Conférence de presse à l’occasion de la Journée mondiale de l’habitat
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CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’HABITAT
« En 2050, 70% de la population mondiale, soit 6,3 milliards d’habitants, vivront dans des villes, soit presque le double qu’en 2010. Cette transformation n’est pas sans poser des défis majeurs en termes d’habitat, de mobilité et de planification urbaine », a affirmé aujourd’hui le Secrétaire général adjoint et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), M. Joan Clos.
« Soixante pour cent de l’espace qui seront urbanisés en 2030, ce qui représente la superficie de l’Afrique du Sud, n’ont pas encore été construits », a fait remarquer M. Thomas Elmqvist, du Centre de résilience de Stockholm. M. Clos et M. Elmqvist participaient à une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU à New York, à l’occasion de la Journée mondiale de l’habitat, célébrée le 7 octobre et qui a pour thème cette année la mobilité urbaine.
« La mobilité est essentielle au bon fonctionnement et au bon développement des villes », a souligné M. Clos, qui a attiré l’attention sur le considérable défi que représente la congestion des mégalopoles dans les pays en développement. Il a également insisté sur le rôle capital de la planification urbaine pour répondre aux demandes croissantes de mobilité.
Dans les villes qui connaissent une croissance anarchique, a-t-il fait remarquer, l’espace réservé aux voies de communication ne représentait que 2% de leur superficie, contre près de 30% pour les villes qui obéissaient à une planification rigoureuse. Il s’est aussi félicité d’un retour à des déplacements par bicyclette dans un nombre croissant de villes, qui se trouvent plutôt situées dans les pays développés.
« La planification urbaine permet, à elle seule, de générer des espaces de convivialité, de promouvoir des modes de déplacement plus respectueux de l’environnement ou de prévoir les dispositifs permettant de répondre à des catastrophes naturelles. Nous admirons les villes parce qu’elles sont l’œuvre des hommes », a dit le Directeur exécutif d’ONU-Habitat. « Il n’y a pas de ville qui soit agréable à vivre sans une planification réussie », a-t-il ajouté.
« Afin de créer des villes moins polluées, plus respectueuses de l’environnement et de la biodiversité, qui garantissent au mieux la sécurité alimentaire, nous devons mieux connaître les conséquences de l’urbanisation sur les écosystèmes », a renchéri M. Elmqvist, qui a présenté un ouvrage, dont il est l’un des coauteurs, et qui est intitulé « Urbanization, biodiversity and ecosystem services: Challenges and Opportunities* ». C’est la première évaluation mondiale des conséquences de l’urbanisation, a-t-il précisé.
« Cet ouvrage**, rédigé à la demande des parties à la Convention sur la diversité biologique, lors de la Conférence de Nagoya en 2010, est librement téléchargeable sur Internet, afin d’assister les décideurs urbains, en particulier dans les pays en développement », a-t-il poursuivi.
M. Elmqvist a notamment plaidé pour la création d’espaces récréatifs et la plante d’arbres pour diminuer les pics de pollution, tout en indiquant qu’il était possible de préserver la biodiversité même dans des milieux urbains très denses. Face à l’accroissement des risques de catastrophes naturelles, il a souligné l’urgence de bâtir des villes plus résilientes.
Les risques accrus de catastrophes naturelles s’expliquent par la conjonction des changements climatiques. Cette conjonction est probablement responsable de l’ouragan Sandy, qui avait causé des dégâts terribles sur la côte est des États-Unis l’année dernière, et par le fait que l’urbanisation gagne des zones côtières ou en plaine, ce qui les rend plus vulnérables », a expliqué M. Clos.
Il a ensuite plaidé pour un programme international qui récompenserait les villes du monde les plus écologiquement durables, sur le modèle qui existe en Europe. Ancien maire de Barcelone, M. Clos a indiqué qu’il était opportun que 35% d’une ville soient consacrés aux axes de communication et 12 à 15% à des espaces verts.
« Nous devons aussi construire des villes qui soient plus denses, plutôt que d’augmenter simplement la longueur des infrastructures de transport urbain », a poursuivi M. Clos. La densité optimale au kilomètre carré devrait être de 14 000 habitants, a-t-il suggéré, en faisant observer que la densité au niveau mondial était inférieure à 3 000 habitants au kilomètre carré.
Répondant à la question d’un journaliste sur les loyers élevés dans les grandes villes, M. Clos a estimé que les autorités locales ou nationales pourraient choisir d’augmenter les aides au logement plutôt que les subventions versées au secteur énergétique. « Il s’agit avant tout d’une question de volonté politique », a-t-il dit.
* Urbanisation, biodiversité et écosystèmes: défis et opportunités
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