L’« Assemblée des Nations » pleure Nelson Mandela, l’un des plus grands dirigeants du monde dont la vie et l’héritage transcendent les frontières
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Assemblée générale
Soixante-huitième session
61e séance plénière - matin
L’« ASSEMBLÉE DES NATIONS » PLEURE NELSON MANDELA, L’UN DES PLUS GRANDS DIRIGEANTS
DU MONDE DONT LA VIE ET L’HÉRITAGE TRANSCENDENT LES FRONTIÈRES
L’Assemblée générale, « Assemblée des Nations », a rendu ce matin un hommage très ému à Nelson Mandela. Elle pleure, selon les mots de son Président, l’un des plus grands dirigeants du monde dont la vie et l’héritage transcendent les frontières.
« Le plus grand architecte et le champion de la nouvelle Afrique du Sud et de la nouvelle Afrique tout court », toujours selon les mots du Président de l’Assemblée générale, est mort hier, 5 décembre 2013, à l’âge de 95 ans, dans sa maison de Johannesburg. Le drapeau de l’ONU a été mis en berne partout dans le monde et le Président de l’Assemblée générale, M. John Ashe, a annoncé son intention de convoquer une réunion spéciale sur la vie et la mémoire de Nelson Mandela.
Le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, a salué l’homme qui disait: « La haine obscurcit les esprits. Elle barre le chemin de la stratégie. Les dirigeants ne peuvent pas se permettre de haïr ». Que retenir de Nelson Mandela sinon son courage, sa détermination, sa clairvoyance, son sens politique, sa générosité, sa sagesse et son trait d’esprit, a dit le Vice-Secrétaire général.
Le Président de l’Assemblée générale a aussi voulu laisser parler Nelson Mandela qui disait lors de son procès en juin 1964: « Au cours de ma vie, je me suis consacré à la lutte du peuple africain. Je me suis battu contre la domination des Blancs et contre la domination des Noirs. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle tous les peuples vivraient en harmonie et dans l’égalité des chances. C’est un idéal que j’espère défendre toute ma vie et que j’espère réaliser. Mais s’il le faut, c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».
« Nous ne serons jamais à la hauteur de ce grand homme mais nous devons toujours essayer, de différentes manières, d’être à la hauteur de son engagement immuable en faveur de notre humanité commune », a déclaré le Vice-Secrétaire général de l’ONU, alors que le Président de l’Assemblée s’inclinait devant une vie en forme d’hommage à la dignité de l’homme et aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.
Le représentant de l’Afrique du Sud a espéré que le 18 juillet, jour de la naissance de « Madiba » et Journée internationale Nelson Mandela, permettra de garder vivant l’héritage du « trésor national ».
Aujourd’hui, par 178 voix, l’Assemblée générale a élu la Jordanie au Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans à compter du 1er janvier 2014, pour y remplacer l’Arabie saoudite qui avait renoncé au siège qu’elle avait remporté, le 17 octobre, lors de l’élection de cinq nouveaux membres non permanents du principal organe de l’ONU chargé d’assurer la paix et la sécurité internationales. Dans la lettre qu’elle a adressée le 12 novembre au Secrétaire général de l’ONU, l’Arabie saoudite reprend l’argumentation de son communiqué officiel du 18 octobre.
Le Ministère saoudien des affaires étrangères s’y excusait « de ne pouvoir accepter un siège au Conseil de sécurité tant que le Conseil n’est pas réformé et ne peut, effectivement et pratiquement, s’acquitter de ses devoirs et assumer ses responsabilités dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
Le Gouvernement saoudien dénonçait le fait qu’en 65 ans, aucune solution juste et durable n’ait été trouvée à la question de la Palestine et que le Conseil de sécurité ait failli à faire du Moyen-Orient une zone libre d’armes de destruction massive. L’Arabie saoudite ajoutait aussi: « Permettre au gouvernement en place en République arabe syrienne de tuer et brûler son propre peuple à l’arme chimique sans que la communauté internationale ne réagisse ni n’impose de sanctions de dissuasion contre le régime de Damas est également une preuve irréfutable de l’incapacité du Conseil de sécurité de s’acquitter de ses devoirs et d’assumer ses responsabilités ».
Non candidate à l’élection d’aujourd’hui, l’Arabie saoudite a tout de même obtenu une voix. La Jordanie rejoint au Conseil de sécurité les quatre autres membres non permanents, élus le 17 octobre, que sont le Chili, la Lituanie, le Nigéria et le Tchad.
Sur recommandation du Conseil économique et social (ECOSOC), l’Assemblée générale a également élu aujourd’hui le Maroc au Comité du programme et de la coordination (CPC) pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2014 et prenant fin le 31 décembre 2016.
L’Assemblée générale a, par ailleurs, prolongé jusqu’au 20 décembre la date de clôture des travaux de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires.
L’Assemblée générale poursuivra ses travaux lundi 9 décembre avec l’examen de la question « Les océans et le droit de la mer ».
HOMMAGE À NELSON MANDELA
Déclarations
Aujourd’hui l’« Assemblée des Nations » pleure Nelson Mandela, l’un des plus grands dirigeants du monde dont la vie et l’héritage transcendent les frontières, a déclaré M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, qui a salué le plus grand architecte et le champion de la nouvelle Afrique du Sud et de la nouvelle Afrique tout court. « Madiba », a-t-il dit, était l’image même du véritable leadership démocratique, de la fortitude morale et du courage héroïque. Il illustrait, a ajouté le Président, les valeurs les plus élevées des Nations Unies, et par sa vie et ses actes, il a montré la différence qu’une personne peut faire face à l’adversité, à l’oppression et aux préjudices, tout en gardant une disposition naturelle pour l’humilité, l’humour et la modestie, des qualités rares pour des gens de cette stature.
