En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/4070

Malgré des progrès, il faut continuer à se mobiliser pour améliorer la condition et la sécurite de la femme, constatent de nombreux États

14/10/2013
Assemblée généraleAG/SHC/4070
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

11e et 12e séances – matin et après-midi


MALGRÉ DES PROGRÈS, IL FAUT CONTINUER À SE MOBILISER POUR AMÉLIORER LA CONDITION

ET LA SÉCURITE DE LA FEMME, CONSTATENT DE NOMBREUX ÉTATS


La Troisième Commission (questions sociales, humanitaires et culturelles) a poursuivi aujourd’hui son débat sur la promotion de la femme dans le monde, en mettant un accent particulier sur l’élimination de diverses formes de violence à l’égard des femmes et des jeunes filles.


La lutte contre la violence sexiste est une « priorité absolue », a déclaré la déléguée des États-Unis.  Le Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, a récemment annoncé une initiative intitulée « Safe from the Start » (« La sécurité dès le départ »), qui vise à prévenir la violence sexuelle dans les situations de crise humanitaire à travers le monde.


La dimension hommes-femmes du conflit syrien « exige notre attention immédiate », a renchéri la représentante de l’Australie.  Sur plus de deux millions de réfugiés syriens, 78% sont des femmes, dont 25% sont en âge d’avoir des enfants et 5% sont enceintes.


La liberté des femmes syriennes est affectée par « la vue arriérée de certains groupes armés fondamentalistes qui nient leurs droits fondamentaux et les empêchent de participer à la vie publique », s’est indignée la représentante de la Syrie.


Évoquant les centaines de femmes violées par des partisans de l’ancien Chef de l’État Mouammar Qadhafi, la déléguée de la Lybie a indiqué que le Ministre de la justice de son pays accordait la priorité à la poursuite de leurs auteurs.


Dans la perspective de la coupe du monde de football et des Jeux olympiques qui se tiendront au Brésil, en 2014 et 2016 respectivement, ce pays vise, pour sa part, à prévenir une recrudescence de l’exploitation sexuelle des femmes.


Rappelant que les femmes représentent près de la moitié des 232 millions de migrants internationaux, l’observateur de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a salué l’entrée en vigueur, le mois dernier, de la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui protège les travailleuses et travailleurs domestiques.


Par ailleurs, plusieurs pays ont présenté les mesures qu’ils prennent pour garantir l’égale participation des femmes à la vie politique, y compris en période de transition politique.


Il n’est pas question de revenir sur les droits acquis par la femme tunisienne « qui a activement participé à la révolution et ne peut être, en aucun cas, écartée de la construction démocratique », a ainsi assuré la déléguée de la Tunisie.


L’égalité des sexes est inscrite dans la nouvelle Constitution et la promotion des femmes figure parmi les priorités gouvernementales, a affirmé à son tour le représentant de l’Afghanistan.


En Mauritanie par exemple, quatre portefeuilles ministériels sont détenus par des femmes, dont celui des relations extérieures, ce qui représente un précédent dans le monde arabe.


Pour la première fois dans son histoire, le Pérou a atteint la parité au sein du Gouvernement avec 9 femmes sur 18 ministres, dont la première femme chef de la diplomatie.


Enfin, l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural a souvent été abordée par les intervenants.  Les femmes rurales représentent un quart de la population mondiale et jouent un rôle important en aidant leur famille à assurer la sécurité alimentaire, comme l’ont dit les représentants du Swaziland ou du Congo.


La Troisième Commission poursuivra son débat sur la promotion de la femme mercredi 16 octobre à partir de 10 heures.



PROMOTION DE LA FEMME (A/68/121) [point 28]


--    Promotion de la femme (A/68/38, A/68/178, A/68/179, A/68/184 et A/68/340)


--    Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/68/175)


Mme YAEKO SUMI (Japon) a affirmé que son pays contribuait vigoureusement aux activités d’ONU-Femmes et au financement du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes.  La participation des femmes à tous les aspects de la société est importante en vue de prévenir, résoudre et renforcer la paix, a-t-elle ajouté.


En collaboration avec la société civile, le Japon, a indiqué sa représentante, a mis sur pied un programme d’action visant à protéger les femmes de la violence sexuelle et à promouvoir leur participation au maintien de la paix.  Des mesures préventives ont été mises en œuvre pour aider les victimes de violence sexuelle dans plusieurs pays, y compris en Libye et en Somalie, ainsi qu’en République centrafricaine.


En parallèle à ses efforts au niveau international, le Japon, a relevé la représentante, renforce ses efforts au niveau national pour faire progresser la cause des femmes.  Suite au grand tremblement de terre dans l’est du Japon en mars 2011, le Japon a donné une grande importance à la participation égale des femmes au processus de reconstruction.


En conclusion, elle a souligné que le renforcement des capacités des femmes et la réalisation pleine et entière de leur potentiel jouent un rôle indispensable à l’établissement d’une société dynamique et à la réalisation du développement durable.


M. JARMO VIINANEN (Finlande) a souligné l’importance du Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui prévoit une procédure internationale de traitement des plaintes sexospécifiques unique en son genre.  « Cette procédure a le potentiel de faire avancer la protection des droits des femmes de manière significative », a-t-il fait valoir, avant de rappeler l’urgence de mettre un terme à l’impunité des auteurs de violations des droits des femmes.


Le délégué finlandais a ensuite plaidé pour un renforcement de la participation des femmes dans les processus de consolidation de la paix, afin qu’elles soient vues comme des acteurs clefs de la paix et de la sécurité, plutôt que comme des victimes de conflits.  « La participation des femmes est cruciale pour empêcher la résurgence des conflits », a-t-il assuré.


Se félicitant de la création d’ONU-Femmes, il a indiqué que son pays s’était engagé à multiplier par deux sa contribution financière à cette entité, pour la porter à 18 millions de dollars l’année prochaine.  « L’augmentation des ressources en provenance du budget de l’ONU au bénéfice d’ONU-Femmes sera une bonne indication de la place réservée à la promotion des droits des femmes dans l’ordre du jour onusien », a-t-il affirmé.


En conclusion, le délégué de la Finlande a plaidé pour que le programme de développement pour l’après-2015 mette un accent particulier sur la promotion de l’égalité entre les genres et des droits des femmes et des jeunes filles.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a déclaré que l’élimination de la discrimination et l’appui résolu à la pleine participation des femmes dans la vie économique, sociale et politique étaient des conditions essentielles à la réduction de la pauvreté, à l’accroissement de la croissance économique et à la gouvernance démocratique, ainsi qu’à l’amélioration du bien-être des femmes, des filles et des familles.  Cela conduit à des sociétés saines et stables, a-t-elle dit.


À l’instar du Secrétaire général, le représentant a appelé à la collecte et à la gestion de données standardisées et ciblées sur la participation politique des femmes car, a-t-il dit, l’inclusion est au cœur de toute démocratie.  Abordant la problématique de la violence à l’égard des femmes, M. McClay a insisté pour que tous les États demeurent sensibles à toutes les formes de violence et procèdent à une réévaluation objective et critique de leurs politiques et législation en la matière.


Elle a mis en exergue les formes multiples de discrimination auxquelles les femmes se heurtent, en particulier les autochtones et les handicapées.  Il a en outre appelé à progresser dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement au-delà de la date butoir et a considéré que le programme de développement pour l’après-2015 devrait garantir l’égalité des sexes, faute de quoi l’exercice qui consiste à fixer de nouveaux objectifs de développement serait vain.


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a également appuyé la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.  Il a enfin appelé à porter l’attention sur les femmes dans les situations humanitaires d’urgence et à l’accélération des efforts d’autonomisation des femmes. 


Mme ZAYTOON FARAJ ABDULLAH (Iraq) a estimé que le monde avait fait des pas de géant pour ce qui a trait à la participation effective de la femme dans la sphère politique et la création d’associations, groupes et réseaux féminins qui ont inscrit la thématique féminine dans l’ordre du jour international.


Dans ce contexte, les organisations de la société civile ont joué un rôle clef dans ce sens.  Procédant à une évaluation des acquis au niveau de son pays, le représentant a déclaré qu’en dépit des efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les indicateurs de l’éducation révélaient que beaucoup restait à faire en Iraq faute de moyens financiers car l’éducation est le secteur qui pâtit le plus de situations de guerre et de violence.


Malgré les répercussions négatives des actes de violence et des attentats terroristes, les jeunes iraquiennes font montre d’une volonté inébranlable à affronter tous les défis pour poursuivre leurs études.


