Les États réaffirment devant la Troisième Commission leur vision d’un développement équitable et non discriminatoire pour l’après-2015
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Troisième Commission
4e et 5e séances – matin et après-midi
LES ÉTATS RÉAFFIRMENT DEVANT LA TROISIÈME COMMISSION LEUR VISION D’UN DÉVELOPPEMENT ÉQUITABLE
ET NON DISCRIMINATOIRE POUR L’APRÈS-2015
Alors que la communauté internationale élabore sa vision du programme de développement pour l’après-2015, la réduction des inégalités apparaît comme un impératif moral et une nécessité, d’autant plus que de nombreux groupes sociaux continuent de souffrir de façon disproportionnée de la pauvreté.
La lutte contre les inégalités et contre l’exclusion a fait partie des nombreuses questions abordées par la Troisième Commission (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles), au deuxième jour de son débat général sur le développement social.
Treize ans après le Sommet du Millénaire, l’aggravation des inégalités dans la majorité des pays et leurs effets sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment l’élimination de la pauvreté, ont été une source de préoccupation pour les délégations.
À cet égard, l’accent a été mis sur la nécessité de créer des emplois productifs et décents. Cette recommandation est d’autant plus importante que, pour l’observateur de l’Organisation internationale du Travail (OIT), « ce sont les emplois qui rendent possible le développement ».
Dans un monde qui, d’après l’OIT, compte 202 millions de chômeurs, les jeunes aussi ont tendance à considérer qu’ils font partie d’un groupe défavorisé, frappé par les pénuries d’emplois.
Il ne faut pas oublier que les jeunes représentent 43% de la population mondiale et vivent en majorité dans des pays en développement, a fait remarquer le représentant du Malawi.
Un jeune délégué de la Slovaquie a fait état de la difficulté pour la jeunesse confrontée au chômage de résister à l’intolérance et au populisme.
L’éducation pour tous, présentée comme la clef d’une meilleure qualité de vie, a figuré dans les discours de pays aussi divers que l’Iraq, la Mongolie, la Thaïlande ou les Maldives.
Plusieurs pays, dont le Brésil, ont expliqué qu’ils s’efforçaient de mettre en œuvre des politiques efficaces d’inclusion sociale. Dans un contexte postcrise, la Côte d’Ivoire n’entend laisser aucun de ses citoyens au bord de la route, a affirmé le représentant de ce pays.
La Tunisie est aujourd’hui déterminée à s’investir davantage pour assurer le plein succès de sa transition démocratique, a assuré pour sa part sa représentante.
Par ailleurs, divers intervenants se sont intéressés à la préparation du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébré en 2014.
Ainsi, le représentant de l’Algérie a-t-il estimé que la famille représentait le principal agent de l’intégration et de la protection sociale. La famille reste le socle de l’inclusion sociale et de la protection des individus, a renchéri le délégué du Pakistan.
Enfin, de jeunes représentants belges ont souhaité la création d’un forum au sein duquel leurs pairs pourraient superviser, eux-mêmes, la mise en œuvre des programmes onusiens de développement de la jeunesse.
La Troisième Commission entamera demain, dès 10 heures, l’examen des questions liées à la prévention du crime et à la justice pénale, ainsi qu’au contrôle international des drogues.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
-- Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/66/124
-- Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/68/168, A/68/61–E/2013/3, A/68/169 et A/68/95)
-- Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/68/167)
-- Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous
(A/68/201)
Suite et fin du débat général
M. RAPHAEL AZEREDO(Brésil) a souligné que le Document « L’Avenir que nous voulons » issu du Sommet Rio+20 avait fait des références spécifiques au développement social et mis en relief le besoin d’une stratégie mondiale pour la jeunesse et pour l’emploi. Le Brésil a l’une des populations de jeunes les plus importantes du monde, avec 50 millions de personnes entre 15 et 24 ans. La participation des jeunes est fondamentale, a insisté le représentant. À cet égard, le Brésil a promu la création de nouveaux mécanismes de participation, tels que le forum permanent sur la jeunesse ou la conférence extraordinaire d’émissaires de la jeunesse ibéro-américaine.
Par ailleurs, le Brésil est bien conscient des défis démographiques posés par le vieillissement des populations. Vingt millions de Brésiliens, soit 11% de la population, ont entre 60 ans et plus, et il est prévu que ce pourcentage atteigne son double d’ici à 2040. Au niveau régional, la Déclaration de Brasilia de 2007 a défini des mesures importantes pour promouvoir les droits des personnes âgées, dont la nomination d’un rapporteur spécial. Des progrès ont été réalisés au sein des pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR) avec la création d’un groupe de travail sur les personnes âgées.
Le représentant a salué ensuite l’adoption du Traité de Marrakech qui facilite l’accès aux publications pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Il faut inclure la question des personnes handicapées dans le programme de développement pour l’après-2015, qui devrait harmoniser les piliers du développement économique et social et la protection environnementale.
Enfin, a-t-il conclu, des emplois décents et productifs sont nécessaires pour éliminer la pauvreté et les inégalités. 40 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté. Le Brésil se félicite d’accueillir, prochainement, la troisième Conférence mondiale sur le travail des enfants.
M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a dressé le bilan du Sommet mondial pour le développement social lequel, a-t-il déclaré, est mitigé au regard de la pauvreté qui sévit toujours dans le monde et de l’accès inadéquat à l’éducation et aux
soins de santé. C’est une situation inquiétante à seulement deux années du point d’achèvement de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et alors que des populations, dans plusieurs régions du monde, vivent avec moins de 1,25 dollars par jour, a-t-il noté.
M. Momen a annoncé que, malgré les ressources réduites dont dispose le Bangladesh, le pays avait été en mesure de faire des progrès en matière de développement social et économique, avec un accent mis sur la lutte contre la pauvreté. Le Bangladesh attache également une grande importance à l’autonomie des populations vulnérables y compris les femmes, les enfants, les personnes âgées et les handicapés. Plaçant l’éducation au centre des actions gouvernementales, le Bangladesh a accru son investissement pour un meilleur accès et une plus grande qualité en la matière, a déclaré le représentant.
S’agissant des efforts des pays en développement et plus particulièrement des pays les moins avancés (PMA), il a indiqué qu’ils devaient être appuyés par les partenaires au développement et non voir le soutien dont ils bénéficiaient être réduit, comme cela a été le cas ces deux dernières années.
Mme REEM AL-DERHAM (Qatar) a plaidé en faveur de l’autonomisation des individus, des groupes vulnérables et marginalisés plus particulièrement, y compris les femmes, les personnes handicapées, les peuples autochtones, les jeunes et les personnes âgées. Elle a souligné l’importance de la participation de tels groupes au processus de prise de décisions dans les affaires de leur société et en tant que partenaires du développement.
La déléguée a ensuite procédé à une description détaillée des efforts du Gouvernement, dont certains étaient pionniers à l’échelle mondiale, dans la réalisation des objectifs fixés et engagements pris à l’occasion du Sommet mondial sur le développement social et d’autres grandes conférences tenues sous l’égide de l’ONU sur un aspect ou un autre du développement social.
