En cours au Siège de l'ONU

CS/11004

Le Conseil de sécurité affirme que la lutte contre le terrorisme à long terme en Afrique passe par l’adoption d’une stratégie globale

13/05/2013
Conseil de sécuritéCS/11004
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6965e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AFFIRME QUE LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME À LONG TERME

EN AFRIQUE PASSE PAR L’ADOPTION D’UNE STRATÉGIE GLOBALE


Le Secrétaire général insiste sur la nécessité

de s’attaquer aux conditions qui favorisent le développement du terrorisme


Le Conseil de sécurité, qui débattait aujourd’hui des moyens à mettre en œuvre pour réduire durablement la vulnérabilité de l’Afrique face au terrorisme, a plaidé pour l’adoption d’une stratégie globale visant à promouvoir, sur le continent africain « mais aussi dans d’autres régions », la croissance économique, favoriser la bonne gouvernance, faire reculer la pauvreté, renforcer les capacités des États, étendre les services sociaux et combattre la corruption.


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a insisté, lui aussi, sur la nécessité de « mener la lutte sur plusieurs fronts », y compris en s’attaquant aux conditions qui favorisent son développement.


« La communauté internationale et les Nations Unies doivent faire plus pour renforcer la capacité des États Membres touchés », a déclaré M. Ban, en rappelant les actions déjà entreprises par le système des Nations Unies, en particulier par les missions, le Bureau de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, le Bureau de la lutte antimines des Nations Unies ou la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT).


Sans une approche holistique, qui soit soutenue, la menace risque de se déplacer d’une région à une autre, a fait observer le Secrétaire général », en citant l’exemple du Sahel, où les Nations Unies sont en train de développer une stratégie intégrée pour renforcer la gouvernance et l’état de droit, la capacité des mécanismes de sécurité nationale et régionale et d’intégrer les activités humanitaires et de développement pour bâtir la résilience.


Intitulé « Les enjeux de la lutte contre le terrorisme en Afrique dans le contexte du maintien de la paix et de la sécurité internationales », ce débat public de haut niveau, que présidait le Chef de l’État du Togo, M. Faure Essozimna Gnassingbé, était l’occasion pour les participants de « s’appesantir sur les spécificités des facteurs et conséquences du terrorisme en Afrique ainsi que sur les efforts régionaux et le besoin d’une assistance accrue de la communauté internationale »*.


Comme l’a rappelé le Secrétaire général à l’ouverture du débat, qui a rassemblé une vingtaine de délégations, dont plusieurs étaient conduites par des ministres, le terrorisme en Afrique est façonné aujourd’hui par les activités de Al-Chaabab, dans l’est, de Boko Haram, dans l’ouest, et d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dans le nord.


Dans une déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité a pris note du « changement de nature et de caractère du terrorisme en Afrique », se déclarant « préoccupé par le lien de plus en plus étroit, dans de nombreux cas, entre terrorisme, criminalité transnationale organisée et activités illicites telles que le trafic de la drogue et des armes et la traite des êtres humains ».


Il a souligné l’importance de « renforcer la coordination des efforts engagés aux niveaux national, sous-régional, régional et international pour apporter une réponse mondiale plus énergique à ce grave problème et à la menace qu’il constitue pour la paix et la sécurité internationales ».


« Seule une réponse plurielle, qui n’est plus étroitement militaire, permettrait de contenir les groupes de criminels et de narcoterroristes », a déclaré M. Gnassingbé.  La Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU, adoptée en 2006, « va dans ce sens » et il est, selon le Président togolais, « indispensable de combiner les questions de sécurité avec celle du développement et de la promotion des droits de l’homme ». 


Directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), M. Abdullahi Shebu a fait valoir qu’une paix et une sécurité réalistes en Afrique passaient par des partenariats stratégiques et un engagement politique plus ferme, la mise sur pied d’un mécanisme d’alerte rapide pour la prévention du terrorisme, ainsi que le renforcement des capacités et de l’appui aux États pour promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance et la reddition de comptes. 


Lors du débat, les délégations ont toutes convenu que le terrorisme en Afrique présentait la particularité d’être de plus en plus complexe, transnational et évolutif, avec le risque que le continent devienne son épicentre.


Ainsi, pour le Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, M. Saad Dine El Otmani, il existe un « lien croissant entre les groupes terroristes, les mouvements sécessionnistes et les réseaux criminels impliqués dans le trafic de stupéfiants, la contrebande d’armes, la traite d’êtres humains et la piraterie ». 


L’Afrique doit s’en tenir à une « stratégie efficace pour prévenir les conflits sur le continent, en s’attaquant à ses causes profondes », a observé le représentant du Rwanda.  « La plupart de celles-ci sont également les causes du terrorisme, a-t-il dit, en citant la division artificielle des frontières héritées du colonialisme, les ingérences étrangères, la corruption, la mauvaise gouvernance, la pauvreté, la famine et les frontières poreuses. »


De nombreuses délégations, à l’instar de celle du Royaume-Uni, ont par ailleurs exprimé leur préoccupation face aux enlèvements et aux prises d’otages ayant pour but de lever des fonds ou d’obtenir des concessions politiques, des actes qui se multiplient en particulier dans la région du Sahel.


Plusieurs pays, comme la Fédération de Russie, ont en outre jugé nécessaire d’axer les efforts, à long terme, sur les activités de lutte contre la radicalisation des populations, surtout des jeunes, et de renforcer la lutter contre les tendances extrémistes.


* S/2013/264


PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE


Les défis liés à la lutte contre le terrorisme en Afrique dans le contexte du maintien de la paix et de la sécurité internationales


Lettre datée du 30 avril 2013, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Togo auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2013/264)


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a affirmé que le terrorisme était une menace pour la paix, la sécurité et le développement de l’Afrique.  De Al-Chabaab, dans l’est, à Boko Haram, dans l’ouest, à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dans le nord, les groupes extrémistes et les entités terroristes ont durci leur présence dans plusieurs régions du continent, a-t-il expliqué.


M. Ban, qui a entamé son intervention en français, avant de la poursuivre en anglais, a fait observer qu’en Somalie, d’importants progrès avaient été accomplis sur la voie de la stabilité, Al-Chabaab ayant été chassé de plusieurs endroits stratégiques. 


Toutefois, pour consolider ces acquis et empêcher la résurgence de ce groupe, il reste beaucoup à faire en ce qui concerne l’état de droit, le développement et la transformation politique du pays, a-t-il dit.


Au Mali et au Sahel en général, la communauté internationale a, au cours de ces derniers mois, fait face avec détermination à la dégradation rapide de la situation, a poursuivi le Secrétaire général, en précisant qu’une opération de maintien de la paix avait été déployée en vue d’aider les autorités de transition maliennes à étendre l’autorité de l’État et à bâtir des instruments de gouvernance légitimes.


Les avancées militaires, aussi importantes qu’elles soient ne suffiront pas, à elles seules, à éliminer le terrorisme en Afrique, a-t-il estimé, en se déclarant convaincu que ce combat doit se dérouler sur plusieurs fronts, y compris en s’attaquant aux conditions qui favorisent le développement du terrorisme.


Sans une approche holistique et une approche soutenue, le risque est de déplacer la menace d’une région à une autre, a fait observer le Secrétaire général, en citant l’exemple du Sahel, où les Nations Unies sont en train de développer une stratégie intégrée pour renforcer la gouvernance et l’état de droit, la capacité des mécanismes de sécurité nationale et régionale et d’intégrer les activités humanitaires et de développement pour bâtir la résilience.


La communauté internationale et les Nations Unies doivent faire plus pour renforcer la capacité des États Membres touchés, a souligné le Secrétaire général, en rappelant les actions déjà entreprises par le système des Nations Unies en ce sens, en particulier par les missions, le Bureau de l'Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, le Bureau de la lutte antimines des Nations Unies ou encore la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT).


M. Ban a également indiqué qu’en Afrique centrale, l’ONU s’attachait à réduire le flux de petites armes, tandis qu’en Afrique orientale, elle facilitait le développement d’une stratégie régionale.


Enfin, le Secrétaire général s’est félicité des initiatives prises par plusieurs organisations régionales et sous-régionales en vue d’élaborer des stratégies de lutte contre le terrorisme, lesquelles, a-t-il dit, contribueront à aider l’ONU à identifier les menaces et les défis communs, à établir une hiérarchie des priorités, à renforcer la collaboration, à améliorer la coordination et à concentrer l’assistance internationale dans les domaines et les régions qui en ont le plus besoin.


