La Troisième Commission entend des appels pressants en vue de faire figurer l’inclusion sociale dans le programme de développement pour l’après-2015
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Troisième Commission
2e et 3e séances – matin et après-midi
LA TROISIÈME COMMISSION ENTEND DES APPELS PRESSANTS EN VUE DE FAIRE FIGURER
L’INCLUSION SOCIALE DANS LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015
La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a ouvert, aujourd’hui, les travaux de sa soixante-huitième session qu’elle achèvera le 27 novembre prochain. Elle a ainsi entamé son débat général sur le développement social en entendant des appels de toutes les régions en faveur de la prise en compte de l’inclusion sociale de tous les groupes vulnérables dans le programme de développement pour l’après-2015.
Le large éventail de questions relatives au développement social abordé par la Commission que préside M. Stephan Tafrov, de la Bulgarie, « permettra de centrer les efforts en vue de faire en sorte que tous les membres de la société mondiale atteignent leur plein potentiel », a affirmé, dans un message, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, M. Wu Hongbo.
« L’expertise collective de cette importante Commission est vitale pour faire progresser le développement d’une manière qui soit à la fois juste et durable », a-t-il souligné, ajoutant que « les inégalités minent la croissance économique inclusive et la durabilité de l’environnement », et qu’il fallait veiller à ce que « les structures sociales soient inclusives et accessibles à tous ».
« La productivité, l’inclusion sociale, l’autonomisation et la participation sont des priorités qui doivent figurer dans le programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015 », a renchéri Fidji, au nom du Groupe des 77 et la Chine.
La Directrice de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, Mme Daniela Bas, a présenté à la Commission plusieurs rapports relatifs au développement social.
De son côté, la Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à New York, Mme Vibeke Jensen, a présenté le rapport final du Directeur général de l’UNESCO sur la Décennie internationale de l’alphabétisation, qui a constitué un cadre mondial pour arriver à l’éducation pour tous et au développement durable.
Mme Jensen a fait remarquer que l’analphabétisme demeurait un défi mondial, avec 774 millions d’illettrés et d’analphabètes, ainsi que 127 millions d’enfants qui ne fréquentent pas l’école, et qu’une série de recommandations étaient formulées dans le rapport en vue d’une conception de l’alphabétisation qui aille bien au-delà de la lecture, de l’écriture et du calcul, et s’étend sur tous les cycles de vie.
S’agissant des droitsdes personnes handicapées,des intervenants au débat ont salué le document« La voie à suivre, un programme de développement inclusif pour les personnes handicapées à l’horizon 2015 et au-delà », et l’Éthiopie a tenu à rappeler, au nom du Groupe des États d’Afrique, le Plan continental d’action pour la Décennie africaine des personnes handicapées (2010-2019), qui identifie 16 domaines d’action sur le continent.
L’inclusion du handicap dans le programme de développement pour l’après-2015 peut se faire par la mise en œuvre intégrale de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a préconisé l’Égypte, suivie en cela par l’Iran, qui a aussi appelé à une harmonisation des structures et politiques nationales avec les dispositions de cet instrument.
Quant aux jeunes, « ils sont 75 millions dans le monde à ne pas trouver d’emploi », a rappelé la jeune représentante de la Suisse, qui, comme ses homologues des délégations allemande, kenyane, roumaine ou belge, a mis l’accent sur le manque d’opportunités.
Les jeunes représentants se sont félicités par ailleurs de la nomination, en février dernier, d’un Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse, la délégation roumaine considérant la nomination de M. Ahmed Alhendawi comme « une décision historique dans le processus d’autonomisation des jeunes, visant à rehausser leur profil sur l’agenda mondial ».
Plusieurs délégations ont salué la décision du Conseil des droits de l’homme, fin septembre, de nommer pour trois ans, un expert indépendant sur les droits des personnes âgées dans le cadre de ses procédures spéciales.
À l’ouverture de la session, la Commission avait procédé à l’élection, par acclamation, du Vice-Président de son bureau, au nom du Groupe des États d’Afrique, M. Mario Von Haff, de l’Angola.
Au cours de cette session, la Troisième Commission examinera 13 points à son ordre jour, notamment sur le développement social, la prévention du crime et la justice pénale, le contrôle international de la drogue, la promotion de la femme, la promotion et la protection de l’enfant, les droits des peuples autochtones, les droits des peuples à l’autodétermination, la promotion et la protection des droits de l’homme, l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, et la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.
La Commission se penchera également sur le rapport du Conseil des droits de l’homme, qui sera parallèlement examiné en plénière de l’Assemblée générale. Elle sera également saisie du dernier rapport annuel du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), avec lequel elle tiendra un dialogue interactif.
La Troisième Commission poursuivra son débat général sur le développement social demain, à 10 heures.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
-- Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/66/124
-- Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/68/168, A/68/61–E/2013/3, A/68/169 et A/68/95)
-- Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/68/167)
-- Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous
(A/68/201)
Déclarations liminaires
M. THOMAS GASS, Sous-Secrétairegénéral à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, a fait lecture du message de M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, en déclarant que l’expertise collective de cette importante commission était vitale pour faire progresser le développement d’une manière qui soit à la fois juste et durable. Le large éventail de questions relatives au développement social permettra de centrer les efforts de sorte que tous les membres de la société mondiale atteignent leur plein potentiel.
Au cours de l’année écoulée, la communauté internationale a continué à s’efforcer à mettre la personne au cœur du développement. Les répercussions persistantes de la crise économique et sociale ont mis en exergue l’importance d’un emploi décent et de la sécurité de l’emploi, en particulier au vu des taux chaque fois plus élevés du chômage des jeunes.
Le processus de suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20 souligne l’importance de politiques de développement qui agissent comme leviers de la durabilité sociale, économique et environnementale. À cet égard, il a cité l’Année internationale des coopératives dont l’objectif ultime consiste à optimiser le bien-être social à travers les petites entreprises.
Il a souligné que les préparatifs en vue de la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en 2014, mettaient l’accent sur la nécessité d’autonomisation des familles pas seulement comme des bénéficiaires mais aussi comme acteurs du développement. De la même façon, la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones, aussi en 2014, fournira une autre occasion pour engager un dialogue ouvert avec les représentants de ces peuples sur les questions qui les affectent et de débattre de leurs priorités dans le futur.
D’autre, part, lors des réunions récentes de haut niveau sur le handicap et le développement, et sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les États Membres ont insisté pour que les voix des personnes handicapées soient entendues et que leurs perspectives et préoccupations soient prises en compte.
En dépit des progrès, M. Wu a admis que les inégalités continuaient d’entraver les efforts de la communauté internationale, et compromettaient la santé, la nutrition et l’éducation de larges segments de la société, comme elles limitent aussi les chances d’emploi et la participation dans la vie sociale, politique et économique. Les inégalités minent la croissance économique inclusive et la durabilité de l’environnement, a-t-il résumé, en exhortant à veiller à ce que les structures sociales soient inclusives et accessibles à tous.
De telles structures doivent permettre à tous les membres de la société de bâtir leur capital humain et social, a-t-il dit, en préconisant une approche fondée sur un équilibre efficace des politiques macroéconomiques et orientée vers la croissance et la durabilité écologique. Dans ce cadre, il a mis l’accent sur l’initiative de protection sociale de base, ainsi que sur la croissance agricole et la diversification des économies rurales, qui ont extirpé des millions de personnes de la pauvreté. Il a enfin appelé à redoubler d’efforts pour atteindre les OMD à la date butoir de 2015 et à la formulation d’un programme de développement solide pour l’après-2015.
Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, a présenté à la Commission les rapports à l’ordre du jour.
Dans son rapport sur la « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/68/174), le Secrétaire général présente les principaux thèmes discutés par la Commission du développement social et souligne le rôle crucial de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et d’un travail décent pour tous.
Ce rapport examine également les besoins spéciaux de l’Afrique et des pays les moins avancés, a indiqué Mme Bas. L’accent est mis sur la mise en œuvre de programmes portant sur les groupes sociaux et l’intégration sociale. En particulier, le Secrétaire général recommande l’intégration effective de la dimension sociale du développement durable dans le programme de développement pour l’après-2015.
Une note du Secrétariat intitulée « Situation sociale dans le monde en 2013: questions d’inégalités » (A/68/215) analyse l’aggravation des inégalités économiques et sociales dans le monde et leurs effets sur les objectifs du développement. Ce document conclut qu’il est nécessaire d’accorder une importance accrue aux inégalités dans les ordres du jour politiques aux niveaux national et international.
