-il souligné, incombe en premier lieu au Conseil de sécurité.  Par ailleurs, les missions doivent également être dotées de moyens adéquats et adaptés, et ce, en coordination entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale –à travers le Comité des opérations de maintien de la paix-, le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents.  Enfin, le représentant a insisté sur la nécessité d’assurer une protection maximale du personnel du maintien de la paix sur le terrain.  Il a aussi mis l’accent sur l’importance de la coopération entre les missions, en estimant qu’il était utile de tirer les enseignements de l’expérience de l’ONUCI à cet égard.


M. PHILIPPE BERTOUX (France) s’est félicité de la tenue de ces consultations désormais régulières entre les responsables du maintien de la paix au Secrétariat et le Conseil de sécurité, lesquelles, a-t-il rappelé, sont l’un des principaux résultats de l’initiative franco-britannique de 2009.  Compte tenu de la complexité des opérations de maintien de la paix dont le nombre ne cesse d’augmenter, il faudrait poursuivre les efforts visant à améliorer leur efficacité opérationnelle tout en maîtrisant leur budget, a souligné le représentant de la France.


M. Bertoux a rappelé que la France participait à 7 des 15 opérations de maintien de la paix de l’ONU avec près de 1 000 hommes et femmes et déploie aussi 10 000 hommes et femmes au service des différentes opérations mandatées par le Conseil de sécurité et conduites par l’Union européenne ou l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ou à titre national.  Il a assuré que la France soutenait la participation des États d’Afrique aux opérations de maintien de la paix à travers le réseau des écoles nationales à vocation régionale (ENVR).  Il a ajouté que la France participait également aux côtés de ses partenaires européens au programme EURORECAMP, dont elle a elle-même initié le concept de renforcement des capacités africaines de maintien de la paix en 1997.


La France appuie toutes les initiatives en vue d’une formation optimale et d’un entraînement régulier des contingents, avant ou durant leur déploiement.  Il a estimé que les évolutions des 10 dernières années –lutte contre l’impunité, arrestation de personnes recherchées par la CPI, en RDC ou au Mali, protection des civils, vigilance particulière sur les violences sexuelles– nécessitaient une formation adaptée.  Il a salué les efforts du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) pour élaborer des normes opérationnelles et fournir aux pays contributeurs des manuels de formation qui leur permettent de mener les tâches de plus en plus complexes.  Il a cité, à cet égard, le récent manuel sur le bataillon d’infanterie générique de l’ONU qui constitue une base solide.  Il est important, a-t-il dit, d’assurer la formation des contingents au respect des droits de l’Homme, notamment dans le contexte de la mise en place de la MINUSMA, au Mali.


S’agissant de l’utilisation de technologies modernes dans les OMP, le représentant de la France s’est félicité de l’expérimentation de l’emploi tactique des drones de surveillance qui va bientôt débuter au sein de la MONUSCO.  « Nous attendons avec beaucoup d’intérêt l’analyse sur les premiers retours d’expérience afin d’envisager d’autres déploiements au sein de l’ONUCI ou de la MINUSS », a-t-il dit avant de préciser que ces systèmes étaient d’excellents multiplicateurs de force qui participent de l’amélioration de l’efficacité des opérations de maintien de la paix dans un contexte de ressources limitées.


La coopération entre les missions que nous a présentée le Commandant de la Force de l’ONUCI est une réponse adaptée et performante afin de renforcer ponctuellement, en hommes et en matériels, les missions qui en ont besoin, a estimé le représentant.  Il a demandé au Commandant de la Force de l’ONUCI de préciser comment l’ONUCI s’était organisée pour soutenir le déploiement de la MINUSMA, ainsi que les possibilités régionales de coopération qui pourraient s’établir entre le Libéria, la Côte d’Ivoire et le Mali pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique de l’Ouest.


M. MARIO OYARZÁBAL (Argentine) a rappelé que son pays contribuait depuis 1958 aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Le maintien de la paix constitue un outil légitime et valable pour la promotion et la protection des droits de l’homme dans les pays touchés par les conflits, a-t-il notamment observé. 