Par ailleurs, des textes législatifs sur l’égalité des chances ont été adoptés après le changement de régime, avec notamment la proclamation d’un quota de 25% de sièges parlementaires et l’encouragement à la participation effective des femmes aux élections prévues l’année prochaine. 


Mme DESIREÉ DEL CARMEN CEDEÑO RENGIFO (Panama) a indiqué que depuis la création de l’Institut national de la femme (INAMU), le Gouvernement avait mené des activités de prévention et de détection de la violence à l’égard des femmes par la mise en place et la consolidation des capacités de 26 réseaux locaux d’appui aux femmes victimes de violence domestique, ainsi qu’avec la participation de la société civile.


Ainsi, plus de 500 femmes chefs de file communautaires ont participé à ces réseaux locaux pour échanger les pratiques optimales et les expériences dans les domaines de la promotion, la prévention et l’attention à la violence au foyer.  D’autre part, des centres d’orientation et d’appui psychosocial, des lignes téléphoniques gratuites et un appui juridique sont gratuitement mis à la disposition des femmes et des enfants concernés par la violence.


Parmi les défis, le Gouvernement tente de consolider ses mécanismes visant à l’élimination de la violence sexiste, de la prévalence des stéréotypes et préjugés à l’encontre des femmes, et de la lutte contre la « re-victimisation » des femmes. 


Le Panama s’efforce également de renforcer ses capacités de gestion et de coopération intra et interinstitutionnelles dans la production et l’application de normes et de mesures susceptibles d’aider le pays à honorer ses mandats et engagements dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.


Par ailleurs, la loi sur la stérilisation féminine gratuite a été approuvée cette année par le Président Ricardo Martinelli.  Cette loi autorise la stérilisation des femmes âgées de 23 ans au moins et ayant deux enfants, ce qui leur permet d’être indépendantes dans leurs choix dans le domaine des droits sexuels et reproductifs, a-t-elle dit.


Mme LAURIE SHESTACK PHIPPS (États-Unis) a jugé décevant le niveau de participation politique des femmes dans le monde.  Le partenariat « Equal Futures », lancé par les États-Unis et 12 autres pays pendant la dernière Assemblée générale vise notamment à encourager les participants à prendre des actions concrètes pour promouvoir l’autonomisation politique des femmes.  Un an plus tard, s’est réjouie Mme Phipps, 24 autres pays ont rejoint cet effort qui implique des entités multilatérales, telles que la Banque mondiale et ONU-Femmes, ainsi que des entreprises du secteur privé.


Le Secrétaire d’État, M. John Kerry, a récemment annoncé une nouvelle initiative américaine intitulée « Safe from the Start » (« La sécurité dès le départ »), qui vise à prévenir et gérer la violence sexiste dans les situations de crise humanitaire à travers le monde. 


Les États-Unis ont déjà déboursé 10 millions de dollars pour permettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ainsi qu’à d’autres organisations de recruter un personnel qualifié et de développer des méthodes innovantes pour protéger les femmes et les filles dès l’apparition qu’une urgence.  La lutte contre la violence sexiste est « une priorité absolue » pour les États-Unis, a insisté la représentante.


Par ailleurs, a poursuivi Mme Phipps, les États-Unis reconnaissent le rôle important des femmes rurales.  En septembre dernier, l’Agence américaine pour le développement international (USAIDS) et le distributeur Walmart ont signé un mémorandum d’accord global pour autonomiser les femmes d’un point de vue économique.  Cette aide concernera d’abord 40 000 agricultrices au Bangladesh. 


Enfin, a-t-elle conclu, les États-Unis s’intéressent au droit égal des femmes à la nationalité.  Les lois nationales qui pratiquent une discrimination contre les femmes sont souvent source d’apatridie et augmentent les risques d’exploitation des personnes, a-t-elle constaté.


Mme VANGANSUREN ULZIIBAYAR (Mongolie) a déclaré que son pays était fermement engagé dans l’éradication de toutes les formes de violence contre les femmes, en particulier l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants.  « La législation doit garantir une protection légale maximum aux victimes », a-t-elle ajouté. 


La représentante a ensuite indiqué que, la Mongolie, en tant qu’auteur de la résolution de l’Assemblée générale sur l’amélioration de la situation des femmes vivant dans des zones rurales, reconnaissait que ces dernières « continuent d’être désavantagées socialement et économiquement ».  « Des actions supplémentaires sont nécessaires pour réduire et éliminer les inégalités tant entre hommes et femmes des zones rurales qu’entre citadines et habitantes des campagnes ». 


À cet égard, la représentante a salué les recommandations du Secrétaire général pour améliorer la collecte et la diffusion auprès des décideurs des données sur les conditions de vie des femmes dans les zones rurales. 


Mme AMIRA FAHMY (Égypte) a salué l’accent mis sur la lutte contre les violences faites aux femmes dans le rapport duGroupe de haut niveau chargé du programme de développement pour l’après-2015.  La représentante a, en outre, salué le rôle moteur joué par ONU-Femmes dans les efforts des Nations Unies pour combattre les violences faites aux femmes sous toutes ses formes. 


L’Égypte estime que l’éducation et l’autonomisation des femmes au plan économique sont des outils indispensables qui doivent constituer des priorités.  La représentante a ensuite souligné l’action menée par l’Égypte en faveur des femmes.  Trois postes de ministres et un poste de conseiller du président ont été offerts à des personnes de sexe féminin.  Il s’agit là d’une avancée dans la représentation des femmes dans les plus hautes fonctions administratives et politiques, a déclaré la représentante.


Il a par ailleurs rappelé que les femmes étaient bien représentées dans le comité de 50 membres chargé d’apporter des modifications à la Constitution et qu’un projet de loi était en préparation pour répondre au problème de la violence faite aux femmes.


Mme AGNIESZKA KOZLOWSKA-RAJEWICZ (Pologne) a mentionné la loi nationale sur l’avortement, celle-ci s’appliquant dans trois cas: quand la vie de la mère est menacée, quand le fœtus a subi une malformation grave et lorsque la grossesse résulte d’un acte criminel. 


« La Pologne ne cherche pas à influencer les décisions d’autres gouvernements sur cette question », a-t-elle ajouté, avant de réitérer l’engagement de son pays à atteindre l’égalité entre hommes et femmes par le renforcement des droits de celles-ci. 


« La Pologne est pleinement dévouée à améliorer la vie de toutes les femmes dans le monde et à assurer la mise en œuvre effective des droits des femmes ».  Après avoir énuméré les droits acquis par les Polonaises au cours des deux dernières années, la représentante a indiqué que les services de fertilisation étaient désormais financés par les deniers publics.


Mme ANA MARIE HERNANDO (Philippines) a rappelé qu’il ne restait que deux ans avant la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Dans ce contexte, il faut accroître l’attention sur des secteurs spécifiques comme l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les sexes, où, a dit la représentante, des progrès sont encore nécessaires. 


Mme Hernando a également observé que, de par le monde, les femmes continuaient d’être économiquement désavantagées, victimes de violence, d’exploitation de stéréotypes ou encore privées de participation politique.  Ces indicateurs, qualifiés par elle de « barrières », montrent qu’il y a encore des marges de progrès possibles et qu’il faut s’attaquer à ces obstacles ainsi qu’à leurs causes, a-t-elle expliqué.


Alors que la communauté internationale se penche sur le programme de développement pour l’après-2015, elle doit bâtir sur les acquis déjà engrangés.  La cinquante-huitième session de la Commission sur le statut de la femme, qui se tiendra en mars 2014, offre de ce fait une opportunité d’évaluer les OMD sous l’angle de la perspective de genre et de contribuer au programme de développement pour l’après-2015, a poursuivi Mme Hernando. 


En ce qui les concerne, les Philippines sont favorables à l’intégration de cette perspective dans les objectifs de développement pour l’après-2015 et soutiennent l’approche des droits de l’homme qui permettra aux femmes de jouir de tous leurs droits, a conclu la représentante. 


Mme SELIN ÖZAYDIN (Turquie) a indiqué que son pays avait accompli la plupart des objectifs nationaux établis en application des Objectifs du Millénaire pour le développement (ODM), et ce, avant la date butoir de 2015.  « La Turquie fait partie des 10 pays à avoir enregistré les diminutions les plus importantes du taux de mortalité maternelle », a-t-elle affirmé, avant de souligner que son pays avait été le premier à ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul).


