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AG/DSI/3477

Première Commission: l’élimination totale des armes nucléaires doit rester la priorité, insistent les États non dotés d’armes nucléaires

10/10/2013
Assemblée généraleAG/DSI/3477
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

6e séance – matin


PREMIÈRE COMMISSION: L’ÉLIMINATION TOTALE DES ARMES NUCLÉAIRES DOIT RESTER LA PRIORITÉ,

INSISTENT LES ÉTATS NON DOTÉS D’ARMES NUCLÉAIRES


« L’année 2013 a vu les couleurs de l’arc-en-ciel pointées à l’horizon d’un monde sans armes nucléaires », a déclaré M. Noval, résumant ainsi la position des membres de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (OPANAL) qu’il préside, mais aussi la conviction profonde exprimée par tous les autres États qui sont intervenus au cours de la quatrième journée du débat général de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale).


Portés par la première Réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire, organisée le 26 septembre par l’Assemblée générale, ces États non dotés ont réitéré leur appel à l’élimination complète des armes nucléaires.


« L’existence même de ces armes est une menace pour la paix et la sécurité internationales », a insisté l’Iraq, tandis que l’Australie soulignait le caractère prioritaire du désarmement et le Bangladesh déplorait que des milliards de dollars soient engloutis dans la modernisation des arsenaux des puissances nucléaires alors que « 50 milliards suffiraient à sortir cinq milliards d’humains de la pauvreté ».


Pour sa part, le représentant du Qatar rappelait la nécessité d’élaborer une convention internationale interdisant ces armes, et celui de la Jordanie rappelait le droit inaliénable des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à l’usage de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  « Il est crucial que toutes les composantes du TNP –désarmement, non-prolifération et usage pacifique- soient prises en considération », a insisté de son côté le Bélarus.


Rappelant leur rôle essentiel dans la non-prolifération, la Colombie, le Kirghizstan, l’Australie, le Bangladesh, appartenant respectivement aux zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) d’Amérique latine, d’Asie centrale, d’Asie du Sud-Est et du Pacifique Sud, ont appelé les puissances nucléaires à adhérer sans conditions ni réserves aux Protocoles des Traités de Tlatelolco, de Semipalatinsk, de Bangkok et de Rarotonga, respectivement, qui stipulent qu’elles n’utiliseront pas ou ne menaceront pas d’utiliser des armes nucléaires contre les États parties de ces zones.


Fort de leur expérience, ces États se sont rangés sur les positions exprimées par les délégués des Émirats arabes unis, de la Jordanie, du Qatar et du Liban pour déplorer le report de la Conférence prévue en 2012 pour la création d’une ZEAN au Moyen-Orient. « Elle a été reportée à cause de la volonté d’un pays de la région de ne pas y participer », a déclaré le Qatar, estimant que celle-ci devrait se tenir « dans les plus brefs délais sous peine de voir la crédibilité du TNP remise en cause ». 


Abordant par ailleurs la question de la prolifération des autres armes de destruction massive, les représentants du Qatar et du Liban ont appelé à l’éradication des armes à sous-munitions « comme celles utilisées par Israël au sud du Liban et qui continuent de faire des victimes ».  De leur côté, l’Australie, le Danemark, le Bélarus, Saint-Marin ou encore le Kirghizistan se sont inquiétés de l’utilisation d’armes chimique en Syrie, avant de saluer l’adhésion de la Syrie à la Convention d’interdiction des armes chimiques et d’appeler les autorités syriennes à coopérer pleinement avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et la destruction complète de leurs stocks, de manière transparente et vérifiable.


Enfin le Lesotho, pays d’Afrique où les armes légères et de petit calibre (ALPC) sont considérées comme de véritables armes de destruction massive, a regretté que la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le trafic illicite desALPC n’ait pas connu le succès escompté et ne soit toujours pas juridiquement contraignant.  Il s’est toutefois félicité de l’adoption du Traité sur le commerce des armes en avril dernier, appelant les États qui ne l’ont pas encore fait à signer ce texte dans les plus brefs délais pour permettre son entrée en vigueur.