Mme Bas a fait état ensuite des quatre rapports suivants: « Préparatifs et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille » (A/68/61-E/2013/3); « La voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà » (A/68/95); « Rôle des coopératives dans le développement social et célébration de l’Année internationale des coopératives » (A/68/168); « Promouvoir l’intégration sociale en luttant contre l’exclusion » (A/68/169).
Un autre rapport sur la « Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées » (A/68/167) se penche sur les questions prioritaires pour l’application du Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement, à savoir l’accès des personnes âgées à l’emploi et à un travail décent, la maltraitance, et la santé mentale.
Mme VIBEKE JENSEN, Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à New York, a présenté le rapport final du Directeur général de l’UNESCO sur la Décennie internationale de l’alphabétisation, qui a constitué un cadre mondial pour arriver à l’éducation pour tous et le développement durable. L’évaluation finale figurant dans le rapport se base sur une série de consultations régionales et 129 rapports nationaux sur les progrès accomplis. Le document expose les progrès et formule une série de recommandations en vue d’une conception de l’alphabétisation qui va bien au-delà de la lecture, de l’écriture et du calcul.
Cette nouvelle conception considère toutes les étapes du cycle de la vie. Mme Jensen a estimé que l’impact sur le terrain aurait été nettement meilleur si l’alphabétisation avait été pleinement incluse dans les politiques du développement, en particulier dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le taux d’alphabétisation des adultes a augmenté de 2% durant la décennie, qui a également amélioré l’accès aux moyens d’alphabétisation, facilité par les technologies de l’information et par une importante volonté politique dans un cadre mondial amélioré et un renforcement des capacités. Autre changement positif, une approche plus holistique de l’alphabétisation et des efforts en ce qui concerne l’éducation informelle.
La coordination assurée par l’UNESCO a permis le renforcement des capacités nationales grâce au partenariat et à la large action de l’UNESCO. Les progrès ont été suivis par l’Institut de statistique de l’UNESCO et la Conférence 2006 sur l’alphabétisation, convoquée par Mme Laura Bush le symposium de 2008 à la Maison Blanche ainsi que d’autres initiatives, ont tous contribué à la Décennie internationale de l’alphabétisation.
Cependant, l’analphabétisme demeure un défi mondial avec 774 millions d’illettrés et d’analphabètes, ainsi que 127 millions d’enfants qui ne fréquentent pas l’école. En 2009, un jeune sur cinq en Europe avait des difficultés à lire. Faute de mesures particulière, ces enfants et ces jeunes qui ne maîtrisent pas l’écriture et la lecture ne pourront être des adultes autonomes.
En outre, 743 millions ne disposeront pas de ces capacités d’ici à 2015, a-t-elle signalé, en rappelant qu’il est proposé dans le rapport d’intensifier le système collectif pour améliorer l’alphabétisation des enfants et adolescents, offrir des possibilités d’apprentissage alternatives, notamment pour les fillettes et les femmes illettrées. En somme, il faut réfléchir davantage sur le système d’alphabétisation en créant un partenariat entre l’UNESCO et les autres parties prenantes pour réaliser les objectifs de l’alphabétisation et de l’éducation pour tous.
Débat général
M. PETER THOMSON (Fidji), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a plaidé pour une réduction de la pauvreté « par l’emploi et l’intégration sociale ». « La productivité, l’inclusion sociale, l’autonomisation et la participation sont des priorités qui doivent figurer dans le programme de développement de Nations Unies pour l’après-2015 », a-t-il ainsi souligné.
M. Thomson a, en outre, réaffirmé les engagements du Groupe des 77 et la Chine de mettre pleinement en œuvre la Déclaration de Copenhague sur le développement social ainsi que le Programme d’action adopté lors du Sommet mondial. « L’accent doit être mis sur l’amélioration des conditions de vie de ceux vivant sous occupation étrangère et coloniale, une situation qui entrave leur développement économique et social », a-t-il par ailleurs insisté, avant d’appeler au renforcement de la coopération internationale, y compris Sud-Sud et triangulaire.
M. Thomson a, enfin, affirmé que le Groupe des 77 et la Chine soumettrait, comme les années précédentes, trois projets de résolution sur la question du développement social, dont deux sur les personnes âgées et la famille.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a déclaré, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), que l’ASEAN avait identifié sept domaines prioritaires en vue d’améliorer le bien-être social et la protection sociale des populations, en particulier l’élimination de la pauvreté, la lutte contre les incidences négatives de l’intégration et de la mondialisation, le renforcement de la sécurité alimentaire, un accès élargi aux soins de santé et la promotion d’un style de vie sain, ainsi que l’amélioration des services de contrôle des maladies transmissibles. Les politiques envisagées sont axées sur des mesures concrètes et productives, à visage humain et socialement responsables.
M. Haniff a appuyé la vision du Secrétaire général qui met l’accent sur l’autonomisation. À cet égard, la huitième réunion de l’ASEAN sur le développement rural et l’élimination de la pauvreté, tenue le 5 juillet 2013 à Yogyakarta, en Indonésie, a adopté le thème « Promouvoir l’autonomisation de la communauté en vue de l’amélioration de moyens de subsistance durables ».
En outre, l’ASEAN est également déterminée à promouvoir la justice sociale et à élargir les droits de la personne dans toutes les sphères de la vie, en accordant la priorité aux droits des personnes handicapées, des femmes et des enfants, des personnes âgées, de même qu’aux droits des travailleurs migrants, et en encourageant la responsabilité sociale des entreprises.
Le représentant de l’ASEAN a ensuite souligné que la protection sociale était une question transversale qui exigeait une approche inclusive, systémique et évolutive. Le vingt-troisième Sommet de l’ASEAN, qui aura lieu ce mois-ci à Brunei Darussalam, devra approuver la Déclaration sur le renforcement de la protection sociale, adopté le 6 septembre dernier à SiemReap, au Cambodge.
M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que les défis de la pauvreté, du chômage et de l’exclusion sociale s’étaient intensifiés dans sa région. Il a blâmé la crise économique et financière mondiale, la hausse et l’instabilité des prix des combustibles ainsi que les menaces pesant sur l’environnement. Il est évident, a poursuivi M. Charles, que la dimension sociale du développement doit être incorporée dans le programme de développement pour l’après-2015.
La CARICOM appuie l’approche du Secrétaire général centrée sur l’autonomisation et la participation des habitants. À cet égard, le rapport sur le développement humain des Caraïbes 2012, produit par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), confirme une tendance positive dans plusieurs pays de la région en matière d’éducation, de santé et de revenu.
Pour le représentant, l’autonomisation implique la diversification des économies. Dans le domaine agricole, par exemple, les citoyens peuvent maintenant participer à des activités qui contribuent au développement d’entreprises. Ainsi, le Guyana accueille-t-il la douzième Semaine de l’agriculture des Caraïbes, du 4 au 12 octobre, sur le thème: « créer un lien au sein des Caraïbes pour la sécurité alimentaire et le développement rural ».
« Au sein de la CARICOM nous reconnaissons l’importance et la contribution des familles au développement de nos sociétés », a dit M. Charles, en évoquant la préparation et la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014.
La CARICOM a mis au point une stratégie régionale pour le développement de la jeunesse. Elle s’est, par ailleurs, engagée à organiser une réunion régionale de haut niveau pour répondre aux besoins des personnes handicapées. Enfin, la Charte des Caraïbes sur la santé et le vieillissement, qui date de 1999, continue de guider l’action régionale pour promouvoir les droits des personnes âgées.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) au nom du Groupe des États d’Afrique, a centré son intervention sur les progrès accomplis par les États de l’Union africaine dans l’amélioration du sort des personnes handicapées, des jeunes, des personnes âgées et de la famille, et visant à remédier aux problèmes liées aux disparités et à l’exclusions sociale. En dépit des défis en termes de capacités et de contraintes budgétaires, les pays africains se sont attelés à la tâche à l’occasion de la Décennie africaine des personnes handicapées (1999-2009) qui a permis la mise en place d’une constellation d’activités et d’initiatives liées aux droits de ces personnes.
L’Union africaine a adopté le Plan continental d’action pour la Décennie (2010-2019), qui identifie 16 domaines d’action, notamment l’accès à la justice et aux droits, l’autoreprésentation, l’éducation, les sports, les loisirs et la culture, la protection sociale et la réinsertion, la paix et la sécurité humaine, les moyens de subsistance et l’emploi. Le Groupe africain a pleinement appuyé le document final « La voie à suivre, un agenda de développement inclusif pour les personnes handicapées à l’horizon 2015 et au-delà ».