Elle s’est ensuite réjoui qu’ONU-Femmes soit devenue une organisation puissante au service des femmes et de leurs aspirations, avant d’indiquer que la Turquie allait bientôt accueillir le Bureau régional de l’Entité pour l’Europe et l’Asie centrale.  Relevant les défis aigus auxquels font face les femmes et leurs enfants dans les zones en proie à des conflits, elle a demandé que ces dernières jouent un rôle accru dans les processus de paix, de démocratisation et de développement.


En conclusion, la déléguée de la Turquie a souligné l’engagement inlassable de son pays envers la promotion des droits des femmes à travers le monde.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a rappelé que son pays avait soumis, il y a exactement une année, son rapport périodique au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, fruit d’un exercice inclusif qui reflète l’engagement de l’ensemble de l’appareil public chilien en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes et du combat contre la discrimination.


Les recommandations formulées par le Comité à cette occasion ont mis en relief les progrès significatifs dans la mise en œuvre de réformes législatives, notamment l’adoption d’une législation tendant à l’amélioration des conditions de travail des travailleuses domestiques avec un salaire minimum, le droit à des jours fériés et à un congé de maternité.  Le Chili se penche également sur l’égalité des sexes, l’accès de la femme à la justice et l’ouverture des espaces politiques à la participation des femmes aux niveaux national et municipal.


Des amendements législatifs ont également été adoptés dans le cadre de l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles avec l’élargissement du mandat du Service national de la femme chargé de la coordination des politiques de prévention, de protection et de pénalisation.


Le Programme « Le Chili accueille » constitue un bon exemple des progrès réalisés au cours des dernières années en matière de lutte contre la violence domestique.  Les activités du programme ont aussi été élargies, depuis 2012, à la traite des personnes et aux agressions sexuelles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la famille.  Le Chili œuvre, par ailleurs, à la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité à partir d’une approche à la fois nationale et régionale. 


Le représentant a mis l’accent sur l’application du plan national de diffusion des instruments internationaux relatifs à l’égalité des sexes, à la paix et la sécurité.  Le Chili, a-t-il dit, a renforcé l’intégration de la perspective d’égalité des chances au sein des institutions.  


En conclusion, M. Errázuriz a estimé que tous les membres de l’ONU devaient approfondir la réflexion et la compréhension en vue de l’insertion des objectifs d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes dans le programme de développement pour l’après-2015.  


Mme MONIA ALSALEH (Syrie) a rappelé que son pays est en proie, depuis 2011, à une attaque terroriste dont les femmes et les jeunes filles, bien qu’elles fassent beaucoup d’efforts pour que leurs familles restent unies, payent le plus haut prix.  La liberté des femmes syriennes est affectée par « la vue arriérée de certains groupes armés fondamentalistes et le wahhabisme qui nient leurs droits fondamentaux et les empêchent de participer à la vie publique », s’est-elle indignée.


La représentante a ainsi dénoncé le « jihad du mariage » proclamé par certains groupes dérangés et financés par les médias du Qatar et de l’Arabie saoudite qui prétendent que les femmes doivent s’offrir comme objets de plaisir aux terroristes sur le champ de bataille.  À ce sujet, elle a attiré l’attention des délégations sur le document A/68/487 relatif à la violation des droits des femmes.


La représentante a réaffirmé à l’intention des régimes qui soutiennent les groupes terroristes que « les autorités syriennes prennent bonne note de ces crimes et demanderont des comptes à leurs auteurs ».  Déplorant ensuite le manque de sécurité dans les camps de réfugiés, elle a appelé la communauté internationale et les pays d’accueil à prendre d’urgence leurs responsabilités et à offrir des conditions de vie décentes et dignes aux réfugiés.  Les femmes et les mineurs syriens sont victimes de diverses formes de trafic et de violence sexuelle, dont des mariages forcés contre très peu d’argent.  Enfin, elle a déploré la « marginalisation constante » des femmes syriennes dans le Golan occupé par Israël.


Mme AMIRA DALI(Tunisie) a déclaré que son pays était pleinement convaincu qu’il ne pouvait y avoir de démocratie ou de développement sans la présence active et participative des femmes.  « Les droits acquis par la femme tunisienne dans les diverses sphères de la vie économique, civile, politique et sociale témoignent bien de la détermination politique qui continue, aujourd’hui, à miser sur le potentiel féminin et le rôle de la femme » dans la société, a-t-elle assuré.


La Tunisie attache de l’importance au principe de l’égalité entre l’homme et la femme garanti par les textes tunisiens, y compris la nouvelle Constitution.  « Il n’est pas question de revenir sur les acquis de la femme tunisienne qui a activement participé à la révolution et ne peut être, en aucun cas, écartée de la construction démocratique », a ajouté la représentante.


La Tunisie reconnaît que l’éducation est la clef de l’autonomisation de la femme.  À cet égard, le taux de réussite des filles ne cesse de s’améliorer d’une année sur l’autre dans les différents niveaux d’enseignement.


Toutefois, a fait remarquer la représentante, l’analyse de l’emploi par profession montre que la femme tunisienne n’est pas présente dans toutes les professions et qu’elle a des difficultés à percer dans celles qui sont associées au processus de prise de décisions et au pouvoir.  C’est une question qui figurera parmi les priorités du Gouvernement, au même titre que la diffusion de la culture des droits de la femme.


M. AMJAD AL-MOUMANI (Jordanie) a déclaré que l’approche de son pays consistait à considérer la femme comme un membre à part entière de la vie politique, économique et sociale, avec des potentialités et des talents multiples.  À ce titre, la femme mérite de mener une existence digne et exempte de toute forme de discrimination et de violence. 


Dans ce cadre, une stratégie nationale de la femme jordanienne (2013-2017), préparée par la Commission nationale des questions de la femme, est la base de la politique relative à l’autonomisation des femmes grâce à la réalisation de tous ses droits et libertés fondamentales.  Des résultats satisfaisants ont été enregistrés puisque, désormais, 18 parlementaires sur 150 sont des femmes –un record– et 48,12% de l’électorat est féminin contre 51,88 masculin.  De même, 142 magistrats sur 928 sont des femmes au niveau national.


La Jordanie s’active à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et multiplie les mesures visant à la participation active du secteur privé et de la société civile, notamment pour atteindre la parité, qui a été par ailleurs réalisée dans les secteurs primaire, secondaire et supérieur de l’enseignement.  La femme représente en outre 14,5 % de la population active, a précisé le représentant.  


Mme ROFINA CHIKAVA (Zimbabwe) a déclaré que la constitution de son pays garantissait l’égalité des sexes, une représentation égale au Sénat et un quota de 60% de femmes à l’Assemblée nationale.  Plusieurs textes législatifs protègent les femmes contre la violence.  « Preuve de notre impartialité, a-t-elle noté, les femmes qui battent leurs partenaires masculins sont également punies. »


La représentante a cependant constaté que « la pauvreté continue d’avoir un visage féminin ».  Souvent, les femmes travaillent dans le secteur informel qui ne les rétribue pas assez en retour pour leur permettre de faire vivre leur famille.  Il est donc important d’aider les femmes en leur offrant des crédits, en donnant des débouchés à leurs produits et en les formant pour qu’elles puissent trouver des emplois dans le secteur formel.


Les ravages du VIH/sida n’ont pas épargné les femmes et les jeunes filles du monde rural.  Le Gouvernement a mis en place des mesures pour offrir une protection sociale aux foyers concernés, a expliqué Mme Chikava. 


Le Zimbabwe appuie la mise en œuvre de la Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique de 2003.  Pour sa part, il s’efforce d’harmoniser les lois coutumières avec les dispositions constitutionnelles afin de permettre aux femmes et aux fillettes d’hériter des terres de leur époux ou de leur père défunt.  Enfin, des mesures ont été prises pour contrer la violence conjugale, notamment en luttant contre les stéréotypes.


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) a estimé que pour que le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes puisse pleinement s’acquitter de son mandat, il convient de lui garantir des ressources suffisantes, ce qui relève d’une responsabilité collective. Elle a annoncé que le Groupe nordique avait introduit une résolution demandant des ressources supplémentaires au bénéfice du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmeset a prié tous les États de l’appuyer.


Soulignant que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont été un succès en termes de mobilisation mondiale en vue de la réduction de la pauvreté, elle a toutefois ajouté que le cadre des OMD n’examinait pas suffisamment les causes structurelles sous-jacentes de l’inégalité fondée sur le sexe.  Elle a exhorté à un changement de cap dans le programme de développement pour l’après-2015.


Dans ce contexte, il s’agira en particulier de garantir un accès universel aux droits et à la santé génésique et reproductive, a-t-elle préconisé, compte tenu du fait que l’égalité des sexes est une question de droits fondamentaux et non une fin en soi.


