En cours au Siège de l'ONU

CS/10882

Le Conseil de sécurité insiste sur la nécessité d’adopter face au terrorisme une « approche suivie et globale »

15/01/2013
Conseil de sécuritéCS/10882
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6900e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ INSISTE SUR LA NÉCESSITÉ D’ADOPTER FACE AU TERRORISME

UNE « APPROCHE SUIVIE ET GLOBALE »


« Rien ne peut jamais justifier le terrorisme »,

a affirmé le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon


Le Conseil de sécurité a, aujourd’hui, au terme d’un débat public ministériel, insisté sur le fait que pour « contrer, affaiblir, isoler et neutraliser la menace terroriste », il était indispensable d’adopter une « démarche suivie et globale, fondée sur la participation et la collaboration actives de l’ensemble des États et organismes internationaux et régionaux ».


« La force armée ou les forces de sécurité, les mesures coercitives ou les activités de renseignement ne suffiront pas à vaincre le terrorisme », affirme le Conseil de sécurité, dans une déclaration présidentielle. 


Il est en effet important, estime-t-il, de « s’attaquer aux conditions qui font le lit du terrorisme, notamment de tout faire pour prévenir les conflits de longue durée ou les régler par des moyens pacifiques et de promouvoir l’état de droit, la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance, la tolérance et l’ouverture ».


Présidé par la Ministre des affaires étrangères du Pakistan, Mme Hina Rabbani Khar, dont le pays souffre particulièrement de ce fléau, victime il y a quelques jours encore de terribles attentats, le débat a vu la participation d’une cinquantaine de délégations, dont une dizaine conduite par des ministres.


À l’ouverture de la discussion, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a insisté sur l’importance des efforts dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, adoptée par l’Assemblée générale en 2006.


Celle-ci s’articule autour de quatre piliers -élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme, prévention et lutte contre le terrorisme, renforcement des capacités de tous les États et rôle de l’ONU, et droits de l’homme-, et sa mise en œuvre est appuyée par l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.


Dans sa déclaration présidentielle, le Conseil souligne ainsi qu’il importe de « continuer à appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies de manière intégrée et équilibrée, et dans tous ses aspects ».


« Rien ne peut jamais justifier le terrorisme », a déclaré M. Ban, qui a relevé que le terrorisme prospérait « là où les conflits sont endémiques et là où l’impunité prévaut ». 


Le Secrétaire général, qui a évoqué le cas de la jeune pakistanaise Malala Yousufzai, victime d’une tentative d’assassinat en octobre dernier pour avoir tenu tête aux Taliban en allant à l’école, a également prôné le dialogue et la compréhension mutuelle.  « Nous devons lutter contre l’attrait pour l’intolérance et l’extrémisme », a-t-il dit. 


Les délégations, qui s’exprimaient sur la base d’un document de réflexion* préparé par la délégation pakistanaise, ont toutes convenu que le terrorisme continuait de menacer gravement la paix et la sécurité internationales.


La Ministre pakistanaise des affaires étrangères a expliqué que l’initiative de son pays pour organiser ce débat s’appuyait sur les objectifs partagés de paix mondiale, de sécurité, de stabilité et de développement.  Mme Khar a estimé que les efforts régionaux et sous-régionaux dans la lutte contre le terrorisme étaient « extrêmement importants », défendant à cet égard une coopération régionale en matière d’éducation, de justice pénale, de protection des frontières et de contrôle financier. 


L’Inde, le Guatemala et l’Afrique du Sud, entre autres, ont appelé à renforcer le cadre normatif de la lutte contre le terrorisme par l’adoption rapide d’une convention générale.


Certains États, à l’instar de la Fédération de Russie, se sont dits très préoccupés par le fait que les terroristes utilisent de plus en plus les nouvelles technologies de l’information et des communications, en particulier Internet et les réseaux sociaux.  L’Australie a exhorté les gouvernements à mener le débat sur ce sujet de manière à s’assurer que leurs messages positifs remplacent ceux des terroristes.


Le financement, « colonne vertébrale du terrorisme », selon l’expression de la Ministre déléguée britannique aux affaires étrangères, Mme Sayeeda Warsi, doit être prévenu et réprimé, ont jugé de nombreuses délégations, réaffirmant au passage les obligations mises à la charge des États dans ce contexte. 


Faisant référence à la situation actuelle au Mali, la France, qui vient d’y engager une opération militaire, a déclaré que les groupes terroristes profitaient de faiblesses régionales pour se créer des « sanctuaires », lesquels risquent de devenir des bases arrières permettant de cibler des États voisins ou de devenir des foyers du terrorisme international.  L’émergence de telles zones constitue une menace très concrète et peut conduire à remettre en cause l’existence même d’un État, a prévenu son représentant.


Au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le délégué de l’Égypte a invité les Nations Unies à se pencher de manière plus efficace sur la lutte contre le racisme et la xénophobie, ainsi que sur les offenses proférées contre une religion.  Il a, de même, fustigé l’intolérance, la discrimination, la stigmatisation, la haine religieuse et la violence contre les musulmans, ainsi que le dénigrement de leur religion et de ses symboles. 


Enfin, la République islamique d’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés, a lancé un appel en faveur de la convocation d’une conférence internationale de haut niveau sous les auspices de l’ONU pour formuler une réponse commune contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. 


* S/2013/3



MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES RÉSULTANT D’ACTES DE TERRORISME


Une approche globale de la lutte contre le terrorisme


Lettre datée du 1er janvier 2013, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Pakistan auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2013/3)


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a tout d’abord exprimé ses condoléances aux familles des victimes des récents attentats terroristes au Pakistan, ainsi que le ferme soutien de l’ONU aux efforts menés par le Gouvernement pakistanais pour lutter contre le terrorisme.  L’an dernier, la lutte contre le terrorisme a connu des progrès conséquents, a noté le Secrétaire général, en rappelant que l’Assemblée générale avait réaffirmé son engagement en faveur de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  L’Assemblée générale a renforcé sa volonté de venir en aide aux victimes du terrorisme et a réaffirmé son engagement en faveur d’une approche globale du terrorisme, basée sur le respect des droits de l’homme, a-t-il rappelé.  Le Secrétaire général a aussi souligné l’importance des efforts permettant d’éviter l’instauration des conditions propices au terrorisme.  C’est le premier pilier de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a-t-il fait remarquer.


Le Secrétaire général a développé les trois aspects de ce pilier, en soulignant d’abord la corrélation critique qui existe entre terrorisme et sécurité.  « Rien ne peut jamais justifier le terrorisme », a-t-il martelé.  Le terrorisme prospère là où les conflits sont endémiques et là où l’impunité prévaut, a-t-il relevé.  M. Ban a ensuite mis l’accent sur le deuxième pilier de la Stratégie mondiale, à savoir le dialogue et la compréhension mutuelle.  « Nous devons lutter contre l’attrait pour l’intolérance et l’extrémisme », a-t-il insisté.  Il a ensuite observé que les extrémistes recouraient de plus en plus  aux technologies de l’information et de la communication.  Le discours en faveur de la paix doit remplacer les incitations à la haine, a-t-il voulu.  Des progrès dans ces trois domaines exigent des efforts soutenus de la part des États Membres, a-t-il dit.


Le Secrétaire général s’est félicité de l’organisation de trois réunions internationales à venir.  Un nouveau projet de formation en matière de droits de l’homme dans le cadre de la lutte antiterroriste, destinée au personnel chargé de l’application des lois, fera l’objet d’une première conférence à Amman, en avril 2013, organisée par le Groupe de travail sur la protection des droits de l’homme dans le cadre de la lutte antiterroriste.  En outre, dans deux semaines, une Conférence internationale sur les stratégies antiterroristes nationales et régionales se réunira à Bogota, organisée par le Centre de lutte contre le terrorisme de l’Équipe spéciale.  Enfin, l’été prochain, l’Équipe spéciale et la Suisse organiseront conjointement une conférence des points focaux de la lutte antiterroriste afin de discuter des conditions favorisant la propagation du terrorisme.


Le financement du terrorisme demeure une menace clef et les États ont besoin de renforcer leurs capacités dans ce domaine, a poursuivi M. Ban.  Il a aussi exhorté les intervenants dans les domaines de l’humanitaire, de la sécurité et de la politique de mener un dialogue politique soutenu visant à ce que le terrorisme n’empêche jamais la fourniture d’une assistance humanitaire aux civils.  Les besoins humanitaires sont croissants dans de nombreuses régions, a-t-il fait remarquer, en citant le cas du Mali et de la région du Sahel tout entière, où le terrorisme sape les efforts de développement.  Il s’est félicité de la volonté du Conseil de sécurité de s’attaquer rapidement aux défis auxquels est confrontée cette région, tout en prenant conscience des facteurs sous-jacents ayant conduit à cette crise sécuritaire.  Avant de conclure, le Secrétaire général a évoqué le cas de Malala Yousufzai, jeune adolescente pakistanaise victime d’une agression armée, en se disant très ému par ses efforts courageux pour défendre le droit à l’éducation, ainsi que de ceux de ses camarades.


Mme HINA RABBANI KHAR, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a affirmé que le thème de la réunion d’aujourd’hui méritait l’attention du Conseil de sécurité car la menace du terrorisme continue d’évoluer, ses stratégies devant viser à la traiter.  La Ministre a expliqué que l’initiative de son pays pour organiser ce débat s’appuyait sur les objectifs partagés de paix mondiale, de sécurité, de stabilité et de développement. 


Face à une menace mondiale, les stratégies de lutte doivent être mondiales, a affirmé Mme Khar, qui a plaidé en faveur d’une approche globale et intégrée bien plus efficace que les efforts actuels, l’objectif n’étant pas de gagner seulement des batailles, mais de gagner la guerre.


La Ministre pakistanaise des affaires étrangères a souligné l’importance d’intensifier les efforts en vue de résoudre les conflits et les crises de longue durée qui alimentent le terrorisme.  Elle a également expliqué que le développement et la sécurité étaient liés, le développement aidant à satisfaire les besoins de base de la population, à bâtir une résilience communautaire et à prévenir le terrorisme.


Il faut, par ailleurs, renforcer une culture de promotion de l’état de droit, de protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que la prévalence de la bonne gouvernance et de la tolérance, a-t-elle ajouté.


Les efforts dans la lutte contre le terrorisme doivent s’adapter aux nouvelles méthodes de communication et déployer des stratégies de réponse rapide.  Il est nécessaire, de même, de s’attaquer aux racines du terrorisme, comme la pauvreté, la marginalisation, l’exclusion et les stéréotypes.  Mme Khar a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de rendre plus efficaces les mesures collectives et nationales visant à combattre toutes les formes de financement du terrorisme, y compris celles visant la criminalité transnationale organisée et les trafics de drogues.  Pour Mme Khar, le terrorisme et l’extrémisme ne sauraient être associés à une religion, à une race, à un système de valeurs ou à une société.


La Ministre a estimé que les efforts régionaux et sous-régionaux dans la lutte contre le terrorisme étaient extrêmement importants.  Elle a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’une coopération régionale en matière d’éducation, de justice pénale, de protection des frontières et de contrôle financier.  La coopération régionale est indispensable pour garantir une paix et une sécurité durables, a-t-elle insisté, en rappelant les partenariats qui avaient été développés entre son pays et l’Afghanistan.


Le Pakistan est l’un des pays qui subit le plus le terrorisme, a fait remarquer la Ministre des affaires étrangères, en précisant que l’approche globale adoptée par son pays était fondée sur la théorie des trois « D »: dissuasion, développement et dialogue.


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a déclaré que le terrorisme était une des menaces les plus graves à la paix et à la sécurité internationales.  Il s’est inquiété que cette menace avait tendance à s’étendre, comme le montre l’exemple du Sahel, alors que le Pakistan a tout récemment été une nouvelle fois la victime d’attaques terroristes.  Il s’est félicité que la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU ait élargi le cadre de la lutte contre le terrorisme mondial pour inclure non seulement des mesures répressives et de sécurité, mais aussi des mesures pour assurer le respect des droits de l’homme et traiter des conditions propices à la propagation du terrorisme.  Le Vice-Premier Ministre a estimé que cette Stratégie mondiale offrait une approche globale permettant des réponses plus efficaces à la menace du terrorisme en combinant la sécurité, l’état de droit, les objectifs de développement et la protection des droits de l’homme.  Il a souligné que la lutte contre le terrorisme devrait être guidée par les valeurs démocratiques fondamentales, les droits de l’homme et la bonne gouvernance.  L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Alliance des civilisations des Nations Unies, a-t-il estimé, devraient jouer un rôle important pour promouvoir la tolérance, le dialogue et le respect de la diversité. 


Le Luxembourg appuie pleinement les travaux des Comités du Conseil de sécurité créés en application des résolutions 1267 et 1989, 1373 et 1540, qui sont au cœur de la réponse de l’ONU au terrorisme, a assuré le Vice-Premier Ministre.  M. Asselborn a également assuré du plein soutien de son pays au Bureau du Médiateur créé en décembre 2009 et dont le mandat vient d’être prorogé pour une période de 30 mois, jusqu’en 2015.  En tant que centre financier international, le Luxembourg est conscient de ses responsabilités particulières en matière de lutte contre le financement du terrorisme, a indiqué M. Asselborn.  Le Luxembourg, a-t-il précisé, s’est doté d’un arsenal moderne et cohérent de mesures législatives et réglementaires en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et de lutte contre le financement du terrorisme, conformes aux recommandations du Groupe d’action financière.