M. Alemu a également présenté les plans africains en faveur de la jeunesse partant du fait que sur un milliard d’habitants, le continent comptait 60% de jeunes de moins de 35 ans qui continuent à se heurter au sous-emploi, au chômage, à la difficulté d’accès à l’éducation, au capital et aux prestations de santé. Il a mis l’accent sur la nécessité d’investir davantage en faveur de cette catégorie de la population et de favoriser sa participation en l’équipant pour qu’elle puisse aider l’Afrique à l’intégration, à la paix et au développement.
Pour ce faire, l’Union africaine a proclamé la Décennie du développement et l’autonomisation des jeunes (2009-2018) qui exhorte, de manière urgente, à engager des jeunes dans tous les programmes de développement. Il a aussi réaffirmé le rôle central de la famille en Afrique et son caractère indispensable dans le développement politique, culturel et socioéconomique, et le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en 2014, représentera une occasion importante pour renouveler les efforts tendant à l’application et à l’évaluation du Plan d’action de la famille.
Les pays africains ont fait des efforts considérables dans les politiques visant à remédier aux inégalités, a-t-il conclu en entérinant l’idée d’avancer l’intégration sociale, la non-discrimination et l’égalité en les incluant dans les mesures de lutte contre les disparités dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.
M. KELEBONE ALBERT MAOPE (Lesotho), s’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a déclaré que la SADC appuyait le développement social des pauvres et des marginalisés et s’efforce de promouvoir le bien-être dans tous les secteurs de la société, y compris pour les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées. L’élimination de la pauvreté reste l’un des principaux défis auxquels la région doit faire face, a-t-il souligné.
Les crises financière et économique mondiales de même que les changements climatiques n’ont fait qu’aggraver le problème. La SADC redouble d’efforts pour assurer la sécurité alimentaire en appliquant le plan d’action issu de la Déclaration de Dar-es-Salaam sur la sécurité alimentaire. En outre, la SADC gère les questions de pauvreté et de développement à travers le Plan stratégique indicatif de développement régional pour 1990-2015.
Dans une région qui compte plus de 106 millions d’habitants, la moitié des chômeurs sont des jeunes, a poursuivi M. Maope. Les États de l’Afrique australe cherchent à élargir les systèmes de protection sociale et appuient la création de projets de service communautaire. La lutte contre le VIH/sida, notamment la sensibilisation de la population, revêt également un caractère prioritaire, la région étant « à l’épicentre de la pandémie ». La SADC s’attache en outre à inclure les personnes handicapées dans ses objectifs de développement.
M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a estimé que l’inclusion sociale devait être l’un des trois piliers du développement social, aux côtés de l’éradication de la faim et de la pauvreté et de la garantie d’un droit à un travail décent pour tous.
Il a ensuite fait part de son inquiétude devant les progrès inégaux dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, rappelant que 1,2 milliard de personnes dans le monde vivaient dans l’extrême pauvreté. Estimant que la faim et la pauvreté constituaient l’une des pires violations des droits humains, il a plaidé pour des stratégies de développement plus inclusives afin de répartir équitablement les fruits de la croissance et de garantir un accès universel aux services de base.
Il a ensuite souligné que la concrétisation de l’engagement des pays développés de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide au développement était un élément clef de la coopération internationale, avant d’estimer que les réformes du système économique et social étaient indispensables.
« Les pays de la CELAC ont toujours veillé à la promotion des droits des femmes, des peuples autochtones, des populations d’origine africaine, des jeunes, des personnes âgées, des migrants et des personnes en situation de handicap », a-t-il affirmé, soulignant l’expérience de la CELAC dans la mise en œuvre de programmes spécifiques d’inclusion sociale. Il a ensuite appelé la communauté internationale à se pencher davantage sur la question du vieillissement de la population et à accélérer la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid. Il a aussi appelé le Secrétaire général à envisager la possibilité de nommer un envoyé spécial pour les personnes en situation de handicap.
Enfin, rappelant que le programme de développement pour l’après-2015 devait s’appuyer sur les OMD, M. Rodríguez a souhaité que tous les aspects des trois piliers du développement durable fussent pris
M. IOANNIS VRAILAS, délégué de l’Union européenne, a déclaré que le manque d’opportunités d’emploi pour les jeunes était un problème mondial, nécessitant une intensification du partage d’expérience entre États. Il a assuré que l’Union européenne continuerait à œuvrer en faveur de l’implication des jeunes, conformément à sa Stratégie sur la jeunesse, adoptée en 2009.
« Les jeunes sont des membres à part entière de la société, et leur accès au marché de l’emploi comme leurs conditions de travail doivent être améliorés ». M. Vrailas a également souligné l’importance de renforcer les droits de l’homme des personnes âgées et d’assurer l’application effective de la Convention sur les droits des personnes handicapées et la Stratégieeuropéenne2010-2020 en faveur des personnes handicapées.
Mme HABIBA M. LAWAL, Secrétaire permanente au Ministère des affaires féminines et du développement social du Nigéria, a d’abord rappelé les différents progrès réalisés par son pays en matière de développement social relatif aux personnes handicapées, à la famille, aux personnes âgées, à la jeunesse et autres groupes vulnérables. À cet effet, elle a évoqué notamment la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CRPD) ainsi que la formulation de politiques, plans et initiatives qui prennent en compte la CRPD dans le programme de développement du pays.
Actuellement, a indiqué Mme Lawal, le Nigéria mène une enquête nationale sur les établissements correctionnels de protection sociale. Les résultats seront utilisés pour l’amélioration de l’administration de la justice pénale des mineurs pour un bon encadrement et des mesures correctionnelles pour réintégrer les anciens délinquants dans leurs familles et communautés, et pour aider à créer des emplois et prévenir la récidive.
Il importe aussi de noter les systèmes et le renforcement institutionnel de la population active dans le développement social au Nigéria, a dit Mme Lawal qui a ajouté qu’une autre étude avait été menée à ce sujet en vue du renforcement des capacités des travailleurs sociaux pour qu’ils puissent donner un travail de qualité. Le Nigéria a également développé des programmes d’autonomisation, d’acquisition de compétences et de subventions destinées aux familles en vue de la création d’emplois et pour combattre la pauvreté, a-t-elle dit.
Après avoir rappelé que les problèmes sociaux n’avaient pas été totalement résolus dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. OSAMA ABDEL-KHALEK (Égypte) a souligné l’importance de s’attaquer à l’inégalité dans le programme de développement pour l’après-2015 et que l’éducation, l’alphabétisation, l’autonomisation, la participation, le plein emploi, le travail décent et la protection sociale devraient y figurer en priorité.
En outre, la poursuite du développement de politiques axées sur la famille devrait être une partie intégrante des efforts mondiaux de développement, compte tenu du rôle de la famille dans l’éradication de la pauvreté, a-t-il indiqué.
Le représentant de l’Égypte a aussi observé que la Réunion de haut niveau sur le handicap et le développement du mois dernier avait été une opportunité pour mobiliser les efforts mondiaux afin d’inclure le handicap dans le développement. À cet égard, l’Égypte estime que l’inclusion du handicap dans le programme de développement pour l’après-2015 peut se faire par la mise en œuvre intégrale de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Le représentant a ajouté que le moment était venu d’établir de nouveaux instruments juridiques internationaux qui tiendraient compte, notamment, des principes d’égalité, de non-discrimination, d’inclusion ou de respect de la dignité des personnes âgées.
En Égypte, le Gouvernement a récemment créé la Commission spéciale pour la justice sociale et continue ses efforts pour combattre la corruption, a-t-il dit. Enfin, il attend avec impatience la coopération de la communauté internationale pour le rapatriement des fonds qui avaient été blanchis et transférés en dehors du pays. Ces fonds pourraient constituer des sources additionnelles pour financer le développement économique et social, a déclaré le représentant.
Le Représentant de la (Fédération de Russie) a dit que son pays était favorable à la mise en œuvre d’un concept de nouveau partenariat mondial dans le domaine du développement, dans le respect notamment des particularités nationales. Après avoir salué l’activité de la Commission du développement social, il a souligné que la Russie observait strictement ses obligations sociales vis-à-vis de la population. Elle s’efforce de réduire les inégalités entre riches et pauvres, d’éliminer la pauvreté et d’améliorer le niveau de vie de ses citoyens. Depuis 2000, le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté en Russie a été divisé par 3.