Le délégué de l’Argentin a souhaité avoir des informations sur les liens entre les mandats de plus en plus vastes des opérations de maintien de la paix et les incidents de plus en plus nombreux en matière de sécurité, citant l’exemple de la brigade d’intervention en République démocratique du Congo (RDC).  Il a également posé une question au sujet de l’utilisation de drones.  L’Argentine, a-t-il précisé, est favorable à l’utilisation de drones, à condition qu’elle respecte les principes de la Charte des Nations Unies et du maintien de la paix, et qu’elle se fasse de façon exceptionnelle.  


Au sujet de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), il a demandé des précisions sur les expériences et les résultats obtenus dans l’utilisation de compagnies de génie civil.


M. EDAWE LIMBIYÈ KANDANGHA-BARIKI(Togo) a estimé que, compte tenu des difficultés auxquelles sont confrontées les différentes missions des Nations Unies, il serait judicieux que les soldats de la paix aient « une formation militaire conforme aux normes internationales, notamment les décisions prises par les Nations Unies ».  Il a précisé que cet impératif de qualité appelle à une évaluation sans complaisance du niveau d’entraînement et de formation des différents contingents et, si nécessaire, à une formation complémentaire avant tout déploiement. 


Le représentant a reconnu que les restrictions budgétaires empêchaient que les missions puissent exécuter pleinement leur mandat.  C’est pourquoi, il faudrait renforcer la coopération entre les missions, a-t-il souligné, en précisant que cette coopération pourrait être utilisée en cas d’évènements imprévus risquant de déstabiliser un pays, ou lorsqu’il y a des signes avant-coureurs de résurgence de conflits dans certains pays.  Il a cité, à cet égard, le soutien apporté par la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) à la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) lors de la crise intercommunautaire de Jonglei, en décembre 2011 et janvier 2012.


M. Kadangha-Bariki a en outre salué la poursuite du déploiement de la Brigade mobile d’intervention qui a pour mandat de combattre les groupes armés à l’est de la République démocratique du Congo.  Il est important, a-t-il souligné, de doter cette Brigade du matériel militaire nécessaire pour l’exécution de son mandat.  Il a également salué l’acquisition de drones qui, a-t-il précisé, « serviront essentiellement à surveiller les mouvements des groupes armés et à les signaler à la Brigade mobile d’intervention, ainsi que les déplacements des populations civiles afin de mieux les localiser, leur porter secours ou les protéger ».


M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a appuyé la proposition visant la création d’une équipe d’évaluation de la formation des forces de maintien de la paix avant leur déploiement sur le terrain.  Appelant au renforcement des capacités au Siège des Nations Unies dans ce domaine, il a salué la proposition de créer un service chargé de l’évaluation et de l’inspection générale.  Il a estimé que les Forces de maintien de la paix des Nations Unies devraient disposer de drones -avions de surveillance sans pilote– pour prévenir les risques.  En combinant les technologies modernes d’information et d’analyse avec d’autres outils permettant d’éviter le recours à la force, les Nations Unies pourraient améliorer leur capacité de protéger les civils.  Le représentant a demandé au Commandant de la Force de la MONUSCO des précisions sur les projets visant à acquérir de nouveaux équipements de communication permettant de mieux prévenir les attaques contre les Casques bleus par des groupes armés en République démocratique du Congo.  Il a souligné par ailleurs l’importance de la coopération entre les missions, en rappelant que cette coopération ne devait pas avoir pour objectif de réduire les effectifs et les équipements des missions.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a estimé que le processus de reconfiguration progressive des effectifs militaires de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), tel que l’a autorisé la résolution 2066 (2012) du Conseil de sécurité, se déroulait dans un contexte d’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays.  Il a souligné qu’il était important d’assurer la formation du personnel militaire et de police avant le déploiement sur le terrain.  Il a également invité le Gouvernement libérien à redoubler d’efforts pour constituer des Forces de sécurité nationales capables de prendre en charge progressivement les fonctions qui sont dévolues à la MINUL.  Le représentant a ensuite salué la coopération entre l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et la MINUL, et a expliqué que cela démontrait que la coordination entre des missions qui sont proches géographiquement est importante pour le fonctionnement et la gestion de la mission.  Il a souhaité que cette coopération puisse se renforcer afin que les deux pays concernés, la Côte d’Ivoire et le Libéria, puissent faire face aux menaces transfrontalières et mieux protéger leurs frontières.