Mme SAYEEDA WARSI, Ministre déléguée au Ministère des affaires étrangères du Royaume-Uni, a exprimé sa compassion pour le peuple pakistanais qui a été victime du terrorisme à de nombreuses reprises.  Le terrorisme reste une des menaces les plus graves qui pèsent sur le monde aujourd’hui, a-t-elle déclaré, en soulignant que, pour y faire face, il faudrait adopter une approche globale.  Les attentats terroristes montrent que les frontières sont de moins en moins définies, a-t-elle relevé.  La Ministre déléguée a aussi souligné que la menace terroriste était plus fragmentée et plus diverse que jamais.  Elle s’est prononcée en faveur d’une démarche plus globale dans la lutte contre le terrorisme.  Il faut tenir compte des éléments et des faiblesses que les terroristes essayent d’utiliser, a-t-elle insisté, en invitant notamment à améliorer l’accès à l’emploi.  Le Gouvernement du Royaume-Uni est prêt à apporter son soutien au Gouvernement somalien, a-t-elle indiqué.  « Nous devons aussi mobiliser les efforts en faveur des secteurs de la sécurité et du développement dans les pays touchés », a-t-elle préconisé.


Le financement est la colonne vertébrale du terrorisme, a aussi fait observer la Ministre déléguée, en appelant à renforcer la lutte dans ce domaine.  Les terroristes profitent des technologies de l’information et des communications, a-t-elle aussi relevé.  Mme Warsi a ensuite expliqué comment son pays participait aux efforts de lutte contre le terrorisme, notamment en adhérant aux conventions pertinentes des Nations Unies.  Elle a aussi invité à respecter les droits de l’homme dans le cadre de cette lutte, en assurant que le Royaume-Uni avait adapté sa législation à cet effet.  Estimant que les Nations Unies sont les mieux placées pour faire avancer la lutte contre le terrorisme, elle a salué les efforts menés par toutes les entités concernées.  Mme Warsi a proposé la nomination d’un coordonnateur qui permettrait de mieux organiser ces travaux et de les mener à bien.  Les Nations Unies doivent aussi coordonner leurs efforts avec ceux d’autres organisations internationales, a-t-elle suggéré, avant de saluer les mesures prises par l’Union européenne dans ce domaine.


M. CUI TIANKAI, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Chine, a mis l’accent sur la détermination très nette des Nations Unies, en particulier du Conseil de sécurité, pour lutter contre le terrorisme.  Il reste que la situation demeure très grave aujourd’hui, a-t-il noté, en considérant que le terreau fertile du terrorisme était toujours une réalité.  Les efforts de lutte contre le terrorisme relèvent des travaux d’Hercule, a-t-il dit.


Dans la lutte internationale contre le terrorisme, le Vice-Ministre chinois des affaires étrangères a souligné la nécessité de respecter pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriales des pays concernés, les principes de la Charte des Nations Unies, de coopérer à l’échelon mondial sur la base des intérêts communs.  La communauté internationale, a-t-il déclaré, devrait prêter une plus grande assistance aux pays en développement victimes du terrorisme.


De même, il est important, a estimé M. Cui, que les pays respectent à la lettre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et qu’ils mettent pleinement en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


Le Vice-Ministre a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme et à ses symptômes, d’agir sur le plan de la croissance économique et de désamorcer les conflits régionaux.  Les moyens diplomatiques et économiques devraient être privilégiés pour lutter contre le terrorisme, a-t-il poursuivi, en insistant également sur la nécessité d’éviter la politique des « deux poids, deux mesures ». 


M. Cui a, en conclusion, mis l’accent sur l’importance d’adopter une approche globale visant à éradiquer la menace du terrorisme.


M. YOUSSEF AMRANI, Ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération du Maroc, a salué le renforcement ces dernières années de l’architecture de lutte antiterroriste, qui a abouti à l’affaiblissement des groupes terroristes.  En même temps, il a remarqué que ces groupes ne cessent de s’adapter aux contraintes et d’utiliser les technologies de l’information et des communications en leur faveur.  Pour que notre action antiterroriste soit efficace, elle doit se fonder sur des stratégies spécifiques à tous les échelons, a-t-il estimé.  Le Maroc se félicite que les Nations Unies aient mis en place une stratégie solide et que le Conseil de sécurité ait renforcé le travail de ses comités antiterroristes.  En tant que Président du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité, le Maroc s’engage à travailler avec tous les États afin d’adopter une démarche transparente et renforcer les capacités des membres à lutter contre le terrorisme, a-t-il assuré.  Le Ministre a salué la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et les travaux de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.  Les Nations Unies doivent cependant s’adapter aux changements et organiser des partenariats nouveaux avec les autres organisations agissant dans ce domaine, a-t-il préconisé.


Les Nations Unies devraient aussi examiner d’autres occasions de collaboration au niveau multilatéral, a suggéré M. Amrani.  À cet égard, il a salué les travaux de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire, ainsi que les résultats du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, comme le Mémorandum de Rabat sur les bonnes pratiques dans la lutte contre le terrorisme dans le domaine de la justice pénale.  Le Maroc s’est efforcé de prévenir la propagation de l’extrémisme au niveau régional, a indiqué M. Amrani.  Le Ministre délégué a averti contre la dégradation de la situation au Sahel, qui est devenu le théâtre d’activités menaçant la sécurité de la région.  Il y a un an, le Mali a vu le nord de son territoire tomber entre les mains des terroristes, a-t-il rappelé avant de faire référence aux évènements de ces derniers jours.  Cette question doit être réglée avec tous les États du Sahel, a-t-il insisté, en invitant à établir une responsabilité commune et à élaborer des partenariats constructifs.  M. Amrani a aussi plaidé en faveur d’une lutte globale contre le terrorisme, qui s’attaque notamment aux causes sous-jacentes de ce fléau.  Les Nations Unies devraient rester le cadre principal de lutte contre le terrorisme, a-t-il souhaité, tout en soulignant l’importance de la coopération régionale et sous-régionale.


M. ALEXANDER ZMEEVSKY, Représentant spécial du Président de la Fédération de Russie pour la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, a affirmé que son pays appuyait l’approche globale et la mettait en œuvre, en accordant aux Nations Unies et, en particulier au Conseil de sécurité, un rôle central.


La menace terroriste ne diminue pas, a-t-il constaté, en précisant que le terrorisme s’adaptait à la nouvelle donne.  Les nouveaux problèmes sont le fait des conflits et des tensions en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient qui nourrissent les groupes terroristes, lesquels sont mobiles.  Il a observé, de même, que le terrorisme était de plus en plus lié à la criminalité transnationale organisée, notamment en Afrique de l’Est et au Sahel.  Il a souligné la corrélation du terrorisme avec les conflits régionaux et armés, comme au Mali, en se félicitant en particulier de l’approche adoptée à cet égard par le Conseil de sécurité. 


M. Zmeevsky s’est dit préoccupé par la propagation délibérée des extrémistes via les réseaux sociaux, souhaitant également davantage de fermeté à l’égard des sites qui promeuvent le terrorisme. 


La nature transfrontalière du terrorisme exige d’unir les efforts internationaux pour combattre plus efficacement cette menace, a-t-il déclaré.  Il faut continuer, a estimé M. Zmeevsky, de réagir aux visages nouveaux du terrorisme.  Il a mis l’accent sur l’impératif mondial d’empêcher toute aide aux terroristes, y compris financière et militaire.  Il a insisté, notamment, sur la mise en œuvre de la résolution 2017 qui prévoit un train de mesure contre la propagation des armes libyennes, comme les lance-missiles portables.  


Il faut, a-t-il dit, favoriser le dialogue entre les civilisations, les religions et faire cesser toute incitation au terrorisme.  Le Représentant spécial du Président russe a mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a en outre mis en garde contre les risques de terrorisme nucléaire.


M. Zmeevsky a estimé également que la prévention socioéconomique était une des priorités essentielles dans la lutte contre le terrorisme.  Il a plaidé par ailleurs en faveur de partenariats avec les entreprises, en évoquant, à cet égard, une conférence organisée à Moscou jetant les bases d’une telle coopération. 


Enfin, le Représentant spécial du Président russe a souligné l’importance de respecter les principes de la Charte des Nations Unies, dont la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, l’intégrité et la souveraineté des États, ainsi que les droits de l’homme.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a condamné les attentats récents perpétrés au Pakistan.  Le terrorisme, en dépit de la lutte antiterroriste mondiale, continue de frapper dans le monde.  Des groupes violents comme AQMI et Al-Chabaab représentent autant de menaces qui pèsent sur la stabilité des sociétés et entravent les secours humanitaires, a-t-elle souligné.  Mme Rice a dénoncé les attaques terroristes en Afrique du Nord, en Iraq, en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie et ailleurs.  La diplomatie préventive et la coopération internationale sont essentielles pour empêcher que le terrorisme ne s’étende, a-t-elle affirmé.  Elle a aussi noté que les groupes terroristes étaient de plus en plus organisés et employaient des moyens plus sophistiqués, citant notamment les enlèvements organisés par AQMI pour obtenir des rançons et financer ses activités terroristes.


Les États-Unis reconnaissent que la force n’est pas suffisante pour lutter contre la menace terroriste à long terme.  « Nous devons renforcer les capacités des États et favoriser la création d’emplois, afin d’éviter de maintenir des conditions qui rendent le terrorisme attrayant », a expliqué Mme Rice.  Elle a indiqué que son pays travaillait avec des États dans le monde entier pour développer leurs capacités, notamment en dispensant une formation aux pays du Maghreb et du Sahel sur l’amélioration du contrôle des frontières et le démantèlement des réseaux terroristes.  « Nous contribuons aussi au renforcement du secteur judiciaire, » a-t-elle ajouté, en mentionnant les travaux en matière d’insertion, menés par des instituts de recherche sur le crime.  Mme Rice a également souhaité que les Nations Unies apportent leur soutien aux capacités des pays et promeuvent une action collective contre le terrorisme.  Elle s’est félicitée de l’initiative de nommer un coordonnateur dans ce domaine.  Les États-Unis encouragent une plus grande coopération entre l’ONU et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, a-t-elle indiqué.  La société civile peut contribuer aux efforts de lutte contre le terrorisme et c’est pourquoi les différents acteurs des Nations Unies devraient renforcer leur dialogue avec elle, a-t-elle estimé.


Mme MARIA DEL CARMEN SQUEFF, Sous-Secrétaire aux affaires étrangères de l’Argentine, a affirmé que les Nations Unies avaient un rôle prioritaire à jouer dans le cadre multilatéral de lutte contre le terrorisme, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité étant les plus à même de prendre les meilleures décisions.  Le Conseil de sécurité doit continuer à faire en sorte que ses instances deviennent plus efficaces, plus transparentes, a-t-elle dit.  Mme Squeff a mis l’accent sur la nécessité de respecter les droits de l’homme et l’état de droit dans la lutte contre le terrorisme.  L’Argentine, qui fut victime de la dictature, a promu un système juridique de droit à la vérité et contribué à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, a-t-elle indiqué. 


L’Argentine a profondément souffert du terrorisme, a-t-elle également expliqué, en rappelant que son pays avait été victime, à Buenos Aires, de deux attentats en 1992 et 1994, lesquels avaient coûté la vie à plus de 100 personnes.  Le terrorisme doit être combattu dans le cadre du respect de l’état de droit et des libertés fondamentales, a-t-elle insisté.  Mme Squeff a prié les États Membres d’incorporer dans leurs législations les instruments juridiques internationaux et les résolutions des Nations Unies concernant le terrorisme, afin que ses auteurs ne puissent pas profiter du vide juridique pour se soustraire à la justice.  De même, il convient, a-t-elle estimé, de mettre en œuvre des mécanismes rapides et efficaces pour geler les fonds dont bénéficient les terroristes.


M. KOFFI ESAW (Togo) a déclaré que les actes terroristes constituaient des violations graves au droit à la vie et celui de vivre dans un environnement paisible et menacent la survie même des États.  Ce fléau n’a de cesse de retenir l’attention de la communauté internationale mais malheureusement les efforts pour y faire face sont loin d’atteindre les résultats escomptés du fait que le terrorisme profite des technologies de pointe et de ressources financières provenant d’actes criminels de tous genres.  Les menaces deviennent de plus en plus complexes et obligent nos États à consacrer d’importants moyens pour la lutte contre le terrorisme.  Face à l’ampleur des actes terroristes, comme c’est le cas pour la région du Sahel, la communauté internationale doit rester mobilisée.  