La Russie continue à soutenir la productivité et la création de nouveaux emplois, à stimuler les petites et moyennes entreprises et augmenter les salaires réels, a indiqué le représentant. Elle s’efforce, en outre, d’améliorer les bases normatives pour les services sociaux.
« La santé morale d’une société définit ses relations envers ses groupes les plus vulnérables », a-t-il estimé. Réaffirmant l’importance du Plan d’action de Madrid pour protéger les 32 millions de retraités en Russie, il a expliqué que les retraites avaient été multipliées par 3,5 ces trois dernières années. Après avoir adhéré en 2012 à la Convention pour les droits des personnes handicapées, la Fédération de Russie met aujourd’hui l’accent sur un accès égal à l’emploi.
Quant à la stratégie en faveur des jeunes, elle se fonde sur le Programme d’action mondial pour la jeunesse. À cet égard, un emploi stable est un facteur essentiel. L’État fournit aux jeunes des subventions pour l’accès au logement et fait en sorte de leur inculquer des valeurs de tolérance et d’amitié entre les peuples. Enfin, la Fédération de Russie soutient « l’institution de la famille traditionnelle », a conclu le représentant.
Mme PHILINE FREI, Représentante de la jeunesse de la Suisse, a rappelé que, selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), les jeunes avaient trois fois plus de chance que les adultes d’être au chômage. « Actuellement, ils sont 75 millions dans le monde à ne pas trouver d’emploi », a-t-elle ajouté. Mme Frei a jugé que les États avaient la responsabilité de prendre en compte l’ensemble du capital humain des sociétés, la véritable inclusion étant d’ « offrir les mêmes opportunités, sans distinction aucune, à tous les jeunes, femmes et hommes ».
Se référant ensuite au rapport du Secrétaire général intitulé « Mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse », elle s’est réjouie du fait que de nombreux États Membres aient inscrit le chômage et la formation parmi leurs priorités.
Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a affirmé que le programme du développement pour l’après-2015 devait avoir une portée universelle, concerner tous les pays du monde sans distinction de niveau de revenus, de croyance ou d’idéologie, qu’il incluse des objectifs globaux et des buts adaptés aux réalités de chaque nation. Elle a observé que toutes les réunions de haut niveau de l’Assemblée générale avaient bien montré la nécessité incontournable d’un engagement international avec un programme centré sur l’inclusion, condition préalable du développement.
À cet effet, le Mexique compte convoquer une réunion visant à la promotion de la perspective globale en faveur de l’inclusion à laquelle seront invités les gouvernements, la société civile, les agences, fonds et programmes de l’ONU, en vue de faire avancer la définition des droits minimaux des êtres humains et leur impact sur les politiques de développement. Dans ce contexte, la représentante a rendu hommage au rapport du Secrétaire général « La voie à suivre: un programme de développement qui prenne en compte les personnes handicapées pour l’après-2015 et au-delà ». Elle a estimé que la communauté internationale disposait d’ores et déjà d’une feuille de route en vue de l’inclusion des personnes handicapées dans les efforts de développement au niveau international.
La représentante a aussi salué la décision du Conseil des droits de l’homme, à Genève, de nommer un expert indépendant pour les droits des personnes âgées. Au niveau national, le Mexique a progressé vers les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) mais quelque sept millions de personnes vivent toujours dans des conditions de pauvreté extrême, raison pour laquelle le Gouvernement a lancé une Croisade nationale contre la faim qui aspire, à travers une étude multidimensionnelle de la pauvreté et des mesures structurelles durables, a contrecarrer les conditions sous-jacentes à cette « carence sociale inacceptable ». Ce programme s’appuie en particulier sur la responsabilisation et la reddition de comptes ainsi que sur des actions transversales.
La déléguée a également jugé indispensables la présence et la voix des jeunes dans les débats qui occupent l’Assemblée générale, et jugé significative la présence de quatre jeunes du Mexique qui représentent des secteurs clefs du pays, élus à l’issue d’un processus de sélection. Elle a invité d’autres jeunes à participer au dialogue avec eux afin de générer une proposition en vue d’une alliance mondiale pour le développement social.
Mme LAURIE SHESTACK PHIPPS (États-Unis), a affirmé que l’une des questions sociales vitales abordées cette année était la problématique des personnes âgées. Le Groupe de travail à composition non limitée sur les personnes âgées s’est réuni en août et, en septembre, le Conseil des droits de l’homme a décidé de nommer, pour trois ans, un expert indépendant sur les droits de l’homme des personnes âgées. Elle a estimé qu’étant donné que le Groupe de travail et l’expert indépendant avaient pratiquement le même mandat, il serait judicieux que leurs efforts se complètent au lieu de se chevaucher. Mme Phipps a ensuite salué la création d’un Groupe d’amis du Groupe de travail, à l’initiative de l’Argentine, en souhaitant connaître le modus operandi de ce groupe, y compris les thèmes qu’il entendait aborder sur le court terme.
La représentante a, en outre, appelé tout le système de l’ONU à prendre davantage en compte les besoins des personnes âgées dans leur programmation et décisions, en incluant, par exemple, un langage sur ces personnes dans les plans stratégiques des fonds et programmes de l’ONU, et d’autres organisations pertinentes, y compris l’Organisation internationale du Travail (OIT) et ONU-Femmes.
Sur les personnes handicapées, elle a rappelé que le Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, avait participé à la réunion de haut niveau sur le handicap et le développement et fait état de l’appui de son gouvernement aux approches esquissées dans le document final de la Réunion, en recommandant des législations et des normes nationales robustes en la matière.
Concernant les jeunes, elle a annoncé que Tiffany Taylor avait été sélectionnées en tant que deuxième jeune observatrice américaine à l’Assemblée générale pour prendre part aux événements de la soixante-huitième session et tout au long de l’année prochaine, interagir avec des représentants des jeunes d’autres nations et voyager à travers les États-Unis pour partager ses vues avec des jeunes Américaines.
ZEHRA SARIASLAN, représentante de la jeunesse des Pays-Bas, a lancé à ses pairs: « Allez à l’école, passez vos diplômes, soyez indépendants et changez le monde! » Les femmes, comme les jeunes, veulent participer pleinement à la société, a-t-elle ajouté. « Le monde perdra sa dignité si nous n’aidons pas les femmes qui jouent un rôle clef dans la réduction de la pauvreté et la consolidation de la paix ».
Les jeunes attendent davantage d’action de la part de leurs gouvernements, a poursuivi la jeune Sariaslan. Leur engagement ne doit pas être sous-estimé. Ainsi les jeunes ont-ils une influence énorme sur la société, via les média sociaux. Elle a proposé qu’à partir de l’année prochaine chaque délégation à la Troisième Commission inclue au moins un délégué de la jeunesse pour permettre à leur voix de se faire entendre au plus haut niveau.
M. ADAM PULFORD (Australie) s’est fait l’écho de l’immense préoccupation de la jeunesse australienne face à la discrimination, sous toutes ses formes, phénomène qu’elle souhaite voir disparaître pour faire place à l’égalité. « Il est crucial que nous poursuivons nos efforts en vue de combattre la discrimination pour un monde où tous les individus sont égaux », a-t-il lancé.
M. Pulford a fait le constat selon lequel la discrimination n’est pas une priorité pour les décideurs comparée à d’autres défis mondiaux tels que la lutte contre la pauvreté, les efforts en matière de développement durable ou encore la recherche de la paix et la lutte contre les changements climatiques. Selon le représentant de la jeunesse australienne, ces questions étant interdépendantes, il serait nécessaire de renforcer leur relation en vue de réaliser des progrès substantiels pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Il plaide également pour la mise en place de politiques équitables en faveur des plus vulnérables y compris les femmes, les jeunes, les peuples indigènes, ainsi que les personnes handicapées.
Mme ROMY COURIEL (Israël), se référant au rapport du Secrétaire général intitulé « Situation sociale dans le monde en 2013: questions d’inégalité », s’est alarmée de l’aggravation des inégalités. Certains groupes sociaux, comme les femmes, les enfants, les personnes âgées, les migrants et les personnes handicapées, souffrent de façon disproportionnée des inégalités. L’écart entre ces groupes et le reste de la population se creusera plus encore si on continue de les ignorer et de les marginaliser.
La représentante a rappelé que 650 millions de personnes, soit 10% environ de la population mondiale, vivaient avec un handicap. Elle s’est félicitée de l’engagement d’Israël, qui assure la Vice-Présidence de la Conférence des États Parties à la Convention sur les droits des personnes handicapées pour la période 2013-2014. La Commission israélienne sur les droits égaux des personnes handicapées, créée en 2000, travaille avec un comité consultatif composé de personnes handicapées, de membres de la société civile et de professionnels.