L’Australie a d’ailleurs annoncé que cette question ferait l’objet d’un projet de résolution qui sera présenté prochainement avec les autres coauteurs du Traité (Argentine, Costa Rica, Finlande, Japon, Kenya et Royaume-Uni).


La Première Commission poursuivra ses travaux vendredi 11 octobre à partir de 10 heures, en salle de conférence 3.



DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


S’associant aux déclarations faites au nom du Groupe des États arabes et du Mouvement des pays non alignés, M. MOHAMMED AL-HAKIM (Iraq) a rappelé que le multilatéralisme était un gage de crédibilité indispensable dans le domaine du désarmement.  Il a rappelé le soutien de son pays à un désarmement global, car « la course à l’armement ne permettra pas de régler les problèmes internationaux ».


Il a estimé que l’universalisation des traités et conventions était cruciale, soulignant l’attachement de son pays aux principaux instruments de désarmement: Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), Convention sur les armes chimiques, Protocoles additionnels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) pour la mise en place du régime des garanties négatives de sécurité, Conventions sur les mines antipersonnel et sur les armes à sous-munitions.


Estimant que l’existence même des armes nucléaires constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales, le représentant a estimé que le désarmement nucléaire devait rester au cœur des priorités.  S’il a salué les avancées dans ce domaine, il a néanmoins estimé que la persistance d’arsenaux nucléaires et la modernisation de ces armes restaient une source majeure de préoccupation, insistant sur la nécessité pour les États non dotés de disposer d’assurances de la part des États dotés.


M. ALEKSANDR MIKHNEVICH (Bélarus) a noté que les récents évènements en Syrie ont montré l’importance de renforcer davantage le régime de non-prolifération des armes de destruction massive à l’échelle universelle.  Selon lui, l’usage des armes chimiques ne pouvait se justifier, affirmant que les auteurs de ces crimes devaient être tenus responsables de leurs actes.  C’est pourquoi, a-t-il ajouté, son pays a salué l’accord du 14 septembre 2013 visant à détruire l’arsenal chimique de la Syrie, ainsi que l’adoption de la résolution 2118 du Conseil de sécurité, laquelle, outre la destruction des armes chimiques de la Syrie, prévoit le cadre d’un règlement de la crise dans ce pays.


Le Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus a, par ailleurs, invité tous les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à mettre en œuvre le Plan d’action de la Conférence d’examen de la mise en œuvre de 2010.  « Il est crucial que toutes les composantes du Traité, à savoir le désarmement, la non-prolifération et l’usage à des fins pacifiques du nucléaire soient prises en considération », a-t-il insisté.


M. Mikhnevich a également rappelé la décision de son pays à volontairement renoncer à la possession d’armes nucléaires après l’effondrement de l’Union soviétique.  L’anniversaire de cette décision, prise il y a 20 ans, sera commémoré à l’occasion d’une table ronde, organisée conjointement avec le Kazakhstan et l’Ukraine, qui aura pour but de souligner son importance historique en contribuant à stimuler le processus de désarmement nucléaire et à renforcer la sécurité internationale, a-t-il indiqué.


Mme LANA NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a déploré le blocage persistant qui prévaut à la Conférence du désarmement, seul organe délibérant de négociation des traités multilatéraux.


Elle a par ailleurs condamné l’essai nucléaire effectué en début d’année par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  « Cette menace claire à la paix régionale a rappelé la nécessité de l’entrée en vigueur du TICEN », a-t-elle noté.  Par ailleurs, la représentante a regretté que la communauté internationale n’ait pas pu organiser, en 2012, une Conférence visant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires, invitant Israël à devenir partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).


M. MICHEL HADDAD (Liban) a invité la communauté internationale à engager une réflexion sur la question des stocks d’armes accumulés depuis des années et à s’interroger sur les moyens investis et les engagements pris pour les réduire.  Le Liban estime que les armes de destruction massive, dont les armes chimiques, sont une épée de Damoclès sur la tête des nations, a-t-il affirmé.