M. ABDULLAHI SHEHU, Directeur général du Groupe international d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), a présenté l’action du Groupe, dans le cadre de l’approche intégrée du Conseil de sécurité pour la prévention des conflits et le maintien de la paix et de la sécurité.  Le GIABA, a-t-il expliqué, est une organisation spécialisée de la Communauté économiques des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), chargée de contrôler la criminalité transnationale organisée et de lutter contre le terrorisme en Afrique.  « Nous ne pouvons pas appréhender la situation sécuritaire en Afrique sans bien comprendre la vulnérabilité et les facteurs de risque », tels que la pauvreté, le chômage et le non-respect de l’état de droit, qui créent cette l’insécurité, a-t-il ajouté.


Le Directeur général du GIABA a souligné que 28 pays d’Afrique sont en guerre depuis les années 1980.  En Afrique de l’Ouest, près de 60% de la population a entre 25 et 50 ans et devrait augmenter de 52 millions d’ici à 2030, avec un taux de chômage compris entre 30 et 50% et un produit intérieur brut (PIB) de 6 699 dollars en 2009.  Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a estimé que 12 sur les 15 pays de la CEDEAO avaient, en 2009, un indice de développement humain particulièrement faible.  En outre, en Afrique en général, le commerce des armes joue un rôle significatif dans les conflits.  Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité représentent les plus grands vendeurs d’armes dans le monde, a rappelé M. Shehu.  Quant aux compagnies pétrolières internationales, elles sont susceptibles d’exacerber l’insécurité, notamment dans la région du delta du Niger.  Les augmentations du prix du pétrole permettent de financer l’achat d’armes.


En 2006, les pays en développement ont perdu près de 1,8 milliard de dollars du fait de la criminalité transnationale organisée.  Pour le Directeur général, la prévention du blanchiment d’argent s’avère cruciale pour promouvoir la paix et la sécurité.  Les actes terroristes prennent plusieurs formes, mais leur impact est très étendu.  Beaucoup de pays africains ne sont pas en mesure de régler les problèmes isolément.  La corruption politique, y compris les élections frauduleuses, la faiblesse des cadres institutionnels et juridiques, les compétences et les ressources humaines insuffisantes, ainsi que le manque de coopération interinstitutions entre les pays et sur plan international, contribuent au terrorisme.


M. Shehu a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux aspects financiers du terrorisme.  Il a déploré l’absence de définition des activités du terrorisme dans certaines législations, de même que l’absence d’autorités désignées pour l’application des mesures de gel d’avoirs et la mauvaise compréhension des résolutions du Conseil de sécurité liées au terrorisme, notamment en ce qui concerne les listes diffusées par ses organes pertinents


La corruption et la porosité des frontières offrent un environnement propice aux criminels, a-t-il fait remarquer.  C’est pourquoi, a-t-il dit, les États membres de la CEDEAO ont adopté un certain nombre de mécanismes juridiques régionaux pour lutter contre ces problèmes, dont l’adoption récente d’un cadre stratégique.  La création du GIABA, en 2000, démontre leur engagement ferme pour s’aider mutuellement à lutter contre ce fléau, sur la base d’une série de valeurs visant à promouvoir l’état de droit.  En 2008, tous les États de la CEDEAO ont promulgué des lois pour ériger en infractions les recettes liées à la criminalité transnationale organisée.


Concernant la voie à suivre, M. Shehu a fait valoir qu’une paix et une sécurité réalistes en Afrique passaient par des partenariats stratégiques et un engagement politique plus ferme, la mise sur pied d’un mécanisme d’alerte rapide pour la prévention du terrorisme, ainsi que le renforcement des capacités et de l’appui aux États pour promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance et la reddition de comptes.  À cette fin, des ressources sont nécessaires et il a lancé un appel aux donateurs, avant de rappeler que les pays africains doivent bénéficier de l’égalité des chances sur le plan commercial pour réduire leurs difficultés économiques. 


M. FAURE ESSOZIMNA GNASSINGBÉ, Président du Togo, a déclaré que le terrorisme était un phénomène planétaire qui nécessite une gouvernance au niveau mondial.  La bande sahélo-saharienne est confrontée à une multitude de défis d’ordre sécuritaire, à savoir la montée de l’extrémisme religieux, de l’islamisme radical, du terrorisme, des trafics en tout genres, notamment d’êtres humains, de drogues, d’armes et de la criminalité organisée.  « Il s’agit bien d’une des menaces les plus préoccupantes de notre temps », a-t-il dit.  


Présents notamment au Mali, au Nigéria, en Algérie, en Somalie, au Kenya, en Ouganda et ailleurs, les groupes terroristes, retranchés dans le désert, deviennent de plus en plus actifs, a expliqué le Président.  Ils plongent leurs racines dans les pays africains dont le faible niveau de développement constitue un terreau fertile pour leurs activités, avec comme toile de fond des conflits tribaux, des frontières poreuses et des problèmes sociaux.  Le terrorisme est lié à la pauvreté, à un faible niveau de gouvernance, à la corruption, et au sous-développement.  Il anéantit, dans les zones où il est présent, toute perspective de programmes de développement économiques et sociaux.


Si on ne donne pas aux gouvernements africains les moyens de mener une politique antiterroriste efficace et durable en privant les groupes terroristes de leurs « armées », il est fort à craindre de voir se consolider non seulement un arc terroriste allant de la Mauritanie au Nigéria et se prolongeant jusqu’à la Corne de l’Afrique, mais aussi de voir se développer une zone de non-droit pour les trafiquants du monde entier, a averti M. Gnassingbé.  Le terrorisme en Afrique dépasse largement le continent africain.  Les ports d’Afrique occidentale et le Sahel sont devenus des plaques tournantes pour les réseaux de trafic de stupéfiants.  Le trafic d’immigrants varie entre 65 000 et 120 000 personnes par an, le trafic des armes légères est évalué à 8 millions de pièces, dont 100 000 kalachnikovs.


« Seule une réponse plurielle, qui n’est plus étroitement militaire, permettrait de contenir les groupes de criminels et de narcoterroristes », a fait valoir le Président togolais.  La Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU va dans ce sens.  Il est indispensable de combiner les questions de sécurité avec celle du développement et de la promotion des droits de l’homme.  La menace n’est pas seulement militaire, islamiste et terroriste au Sahel.  Elle est aussi alimentaire: le nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire est passé, de fin 2011 à mi-2012, de 13 millions à plus de 18 millions.  Au Mali, par exemple, à la veille de la période de soudure, la situation alimentaire continue à s’aggraver.


Compte tenu des liens étroits existant entre le terrorisme et divers groupes de trafiquants et de narcotrafiquants, il est, selon M. Gnassingbé, incontournable d’adopter une approche globale de lutte contre le phénomène.  Les revendications politiques et sociales de Ansar Dine sont facilitées par la disponibilité des ressources illicites de financement et par la coopération avec d’autres mouvements comme Boko Haram et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), a-t-il fait remarquer.  C’est pour cette raison que « la communauté internationale doit développer une stratégie mondiale, en concertation avec les pays concernés, concrétisée par une pluralité d’initiatives de nature politique, diplomatique, socioéconomique et sécuritaire ».  En outre, il est urgent que les pays partenaires honorent leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD).  La crise n’autorise pas les pays donateurs à respecter leurs engagements d’atteindre 0,7% du PIB d’ici à 2015.  Le Président a lancé un appel pressant tous les pays partenaires pour qu’ils fassent un effort en matière d’APD.  Enfin, il s’est félicité de la décision de 11 États membres de l’Union européenne de lancer une taxe sur les transactions financières internationales. 


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a déclaré que le débat du Conseil venait à point nommé, d’abord parce que le terrorisme continue de constituer une des menaces les plus sérieuses à la paix et à la sécurité internationales, et ensuite parce que le terrorisme est devenu, de façon de plus en plus marquée ces dernières années, une menace à la paix et à la stabilité dans plusieurs régions du continent africain.  M. Asselborn a souligné que la crise au Mali et ses ramifications, à travers le Sahel et au-delà, illustrent, à maints égards les défis de plus en plus complexes auxquels l’ONU et ses États Membres doivent faire face.  De ce fait, la lutte contre le terrorisme est un effort de longue haleine, a-t-il poursuivi, en mettant l’accent sur le fait que celle-ci nécessitera la mobilisation de moyens importants, tant au niveau de la sécurité qu’au niveau de la coopération au développement.  La mise en œuvre d’une stratégie globale s’impose, a souligné le Vice-Premier Ministre du Luxembourg, en rappelant qu’au niveau de l’ONU, la Stratégie antiterroriste mondiale avait élargi le cadre de lutte contre le terrorisme et avait le mérite de combiner la sécurité, l’état de droit, le développement socioéconomique, la protection et la promotion des droits de l’homme.  Cette Stratégie devrait être déclinée pleinement au niveau régional en Afrique, a-t-il préconisé.