Dans ce contexte, le Qatar a consolidé ses structures institutionnelles aux fins d’exécuter la Stratégie nationale pour le développement qui repose sur une approche évolutive et des mesures concrètes sur le terrain, assorties de plans d’évaluation des résultats et de reddition de comptes. Elle a mis en relief le rôle central de la famille, socle naturel de toute société qui mérite promotion et protection de la part de l’État, et souligné l’importance de l’Année internationale de la famille dans la facilitation de l’examen des questions clefs liées au bien-être de tous les membres de la famille.
Le Qatar a d’ailleurs activement participé aux préparatifs de la célébration, en 2014, du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille et a encouragé à ne ménager aucun effort aux niveaux national, régional et international pour respecter les engagements pris. La représentante s’est félicitée que son pays fait figure au premier rang dans la région arabe et au 36e rang dans le rapport sur le développement humain 2013 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Mme KANJANANON(Thaïlande) a regretté que les femmes et les enfants restassent marginalisés dans certaines parties du monde. Aussi, a-t-elle appelé à ce que l’élimination des inégalités entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles figurassent dans le programme de développement pour l’après-2015. Il est également important de souligner le rôle des femmes au sein de la société et dans les familles, a-t-elle dit.
En Thaïlande, l’élimination de la disparité entre les sexes est passée par la création par le Gouvernement d’un Fonds de développement pour les femmes qui leur octroie des prêts à faible taux pour les aider à avoir un emploi stable et gagner plus d’argent. Elle est également passée par la mise en place du projet « Règles de Bangkok » qui vise à promouvoir le respect des besoins particuliers des femmes prisonnières et leurs enfants.
L’autonomisation des femmes est un enjeu majeur, a-t-elle estimé. L’éducation est une des meilleures façons d’y arriver. Qui plus est, le niveau d’éducation de la mère peut affecter de manière significative ses enfants. Pour ce faire, la Thaïlande a mis en place une politique qui assure aux enfants un enseignement obligatoire de neuf années. Les jeunes de la Thaïlande ont également lancé le projet « Enseigner pour la Thaïlande » afin de faire face aux défis de l’éducation.
M. MOHAMED AL-MATRAFI (Arabie saoudite) a cité un verset du Coran qui souligne l’obligation de l’être humain de veiller au développement de la Terre du point de vue social, économique et politique. Dès lors, a-t-il dit, il s’agit de remédier aux causes entravant le développement social comme la pauvreté, l’ignorance, les maladies et le chômage, défis qui exigent l’action déterminée de tous, États et organisations en particulier, qui doivent prendre des mesures, en notamment dans les pays les moins avancés, pour garantir les droits des plus démunis à une vie décente.
Dans la Constitution saoudienne, a-t-il dit, il est stipulé qu’incombe au premier chef à l’État de garantir les droits sociaux du citoyen et des membres de sa famille, notamment par l’octroi d’une protection sociale régulière et dans les situations d’urgence, d’une assurance médicale et d’une protection spécifique pour les personnes âgées.
Il a indiqué, par ailleurs, que le taux de fréquentation scolaire avait atteint 96,6% dans l’enseignement public, et celui de l’alphabétisation 98,3% en 2012. La même année, un organe a été mis sur pied afin d’évaluer l’enseignement public dans le dessein d’améliorer sa qualité et ses objectifs, et pour répondre efficacement aux besoins du marché de l’emploi.
La santé est l’une des priorités majeures et le Royaume a consacré environ 14,4 milliards de dollars à ce secteur en 2013, soit une augmentation de 16% par rapport à l’année précédente. Cette enveloppe vise à l’amélioration des programmes adoptés pour le renforcement des soins de santé maternelle et infantile, et la réduction de la mortalité maternelle pendant la grossesse.
Mme VANGANSUREN ULZIIBAYAR (Mongolie) a déclaré que le cinquième rapport national de son pays sur la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) révélait que les objectifs relatifs à l’éducation primaire universelle, la réduction de la mortalité infantile et l’amélioration de la santé maternelle avaient été atteints. Toutefois, la réduction de la pauvreté, l’accès au logement et la protection de l’environnement restent des défis.
En Mongolie, a poursuivi la représentante, les personnes handicapées représentent environ 3,5% de la population. La protection et les besoins de ces personnes font l’objet de plus d’une centaine de textes et de politiques, complétés par les initiatives régionales de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, y compris le Cadre régional d’action de Biwako pour une société intégrée , sans obstacles et fondée sur le respect des droits au bénéfice des handicapés de l’Asie et du Pacifique; et la Stratégie d’Incheon pour la réalisation des droits des personnes handicapées en Asie et dans le Pacifique.
Mme Ulziibayar a réaffirmé que la qualité de l’éducation primaire était cruciale pour l’édification des nations et l’élimination de la pauvreté. Selon elle, « la promotion de l’alphabétisation devrait être au cœur du programme de développement pour l’après-2015 ». La Mongolie va proposer à la Commission un projet de résolution sur cette thématique. Rappelant ensuite l’importance de l’Année internationale des coopératives, célébrée en 2012, elle a indiqué que 37,7% des Mongoliens dépendent de l’agriculture pour vivre. C’est la raison pour laquelle a été lancée une campagne de trois ans afin de « promouvoir le mouvement rural coopératif.
M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a salué l’approche axée et inclusive sur les personnes, envisagée pour le programme de développement pour l’après-2015, confirmée par les Réunions de haut niveau sur les personnes handicapées et sur les migrations internationales et le développement. La participation des groupes vulnérables au sein de la société peut effectivement améliorer et contribuer à la croissance économique, a-t-il soutenu, en suggérant de mettre fin aux causes de la discrimination et de l’exclusion sociale, politique et économique.
Pour ce faire, il conviendra d’élargir l’accès aux services de base et de faire en sorte que ceux-ci répondent aux besoins de tous les groupes sociaux et culturels. Pour les Philippines, les politiques et les investissements les plus productifs sont ceux qui autonomisent les personnes en optimisant leurs capacités, ressources et opportunités à tous les égards.
Il a résolument appuyé toutes les mesures en vue de l’autonomisation des groupes les plus désavantagés et vulnérables, ce que son pays s’emploie à faire par l’exécution de son plan national de développement 2011-2016, intitulé « Contrat social avec le peuple philippin », articulé autour de 3 priorités: croissance économique élevée et durables; accès égal aux chances de développement dans toutes les zones géographiques, tous les revenus et couches sociales; et mise en place de filets de sécurité sociale qui apportent une réponse efficace à tous ceux qui n’ont pu participé à la croissance économique rapide.
Cependant, les efforts nationaux à eux seuls ne suffisent pas et gagneraient à être complétés par des efforts régionaux et internationaux, a-t-il estimé, en encourageant les initiatives de coopération bilatérales, régionales et multilatérales. Il a prié les pays développés à faire en sorte que leurs politiques, au-delà de l’aide, appuient effectivement, ou du moins n’entravent pas, les politiques sociales, économiques et environnementales durables des pays en développement, et que les pays et leurs partenaires du développement trouvent des voies et moyens d’améliorer l’aide publique au développement (APD) pour le développement social, et de renforcer les mécanismes existants en les élargissant à la réalisation d’Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à l’éducation, à l’alimentation, à la sécurité et à l’élimination de la pauvreté.
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a attaché une importance particulière au rôle de la famille qui représente « le principal agent de l’intégration et de la protection sociale ». À cet égard, il a estimé que la célébration de l’année internationale de la famille en 2014 constituerait une opportunité pour renforcer les politiques et programmes axés sur la famille.