Nelson Mandela, a encore dit le Président de l’Assemblée générale, avait préféré le pardon à l’amertume et l’espoir au désespoir. Le leader de la lutte contre l’apartheid et lauréat du Prix Nobel de la paix, était le symbole de la réconciliation dans un pays qui était, pendant des générations, la définition même du racisme. Nelson Mandela était devenu le symbole de la résistance et le visage du mouvement anti-apartheid.
Le Président de l’Assemblée générale est revenu sur les propos que Nelson Mandela avait tenus pour sa défense lors de son procès, en juin 1964: « Au cours de ma vie, je me suis consacré à la lutte du peuple africain. Je me suis battu contre la domination des Blancs et contre la domination des Noirs. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle tous les peuples vivraient en harmonie et dans l’égalité des chances. C’est un idéal que j’espère défendre toute ma vie et que j’espère réaliser. Mais s’il le faut, c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».
La famille des Nations Unies, a souligné le Président, continuera d’honorer l’héritage de Nelson Mandela, le 18 juillet, Journée internationale Nelson Mandela, proclamée par l’Assemblée générale. Mais le meilleur hommage à cet « illustre fils de l’Afrique » serait d’embrasser ses idéaux, ses valeurs et ses convictions.
Le Président de l’Assemblée générale a évoqué sa propre rencontre avec Nelson Mandela, avant qu’il ne devienne Président de l’Afrique du Sud, puis après. À chaque fois, a-t-il confié, le fait de le rencontrer n’a été rien moins qu’impressionnant. Jusqu’aujourd’hui, a-t-il aussi confié, je cherche à traduire dans les actes les paroles de Nelson Mandela: « Ce qui importe le plus n’est pas tant le fait que nous ayons vécu. C’est la différence que nous avons faite dans la vie des autres qui déterminera le sens de la vie que nous avons menée ».
Le monde pleure la mort de l’un des hommes les plus remarquables, a déclaré, à son tour, M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général des Nations Unies. Le drapeau de l’ONU a été mis en berne ici au Siège et dans tous les autres sièges partout dans le monde. Le Secrétaire général, qui est actuellement en voyage, est en pensée avec nous, a ajouté M. Eliasson.
Nous célébrons aussi aujourd’hui l’héritage historique et l’inspiration qu’a été la vie de Nelson Mandela. Que retenir sinon son courage, sa détermination, sa clairvoyance, son sens politique, sa générosité, sa sagesse et ses traits d’esprit.
Dans un monde trop souvent en proie aux cycles vicieux de la violence et de la vengeance, le don le plus impressionnant de Nelson Mandela est peut-être le pouvoir de pardonner, la capacité à dépasser l’amertume et la haine, a estimé M. Eliasson. « La haine obscurcit les esprits. Elle barre le chemin de la stratégie. Les dirigeants ne peuvent pas se permettre de haïr », disait Nelson Mandela.
C’est la raison pour laquelle Nelson Mandela est un homme si extraordinaire. Il s’est battu pour tous les peuples d’Afrique. Il a sacrifié sa liberté pour libérer tous les Sud-Africains de l’injustice odieuse qu’était l’apartheid.
Nous saluons Nelson Mandela aujourd’hui mais nous devons chérir son esprit tous les jours, a dit le Vice-Secrétaire général. Nous devons, s’est-il expliqué, nous lever contre les préjugés et la discrimination partout où nous voyons leurs sombres manifestations. Nous devons nous lever contre les atteintes à la dignité et les privations imposées aux millions d’autres êtres humains dans le monde. Nous devons exploiter la puissance du courage moral et des valeurs universelles pour triompher de la force brute.
Nelson Mandela, a ajouté le Vice-Secrétaire général, n’a jamais renoncé à sa conviction que tous les êtres humains sont égaux. Sa vie entière est un hommage à la dignité de l’homme et aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.
Nous ne serons jamais à la hauteur de ce grand homme mais nous devons toujours essayer, de différentes manières, d’être à la hauteur de son engagement immuable en faveur de notre humanité commune, a dit le Vice-Secrétaire général.
Les peuples du monde entier ont montré leur solidarité à Nelson Mandela dans sa lutte contre l’apartheid. Nous nous chérirons toujours son remarquable héritage. Nous devons continuer à nous efforcer de marcher sur ses traces, inspirées par sa vie et par son exemple, a conclu le Vice-Secrétaire général.
M. JEREMIAH N. K. MAMABOLO (Afrique du Sud) a, au nom du Président Jacob Zuma, de la famille Mandela, du peuple d’Afrique du Sud et de la communauté internationale, exprimé sa tristesse après la mort du Père fondateur de la République d’Afrique du Sud. Il a pris note des condoléances de l’Afrique et du monde entier. Il a émis l’espoir que la communauté internationale renouvèlera son engagement en faveur de la vision du « trésor national » qui ne peut être remplacé et dont l’héritage vit en Afrique du Sud et dans le monde entier. Remerciant l’Assemblée générale pour avoir déclaré le 18 juillet, jour de sa naissance, Journée internationale Nelson Mandela, il a conclu en demandant que cette Journée permette de garder vivant son héritage.
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