À cet égard, le Togo estime que la prise en compte par les États Membres de certaines dispositions des textes juridiques régionaux existants, tels que la Convention africaine contre le terrorisme du 14 juillet 1999 et son Protocole du 8 juillet 2004, pourrait contribuer à surmonter les difficultés liées à la conclusion de la Convention internationale.  En outre, les dimensions sécuritaires et juridictionnelles de la lutte contre le terrorisme ne peuvent être efficaces que si elles sont abordées en tenant compte des efforts liés à la bonne gouvernance, au développement économique, à l’instauration d’institutions démocratiques valables, au renforcement du dialogue entre civilisations, au respect des différences culturelles et au règlement pacifique des différends ainsi que les droits de l’homme.  Le représentant du Togo a suggéré que l’ONU s’engage à travailler en faveur d’une législation modèle relative aux infractions liées au terrorisme, tel que spécifié dans les conventions et protocoles pertinents, comme elle a eu à le faire lorsqu’il s’est agi du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.  


M. YASHAR ALIYEV, Envoyé spécial du Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, rappelant que son pays était régulièrement victime du terrorisme, a dénoncé les activités de groupes internationaux terroristes dont les idéologies sont fondées sur la haine et des préjugés religieux.  Lors de sa présidence à la tête du Conseil de sécurité, en mai 2012, l’Azerbaïdjan avait organisé une réunion de haut niveau sur le renforcement de la coopération internationale dans la mise en œuvre des obligations en matière d’action antiterroriste, a-t-il rappelé.  Dans son intervention à cette séance, le Président de l’Azerbaïdjan avait appelé à conjuguer les efforts dans ce domaine, notamment par une démarche coordonnée et plus cohérente des Nations Unies.  L’Azerbaïdjan a pris des mesures dans ce sens, a assuré M. Aliyev.  Il a indiqué que son pays allait accueillir, les 18 et 19 mars 2013, la Conférence internationale sur le renforcement de la coopération dans la prévention du terrorisme, organisée conjointement par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture (ISESCO).  Cette conférence permettra à des chefs d’État, des ministres et des universitaires d’échanger sur les difficultés entravant la lutte contre le terrorisme et sur les moyens de les surmonter, a-t-il précisé. 


M. Aliyev a ensuite insisté sur l’importance d’une démarche globale coordonnée dans la lutte contre le terrorisme.  Il a expliqué que les territoires touchés par les conflits, notamment ceux sous occupation étrangère, constituent des terreaux fertiles pour les activités terroristes.  Il a invité à se pencher sur toutes les conditions qui favorisent la propagation du terrorisme, tout en respectant les principes du droit international comme le respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale.  Il a salué le rôle des entités des Nations Unies qui fournissent une aide aux États Membres pour le renforcement de leurs capacités.  La guerre contre le terrorisme ne doit pas être utilisée pour cibler une religion particulière, a-t-il insisté, en appelant à renforcer la coopération en matière de dialogue.  En tant que membre du Groupe des Amis de l’Alliance des civilisations, l’Azerbaïdjan a organisé le Sommet mondial des chefs religieux et le Forum mondial sur le dialogue interculturel, a rappelé son représentant.


M. EUGENE-RICHARD GASANA (Rwanda) a rappelé que son pays avait ratifié les 14 instruments sectoriels contre le terrorisme élaborés dans le cadre du système des Nations Unies, et appuyait la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Le Rwanda est fermement convaincu que les mesures de lutte contre le terrorisme exigent des cadres institutionnels et nationaux, ainsi qu’une justice pénale efficace.  Pour sa part, le Rwanda a mis en œuvre les recommandations de la résolution 1373 (2001) en créant notamment le comité de lutte contre le terrorisme avec un point focal national dont les membres sont issus des différents organes sécuritaires du pays.  Le Rwanda a aussi promulgué une loi contre le blanchiment d’argent et mis en place une unité financière d’enquête.  Le Rwanda est également membre du Groupe de lutte contre le blanchiment d’argent d’Afrique australe et de l’Est et de l’Organisation de police est-africaine.


Le représentant du Rwanda s’est dit très préoccupé par le fléau du terrorisme qui sévit en Afrique.  Il a reconnu que les conflits et les défaillances des États constituent un terrain propice à la propagation du terrorisme.  Ce n’est pas une coïncidence si les terroristes attaquent régulièrement les forces de maintien de la paix et menacent les pays qui y contribuent.  C’est pourquoi, le règlement des conflits sur le continent est une nécessité absolue pour ramener la paix et la stabilité mais aussi pour servir de mesures préventives contre le terrorisme, a-t-il dit.  Le représentant a indiqué que le terrorisme dans les pays arabes soulignait l’urgence pour la communauté internationale de trouver une solution durable au long conflit israélo-palestinien.  M. Gasana a enfin dénoncé les changements de patronymes opérés par certains groupes comme c’est le cas des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, basées en République démocratique du Congo, qui continuent de figurer sur la « liste noire » des organisations terroristes.  


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a affirmé que le terrorisme était un des grands défis auxquels se trouvait confrontée l’humanité.  Il est important, a-t-il estimé, de se pencher sur les causes de la propagation du terrorisme, qui amène des individus ou des groupes à se livrer à une violence aveugle contre des innocents, ou à les inciter à la haine ou à la xénophobie.


Le représentant a en particulier mis l’accent sur la nécessité d’adopter une convention générale qui contribuerait à éviter l’impunité pour les auteurs d’attentats terroristes, le terrorisme constituant une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales.  Une telle convention nous donnerait une définition du terrorisme, et comblerait des lacunes existantes au sein du Conseil de sécurité, a-t-il indiqué.  M. Rosenthal s’est également dit préoccupé par le lien entre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme.  Il a insisté sur la nécessité absolue d’une plus grande cohérence des efforts déployés à tous les niveaux au sein du système des Nations Unies pour lutter contre le terrorisme.


M. GARY QUILAN (Australie) s’est félicité des progrès considérables réalisés par les États en matière de poursuite des terroristes et démantèlement des réseaux terroristes.  Citant l’exemple de la région de l’Asie du Sud-Est, il a précisé que l’Indonésie avait condamné plus de 600 terroristes depuis l’attentat de Bali en 2002.  Néanmoins, il s’est inquiété que les terroristes continuent de recruter de nouveaux sympathisants.  C’est pourquoi, le représentant de l’Australie a jugé urgent de promouvoir des sociétés plus inclusives dans lesquelles chacun aurait accès à l’éducation et à l’emploi.  Il a estimé qu’il était nécessaire de promouvoir des valeurs qui aideront les communautés à résister aux messages des terroristes.  Parmi ces valeurs, M. Quilan a cité la tolérance, la compréhension, le dialogue entre les religions et les cultures et le respect de la diversité.  Le représentant de l’Australie a appelé à renforcer l’état de droit et à assurer la justice et l’égalité devant la loi afin d’éliminer tout prétexte pour le terrorisme. 


Face au danger que représentent les médias sociaux pour véhiculer les messages terroristes, le représentant de l’Australie a exhorté les gouvernements à mener le débat sur Internet et les médias sociaux de manière à s’assurer que leurs messages positifs remplacent ceux des terroristes.  « Nous devons continuer à communiquer autour des valeurs de la tolérance, de la compréhension, de l’égalité et de la diversité au niveau international », a insisté M. Quilan, avant de souligner le caractère crucial de l’Alliance des civilisations et de dialogues menés au niveau régional, notamment en Asie du Sud-Est.  Il a également mis l’accent sur le renforcement de la coopération aux niveaux international, régional et national.  À cet égard, il a cité l’exemple que constitue le Centre indonésien pour la coopération en matière de détection et de répression dans le cadre de la coopération régionale.  Ce Centre a formé 12 000 agents pour répondre aux besoins de la région d’Asie du Sud-Est en la matière, a-t-il précisé.  Au niveau mondial, il est aussi important de garantir une coordination efficace des organismes de l’ONU afin de promouvoir une approche complète, a estimé M. Quilan avant de conclure. 


M. KIM SOOK (République de Corée) a salué les progrès accomplis par la communauté internationale dans la lutte antiterroriste au cours des 10 dernières années, qui ont conduit notamment à l’affaiblissement du groupe central d’Al-Qaida en Afghanistan.  Le terrorisme reste malgré tout une menace grave à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il observé, en faisant référence non seulement aux activités d’Al-Qaida dans le nord du Mali et dans le sud de la péninsule arabique, mais aussi au développement du terrorisme local.  Il s’est également inquiété de l’association du terrorisme avec la criminalité transnationale organisée comme le trafic de drogues ou le commerce illicite des armes.  M. Kim a dès lors appelé à renforcer la coopération internationale dans la lutte antiterroriste, domaine dans lequel les Nations Unies doivent jouer un rôle central.  Il a salué à cet égard la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et le rôle joué par le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive dans la mise en œuvre des résolutions afférentes du Conseil de sécurité.  M. Kim a également apprécié les efforts de coordination internationale menés par l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et la création récente du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Il a soutenu la recommandation du Secrétaire général de nommer un coordonnateur des Nations Unies dans ce domaine.


Le terrorisme ne peut pas être vaincu uniquement par des moyens militaires et des mesures d’ordre public, a affirmé le représentant, avant de plaider en faveur d’une démarche complète.  Il a préconisé de s’attaquer aux conditions économiques, sociales et environnementales, à la propagation de l’extrémisme violent et au chômage, notamment en faisant tous les efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En outre, il faudrait renforcer le dialogue, la compréhension et la tolérance entre les civilisations, les cultures, les peuples et les religions.  M. Kim a également souligné que la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect des droits de l’homme et qu’elle s’attaque à l’utilisation des médias sociaux par les terroristes.  Il faudrait aussi freiner les flux financiers des activités terroristes.  En tant que membre du Groupe d’action financière (GAFI), la République de Corée participe aux efforts internationaux dans ce sens.  Des mesures doivent être prises pour empêcher que les armes de destruction massive ne se retrouvent entre les mains des terroristes, a-t-il insisté.  Le Communiqué de Séoul de mars 2012, issu du Sommet sur la sécurité nucléaire, propose des mesures complètes dans ce domaine.  En tant que nouveau président du Comité 1540 sur la non-prolifération des armes de destruction massive, la République de Corée, qui siège depuis le 1er  janvier 2013 au sein du Conseil de sécurité, œuvrera pour renforcer les efforts visant à empêcher les terroristes d’utiliser ces armes, a-t-il assuré


M. MARTIN BRIENS (France) a déclaré que la communauté internationale doit aujourd’hui faire face à une nébuleuse d’organisations locales qui se réclament d’Al-Qaida et dont la présence porte préjudice à la sécurité et au développement de régions entières, en particulier au Sahel ou dans la corne de l’Afrique.  Il a noté que les groupes terroristes profitent de faiblesses régionales pour se créer des « sanctuaires », qui risquent de devenir des bases arrières permettant de cibler des États voisins ou de devenir des foyers du terrorisme international.  Il a estimé que l’émergence de telles zones représente une menace très concrète et peut conduire à remettre en cause l’existence même d’un État.  Il a rappelé que dans sa résolution 2085, le Conseil de sécurité avait souligné l’urgence de la situation au nord du Mali qui constitue une menace pour la population malienne et pour la stabilité du Sahel, de l’Afrique et de la communauté internationale dans son ensemble.  Depuis, la menace s’est précisée et la France a répondu à la demande d’assistance formulée par les autorités maliennes.


Le représentant de la France a jugé que la mise en œuvre effective des instruments juridiques internationaux et le renforcement de la coopération internationale sont essentiels pour lutter de façon globale contre le terrorisme.  M Briens a appelé à assurer la pleine mise en œuvre des conventions et protocoles de l’ONU qui dessinent les obligations en matière de lutte contre le terrorisme.  Les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ont également créé des obligations dans ce domaine et recouvrent un vaste registre, allant de la lutte contre l’incitation à commettre des actes terroristes, ou contre son financement, à l’application de sanctions, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est félicité d’un renforcement de la coopération qui porte sur plusieurs types de mesures qui permettent aux Nations Unies d’avoir une approche globale de la lutte contre le terrorisme: tant au niveau des causes (éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme), que pour aider les États à combattre le terrorisme en étoffant leurs moyens, ou encore par la mise en place de mesures garantissant le respect des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste.


Par ailleurs, le représentant de la France a souhaité que la lutte contre le terrorisme s’intègre dans des stratégies plus globales, à long terme.  La mise en place de politiques de sécurité pour lutter contre la fragilité des États doit s’accompagner de programmes en faveur du développement et de la bonne gouvernance, a-t-il estimé.  Il est nécessaire, a souligné M. Briens, que la communauté internationale apporte une assistance visant à renforcer la gouvernance de ses États et leurs capacités institutionnelles, par exemple, par la mise en place de stratégies régionales.  C’est notamment l’approche retenue par l’Union européenne, a-t-il précisé, en citant la Stratégie pour le Sahel qui comporte un volet sécurité et un volet développement.  Le représentant a indiqué que la France participe à la mise en place de « pôles judiciaires antiterroristes » en Mauritanie et au Niger et propose la formation de magistrats pour permettre à ces États de disposer des moyens de juger et condamner les terroristes, dans le respect des droits de l’homme. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a assuré que son pays continuait d’appuyer les efforts internationaux de lutte contre le terrorisme qui est une menace multidimensionnelle.  Ce fléau doit être combattu d’une manière holistique qui prenne en considération les diverses causes sous-jacentes.  Le développement et l’inclusivité sont essentiels pour venir à bout du terrorisme, a-t-elle souligné.  Le Brésil soutient pleinement la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Les cinq piliers définis par cette Stratégie insistent sur la nécessité d’identifier et de s’attaquer aux causes sous-jacentes du terrorisme.  Le meilleur moyen de combattre le terrorisme est de combattre les conditions qui encouragent son développement.