Le représentant a évoqué certaines politiques économiques et sociales mises en place par l’Algérie afin de promouvoir le développement économique, de préserver la cohésion sociale et de garantir une répartition équitable du revenu national, en accordant une attention particulière aux groupes vulnérables. Depuis 2000, 40% des ressources ont été ainsi réservées à l’amélioration du développement humain. En Algérie, a-t-il expliqué, le taux de pauvreté a baissé de moitié, passant de 14,1% en 1995 à 6,79% en 2011.
Dans le domaine de l’éducation, l’État s’emploie à garantir la scolarité des enfants des familles démunies et le taux de scolarisation des enfants a atteint, en 2011, 98,16% pour ceux âgés de six ans et 95,50% pour ceux âgés de 6 à 15 ans. Sur le plan de la santé publique, le taux de mortalité infantile a été ramené, en 2009, à 24,8 cas pour 1 000. L’espérance de vie est de près de 76 ans. Enfin, « le dispositif du filet social » a permis l’insertion sociale d’un nombre important de personnes démunies et l’amélioration de leur cadre de vie.
Mme MONIA AL SALEH (République arabe syrienne) a indiqué que, suite à l’adoption du document final du Sommet mondial, son pays avait cherché à développer ses institutions en vue du renforcement des capacités, du bien-être social et des opportunités d’emploi, en particulier pour les jeunes. Malgré la situation difficile que le pays traverse actuellement, le Gouvernement continue de créer des projets générateurs de revenus et de renforcement du socle social et de l’institution familiale.
D’autre part, une enquête a été menée sur la situation des enfants dans les centres d’hébergement, avec l’aide du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Malheureusement, ces réformes ont été entravées, selon elle, par des mesures économiques imposées à la Syrie, lesquelles sapent le renforcement du développement social, ce qui a eu un impact négatif sur les Syriens et a miné les efforts étatiques tendant à appuyer le développement des citoyens syriens.
En 2010, la Syrie n’avait pas de dette, mais aujourd’hui, avec les mesures coercitives unilatérales, le pays vit une pénurie de carburant, de biens alimentaires et d’autres besoins élémentaires. Les guerres et les menaces d’agression, ou d’occupation, sont dangereuses pour la paix et la sécurité internationales, de même que l’occupation étrangère d’une partie du territoire national, a-t-elle dit.
Elle a souligné que les rapports du Secrétaire général relatifs au développement social ignoraient totalement les effets catastrophiques des mesures obligatoires et unilatérales sur les pays concernés. Elle a appelé le Secrétaire général à inclure dans les informations figurant dans ses rapports les effets dévastateurs de l’utilisation des mines antipersonnel et d’armes à sous-munitions. Elle a exhorté à mettre fin aux mesures coercitives unilatérales appliquées à des pays en développement, ce qui empêchent un développement social harmonieux de leur population.
Mme ELIEN RAPORT et M. DENIS NAETS, représentants des jeunes de la Belgique, ont rappelé que plusieurs résolutions de l’Assemblée générale encourageaient les États Membres à lancer des programmes impliquant les jeunes délégués. « Nous ne devrions pas être considérés comme une menace, mais comme une valeur ajoutée à vos travaux », ont-ils dit, mettant en avant la nature innovante de leurs idées et leur détermination à les voir traduites en actions concrètes.
Ils ont appelé de leurs vœux la création d’un forum au sein duquel les jeunes pourraient superviser, eux-mêmes, la mise en œuvre des programmes onusiens de développement de la jeunesse en vue de faire rapport à l’Assemblée générale.
Mme AMIRA DALI (Tunisie) a déploré le fait que les multiples crises qui secouaient le monde, et les conséquences des changements climatiques fussent en passe d’anéantir les avancées réalisées depuis des années et de fragiliser des pays, voire des régions entières. Une nouvelle approche en matière de développement est donc nécessaire et certains aspects devraient désormais bénéficier d’une priorité absolue, a-t-elle dit. Elle a déclaré que la réflexion entamée sur le programme de développement pour l’après-2015 demeurait le meilleur cadre pour concevoir cette nouvelle approche. La pauvreté et le chômage doivent figurer parmi les problèmes les plus pressants et prioritaires dans cet agenda pour assurer un développement durable, intégral, égalitaire et équitable.
La représentante a expliqué que, depuis la révolution de 2011, son pays s’était engagé sur la voie de la transition démocratique et était déterminé à s’investir davantage pour le plein succès de cette transition à travers l’instauration d’un modèle de développement basé sur l’approfondissement des réformes et l’établissement d’un cadre sociopolitique qui définit l’éthique et identifie les responsabilités partagées et les droits collectifs pour toutes les parties prenantes et les forces vives de la nation.
Or, en dépit des réformes tous azimuts, le défi reste énorme, a-t-elle admis, en invitant la communauté internationale à l’aider à répondre aux immenses attentes de sa population dans un contexte économique rendu difficile par l’impact des tensions politiques et sociales. La représentante a également déclaré compter sur l’appui international, non seulement en faveur de la Tunisie mais aussi pour tous les pays en transition, car les événements dans la région ont démontré qu’il ne suffisait pas d’investir dans la croissance économique pour résoudre plusieurs problèmes à la fois. Ils ont mis en lumière la nature multidimensionnelle de développement social qui est étroitement liée à la pauvreté, à l’exclusion sociale, à la discrimination et au déficit manifesté en matière des droits politiques et civils.
M. MILENA ANDREEVA et M. PETAR MLADENOV, représentants des jeunes de la Bulgarie, ont déclaré que dans un monde globalisé, l’éducation était une composante essentielle de maintien de la paix, de la sécurité et du développement des nations. Ils ont souhaité que les processus éducatifs, notamment ceux concernant la santé et l’apprentissage des valeurs sociales, fussent davantage axés sur l’ouverture à tous des droits fondamentaux. « Ces processus contribuent à l’édification d’une culture de la paix », ont ajouté les jeunes délégués.
Ils ont estimé que, dans un contexte marqué par le scepticisme, l’éducation était un moyen de responsabiliser la jeunesse et de les sensibiliser aux principes de tolérance, de respect mutuel et d’honnêteté. Après avoir rappelé que « depuis 1945, le monde n’a connu que 26 jours de paix », les deux jeunes délégués bulgares ont demandé aux gouvernements, à l’ONU et à la société civile de fournir un cadre de collaboration où la jeunesse pourrait être « un acteur du maintien de la paix et du changement social positif ».
Mme IRINA VELICHKO (Bélarus) a souligné que son pays avait rapidement atteint l’objectif de l’élimination de la pauvreté extrême grâce à un système de protection sociale ciblé et orienté vers les individus et les familles pauvres. Un programme étatique est en vigueur pour soutenir l’emploi afin d’augmenter la compétitivité des travailleurs. La famille traditionnelle est le garant du développement d’une société saine et d’un État viable.
En 2012, le premier concours de la famille a eu lieu au Bélarus afin de promouvoir la famille, notamment dans le contexte de l’amélioration de la santé génésique. La loi sur la protection sociale entrée en vigueur en janvier 2013 cherche à développer de nouveaux services sociaux comme des projets de revenus complémentaires et d’aide aux parents d’enfants handicapés. Les personnes âgées vivant dans des maisons de retraite se voient offrir un logement décent, une assistance médicale, des vêtements et de la nourriture. Les vétérans bénéficient d’un logement gratuit dans quatre sanatoriums ainsi que des pensions.