Par ailleurs, M. Asselborn a salué la décision du Conseil d’étendre les sanctions contre Al-Qaida au Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), en 2012, et au groupe Ansar Eddine, cette année, et déclaré attendre beaucoup de la coopération entre le Comité 1267 (2001) chargé des sanctions contre Al-Qaida et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), créée par la résolution 2100 (2013).  Il a salué, en outre, la réunion spéciale que le Comité contre le terrorisme, présidé par le Maroc, organisera en 2013 sur la coopération et l’assistance technique aux États dans la région du Sahel afin de renforcer leurs capacités dans la lutte contre le terrorisme.  Il est plus urgent que jamais de finaliser et de concrétiser, au plus vite, la stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel, a-t-il souligné.  Convaincu que la menace terroriste ne saurait être éradiquée par des moyens militaires, le Vice-Premier Ministre a appelé à renforcer la dimension sécuritaire civile; à mieux outiller les forces de maintien de l’ordre et la justice contre le terrorisme et à œuvrer résolument pour le développement économique et social, afin de tarir les sources de frustrations et d’exclusion auxquelles s’alimentent le terrorisme et ses agents de recrutement.   


M. SAAD DINE EL OTMANI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a affirmé que le débat de ce matin se tenait à un moment délicat, où la communauté internationale est préoccupée par les transformations et les défis sécuritaires en Afrique.  Pour le Ministre, il y a un lien croissant entre les groupes terroristes, les mouvements sécessionnistes et les réseaux criminels impliqués dans le trafic de stupéfiants, la contrebande d’armes, la traite d’êtres humains et la piraterie. 


Le Maroc, a-t-il ajouté, est à l’avant-garde de ces États qui, depuis plusieurs années, ont exprimé leur préoccupation face à la menace du terrorisme en Afrique.  Il a, en particulier, dit attendre beaucoup de l’adoption de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. 


Le Maroc, a-t-il également indiqué, a adopté une stratégie nationale conforme à celle des Nations Unies, réaffirmant l’engagement du Gouvernement en faveur de l’état de droit, du respect des cultures et des valeurs fondamentales et religieuses.  Cette stratégie nationale souligne, a-t-il déclaré, l’importance pour le Maroc de poursuivre ses réformes démocratiques, le développement sous toutes ses formes, constituant ainsi un garde-fou contre les idéologies violentes et le terrorisme.


Le Ministre a ajouté que le Maroc s’était notamment rallié au Forum mondial de lutte contre le terrorisme.  Son pays, a-t-il dit, est prêt à mettre en commun son expérience nationale avec les États africains et à nouer des partenariats constructifs pour face à ces menaces sécuritaires. 


Il a rappelé que le Maroc présidait le Comité de lutte contre le terrorisme du Conseil de sécurité et, à cet égard, appuyait les efforts des mécanismes spécialisés des Nations Unies en vue d’améliorer la coordination des stratégies régionales et nationales de lutte contre le terrorisme.  De même, a-t-il dit, le Maroc offre une assistance aux États africains sur le plan juridique et dans le domaine du renforcement des capacités.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a estimé que ce débat était l’occasion de se souvenir des victimes des attentats terroristes partout dans le monde, ainsi que de leurs familles.  La lutte contre le terrorisme exige une détermination commune et des efforts conjoints, a-t-elle rappelé.


Le terrorisme a progressé en Afrique au cours de ces dernières années, a souligné la représentante.  Les pays africains, avec l’aide essentielle de la communauté internationale, ont lutté efficacement contre la menace du terrorisme, a-t-elle observé, en rappelant les efforts entrepris, notamment, au Mali ou en Somalie.


Mme Rice a notamment exprimé sa préoccupation face aux actions lancées en Afrique par Al-Qaida et ses groupes connexes, qui utilisent les enlèvements et les rançons pour financer leurs activités et ont recours de plus en plus à des engins explosifs improvisés.


Pour combattre le terrorisme, sous tous ses aspects et dans toutes ses manifestions, en Afrique, il faudrait une stratégie multidimensionnelle, a-t-elle souligné, en précisant que la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée par les Nations Unies reconnaissait cet élément.


Les États-Unis, a-t-elle assuré, ont accru leur assistance à leurs partenaires africains.  Il est indispensable, a-t-elle insisté, de renforcer les capacités des États en matière de lutte contre le terrorisme.  Mme Rice a également mis en garde contre des approches souvent trop répressives qui, a-t-elle expliqué, risquent d’alimenter la menace que l’on souhaite éliminer.


Mme Rice a ainsi mis l’accent sur la nécessité de créer des sociétés plus libres, plus prospères, de lutter contre la pauvreté et de combattre la corruption.  L’élimination de la menace terroriste exige, a poursuivi la déléguée américaine, des politiques de prévention et de règlement des conflits efficaces, la promotion d’une éducation et de soins de santé de qualité, de la justice, de bonne gouvernance, de l’état de droit.  De même, convient-il, a estimé Mme Rice, de stimuler la croissance économique et le développement.


M. EUGENE-RICHARD GASANA (Rwanda) a partagé la préoccupation du Togo pour la paix et la sécurité en Afrique.  Le continent africain, a-t-il dit, doit adopter une stratégie efficace pour prévenir les conflits en Afrique en s’attaquant à ses causes profondes.  La plupart de celles-ci sont également les causes du terrorisme, a-t-il souligné, en citant la division artificielle des frontières héritées du colonialisme, les ingérences étrangères, la corruption, la mauvaise gouvernance, la pauvreté, la famine et les frontières poreuses.


Le terrorisme et les conflits peuvent s’alimenter mutuellement.  Ce n’est pas par hasard que les groupes terroristes s’attaquent aux Casques bleus et aux missions de la paix de l’ONU, a fait remarquer le représentant.  Il a déploré la répétition d’actes terroristes visant des communautés religieuses, ethniques ou raciales, en notant que le terrorisme allait toujours de pair avec des trafics transnationaux.  La plupart des victimes luttent de façon pacifique et citoyenne contre ce fléau, a-t-il rappelé.


M. Gasana a réaffirmé l’appui de son pays à la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU et encouragé les États à renforcer leur coopération.  Le Rwanda soutient la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales et sous-régionales, dont le Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT).  En outre, il attend avec intérêt l’adoption de la stratégie intégrée pour le Sahel.


Après avoir condamné une nouvelle fois tous les groupes terroristes opérant sur le continent africain, le délégué du Rwanda a souligné que « le terrorisme ne pouvait et ne devait être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation ».  La lutte contre le terrorisme ne peut se limiter à la prévention ou à l’interdiction de l’usage d’explosifs, mais devrait également s’étendre aux groupes armés qui commettent des crimes, des enlèvements ainsi que des viols.   Il a ainsi appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour lutter contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe génocidaire qui constitue l’une des sources principales de conflit à l’est de la République démocratique du Congo.


M. KYOU-HYUN KIM, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a regretté qu’en dépit des efforts concertés de la communauté internationale au cours de la décennie écoulée, le terrorisme demeure une grave menace pour la paix et la sécurité au Maghreb et au Sahel.  Faute de riposte, la formation de ce que l’on appelle « l’Arche de l’instabilité », allant du Mali à la Somalie, risquerait de bientôt devenir irréversible, et de transformer l’ensemble du continent africain en une pépinière d’extrémistes et en plateforme de lancement d’attaques terroristes à grande échelle dans le monde entier.  M. Kim a préconisé une approche globale et appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU axée sur les différentes composantes du terrorisme, à savoir les terroristes, les armes, le financement et les réseaux.  Pour le Vice-Ministre, le point de départ naturel d’une telle stratégie consisterait à s’attaquer aux conditions socioéconomiques et écologiques, en mettant l’accent sur les jeunes et l’éducation.  Dans ce contexte, M. Kim a fortement appuyé l’initiative mondiale pour l’éducation lancée par le Secrétaire général.  Les droits de l’homme et l’état de droit doivent, a-t-il ajouté, être au cœur des efforts mondiaux tendant à résoudre la problématique du terrorisme.


Le Vice-Ministre a estimé que la défense des frontières poreuses pour lutter contre les flux illicites d’armes en Afrique était une tâche d’importance, au même titre que la prévention et l’interdiction du financement terroriste.  À cet égard, il a souligné que, dans le cadre de sa collaboration avec l’Équipe spéciale d’action financière, le rôle du GIABA était crucial pour renforcer la coopération dans les domaines militaire et de renseignement entre les pays de la région.  Il a également souhaité que les pays concernés prennent en main ces efforts afin qu’ils puissent établir une bonne gouvernance et promouvoir des réformes économiques, tout en établissant une stratégie antiterroriste complète.  Il a aussi indiqué que la République de Corée, en tant que Président du Comité 1540, œuvrera pour mobiliser l’assistance internationale nécessaire en faveur des États africains concernés, dans le cadre du mandat dudit Comité.  M. Kim a aussi évoqué la prochaine Conférence sur la cybercriminalité, qui aura lieu à Séoul les 17 et 18 octobre prochains, dans le cadre des efforts déployés par son pays pour lutter contre les nouvelles tendances de l’exploitation de la technologie de l’information visant à inciter, recruter, et financer des activités terroristes et propager l’extrémisme.   