Elle a jugé intolérable que, de nos jours, 800 femmes perdent la vie, quotidiennement, des suites d’une grossesse ou d’un accouchement.  À ce chiffre, il faut aussi ajouter les 47 000 femmes qui meurent, chaque année, de complications dues à un avortement non thérapeutique dans des pays où l’interruption volontaire de grossesse est restreinte ou interdite.


Pour chaque femme qui décède, 20 souffrent de blessures graves ou d’un handicap à vie.  Aucun impératif moral ne saurait être plus fort que l’obligation de protéger le droit de tous les êtres humains à la vie, a-t-elle plaidé.  


Elle a ensuite fait sienne la recommandation du Secrétaire général d’inclure l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes en tant qu’objectif spécifique et intégré à travers des objectifs et indicateurs ciblés dans le programme de développement pour l’après-2015, avant d’attirer l’attention sur les femmes défenseurs des droits de l’homme, trop souvent assujetties à la discrimination, au harcèlement et à la violence, une situation qu’elle a jugé inacceptable.


Mme FATMA-ZOHRA MANSOURI (Algérie) a dit sa conviction selon laquelle il est nécessaire de poursuivre les efforts pour l’autonomisation des femmes rurales et garantir leur pleine participation au processus de prise de décisions à tous les niveaux.  Il a appelé la communauté internationale à renforcer les politiques visant en priorité le développement rural et agricole, ainsi que l’intégration de la perspective « genre » dans les politiques de développement à l’horizon 2015 et au-delà.


L’intervenante a invité tous les pays à renforcer leurs systèmes d’appui à la justice et d’assistance aux travailleuses migrantes victimes de violence et à assurer que celles-ci y aient accès dans le respect des normes relatives aux droits de l’homme, indépendamment de leur statut migratoire.


En Algérie, la dernière réforme électorale a permis, lors des élections législatives du 10 mai 2012, l’augmentation du nombre de femmes élues à l’Assemblée populaire nationale, de 31 femmes sur 389, en 2007, à 146 sur 462, soit un taux de 31,60%, plaçant l’Algérie parmi les pays ayant réalisé, et même dépassé, l’objectif du Programme d’action de Beijing et celui de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.


Cette volonté politique s’est en outre traduite, au plan institutionnel, par la mise en place de plusieurs mécanismes et programmes comme le Conseil national de la famille et de la femme, la Stratégie nationale pour la promotion et l’intégration de la femme (2008-2013) et son plan d’action 2010-2014, visant le renforcement des acquis fondamentaux des femmes algériennes en matière de droits civils, politiques, économiques et socioculturels.  


M. ANDRÉS FIALLO (Équateur) a fait remarquer que les droits de la femme avaient été consacrés par la Constitution de 2008.  Depuis lors, un plan national d’action pour éliminer la violence sexiste a été mis en œuvre et une campagne de sensibilisation a dénoncé le « machisme ».  Il a souligné le rôle actif joué par les femmes autochtones, métisses et d’ascendance africaine pour défendre les droits des femmes.  L’Équateur s’est inspiré des recommandations de la Commission de la condition de la femme pour définir ses propres stratégies.


En vue d’éliminer la pauvreté, le pays applique une politique de redistribution économique, a expliqué le représentant, notamment à travers des « crédits de développement humain » qui bénéficient principalement aux femmes.  La Direction nationale de la santé interculturelle a été créée pour contribuer au bien-être des femmes autochtones. 


En outre, l’Équateur cherche à garantir l’éducation universelle des filles et des garçons.  En matière de participation politique, 40% de femmes siègent à la Cour nationale de justice et c’est une femme qui préside l’Assemblée nationale.  Le Cabinet compte trois femmes ministres depuis 2007, a-t-il précisé.


Mme ALSARAYIE(Koweït) a indiqué que son pays mettait en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Beijing car son engagement à ce titre émanait de sa Constitution.  Le Conseil des affaires féminines est l’organisme chargé de la promotion et de l’application des instruments internationaux relatifs aux droits des femmes, a-t-elle dit.  L’État offre des allocations et une assistance complète aux personnes ayant des difficultés sociales comme les veuves et les femmes handicapées.


Le droit politique des femmes est également reconnu et soutenu par diverses mesures spécifiques, ce qui renforce la position des femmes dans les services publics et du processus de prise de décisions au niveau gouvernemental.  


Les femmes koweïtiennes prospèrent aussi dans différents secteurs de l’emploi.  D’autre part, 22 femmes travaillent au parquet général et au sein des forces de police.  Le Koweït est devenu partie à la Convention internationale globale et intégrée pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées en août 2013 et a ratifié un certain nombre d’instruments relatifs aux droits de l’homme.


L’intervenante a appelé à assister les palestiniennes sous occupation étrangère.  Elle salué le rôle actif d’ONU-Femmes et assuré de son soutien financier à cette entité.  


M. MOHAMED IBRAHIM ELBAHI (Soudan) a souligné que la législation soudanaise avait consacré, depuis les années 1970, le principe d’un salaire égal pour un travail égal, et garantissait un quota de femmes au Parlement, outre le droit d’être électrices et éligibles.


D’autre part, le Soudan a mis en place une gamme de stratégies, de plans et de mesures en vue de l’autonomisation des femmes dans tous les domaines.  Il a rappelé que ce train de mesures s’articulait autour de plusieurs priorités nationales axées sur l’éducation, la santé, l’environnement, le développement économique et la participation dans la vie politique.  Parmi d’autres priorités: la prévention et la résolution des conflits, la consolidation de la paix et le respect des droits de l’homme.


En outre, des projets de développement ont été mis en œuvre en milieu rural, avec des programmes spécifiques de formation et de renforcement des capacités à l’intention des femmes rurales en vue de la réduction de la pauvreté.


Le Soudan a aussi établi au sein de ses forces de police des unités de lutte contre la violence à l’égard de la femme, ainsi qu’une Commission indépendante des droits de l’homme, conformément aux Principes de Paris.


Le pays a aussi adopté, en 2008, une stratégie contre l’excision, alors que le Conseil de consultation pour les droits de l’homme a accordé une attention spéciale à la sensibilisation à la violence à l’égard des femmes au Darfour, en coopération avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et la division des droits de l’homme de l’ONU dans le pays.  


Le représentant a plaidé, en conclusion, en faveur de la levée des sanctions imposées à certains pays, de la suppression de la dette extérieure des pays en développement et de la levée des restrictions sur les exportations et tarifaires sur les produits issus de ces pays.  


Mme JOSETTE DIJKHUIZEN (Pays-Bas) a rappelé que le quart des femmes dans le monde ne jouait aucun rôle dans la vie économique, précisant que dans son pays la moitié de la population féminine adulte n’était pas financièrement indépendante.  « Le développement de l’énorme potentiel économique des femmes pourrait créer des milliers d’emplois, apporter la prospérité économique dans de nombreux pays, promouvoir l’innovation et le bien-être », a-t-elle affirmé, ajoutant que les « femmes étaient les agents du changement ».


Mme Dijkhuizen a ensuite plaidé pour l’élimination des entraves qui empêchent les femmes de créer leurs propres entreprises.  « Il faut prendre les femmes entrepreneurs au sérieux », a-t-elle affirmé, précisant que les encouragements qui sont prodigués aux femmes pour qu’elles participent à la vie économique n’étaient pas suffisants.  La déléguée des Pays-Bas a souligné à cet égard l’apport des microcrédits et des mécanismes de finance inclusive, avant de demander une intensification des efforts.


« L’entreprenariat conduit à l’autonomisation des femmes », a-t-elle relevé, avant d’exhorter hommes et femmes entrepreneurs à œuvrer ensemble.  « Au terme de cette réunion, demandez-vous ce que vous pouvez faire dans vos pays respectifs afin d’éliminer les obstacles auxquels font face les femmes entrepreneurs », a lancé, en conclusion, à l’adresse de ses collègues, Mme Dijkhuizen. 


M. RAPHAEL AZEREDO (Brésil) a rappelé que la Présidente de son pays, Mme Dilma Rousseff, avait mis l’accent sur l’inclusion sociale lors de son intervention à l’Assemblée générale.  Un peu plus de la moitié des personnes en situation de pauvreté extrême au Brésil sont des femmes, mais « cette situation est en train de changer », a-t-il assuré. 