M. AHMED SAREER (Maldives) a salué la pertinence de l’initiative « L’éducation avant tout » du Secrétaire général, dont il a rappelé les trois priorités: scolariser chaque enfant, améliorer la qualité de l’enseignement et promouvoir la citoyenneté mondiale. Indiquant que plus de la moitié de la population de son pays était âgée de moins de 30 ans, le représentant a indiqué que la Loi sur la jeunesse et la Stratégie sur la santé des jeunes intégraient les objectifs prévus par les programmes onusiens.
« Les Maldives attendent avec impatience la tenue de la Conférence mondiale sur la jeunesse qui se tiendra à Colombo, en 2014 », a encore déclaré M. Sareer. Enfin, en tant que représentant d’un Petit État insulaire en développement (PEID), il a appelé la communauté internationale à reconnaître la vulnérabilité des pays de cette catégorie et d’intensifier la mobilisation des ressources pour soutenir durablement leur développement.
M. DIYAR KHAN (Pakistan) a souligné les liens directs et profonds entre développement social et stabilité. « Les gouvernements pakistanais successifs ont consacré d’importantes ressources à la mise en œuvre de programmes d’actions sociales destinés à combattre la marginalisation des plus pauvres », a-t-il ajouté. Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération économique au niveau régional afin de lutter plus efficacement contre le chômage des jeunes, ces derniers devant pouvoir être plus mobiles.
M. Khan a rappelé qu’environ 70% des jeunes Pakistanais avaient moins de 30 ans. « Comme la plupart des autres pays, nous faisons face au défi immense de proposer un emploi décent à nos jeunes », a-t-il relevé, soulignant les efforts consacrés par son gouvernement à la formation technique et au microcrédit. À son tour, il s’est ensuite attardé sur le rôle de la famille traditionnelle en tant que ciment du lien social et du développement. « La famille reste le socle de l’inclusion sociale et de la protection des individus », a-t-il noté, appelant à soutenir les manifestations qui marqueront, en 2014, le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.
M. AMINE BELHAJ(Maroc) a déclaré que son pays était déterminé à relever les défis de la pauvreté, du chômage et de l’exclusion sociale. Les récentes réformes entreprises au Maroc ont encouragé la création d’emplois en faveur des couches sociales vulnérables, en partenariat avec le secteur privé. En 2011, la nouvelle Constitution marocaine a institué le Conseil économique, social et environnemental et le Maroc a procédé à l’évaluation de l’effort entrepris dans le cadre de l’ « initiative nationale pour le développement humain » lancée par le Roi en 2005. Il s’agit là d’un programme ambitieux à vocation sociale, générateur de revenus, visant les zones où prévalent la pauvreté et l’exclusion sociale.
D’autres initiatives en ce sens ont été lancées, comme le « régime d’assistance médicale aux démunis », qui a déjà permis aux ménages défavorisés, qui représentent 8,5 millions de personnes, soit 28% de la population du royaume, de bénéficier de soins gratuits dans les hôpitaux publics. D’autre part, a poursuivi le représentant, un fonds de solidarité familiale a été créé pour fournir une aide directe aux veuves et femmes divorcées en situation précaire.
Enfin, plusieurs mesures ont été prises en faveur des personnes handicapées, notamment l’instauration d’un quota de 7% des postes dans les administrations publiques et les collectivités locales. Le Maroc a également inscrit ses efforts en matière de développement rural et de microprojets dans le cadre d’une dimension régionale.
M. TORNIKE ZURABASHVILI, qui s’exprimait au nom des jeunes de la Géorgie, a invité le Gouvernement de son pays à s’assurer que les programmes éducatifs étaient appliqués dans les zones rurales, où l’accès à l’éducation doit être renforcé. « Les droits des jeunes handicapés ne doivent pas être négligés », a-t-il ajouté, avant d’attirer l’attention sur la situation en Abkhazie et en Ossétie du Sud. « Dans ces régions occupées militairement, la jeunesse géorgienne fait face à de nombreuses injustices », a-t-il déploré, précisant, qu’à ce jour, de milliers de géorgiens vivent encore sous occupation russe dans plusieurs districts et se voient refuser l’accès à leurs droits fondamentaux, notamment éducatifs et linguistiques.
Le jeune délégué a exhorté les Nations Unies à prendre les mesures qui s’imposent pour « mettre un terme aux activités illégales ayant court dans les régions occupées de Géorgie et à souligner la nécessité que soient établies des mécanismes de surveillance et de sécurité ».
M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a déclaré être en faveur d’un programme de développement pour l’après-2015 qui soit unique et cohérent et qui vise à l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes. Les trois dimensions du développement durable doivent être prises en compte pour qu’il se concrétise pleinement et de façon équilibrée, a-t-il ajouté.
La protection des personnes les plus vulnérables est une priorité pour la Slovénie, qui affronte encore les conséquences de la crise économique. Compte tenu du vieillissement de la société, la Slovénie, a indiqué M. Logar, s’associe aux efforts visant à renforcer la promotion et la protection des personnes âgées, qui devraient toutes pouvoir participer pleinement au sein de nos sociétés. À ce titre, la Slovénie appuie les efforts du Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement et salue la création par le Conseil des droits de l’homme, à sa session de septembre 2013, d’un mandat d’Expert indépendant chargé de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme. Il est vital que le travail de ces différents mécanismes ne se chevauche pas, a-t-il estimé.
Par ailleurs, il est nécessaire, selon M. Logar, de développer des programmes et de mettre au point des initiatives en faveur de la jeunesse, notamment pour améliorer les opportunités d’emploi pour les jeunes, qui restent un problème mondial. Le partage des bonnes pratiques, y compris en coopération avec le Programme d’action mondial pour la jeunesse ainsi qu’avec l’Envoyé du Secrétaire général sur la question, permettra de faire face à ces défis, a-t-il encore estimé. Le Gouvernement slovène a ainsi adopté un Programme national pour la jeunesse, qui traite notamment de questions liées à l’éducation, à l’emploi, au logement, à la santé et la culture, a conclu le représentant.
Deux jeunes délégués de la Norvège, Mmes LARSEN et SKULLERUDont vivement appuyé le document final de la Réunion de haut niveau du 23 septembre qui met l’accent sur l’importance de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et d’inclure les personnes handicapées dans le programme de développement pour l’après-2015.
La Convention relative aux droits des personnes handicapées est cruciale à cet égard car elle repose sur le principe d’universalité des droits de l’homme et, partant, il ne saurait y avoir de développement sans l’implication et la participation active des personnes handicapées. Tous les secteurs de la société doivent se doter de politiques basées sur l’égalité pour ces personnes, et des données sont essentielles pour être en mesure d’évaluer les progrès. Pour la Norvège, il existe un immense besoin d’améliorer la qualité des données et statistiques sur les personnes handicapées, avec une approche comparative.
D’autre part, tous les enfants ont le droit d’avoir la possibilité de mener des vies harmonieuses et de contribuer à la société. L’éducation est fondamentale, surtout pour les enfants handicapés auxquels, trop souvent, on dénie le droit à l’éducation. Ainsi, sur 57 enfants non scolarisés dans le monde, on estime que 24 millions sont handicapés.