La représentante a rappelé que, pour le Brésil, la prévention restait le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme, notamment par le biais de la promotion des valeurs de la démocratie, la coopération internationale et la tolérance.  Mme Ribeiro Viotti a ajouté qu’il ne faudrait pas perdre de vue les droits individuels et l’état de droit et que la lutte contre le terrorisme devrait être entreprise dans le respect du droit international et des droits de l’homme.  La coopération et le renforcement de capacités sont également essentiels.  Avant de conclure, elle a souligné que le Conseil de sécurité avait non seulement le devoir de condamner les actes terroristes mais aussi de veiller à prévenir la propagation du terrorisme, partout et à tout moment, de manière cohérente et universelle. 


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte), s’exprimant au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies devrait être mise à jour régulièrement.  Il a plaidé en faveur de la mise en œuvre de tous les aspects de cette Stratégie et proposé quatre principes à suivre pour la renforcer.  Il faut en premier lieu améliorer la coopération institutionnelle entre les États Membres et renforcer les efforts des Nations Unies dans ce sens.  Les Nations Unies devraient également souligner que tout acte terroriste soit combattu selon un modèle juridique unique, pour mettre un terme à la pratique de « deux poids, deux mesures ».  Il a ajouté qu’il faudrait pénaliser le terrorisme d’État.  Le représentant a aussi suggéré d’adopter une démarche complète pour criminaliser l’incitation au terrorisme, directe comme indirecte.  Les Nations Unies doivent ainsi se pencher de manière plus efficace sur la lutte contre le racisme et la xénophobie, ainsi que sur les offenses proférées contre une religion.  M. Khalil a en outre appelé à reconnaître que la meilleure façon de lutter contre le terrorisme est d’en éliminer les causes sous-jacentes en réglant les conflits, en reconnaissant le droit à l’autodétermination et en aidant les pays à lutter contre la pauvreté.


Le représentant a poursuivi en fustigeant l’intolérance, la discrimination, la stigmatisation, la haine religieuse et la violence contre les musulmans, ainsi que le dénigrement de leur religion et de ses symboles.  De telles actions, qui ont lieu dans plusieurs parties du monde, vont à l’encontre de la liberté religieuse, a-t-il expliqué.  Reconnaissant l’importance du respect de la liberté d’expression dans la promotion de la tolérance et de la compréhension entre les pays, il a souhaité qu’elle respecte la diversité et qu’elle lutte contre le mythe du choc des civilisations.  En outre, l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) réitère la nécessité de faire une distinction claire entre le terrorisme et l’exercice du droit légitime des peuples à lutter contre l’occupation étrangère, comme elle est faite par le droit international, le droit international humanitaire, l’Article 51 de la Charte des Nations Unies et la résolution 46/51 de l’Assemblée générale, a-t-il ajouté.


S’exprimant ensuite en sa capacité nationale, le représentant de l’Égypte a indiqué que son pays avait toujours appuyé les efforts régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme.  L’Égypte a ainsi mis en œuvre un programme visant à enseigner les véritables principes de l’Islam, qui sont basés sur la tolérance et la lutte contre l’extrémisme.  Ces enseignements ont mis en relief les lacunes et les erreurs des idéologies extrémistes.  La révolution égyptienne de décembre 2011 a montré que l’on peut aboutir au changement politique sans recourir au terrorisme, a fait remarquer le représentant, avant de conclure.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a lancé un appel pour un engagement individuel et collectif et une meilleure synergie des actions pour parvenir à des résultats beaucoup plus probants dans la lutte contre le fléau du terrorisme dans la mesure où les groupes terroristes sont constitués de réseaux qui ignorent les frontières et mettent à profit les technologies de l’information et des communications.  Il a ensuite réaffirmé que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies de 2006 restait le cadre de référence le plus complet pour une riposte efficace au terrorisme.  Il conviendrait que les piliers de cette Stratégie soient équitablement mis en œuvre.  Par ailleurs, la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité mettant en place le Comité contre le terrorisme, offre un cadre d’action pour prévenir et agir efficacement contre les actes terroristes. 


Le Sénégal soutient aussi la proposition du Secrétaire général concernant la désignation d’un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme qui permettrait de rationaliser l’action de l’ONU contre le terrorisme et de lui donner plus de visibilité et d’efficience.  Il a aussi indiqué que l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international présenterait un avantage non négligeable au plan du renforcement du cadre juridique de la lutte contre le fléau.  Le Sénégal a mis en place un centre d’orientation stratégique et entrepris des réformes législatives pour adapter le droit interne aux dispositions pertinentes des instruments juridiques internationaux.  Le représentant a également évoqué la situation au Sahel qui est, a-t-il dit, largement alimentée par un trafic d’armes et de drogues.  Cette situation montre que le combat contre le terrorisme est loin d’être gagné, a-t-il regretté.  M. Diallo a conclu en disant que la communauté internationale devrait faire preuve d’une volonté politique plus affirmée pour surmonter les divergences et difficultés en vue d’une finalisation rapide et consensuelle du projet de convention générale sur le terrorisme international. 


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Le représentant a souligné que la lutte contre le financement du terrorisme était un outil clef pour affaiblir les capacités opérationnelles des terroristes.  Il a précisé ainsi, que le Liechtenstein veillait, au titre de ses priorités, à faire en sorte que son appareil financier soit imperméable à tout type d’activités criminelles. 


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a indiqué que la lutte antiterroriste demeurait une des plus grandes priorités de l’Union européenne et devrait continuer à l’être aussi pour les Nations Unies.  Il a plaidé en faveur d’une démarche intégrée, qui combine la prévention avec la réponse à apporter à ce fléau.  L’Union européenne travaille de concert avec l’ONU dans la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a-t-il assuré.  M. Mayr-Harting a parlé des efforts de prévention des pays de l’Union européenne visant à mettre un frein à la radicalisation et au recrutement de terroristes.  Il a reconnu que la prévention passe aussi par la mise en place de conditions qui ne favorisent pas le terrorisme.  À cet égard, il a invité à faire participer à la lutte contre le terrorisme les intervenants de la société civile, les réseaux sociaux, les journalistes, les femmes, les organisations de jeunes et les médias.  L’aide aux victimes du terrorisme doit faire partie des efforts de lutte antiterroriste, a-t-il ajouté. 


Concernant le financement du terrorisme, le représentant a souligné la nécessité d’adapter les mesures permettant de priver les terroristes de moyens financiers.  L’Union européenne a développé des mécanismes à cet effet et est engagée dans l’équipe spéciale du Groupe d’action financière (GAFI).  Le représentant a ensuite souligné la nécessité d’une démarche juridique devant respecter pleinement les valeurs démocratiques fondamentales, les droits de l’homme et l’état de droit.  Il a rappelé l’engagement pris par les États Membres le 24 septembre 2012, lors de la réunion de l’Assemblée générale sur l’état de droit, de développer des directives opérationnelles pour garantir les droits de l’homme et le droit international humanitaire dans la mise en œuvre des projets d’assistance à la lutte antiterroriste dans les pays tiers.  L’Union européenne continuera à soutenir la consolidation des institutions étatiques, de justice, de police et de douane, afin de renforcer l’état de droit.  Il a demandé de renforcer aussi la coopération internationale et les systèmes de justice pénale des États Membres, afin qu’ils aient la capacité de juger les personnes accusées de terrorisme.  Dans ce sens, l’Union européenne participe à la création d’un institut pour la justice et l’état de droit à Tunis, a-t-il indiqué.


Mme JULIET HAY (Nouvelle-Zélande) a souligné que la prévention était au cœur des efforts de la police néo-zélandaise en matière de lutte contre le terrorisme.  Elle a précisé que la Nouvelle-Zélande traitait la question de la violence extrémiste aussi bien sous l’angle social que pénal.  « Alors que nous avons renforcé notre cadre juridique pour pénaliser toute implication liée au terrorisme, nous avons aussi développé des approches sociales innovantes visant à détourner les jeunes de toute participation à la violence extrémiste », a-t-elle dit.  La représentante a mis l’accent sur l’importance de stratégies impliquant les groupes minoritaires et religieux, ainsi que sur l’importance du dialogue interreligieux.  Elle a déclaré que le succès de ces efforts s’appuyait aussi sur la confiance des communautés à l’égard de leur police.  


Mme Hay a assuré que les communautés étaient engagées à lutter contre les causes sous-jacentes à la violence et travaillaient à la prévention, en évitant toute provocation et en réduisant le nombre des victimes.  La Nouvelle-Zélande engage aussi le dialogue auprès des communautés dans lesquelles aucun crime n’a été commis, mais où il existe des évidences que des individus risquent d’être vulnérables au recrutement terroriste, a indiqué la représentante.  Forte de cette expérience de travail avec les communautés, la Nouvelle-Zélande soutient un nouveau programme de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme sur l’utilisation pratique d’une police sociopréventive.  Au début de cette année, ce programme commencera à renforcer les capacités des policiers de l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est dans le souci de les aider à déceler à l’étape la plus précoce possible les signes de violences extrémistes.  Il s’agit en même temps de développer la compréhension culturelle et les meilleures pratiques en matière de droits de l’homme dans l’exercice de cette détection, a indiqué Mme Hay.         


M. SAIFUL AZAM ABDULLAH (Malaisie) a jugé insuffisants les efforts de la communauté internationale visant à empêcher des individus ou groupes de commettre des attaques terroristes.  Si notre lutte contre le terrorisme se veut sincère, il faut s’attaquer aux sources du problème, a insisté le représentant de la Malaisie, en appelant à examiner les causes profondes du mal et à répondre aux besoins économiques et sociaux des populations.  « Nous devons, a-t-il dit, gagner les cœurs et les esprits si nous voulons combattre le terrorisme efficacement. »  M. Abdullah a précisé que la Malaisie avait amendé en 2012 sa loi de 1960 sur la sécurité intérieure, dans le souci de garantir les droits des justiciables.  Il a souligné que les peuples vivant sous occupation devraient pouvoir exercer leurs droits fondamentaux à la vie et à la liberté avec dignité et espoir.  Ignorer ce droit revient à fermer les yeux devant une cause profonde du terrorisme, a-t-il estimé.  Le représentant a appuyé les initiatives en faveur d’un dialogue entre les différentes cultures et religions. 


À cet égard, M. Abdullah a estimé que l’Alliance des civilisations de l’ONU était de nature à promouvoir une meilleure compréhension entre toutes les civilisations et religions dans le monde.  La Malaisie appelle à la création d’un mouvement mondial de modérés dans le souci de mobiliser cette majorité restée relativement silencieuse face aux actes terroristes, a-t-il dit.  Le représentant a appelé à ne pas laisser les messages terroristes dominer l’actualité en semant la terreur.  Le succès de la lutte contre le terrorisme doit passer par une évaluation objective de la situation et une pensée claire, a insisté le représentant de la Malaisie.  « Nous devons rester vigilants et ne jamais sous-estimer l’ampleur du défi », a-t-il prévenu.


M. YAŞAR HALIT ÇEVIK (Turquie) a mis l’accent sur les nombreux facteurs économiques, sociaux et politiques de nature à engendrer des conditions que les organisations terroristes exploitent pour recruter.  Il a prévenu que la lutte contre le terrorisme ne pourra être efficace que si cette lutte prend en compte un large spectre d’activités allant de la coopération internationale à l’action au niveau national.  Le représentant de la Turquie a appelé à des efforts renouvelés en matière de coordination et de coopération au sein des Nations Unies et entre les États Membres, ainsi qu’entre les organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes.  Si les perceptions de la menace et des intérêts nationaux peuvent diverger d’un État à l’autre, il faut rappeler qu’aucun pays n’est immunisé contre le terrorisme et que nous ne pourrons combattre ce fléau qu’à condition d’être unis corps et âme, a insisté M. Çevik.  Le représentant a souligné qu’il était indispensable de trouver un équilibre entre les objectifs de sécurité et le respect des libertés démocratiques. 


Néanmoins, la protection de la liberté d’expression ne veut pas dire qu’il faut tolérer des incitations au terrorisme et à la violence, ou la haine raciale et la discrimination, a-t-il insisté.  La coopération régionale et sous-régionale est essentielle pour renforcer les capacités des États pour leur permettre de lutter efficacement contre le terrorisme.  Le représentant a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies adoptée par l’Assemblée générale en 2006 constituait un cadre idoine pour combattre ce fléau.  Il a estimé que la promotion du dialogue et une meilleure compréhension entre les civilisations permettraient de contrer les forces qui encouragent l’extrémisme et d’appuyer la lutte contre le terrorisme.  C’est dans ce contexte, a précisé M. Çevik, que l’Alliance des civilisations a été lancée conjointement par la Turquie et l’Espagne, sous les auspices du Secrétaire général de l’ONU, afin d’encourager une meilleure harmonie et un meilleur dialogue et de mettre l’accent sur les valeurs communes des différentes cultures et religions.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a affirmé que l’Université d’Alep avait été prise pour cible, aujourd’hui, dans un attentat terroriste qui a fait des dizaines de morts parmi les étudiants.  Le représentant syrien s’est interrogé sur le nombre de terroristes étrangers qui ont traversé la frontière et qui mènent des activités dans son pays.  Il a ajouté que certains États continuaient d’appuyer des organisations terroristes en les finançant, en les armant, en les formant et en leur assurant un soutien politique. 