Après avoir rappelé que plus de la moitié de la population mondiale avait moins de 25 ans, Mme Couriel a présenté Israël comme un pays « leader » dans l’intégration des jeunes dans la société. Elle a conclu en soulignant le rôle essentiel de la société civile qui aide les gouvernements à œuvrer avec efficacité.
M. RICHARD OLIVER BIDO MEDINA, jeune représentant de la République dominicaine, a mis en exergue les transformations que traverse le monde actuel, avec la mondialisation et l’interdépendance accrue entre les peuples, d’où la nécessité d’un renforcement des rapports entre les nations par le biais de la coopération internationale et de l’assistance technique sur les questions transversales comme la jeunesse, le vieillissement, les personnes handicapées et l’éducation.
Le jeune délégué a dit être la voix de milliards de jeunes qui se trouvent hors de cette enceinte et attendent des décisions. Il a souligné le désir unique des jeunes d’être écouté car ils représentent un élément clef du développement social. Il a défendu des systèmes d’enseignement inclusifs basés sur des modèles pédagogiques qui garantissent le processus apprentissage-enseignement.
Il a salué la décision du Secrétaire général relative à la nomination, en février dernier, du premier Envoyé spécial pour la jeunesse. La République dominicaine plaide pour l’inclusion, la pleine inclusion, a-t-il réitéré, en décrivant les multiples mesures prises par son pays dans le cadre de la stratégie nationale de l’inclusion des droits de l’homme des personnes handicapées.
M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a déclaré que son pays donnait la priorité à l’élimination de la pauvreté. À cet égard, l’accès universel à la sécurité sociale sert de « garde-fou contre les inégalités ». L’Afrique du Sud a mis en œuvre un cadre de protection sociale qui couvre l’éducation obligatoire pour tous les enfants entre 7 et 13 ans, des programmes d’éveil pour les petits enfants dans toutes les communautés et des subventions pour le logement, l’électricité, l’eau, l’assainissement et les transports. Le Plan national de développement prévoit d’éliminer la pauvreté et de réduire les inégalités d’ici à 2030, en encourageant la croissance, la création d’emplois et des initiatives pour l’emploi des jeunes.
Au niveau régional, l’Afrique du Sud appuie les efforts entrepris dans le cadre du plan continental d’action pour la Décennie africaine des personnes handicapées 2010-2019. Au niveau national, le pays a établi un cadre législatif approprié pour promouvoir et protéger les droits de ces personnes. De même, le plan d’action de l’Union africaine sur le vieillissement guide l’action de l’Afrique du Sud, qui a adopté en 2011 une Charte sur les droits des personnes âgées.
À ce sujet, le représentant s’est félicité de l’adoption prochaine d’une position africaine commune sur les droits de l’homme des personnes âgées. Les personnes âgées, a-t-il insisté, contribuent à la « promotion de la cohésion sociale en renforçant les familles et en s’occupant des orphelins et des enfants vulnérables ».
En Afrique du Sud, la famille est la « première unité du développement », a ajouté M. Mashabane. Il a reconnu qu’il existait en réalité diverses formes de familles, beaucoup de foyers étant dirigés par des femmes et même des enfants. Le Gouvernement apporte une aide financière à ces foyers vulnérables.
Mme ELISE ZERRATH et M. FLORIAN NOWACK, représentants de la jeunesse de l’Allemagne, ont indiqué qu’au cours des derniers mois écoulés, ils avaient parcouru environ 10 000 kilomètres et discuté avec plus d’un millier de jeunes pour s’enquérir de leurs visions, idées et revendications concernant la société mondiale. Ce faisant, ils sont arrivés à la conclusion que les jeunes étaient loin d’être apathiques ou apolitiques, mais qu’ils désiraient engager un débat fructueux sur des priorités majeures.
Ils ont ainsi plaidé en faveur de l’égalité des chances pour tous et une société exempte de discrimination, de stéréotypes et d’intolérance à l’égard des personnes appartenant à des groupes marginalisés socialement et vulnérables. Les jeunes sont également convaincus qu’une éducation de qualité et des opportunités d’apprentissage non formel leur permettent de devenir des citoyens à part entière, actifs, autonomes et critiques.
Les représentants de l’Allemagne ont également indiqué que leur tournée avait aussi révélé le besoin d’une inclusion sociale pour tous les jeunes confrontés à des difficultés spécifiques. Ils ont notamment demandé que cessent toutes les formes de violences à l’égard de la femme, y compris les violences sexuelles, ainsi que la reconnaissance de l’orientation et de l’identité sexuelles, et le respect des migrants.
M. ALEKS SEMERCIYAN, représentant de la jeunesse de l’Autriche, a reconnu que beaucoup d’efforts avaient été entrepris au cours des dernières années pour améliorer la situation des enfants et des jeunes dans le monde entier. Malheureusement, plusieurs millions d’entre eux continuent de vivre dans des conditions précaires, en ce qui concerne l’accès à l’eau, à l’assainissement, aux services de santé ou à l’éducation de base. Si la communauté internationale souhaite conserver sa crédibilité, un programme de développement pour l’après-2015 fort et ambitieux est indispensable pour réussir, a-t-il fait valoir.
Plus de la moitié de la population de la planète a moins de 30 ans. C’est la raison pour laquelle la participation sociale et politique des enfants et des jeunes est importante à tous les niveaux, a dit le représentant. À cet égard, il s’est félicité de la nomination en début d’année du premier Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse, M. Ahmed Alhendawi, dont les quatre domaines d’action prioritaires, à savoir participation, mobilisation, partenariat et harmonisation, sont cruciaux.
Le représentant a souligné que les enfants et les jeunes, en particulier les filles, les jeunes femmes et les handicapés, étaient particulièrement vulnérables dans des situations de guerre, de conflit et de violence. Des millions de jeunes et d’enfants dans le monde sont réfugiés, déplacés ou apatrides. « Faisons de cette planète un endroit meilleur, plus pacifique, durable et prospère pour tous. »
Mme GLADWELL WAMBUI KAHARA, jeune représentante du Kenya, a regretté que la plupart des victimes de l’horrible attaque terroriste au Westgate Mall de Nairobi étaient des jeunes, et a estimé que le combat contre le terrorisme ne serait pas gagné par un seul pays mais exigeait la solidarité collective et l’appui de la communauté internationale. Au Kenya, la jeunesse représente la force, la richesse et l’innovation, étant donné que 78% de la population est âgée de moins de 34 ans. Déplorant le fossé entre les aspirations des jeunes et le manque d’opportunités, elle a prévenu que l’absence de possibilités, d’emplois décents et d’espoir de vie, conjugués à la marginalisation, alimentaient les frustrations et le désespoir.
Acculés dans cette impasse, certains jeunes se tournent vers la criminalité, la violence, la toxicomanie et l’exploitation sexuelle. Selon le rapport 2007 d’ONU-Habitat, plus de 60% de la population de Nairobi vit dans des établissements humains informels, avec moins d’un dollar par jour. Ces établissements ne représentent que 5% de la superficie géographique de Nairobi, mais les autres 95% des zones géographiques n’accueillent que 40% de la population. À l’évidence, cette situation résulte d’un manque de ressources et d’une exclusion socioéconomique.
Privés de l’essentiel, les jeunes constituent un groupe social confronté à des problèmes multiples et à des incertitudes quant à leur avenir. En réponse, il faut permettre aux jeunes d’utiliser leur potentiel pour qu’ils deviennent le moteur du développement économique et social, a-t-elle affirmé, en invitant à accorder une attention spéciale aux jeunes handicapés.
Mme SAMIRA AL AMIN ABOUBAKR (Libye) a cité les nombreuses crises et catastrophes survenues depuis la tenue, en 1995, du Sommet social, qui ont entravé les efforts en vue de l’élimination de la pauvreté et pour garantir la sécurité alimentaire, l’emploi décent et la réalisation du développement social en général. Elle a constaté que la crise économique et financière qui frappait le monde depuis 2008, ainsi que la crise énergétique et alimentaire, sapaient les efforts de la communauté internationale.
Elle a salué l’adoption du Document final sur les droits des personnes handicapées pour 2015 et au-delà en espérant que son application conduirait à des résultats concrets. La Libye a été un des premiers pays à proposer la reconnaissance de l’égalité des droits des personnes handicapées –qui constituent 15% de la population mondiale-, et de leur intégration au système éducatif et à la formation spécialisée pour qu’elles participent pleinement au développement.