Les femmes sont maintenant les principales bénéficiaires des programmes de transferts de fonds et de crédit immobilier.  Dans les zones rurales, elles profitent aussi d’une assistance technique.  En outre, le Brésil a mis en place des politiques visant à réduire la fréquence des grossesses chez les adolescentes, grâce à la distribution gratuite de contraceptifs.  Les efforts ont redoublé pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers du sein et du col de l’utérus et pour enrayer la transmission du VIH/sida.


Le pays lutte depuis longtemps contre la violence à l’égard des femmes et des filles, y compris la traite des personnes.  Dans la perspective de la coupe du monde de football et des Jeux olympiques qui se tiendront au Brésil, en 2014 et 2016 respectivement, des mesures ont été prises pour faire face à une augmentation possible de l’exploitation sexuelle des femmes. 


En dépit de tous ces efforts, le Brésil réalise qu’il reste de nombreux défis à surmonter.  C’est la raison pour laquelle le représentant propose « la création d’un réseau de sécurité et de protection pour les femmes en situation de violence composé des États Membres et de la société civile », ainsi que l’amélioration de la collecte de données à ce sujet et l’établissement de mécanismes propres à garantir le respect des droits de l’homme sur Internet.


Mme MEUNLUANG(République démocratique populaire lao) a déclaré que son pays s’était efforcé de consacrer dans les textes les droits légitimes des Laotiennes dans tous les domaines.  Pour la période 2011-2015, la deuxième stratégie nationale sur la promotion de la femme et le plan de développement des femmes du Laos contiennent 6 programmes et 32 projets visant à renforcer leur participation dans la vie politique et économique. 


Les femmes représentent ainsi 25% des membres de l’Assemblée nationale et le but est de porter à 15% leur représentation à des postes de prise de décisions d’ici à 2015.  De plus, un caucus des femmes a été créé en 2003 pour répondre aux besoins des femmes parlementaires et le syndicat des femmes s’efforce d’inscrire la problématique hommes-femmes dans tous les aspects du développement.


Par ailleurs, a poursuivi la représentante, la République démocratique populaire lao a accru sa coopération aux niveaux régional et international, notamment au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  En matière d’éducation, les femmes comptent pour 48% des 890 000 enfants scolarisés au primaire.  Il reste toutefois des progrès à accomplir pour augmenter la participation dans l’éducation supérieure et pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.


M. JIDDOU JIDDOU(Mauritanie) a déclaré que le Gouvernement actuel menait une politique qui a favorisé l’accès de la femme à des postes dans la fonction publique, scientifique, politique, diplomatique et militaire.  Quatre portefeuilles ministériels sont détenus par des femmes, dont celui des relations extérieures, ce qui représente un précédent dans le monde arabe.


La Mauritanie a en outre réexaminé le Code de la famille en 2001, organisé des concours administratifs pour favoriser le recrutement des femmes, renforcé les services de santé reproductive, sensibilisé l’opinion publique aux stéréotypes sexistes et contre la violence à l’égard des femmes et des filles, et accordé une attention spéciale à la scolarisation des filles.


Mme YANA BOIKO (Ukraine) a déclaré que l’égalité des sexes était incluse dans les textes législatifs du pays, qui a adopté, récemment, plusieurs programmes sectoriels et intersectoriels visant à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les mentalités des familles ont changé et leurs membres sont plus sensibilisés à l’égalité des sexes, a-t-elle constaté.


Cette réalité a été reflétée dans l’examen périodique universel de l’Ukraine, dont le groupe de travail a recommandé notamment de poursuivre les efforts en termes de législation nationale.  Celle-ci, a-t-elle dit, devrait être alignée davantage avec les dispositions des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et sur celles de l’Union européenne, en priorité.


Lors du débat du Conseil de sécurité, le 24 juin dernier sur les femmes la paix et la sécurité, l’Ukraine a coparrainé la résolution 2106 (2013) sur les violences sexuelles dans les situations de conflit.


En conclusion, l’Ukraine a réaffirmé son engagement en vue de la promotion des femmes et des filles dans tous les domaines de la vie pour leur offrir une vie digne, dans la justice.


Mme VALÉRIE BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a jugé encourageant de constater que la problématique hommes-femmes occupait désormais la place qu’elle méritait au cœur des délibérations et documents issus des travaux des organes intergouvernementaux.  Notant que la Conférence sur le développement durable (Rio+20) avait entériné la notion selon laquelle seul un développement inclusif basé sur la parité des sexes serait capable de conduire aux objectifs de développement, elle a souligné que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes étaient prioritaires dans la lutte contre l’élimination de la pauvreté et le développement d’une croissance économique durable pour une société plus prospère, stable et juste.


Elle s’est pleinement associée à la démarche d’ONU-Femmes qui vise à la réalisation de l’objectif de l’égalité en s’attelant à libérer les femmes de la violence, à leur assurer les capacités et l’accès à des ressources égales à celles des hommes et au processus de prise de décisions sur un pied d’égalité.  


Elle a annoncé que Monaco accueillerait, les 28 et 29 octobre prochains, la Conférence méditerranéenne de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  Cette Conférence examinera, d’une part, les mesures concrètes de coopération et l’échange de bonnes pratiques en matière d’égalité des genres et, d’autre part, l’impact socioéconomique du trafic de main-d’œuvre et la lutte contre le financement du terrorisme.


En se portant coauteur de toutes les résolutions du Conseil de sécurité condamnant la violence sexuelle, y compris la résolution 2106 (2013), ainsi qu’en endossant la Déclaration d’engagement en vue de mettre fin à la violence sexuelle en période de conflits, lancée le 24 septembre dernier, Monaco se joint à l’effort qui vise à combattre la plus grande injustice commise à l’encontre des femmes et des filles, a conclu l’oratrice. 


M. EDUARDO ULIBARRI BILBAO (Costa Rica) a fait le bilan de l’application de textes législatifs sur l’égalité, la paternité responsable, la violence au foyer, la pénalisation de la violence à l’égard des femmes, du harcèlement sexuel, de l’exploitation sexuelle et de la traite.  Au début de l’année en cours, une nouvelle législation pénalisant le trafic d’organes, le tourisme sexuel et l’exploitation au travail est entrée en vigueur.


Les normes juridiques sont également traduites dans les politiques publiques, dont la plus importante est la politique sur l’égalité et l’équité de 2007, qui est assortie d’objectifs ciblés jusqu’en 2017.  Cette politique est divisée en six objectifs qui tendent à un changement positif de paradigme et à la lutte contre les stéréotypes culturels sur le rôle des femmes au sein de la société.  Ces objectifs ont permis la mise en place de réseaux de soins aux garçons et aux filles et de centres de soins aux adultes.


Par ailleurs, et comme illustré dans le rapport du Secrétaire général A/68/184, le Costa Rica est l’un des huit pays au monde ayant élu une femme à sa magistrature suprême et l’un des 35 parlements au niveau mondial qui ont atteint l’objectif de 30% de femmes députées.  


Le Parlement compte actuellement 40% de femmes, a-t-il déclaré, en ajoutant que l’expérience nationale montrait le poids des mesures affirmatives dans le renforcement de la participation et du leadership des femmes, y compris par l’utilisation des fonds publics pour encourager les partis politiques à respecter les normes en termes de quotas.  Il a ensuite appuyé l’inclusion d’une perspective d’égalité des chances dans le programme de développement pour l’après-2015.


Mme TANISHA HEWANPOLA (Australie) a souligné que la situation en Syrie empirait et qu’elle était marquée par le fait de cibler les femmes et les jeunes filles en utilisant la violence sexuelle « comme arme de guerre ».  La dimension hommes-femmes du conflit syrien « exige notre attention immédiate », a-t-elle insisté.  Toutes les 15 secondes, il y a un nouveau réfugié syrien.  Sur plus de deux millions de réfugiés syriens, 78% sont des femmes, dont 25% sont en âge de procréer et 5% sont enceintes.  En tant que membre du Conseil de sécurité, l’Australie s’attache à faire entendre la voix des femmes car elle considère que le traitement des femmes dans les conflits est une question de paix et de sécurité internationales


Il faut prévenir l’usage de la violence sexuelle dans les conflits, mettre un terme à l’impunité et soutenir les victimes et leurs familles, a préconisé Mme Hewanpola.  Elle a salué l’adoption du Traité sur le commerce des armes qui devrait permettre de réduire la violence sexiste.  En Australie, où 1 femme sur 3 dit avoir subi des violences physiques et 1 sur 5 des violences sexuelles à partir de l’âge de 15 ans, un plan national est consacré à cette question.