M. Ja’afari a rappelé que sa délégation avait averti le Conseil de sécurité à maintes reprises sur les dangers du terrorisme en Syrie et demandé à certains pays de cesser d’appuyer des terroristes.  Les activités terroristes menées par certains groupes en Syrie ont atteint un niveau dangereux en termes de quantité et de qualité, a-t-il encore souligné.  L’objectif de ce terrorisme aveugle est de détruire la société syrienne et d’éviter la propagation de la démocratie et la protection des droits de l’homme, a-t-il estimé. 


Le représentant syrien a appelé à s’interroger sur les motifs des pays occidentaux qui les ont poussés à réagir aux mouvements de réforme au Moyen-Orient en créant des alliances avec des organisations extrémistes islamistes.  Le Gouvernement turc a, notamment, par des actes de pillage et de piraterie, exploité les souffrances du peuple syrien, a-t-il assuré, en appelant à condamner ces actes en tant qu’opérations terroristes classiques.  Il faut, a-t-il insisté, une réponse catégorique du Conseil de sécurité.    


M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a déclaré que son pays appuyait pleinement la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et demande que sa mise en œuvre soit faite de manière transparente et globale.  Son gouvernement a par ailleurs adopté une politique de zéro tolérance à l’égard du terrorisme et de l’extrémisme, a-t-il indiqué.  M. Rahman a rappelé que le Bangladesh avait ratifié les 14 instruments universels contre le terrorisme ainsi que la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.  Il procède actuellement à l’élaboration d’une stratégie nationale contre la radicalisation par l’éducation, l’autonomisation des femmes et la propagation des valeurs culturelles séculaires et de tolérance, l’amitié et l’amour, conformément à la résolution de l’Assemblée générale sur la culture de paix.  Le Bangladesh a interdit l’accès sur son territoire des groupes inscrits sur la liste noire et surveille étroitement les activités suspicieuses.  Il a en outre promulgué en 2009 une loi de prévention du blanchiment d’argent.


M. Rahman a aussi mis l’accent sur la nécessité d’établir une distinction claire entre, d’une part, le terrorisme et, d’autre part, la lutte légitime contre l’occupation étrangère et le droit à l’autodétermination en vertu de la Charte des Nations Unies.  Toute tentative d’associer le terrorisme à tort à une religion, une nationalité, une civilisation ou un groupe ethnique devrait être évitée.  Les Nations Unies devraient diriger et orienter le discours et l’action mondiale de lutte contre le terrorisme avec l’appui de toutes les parties prenantes, a estimé le représentant.  Le renforcement de capacités nationales et la formation du personnel de lutte contre le terrorisme doivent être la priorité des Nations Unies et des États Membres, a-t-il ajouté.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité ces dernières années, ainsi que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies adoptée en 2006 par l’Assemblée générale qui, a-t-il dit, constitue un guide pour la coopération internationale dans la lutte antiterroriste.  Le Mouvement des pays non alignés plaide en faveur d’une mise en œuvre transparente, complète et équilibrée de la Stratégie.  Il souhaite aussi que les États Membres travaillent avec l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.  L’Équipe spéciale, a estimé le représentant, doit s’entretenir régulièrement chaque trimestre avec les États Membres, afin de garantir la transparence de ses travaux et fournir des directives utiles.  Le représentant a ajouté que les efforts de lutte contre le terrorisme devraient suivre les principes de la Charte des Nations Unies et respecter l’indépendance, la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale des États.  Le terrorisme ne doit en aucun cas être assimilé à la lutte légitime des peuples sous occupation coloniale ou domination étrangère pour l’autodétermination, a rappelé le représentant. 


Par ailleurs, le représentant a attiré l’attention sur les liens accrus entre les organisations internationales criminelles et le financement du terrorisme.  Il est important, a-t-il souligné, de renforcer la coopération pour y mettre un frein.  Il a dénoncé en particulier le financement basé sur la prise d’otages et la demande de rançon.  La lutte contre le terrorisme doit être menée sous les auspices des Nations Unies, a-t-il insisté, avant de réitérer son appel en faveur de la convocation d’une conférence internationale de haut niveau sous les auspices de l’ONU pour formuler une réponse commune contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Il a demandé à nouveau la finalisation rapide du projet de convention générale sur le terrorisme international.  Avant de conclure, le représentant a souligné le rôle important des organisations régionales et internationales en matière de coopération et de partage des bonnes pratiques.  La coopération entre les États doit être conforme à la Charte des Nations Unies, a-t-il rappelé.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a salué l’importance du troisième examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui s’est tenu en juin 2012, et qui a démontré l’importance d’une mise en œuvre équilibrée des quatre piliers de cette Stratégie.  À l’instar de la déclaration du Mouvement des pays non alignés, le représentant de l’Indonésie a appelé à une meilleure implication des États Membres aux travaux de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.  Le représentant de l’Indonésie a appuyé l’idée de mettre en place un coordonnateur de la lutte contre le terrorisme dans le souci de stimuler une meilleure synergie de tous les efforts de lutte contre le terrorisme.  Au niveau national, l’Indonésie a mis en place plusieurs cadres juridiques en matière de lutte contre le terrorisme.  Depuis la promulgation de la loi 15 de 2003 sur la lutte contre le terrorisme, l’Indonésie a arrêté et traduit en justice plus de 600 terroristes dont plus de 400 ont été condamnés.  Il a assuré que l’Indonésie avait continué à renforcer ses institutions de répression afin de pouvoir réagir aussi vite et efficacement que possible.


L’Indonésie a créé, en 2010, l’Agence nationale de lutte contre le terrorisme, qui travaille sur les aspects juridiques, techniques et sociaux de la lutte contre ce fléau, a indiqué le représentant.  Il a estimé qu’il faudrait établir une coopération plus étroite entre les centres de lutte contre le terrorisme, y compris avec le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, le Hedayah et le Centre indonésien pour la coopération en matière de détection et de répression.  Il a précisé que le Centre indonésien pour la coopération en matière de détection et de répression avait été créé en 2004 grâce à une coopération entre l’Indonésie et l’Australie et a déjà formé plus de 10 000 agents de 47 pays de la région Asie-Pacifique à la lutte contre le terrorisme.  Enfin, il a exhorté la communauté internationale à s’abstenir de cibler des groupes, religions, ou civilisations en particulier, en souhaitant que l’on se concentre sur la promotion de la tolérance et le respect des différentes cultures et religions.  


M. KAZUO KODAMA (Japon) a invité les États qui ont obtenu des succès dans la lutte contre le terrorisme à partager leurs expériences et à renforcer les capacités des États qui ont besoin d’aide dans ce domaine.  Il a indiqué que le Japon avait engagé des dialogues et participé à des consultations bilatérales et multilatérales pour partager son expérience et son expertise.  Il a cité l’envoi d’experts et l’organisation de séminaires, notamment en Asie du Sud-Est, consacrés à des domaines comme le contrôle de l’immigration, la sécurité aérienne et maritime, la coopération en matière de répression et la lutte contre le financement du terrorisme.  Le représentant a exhorté tous les pays à participer plus activement à la lutte contre les sources de prolifération du terrorisme. 


Le Japon avait accueilli en juillet 2012 la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan, dont l’objectif était de prévenir que l’Afghanistan ne devienne un sanctuaire du terrorisme, a-t-il rappelé.  Le représentant a également cité les efforts du Japon pour parvenir à un accord final dans le cadre du Processus de paix de Mindanao, dont l’accord-cadre avait été signé en octobre 2012.  Dans ce contexte, a indiqué M. Kodama, le Japon a contribué à l’adoption de plusieurs mesures pour éliminer les conditions favorisant la propagation du terrorisme dans plusieurs régions.  Le représentant du Japon a estimé qu’il était nécessaire de déployer plus d’efforts pour lutter contre le financement du terrorisme.  Il a salué la tenue, en novembre dernier, d’une réunion spéciale du Comité contre le terrorisme consacrée à la répression du financement du terrorisme.         


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a affirmé que le terrorisme représentait le défi le plus urgent pour la paix et la sécurité internationales.  Aucune cause, ni aucun grief ne peut justifier le recours au terrorisme, a-t-il dit, en notant que son pays avait été en première ligne des efforts de lutte contre le terrorisme.  M. Puri a rappelé qu’il avait présidé en 2011-2012 le Comité contre le terrorisme.  Au cours de cette période, a-t-il dit, trois réunions spéciales du Comité se sont tenues avec la participation élargie d’États Membres de l’ONU et d’organisations régionales et sous-régionales.


Le délégué de l’Inde a mis l’accent sur la nécessité d’éliminer les ambiguïtés morales et juridiques permettant aux terroristes d’avoir une légitimité.  Il faut aussi, a-t-il estimé, accroître les efforts visant à détruire les repères des terroristes, supprimer les sources de financement et renforcer le cadre normatif de la lutte contre le terrorisme par l’adoption d’une convention générale.


M. RON PROSOR (Israël) a observé que n’importe quel attentat terroriste était précédé par des incitations à la haine.  Le site Internet d’Al-Qaida érige les auteurs d’attentats-suicide en célébrités du djihad, a-t-il indiqué, en parlant aussi des camps d’été du Hezbollah qui utilisent l’art pour glorifier les martyrs et apprendre aux enfants à fabriquer des bombes.  Il a également cité les propos haineux de dirigeants du Hamas à l’encontre des juifs.  Dans la lutte contre le terrorisme, il faut commencer par « dérégler les écosystèmes de l’extrémisme », a-t-il dit.  Cela veut dire enseigner la paix aux enfants et promouvoir la compréhension.  « Nous sommes loin de cette réalité », a-t-il cependant regretté.  Le représentant a estimé que le Comité contre le terrorisme, le Comité des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban, ainsi que le Comité 1540 sur la non-prolifération des armes de destruction massive demeurent les éléments essentiels des efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme.  Israël est un partenaire actif et un donateur.  Nous continuons de partager notre expérience », a assuré M. Prosor, avant de réaffirmer le soutien de son pays à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. 


M. Prosor a fait remarquer que le terrorisme était lié également à des réseaux de criminalité organisée.  Il a donné l’exemple d’un individu, Ayman Juma, récemment condamné par un tribunal des États-Unis pour avoir passé en contrebande 85 tonnes de cocaïne et pour avoir blanchi 850 millions de dollars pour le compte d’un cartel mexicain.  Cet individu avait reçu de l’organisation terroriste Hezbollah une commission de 14%, a-t-il déclaré.  Ayman Juma fait partie d’un réseau terroriste qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Moyen-Orient, de l’Amérique latine jusqu’en l’Europe, et qui soutient financièrement les activités terroristes du Hezbollah, a expliqué M. Prosor.  Il a aussi dénoncé les États, comme l’Iran, qui appuient les activités terroristes.  Les armes iraniennes sont utilisées par les terroristes sévissant en Afrique et par le Hamas à Gaza, a-t-il précisé.  L’Iran a aussi aidé le Hezbollah à se constituer un arsenal de 50 000 missiles au Liban, a-t-il affirmé, en avertissant contre le risque de voir cette organisation accéder aux stocks d’armes chimiques du Président syrien, Bashar Al-Assad.  « C’est aujourd’hui que le Conseil de sécurité doit prendre des mesures, et non pas demain », a-t-il martelé.  Les membres du Conseil ne doivent pas fermer les yeux face aux États qui parrainent, soutiennent et arment les terroristes, a-t-il mis en garde. 


M. ZAHEER LAHER (Afrique du Sud) a affirmé que les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies devraient être mis en œuvre de façon équilibrée et intégrée.  Une approche équilibrée signifie notamment que la communauté internationale est déterminée à assurer le développement durable et la prospérité pour tous.  Le représentant a estimé que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme devrait continuer à jouer un rôle clef en donnant l’exemple, en protégeant les droits de l’homme et en aidant à lutter contre le terrorisme.  Il a exprimé également le soutien de son pays au Bureau du Médiateur, créé en décembre 2009 et dont le mandat vient d’être prorogé pour une période de 30 mois, jusqu’en 2015.  Il a, par ailleurs, estimé que l’adoption d’une convention générale ne devrait pas être retardée.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a assuré que son pays était à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme, en citant les nombreux traités auxquels il a adhéré et les politiques nationales adoptées dans ce domaine.  Le Venezuela a mis en place des instruments juridiques permettant de contrôler, de prévenir et de punir fiscalement le financement du terrorisme.  M. Valero Briceño a également indiqué que son pays s’était rallié à toutes les initiatives prises dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  La lutte contre le terrorisme doit être menée dans le cadre d’une coopération, en utilisant les instruments juridiques internationaux et régionaux pertinents, ainsi qu’en respectant les droits de l’homme et le droit international humanitaire, a estimé M. Valero Briceño. 