M. EDUARDO ZUAIN, Vice-Ministre des relations extérieures de l’Argentine, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes.  Toute réponse à ce phénomène, a-t-il souligné, doit se faire dans le respect absolu du droit international, du droit international humanitaire, du droit relatif aux droits de l’homme, ainsi que des buts et principes de la Charte des Nations Unies.  Il a salué, à cet égard, la création, par la résolution 1904 (2009) du Conseil de sécurité, du Bureau du Médiateur en tant qu’entité indépendante et impartiale chargée d’examiner les requêtes d’individus, de groupes, de sociétés et d’entités souhaitant être rayés de la Liste du Comité des sanctions contre Al-Qaida. Rappelant que l’Argentine avait été victime d’actes terroristes et de terrorisme d’État, M. Zuain a invité à adopter une approche de lutte contre le terrorisme qui soit fondée sur l’état de droit et le respect des libertés fondamentales.  Les violations des droits de l’homme ne peuvent, en aucune circonstance, être tolérées au nom de la lutte contre le terrorisme, a-t-il rappelé. 


M. Zuain a souligné qu’il était fondamental qu’en raison de la complexité de la situation mondiale actuelle, la lutte contre le terrorisme soit menée dans le cadre d’efforts multilatéraux mondiaux sur la base de la coordination et de la coopération entre les États.  Évoquant la déclaration présidentielle que le Conseil de sécurité adoptera aujourd’hui à l’issue de son débat public sur cette question, M. Zuain a fait observer que dans le cas de l’Afrique, le terrorisme faisait peser une grave menace sur les efforts des États africains visant à promouvoir le développement économique et social.  Tout en exprimant sa profonde préoccupation concernant les attaques perpétrées contre les missions des Nations Unies, le Vice-Ministre des relations extérieures de l’Argentine a estimé que le Traité sur le commerce des armes, adopté par l’Assemblée générale le 2 avril dernier, était un instrument important pour empêcher que les armes légères et de petit calibre soient détournées par des groupes terroristes.  La coopération internationale et la coordination des efforts entrepris devraient s’accompagner de la mise en place d’un système économique mondial, fondé sur l’équité, qui s’attaque aux causes profondes et multiples du terrorisme.


M. EVGENY ZAGAYNOV (Fédération de Russie) a estimé que le terrorisme continuait de constituer l’une des menaces les plus graves à la paix et à la sécurité internationales, en soulignant que l’Afrique y était malheureusement exposée en première ligne.


Il a rappelé que son pays avait été à l’origine de l’initiative de la résolution 2017 (2011) du Conseil de sécurité, qui engage notamment les autorités libyennes à prendre toutes les mesures voulues pour empêcher la prolifération de tous types d’armes et de matériel connexes.  Il a également insisté sur la menace que constitue le trafic de stupéfiants en Afrique. 


Le représentant s’est aussi dit préoccupé par le fait que le terrorisme fasse irruption dans les conflits régionaux.  Il s’est félicité, à cet égard, de l’adoption de la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité, créant une Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), en soulignant les vertus d’une approche conjointe de la communauté internationale. 


Il a, toutefois, regretté que le Conseil de sécurité n’eût pas été en mesure de trouver une position consolidée dans le cadre des attentats terroristes en Syrie.


Le délégué russe s’est par ailleurs dit satisfait de la mise en place de relations de partenariat en Afrique, l’aide de la communauté internationale étant indispensable pour renforcer les capacités de nombreux États. 


Le représentant s’est également félicité des efforts entrepris par les Nations Unies, notamment par la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), le Bureau de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme ou l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.


La Fédération de Russie, a-t-il dit, joue un rôle important en mettant l’accent sur l’aide humanitaire apportée par l’ONU.  Il est également nécessaire, a-t-il souligné, d’axer les efforts, à long terme, sur les activités de lutte contre la radicalisation des populations, surtout des jeunes, et de renforcer la lutter contre les tendances extrémistes.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a reconnu que le terrorisme était une menace grave à l’indépendance politique, à la souveraineté nationale, à l’intégrité territoriale et au développement économique et social de tous les États.  Le terrorisme met en péril le bien-être de toutes les sociétés.  Pour sa part, l’Azerbaïdjan contribue activement à la lutte contre le terrorisme.


Certaines sous-régions du continent africain souffrent de problèmes d’instabilité, de sous-développement, de pauvreté et d’institutions trop fragiles, créant des conditions favorables au terrorisme et aux flux d’armes à destination de ceux qui se livrent à des activités séparatistes.  Le représentant a salué le rôle majeur de l’Union africaine pour promouvoir la paix et la sécurité sur le continent.  À cette fin, il a préconisé d’adopter une approche globale et intégrée.  La participation active des acteurs nationaux et régionaux est également nécessaire.


La crise au Mali a des incidences négatives sur la région et au-delà, a reconnu M. Mehdiyev.  Il est important de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour lutter contre les mouvements d’opposition armés, notamment en Somalie.  Il a souligné l’urgence d’une mise en œuvre rapide des sanctions imposées par le Conseil de sécurité et de stratégies de développement par les pays.  La coopération entre les États africains est fondamentale, a-t-il dit.  L’Azerbaïdjan a engagé un dialogue avec l’Union africaine et compte renforcer son assistance, a assuré son représentant. 


M. MICHAEL TATHAM (Royaume-Uni) s’est dit préoccupé par la poursuite de la recrudescence du terrorisme en Afrique, en notant que les menaces sur le continent étaient plus diverses et fragmentaires.  La communauté internationale doit, a-t-il estimé, coopérer avec les pays africains afin de s’attaquer vigoureusement à cette problématique. 


Le délégué britannique a mis l’accent sur la nécessité d’adopter en ce sens une approche globale, les Nations Unies devant, a-t-il dit, jouer un rôle central à cet égard et empêcher tout chevauchement de ses activités.


De même, la communauté internationale doit assister les pays concernés à prévenir la radicalisation des populations.  L’instabilité, a-t-il expliqué, a longtemps été un facteur de développement du terrorisme.  La communauté internationale doit coopérer avec les pays africains en vue de réduire la pauvreté, favoriser une gouvernance efficace et permettre leur stabilité.  Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de lutter contre les sources nationales, régionales ou internationales de mécontentement des populations.


Il a en outre souligné que le paiement de rançons avait contribué à l’augmentation du terrorisme en Afrique, la communauté internationale devant prendre des mesures collectives pour tenter de régler ce problème.  Il a, à cet égard, appuyé pleinement le rôle du Groupe d’action financièrecontre le blanchiment d’argent pour améliorer partout le cadre de bonne gouvernance. 


Le représentant du Royaume-Uni a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de ne pas baisser la garde en Somalie.  Il a également noté l’importance de lutter contre les contenus qui alimentent le terrorisme et de fermer les espaces non maîtrisés où le terrorisme prospère.  Cet élément constituera une priorité lorsque le Royaume-Uni assurera la présidence du G-8, a-t-il assuré avant de conclure.


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a déclaré que l’Afrique, « nouvelle frontière du terrorisme international », méritait toute l’attention de la communauté internationale.  Le Pakistan, a-t-il dit, reste une victime majeure du terrorisme et fait siennes les préoccupations des pays africains.  L’Afrique risque de devenir l’épicentre du terrorisme, tandis que des groupes terroristes sapent les efforts des missions de maintien de la paix de l’ONU, conjuguant extrémisme politique, religieux et idéologique avec la criminalité transnationale organisée.  Les activités de lutte contre le terrorisme absorbent l’essentiel des ressources qui sont indispensables au développement économique et social et à la consolidation de l’état de droit, a-t-il regretté, en prévenant que ces groupes pourraient aussi prendre le contrôle de ressources naturelles stratégiques.


Évoquant les groupes terroristes ayant pris pour cibles des gouvernements et des civils, en sapant les efforts visant à établir la sécurité et la bonne gouvernance, le représentant a condamné la « situation toxique » qui prévaut au Sahel.  Certains groupes, a-t-il souligné, se servent du territoire d’un pays pour attaquer d’autres pays, créant ainsi un « arc d’instabilité qui va de la Corne de l’Afrique à l’Asie centrale ».  Certes, ces groupes s’entendent pour exploiter les doléances locales, mais il ne faut pas négliger les facteurs que sont la pauvreté, les privations, la marginalisation et l’exclusion.  Les jeunes africains, qui représentent près de 60% du milliard d’habitants que compte le continent, doivent se voir offrir des chances économiques pour éviter de tomber dans la criminalité. 