Au sujet de la République démocratique du Congo (RDC), M. Mehdiyev a salué le processus de paix global en cours pour la région des Grands Lacs.  Ce processus, a-t-il noté, s’accompagne d’un renforcement des capacités militaires de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), notamment pour contrer les groupes armés illégaux qui opèrent dans le pays.  Il a estimé que les capacités de surveillance aérienne dont la MONUSCO est désormais dotée lui permettront d’observer les mouvements des groupes armés et d’obtenir des informations tactiques nécessaires pour assurer la protection des civils et la sécurité du personnel de maintien de la paix.  Bien que la MONUSCO utilise à titre expérimental des drones, il serait utile que les commandants des composantes militaires d’autres missions puissent envisager d’y recourir.  Avant de conclure, le représentant de l’Azerbaïdjan a rendu hommage au personnel de maintien de la paix et a condamné les récentes attaques dont il a été la cible.


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a en particulier mis l’accent, s’agissant de l’intervention du Commandant de la Force de la MINUL, sur le caractère indispensable de l’évaluation de la formation dans le cadre du déploiement.  Il a, à cet égard, souhaité des détails sur les critères qui seront retenus pour procéder à une telle évaluation.  Au sujet de la MONUSCO, il a demandé des informations complémentaires sur l’utilisation expérimentale de drones, compte tenu de la densité des forêts en République démocratique du Congo (RDC) et de l’étendue du territoire.  Enfin, il a demandé aux commandants de forces de préciser ce que, à leurs yeux, le Conseil de sécurité a fait ou pas suffisamment fait pour mettre un terme au cycle des violences en Afrique.


M. JEFFREY DELAURENTIS(États-Unis) a fait remarquer qu’il n’existait pas, à l’heure actuelle, de moyens pour évaluer la capacité de préparation des unités de Casques bleus avant leur déploiement sur le terrain.  Il a expliqué que son pays mettait tout en œuvre pour évaluer au mieux son aide à la formation des unités militaires ou de police déployées dans les opérations de maintien de la paix. 


S’agissant plus particulièrement de la MONUSCO, le représentant s’est demandé si l’opération disposait d’un personnel qualifié et compétent pour évaluer rapidement les informations recueillies par les drones et les transmettre, ensuite, aux forces présentes sur le terrain.  Estimant que la coopération entre la MINUL et l’ONUCI avait permis de tirer des enseignements utiles, il a souhaité que des évaluations plus approfondies soient faites sur les moyens de renforcer la coopération entre les missions des Nations Unies. 


M. KIM SOOK(République de Corée) a estimé que les capacités des missions de maintien de la paix devraient être renforcées avec des perspectives stratégiques et davantage de moyens disponibles.  La coopération entre les missions de maintien de la paix des Nations Unies est utile pour faire face, dans l’immédiat, à une situation, a-t-il observé.  Le représentant a néanmoins considéré que le transfert de soldats entre missions ne devrait pas être traité à la légère, car il exige le consentement préalable des parties concernées et des pays fournisseurs de contingents.  La République de Corée, a-t-il ajouté, appuie l’utilisation de technologies modernes pour le maintien de la paix.  Il a dit attendre que le Secrétariat de l’ONU puisse coopérer avec les pays contributeurs de troupes pour s’assurer d’un emploi efficace de ces nouvelles technologies.