L’Australie reconnaît que l’égalité entre les sexes est essentielle pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  C’est la raison pour laquelle le pays investit dans des programmes internationaux d’aide à la santé, à l’éducation et à la formation des femmes et des jeunes filles.  Il faut toutefois faire davantage pour la santé sexuelle et génésique des femmes, en matière de planning familial et d’éducation à la sexualité.


Pour sa part, l’Australie s’efforce d’éliminer les obstacles que rencontrent les femmes handicapées et de les soutenir tout long de leur vie.  Sachant que la participation des femmes à la main-d’œuvre est essentielle pour leur autonomisation économique, l’Australie accorde par exemple un congé parental de six mois et promeut un programme visant à l’alphabétisation numérique dans le milieu rural


Mme FATHIMATH NAJWA (Maldives) a insisté sur la nécessité de voir les gouvernements contribuer plus activement à changer les perceptions à propos des violences sexuelles.  « Ces crimes déstabilisent les sociétés, ils entachent les normes et valeurs traditionnelles et biaisent les comportements », a-t-elle dit.  Citant une étude menée en 2012 par la Commission des droits de l’homme des Maldives, elle a souligné que 30% des femmes interrogées trouvaient par exemple normal qu’un mari batte sa femme si celle-ci manquait à ses devoirs conjugaux.


Pour la représentante, la réponse se trouve dans l’indépendance économique des femmes, qui doivent être en mesure de prendre en main leur destinée et d’agir pour elles-mêmes.  Reconnaissant ensuite que la démocratie ne pouvait fonctionner sans la participation égale des femmes à tous les niveaux de gouvernance, Mme Najwa a déclaré que les Maldives mettaient tout en œuvre pour fournir aux femmes l’espace public et privé nécessaire à leur émancipation et développement. 


La représentante a soutenu l’appel d’ONU-Femmes en faveur de l’inclusion, dans le programme de développement post-Objectif du Millénaire pour le développement, d’un objectif consacré exclusivement à l’atteinte de l’égalité de genre.


Mme SAMIRA A. ABUBAKAR(Libye) a affirmé que dans son pays de nombreuses femmes occupaient des postes de ministres et de vice-ministres, et que plusieurs villes avaient vu la création d’organisations de la société civile jouant un rôle indispensable dans la lutte pour l’égalité des chances et l’émancipation des femmes.  Elle a salué les recommandations contenues dans les rapports du Secrétaire général, ainsi que l’appui d’ONU-Femmes et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) aux Libyennes en vue du renforcement de leurs capacités.  Cette assistance a en particulier contribué à une participation accrue et qualitative des femmes dans les processus électoraux récents, a-t-elle dit.


Des efforts sont déployés pour la collecte d’informations et de statistiques sur les femmes ainsi que pour le recueil de données sur la violence à l’égard des femmes, qui est condamnée par le Gouvernement.  Elle a fait état de centaines de femmes qui ont subi des viols des partisans de l’ancien Chef de l’État, Qadhafi.  Le Ministre de la justice accorde la priorité aux enquêtes et à la reddition de comptes des auteurs, le viol étant condamné par l’Islam et constituant un crime contre l’humanité.  


La représentante s’est prononcée en faveur d’une assistance accrue au profit des femmes marginalisées, des migrantes et des femmes vivant sous occupation étrangère, en particulier les Palestiniennes.  Elle a demandé à la communauté internationale d’assumer sa responsabilité face à l’occupation israélienne.   


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a évoqué les travaux menés de longue date par la Commission nationale pour la promotion de l’égalité.  Il a notamment précisé que la Commission concentrait son action sur la lutte contre les mutilations génitales, une pratique criminalisée par une loi parlementaire et la conduite, dans les écoles, de campagnes de sensibilisation à la question du genre. 


Le représentant maltais a ensuite souligné l’importance que le programme de développement durable pour l’après-2015 qui réaffirmait l’engagement des gouvernements à œuvrer en faveur de l’émancipation des femmes et des filles.  M. Grima a conclu en jugeant que le programme post-Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne devait toutefois pas créer « d’obligation à considérer l’avortement comme un droit ou relevant d’une forme légitime de santé reproductive ». 


Mme RITA KAZRAGIENE (Lituanie) a considéré que la législation, seule, ne suffisait pas pour faire la différence en matière d’égalité sexuelle.  « Il faut des actions pratiques.  Nous avons ainsi créé des centres d’aide spécialisés offrant des services de prise en charge médicale, psychologique et juridique des victimes de violences sexuelles », a-t-elle indiqué. 


Après avoir précisé que toutes les municipalités lituaniennes bénéficiaient depuis l’an dernier des services offerts par ces centres, elle a mis l’accent sur la nécessité que la société toute entière s’emparât du débat sur les questions de genre, en particulier celles portant sur la violence domestique.  « Briser le silence et lever les stigmates: tel est l’objectif des campagnes de sensibilisation que nous lançons régulièrement avec l’aide de célébrités et de vedettes sportives. »


La représentante a également souligné que l’indépendance économique des femmes était l’un des plus sûrs moyens de lutter contre la violence domestique. 


M. ZWELETHU MNISI (Swaziland) a indiqué que son pays avait adhéré à la plupart des instruments régionaux et internationaux sur la promotion de la femme, dont la Déclaration de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur les femmes et développement.  Le Swaziland, après avoir ratifié la Convention internationale globale et intégrée pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées en 2012, pense qu’il faut inclure les droits des femmes handicapées dans les efforts de développement


Le fardeau créé par la crise économique mondiale et les changements climatiques reste d’actualité dans les efforts déployés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a regretté le représentant.  Le royaume a élaboré, conformément à sa Constitution, un véritable cadre pour promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes. 


Reconnaissant que les femmes vivant dans les zones rurales jouent un rôle important dans la société, il a pris des mesures considérables pour les aider grâce à des politiques de décentralisation.  Les femmes rurales se sont réunies pour fêter la Journée internationale des femmes sur le thème « ma vie, ma voix, ma liberté et ma réussite ».  Par ailleurs, l’épidémie du VIH/sida a accru leurs responsabilités.


En conclusion, le représentant s’est félicité de l’aide fournie par ses partenaires du développement en matière de renforcement des capacités locales.  S’agissant de l’élimination de la violence contre les femmes et les filles, dont la traite qui utilise la duperie pour les soumettre à une forme contemporaine d’esclavage, le Swaziland a créé un secrétariat contre la traite des êtres humains, placé sous l’égide du Ministère de la justice.


M. AMINE BELHAJ (Maroc) a estimé que les rapports du Secrétaire général préparés au titre de la promotion de la femme ainsi que la compilation qui y est faite de bonnes pratiques des États constituaient un guide utile des actions pouvant être menées pour atténuer la fréquence et l’impact de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. 


Cependant, a-t-il poursuivi, l’efficacité des actions menées par la communauté internationale aussi bien sur le plan normatif qu’institutionnel demeure tributaire de la volonté politique et de la qualité du partenariat établi entre les pouvoirs publics et la société civile pour mener à bien ce combat de changement d’attitudes, de comportements et de perceptions.


Il a ensuite insisté sur le rôle que la femme pourrait jouer dans la consolidation de la paix et la reconstruction nationales de même que sur la nécessité de l’associer aux efforts de reconstruction au lendemain de la conclusion des accords de paix.  Le Maroc s’est doté d’un plan gouvernemental 2012-2016 pour l’égalité entre l’homme et la femme et met en œuvre un programme multisectoriel de lutte contre les violences fondées sur le genre.


En outre, un projet d’amendement du Code pénal est en cours d’élaboration en coordination avec les départements ministériels concernés et les composantes de la société civile.  Ce projet prévoit notamment l’alourdissement des peines à l’encontre des auteurs d’actes de violence à l’égard des femmes ainsi que la garantie des mesures de protection des victimes et témoins de ces actes.


Les mesures de prise en charge des victimes ont été renforcées par la création d’un numéro vert pour recevoir les plaintes et la formation de juges chargés spécialement des questions de violence à l’égard des femmes.  Enfin, le nouveau Code de la nationalité permet à la femme marocaine de transmettre sa nationalité à ses enfants d’un conjoint non marocain.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé à quel point le thème de la promotion de la femme comptait pour son pays car, il y a 12 ans à peine, il était interdit aux femmes de fréquenter l’école.  Elles devaient également rester confinées au foyer et ne pouvaient faire entendre leur voix dans la sphère publique.  


Toutefois, depuis 2001, le Gouvernement s’est pleinement engagé à permettre aux femmes de retrouver leur rôle historique en tant que citoyennes agissantes au sein de la société afghane.  Des progrès extraordinaires ont été réalisés depuis la chute des Taliban et, alors que seulement 5 000 filles étaient scolarisées en 2001, aujourd’hui, elles sont trois millions, le taux d’enseignantes étant passé, lui, à 31% et le taux de femmes dans différents niveaux de la fonction publique ayant atteint 25%.