Après avoir salué l’accent mis par le Comité de lutte contre le terrorisme sur le Sahel, M. Khan a estimé que les efforts sont encore insuffisants face à la menace que représente le terrorisme.  Ce fléau ne pourra être vaincu que par des mesures d’application de la loi ou des opérations militaires ou de renseignement, a estimé le représentant du Pakistan, qui a souhaité, au contraire, qu’une approche globale multidimensionnelle soit adoptée.  Il a préconisé notamment les mesures suivantes: renforcer les capacités des systèmes de justice pénale; raffermir la coopération régionale et sous-régionale; mettre au point des mécanismes d’alerte rapide; créer des possibilités en matière d’éducation et d’emploi; dialoguer avec ceux qui sont prêts à renoncer à la violence.  L’approche du Pakistan est fondée sur la dissuasion, le développement et le dialogue, a-t-il assuré.  Il faudrait en outre s’attaquer au financement du terrorisme, en mettant fin au trafic de la drogue et à la piraterie.  Avant de conclure, il a rappelé que le terrorisme et l’extrémisme ne devraient être associés à aucune religion, race, système de valeurs ou société ».


M. LI BAODONG (Chine) a affirmé que le terrorisme était l’ennemi commun de l’humanité.  La communauté internationale, si elle a enregistré des progrès notables, rencontre encore des difficultés dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il dit.  Les pays africains, a-t-il estimé, sont en première ligne de la lutte internationale contre cette menace.


La lutte contre le terrorisme sur le continent ne peut être menée uniquement par les seuls États africains, la communauté internationale ayant un rôle à jouer notamment, en les aidant à lutter contre les causes profondes de ce fléau.


Le rôle de chef de file des États africains dans la lutte contre le terrorisme doit être pleinement respecté, a-t-il ajouté, en mettant l’accent sur la nécessité de respecter la souveraineté et l’intégralité territoriale des pays.


Le délégué de la Chine a, de même, encouragé les efforts entrepris pour aider l’Afrique à assurer la paix et la sécurité régionales et à appuyer son propre développement, en tenant compte des particularités des pays.


Il a mis l’accent sur l’importance de déployer des efforts supplémentaires pour aider les pays africains à renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme et à appuyer les initiatives des organisations régionales et sous-régionales.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que le débat de haut niveau du Conseil témoignait de l’engagement du Togo, depuis son accession au Conseil de sécurité en 2012, de prévenir et combattre les menaces transversales en Afrique.  La France, a-t-il assuré, fait de la lutte contre le terrorisme en Afrique une de ses priorités, dont la manifestation la plus visible est son engagement au Mali depuis le 11 janvier dernier, en lien avec les Forces armées maliennes et la force africaine de la MISMA.  L’adoption de la résolution 2100 a confirmé le soutien unanime de la communauté internationale à la stabilisation du Mali, ainsi qu’à l’action de la France et des États africains pour contrer les groupes terroristes de la région, a souligné l’Ambassadeur Araud.  Aujourd’hui, le Mali va poursuivre son processus politique, notamment par le biais des élections qui auront bientôt lieu, a-t-il ajouté, en déclarant que dans la lutte contre le terrorisme, la politique est aussi une arme fondamentale.


S’associant à la déclaration prononcée par l’Union européenne, M. Araud a souligné que le terrorisme était une menace majeure pour le continent africain, que ce soit au Sahel, au Nigéria ou en Somalie, ce qui explique qu’il s’inscrit au cœur de l’action du Conseil de sécurité.  « Nous avons été les témoins de la montée en puissance du terrorisme en Afrique », a-t-il poursuivi, en expliquant qu’au Sahel, ce fléau s’était développé en raison de problèmes de gouvernance, de trafic de drogues et de statut des communautés, en particulier des Touaregs.  Il a affirmé qu’à présent, la menace terroriste avait été considérablement réduite par l’intervention des forces françaises et africaines, tout en reconnaissant qu’il y avait encore des éléments résiduels.  En Somalie, la situation demeure fragile, a-t-il averti, avant de rappeler que le groupe Al-Chabaab contrôlait encore une large partie du territoire et que les attentats terroristes visaient régulièrement les autorités gouvernementales.  Au Nigéria, le groupe Boko Haram continue de mener ses tentatives de déstabilisation, a-t-il fait remarquer.  La lutte contre le terrorisme, en Afrique et dans le monde, reste avant tout une responsabilité collective, a estimé M. Araud.  Cette responsabilité, a-t-il dit, requiert, plus que jamais, la mobilisation et la coordination de tous les acteurs concernés.  C’est pourquoi, il a invité tous les États africains à rejoindre les conventions sectorielles pertinentes de lutte contre le terrorisme, et les a appelés à renforcer leur coopération mutuelle, en particulier au Sahel.      


M. JOSÉ ALBERTO BRIZ GUTIÉRREZ (Guatemala) a centré son intervention sur le document de réflexion soumis par la présidence du Conseil pour étayer le débat sur les enjeux de la lutte contre le terrorisme et a invité à examiner en particulier les conditions et conséquences de la menace terroriste en Afrique, d’une part, ainsi que les efforts régionaux et la nécessité d’une assistance accrue de la communauté internationale, d’autre part.  Concernant le premier volet, M. Briz Gutiérrez a rappelé que le terrorisme est le produit de situations comme l’oppression, l’injustice sociale, le manque d’opportunités économiques et la faiblesse des institutions étatiques qui sont souvent la cause du désespoir des jeunes, que manipulent des groupes extrémistes.  Le représentant du Guatemala a invité à ne pas sous-estimer les liens potentiels ainsi que les corrélations entre le terrorisme et des facteurs de déstabilisation comme la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues ou encore la piraterie.  M. Briz Gutiérrez a par ailleurs mis l’accent sur l’importance de la transnationalisation des frontières qui incite les groupes terroristes à rechercher des pays où la réponse politique ou militaire est quasi inexistante compte tenu de la fragilité du contrôle aux frontières.


Dans ce contexte, M. Briz Gutiérrez a recommandé un contrôle accru et une réglementation des activités transfrontalières afin de garantir la paix et la stabilité et de promouvoir une politique adéquate et les mesures économiques et sociales nécessaires, en particulier en faveur de l’intégration des économies africaines.  Il a ensuite salué la mise en place, au cours des 10 années écoulées, d’un nombre incalculable d’outils multidimensionnels d’appréhension et de coopération efficaces prenant en compte les besoins et particularités de chaque région, notamment les régimes de sanctions du Conseil de sécurité.  Il a également relevé que le document de réflexion mentionnait les opérations de maintien de la paix, et souligné que dans certains cas, la lutte contre les terroristes pouvait constituer une menace pour les principes fondamentaux de ces opérations, comme l’impartialité ou le non-recours à la force, sauf dans les situations de légitime défense.  Le représentant du Guatemala a également insisté sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, ainsi qu’au sein du système des Nations Unies, piliers fondamentaux des efforts mondiaux visant l’élimination du terrorisme.  La responsabilité partagée, a-t-il dit, doit être au centre de ces efforts. 


M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a déclaré qu’indéniablement, l’Afrique était le nouveau théâtre de la lutte contre le terrorisme comme le confirment les événements de la semaine dernière, qui avait été marquée par des attentats suicides ciblant des soldats maliens et nigériens dans des villages du nord du Mali; des attaques coordonnées de militants de Boko Haram dans le nord-est du Nigéria; et des attentats à la voiture piégée par Al-Chabaab contre le convoi d’une délégation qatarie à Mogadiscio, en Somalie.  Cette menace terroriste sur le continent pose des défis nouveaux et complexes, a-t-il affirmé, en ajoutant que les groupes terroristes montrent chaque fois plus leur capacité de former des alliances et de manipuler des griefs et des insurrections, ainsi que de tirer profit d’espaces non gouvernés.  Ces mêmes groupes terroristes continuent d’accroître les sources de financement, armes et recrues, a-t-il martelé, en mettant l’accent sur leurs liens avec les trafiquants de personnes, de drogues et d’armes partout en Afrique.  C’est pour cette raison précise que des groupes terroristes du Mali avaient réussi à obtenir des armes en provenance de Libye, pays situé pourtant à 2 500 kilomètres de là.