Par ailleurs, les personnes âgées jouissent de la protection de leur famille et de l’État libyen, qui a édicté une loi sur la retraite leur garantissant une vieillesse décente. Elle a réaffirmé la position africaine à cet égard et a jugé qu’il faudrait davantage de temps avant d’arriver à l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant sur les droits des personnes âgées.
Mme TYTTI MATSINEN, représentante de la jeunesse de la Finlande, a fait de son expérience personnelle un exemple. « Je suis une femme. Je suis handicapée et j’ai grandi en dehors de la capitale de mon pays », a-t-elle raconté. Elle a reconnu qu’il n’y avait pas beaucoup de femmes handicapées qui avaient la possibilité de recevoir une éducation supérieure et, a fortiori, de représenter leur pays à l’ONU.
Selon elle, chaque enfant, chaque jeune, chaque être humain mérite de voir son plein potentiel reconnu, indépendamment de ses caractéristiques physiques ou de son milieu socioéconomique.
Il appartient à la communauté internationale de concentrer son attention sur ceux qui vivent en marge de la société, a poursuivi la représentante. Se développer aux dépens des plus désespérés est honteux. Elle a appelé de ses vœux « une nouvelle ère de développement inclusif ».
Mme JUANA SANDOVAL (Nicaragua) a demandé des mesures supplémentaires de promotion de stratégies de développement inclusives destinées à une répartition plus équitable des dividendes de la croissance économique et à un meilleur accès aux services universels de base. Au Nicaragua, le développement social appartient au peuple, qui a réintégré ses droits au mieux vivre. Les politiques en cours permettent de capitaliser dans les petits et moyens producteurs pauvres, et d’exécuter des programmes qui garantissent la souveraineté et la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les privatisations ont été supprimées, en particulier pour l’éducation et la santé, et les budgets consacrés à ces secteurs ont été augmentés, a-t-elle indiqué, avant d’énumérer des programmes visant à la réduction de la pauvreté, surtout dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Ainsi, la pauvreté a été réduite de 48,3% en 2005 à 42,5% en 2009, tandis que la pauvreté extrême est passée de 17,2% à 14,6% pour la même période, l’objectif pour 2015 étant de 9,7%. Dans le domaine de la santé, entre 2007 et 2011, la mortalité infantile a été réduite de 9,7%, la mortalité maternelle de 15,7% et la mortalité néonatale de 53,7%, grâce aux Maisons de la mère, qui ont joué un rôle déterminant dans la prestation de services d’accueils et d’accouchement sûr pour les femmes rurales. D’autre part, 90% des enfants de moins d’un an ont été vaccinés.
Quant au programme en matière d’éducation, il a subi une transformation qualitative qui a valu au Nicaragua une reconnaissance mondiale, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) l’ayant déclaré « Territoire libre d’analphabétisme ». D’autres efforts dans le domaine de la sécurité et la souveraineté alimentaire, la jeunesse et la vieillesse, ont également permis des avancées notables dans la réalisation des droits de tous. Ainsi, en juin 2013, le Nicaragua a reçu une distinction de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour sa lutte contre la pauvreté et pour avoir affiché les chiffres les plus positifs en Amérique latine quant à l’amélioration de la malnutrition infantile.
M. COSMIN CHIRITA, représentant de la jeunesse de la Roumanie, a salué la décision du Secrétaire général de nommer M. Ahmed Alhendawi comme premier Envoyé spécial pour la jeunesse. Il s’agit, selon lui, d’une « décision historique dans le processus d’autonomisation des jeunes ». De même, il a appuyé l’idée forte exprimée par M. Alhendawi selon laquelle il convient d’intégrer dès à présent les jeunes dans le processus de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et de la mise au point du programme de développement pour l’après-2015.
Les jeunes de la Roumanie et d’ailleurs ont récemment inspiré des mouvements sociaux dans leurs pays, créant ainsi de véritables tendances et exprimant un besoin profond de changement. Mais, pour pouvoir participer efficacement au processus de prise de décisions, les jeunes doivent disposer d’instruments adéquats, comme un système d’éducation revu et corrigé pour le XXIe siècle.
À son tour, MME ELIZA CHIRILA, une autre représentante de la jeunesse roumaine a fait valoir que son pays offrait de grandes opportunités « pour ceux qui savent ce qu’ils veulent, qui travaillent dur et suivent leurs rêves ». Toutefois, il reste des choses à améliorer en Roumanie, a-t-elle dit, citant les politiques vis-à-vis de la jeunesse, le système bureaucratique et l’éducation nationale. Le futur de la Roumanie dépend de la jeune génération, a-t-elle assuré.
M. SALEUMXAY KOMMASITH (République démocratique populaire lao) a affirmé que le développement social constituait l’objectif ultime du développement dans son ensemble et favorisait, par conséquent, le bien-être des personnes dans leur vie en société. Il a regretté que beaucoup de pays ne pussent atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ayant trait aux questions sociales. Cela est dû à la complexité croissante des défis posés sur le plan du développement économique et social mondial, qui ont des répercussions très fortes sur les pays en développement, notamment les plus vulnérables, a-t-il expliqué.
Le représentant a ensuite salué le résultat de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le handicap et le développement, ainsi que le succès du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, qui s’est tenu la semaine dernière. Il a conclu en soulignant que son pays devait relever notamment les deux défis suivants dans les années à venir: combattre les inégalités entre ceux qui possèdent les richesses et ceux qui en sont dépourvus et réduire le fossé en matière de développement entre les villes et les campagnes.
M. WANG MIN (Chine) a déclaré que l’ONU devait explorer des voies de développement social répondant aux besoins spécifiques des populations, cela en continuant de faire de l’éradication de la pauvreté sa première priorité. « La lutte contre toutes les formes de discrimination est une composante essentielle de la croissance inclusive et de la réalisation du développement durable », a-t-il également considéré.
Après avoir appelé à l’adoption de mesures pratiques de protection des groupes vulnérables, le représentant chinois a souligné le rôle central que tient la famille dans l’intégration sociale et le combat contre la pauvreté. « La Chine appuie les événements marquant le lancement du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille ». M. Min a par ailleurs demandé aux pays développés d’honorer leurs engagements au titre de l’aide publique au développement, tout en rappelant l’importance pour les pays en développement de rester maîtres de leurs choix en matière de développement social.
Mme SONA RASHID, représentante de la jeunesse de la Suède, a dit qu’elle s’exprimait au nom de plus d’un demi million de jeunes Suédois, engagés dans plus de 80 différentes organisations. « Je parle au nom de ceux qui manifestent en criant dans la rue, mais aussi au nom de ceux qui ont été réduits au silence par le désespoir », a-t-elle ajouté.
Née en 1992, l’année du Sommet de Rio, elle a souligné que les changements climatiques affecteraient les générations futures, mais que « nous souffrons déjà de ses effets catastrophiques ». Selon elle, il n’y aura pas de paix mondiale tant que nous ne redéfinirons pas le concept de sécurité, afin d’inclure, en plus de la protection militaire des frontières, la question de la sécurité humaine et des défis posés par les changements climatiques.
Les 66 milliards de dollars nécessaires à l’éradication de la pauvreté représentent 4% des dépenses militaires mondiales annuelles, a-t-elle fait ensuite remarquer. « Cela prouve que nos actions ne correspondent pas à notre vision. » Il ne suffira pas de préparer un nouveau programme de développement. Il faut changer notre façon d’agir si nous voulons changer le monde.
M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) a rappelé les priorités de la Commission pour le développement social qui devraient être intégrées dans le programme de développement pour l’après-2015: égalité, inclusion sociale, autonomisation et participation, plein emploi et emploi productif, travail décent, éducation, soins de santé et protection sociale. Le Kazakhstan entend accélérer la mise en œuvre de ces objectifs grâce à un développement centré sur les gens, a ajouté le représentant. Cela requiert des institutions transparentes, des mécanismes qui renforcent la participation et l’engagement des citoyens qui rendent compte des besoins et des problèmes des individus.
C’est ainsi que le Kazakhstan a adopté, l’année dernière, sa stratégie nationale de développement allant jusqu’en 2025 avec la dimension sociale comme priorité. Cette stratégie est articulée sur quatre axes, a dévoilé le représentant. Le premier consiste à assurer une éducation, des soins de santé, une alimentation et un style de vie sain de haute qualité, spécialement pour les chômeurs et les personnes handicapées. Le deuxième axe consiste en un soutien social ciblé qui viserait à protéger les personnes qui en ont besoin.