Il convient de déployer des efforts plus soutenus pour que tous les enfants bénéficient d’un enseignement de grande qualité. Les femmes et les filles handicapées sont souvent exposées à une double discrimination et courent le risque de subir des violences sexistes et autres formes d’abus. Les activités ciblant les femmes et les filles doivent inclure les handicapées.
Enfin, la Norvège appuie une approche des droits de l’homme dans la coopération internationale pour le développement et insiste sur l’inclusion des personnes handicapées dans tous les aspects de sa coopération pour le développement. Garantir la protection de ces personnes dans les situations d’urgence est essentielle, ont-il dit, en soulignant qu’il ne serait pas possible d’atteindre les objectifs sur les personnes handicapées sans que leur problématique soit pleinement abordée et visible. Des objectifs de développement qui écartent les besoins d’un milliard de personnes ne seront jamais durables, ont conclu les jeunes délégués.
M. MOHAMMED MARZOOQ SAHIB (Iraq) a déclaré que la priorité de son pays était de lutter contre la pauvreté et de réduire les écarts de revenus. Il a prôné la « justice sociale dans la distribution des bénéfices du développement ». Le Gouvernement iraquien s’est engagé à créer « un environnement politique, économique et social propice », marqué par la paix et la stabilité. L’Iraq, a assuré le représentant, tient à réaliser ses engagements vis-à-vis des Objectifs du Millénaire pour le développement.
L’éducation universelle gratuite est la base des progrès de la société, a ajouté le délégué. Un plan national pour l’éducation couvrant la période 2011-2014 vise les zones rurales éloignées, tandis que 15 nouvelles universités ont été créées dans les villes iraquiennes De plus, un plan pour la santé 2009-2014 a permis la réduction du taux de mortalité infantile et maternelle. Enfin, un troisième plan de solidarité sociale prévoit une aide financière pour les personnes handicapées, les personnes âgées, les veuves et les femmes chefs de famille.
Afin de lutter contre la pauvreté et un taux de chômage de 16%, l’Iraq, a renforcé la création d’emploi dans toutes les administrations de l’État et a augmenté les allocations au logement en 2012.
La représentante des jeunes de la Slovaquie, Mme HANA SKLJARSZKAa souligné la difficulté de la jeunesse à s’adapter à la complexité croissante d’un monde qui change tous les jours et à un rythme de plus en plus rapide. Elle a fait état de la difficulté pour la jeunesse confrontée au chômage de résister à l’intolérance et au populisme. Elle a estimé que le seul responsable de cette situation était les gouvernements qui n’accordaient pas assez de moyens à la principale source de progrès: l’éducation.
Elle a fustigé la rigidité des programmes scolaires menés par des enseignants fermés à toute contradiction qui perçoivent les étudiants comme de simples « récepteurs d’information ». Alors que 73 millions de jeunes seront au chômage en 2013, la représentante de la jeunesse slovaque a jugé indispensable que les législateurs repensent les niveaux et méthodes d’éducation afin que les programmes soient en phase avec les nouvelles circonstances.
Elle a dit l’importance d’une éducation qui aide à respecter les différences culturelles en ajoutant que la technologie modifiait notre perception des valeurs et des traditions. Elle a appelé l’école à ne plus s’abstenir de traiter des questions jugées controversées comme les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, la génétique, l’avortement ou les guerres. Elle a exhorté les systèmes d’éducation à apprendre aux jeunes à être critiques avant de fustiger les dangers d’une éducation qui uniformise et qui ignore les différences. Elle a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir la capacité d’adaptation au marché du travail et l’innovation plutôt que l’inflation des diplômes.
Mme ALIA AL MUZAINI (Koweït) a affirmé que les régimes de protection sociale contribuaient à la réduction des facteurs sous-jacents aux inégalités sociales, notamment des opportunités d’emploi et d’accès à la santé et à l’éducation. Elle a recommandé des réformes structurelles, l’organisation de larges campagnes de sensibilisation, des politiques et programmes de loisirs qui permettent de lutter contre les préjudices et les stéréotypes, et la planification de politiques de développement inclusives et participatives.
Dans cette perspective, le Koweït a apporté un appui financier à des projets sociaux dans une centaine de pays au sein de plusieurs régions par le truchement du Fonds Koweïtien pour le développement économique des pays arabes établi en 1961. Le Koweït soutient également plusieurs agences et fonds des Nations Unies pour des programmes en rapport avec l’enfance et la jeunesse, les personnes âgées et handicapées, et s’emploie aussi à faciliter les préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, notamment en aidant à la mise en place de politiques et programmes sur la famille.
Elle a annoncé que son pays avait adhéré, en août 2013, à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a jugé essentiel que le modèle de développement reposât sur l’être humain et sur son autopromotion, en prenant en considération les groupes les plus vulnérables comme les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les femmes.
L’action à cet effet doit être guidée par la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui reconnaît à chacun les mêmes droits et libertés, sans distinction aucune. Déplorant que les sociétés actuelles soient caractérisées par un lien clair et direct entre handicaps, pauvreté et exclusion sociale, il a dénoncé en particulier le fait que les femmes soient toujours victimes de discrimination et de violences dans de nombreux pays du monde, y compris dans les pays développés.
Il a constaté que le problème de la traite des femmes était loin d’être résolu et que les femmes étaient encore assujetties à des abus et à des traitements humiliants et dégradants comme la polygamie, le mariage forcé, l’enlèvement et l’agression sexuelle, notamment la violence domestique. En conséquence, la promotion de la femme et l’élimination de tous les obstacles à sa pleine participation dans la vie politique, économique et sociale doivent figurer parmi les priorités majeures des Nations Unies.
Il importe, par ailleurs, d’appliquer la Convention relative aux droits des personnes handicapées par l’adoption de mesures législatives et de politiques nationales et internationales. En outre, Saint-Marin a adopté, en 2008, la Charte sur les droits des personnes âgées, la préservation et l’amélioration de leur rôle au sein de la société.
Cette charte vise à l’intégration de ces personnes dans la société, et à reconnaître leur importance en termes d’expérience, de savoir-faire et de culture. D’autre part, il est de l’obligation de l’ONU de protéger les enfants en tant que victimes parmi les plus vulnérables à la violence, aux abus et à l’exploitation. Dans les régions les plus pauvres du monde, le taux de mortalité infantile reste encore intolérable, et un nombre élevé d’enfants souffre de malnutrition chronique, première cause de mortalité parmi ce groupe.
M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a déclaré qu’en dépit des progrès significatifs de son pays depuis le Sommet social sur le développement durable (1995), ses efforts continuaient à être entravés par l’impact de la crise économique et financière, les prix très volatiles des carburants et des denrées alimentaires, ainsi que par les défis posés par les changements climatiques.
Beaucoup de citoyens du Botswana n’ont toujours pas accès aux besoins de base comme l’eau et l’assainissement, l’alimentation, le logement, l’éducation et la santé. Il en ressort que l’élimination de l’extrême pauvreté est un devoir moral et qu’il convient que les politiques nationales soient chaque fois plus centrées sur les groupes les plus vulnérables de la société.