Pour le Liban, a-t-il poursuivi, il était temps que la communauté internationale mette en œuvre la résolution 19/95, portant sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, souhaitant qu’une conférence sur la question soit convoquée dans les plus brefs délais.


Le délégué a par ailleurs souligné que son pays avait acquis une grande expérience en matière d’armements du fait des actions militaires d’Israël sur le territoire libanais, utilisant toutes sortes d’armes, y compris celles qui sont interdites.  Ces armes continuent à ce jour de faire des victimes libanaises, a-t-il conclu.


M. KELEBONE A. MAOPE (Lesotho) a rappelé que le trafic illicite d’armes classiques, notamment les armes légères et de petit calibre, posait une grave menace à la paix mondiale.  À cet égard, il a souligné que le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères en vue de prévenir, combattre et éliminer le trafic illicite desarmes légèreset de petit calibre, et l’Instrument international de traçage, jouaient un rôle important pour contrer la fabrication, le transfert et la circulation illicite de telles armes.  Il a néanmoins regretté que la mise en œuvre du Programme d’action n’ait pas connu le succès escompté et ne soit pas juridiquement contraignant.


Le délégué a rappelé que son pays comptait parmi les 133 pays signataires du Traité sur le commerce des armes et a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à signer ce texte dans les plus brefs délais.  Notre espoir est que le Traité sur le commerce des armes permette d’uniformiser les règles concernant le transfert international d’armes, a-t-il indiqué.


S’agissant de la question des armes nucléaires, le représentant a invité les États dotés à signer les traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires, et à coopérer en faveur de la mise en œuvre de protocoles juridiquement contraignants dans ce domaine.


M. CHRIS BACK (Australie) a indiqué que le désarmement nucléaire et la non-prolifération figuraient au sommet des priorités de son pays. Condamnant l’usage d’armes chimiques en Syrie, le délégué s’est félicité du fait que le Conseil de sécurité a, pour la première fois, reconnu dans sa résolution 2118, que l’usage d’armes chimiques constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales.  Il a appelé les autorités syriennes à coopérer de manière inconditionnelle avec l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques pour assurer la destruction complète et vérifiable de son arsenal chimique.


Saluant l’adoption du Traité sur le commerce des armes en avril dernier, le représentant a indiqué que son pays allait, avec les autres coauteurs du Traité (Argentine, Costa Rica, Finlande, Japon, Kenya et Royaume-Uni) présenter un projet de résolution faisant sa promotion et appelant les États qui ne l’ont pas encore fait à le signer et ratifier pour permettre son entrée en vigueur au plus tôt.  Il a demandé aux États Membres de soutenir ce projet de résolution facilitant l’universalisation du Traité.


Rappelant que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) constitue la pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération, le délégué a estimé que les initiatives régionales étaient cruciales pour renforcer la non-prolifération.  Il a apporté le soutien appuyé de son pays à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, souhaitant que la Conférence internationale prévue à cet effet se tienne le plus tôt possible.


Il a également appelé tous les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, estimant que son entrée en vigueur restait une priorité.  Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de disposer d’un texte réglementant la production de matières fissiles.  La Conférence du désarmement doit reprendre ses travaux pour y parvenir, a-t-il insisté, avant de rappeler la participation de l’Australie au Groupe de travail à composition non limitée chargé de proposer un programme de travail à la Conférence du désarmement.  Il a également salué les efforts déployés par le Groupe d’experts gouvernementaux chargé de faire des recommandations sur les aspects à long terme d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires.


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a déclaré que son pays était favorable à une régulation du commerce des armes conventionnelles, estimant qu’il fallait désormais progresser sur le mécanisme de contrôle de leur commerce illicite.  C’est pour cela que la Colombie a ratifié, en septembre dernier, le Traité sur le commerce des armes, en tant qu’instrument contribuant à la paix, a-t-il indiqué, précisant que sa future entrée en vigueur permettrait de mieux lutter et prévenir l’usage de ces armes par des groupes non autorisés comme les groupes terroristes, bandes et organisations criminelles.