M. Quinlan a également dénoncé les prises d’otages comme moyens de financement et les stratégies de négociations des groupes terroristes, avant d’ajouter que des enquêtes menées récemment en Australie avaient révélé que des groupes terroristes avaient exercé une influence sur de jeunes australiens en les radicalisant.  Ces groupes œuvrent de concert et ne connaissent aucune frontière, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il a préconisé, pour briser ce cercle vicieux, de s’attaquer à cette menace par une action à trois niveaux: amélioration des capacités, prévention et coordination, notamment aux niveaux national et régional, en particulier à travers l’Union africaine, et au niveau international.  Il a aussi appelé à une meilleure coordination entre l’ONU, l’Union africaine et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ainsi qu’avec le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, qui a développé des pratiques optimales en matière de justice pénale, d’enlèvements et de centres pénitentiaires.  Au niveau du Conseil de sécurité, M. Quinlan a estimé que le régime de sanctions contre Al-Qaida a l’énorme potentiel d’assister les États africains en vue d’inverser la tendance contre les affiliés de ce réseau terroriste en Afrique.  Parallèlement, il faudrait systématiser l’analyse du terrorisme, ses causes et les mesures à adopter pour le contrer, dans l’ordre du jour de la paix et la sécurité au sein de l’ONU, y compris les mandats, a-t-il notamment suggéré. 


M. TÉTE ANTÓNIO, Observateur permanent de l’Union africaine, a salué, à l’instar des autres intervenants de la matinée, la présence du Président du Togo, M. Faure Essozimna Gnassingbé et l’invitation faite à l’Union africaine pour participer au débat d’aujourd’hui.  Il a, à son tour, mis en évidence la nature complexe de la menace terroriste sur le continent et, plus particulièrement dans la région du Sahel, carrefour non seulement du terrorisme mais aussi du trafic des êtres humains, du trafic de stupéfiants et d’armes, d’enlèvements contre rançons, d’actes de piraterie, de prolifération d’armes illégale et de blanchiment d’argent.  Le terrorisme à caractère idéologique, qui en est la conséquence directe, est en passe de se muer en une nouvelle forme que les experts qualifient de « narcoterrorisme », a-t-il mis en garde.  M. António a affirmé que cette menace à la sécurité avait donné naissance à de nouvelles formes de mercenariat en Afrique, comme celui des « armes à louer », forme par laquelle les combattants joignent la bataille non pas pour des raisons idéologiques mais surtout pour des gains financiers.  La situation actuelle de la sécurité au Mali représente un exemple clair des effets dévastateurs de telles menaces pour la paix, la sécurité et le développement, a également déclaré M. António.


La lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et autres formes de criminalité transnationale organisée exige donc des efforts solides, centrés, coordonnés et collectifs de la part de tous les États Membres et du reste de la communauté internationale, par le biais d’une action complémentaire visant, entre autres, à remédier aux causes profondes du terrorisme et à empêcher les terroristes de recruter avec succès et de mener leurs activités, ainsi qu’à améliorer la capacité de limiter les dégâts occasionnés par un attentat terroriste.  Pour M. António, une telle démarche exige des ressources considérables et la coopération d’institutions spécialisées dans les différents aspects de la lutte antiterroriste.  L’Observateur permanent de l’Union africaine a fait état de missions d’évaluation antiterroriste conduites par le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) –basé à Alger– dans plusieurs pays sahéliens affectés par le terrorisme actif.  Ces missions ont révélé de profondes lacunes dans les domaines de la coordination, la prévention, l’application de la loi, la réduction des dommages et la protection.  Il faudrait mettre en place des structures nationales et régionales plus centralisées en vue d’assurer un échange optimal de renseignements et des informations des opérations en temps réel, a préconisé M. António, en conclusion.


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire), qui s’exprimait au nom de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a estimé que la crise que vivait actuellement le Mali n’était qu’une des conséquences de la montée en puissance du terrorisme en Afrique.  Il a souligné que la CEDEAO avait salué l’intervention des troupes françaises à la demande des autorités légales du Mali, qui ont aidé l’armée malienne à repousser l’offensive des groupes terroristes, traduisant ainsi l’urgente nécessité de la solidarité internationale pour faire face à ce fléau.


Les États africains, a-t-il ajouté, se sont engagés à lutter contre le terrorisme dans le cadre de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) et à fournir les efforts nécessaires pour la mise en place de mécanismes et de mesures aptes à consolider la paix et la sécurité dans l’espace communautaire par la coopération en matière de lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et les trafics illicites, le blanchiment d’argent et la cybercriminalité.


M. Bamba a rappelé que le quarante-deuxième Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, les 27 et 28 février derniers, à Yamassoukro, en Côte d’Ivoire, avait adopté une stratégie de lutte contre le terrorisme et son plan de mise en œuvre, ainsi qu’une déclaration politique et de position commune.  Ainsi, la CEDEAO, a-t-il dit, a solennellement condamné sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, y compris les actes d’enlèvement, de détournement d’aéronef, de prise d’otages, de demande et de paiement de rançon, d’attentats à la bombe, de sabotage et de profanation des lieux religieux et d’autres lieux de culte sacrés.


Cette stratégie, a précisé M. Bamba, est basée sur une approche intégrale, contenant un ensemble complet des mesures devant être prises par divers organismes dans les États Membres et qui fournit une orientation stratégique vers le confinement et l’élimination de la menace posée par le terrorisme à la région.


À cette fin, a-t-il poursuivi, il sera procédé à la création d’une unité de coordination de lutte contre le terrorisme, d’un mandat d’arrêt de la CEDEAO et d’une liste noire de la CEDEAO des réseaux terroristes et criminels afin de faciliter la coordination et le partage d’informations entre les États membres.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a assuré que l’Union européenne appuyait pleinement la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU, ainsi que les travaux des trois Comités du Conseil de sécurité chargés de la lutte contre terrorisme.  La réponse à ce défi doit être globale, basée sur une approche combinant sécurité, développement et gouvernance.  Pour l’Union européenne, cinq conditions sont essentielles pour lutter efficacement contre le terrorisme: l’engagement actif des organisations régionales et sous-régionales; l’examen des causes profondes qui permettent aux organisations terroristes de se développer; des actions pour endiguer la radicalisation; l’appui à la bonne gouvernance; le respect de l’état de droit, y compris les droits de l’homme et le droit international humanitaire.


L’Union européenne renforce son appui à la lutte contre le terrorisme et aux efforts de développement en Afrique de l’Ouest, au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, a poursuivi M. Mayr-Harting.  L’Union européenne a ainsi lancé, en 2012, une mission de formation et de renforcement des capacités pour le Sahel (EUCAP SAHEL), basée au Niger.  La crise au Mali a accéléré son engagement dans la région, aux côtés de la MINUSMA, a-t-il ajouté.  Les Présidents du Mali, de la France et de l’Union européenne, s’apprêtent à accueillir à Bruxelles, mercredi prochain, la Conférence internationale des bailleurs de fonds pour le Mali.  Enfin, l’Union tiendra une importante conférence pour renforcer l’appui international à la Somalie, à Bruxelles le 16 septembre 2013.


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie), qui s’exprimait au nom de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), que son pays préside, a notamment rappelé que l’IGAD et l’Union africaine s’efforçaient de travailler en étroite collaboration avec les trois comités du Conseil de sécurité formant le dispositif de lutte antiterroriste des Nations Unies.


Il a souligné que l’Union africaine avait adopté, en juillet 1999, la Convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, qui est entrée en vigueur le 6 décembre 2002.  Ce texte a fait l’objet d’un protocole additionnel adopté à Addis-Abeba, le 8 juillet 2004, visant à établir des mécanismes et des organes de mise en œuvre de la Convention.  Un plan d’action a été adopté lors de la réunion intergouvernementale de haut niveau de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme à Alger, en septembre 2002.  À partir de ce plan, a-t-il ajouté, a été créé le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), dont le siège est à Alger.


Le délégué a soutenu que l’expérience dans la région de l’IGAD avait montré que les chances de succès de la lutte contre le terrorisme étaient réduites tant qu’il n’y aurait pas de coopération internationale efficace qui ne fait pas de distinction entre les groupes terroristes, ni entre les lieux où ils opèrent.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a salué le caractère global et les principes de la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée en 2006 par l’ONU.  « Le terrorisme ne fait aucune distinction de race, de religion ou de genre », a-t-il dit.  Il est urgent de s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène qui menace les sociétés et les efforts de développement de l’Afrique, en insistant en particulier sur l’éducation et la santé.


Au niveau national, le Soudan a ratifié toutes les conventions internationales pertinentes sur la lutte contre le terrorisme, ainsi que divers instruments régionaux.  Il a notamment promulgué une loi sur le blanchiment d’argent en 2010, puis adopté une série de textes sur la criminalité cybernétique, l’énergie atomique et les substances chimiques.  Le Soudan applique les dispositions de la résolution 1373 (2001) et joue un rôle de premier plan au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE).  Il a ainsi accueilli, le mois dernier, une conférence sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, a indiqué son représentant.  Il a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de l’Union africaine en vue de renforcer les capacités en matière de lutte contre le terrorisme.  Il a émis l’espoir que le Mali sortira « plus fort et plus immunisé » de la crise qu’il traverse.