Ceci sera complété par un programme national qui s’attaque aux déséquilibres entre les régions par une meilleure coordination entre les agences gouvernementales, y compris des mesures de développement des villes à activité unique, et le renforcement des capacités opérationnelles des autorités locales. Le quatrième axe consiste à moderniser le secteur de l’emploi et la politique salariale, a-t-il dit.
En outre, le système national unifié de soins de santé tourne à plein régime. Il comprend un ensemble de programmes nationaux de surveillance de la santé des groupes vulnérables. Ce système vise à porter à 70 ans l’espérance de vie de la population du Kazakhstan à partir de 2015, a indiqué le représentant.
M. PIERRE FAYE (Sénégal) a affirmé que, loin de constituer une simple option, l’intégration du handicap dans le programme du développement sonnait tel un impératif. Il a précisé que, comme le problème du handicap restait souvent lié à la pauvreté, sa solution devrait inéluctablement se conjuguer à la problématique du développement comme l’a réaffirmé dernièrement la Réunion de haut niveau sur le handicap et le développement.
Le Sénégal prend en charge ce problème dans sa loi d’orientation sociale qui réserve au handicap une place de choix dans la stratégie de développement économique et social, conformément au Plan d’action de la deuxième Décennie africaine des personnes handicapées 2010-2019. Le représentant a ensuite affirmé que la situation des jeunes n’était guère plus reluisante que celle des handicapés. Le chômage, le sous-emploi, la délinquance, les difficultés d’accès aux crédits, la faiblesse de l’entreprenariat constituent l’obstacle au développement de la jeunesse.
Pour le Sénégal, il serait judicieux de tirer profit de l’expérience de la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse dont l’objectif est, entre autres, d’insérer les jeunes dans le secteur productif. Il a conclu en indiquant que la situation présente devait renforcer la communauté internationale dans l’idée que les objectifs de développement durable n’auront été consacrés que lorsque la communauté internationale aura pris conscience de la transversalité du développement social dans la lutte contre la pauvreté.
Mme YAEKO SUMI (Japon) a déclaré que ses efforts continus de la communauté internationale pour promouvoir les droits, le bien-être et l’émancipation des groupes vulnérables étaient nécessaires. « Le Japon mettra en œuvre le document final de la Réunion de haut niveau sur les personnes handicapées qui s’est tenue le 23 septembre à New York », a-t-elle affirmé.
Après avoir rappelé le dynamisme du bénévolat des jeunes Japonais, y compris les étudiants qui participent chaque année à des projets de développement dans une dizaine de pays, Mme Sumi a dit un mot sur la situation des personnes âgées: « Le second examen du Plan d’action international de Madrid a souligné la nécessité d’identifier les écarts entre les différents cadres existants ainsi que les défis actuels auxquels sont confrontées les personnes âgées », a-t-elle souligné.
La Représentante du (Venezuela) a déploré que deux ans avant la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), leur réalisation fût sérieusement menacée. Elle en a voulu pour preuve le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) selon laquelle l’agriculture mondiale pourrait nourrir 12 milliards de personnes, soit le double de la population mondiale actuelle. Paradoxalement, plus de 800 millions de personnes souffrent des affres de la faim, parmi elles quelque six millions d’enfants qui meurent de faim et de causes qui y sont liées.
La représentante a indiqué que le Gouvernement vénézuélien avait consacré des investissements considérables au développement social au cours des 14 dernières années écoulées, soit à hauteur de 62,5% du PIB, tout en s’employant à l’amélioration du système juridique et institutionnel afin de garantir à tous les droits sociaux, économiques, culturels, civils et politiques.
Dans le domaine de la promotion de la femme, le Venezuela a fait des pas gigantesques dans l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes dans les secteurs de l’éducation, de l’emploi, de la production, de la sécurité sociale intégrale et de la participation politique. Il en résulte que 51% des postes de la fonction publique sont occupés par des femmes. Elle a annoncé que son pays avait déposé, le 24 septembre dernier, ses instruments d’adhésion à la Convention relative aux droits des personnes handicapées et au Protocole facultatif s’y rapportant.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a rappelé que le développement social nécessitait des efforts continus pour éliminer la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale.
Soulignant que les défis sociaux perduraient 18 ans après la Déclaration de Copenhague sur le développement social et l’adoption du Programme d’action du Sommet mondial pour le développement social, le représentant a mis en avant la persistance de freins aux progrès réalisés: impact de la crise financière et économique de 2008, inégalités croissantes qui entravent l’éradication de la pauvreté, volatilité des prix alimentaires et des sources d’énergie fossile, menaces sur l’environnement.
Saluant le Programme d’action quinquennal du Secrétaire général, le représentant a estimé que la jeunesse représentait une force de croissance pour le pays et une source de capital humain indispensable à l’économie de la Malaisie. Il a ensuite passé en revue les initiatives et politiques spécifiques mises en place par son gouvernement pour renforcer la participation de la jeunesse à la vie sociale, politique et économique.
Se rangeant ensuite derrière les conclusions du rapport du Secrétaire général intitulé « Suivi de l’Année internationale des personnes âgées: deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement », qui examine les trois priorités de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, le représentant de la Malaisie a expliqué que son pays travaillait, au travers de plusieurs politiques nationales, à accroître les opportunités d’emplois offertes aux personnes âgées, indispensables pour favoriser l’inclusion sociale.
Il a précisé encore que des programmes et des politiques similaires étaient mis en place à l’attention des personnes handicapées et destinées là encore à renforcer leur intégration dans la société.
En conclusion, le représentant a rappelé qu’une société progressive était celle dans laquelle les droits de ses citoyens étaient reconnus et protégés, la diversité était respectée et encouragée, et dans laquelle les personnes d’origines, d’ethnies et de croyances différentes travaillaient ensemble à la construction d’une société inclusive.
M. YUSRA KHAN (Indonésie) a regretté que le chômage restât si élevé, en particulier chez les jeunes. À ce sujet, le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 devrait permettre de mettre l’accent sur le lien entre le chômage des jeunes et la famille. L’Indonésie, qui participe activement à l’initiative des Amis des personnes âgées, est favorable à la création d’un instrument juridique international destiné à protéger les droits et la dignité des personnes âgées.
À travers son système national de sécurité sociale, établi en 2004, l’Indonésie protège la santé et la vie de ses citoyens, a expliqué M. Khan. En outre, pas moins de six lois garantissent l’éducation pour tous. Le Gouvernement a adopté des plans d’action pour promouvoir l’emploi des jeunes, avec l’appui de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Enfin, l’Indonésie a adopté une série de textes pour protéger l’institution de la famille. Elle prépare un plan d’action national sur les personnes handicapées pour la période 2013-2022. En 2022, le pays accueillera la troisième réunion de l’Asie-Pacifique sur le handicap.
M. JUNG-HA KIM (République de Corée) a préconisé d’octroyer la priorité à l’autonomisation et à la participation des individus, et partagé les conclusions figurant dans le rapport du Secrétaire général sur la « suite donnée au Sommet mondial pour le développementsocial et à la vingt-quatrième session extraordinairede l’Assemblée générale ». Il s’est réjoui du fait que nombre d’États Membres eussent souscrit à cette priorité lors de la dernière session de la Commission pour le développement social et réaffirmé leurs engagements en faveur de la promotion de la participation par la création de mécanismes et d’institutions qui renforcent la transparence et l’efficacité. Partant de son expérience propre, la République de Corée a rappelé l’importance qu’occupe l’éducation dans l’autonomisation des individus, principalement l’éducation des droits de l’homme et de la promotion de l’égalité entre les sexes.
Dans l’objectif de promotion d’une croissance inclusive, M. Kim a incité la communauté internationale à accorder plus d’attention aux groupes sociaux marginalisés et vulnérables qui sont confrontés à la pauvreté, à l’exclusion sociale, à l’accès inégal à l’éducation, aux soins de santé et aux marchés du travail. Dans la perspective du programme de développement pour l’après-2015, il faudrait que la grande priorité soit la garantie de la dignité de chacun, a-t-il déclaré, ajoutant que celle-ci passait par l’intégration de tous les groupes exclus à travers des systèmes de protection sociale, de l’éducation et d’une culture institutionnelle participative.