Le délégué a déclaré que, pour les pays en développement comme la Colombie qui sont souvent les plus touchés par le commerce illicite des armes, le Document final de la deuxième Conférence d’examen des Nations Unies pour prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects constituait une nouvelle encourageante. Il a annoncé à ce sujet que son pays, avec l’Afrique du Sud et le Japon, présenterait à cette session une résolution sur la question.


Le délégué a par ailleurs précisé que son pays, déjà partie à la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, était en train d’adhérer à la Convention d’Oslo sur les armes à sous-munitions.  En raison du conflit qu’il a traversé, « mon pays est par ailleurs prêt à partager son expérience dans ce domaine », a conclu le représentant, indiquant que les autorités de son pays avaient déjà publié un guide sur le déminage et accueillera en avril prochain une conférence sur la question.


M. MUTLAQ AL-QAHTANI (Qatar) a salué la tenue le 26 septembre dernier de la Réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire à l’Assemblée générale, souhaitant qu’elle soit une source d’inspiration pour parvenir à une convention internationale sur les armes nucléaires.


Il a rappelé que le Programme d’action adopté lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2010 prévoyait l’organisation d’une Conférence visant à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient: celle-ci n’a toutefois pas pu avoir lieu « à cause de la volonté d’un pays de la région qui n’a pas voulu y participer », a-t-il souligné, souhaitant qu’elle puisse se tenir « le plus vite possible ».  C’est la crédibilité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et du régime de non-prolifération qui est en jeu, a-t-il estimé.


Le délégué a, par ailleurs, appelé à la mise en œuvre complète du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, insistant sur la responsabilité des États qui continuent de produire et d’exporter des millions d’armes légères et de petit calibre.


Il s’est également prononcé pour l’éradication des mines antipersonnel et les armes à sous-munitions « comme celles utilisées par Israël dans le sud du Liban qui continuent de faire des victimes », a-t-il indiqué. Le délégué a rappelé, en conclusion, le droit inaliénable des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire, déplorant les entraves à leurs efforts visant à développer le nucléaire pacifique.


M. MOHAMMAD AL-BATAYNEH (Jordanie) a estimé que les États qui le souhaitaient devaient pouvoir utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, comme le prévoit le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  S’agissant de la question de la prolifération d’armes de destruction massive et des risques de les voir tomber entre les mains de groupes terroristes, le représentant a estimé que la communauté internationale pourrait mettre en place un système d’échange d’informations et de surveillance de ces organisations.


Le délégué a, par ailleurs, déploré que la Conférence visant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires n’ait pu se tenir comme prévu en 2012.  « Il faut qu’elle puisse se tenir au plus vite cette année, au risque de saper l’autorité du Traité sur la non-prolifération nucléaire », a-t-il dit.  Par ailleurs, en tant que pays partie au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, la Jordanie a invité tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier ce texte afin de permettre son entrée en vigueur.


M. NURAN NIYAZALIEV (Kirghizistan) a déploré le report de la Conférence prévue en 2012 pour l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, alors qu’une telle zone contribuerait, à son avis, à renforcer la paix dans cette région où les tensions sont très fortes.  Exprimant d’ailleurs la préoccupation de son pays quant à l’usage d’armes chimiques en Syrie, il a salué l’accession de la Syrie à la Convention sur les armes chimiques.


Soulignant que son pays faisait partie de la zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, le délégué a souhaité la poursuite d’un dialogue constructif avec les puissances nucléaires, afin qu’elles adhèrent au Protocole du Traité de Semipalatinsk organisant les garanties de sécurité négative offertes aux États de cette zone exempte d’armes nucléaires.