M. a reconnu que des groupes qui bénéficient d’approvisionnement d’armes font de nombreuses régions d’Afrique le théâtre de leurs activités terroristes.  Il a condamné les atrocités et les pillages perpétrés par le Front révolutionnaire au Nord-Kordofan, ainsi que l’assassinat, hier, d’un dirigeant d’un groupe en faveur de la paix.  Il a souligné la nécessité de respecter la souveraineté des États et les droits de la personne humaine dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et rejeté toute mesure punitive unilatérale prise par certains États contre d’autres États pour des raisons politiques, attisant ainsi les tensions dans les relations internationales.  Enfin, il a souhaité l’adoption d’une définition claire et précise du terrorisme.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a affirmé que le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre le terrorisme avait été mis en place depuis des années, sous l’égide surtout de l’Union africaine, en rappelant à cet égard que l’Algérie y avait joué un rôle pionnier.  Il a ainsi rappelé qu’un plan d’action avait été adopté lors de la réunion intergouvernementale de haut niveau de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme à Alger, en septembre 2002.  À partir de ce plan, a-t-il ajouté, a été créé le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), dont le siège est à Alger.


Le délégué de l’Algérie a notamment mis l’accent, pour lutter efficacement contre le terrorisme, sur la nécessité de tarir les sources de financement et de démanteler toutes les activités criminelles qui y sont liées.  Il a précisé que l’Algérie ne ménageait aucun effort, au sein de l’Union africaine et des Nations Unies, pour sensibiliser à la menace des prises d’otage et au paiement de rançons aux terroristes.


M. Benmehidi a en outre souligné que son pays était pleinement engagé dans le cadre de la coopération régionale pour lutter contre les activités terroristes et de déstabilisation menées dans la région du Sahel.  Il a estimé, à cet égard, que le cadre de coopération mis en place par les pays concernés constituait une étape importante.


M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin) a  rappelé que l’Union africaine avait, lors de son sommet de janvier 2013, mis l’accent sur la collusion entre l’extrémisme et la criminalité transnationale organisée.  La profusion de l’argent sale concourt à la fragilisation des États.  Le Bénin réitère son adhésion aux opérations de combat lancées par la France et appuyées par le Tchad qui ont permis de sauver l’État malien et de récupérer les territoires occupés par les terroristes au nord du pays, a assuré son représentant.  Pour sa part, le Bénin est disposé à apporter « sa modeste contribution » à la MINUSMA.


La situation au Mali a, fait remarquer M. Zinsou, montré les limites de l’architecture continentale de paix de l’Afrique.  Les cloisonnements interrégionaux en ce qui concerne les marchés et au plan sécuritaire doivent être éliminés pour pouvoir mener une lutte intégrée contre les nouvelles menaces.  En outre, la solidarité internationale doit « jouer à fond » pour mettre en œuvre la stratégie globale pour le Sahel, qui est en cours d’élaboration.  Elle doit être accompagnée de mesures d’allègement de la dette, d’amélioration de l’accès aux marchés et d’appui au secteur privé et à la création d’entreprises, afin de permettre l’établissement d’une paix et d’une sécurité durables en Afrique.


M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI(République-Unie de Tanzanie) a affirmé que le terrorisme en Afrique constituait une menace réelle et croissante à la paix et à la sécurité, en soulignant le dynamisme du Conseil de sécurité en vue de l’éliminer.  Le représentant, qui a rappelé que son pays et le Kenya avaient été le théâtre d’attentats terroristes en 1998, a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU fournissait un cadre pratique qu’il convenait d’appuyer.


Le représentant a insisté sur l’importance de ne pas ignorer l’aspect de la pauvreté, facteur qui contribue, a-t-il précisé, à alimenter le terrorisme.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des partenariats nationaux, régionaux et internationaux robustes.  Il a enfin souligné la nécessité de renforcer les capacités des États dans la lutte contre le terrorisme.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité ayant examiné à sa 6965e séance, le 13 mai 2013, la question intitulée « Les enjeux de la lutte contre le terrorisme menée en Afrique dans l’optique du maintien de la paix et de la sécurité internationales », son président a fait en son nom la déclaration suivante:


Le Conseil de sécurité réaffirme que la Charte des Nations Unies lui assigne la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil constate avec une profonde inquiétude que le terrorisme continue de faire peser une grave menace sur la paix et la sécurité internationales, l’exercice des droits de l’homme et le développement économique et social des États, et constitue un obstacle à la stabilité et à la prospérité en Afrique, et en particulier que cette menace est devenue plus diffuse et s’accompagne, dans diverses régions du monde, d’une multiplication des actes de terrorisme, y compris les actes motivés par l’intolérance ou l’extrémisme.


Le Conseil rappelle toutes ses résolutions et déclarations sur la lutte contre le terrorisme, renouvelle sa ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les auteurs, le lieu et les motifs, et se dit résolu à combattre ce fléau par tous les moyens, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international, y compris des règles applicables du droit international des droits de l’homme, du droit des réfugiés et du droit international humanitaire.


Le Conseil est fortement préoccupé par la multiplication des actes de violence perpétrés par des groupes armés, dont le nombre augmente dans plusieurs régions et sous-régions de l’Afrique. Il est d’autant plus inquiet car les États dans ces régions se heurtent à des problèmes tels que la porosité des frontières qui continue de compliquer les activités de surveillance des frontières et la recrudescence du trafic des armes; ces États doivent en outre faire face à une situation socioéconomique difficile, d’où un manque de moyens et de ressources pour lutter efficacement contre le terrorisme. Il souligne à cet égard qu’il importe de mettre en place des institutions solides et efficaces aux niveaux national, sous-régional et régional.


Le Conseil sait que les forces armées ou les forces de sécurité, les mesures coercitives ou les activités de renseignement ne suffiront pas à vaincre le terrorisme, et souligne qu’il importe de s’attaquer aux conditions qui font le lit du terrorisme, notamment de tout faire pour prévenir les conflits de longue durée ou les régler par des moyens pacifiques et de promouvoir l’état de droit, la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance, la tolérance et l’ouverture.


Le Conseil affirme que la lutte contre le terrorisme à long terme passe par l’adoption d’une stratégie globale pour relever les défis qui consistent à promouvoir la croissance économique, à favoriser la bonne gouvernance, à faire reculer la pauvreté, à renforcer les capacités des États, à étendre les services sociaux et à combattre la corruption, en particulier en Afrique, mais aussi dans d’autres régions.


Le Conseil réaffirme que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à telle ou telle religion, nationalité ou civilisation.


Le Conseil réaffirme également que les États Membres doivent s’abstenir, dans leurs relations internationales, d’employer ou de menacer d’employer la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, prêter leur concours à l’ONU dans toute action qu’elle mène en accord avec la Charte des Nations Unies, et s’abstenir de fournir une assistance à tout État contre lequel l’ONU prend des mesures préventives ou coercitives.


Le Conseil constate avec inquiétude que les menaces terroristes mettent en péril la sécurité des pays dans les sous-régions concernées, et par conséquent, du continent tout entier, et sapent les efforts déployés par les États africains pour promouvoir le développement social et économique. Il estime que le développement et la sécurité se renforcent mutuellement et doivent impérativement être pris en compte dans une stratégie efficace et globale de lutte contre le terrorisme.


Le Conseil prend note du changement de nature et de caractère du terrorisme en Afrique, se déclare préoccupé par le lien de plus en plus étroit, dans de nombreux cas, entre terrorisme, criminalité transnationale organisée et activités illicites telles que le trafic de la drogue et des armes et la traite des êtres humains, et souligne qu’il importe de renforcer la coordination des efforts engagés aux niveaux national, sous-régional, régional et international pour apporter une réponse mondiale plus énergique à ce grave problème et à la menace qu’il constitue pour la paix et la sécurité internationales.


Le Conseil rappelle les résolutions 1267 (1999), 1989 (2011), 1373 (2001), 1540 (2004) et 1624 (2005), ainsi que tous les autres instruments internationaux de lutte contre le terrorisme pertinents, insiste sur la nécessité de leur pleine application, demande à nouveau aux États d’envisager de devenir partie dès que possible à l’ensemble des conventions et protocoles internationaux pertinents et de s’acquitter pleinement des obligations découlant de ceux auxquels ils sont déjà partie, et prend note de la recommandation du Comité spécial créé par la résolution 51/210 de l’Assemblée générale, qui estime que davantage de temps est nécessaire pour réaliser des progrès sensibles en ce qui concerne les questions en suspens et décide de recommander à la Sixième Commission, à la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, de créer un groupe de travail chargé d’établir la version finale du projet de convention générale sur le terrorisme international.