Il est tout aussi urgent de mettre en place des réformes et des mesures qui aident à pallier au chômage. Il a mis l’accent sur la prise en compte des défis auxquels se heurte la jeunesse mondiale et sur la nécessaire mise en œuvre du document final de la Réunion de haut niveau de 2011 de l’Assemblée générale sur la jeunesse. L’exclusion sociale demeure omniprésente et il s’avère nécessaire d’intensifier les efforts pour améliorer le sort des groupes les plus vulnérables.
Il a annoncé que son pays était en train d’élaborer des plans nationaux sur les personnes handicapées et sur les personnes âgées, et a insisté, dans le rapport du Secrétaire général, sur les domaines prioritaires comme l’autonomisation et la protection sociale, l’emploi décent et l’inclusion.
M. PETER CHARLES MSOSA (Malawi), pays qui préside actuellement la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a prévu d’accueillir deux conférences portant respectivement sur la jeunesse et sur la sécurité alimentaire dans la région. Au Malawi, a-t-il poursuivi, 50% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et 13% des enfants ont perdu leurs parents, souvent du fait du VIH/sida.
Confronté aux défis de l’inégalité des sexes, des mariages et des grossesses précoces, le Malawi croit à l’importance de scolariser les filles et de faire en sorte qu’elles poursuivent leur éducation. Grâce à l’initiative sur la santé maternelle, le taux de décès des mères à l’accouchement est passé de 675 à 460 pour 100 000 naissances.
M. YAŞAR HALIT ÇEVIK (Turquie) a déclaré que son pays prenait très au sérieux le défi du développement social et avait ratifié la plupart des conventions internationales sur les différents aspects du développement social, qu’il avait intégrées dans sa législation nationale. La Réunion de haut niveau sur la réalisation des Objectifs du Millénaire du développement (OMD) et le processus concernant le programme de développement pour l’après-2015 ont représenté un jalon en vue de l’inclusion des groupes vulnérables.
Le vieillissement constitue l’un des défis majeurs, a-t-il affirmé, en mettant en relief la nécessité urgente de faire prendre conscience des droits des personnes âgées et de concevoir des programmes de développement social qui prennent en considération les nouvelles réalités démographiques et les besoins de cette catégorie de la population.
En Turquie, le Gouvernement et la société civile œuvrent de concert pour s’ajuster à l’environnement démographique changeant à travers des amendements constitutionnels et législatifs et l’exécution des politiques sociales. Par ailleurs, le développement social demeurera incomplet sans un engagement ferme en faveur de la promotion des droits de la femme, a-t-il dit, avant de se féliciter du fait que son pays ait quasiment honoré ses engagements et objectifs nationaux conformément aux document de la Conférence sur la population et le développement et des OMD avant les dates butoirs pour ce qui a trait à la santé et aux droits reproductifs.
Il a vivement appuyé le travail d’ONU-Femmes en matière d’autonomisation des femmes et des filles et d’égalité entre les sexes et a espéré que les efforts de cette entité seraient soutenus par l’établissement du bureau régional d’ONU-Femmes pour l’Europe et l’Asie centrale à Istanbul.
Mme NURIA MOHAMMED FEREJ (Éthiopie) a indiqué que le Plan quinquennal de croissance et de transformation faisait la part belle à l’inclusion sociale de tous les groupes de la société et que le pays avait réalisé des progrès significatifs en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et d’autres buts fixés à l’échelle internationale. Le plan quinquennal, lancé il y a trois ans, est centré sur la production agricole et sur des activités de développement des communes rurales afin de réduire les répercussions négatives de l’insécurité économique.
Concernant les personnes handicapées, l’Éthiopie a entrepris une série de mesures tendant à leur participation dans plusieurs programmes sociaux et à leur autonomisation, dans la pleine jouissance de leurs droits. Un comité de coordination est chargé de la rédaction d’une proclamation interdisant la discrimination sous tous les aspects. Par ailleurs, la proclamation prévoit une exemption d’impôts pour les employeurs ayant recruté 60% de leur main-d’œuvre parmi les personnes handicapées.
Un autre train de mesures pour la jeunesse et le développement des jeunes a été conçu conformément au Programme mondial d’action pour les jeunes et la Charte africaine pour la jeunesse. Celles-ci visent à remédier aux problèmes économiques et sociaux des jeunes citadins, ruraux et des éleveurs.
M. DATO ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunei Darussalam) a souligné que le renforcement de l’institution familiale était une priorité du gouvernement de son pays, un comité spécial sur la famille et les femmes ayant été établi en 2008 pour coordonner les efforts dans ce domaine. « Chaque année, le premier dimanche de mai marque la Journée nationale de la famille, pour rappeler le rôle des institutions familiales dans le développement de la communauté nationale », a-t-il expliqué.
Le représentant a ensuite fait observer que, dans son pays, les services de santé et l’éducation sont gratuits pour tous les citoyens et que les autorités s’efforcent de sensibiliser les jeunes couples aux responsabilités qu’implique le mariage. Pour lui, « la stabilité qui découle d’unités familiales solides peut être le moteur du développement économique d’une nation ».
M. CHRISTOPHER GRIMA (République de Malte) a indiqué que son gouvernement était activement engagé dans la promotion et la protection à long terme des droits des personnes âgées. Il a, dans ce cadre, adopté une stratégie globale pour la période 2013-2020 qui inclut des mesures législatives fondées sur le principe de la solidarité intergénérationnelle. La Commission nationale sur le vieillissement a en outre été chargée de formuler un plan stratégique national pour les personnes âgées, qui a récemment obtenu des financements publics pour sa mise en œuvre, via un fonds spécifique, a ajouté le représentant. Un comité multidisciplinaire a également été mis en place dans le but de faire des recommandations au Gouvernement, a dit le représentant.
M. Grima a ensuite estimé que l’un des défis majeurs rencontrés par les pays en développement était le manque de formation pour les personnels dédiés aux personnes âgées. C’est pour cela que Malte est fier d’accueillir depuis 25 ans l’Institut international du vieillissement crée par les Nations Unies (INA) et le Gouvernement de Malte, dont le rôle est mondialement reconnu, en particulier pour la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.
Alors que la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) est proche et que des défis persistent, il est désormais primordial de créer un cadre cohérent pour l’après-2015, a encore déclaré le représentant. Mais, pour Malte, alors qu’il faut faire davantage en ce qui concerne le droit à la santé sexuelle et reproductive, la mise en œuvre de ce droit ne doit pas se faire hors du cadre du droit fondamental qu’est le droit à la vie. À cet égard, toutes les recommandations pour la période de l’après-2015 ne doivent en aucun cas créer une obligation de considérer l’avortement comme un droit légitime émanant du droit à la santé reproductive, a conclu le représentant de Malte.
M. C. CHIPAZIWA (Zimbabwe) a notamment défendu les programmes de réduction des inégalités et de la pauvreté menés par les gouvernements successifs dans son pays et qui restent axés sur « l’accès du plus grand nombre aux moyens de production, dont la propriété foncière ».
Il a ajouté que l’accès à la terre concernait également les « populations autochtones » et qu’il avait permis, ces dernières années, de renforcer la sécurité alimentaire de tous les Zimbabwéens. Le représentant a également indiqué que l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées, des personnes âgées et des jeunes était de la première importance pour le Gouvernement de son pays. « Le Zimbabwe est une nation qui possède une forte culture familiale, garantissant notamment aux personnes âgées une prise en charge sanitaire pendant leurs vieux jours », a-t-il fait observer.