Le représentant a, par ailleurs, souligné le problème des dégâts provoqués dans le passé par l’exploitation de mines d’uranium sur son territoire, rappelant que ce problème avait été soulevé lors des Conférences d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2000, 2005 et 2010.  « Réhabiliter et sécuriser le remblai des mines, qui représentent huit millions de mètres cubes sur notre territoire, reste le problème le plus grave pour notre pays », a-t-il affirmé, indiquant que son pays allait déposer devant la Deuxième Commission de l’Assemblée générale un projet de résolution intitulé « Le rôle de la communauté internationale dans la prévention de la menace des radiations en Asie centrale ».


M. UFFE A. BALSLEV (Danemark) a rappelé que son pays partageait l’objectif d’un monde totalement exempt d’armes nucléaires, souhaitant que la Fédération de Russie et les États-Unis effectuent des coupes dans leurs armes nucléaires non stratégiques, suivant les propositions faites par le Président américain Barack Obama dans son discours de Berlin.


Le représentant a par ailleurs souligné le soutien de son pays aux travaux du Groupe d’experts gouvernementaux chargé d’élaborer un traité interdisant la production de matières fissiles et s’est félicité des succès enregistrés par le Groupe de travail à composition non limitée sur le désarmement nucléaire en matière de conceptualisation de nouvelles approches et d’identification des divergences des positions qu’il fallait réduire.


Le représentant du Danemark a également souligné les véritables menaces de prolifération à la sécurité collective que posaient notamment les agissements des Gouvernements de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), de la République islamique d’Iran, de la Syrie et des acteurs non étatiques, condamnant notamment l’emploi d’armes chimiques en Syrie, qui était à son avis un véritable crime de guerre.


M. Balslev a aussi évoqué le Traité sur le commerce des armes, appelant à une mise en œuvre rapide du texte, à son universalisation, et au respect des normes élevées qu’il prévoit.


M. MOHIUDDIN AHMED (Bangladesh) a déclaré qu’en tant que membre responsable de la communauté internationale et État partie à la totalité des instruments relatifs aux armements, son pays avait signé le Traité sur le commerce des armes en septembre dernier, et le ratifierait au plus vite, devenant ainsi le premier pays d’Asie du Sud-Est à la faire.  Le représentant a, par ailleurs, déploré qu’un petit groupe d’États, « insensibles à la sécurité et aux arguments de la majorité » continuent de posséder d’énormes arsenaux nucléaires: à son avis, des ressources qui pourraient nourrir et offrir une vie décente aux plus nécessiteux sont utilisées pour fabriquer des armes meurtrières capables d’annihiler l’humanité toute entière.  Ces pays dépensent tous les ans 105 milliards de dollars, alors que 50 milliards suffiraient à sortir cinq milliards d’habitants de la planète de la pauvreté, a-t-il déploré.


Le délégué s’est par ailleurs prononcé en faveur d’une codification claire en matière de garanties de sécurité négatives, incluant, par exemple, la création de zones exemptes d’armes nucléaires, en particulier en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.


Le représentant a également plaidé pour une revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement, notamment en ce qui concerne l’interdiction de production de matières fissiles, et l’adoption d’un instrument juridique contraignant non discriminatoire, qui tienne compte des stocks préexistants.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a estimé que la revitalisation de la Conférence du désarmement et l’application complète du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) étaient les pierres angulaires du désarmement et de la non-prolifération.  Après avoir salué les efforts de désarmement menés par la Fédération de Russie et les États-Unis via le Traité START, le représentant a « applaudi » leurs efforts conjoints pour éliminer les armes chimiques de la Syrie.  « Nous attendons que cet arsenal soit complètement détruit sous les auspices de l’ONU dans un délai rapide », a-t-il ajouté.  Se disant plus généralement très préoccupée par la prolifération des armes de destruction massive et le risque de les voir tomber dans les mains d’acteurs non étatiques, il a appelé les États Membres à œuvrer pour éviter « ce scénario tragique ».