M. WANG MIN (Chine) a rappelé que les Casques bleus s’acquittaient de leurs tâches, conformément aux mandats des opérations de maintien de la paix, dans des situations dangereuses et complexes.  Il a, par ailleurs, tenu à rendre hommage à tout le personnel des opérations du maintien de la paix des Nations Unies.  La Chine estime, en outre, que le Conseil de sécurité doit veiller à établir des mandats plus ciblés.  Le représentant a ensuite mis l’accent sur la nécessité pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies de respecter la souveraineté des États lorsqu’elles mettent en œuvre leur mandat.  Par ailleurs, il a souligné que le succès des opérations de maintien de la paix dépendait également de la mise en œuvre de stratégies visant à faciliter les processus politiques, ainsi que la réconciliation nationale dans les pays où elles sont déployées.  Il a aussi appuyé l’idée d’assurer une meilleure coordination entre les missions en vue d’une utilisation plus efficace des ressources et des équipements.  La Chine apporte une contribution importante au maintien de la paix de l’ONU, avec plus de 1 600 Casques bleus déployés dans neuf zones de mission, a-t-il dit, avant de conclure.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a estimé qu’il était nécessaire d’adapter les opérations de maintien de la paix aux réalités sur le terrain afin qu’elles puissent s’acquitter plus efficacement des tâches que leur a confiées le Conseil de sécurité.  La question de la formation est déterminante pour la conduite et le succès de chaque mission, a-t-il dit, en soulignant qu’il était important de tirer parti de l’expérience des pays contributeurs de troupes.  De même, le Maroc a toujours soutenu la coopération entre les missions, a-t-il ajouté, en estimant qu’elle avait prouvé son efficacité au cours de ces dernières années.  La question de l’utilisation de nouvelles technologies mérite une plus ample réflexion, a-t-il également observé, en soulignant la nécessité de parvenir à un consensus sur ce sujet dans le cadre du Comité des opérations de maintien de la paix.


M. MARK LYALL GRANT(Royaume-Uni) a estimé que la présence des commandants des forces des opérations de maintien de la paix des Nations Unies était importante, aux côtés des représentants spéciaux du Secrétaire général, lors des consultations et des réunions qui précèdent les décisions sur le renouvellement des mandats des missions.  Il a émis l’espoir que cette pratique soit renforcée dans les mois à venir, lorsque ces rencontres se feront davantage par la vidéoconférence.  Il a ensuite salué les nombreux sacrifices qui sont réalisés par les agents du maintien de la paix de l’ONU à travers le monde. 


Le représentant du Royaume-Uni a estimé que le Commandant de la Force de la MONUSCO, le général Dos Santos Cruz, a présenté des arguments « convaincants » pour l’utilisation des technologies de pointe dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Tout en estimant qu’il était peut-être prématuré d’évaluer le degré d’efficacité du déploiement de drones au sein de la MONUSCO, il a cependant souhaité obtenir davantage de précisions sur les préparatifs qui sont, actuellement, mis en œuvre par la Mission en vue de la livraison et de l’utilisation de cette technologie. 


Concernant la formation préalable au déploiement d’une mission, le représentant a dit avoir pris bonne note de l’idée évoquée par le Commandant de la Force de la MINUL à propos d’une évaluation de la formation préparatoire des Casques bleus, avant qu’ils ne soient déployés sur le terrain. 


Au sujet de la coopération entre les missions, M. Lyall Grant a fait remarquer qu’il existait, déjà, pour les missions, des centres opérationnels conjoints.  Il a voulu savoir comment ces centres pouvaient être utilisés de manière plus régulière et avant qu’une crise éclate. 


Revenant sur la question du déploiement de drones, le représentant a fait remarquer que des pays comme le Libéria et la Côte d’Ivoire s’étaient montrés enthousiastes à un tel déploiement dans leur région.  Quels pourraient être les avantages d’un éventuel déploiement de drones dans ces pays? a-t-il demandé au Secrétaire général adjoint.


Intervenant à nouveau, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a indiqué qu’il avait pris note de la nécessité d’organiser des formations bien spécifiques, notamment sur les questions relatives aux droits de l’homme et à la protection des femmes et des enfants.  Au sujet de la performance et des résultats, M. Ladsous a mis l’accent sur la coopération entre les missions de maintien de la paix des Nations Unies déployées en Afrique de l’Ouest qui, a-t-il estimé, est exceptionnellement bonne, en citant en particulier la coopération entre la MINUL et l’ONUCI.  Cette coopération, a-t-il précisé, est utilisée au bénéfice de la MINUSMA, au Mali, en termes de personnel ou d’équipement.  Il a également fait état d’une coopération exemplaire au Moyen-Orient entre la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et la ce des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). 