Le Conseil considère les sanctions comme un outil important de lutte contre le terrorisme et rappelle que les résolutions pertinentes doivent être appliquées rapidement et efficacement, en particulier ses résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) qui constituent un instrument essentiel pour lutter contre le terrorisme. Il réaffirme qu’il reste résolu à faire en sorte que soient instituées des procédures régulières et claires pour l’inscription de personnes et d’entités sur les listes des comités des sanctions et pour leur radiation, ainsi que pour l’octroi de dérogations pour raison humanitaire.


Le Conseil réaffirme qu’il importe de renforcer la coopération entre les comités de lutte contre le terrorisme créés par ses résolutions 1267 (1999), 1989 (2011), 1988 (2011), 1373 (2001) et 1540 (2004), et leurs groupes d’experts.


Le Conseil réaffirme qu’il est prêt à imposer des sanctions aux individus et entités qui abritent, financent, aident, soutiennent, organisent, forment ou préparent des individus ou des groupes qui visent à commettre des actes de violence ou de terrorisme contre d’autres États ou leurs citoyens en Somalie ou dans la région conformément à ses résolutions pertinentes, ainsi qu’aux autres réseaux régionaux et aux individus, groupes, entreprises et entités qui ne rompent pas tous les liens avec Al-Qaida et des groupes qui lui sont affiliés, notamment Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Ansar Eddine, conformément à la résolution 2083 (2012).


Le Conseil prend note des instruments pertinents adoptés par l’Union africaine pour prévenir et combattre le terrorisme, en particulier la Convention d’Alger de 1999 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et son Protocole additionnel, ainsi que le Plan d’action sur les moyens de prévenir le terrorisme, et salue les mesures prises par les États africains aux niveaux national et régional pour lutter contre le terrorisme.


Le Conseil, prenant note de la décision prise par l’Union africaine dans son communiqué en date du 8 décembre 2011, condamne fermement les enlèvements et prises d’otages ayant pour but de lever des fonds ou d’obtenir des concessions politiques, constate que ces actes se multiplient dans la région du Sahel, et souligne qu’il faut s’attaquer d’urgence à ces problèmes. Il se déclare résolu à lutter contre les enlèvements et les prises d’otages dans la région du Sahel, dans le respect du droit international applicable, et prend acte, à ce propos, de la publication du Mémorandum d’Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d’élimination des avantages qui en découlent, à l’issue du Forum mondial de lutte contre le terrorisme.


Le Conseil réaffirme l’obligation faite aux États Membres de s’abstenir d’apporter toute forme d’appui, actif ou passif, à des entités ou à des personnes qui participent ou sont associées à des actes terroristes, notamment de réprimer le recrutement de membres par les groupes terroristes, et d’empêcher la livraison d’armes à des terroristes; et considère que des mesures doivent être prises pour prévenir et réprimer le financement du terrorisme et des organisations terroristes, y compris au moyen du produit d’activités illégales, notamment de la criminalité organisée, du trafic et de la production illégale de stupéfiants et de précurseurs, et qu’il importe que la coopération internationale se poursuive à cette fin.


Le Conseil salue l’important travail accompli par les organismes des Nations Unies et d’autres organisations multilatérales pour soutenir les efforts faits pour prévenir et réprimer le financement du terrorisme et des organisations terroristes, en particulier le Groupe d’action financière, le Groupe antiblanchiment de l’Afrique orientale et australe (GABAOA), le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) et le Groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (GAFIMOAN) dans leur action de renforcement des capacités et de la coopération.


Le Conseil souligne que la lutte internationale contre le terrorisme sera renforcée si une action internationale soutenue est menée pour approfondir le dialogue et favoriser une meilleure entente entre les civilisations, dans le but d’empêcher le dénigrement systématique de religions et cultures différentes, et si l’on s’efforce de régler les conflits régionaux qui perdurent et les problèmes mondiaux de toute sorte, notamment les problèmes de développement.


Le Conseil réaffirme la nécessité pour les États d’Afrique de collaborer étroitement et directement avec les organes compétents de l’Union africaine et autres mécanismes régionaux à la mise en place de mesures renforcées de coopération, d’assistance mutuelle et de coordination entre les forces de l’ordre, les procureurs et les juges, afin que les efforts déployés collectivement par l’Afrique soient plus efficaces et notamment plus volontaristes, s’agissant de la lutte contre le terrorisme, et insiste sur l’importance de prendre toutes les mesures nécessaires et appropriées dans le respect du droit international, pour protéger le droit à la vie et les autres droits de l’homme en Afrique.


Le Conseil est préoccupé par l’extrémisme et l’incitation au terrorisme dans des États d’Afrique et met en avant l’importance de combattre l’extrémisme violent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, notamment en éliminant les conditions propices à la propagation du terrorisme et en renforçant la capacité de résilience des sociétés en encourageant la tolérance, la diversité, le respect et le dialogue.


Le Conseil prend note de l’appui fourni par les acteurs bilatéraux et multilatéraux, notamment l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Ligue des États arabes (LEA) et des organisations sous-régionales telles que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Union du Maghreb arabe (UMA), dans la lutte contre le terrorisme en Afrique et invite la communauté internationale et les organismes des Nations Unies à renforcer leur coopération avec les organismes sous-régionaux de lutte contre le terrorisme tels que le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme.


Le Conseil rappelle le rôle déterminant que jouent le Comité contre le terrorisme et sa direction exécutive pour ce qui est de veiller à l’application intégrale de ses résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005) et souligne qu’il importe d’aider les États Membres, en leur fournissant l’assistance technique voulue, à se doter des moyens de donner effet à ces résolutions, encourage le Comité contre le terrorisme et sa direction exécutive à continuer de travailler avec les États Membres qui leur en font la demande, et en particulier à évaluer les besoins d’assistance technique et faciliter la fourniture de cette assistance, en étroite collaboration avec l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et avec d’autres fournisseurs bilatéraux et multilatéraux d’assistance technique, et se félicite de la démarche ciblée et régionale qu’a adoptée la Direction exécutive pour répondre aux besoins de chaque État Membre et de chaque région en matière de lutte contre le terrorisme.


Le Conseil note avec satisfaction les activités de renforcement des capacités que des entités des Nations Unies, dont l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, ont entreprises en coordination avec d’autres organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes pour aider les États Membres africains qui le demandent à appliquer la Stratégie, et engage l’Équipe spéciale à veiller à ce que l’assistance fournie aux fins du renforcement des capacités soit ciblée.


Le Conseil engage les États du Sahel et du Maghreb à intensifier la coopération et la coordination interrégionales en vue d’élaborer des stratégies de lutte non sélectives et efficaces pour combattre de manière globale et intégrée les activités des groupes terroristes, à savoir nommément Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le « Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) » et Ansar Eddine, et prévenir leur expansion ainsi que pour contenir la prolifération de toutes armes et formes de criminalité transnationale organisée, notamment le trafic de drogues et, à ce propos, prend note du texte adopté à la Conférence sur la coopération pour le contrôle des frontières au Sahel et au Maghreb, organisée à Rabat par la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme ainsi que des conclusions de la réunion ministérielle sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne, qui s’est tenue à Nouakchott.


Le Conseil juge important que les instances pénales nationales disposent des moyens nécessaires pour apporter une réponse efficace face au terrorisme et souligne qu’il importe de renforcer la coopération entre les États Membres et les organismes des Nations Unies et organes subsidiaires de l’ONU, afin d’améliorer les capacités de chacun, notamment en les aidant à élaborer et à appliquer des méthodes de lutte contre le terrorisme reposant sur l’état de droit, et prend note de la publication du « Mémorandum de Rabat sur les bonnes pratiques pour des actions efficaces de lutte contre le terrorisme dans le secteur de la justice pénale ».


Le Conseil est conscient du fait que le fléau du terrorisme ne peut être vaincu que grâce à l’adoption d’une démarche suivie et globale, fondée sur la participation et la collaboration actives de l’ensemble des États ainsi que des organisations internationales et régionales concernées et de la société civile, et insiste sur la nécessité de s’attaquer aux facteurs propices à la propagation du terrorisme, comme décrit dans la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies (résolution 60/288 de l’Assemblée générale). Il encourage les États Membres à mettre au point des stratégies globales et intégrées de lutte contre le terrorisme.


Le Conseil invite le Secrétaire général à lui présenter, dans un délai de six mois, un rapport concis contenant une étude et une évaluation complètes des efforts déployés par le système des Nations Unies pour aider les organismes nationaux, sous-régionaux et régionaux en Afrique à lutter contre le terrorisme, en vue de poursuivre l’examen des éventuelles mesures à cet égard.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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