Le représentant a aussi dénoncé le terrorisme d’État, qu’il a qualifié de « forme la plus abominable de terrorisme ».  Le cas de la Palestine révèle que la lutte antiterroriste de certains pays est à double tranchant, a-t-il affirmé.  Il a fustigé les agressions militaires perpétrées par la puissance occupante contre les Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, ainsi que l’implantation de colonies de peuplement en Cisjordanie, en soulignant que ces mesures allaient non seulement à l’encontre du droit international mais étaient également des manifestations concrètes de terrorisme d’État.  Enfin, il a rappelé l’attentat commis par le terroriste Luis Posada Carriles en 1976, lequel avait causé la mort de 73 Cubains.  Il a réitéré la demande d’extradition formulée par son pays contre cet individu.


M. USMAN SARKI (Nigéria) a dénoncé l’utilisation des technologies de la téléphonie mobile et de l’Internet dans le terrorisme.  Il a rappelé que le Nigéria avait promulgué des lois et pris des mesures pour lutter contre le réseau Boko Haram qui agit sur son territoire.  Il a cité un amendement de décembre 2012 qui renforce le régime de sanctions établi dans ce cadre.  Le Nigéria a adopté une stratégie en trois volets qui met notamment l’accent sur le dialogue politique et religieux, a-t-il ajouté.  La stratégie nationale a aussi permis de restructurer le secteur bancaire et l’agence de renseignements nationaux.  Le représentant a également indiqué que son pays avait adhéré à plusieurs traités antiterroristes. 


En mars 2013, le Nigéria va accueillir un atelier sur la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, organisé par le GAFI, a annoncé le représentant.  Il a aussi rappelé que son pays était membre de plusieurs instances de lutte antiterroriste, dont l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.  Le représentant a plaidé en faveur d’une plus grande coopération dans ce domaine entre États Membres.  Il faudrait, en outre, adopter des stratégies à long terme reposant sur la coopération régionale et internationale, pour soutenir les mesures nationales, a-t-il préconisé.  La lutte contre le terrorisme devrait être menée dans le respect du droit international, a-t-il précisé.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé qu’aucun pays ne pouvait à lui seul faire face au terrorisme.  C’est pourquoi, elle a appelé au développement de la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.  Elle a appelé à une meilleure application des principales dispositions de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies aux niveaux national et régional.  Elle a indiqué que l’adoption à Ashgabat, en 2011, du plan d’action conjoint pour la mise en œuvre de la Stratégie en Asie centrale était un pas dans la bonne direction.  Elle a cité l’organisation en 2012 d’une réunion à Almaty, avec le soutien du Gouvernement du Kazakhstan, pour examiner les moyens de mise en œuvre de ce plan d’action en conjonction avec les principales organisations régionales. 


M. Aitimova a précisé que le Kazakhstan était un participant actif du centre antiterroriste de la Communauté d’États indépendants, de la structure régionale antiterroriste de l’Organisation de Shanghai pour la coopération ainsi qu’aux mesures de lutte antiterroriste de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC).  Elle a aussi mis l’accent sur la collaboration de son pays avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en matière de lutte contre le terrorisme.  Le représentant du Kazakhstan a dit attacher une grande importance à la menace du terrorisme nucléaire, avant d’appeler à renforcer la coopération internationale aux fins de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.  Au niveau national, le Kazakhstan a adopté en 2012 la Stratégie « Kazakhstan 2050 » qui vise à combattre l’extrémisme religieux et le terrorisme, à renforcer la législation en ce domaine, de prévention du terrorisme et d’assistance aux victimes de ce fléau.


M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) a souligné que les États étaient tenus en permanence d’empêcher des groupes terroristes de recevoir un entraînement sur leur territoire et de franchir des frontières internationales pour mener des opérations dans d’autres États.  Cette obligation s’applique dans une mesure égale aux pays de la région du Sahel et la corne de l’Afrique, à l’Iran, au Liban, à Gaza et au Pakistan.  Le Canada a récemment ajouté les Forces Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique à sa liste d’entités terroristes.  En effet, les réseaux obscurs qui prospèrent dans les régions non gouvernées, au confluent d’acteurs étatiques et non étatiques, doivent être exposés partout où ils cherchent à réaliser leurs ambitions hégémoniques.  S’agissant de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, le Canada attend avec intérêt l’examen plus approfondi de la proposition du Secrétaire général concernant la création d’un poste de coordonnateur du contreterrorisme des Nations Unies, a indiqué son représentant.


Au plan national, le Canada a lancé sa propre feuille de route en 2012, laquelle vise à empêcher les gens de participer à des activités terroristes, à déceler les activités des personnes qui peuvent constituer une menace terroriste, à priver les terroristes des moyens et des occasions de mener leurs activités, et à intervenir de manière rapide et proportionnée en cas d’activités terroristes afin d’atténuer leurs effets, a précisé le représentant.  Il a ajouté que le Canada était un membre fondateur du Groupe d’action financière et le chef de file mondial pour ce qui est de l’établissement des normes régissant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes.  Par le biais de son Programme d’aide au renforcement des capacités antiterroristes, le Canada fournit une formation importante, de l’équipement, un soutien technique et juridique ainsi qu’une aide en matière de sécurité afin d’aider ses partenaires à prévenir les activités terroristes et à y réagir.  M. Rishchynski a rappelé que le Canada était également membre fondateur du Forum mondial de lutte contre le terrorisme et coprésidait le Groupe de travail sur le Sahel qui en relève.  Le Forum, a-t-il précisé, met à la disposition des membres une tribune orientée vers l’action.  Répondre aux besoins des victimes est un élément crucial de l’approche du Canada en matière de lutte contre le terrorisme qui a promulgué une loi visant à décourager les actes de terrorisme contre le Canada et les Canadiens, a-t-il ajouté.


M. ARTHUR KAFEERO (Ouganda) a rappelé que son pays avait été victime d’un attentat terroriste d’Al-Chabaab le 11 juillet 2010, qui avait fait 78 morts et 200 blessés.  Le pays fait face à ce groupe terroriste ainsi qu’à d’autres, comme l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les Forces démocratiques alliées (ADF).  L’Ouganda a appuyé la pleine mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et adopté, à tous les niveaux, plusieurs mesures visant à combattre le terrorisme international, a indiqué le représentant.  Sur le plan international, l’Ouganda applique les résolutions des Nations Unies, tandis qu’au niveau régional, il a renforcé sa coopération, a-t-il ajouté.  L’Ouganda a également pris les mesures nécessaires pour empêcher que son territoire ne soit utilisé pour des activités terroristes transfrontières. 


M. Kafeero a aussi mentionné le programme de sensibilisation du public mené par la police depuis 2007, visant notamment à sensibiliser le public à la nécessité d’imposer des sanctions contre les terroristes.  Il a noté que les groupes terroristes utilisaient de plus en plus des moyens sophistiqués et qu’ils entretenaient des liens forts avec la criminalité transnationale organisée.  Pour que la lutte antiterroriste soit efficace, il faudrait renforcer les capacités nationales et régionales, ainsi que la coopération entre les États, en particulier pour le partage d’informations, a-t-il souligné.  L’ONU devrait établir un meilleur partenariat avec les organisations régionales dans ce domaine, a-t-il ajouté. 


M. GAREN A. NAZARIAN (Arménie) a mis l’accent sur la nécessité de prendre des mesures coordonnées pour mieux lutter contre le terrorisme.  Le représentant a souligné certaines mesures mises en œuvre par son pays, notamment de contrôle aux frontières.  Il a estimé que le terrorisme ne devrait pas être assimilé à la lutte légitime des peuples pour l’autodétermination.  La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent est une mission commune, a-t-il dit, en soulignant que la communauté internationale disposait des outils pour aboutir.  Mais, a-t-il ajouté, l’ampleur des attaques nécessite plus de coopération et de coordination.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé que l’Afghanistan avait souffert du terrorisme durant deux décennies.  Il n’y a pas si longtemps, a-t-il fait remarquer, le territoire afghan était utilisé par Al-Qaida et les entités ou individus associés non seulement pour attaquer le peuple afghan, mais aussi pour planifier des attaques terroristes à travers le monde.  Depuis la chute des Taliban, il y a 11 ans, l’Afghanistan a fait des progrès importants dans la lutte contre le terrorisme pour se transformer petit à petit en une société plus pacifique, stable et démocratique, a assuré M. Tanin.  Malgré les progrès réalisés, les effets du terrorisme sont ressentis dans toute la société afghane, a-t-il dit.  Cela se traduit par des attaques contre des civils innocents, dont des femmes et des hommes, des dirigeants tribaux et religieux, des membres de la société civile, et même des écoliers.  Le représentant de l’Afghanistan s’est félicité de l’amélioration des capacités des institutions de sécurité nationales qui permet aujourd’hui aux Forces de sécurité afghanes de prendre en charge des opérations de combat dans l’ensemble du pays, d’arrêter de nombreux terroristes et combattants ennemis et d’éviter des centaines d’attaques. 


Le représentant a mis l’accent sur la coopération régionale et internationale et sur l’importance de mécanismes bilatéraux, trilatéraux et quadrilatéraux pour lutter contre le terrorisme avant de saluer l’importance du Processus d’Istanbul sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan.  Il a précisé que l’Afghanistan était partie aux 13 conventions internationales de lutte contre le terrorisme, en précisant que son pays continuera de présenter ses rapports nationaux conformément aux dispositions des résolutions 1267, 1989, 1373 et 1540 du Conseil de sécurité.  Le représentant de l’Afghanistan a aussi insisté sur l’importance du rôle de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.  Avant de conclure, il a estimé que la création d’emplois pour les jeunes et l’élimination de la pauvreté contribueront largement à mettre un terme au recrutement des jeunes par les réseaux terroristes.


M.  FERNANDO ARIAS GONZÁLEZ (Espagne) a affirmé qu’aucune cause ne pouvait justifier le terrorisme.  La lutte antiterroriste exige une coopération politique et judiciaire, a-t-il rappelé, tout en tenant compte de la situation économique et sociale qui favorise la radicalisation violente.  La situation actuelle au Mali est un bon exemple d’un terrain où le manque de sécurité et de développement a permis aux groupes terroristes de prendre le contrôle d’une région.  En ce qui concerne la prévention, le représentant a parlé du dialogue interculturel et du rapprochement des civilisations, en soulignant à cet égard l’importance de l’Alliance des civilisations.  La prévention passe aussi par un échange entre les communautés locales et les forces de police, a-t-il ajouté. 


Dans ce cadre, le représentant a indiqué que l’Espagne diffusait dans les écoles du matériel éducatif promouvant le pluralisme et la tolérance.  Le représentant a aussi appelé à agir sur le terrain des technologies de l’information et des communications.  Il a plaidé en outre pour le renforcement de l’aide aux victimes du terrorisme, en regrettant à cet égard qu’il n’existe toujours pas d’instrument international pour la protection de leurs droits.  Son pays réaffirme son soutien au Groupe de travail sur les victimes du terrorisme, qui relève de l’Équipe spéciale de l’ONU de lutte contre le terrorisme.  Avant de conclure, le représentant a souligné le Plan d’action sur les victimes, approuvé par le Forum mondial de lutte contre le terrorisme lors de la Conférence sur ce sujet tenue à Madrid en juillet 2012. 


M. CHARLES NTWAAGAE (Botswana) a assuré que son pays restait engagé à mettre pleinement en œuvre ses obligations internationales souscrites en matière de lutte antiterroriste.  Le terrorisme reste une grave menace à la paix et à la sécurité nationales, régionales et internationales, a-t-il observé.  C’est une forme violente de criminalité transnationale organisée qui profite du commerce illicite et du blanchiment d’argent.  C’est pourquoi, il faudrait une action mondiale pour y faire face.  Dans ses efforts de lutte contre ce fléau, la communauté internationale devrait passer à la vitesse supérieure, a-t-il estimé.  Elle doit adresser un message fort aux auteurs de violence terroriste. 


Le représentant a également souhaité que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies soit renforcée.  Il a estimé que des institutions politiques fortes, ainsi que la promotion de l’état de droit et des droits de l’homme sont des bases indispensables à la lutte antiterroriste.  Il a plaidé en faveur du partage d’expériences et de bonnes pratiques, notamment en matière de douane et de contrôle des frontières.  Au niveau national, M. Ntwaagae a indiqué que le Botswana avait créé un comité national antiterroriste qui a pour mandat de mettre en œuvre les stratégies dans ce domaine.  Il a aussi mentionné un ensemble de lois adoptées qui renforcent la lutte contre le terrorisme.