Concernant l’utilisation des drones en République démocratique du Congo, « nous sommes actuellement en plein processus d’achat », a-t-il déclaré.  M. Ladsous a émis l’espoir que  ces drones pourront voler prochainement dans le ciel de la RDC et fournir la meilleure information possible aux responsables de la composante militaire de la MONUSCO, d’assurer une plus grande protection sur le terrain, y compris des civils dans les camps de personnes déplacées, et d’agir comme élément de dissuasion contre ceux qui commettent des violations.


Répondant à diverses questions et observations qui lui avaient été adressées au sujet de la technologie des drones, le Commandant de la Force de la MONUSCO a précisé que, tandis que les équipes, à New York, travaillaient sur les contrats d’achat, sa tâche à lui consistait à trouver les personnes les plus qualifiées qui soient capables d’utiliser cette technologie sur le terrain.  Il s’est dit confiant que la Mission aboutira, grâce à ce nouvel équipement, à des résultats. 


La brigade mobile d’intervention déployée au sein de la MONUSCO, a-t-il précisé, ne pourra pas, à elle seule, résoudre tous les problèmes sur le terrain.  « Nous avons 20 000 personnes déployées sur le terrain pour remplir le mandat de la mission », a-t-il rappelé, en assurant aux membres du Conseil de sécurité que la brigade mobile d’intervention respectera les règles d’engagement qui ont été établies.


Intervenant à son tour pour répondre aux questions et commentaires des membres du Conseil, le Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) a souligné la nécessité de procéder à une évaluation de la formation avant le déploiement de la force.  Le commandant de la force, a-t-il insisté, doit disposer d’informations sur les capacités de ses effectifs afin qu’ils puissent s’acquitter des tâches complexes qui leur sont confiées.  La formation des Casques bleus, a-t-il dit, doit être assurée avant leur déploiement.  À cet égard, l’équipe spéciale devrait pouvoir élaborer des lignes directrices, a-t-il ajouté.


Pour sa part, le Commandant de la Force de l’ONUCI a estimé qu’il faudrait garder à l’esprit l’aspect financier de la coopération entre différentes missions.  Il a illustré cette question à travers l’exemple de l’ONUCI, de la MINUL et de la MINUSMA.  Ces trois missions opèrent dans trois régions qui se situent dans une zone géographique identique et les ressources peuvent, dès lors, être mises en commun, a-t-il estimé.


Il a reconnu, comme l’a souligné le représentant de la République de Corée, que le transfert de troupes devrait être abordé avec beaucoup de précaution.  Il a appuyé que c’était précisément l’une des raisons pour lesquelles il faudrait, à cet égard, officialiser la pratique des mémoranda d’accord. 


S’agissant de la coopération entre les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le général Asi a estimé que l’expérience de coopération telle qu’elle avait pu être mise en œuvre entre l’ONUCI et la MINUL pouvait très bien être envisagée ailleurs mais qu’il faudrait, dès lors, examiner l’approche qui serait décidée pour aborder le conflit. 


Notant que des lacunes de formation avaient été, à plusieurs reprises, mentionnées, le Commandant de la Force de l’ONUCI a précisé que ces lacunes persisteraient.  « On ne pourra pas les éliminer car les contingents sont fournis par de nombreux pays et reçoivent des formations différentes », a-t-il dit.  On peut réduire ces lacunes « le plus possible sans toutefois réussir à régler le problème », a-t-il fait remarquer.  Le général Asi a également souligné que la coopération entre missions présentait des défis qui sont non seulement d’ordre juridique et administratif, mais aussi liés aux mandats des missions et aux moyens mis à la disposition des missions.


Le général BOUBACAR GAYE, Conseiller militaire des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, a affirmé que le concept opérationnel de la mission au Soudan du Sud consistait à renforcer la taille de la force par une mobilité du bataillon de réserve, celle-ci devant être motivée par une connaissance de la situation.  Concernant la MINUSTAH, il a souligné que l’emploi d’unités du génie civil devrait être maximalisé. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.