Qualifiant l’adoption du Traité sur le commerce des armes « de pas de géant », il a conclu en estimant que dans l’environnement international actuel, caractérisé par une instabilité économique, social et politique grandissante, les Nations Unies devaient renforcer leurs efforts pour arriver à un désarmement nucléaire complet


M. KAHA IMNADZE (Géorgie) a indiqué que son pays partageait l’approche de la communauté internationale vis-à-vis du commerce illicite des armes classiques et estimait que leur accumulation et propagation constituaient une menace à la paix et à la sécurité dans le monde. Étant donné la situation sécuritaire de la Géorgie, cette question est de première importance, a dit le représentant, appelant à un mécanisme de contrôle du commerce illicite de ces armes.


M. Imnadze a également attiré l’attention de la Première Commission sur la situation d’occupation que subit son pays.  La Fédération de Russie, qui occupe une partie de notre territoire, a-t-il dit, dont notamment l’Abkhazie, a fait poser des fils de barbelés sur la ligne d’occupation, séparant des membres d’une même famille et forçant d’autres à quitter leurs terres ancestrales; d’autres encore sont privés de leurs droits humains les plus élémentaires.  Il est temps que la communauté internationale prenne la défense des principes proclamés dans la Charte des Nations Unies, a lancé pour conclure le représentant géorgien.


S’exprimant au titre de Président temporaire de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (OPANAL), M. FREDERICO VILLACORTA NOVAL (Guatemala) a indiqué que les 33 États formant la zone exempte d’armes nucléaires en Amérique Latine et aux Caraïbes avaient adopté cette année, lors de la vingt-troisième session annuelle de l’OPANAL, une résolution intitulée « Besoin urgent de parvenir à un désarmement nucléaire complet et général ».  Le texte souligne le besoin urgent de lancer des négociations pour la mise en place d’un instrument juridique international contraignant visant à l’élimination complète des armes nucléaires, a-t-il souligné.


Rappelant que le Traité de Tlatelolco instaurant cette zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) avait été adopté il y a 46 ans, M. Villacorta a appelé les puissances nucléaires à adhérer pleinement aux Protocoles additionnels offrant des assurances négatives de sécurité aux États membres de l’OPANAL.  « Aussi longtemps qu’il y aura des armes nucléaires, nous vivrons sous la menace d’une explosion accidentelle ou intentionnelle qui aura des conséquences humanitaires catastrophiques », a-t-il poursuivi, demandant aux puissances nucléaires d’abandonner les doctrines militaires fondées sur la dissuasion nucléaire.


Saluant la tenue pour la première fois d’une Réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire le 26 septembre dernier, M. Villacorta a fait part du consensus et de la conviction profonde des pays d’Amérique latine et des Caraïbes qu’un « instrument juridique international contraignant interdisant les armes nucléaires était la seule garantie contre l’utilisation ou la menace d’utilisation de ces armes ».  Dans ce contexte, il a salué l’organisation, en février 2014, au Mexique, de la deuxième Conférence internationale sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires.


Droits de réponse


Le représentant de la Fédération de Russie a déclaré que la délégation de la Géorgie était très loin de la réalité.  La présence militaire de la Fédération de Russie en Ossétie et en Abkhazie du Sud était conforme aux accords bilatéraux signés avec ces deux États souverains, a-t-il souligné, précisant que l’objectif de cette présence était de limiter les tensions frontalières qui n’ont cessé de se produire depuis leur indépendance et qui se sont d’ailleurs atténuées depuis la présence russe.  Une mission d’évaluation envoyée par l’Union européenne a d’ailleurs pu constater ces faits, a-t-il conclu.


Le représentant de la Géorgie a fait remarquer qu’il y avait une incohérence entre la déclaration de la délégation russe et celle du Président russe, qui a affirmé que son pays s’était préparé de longue date à cette occupation.  Le représentant géorgien a par ailleurs indiqué que la mission d’évaluation de l’Union européenne n’avait pas eu accès à tous les territoires occupés, ce qui avait pu influencer son jugement.  Pour sa part, a-t-il dit, son pays est disposé à coopérer avec la Fédération de Russie pour réduire les souffrances des populations locales.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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