M. THOMAS GÜRBER (Suisse) a réaffirmé que son pays condamnait le terrorisme sous toutes ses formes et rejetait toute association entre de tels actes et une race, une ethnie, une civilisation, une nationalité ou une religion.  C’est pourquoi, la Suisse adhère aux principes d’une approche globale intégrant les diverses facettes du terrorisme, a-t-il dit.  Pour que la lutte contre ce fléau porte ses fruits, tous les piliers de la Stratégie mondiale des Nations Unies doivent être mis en œuvre avec la même force.  Au sein des Nations Unies, cet équilibre devrait se retrouver systématiquement dans les résolutions de ses organes, dans la composition de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF), ainsi que dans les thèmes traités par ses différents groupes de travail.  En nommant rapidement un coordonnateur de la lutte contre le terrorisme, l’ONU assurerait la mise en œuvre généralisée de la Stratégie en son sein et renforcerait l’efficacité et la cohérence des mesures antiterroristes déployées.


La Suisse, en coopération avec l’Équipe spéciale, prépare une nouvelle réunion internationale de coordonnateurs de la lutte contre le terrorisme, qui devrait se tenir à Genève en juin prochain.  « En mettant spécifiquement l’accent sur les conditions propices à la propagation du terrorisme et sur la coopération régionale, nous cherchons à mieux comprendre les raisons complexes qui poussent des personnes issues de différentes régions du monde à devenir terroristes, afin de trouver des solutions pertinentes à l’échelon régional pour battre en brèche l’attrait du terrorisme sur le plan local », a assuré M. Gürber.  Il faudrait, a-t-il estimé, associer davantage la société civile aux efforts de prévention et de lutte antiterroriste.  La société civile a un rôle crucial à jouer pour faire progresser les objectifs mondiaux de lutte contre le terrorisme.  Elle peut notamment jouer un rôle constructif, en cas d’enlèvements et de demande de rançon, pour obtenir la libération des otages en toute sécurité.


M. GEIR PEDERSEN (Norvège), s’exprimant également au nom des autres pays nordiques -le Danemark, la Finlande, l’Islande et la Suède-, a rappelé qu’aucun pays n’était immunisé contre le terrorisme.  La Norvège, a-t-il rappelé, en avait fait tristement l’expérience en juillet 2011.  La prévention du terrorisme exige une démarche complète, qui utilise des moyens politiques, économiques, juridiques et militaires, a-t-il souligné.  C’est pourquoi, il a plaidé en faveur d’une perspective à long terme, tout en traitant sans retard des questions urgentes.  Il faudrait renforcer les capacités judiciaires, de police et de contrôle des frontières pour lutter efficacement contre le terrorisme, tout en respectant les droits de l’homme et les principes fondamentaux du droit international. 


Le représentant s’est félicité de la prorogation du mandat de l’Ombudsman du système de sanctions contre Al-Qaida.  M. Pedersen a invité tous les pays à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le terrorisme.  Il a indiqué que les pays nordiques avaient contribué à l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et à d’autres entités des Nations Unies chargées d’aider les États Membres dans leur lutte antiterroriste.  Reconnaissant le rôle central joué par l’ONU dans ce domaine, il a souhaité que soient évités les doubles emplois et apprécié dès lors la proposition de nommer un coordonnateur de la lutte antiterroriste.  Le représentant a également demandé de s’attaquer au financement du terrorisme.  Les mesures de lutte contre le terrorisme ne doivent pas saper les activités humanitaires, a-t-il prévenu.


M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a rappelé que la situation dans le Sahel africain constituait l’une des sources de forte préoccupation pour la communauté internationale.  Les problèmes graves et multiples auxquels sont confrontés les pays de cette région dépassent de loin le cadre de leurs frontières et constituent une menace pour la paix et la sécurité internationales.  Ceci exige la mise sur pied d’une approche globale, concertée et holistique, qui s’attaquerait aux causes profondes d’instabilité, y compris dans la région du Sahel africain. 


L’engagement de la Tunisie face aux menaces terroristes se traduit, au plan national, par l’adoption d’une stratégie nationale multidimensionnelle, destinée à s’attaquer aux causes qui favorisent son expansion, et qui tient compte des droits de tous les individus de bénéficier des attributs de la dignité, de la justice et de la prospérité, a expliqué M. Khiari.  Sur le plan régional, la Tunisie a adhéré à la quasi-totalité des initiatives et actions en la matière en ratifiant notamment toutes les conventions régionales relatives à la lutte contre le terrorisme.  Après la « révolution », toutes les mesures prises dans le cadre de cette lutte ont été mises en conformité aux obligations en matière de droits de l’homme et du droit humanitaire, a assuré le représentant.


Le représentant a estimé en outre que les démarches uniquement sécuritaires et parfois unilatérales ont montré leurs limites.  La persistance, au niveau mondial, des injustices politiques, la non-résolution de certains conflits, dont la question palestinienne, les disparités économiques croissantes, l’exclusion, la diffamation des religions sont autant de facteurs qui concourent à nourrir la haine et le rejet de l’autre, à alimenter l’extrémisme et à favoriser l’endoctrinement et le recrutement de terroristes.  À cet effet, la Tunisie considère opportun l’organisation aujourd’hui d’un sommet des Nations Unies pour renouveler, d’une part, le contrat de paix entre les composantes de la famille humaine et pour mettre au point, d’autre part, des plans communs, visant à lutter contre toute tentative de mettre les civilisations en opposition l’une contre l’autre, a indiqué son représentant.


M. FERNANDO ALZATE (Colombie) a insisté pour que la communauté internationale renforce ses efforts visant à combattre le terrorisme de façon coordonnée et efficace.  Il est nécessaire d’adopter une approche plus globale et efficace, a-t-il estimé.  Les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies doivent continuer à guider les États dans leur lutte contre ce fléau, a-t-il dit. 


Le représentant a appelé à faire en sorte que les victimes soient entendues et que les États puissent disposer des mécanismes pour les aider et protéger leurs droits.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de lutter contre le financement du terrorisme.  La Colombie, a-t-il annoncé, accueillera, dans deux semaines à Bogota, la Conférence internationale sur les stratégies antiterroristes nationales et régionales, à l’initiative du Centre de lutte contre le terrorisme de l’Équipe spéciale.


M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a indiqué que son pays avait mis fin à un conflit terroriste, il y a trois ans et demi.  Aucun groupe terroriste ne peut survivre sans l’appui de réseaux internationaux.  Il a précisé que la lutte menée par son pays contre le terrorisme avait pour objectif de priver les groupes terroristes des ressources provenant de l’étranger, d’arrêter et de traduire en justice les personnes chargées de recueillir les fonds et d’approvisionner ces groupes terroristes en armes.  Il a rappelé que l’ONU, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, ainsi que le Secrétaire général et les États Membres eux-mêmes, à travers l’adoption de 13 conventions de lutte contre le terrorisme et plans d’action, ont affirmé combien le terrorisme était totalement abject aux yeux de la communauté internationale en contradiction. 


Le Sri Lanka continue de présider le Comité spécial des Nations Unies chargé de l’élaboration d’un projet de convention générale sur le terrorisme.  Le Sri Lanka, qui est partie à plusieurs conventions internationales de lutte contre le terrorisme, a adopté une série de mesures législatives, dont la loi nº25 de 2005 sur la répression du financement du terrorisme et la loi nº5 de 2006 sur la prévention du blanchiment d’argent.  Il a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui, a-t-il dit, permet de consolider les activités des États Membres en offrant un cadre stratégique et opérationnel commun pour combattre le terrorisme.  Le Sri Lanka, a-t-il rappelé, est devenu partie à la Convention régionale de la lutte contre le terrorisme de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (SAARC).  M. Kohona a expliqué que depuis la fin du conflit terroriste, le Sri Lanka a accordé une priorité à la réhabilitation, la reconstruction, la réintégration et la réconciliation en faveur d’une paix durable.  Dans le contexte de vastes efforts de développement, le Sri Lanka a adopté des mesures prenant en compte les aspects politiques, économiques et sociaux, afin de s’assurer que le terrorisme ne puisse plus prendre pied au Sri Lanka.


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire), s’exprimant au nom de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a focalisé son discours sur la situation au Mali où, a-t-il rappelé, l’offensive des groupes terroristes vers le sud du Mali constitue clairement une menace directe, réelle et immédiate à la paix et à la sécurité tant régionales qu’internationales, et surtout pose un danger imminent pour la vie des populations civiles et l’intégrité du territoire du Mali.  C’est pourquoi, la CEDEAO estime que l’intervention de la France actuellement en cours au Mali est absolument légitime parce qu’elle répond à la demande expresse d’assistance formulée par les autorités légales du Mali, et parce qu’elle est conforme à la résolution 2085 (2012) du Conseil de sécurité. 


Appelant les États Membres à s’approprier le plan d’action de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, M. Bamba a énuméré les différents instruments juridiques internationaux adoptés par les pays membres de la CEDEAO dans leur lutte contre le terrorisme.  En ce qui concerne l’approche globale de lutte contre le terrorisme, les défis sont immenses et parmi ceux-ci figure l’absence de coordination des actions aux niveaux national, régional et international, a déploré le délégué avant de conclure.


M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a souligné l’action antiterroriste irréprochable de son pays qui n’a jamais accepté que son territoire soit utilisé pour organiser, exécuter ou financer des activités terroristes.  Ayant pris diverses mesures pour prévenir et réprimer le terrorisme, Cuba dispose d’une législation efficace pour combattre ce fléau, a-t-il précisé.  Le représentant s’est prévalu de l’adhésion de son pays à 14 des conventions internationales antiterroristes.  Il a demandé que certains États ne prennent pas comme prétexte la lutte contre le terrorisme pour commettre des actes d’agression et d’interférence dans les affaires intérieures d’un autre État.  Cuba a été victime du terrorisme qui a causé la mort de 3 478 Cubains au cours des 50 dernières années et a handicapé à vie 2 099 autres, a-t-il indiqué. 


La majorité de ces attentats étaient orchestrés à partir des États-Unis, a rappelé le représentant.  Il a dénoncé la liste établie par les États-Unis qui place Cuba au rang de pays soutenant le terrorisme.  Le représentant a également regretté que les États-Unis refusent toujours d’extrader le terroriste Luis Posada Carriles, auteur d’un attentat en 1976 contre des Cubains.  M. Reyes Rodriguez a estimé que l’Assemblée générale des Nations Unies constituait le cadre approprié pour définir la lutte antiterroriste.  Il a appuyé la conclusion d’une convention générale sur le terrorisme international qui établirait une distinction claire entre le terrorisme et la lutte légitime des peuples pour l’autodétermination et l’indépendance. 


M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a réitéré que son pays continuait à jouer un rôle de chef de file dans la lutte contre le terrorisme.  Il a rappelé les différents engagements pris par l’Arabie saoudite depuis 1963, citant notamment l’adhésion à 14 accords et conventions régionaux et internationaux, l’application de toutes les résolutions du Conseil de sécurité contre le terrorisme, et sa contribution à la Conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme nucléaire, et à la Conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme en 2005 durant laquelle était née l’idée de créer le Centre des Nations Unies contre le terrorisme.  Au niveau national, l’Arabie saoudite a pris d’importantes mesures de sécurité pour combattre et limiter le phénomène du terrorisme.  Elle a aussi pris des initiatives qui traitent de la question sur ses aspects idéologiques, économiques et sociaux.  C’est ainsi qu’a été mis en place le Centre de réhabilitation Prince Mohammed Bin Nayef, qui prend notamment en charge les terroristes repentis.


M. Al-Mouallimi a noté que la plupart des efforts internationaux se concentraient sur les piliers II et III de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui sont liés aux moyens d’affronter et de combattre le terrorisme, le renforcement des capacités des pays, et de développer le rôle de l’ONU.  Il faudrait examiner, de manière approfondie, les moyens d’éradiquer les causes sous-jacentes du terrorisme, à savoir l’occupation, l’oppression, la colonisation, le nettoyage ethnique, qui privent les peuples de leurs droits fondamentaux.  Il a dénoncé les pratiques illégales israéliennes contre le peuple palestinien dans l’« État de Palestine ».  Les actes de résistance contre cette occupation ne sauraient être assimilés au terrorisme parce que ce sont des actes de résistance.  Le représentant de l’Arabie saoudite a salué par ailleurs les efforts du Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, M. Ben Emmerson.


Droits de réponse


Le représentant de la République islamique d’Iran a répondu aux déclarations des délégations d’Israël et du Canada qui ont lancé des accusations contre son pays.  Il n’a pas voulu commenter la déclaration du « régime sioniste » qui, a-t-il dit, « est responsable de nombreux crimes terroristes ».  Le terrorisme d’État, les actes de sabotage et les « cyberattaques » n’en sont que quelques exemples, a-t-il dit.  En ce qui concerne la déclaration du Canada, il a rejeté catégoriquement les allégations infondées portant sur un secteur important de la défense iranienne.  « Il est dommage que le Canada ait exploité le Conseil de sécurité pour démontrer encore une fois son animosité contre l’Iran », a déclaré le représentant iranien.  Selon lui, c’est une autre tentative à motivation politique qui vise à détourner l’attention des principales questions en jeu.  L’Iran est victime du terrorisme, a-t-il rappelé, en faisant remarquer que les auteurs des actes terroristes visant ce pays avaient trouvé un asile au Canada.  Il a souhaité que la lutte contre le terrorisme ne soit pas sélective.