L’égalité des sexes est inscrite dans la nouvelle Constitution et la promotion des femmes figure parmi les priorités gouvernementales, l’Afghanistan étant au rang des 30 pays qui affichent désormais le taux de représentation féminine le plus élevé au Parlement, a-t-il assuré. 


Le Plan national d’action pour la femme en Afghanistan est le principal véhicule de mise en œuvre des engagements du Gouvernement.  Dans le cadre de la décennie de transformation de l’Afghanistan 2015-2024, le plan aspire à des objectifs ambitieux comme la promotion de la participation dans les entités gouvernementales, la réduction de l’analphabétisme, un salaire égal pour un travail égal, la réduction de la mortalité maternelle et la génération d’opportunités économiques pour les femmes. 


Enfin, l’Afghanistan met résolument en œuvre la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité pour que les femmes soient pleinement représentées dans les efforts de paix, sécurité et résolution des conflits.  La femme afghane joue d’ailleurs un rôle clé dans le Conseil supérieur pour la paix et font partie des forces de sécurité et de police du pays.


M. DER KODGA (Burkina Faso) a indiqué que la mise en œuvre dans son pays de la Politique nationale genre, adoptée en 2009, s’était traduite par des actions concrètes, notamment le programme « une femme, un acte de naissance » qui vise à doter deux millions de femmes et de filles d’actes de naissance.  Le Gouvernement a créé une série d’instruments pour promouvoir les droits des femmes, dont le Forum national des femmes, le Fonds d’appui à l’entreprenariat féminin, le Programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes, ainsi que le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage pour les jeunes et les femmes.


Malgré les progrès réalisés, a poursuivi M. Kodga, de nombreux défis demeurent.  Il faut intensifier la lutte contre la discrimination basée sur le sexe qui condamne les femmes à des emplois précaires et mal rémunérés, contre la violence à l’égard des femmes et des filles, et contre l’inégalité entre les sexes qui contribue à accentuer certains fléaux comme les mutilations génitales, ainsi que la propagation du VIH/sida ou de pathologies spécifiques aux femmes.


Mme LISANDRA ASTIASARAN ARIAS (Cuba) a jugé impossible de parvenir à l’égalité complète des sexes sans un développement durable et un ordre international juste, démocratique et équitable.  Dans le même esprit, l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles requiert l’élimination de toutes les mesures coercitives unilatérales, a-t-elle souligné, en condamnant l’embargo des États-Unis contre Cuba.  Elle a également dénoncé la souffrance des mères, des épouses et des enfants des quatre Cubains incarcérés depuis plus de 15 ans aux États-Unis.


La représentante a rappelé que Cuba a été le premier pays à signer la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Les femmes cubaines ont une espérance de vie de 80 ans.  Elles représentent 67% des diplômés, 65,6% de la main-d’œuvre qualifiée, plus de 70% du personnel dans les domaines de la santé et de l’éducation et 56% des juges.  En outre, les Cubaines dirigent 10 des 15 provinces du pays et représentent 48,86% des parlementaires.  Enfin, 41,9% des membres du Conseil d’État sont des femmes et deux d’entre elles sont vice-présidentes.  Cuba travaille de façon multisectorielle pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes.


Mme ELSA HAILE (Érythrée) a rappelé la « contribution héroïque des femmes éthiopiennes à la lutte armée pour l’indépendance ».  Malheureusement, a-t-elle reconnu, les structures culturelles et sociales continuent de perpétrer les inégalités et de réduire les opportunités économiques des femmes.  Le Gouvernement s’efforce de créer un environnement propice à l’élimination de la violence sexiste.  En 2007, il a fait de la mutilation génitale féminine un crime puni par la loi, ce qui a eu pour effet de réduire cette pratique de 70%.


L’Érythrée considère également comme une priorité la lutte contre la traite des personnes, a poursuivi Mme Haile.  Par ailleurs, en 2011-2012, la parité entre les filles et les garçons a pratiquement été réalisée pour tous les niveaux d’éducation.  La mortalité maternelle a été fortement réduite et 60% de la population vit à moins de 5 kilomètres d’un centre médical. 


Enfin, des projets en matière d’énergie renouvelable et d’électrification devraient permettre de réduire le temps que les femmes et les enfants passent à ramasser du bois et d’améliorer les conditions de travail des femmes en milieu rural.


Mme TAMTA KUPRADZE (Géorgie) a déclaré qu’en juin 2013, le Parlement national avait adopté des amendements au Code du travail introduisant des règles plus libérales en ce qui concerne l’emploi des femmes.  Le Ministère de la justice, quant à lui, est en train de rédiger un projet de loi prévoyant l’établissement d’un mécanisme de protection des citoyens de toutes les formes de discrimination, y compris celles fondées sur l’orientation et l’identité sexuelles.


Les femmes sont plus présentes dans la vie politique et militaire.  Elles représentent ainsi 5,4% des effectifs des forces armées et 50% du personnel civil du Ministère de la défense, dont 20% à des postes de prise de décision.  Des Géorgiennes font du reste partie du contingent de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan (FIAS) et, a-t-elle ajouté, des étudiantes sont entrées récemment pour la première fois à l’Académie nationale de défense.


Toutefois, la représentante a regretté l’occupation militaire étrangère de 20% du territoire de son pays, ce qui constitue, a-t-elle dit, un défi majeur pour la protection des droits de l’homme.  Elle a dénoncé les violations flagrantes des droits de l’homme et libertés fondamentales commises en août 2008 lors de la guerre entre la Russie et la Géorgie, lequel conflit a engendré, a-t-elle ajouté, des violences contre les femmes, des viols et des actes de torture sur les femmes et les enfants.


Mme MIRIAM MAC INTOSH (Suriname) a estimé, s’agissant de la lutte contre les violences faites aux femmes, que le soutien aux victimes et aux survivantes devait faire partie intégrante d’une stratégie globale de prévention et d’élimination de ces crimes.  Elle a indiqué que le Gouvernement de son pays avait récemment lancé son plan sur le genre, qui comportait plusieurs priorités telles que l’éducation et la formation, l’éradication de la pauvreté, la violence à l’égard des femmes, la santé et la participation. 


La mise en œuvre du plan, a-t-elle fait dit, sera assurée conjointement par les ministères concernés, les organisations non gouvernementales et les partenaires internationaux.  « C’est sur la base des résultats obtenus que nous formulerons notre politique du genre pour la période 2014-2016 », a-t-elle expliqué. 


Mme BERNADETTE KATONGO (Zambie) a annoncé que la nouvelle Constitution de la Zambie intégrerait les divers aspects de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  D’autres instruments régionaux, tels que le Protocole de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur le genre et le développement, que le Gouvernement a ratifié en 2012, seront bientôt incorporés dans la législation nationale.  Par ailleurs, des efforts importants ont été réalisés pour nommer des femmes à des postes de haut niveau au sein du pouvoir judiciaire, dans la police ou dans d’autres institutions clefs.


La Zambie garantit une éducation primaire gratuite pour tous et interdit la discrimination, a précisé Mme Katongo.  Une stratégie sur l’éducation financière a pour but d’aider les femmes à gérer leur revenu personnel et celui de leur foyer mais aussi à encourager l’entreprenariat, y compris dans les zones rurales.  De plus, le Gouvernement est en train de réviser son programme national sur la parité de 2000 et de préparer une nouvelle stratégie pour accélérer la participation des Zambiennes à la vie politique.


Mme ANA PEÑA DOIG (Pérou) a indiqué que dans le cadre de son engagement fort en faveur de l’inclusion sociale, son pays avait conjointement parrainé l’initiative américaine « The Equal Futures Partnership » de promotion de la participation politique et de l’autonomisation économique de la femme, qui a été officiellement lancée le 24 septembre dans le cadre de la présente session de l’Assemblée générale.


Pour la première fois dans son histoire, le Pérou a atteint la parité au sein du Gouvernement avec 9 femmes sur 18 ministres, dont la première femme chef de la diplomatie.  En outre, le Pérou a approuvé, en août 2012, le Plan national d’égalité des sexes (2012-2017) qui oriente les politiques en matière d’égalité, et, en juin dernier, le Ministère de la femme a présenté un nouveau système national d’indicateurs du genre, sous forme de logiciel de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des engagements des entités publiques en matière de politiques tendant à l’égalité des chances.


