Conférence de presse des représentants de Djibouti et de l’Arabie saoudite sur la situation des musulmans au Myanmar
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CONFÉRENCE DE PRESSE DES REPRÉSENTANTS DE DJIBOUTI ET DE L’ARABIE SAOUDITE
SUR LA SITUATION DES MUSULMANS AU MYANMAR
Les Représentants permanents de Djibouti et d’Arabie saoudite ont exhorté, cet après-midi, le Gouvernement du Myanmar à « assumer ses responsabilités » pour mettre un terme au « nettoyage ethnique » dont sont victimes, entre autres, les Rohingyas musulmans de l’État d’Arakan.
Les deux hommes, qui sont intervenus lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, ont dit avoir rencontré, cet après-midi même, le Secrétaire général et son Envoyé spécial pour le Myanmar pour leur faire part de leurs graves préoccupations face à la violence contre les Musulmans au Myanmar. Ils ont dit avoir exhorté le Secrétaire général à réagir plus vigoureusement et à encourager le système de l’ONU à se montrer plus efficace face à cette situation.
« La poursuite des atrocités dont sont victimes les Rohingyas est intolérable et les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour mettre un terme à la violence et rétablir l’état de droit », a dénoncé le Représentant permanent de Djibouti, M. Roble Olhaye.
« Il incombe aux autorités du Myanmar, a-t-il souligné, d’assumer leurs responsabilités en éliminant toutes les formes de discrimination et en empêchant des extrémistes bouddhistes de propager la violence et de faire justice eux-mêmes ».
M. Olhaye, qui préside le Groupe de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) aux Nations Unies, a indiqué qu’il avait souligné, devant le Secrétaire général, qu’on ne peut laisser la communauté internationale offrir au Myanmar toujours plus de reconnaissance et de relations diplomatiques, tout en feignant ne pas voir les « actes monstrueux » commis contre une des minorités du pays.
Son homologue de l’Arabie saoudite, M. Abdallah Yahya A. Al-Mouallimi, s’est dit préoccupé par le fait que l’on applaudit le processus de démocratisation au Myanmar alors même, a-t-il affirmé, que les droits de l’homme de la minorité musulmane sont en train d’être foulés au pied par des « éléments radicaux ».
« Le Myanmar est en lune de miel avec le monde. Le seul problème est que cette lune de miel se vit sur le corps des Musulmans. Cette situation perdure depuis des mois maintenant sans susciter une quelconque réaction de la communauté internationale », a dénoncé M. Al-Mouallimi qui a lui aussi appelé le Gouvernement myanmarais à veiller à la protection de ses minorités et au respect de leurs droits, dont les droits au travail et à la liberté de culte. Le Représentant a aussi souligné « leur droit d’enterrer leurs morts ». « Il n’y a rien de plus inhumain que d’interdire à un peuple d’enterrer ses propres morts », a-t-il insisté.
M. Al-Mouallimi a appelé les grandes puissances, notamment les États-Unis, la Fédération de Russie, la Chine ainsi que l’Union européenne, le Japon, la République de Corée, l’Inde et les pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à user de leur influence pour que soit mis un terme au « processus de nettoyage ethnique » et que soient rétablis les droits de la population musulmane.
Le Représentant de l’Arabie saoudite a aussi voulu que le Groupe des Amis du Myanmar ne se limite pas à des évaluations de la situation économique et politique dans le pays mais qu’il s’attaque aussi à la question des droits de l’homme. « Des personnes qui vivent dans ce pays depuis des millénaires se voient aujourd’hui nier leurs droits les plus élémentaires. Se borner à réclamer la tenue d’élections ne suffit pas face à une telle situation », s’est-il indigné.
MM. Olhaye et Al-Mouallimi ont fait savoir qu’ils discuteront prochainement avec les membres du Conseil de sécurité de cette situation.
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