Il a aussi recommandé un partenariat resserré entre toutes les parties prenantes, y compris la société civile et le secteur privé, dans la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques sociales. Dans le souci de surmonter la crise monétaire qui avait sévi en 1997 en Asie, la Corée avait établi la Commission du développement économique et social pour encourager le dialogue entre les travailleurs, les entreprises, les pouvoirs publics et les experts dans plusieurs domaines de manière à concevoir des politiques sociales, économiques, industriels et de l’emploi qui répondent aux besoins réels et recueillent un consensus, a-t-il expliqué.
M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a déclaré qu’en dépit de l’amélioration du niveau de vie de milliers de personnes, les progrès dans le domaine du développement social demeuraient insuffisants pour atteindre les objectifs que la communauté internationale s’est fixés. Les résultats des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont mitigés et les disparités entre secteurs sociaux, pays et régions, montrent à quel point il importe que les politiques de développement social doivent bénéficier à toute la population, indépendamment de la nationalité, du lieu de résidence, du sexe, de l’appartenance ethnique, de la condition sociale, de l’idéologie, de l’âge ou encore de l’orientation sexuelle.
Il a appelé à une revitalisation du développement social en lui réservant la place qui lui revient dans le programme du développement pour l’après-2015. Les politiques peuvent faire la différence et favoriser la réduction efficace de la pauvreté, a-t-il dit. Celles relatives aux personnes âgées doivent être réorientées en respectant l’approche reposant sur les droits de l’homme, comme l’a confirmé le Conseil des droits de l’homme dans une résolution soumise par les membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).
La célébration, l’année prochaine, du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, doit fournir l’occasion de réaffirmer son rôle dans la promotion du bien-être socioéconomique, les droits de tous les membres de la famille, et reconnaître les transformations que celle-ci a subies. Il faut donc l’appréhender dans ses différentes formes et réaffirmer la diversité de nos sociétés, a-t-il encouragé. Enfin, l’objectif des prochaines années en matière de développement devrait consister à arriver à une transformation en termes de ressources et d’investissements en vue d’atteindre la justice sociale et le développement durable inclusif, a ajouté M. Ruiz Blanco.
M. JOANN TAN (Singapour) a indiqué que son pays connaîtrait une évolution démographique sans précédent alors que les personnes âgées de plus de 65 ans représenteront 20% de la population en 2030 contre seulement 10% actuellement. La baisse du taux de natalité associée à l’augmentation de la durée de la vie se traduira par le vieillissement de la population et une diminution de la part de la population active.
Le représentant de Singapour a indiqué que son gouvernement avait adopté une approche d’ensemble visant à répondre aux besoins d’une population vieillissante. Il a cité la mise en place de toute une série d’activités permettant aux personnes âgées de rester intellectuellement actives et physiquement en bonne santé.
« Nous travaillons à modifier la perception erronée selon laquelle les personnes âgées sont un fardeau pour la société et nous avons adopté des mesures visant à promouvoir leur participation économique », a insisté M. Tan. Illustrant son propos, il a fait état de l’adoption d’une loi encourageant les employeurs à offrir un prolongement de 3 ans de contrat emploi aux personnes ayant atteint l’âge de la retraite à 62 ans. Malgré toutes ces initiatives, le représentant de Singapour a fait état des difficultés de son pays à faire face aux soins des personnes âgées.
M. KRISHNASSWAMY (Inde) a regretté que les crises économique et financière mondiale, les inégalités croissantes, la hausse et l’instabilité des prix alimentaires et des combustibles, ainsi que les menaces pesant sur l’environnement, n’entravassent les efforts visant à promouvoir le développement social et à améliorer le bien-être et la qualité de vie des populations.
Pour sa part, l’Inde souhaite que la croissance bénéficie à tous les secteurs de la société et investit en priorité dans les domaines de l’éducation, de la santé ou du logement.
Le programme national Mahatma Gandhi pour l’emploi rural est le plus important du monde en ce sens qu’il couvre 53 millions de foyers ruraux à faible revenu en leur assurant 100 jours d’emploi par an, dont 50% pour les femmes, a expliqué le représentant. Un tel programme a permis de réduire les inégalités, d’autonomiser les populations rurales et de relancer la croissance économique.
La Constitution indienne garantit l’éducation universelle obligatoire en tant que droit fondamental pour chaque enfant de 6 à 14 ans. Plusieurs initiatives en la matière ont permis à l’Inde de scolariser la quasi-totalité des filles et des garçons au niveau du primaire, et de réduire le fossé entre les sexes dans l’éducation secondaire et supérieure. Par ailleurs, le taux de mortalité infantile et maternelle a décliné de façon substantielle.
L’Inde compte plus de 100 millions de personnes âgées, a fait remarquer M. Krishnasswamy. Le Gouvernement a mis en place des politiques et des lois pour répondre à leurs besoins en matière de sécurité financière, de santé, d’alimentation et de logement.
M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a estimé que les défis du développement social restaient gigantesques car les crises économique et financière mondiales avaient eu des conséquences sérieuses sur le développement social et un impact négatif sur les progrès accomplis dans la réalisation de ses trois piliers. Il a réaffirmé l’engagement de son pays à activement participer au processus préparatoire du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, et rappelé que la résolution A/66/126 de l’Assemblée générale encourageait les États Membres à adopter une approche systémique dans les politiques et programmes visant à lutter contre la pauvreté au sein de la famille, l’exclusion sociale, à garantir un équilibre entre vie privée et professionnelle et à partager les bonnes pratiques dans ces domaines.
Il a ensuite fait état de plusieurs programmes de développement et d’autonomisation de la jeunesse iranienne, par le biais du Haut Conseil national pour les jeunes sous la tutelle du Ministère de la jeunesse et des sports. Il a aussi vivement plaidé en faveur de l’inclusion des personnes handicapées dans le processus de prise de décisions par le biais de procédures démocratiques.
M. Dehghani a indiqué que Mme Leila Barzamini était la première Iranienne handicapée élue aux fonctions de maire dans la ville de Daland, dans une province du nord de l’Iran. C’est là l’exemple le plus vibrant de la participation des personnes handicapées, en particulier des femmes, sur un pied d’égalité dans le processus démocratique de la prise de décisions, s’est-il félicité. Il a appelé à l’harmonisation des structures législatives, institutionnelles et des politiques nationales avec les dispositions de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et aux protocoles facultatifs s’y rapportant, et à traiter plus sérieusement qu’auparavant l’importance de l’autonomisation de ces personnes aux activités et compétitions sportives.
Alors que le nombre des personnes âgées en Iran atteindra 14,5% de la population en 2028, l’Organisation étatique du bien-être social a préparé un plan stratégique national sur le vieillissement, qui deviendra opérationnel l’année prochaine, a annoncé le représentant. Il a conclu par un appel aux institutions pertinentes de l’ONU en vue du recours à une approche systémique pour l’amélioration de leur coopération technique avec les pays développés et en développement afin de remédier aux problèmes alarmants en termes de développement social, notamment en ce qui concerne les personnes handicapées et les personnes âgées.
M. CLAUDIO GUILLERMO ROSSELL ARCE (Bolivie) a fait remarquer que, bien que son pays n’eût pas échappé aux effets de la « crise du capitalisme », le Gouvernement du Président Evo Morales avait réalisé, grâce à la nationalisation des hydrocarbures, des progrès significatifs dans la sphère sociale, dont une réduction de la pauvreté extrême. Sur une population totale de 10 millions d’habitants, un million de personnes, soit 10%, sont passées dans la classe moyenne. Grâce à sa coopération avec Cuba et le Venezuela, et au programme intitulé « Oui, je peux », le taux d’alphabétisme en Bolivie a atteint 99,4%. Des progrès ont également été réalisés en matière de mortalité maternelle et infantile.
Le plan national de l’habitat a permis de construire, en six ans, plus de 46 000 logements dignes pour la population autochtone, s’est félicité le représentant. En outre, la loi sur la réforme agraire a accordé plus de 318 000 titres de propriété. Avec le programme intitulé « Mon eau », 75% des villages de Bolivie ont maintenant accès à l’eau potable. Quant aux personnes handicapées, elles sont protégées par l’État qui leur donne le droit à une éducation gratuite, à l’emploi et à une rémunération juste.
Enfin, la Constitution bolivienne garantit la protection, la promotion et la participation active des jeunes dans le développement politique, social, économique et culturel, sans discrimination aucune. La « loi générale des personnes adultes majeures » a pour objectif, entre autres, d’assurer à la population une vie digne, y compris pour les personnes âgées de plus de 60 ans.
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