La représentante a ajouté qu’en juin dernier également, les peines de féminicide avaient été alourdies, étant passibles, désormais, de prison à perpétuité en cas de circonstances aggravantes.  


M. LÊ HOÀI TRUNG (Viet Nam) a salué le prochain examen et l’évaluation de l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, ainsi que les préparatifs dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, comme autant d’occasions de faire le bilan de ce qui a été accompli et d’élargir la portée du travail en matière des droits des femmes.


Il a jugé vital de surmonter les obstacles qui entravent encore la participation politique des femmes, leur autonomisation économique, l’élimination de la discrimination et de la violence à leur égard, en apportant une réponse collective et à travers une approche inclusive.


Au plan national, depuis l’approbation de la loi de 2006 sur l’égalité des sexes, le Gouvernement a adopté et mis en œuvre plusieurs politiques de promotion des droits de la femme, en particulier une loi sur la violence domestique, adoptée en 2007.


Une stratégie nationale et un programme d’égalité des sexes pour 2011-2015 d’un budget total de 47 millions de dollars est en cours d’exécution et un système d’indicateurs statistiques sexospécifiques recueille et traite des données afin de faciliter des décisions de planification et de programmation qui reposent sur des informations fiables.


De même, une loi sur le tabagisme adoptée en 2012 oblige les fumeurs à ne pas fumer à proximité d’une femme enceinte ou d’enfants.  Nombre de programme et de projets sont en cours d’application en vue de l’amélioration de la situation économique des femmes.  En outre, la Journée d’innovation des femmes vietnamiennes a été lancée cette année avec l’appui de la Banque mondiale et d’ONU-Femmes sous le thème « Renforcement des capacités économiques des Vietnamiennes ».


Depuis 2003, ce programme biennal a financé des projets innovateurs de 231 femmes pour un total de 2,4 millions de dollars.  De nos jours, environ 78% des femmes sont employées et constituent 48% de la main-d’œuvre, tandis que 50% des étudiants sont des filles et que le taux d’alphabétisation des femmes et des filles est de 92%.  


Mme ANNE CHANTAL NAMA (Cameroun) a souligné qu’en dépit des altérations liées aux réalités coutumières, culturelles et traditionnelles, des avancées significatives étaient visibles dans plusieurs domaines grâce à une synergie d’acteurs divers autour du Gouvernement, notamment la société civile, les médias, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles et les partenaires au développement.


Le cadre législatif a été renforcé et des projets de lois relatifs à la promotion et à la protection des droits de la femme sont en cours d’adoption.  Une loi relative à la lutte contre le trafic et la traite des personnes prévoit des peines privatives de liberté, assorties de dommages et d’intérêts à l’encontre des contrevenants.


D’autre part, le Code des personnes et de la famille va venir abroger les dispositions discriminatoires à l’égard de la femme contenues dans le Code civil en matière d’âge du mariage, d’autorité parentale, du choix du domicile conjugal et des successions.  Le Code pénal, en révision, prévoit l’harmonisation de la répression de l’adultère par l’homme ou la femme, l’incrimination du harcèlement sexuel, celle des mutilations génitales et du viol conjugal.


Un travail de proximité et de plaidoyer est accompli auprès des communautés et des familles en termes de sensibilisation et de plaidoyer sur les violences faites aux femmes.  Ainsi, l’opinion publique a été sensibilisée aux dangers des cybermariages, considérés comme une nouvelle forme de traite des femmes.


Suite aux récentes élections sénatoriales, 20 femmes siègent désormais au Sénat camerounais et occupent des sièges de titulaires, alors que 9 femmes ont été nommées ministres lors de la réorganisation du Gouvernement contre 6 dans le précédent.  Aussi, une femme est vice-présidente du bureau de l’Assemblée nationale. 


M. GASTON KIMPOLO (République du Congo) a déclaré que dans son pays, les femmes représentaient 52% de la population et leur contribution dans les domaines de la vie politique, économique et sociale est indéniable. De ce fait, la politique visant la promotion de la femme s’est de plus en plus focalisée sur sa participation à la vie politique, à l’amélioration de sa condition en milieu rural et à l’élimination de toutes les formes de discrimination dont elle peut être victime.


Toutefois, et à la lumière de la faible représentativité des femmes dans divers domaines, notamment à des niveaux élevés de responsabilité, la promotion de la femme reste un défi que le Gouvernement s’efforce de relever par une politique encourageant la formation et afin de leur offrir plus d’opportunités et pour l’accès aux sphères de décisions. 


Dans le milieu rural, le Gouvernement a lancé le Programme national de développement 2012-2016 qui prévoit des formations techniques et professionnelles et la fourniture de matériel au profit des femmes et des filles-mères, membres ou non de groupement féminins pratiquant des activités génératrices de revenus.


Par ailleurs, en application du quatrième Congrès mondial des femmes du monde rural, tenu à Durban, en 2007, le Gouvernement congolais s’est résolument engagé à faciliter l’accès des femmes rurales à la santé reproductive et aux nouvelles technologies; à promouvoir l’alphabétisation en milieu rural; à réactualiser les lois sur les droits des femmes rurales et à renforcer la sensibilisation sur le VIH/sida, entre autres.


Mme KLEIN SOLOMONdéléguée de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rappelé que les femmes représentaient près de la moitié des 232 migrants recensés au niveau international.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur, le mois dernier, de la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les travailleuses et travailleurs domestiques.


Se référant au rapport du Secrétaire général consacré à la violence à l’égard des travailleuses migrantes (A/68/178), il a appuyé les recommandations sur l’amélioration de la collecte et de la diffusion des données ventilées par sexe et des travaux d’analyse et de recherche sur la migration.  L’OIM préconise également une plus grande cohérence entre les politiques des États en matière de migration, du droit du travail et de la lutte contre la traite d’êtres humains.


S’agissant du rapport du Secrétaire général sur l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural (A/68/179), le délégué de l’OIM a fait remarquer que la migration des hommes a conduit à une augmentation du nombre de femmes chefs de famille.  Si cette situation peut contribuer à l’autonomisation des femmes, cette dernière peut également représenter un fardeau supplémentaire pour ces femmes.


Droits de réponse


Israël a dit avoir entendu des accusations infondées contre son pays, notamment par la délégation de la Syrie, alors qu’il est impossible de comparer la situation des femmes en Israël à celle des femmes des pays de la région.


Le Qatar a déclaré en réponse, a dit sa délégation, aux mensonges éhontés de la représentante du régime syrien de ce matin, qu’il s’agissait là d’une nouvelle tentative désespérée de détourner l’attention de la communauté internationale des atrocités commises par le Gouvernement contre sa propre population.


Le régime syrien assume seul la responsabilité pour les femmes et filles syriennes qui sont victimes de trafic et de violences sexuelles. Certaines sont veuves et deviennent réfugiées et déplacées internes.  


La Fédération de Russie, en réponse à la Géorgie, a réitéré sa position de principe concernant ses allégations et a regretté que celle-ci n’eût rien trouvé de mieux que de répéter des clichés.  Le délégué russe a appelé la Géorgie à en finir avec cette démagogie et à contribuer à résoudre, enfin, les problèmes de la région.


La République arabe syrienne a déclaré que le Qatar tentait désespérément de faire porter au Gouvernement syrien la responsabilité de la situation actuelle sur le territoire syrien.  La déléguée a rappelé que des preuves indiscutables avaient démontré à la communauté internationale que le Qatar finançait la déstabilisation de la Syrie, en incitant au terrorisme, en abritant des partisans wahhabites terroristes et par d’autres actions répréhensibles en vertu du droit international.


La représentante du régime sioniste parle pour sa part des droits de la femme, tout en attaquant le peuple palestinien sans discrimination, a poursuivi la déléguée syrienne.  Les viols dans les centres de détention israéliens sont monnaie courante et constituent une violation flagrante des droits de l’homme, a-t-elle dit.


La Géorgie a regretté que le représentant de la Fédération de  Russie ait, une nouvelle fois, tenté d’induire en erreur la communauté internationale.  Elle a insisté sur le fait que les frontières de la Géorgie étaient reconnues par la communauté internationale et a mis l’accent sur les conditions humanitaires, des femmes particulièrement, dans les zones de présence militaire de la Fédération Russie.


En vertu du droit international, ce pays doit s’abstenir de violer les droits et libertés fondamentales des personnes, a estimé la déléguée de la Géorgie.  Il est urgent de rétablir la sécurité grâce à un mécanisme de contrôle, y compris des droits de l’homme, a-t-elle déclaré.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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