Pour sa part, le représentant de la Turquie a indiqué qu’il avait repris la parole pour rejeter catégoriquement les allégations non fondées faites par la délégation d’un État Membre.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales que lui assigne à la Charte des Nations Unies.


Le Conseil note avec une profonde inquiétude que le terrorisme continue de menacer gravement la paix et la sécurité internationales, rappelle toutes ses résolutions et déclarations sur la lutte contre le terrorisme, renouvelle sa ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les motifs, l’époque et les auteurs, et se dit résolu à le combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international, y compris du droit international des droits de l’homme, du droit des réfugiés et du droit international humanitaire applicables.


Le Conseil souligne que les actes de terrorisme sont des actes criminels injustifiables, quelle qu’en soit la motivation.


Le Conseil insiste sur le fait que le terrorisme ne peut être vaincu qu’à la faveur d’une démarche suivie et globale, fondée sur la participation et la collaboration actives de l’ensemble des États et organismes internationaux et régionaux, pour contrer, affaiblir, isoler et neutraliser la menace terroriste.


Le Conseil sait que la force armée ou les forces de sécurité, les mesures coercitives ou les activités de renseignement ne suffiront pas à vaincre le terrorisme, et souligne qu’il importe de s’attaquer aux conditions qui font le lit du terrorisme, notamment de tout faire pour prévenir les conflits de longue durée ou les régler par des moyens pacifiques et de promouvoir l’état de droit, la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance, la tolérance et l’ouverture.


Le Conseil souligne qu’il importe de continuer à appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies de manière intégrée et équilibrée, et dans tous ses aspects, et prend note du troisième examen de la Stratégie auquel l’Assemblée générale a procédé en 2012.


Le Conseil réaffirme que les États Membres doivent s’assurer que les mesures qu’ils prennent pour lutter contre le terrorisme sont conformes aux obligations qui leur sont faites en droit international, en particulier en droit international des droits de l’homme, en droit des réfugiés et en droit international humanitaire, souligne que des mesures antiterroristes efficaces et le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit sont complémentaires, se renforcent mutuellement et sont des éléments indispensables au succès de la lutte contre le terrorisme, et note qu’il importe de respecter l’état de droit pour prévenir et combattre efficacement le terrorisme.

Le Conseil réaffirme également que les États Membres doivent s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance de tout État, prêter à l’ONU tout leur concours dans toute action que celle-ci mène en accord avec la Charte des Nations Unies, et s’abstenir de fournir une assistance à tout État contre lequel l’ONU prend des mesures préventives ou coercitives.


Le Conseil réaffirme en outre que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation.


Le Conseil souligne que continuer d’œuvrer sur le plan international à approfondir le dialogue et l’entente entre les civilisations en vue d’empêcher le dénigrement systématique de telle ou telle religion ou culture, et régler les conflits régionaux et l’ensemble des problèmes mondiaux persistants, notamment les problèmes de développement, contribuera à renforcer la lutte internationale contre le terrorisme.


Le Conseil réaffirme l’obligation faite aux États Membres de s’abstenir de fournir toute forme d’appui, actif ou passif, à des entités ou à des personnes participant ou associées à des actes terroristes, notamment en réprimant le recrutement de membres de groupes terroristes, conformément au droit international, et en mettant fin à l’approvisionnement en armes des terroristes.


Le Conseil réaffirme les obligations faites aux États Membres par la résolution 1540 (2004), y compris l’obligation de s’abstenir d’apporter un appui, quelle qu’en soit la forme, à des acteurs non étatiques qui tenteraient de mettre au point, de se procurer, de fabriquer, de posséder, de transporter, de transférer ou d’utiliser des armes nucléaires, chimiques ou biologiques ou leurs vecteurs.


Le Conseil rappelle qu’il faut continuer de prendre des mesures pour prévenir et réprimer le financement du terrorisme et des organisations terroristes, réaffirme les obligations mises à la charge des États dans ce contexte, notamment l’application effective de ces mesures, et salue l’important travail accompli par les organismes des Nations Unies et d’autres organisations internationales, en particulier le Groupe d’action financière.


Le Conseil considère que les États Membres doivent empêcher les terroristes d’utiliser à des fins abusives les organisations non gouvernementales, les organisations à but non lucratif et les organisations caritatives.  Il demande aux organisations non gouvernementales, aux organisations à but non lucratif et aux organisations caritatives d’empêcher les terroristes d’exploiter leur statut et de s’y opposer, selon qu’il convient.  Il sait que les terroristes exploitent parfois le statut de ces organisations, notamment aux fins du financement du terrorisme.  Lorsque des mesures sont prises pour remédier à ces abus, le Conseil rappelle qu’il importe de respecter pleinement les droits à la liberté de religion ou de conviction et à la liberté d’expression et d’association des membres de la société civile.  À cet égard, il prend note de la recommandation du Groupe d’action financière sur la question.


Le Conseil considère qu’il faut prendre des mesures pour prévenir et réprimer le financement du terrorisme et des organisations terroristes, y compris celui tiré du produit de la criminalité organisée, notamment de la production illégale et du trafic de stupéfiants et de leurs précurseurs, et qu’il importe de poursuivre la coopération internationale à cette fin.  À cet égard, le Conseil prend note de la Déclaration de la Conférence ministérielle régionale sur la lutte contre les stupéfiants tenue à Islamabad, les 12 et 13 novembre 2012.


Le Conseil note ce qu’a fait le Forum mondial de lutte contre le terrorisme depuis sa création et remarque qu’il coopère avec les organismes et organes subsidiaires des Nations Unies.  Il note la publication du Mémorandum de Rabat sur les bonnes pratiques pour des actions efficaces de lutte contre le terrorisme dans le secteur de la justice pénale, du Mémorandum de Rome sur les bonnes pratiques en matière de réhabilitation et de réinsertion des délinquants extrémistes violents, et du Mémorandum d’Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d’élimination des avantages qui en découlent.


Le Conseil constate qu’il importe de mettre en place une riposte efficace de l’appareil de justice pénale au terrorisme et de renforcer la coopération entre les États Membres et les organismes et organes subsidiaires des Nations Unies afin d’améliorer les capacités de chacun, notamment en les aidant à élaborer et à appliquer des méthodes de lutte contre le terrorisme reposant sur l’état de droit.


Le Conseil est vivement préoccupé par le fait que l’incitation aux actes terroristes motivés par l’extrémisme et l’intolérance constitue un grave danger et une menace grandissante pour la jouissance des droits de l’homme, entrave le développement social et économique de tous les États et compromet la stabilité et la prospérité mondiales, et qu’il faut que l’Organisation des Nations Unies et tous les États y répondent d’urgence à titre préventif, et souligne qu’il faut prendre aux niveaux national et international toutes les mesures nécessaires et appropriées, dans le respect du droit international, pour protéger le droit à la vie.  À cet égard, le Conseil souligne qu’il importe de renforcer la capacité de résistance de la société face à l’incitation au terrorisme, notamment en prônant la tolérance et le dialogue.


Le Conseil sait que les États Membres ont des difficultés à prendre en charge les terroristes en détention et les invite à collaborer et à mettre en commun les meilleures pratiques en matière de prise en charge, de réhabilitation et de réinsertion des terroristes dans un lieu de détention présentant de bonnes conditions de sécurité, de fonctionnement et d’encadrement, et respectueux des droits de l’homme.  À cet égard, le Conseil prend note des travaux de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice (UNICRI) et d’autres organismes des Nations Unies.


Le Conseil prend note de l’ouverture à Abou Dhabi, le 14 décembre 2012, du centre d’excellence international pour la lutte contre l’extrémisme violent.


Le Conseil s’inquiète que, dans une société mondialisée, les terroristes utilisent de plus en plus les nouvelles technologies de l’information et des communications, et Internet, pour recruter et convaincre, ainsi que pour financer, planifier et préparer leurs actes, et rappelle qu’il importe que les États Membres coopèrent pour empêcher les terroristes d’exploiter la technologie, les moyens de communication et les ressources pour inciter à appuyer des actes de terrorisme, tout en agissant dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et conformément aux autres obligations que leur assigne le droit international.


Le Conseil appelle à nouveau les États Membres à resserrer leur coopération et leur solidarité, notamment dans le cadre de mécanismes et d’accords bilatéraux et multilatéraux de prévention et de répression des attentats terroristes, et les invite à renforcer leur coopération aux niveaux régional et sous-régional, constatant que la collaboration et la formation interrégionales des policiers, des juges et des procureurs présentent des avantages particuliers.  Le Conseil note  également qu’une collaboration étroite doit être établie dans toutes les administrations publiques et les organisations internationales et entre elles pour lutter contre le terrorisme et l’incitation au terrorisme.


Le Conseil rappelle le rôle crucial que jouent le Comité contre le terrorisme et sa direction exécutive en veillant à l’application intégrale des résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005), et souligne qu’il importe d’aider les États Membres, en leur fournissant l’assistance technique voulue, à se doter des moyens de donner effet aux résolutions, encourage le Comité contre le terrorisme et sa direction exécutive à continuer d’œuvrer avec les États Membres, à leur demande, à évaluer leurs besoins en matière d’assistance technique et à en faciliter la fourniture, en étroite collaboration, en particulier, avec l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, ainsi qu’avec d’autres fournisseurs bilatéraux et multilatéraux d’assistance technique, et se félicite de l’approche ciblée et régionale adoptée par la Direction exécutive pour répondre aux besoins de chaque État Membre et de chaque région en matière de lutte contre le terrorisme.


Le Conseil note avec satisfaction les activités que les entités des Nations Unies, y compris l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, ont entreprises en coordination avec d’autres organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes, dans le domaine du renforcement des capacités, pour aider les États Membres qui le demandent à appliquer la Stratégie, et engage l’Équipe spéciale à s’assurer qu’une assistance ciblée est fournie en matière de renforcement des capacités.


Le Conseil rappelle les instruments internationaux de lutte contre le terrorisme pertinents, insiste sur leur pleine application, demande à nouveau aux États d’envisager de devenir partie dès que possible à l’ensemble des conventions et protocoles internationaux sur la question et de s’acquitter pleinement des obligations découlant de ceux auxquels ils sont déjà partie, et apprécie les efforts que les États Membres continuent de faire pour mener à bien les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.


Le Conseil exprime son soutien aux activités que l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme mène en vue d’assurer la coordination et la cohérence d’ensemble de l’action antiterroriste du système des Nations Unies et la pleine participation, dans les limites de leur mandat, des organes subsidiaires du Conseil à ses travaux ainsi qu’à ceux de ses groupes de travail, et prend note des travaux que le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, qui relève du secrétariat de l’Équipe spéciale, mène conformément à la résolution 66/10 de l’Assemblée générale.


Le Conseil considère qu’il faut continuer à mieux faire connaître et à rendre plus efficace l’action menée par le système des Nations Unies pour lutter contre le terrorisme et à améliorer la coopération, la coordination et la cohérence entre les entités des Nations Unies afin d’optimiser les synergies, de promouvoir la transparence et l’efficacité et d’éviter le chevauchement de leurs activités, et note que le Secrétaire général a recommandé aux États Membres d’envisager de désigner un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, et, à ce sujet, souhaite examiner la question, notamment dans le cadre de ses délibérations sur l’amélioration de la cohérence interinstitutions dans l’action menée par le système des Nations Unies pour lutter contre le terrorisme.


Le Conseil réaffirme qu’il importe de renforcer la coopération entre les comités chargés de lutter contre le terrorisme créés par les résolutions 1267 (1999), 1989 (2011), 1988 (2011), 1373 (2001) et 1540 (2004), et leurs groupes d’experts.


     Le Conseil estime que les sanctions sont un outil important de lutte contre le terrorisme et rappelle qu’il importe d’appliquer rapidement et véritablement les mesures de sanction pertinentes.  Il réaffirme qu’il reste résolu à faire en sorte qu’il soit institué des procédures régulières et claires pour l’inscription de personnes et d’entités sur les listes des comités des sanctions et pour leur radiation, ainsi que pour l’octroi de dérogations pour raison humanitaire.  Il rappelle qu’un médiateur a été désigné et que d’autres aménagements d’ordre procédural ont été apportés au régime des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban.


Le Conseil exprime sa profonde solidarité avec toutes les victimes du terrorisme et leur famille, souligne qu’il importe de venir en aide à ces victimes et de leur apporter, ainsi qu’à leur famille, le soutien dont elles ont besoin pour surmonter leur chagrin et leur douleur, reconnaît le rôle important que les réseaux de victimes et de survivants jouent dans la lutte contre le terrorisme, notamment en faisant part de leur expérience et en s’exprimant courageusement contre les idéologies violentes et extrémistes, et, à cet égard, salue et encourage les efforts déployés et les activités menées par les États Membres et le système des Nations Unies, notamment l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, dans ce domaine.


Le Conseil estime que le développement et la sécurité se renforcent mutuellement et sont essentiels pour mettre au point une stratégie efficace et globale de lutte contre le terrorisme, et souligne que l’objectif premier des stratégies de lutte contre le terrorisme doit être d’instaurer durablement la paix et la sécurité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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