Mme CHAPA PERERA et M. ADHIL MARKEER BARKAR, jeunes délégués du Sri Lanka, ont souhaité que leur pays adopte un programme, par lequel de jeunes professionnels volontaires partageraient leur expérience auprès d’autres jeunes habitant en zone rurale. Mentionnant les « cicatrices laissées par 27 années d’une guerre terroriste », ils ont affirmé que le Parlement de la jeunesse du Sri Lanka était une plateforme visant à la réconciliation et au progrès.
Ils se sont réjouis du fait que les anciens enfants soldats eussent été réintégrés au sein de leurs communautés et qu’ils fussent considérés comme des victimes plutôt que comme des agresseurs. « L’inclusion sociale de ces jeunes reste néanmoins un défi », ont-ils affirmé. Les deux délégués ont ensuite détaillé les progrès accomplis en vue d’inclure davantage les jeunes dans les processus de prise de décisions, en particulier la reformulation de la politique nationale pour la jeunesse du Sri Lanka par le biais d’un processus de consultation ad hoc. Enfin, ils ont indiqué que leur pays s’était porté candidat pour accueillir la Conférence mondiale sur la jeunesse en 2014.
M. ARAYA DESTA (Érythrée) a indiqué que la politique sociale de son pays, guidée par les principes de justice et de cohésion, visait à promouvoir et à protéger les droits égaux des citoyens. L’Érythrée s’efforce de mobiliser ses ressources humaines, financières et naturelles limitées pour répondre aux défis de son développement. Les jeunes portent la lourde responsabilité d’être « les principaux acteurs du changement dans une société qui a souffert des effets de plusieurs années de guerre », a-t-il rappelé. Dans le cadre d’une réorganisation administrative récente, la nécessaire participation des jeunes a été réaffirmée.
Le Gouvernement, avec l’appui de la diaspora érythréenne, s’est engagé à aider les familles frappées par la guerre. Une éducation et des formations gratuites sont offertes à tous à partir du primaire, a ajouté M. Desta. Les services sociaux de base ont été élargis, en particulier dans les zones rurales où ils étaient quasiment inexistants. Grâce à ces efforts, l’espérance de vie est passée de 49 ans en moyenne en 1991 à 63 ans aujourd’hui.
M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) a estimé que le développement économique devait être le moteur de l’amélioration des conditions d’existence des populations. « Selon nous, l’autonomisation des personnes doit être un moteur de la mise en œuvre des politiques de lutte contre la pauvreté », a-t-il dit. Il a expliqué que la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) au Viet Nam reposait sur cette conviction selon laquelle il faut donner aux populations elles-mêmes les moyens nécessaires à leur émancipation et à leur prospérité.
« Garantir une protection sociale permanente est une priorité majeure du Gouvernement actuel, même en ces temps de crise », a renchéri M. Trung. Il a ajouté que cet effort, en grande partie financier, s’adressait aux groupes les plus vulnérables, les personnes handicapées et les personnes âgées en particulier. S’agissant des jeunes, il a indiqué que grâce à la Stratégie de développement de la jeunesse 2011-2020, le Viet Nam comptait créer chaque année près de 2 millions d’emplois qualifiés.
M. RAMADHAN M. MWINYL (République-Unie de Tanzanie) a affirmé que son pays n’avait eu de cesse de mettre en œuvre le Plan d’action de Copenhague par le biais de différents programmes nationaux, en particulier les stratégies nationales pour la croissance et la réduction de la pauvreté dans la Tanzanie continentale et Zanzibar.
Le développement rural et la productivité agricole sont essentiels au développement social, à la réduction de la pauvreté ainsi que pour l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pour des pays comme la Tanzanie, a-t-il souligné. À ce titre, le pays a mis sur pied le programme « Kilimo Kwanza » ou « Priorité à l’agriculture » qui vise à moderniser et à améliorer la production, ainsi que la productivité dans le secteur, a précisé M. Mwinyl.
Il a également axé son intervention sur les personnes âgées, une ressource non négligeable dans le développement d’une nation, une dimension bien perçue par le Gouvernement qui s’est engagé à faire en sorte que ces personnes soient reconnues et bénéficient des meilleures opportunités grâce notamment à la mise en place de politiques de protection sociale.
Sur le volet de l’autonomie économique, un ensemble de projets pilote a été mis en place pour tester le transfert de fonds comme point de départ pour la mise sur pied du capital social et économique des ménages des personnes âgées. Les politiques de développement social devraient aborder les causes profondes de la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion sociale plutôt que les conséquences sociales des processus économiques ou politiques, a proposé M. Mwinyl.
M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a fait remarquer que son pays avait placé au cœur de son action la lutte contre la pauvreté en favorisant une dynamique de croissance inclusive et durable afin de ramener le taux de pauvreté à 16% à l’horizon 2015 contre 50% actuellement. Dans le domaine de l’éducation, il s’agit de réduire le taux d’analphabétisme de 51% à 35% d’ici à 2020. En ce qui concerne la santé, l’accent est mis sur le renforcement de toutes les activités relatives à la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant et du nouveau-né, ce qui a eu pour effet de réduire la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et d’améliorer la santé maternelle.
Dans la mise en œuvre de sa politique globale de lutte contre le chômage des jeunes, la Côte d’Ivoire prend des mesures pour créer 200 000 emplois par an jusqu’en 2015. Le Gouvernement bénéficie de l’appui de partenaires internationaux comme la Banque mondiale qui a initié un projet d’un coût de 50 millions de dollars visant à résorber le chômage, a reconnu M. Bamba.
« Dans le contexte postcrise qui caractérise le pays, la Côte d’Ivoire n’entend laisser aucun de ses citoyens au bord de la route », a-t-il affirmé. Les femmes, les personnes handicapées, le monde rural, les migrants: tous sont pris en compte dans le programme de développement 2012-2015. Afin de réduire le nombre d’apatrides sur son territoire, la Côte d’Ivoire a adopté, en août dernier, une loi sur le droit d’accès à la propriété foncière. Enfin, en 2012, une loi consacrant l’égalité des sexes au sein de la famille a été adoptée.
Mme ANA PEÑA DOIG (Pérou) a déclaré que l’inclusion sociale était au cœur des politiques publiques péruviennes, avec la création, en 2011, d’un Ministère du développement et de l’inclusion sociale qui dispose de plusieurs instruments lui permettant de s’acquitter de son mandat, conformément aux critères établis et au procédures de gestion de la politique publique. Ce Ministère est chargé de la mise en place du Système national de développement et d’inclusion sociale, qui coordonne les interventions dans le cadre des politiques de réduction de la pauvreté, des disparités et des risques sociaux.
Dans le souci de rendre ce système plus efficace, le Ministère a élaboré la stratégie nationale « Inclure pour croître » qui se décline en cinq axes stratégiques: nutrition infantile; développement de la jeune enfance; développement intégral de l’enfance et de l’adolescence; inclusion économique; et protection des adultes.
Le Pérou a affiché une croissance soutenue au cours des dernières années, ce qui a encouragé le Gouvernement à une réorientation de l’équation du développement, en mettant l’accent sur l’inclusion et le combat pour l’égalité. Mme Doig a, en outre, appuyé le processus de négociation en vue de l’adoption d’une convention internationale sur les droits des personnes âgées, et a salué la décision du Conseil des droits de l’homme de nommer un expert indépendant sur les droits des personnes âgées. Elle a conclu en réitérant la disposition de son pays à travailler de manière constructive avec le Groupe des amis des personnes âgées établi à l’initiative de l’Argentine.
M. MOHAMED IBRAHIM ELBAHI (Soudan) a indiqué que, dans le cadre du suivi du Sommet de Copenhague de 1995, son gouvernement avait adopté une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté divisée en 17 domaines prioritaires d’aide sociale à l’emploi des jeunes diplômés, à la création d’entreprises, à l’allocation de ressources et à une réforme salariale.
En outre, le Conseil de l’aumône est un organisme clef dans la réalisation de la justice socialepar le transfert de dons des couches aisées aux moins nantis de la société. Il agit donc comme un instrument de sécurité sociale qui contribue à ancrer les valeurs de la solidarité et de la compassion parmi les Soudanais.
Le Conseil national pour les personnes handicapées s’emploie, quant à lui, à la décentralisation des efforts d’appui à cette catégorie, avec l’établissement de conseils au niveau provincial, notamment au Kordofan, au Kordofan méridional et dans le Nil bleu.
Une stratégie quinquennale (2012-2016) a été adoptée pour traiter toutes les questions liées aux besoins des personnes handicapées dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la sensibilisation, de l’autonomisation économique et de l’appui juridique. Il a déclaré, en conclusion, que tous ces efforts devraient être accompagnés d’une assistance financière et technique et de la suppression de la dette extérieure des pays en développement qui entrave le développement social de ces pays en développement.
M. ANDRÉS FIALLO(Équateur) a recommandé de passer des objectifs de survie à ceux de la jouissance d’une vie digne, à travers des partenariats forts avec toutes les parties prenantes de la société, surtout les organisations de la société civile. Les prescriptions financières habituelles et les politiques néolibérales considèrent le développement social comme superflu, a-t-il observé, en soulignant que son pays, en revanche, avait décidé de rendre sa dignité à l’être humain.
Il s’est félicité des résultats de la Réunion de haut niveau sur les personnes handicapées, ces dernières ayant un rôle particulier à accomplir au sein de la société. Il s’agit de prendre des mesures concrètes pour les intégrer dans les politiques de développement social car, faute de le faire, a-t-il conclu, les sociétés modernes ne seraient pas complètes.
Mme PATRICIA MWABA KASESE-BOTA (Zambie) a regretté que la majorité de la population de son pays vive encore dans la pauvreté, avec un chômage élevé, qui touche particulièrement les jeunes et les femmes. Si la Zambie a réussi à atteindre un taux de scolarisation primaire de 94%, pour les filles comme pour les garçons, elle réalise toutefois qu’il reste beaucoup à faire pour améliorer la qualité de l’éducation et pour développer l’enseignement supérieur et offrir des perspectives d’avenir aux jeunes.
Pour Mme Bota, le programme de développement pour l’après-2015 devra mettre l’accent sur l’élimination de la pauvreté et la création d’emplois décents. Pour sa part, la Zambie est en train de mettre à jour et d’harmoniser ses lois sur le travail. Elle a mis en place une politique de non-discrimination entre les sexes et s’efforce de nommer des femmes à des postes de haut niveau dans le Gouvernement.
Mme GLORIA MARGARITA CID (Chili) a constaté que la situation en termes de développement social n’avait pas connu d’amélioration en raison de la difficile relance économique mondiale. Il importe en conséquence de concevoir des politiques mieux ciblées et axées sur l’émancipation des personnes par la création d’emplois. Pour relever ce défi, le Chili est en passe d’opérer des changements dans son système de formation professionnelle et de préparation à l’emploi.
Il serait aussi nécessaire de redoubler d’efforts en vue de l’intégration des jeunes dans le marché du travail car le chômage des jeunes est devenu un problème d’envergure mondiale. Les hommes et les femmes autochtones et les personnes handicapées sont confrontés à une situation particulière désavantageuse à laquelle il faudrait trouver des solutions durables.
Le Chili a élargi la portée de ses programmes publics de protection sociale et a pris des mesures spécifiques en vue de l’autonomisation de la femme, de l’égalité entre les sexes et de l’appui aux familles. Ainsi, le Ministère du développement social a créé un revenu éthique familial qui offre des bons et des transferts, assortis de conditions, au profit de familles vivant dans une pauvreté extrême.
Dans ce cadre, un bon du travail de la femme récompense les efforts des femmes et des chefs de familles monoparentales dans les milieux les plus défavorisés qui trouvent un emploi. Les bénéficiaires de ce programme sont des femmes âgées de 25 à 59 ans qui appartiennent au 30% de la population la plus vulnérable en termes socioéconomiques. De la même façon, un bon solidaire d’alimentation a été lancé en 2012 pour les familles les plus vulnérables dans l’objectif de réduire l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires au Chili.
M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a affirmé que « ce sont les emplois qui rendent possible le développement ». En effet, pour tous les pays, quel que soit leur niveau de développement, une quantité suffisante d’emplois est la base d’une prospérité durable, de l’inclusion et de la cohésion sociales.
Le monde compte 202 millions de chômeurs, a précisé M. Cassidy. Il faudra créer 470 millions d’emplois d’ici à 2030 pour répondre aux besoins d’une force de travail en pleine expansion. Or, la crise économique mondiale continue d’avoir des effets négatifs sur les marchés de l’emploi et les systèmes de sécurité sociale, créant de nouveaux défis et des problèmes structurels à long terme. Ces défis comprennent la crise de l’emploi chez les jeunes, des inégalités croissantes, un environnement incertain pour les entreprises, un besoin accru de protection sociale et un affaiblissement du dialogue social.
Sur une note positive, l’OIT salue le thème choisi par la Commission du développement social: « Promouvoir l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et d’un travail décent pour tous ». L’OIT coopère avec la Banque mondiale pour collecter des données sur le marché du travail et préparer le programme de développement pour l’après-2015.
L’Organisation travaille également avec le Fonds monétaire international (FMI) et avec le G-20 qui a, pour la première fois, organisé une réunion des ministres des finances avec les ministres du travail.
Enfin, M. Cassidy a annoncé que la prochaine conférence internationale du travail se concentrera sur les questions du travail forcé et de la transition d’une économie informelle à une économie formelle.
Droit de réponse
La Fédération de Russie a réagi à la déclaration faite aujourd’hui par la Géorgie en soulignant que l’Ossétie du Sud et l’Ingouchie étaient des États indépendants et avaient tous les pouvoirs d’États souverains. La Russie décline toute responsabilité quant à leurs activités et actions.
Il est clair que pour des motivations exclusivement politiques, la Géorgie ne traite pas du sort des Ossétiens du Sud et d’autres territoires qui ont grandement souffert des événements de 2008, a affirmé la délégation. Elle a indiqué que seul un accord pourrait ouvrir la voie à une solution à tout un éventail de problèmes auxquels ces États sont confrontés, y compris dans le domaine de l’emploi. Or la Géorgie ne veut pas prendre les mesures qui s’imposent pour résoudre la longue liste de problèmes qui sévissent dans la région, a-t-elle assuré.
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