L’Assemblée générale adopte des résolutions sur l’assainissement, le multilinguisme, et la paix et le développement en Afrique
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Assemblée générale
Soixante-septième session
92e séance plénière - matin
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE DES RÉSOLUTIONS SUR L’ASSAINISSEMENT, LE MULTILINGUISME,
ET LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE
Le Timor-Leste est élu Vice-Président de la 68e session de
l’Assemblée générale, qui a proclamé aujourd’hui le 19 novembre « Journée mondiale des toilettes »
L’Assemblée générale a élu ce matin le Timor-Leste, dont la candidature lui a été soumise au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique, en tant que vingt-deuxième Vice-Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale dont les travaux s’ouvriront au mois de septembre prochain, complétant ainsi la composition du Bureau, dont les autres 21 vice-présidents ont été élus le 14 juin 2013.
L’Assemblée générale a aussi adopté ce matin, par consensus, trois résolutions portant sur « l’assainissement pour tous1 », le « multilinguisme2 » et « la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique3 ». Par ailleurs, elle a décidé de reporter à la semaine prochaine l’examen et l’adoption d’une résolution sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)4, un texte sur lequel des négociations se poursuivent encore.
Concernant la première résolution adoptée aujourd’hui, gravement préoccupée par la lenteur des progrès accomplis en matière d’assainissement, l’Assemblée générale a demandé aux États Membres, aux organismes des Nations Unies, et à toutes les autres parties prenantes d’accroître l’accès des pauvres à l’assainissement et d’appeler à l’abandon la pratique de la défécation en plein air, extrêmement nuisible à la santé publique. Par cette résolution, elle demande aussi aux États Membres d’accélérer la réalisation de l’objectif nº7 du Millénaire pour le développement (OMD-7) et des autres objectifs du Millénaire relatifs à l’assainissement
En adoptant cette résolution par consensus, l’Assemblée générale a décidé de proclamer le 19 novembre « Journée mondiale des toilettes ». « À ceux que l’intitulé de cette Journée mondiale fera rire », a dit le représentant de Singapour, « nous rappelons que pendant les trois minutes que dure notre déclaration, quatre enfants de moins de 5 ans vont mourir –750 000 par an- à cause d’une diarrhée liée au manque d’assainissement ». En présentant le contenu de ce texte, les représentants de Singapour et de Brunei-Darussalam, s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), ont souligné l’importance que revêt la célébration de cette Journée pour attirer l’attention du monde sur le fait que 2,5 milliards de personnes vivent sans avoir accès à des infrastructures d’assainissement de qualité, et que 1,1 milliard de personnes défèquent à l’air libre dans l’environnement qui les entoure. L’insuffisance en structures d’assainissement coûte aux pays entre 0,5 et 7% de leur produit intérieur brut (PIB), alors que les gains que pourraient récolter ces mêmes pays si les investissements nécessaires en matière d’assainissement étaient accomplis sont estimés à 260 milliards de dollars annuels.
Au nom au nom du Groupe des amis de l’eau (Finlande, Thaïlande, Tadjikistan et Hongrie), le représentant du Tadjikistan a annoncé la tenue d’une Conférence internationale de haut niveau sur la coopération dans le domaine de l’eau à Dushanbé, au Tadjikistan, les 20 et 21 août 2013 et celle du Sommet de l’eau à Budapest, en Hongrie, du 8 au 11 octobre 2013.
S’agissant de la résolution sur le multilinguisme, le représentant du Sénégal a dit que le projet adopté ce matin réaffirme les principes du multilinguisme aux Nations Unies, salue les progrès enregistrés, signale les défis à relever et exhorte le Secrétariat et les États Membres à accomplir les efforts qui doivent être consacrés à la question. Il a ajouté que ce texte insiste sur la parité entre les six langues officielles de l’ONU et sur la nécessité d’en assurer un traitement équitable afin de garantir à chaque État Membre la possibilité de s’exprimer dans la langue qui lui convient le mieux.
Par ce texte, l’Assemblée générale prie notamment le Secrétaire général de veiller à ce que les règles concernant la distribution des documents dans les six langues officielles soient scrupuleusement respectées en ce qui concerne aussi bien la distribution des documents de conférence sur papier que leur affichage dans le Système de diffusion électronique des documents (Sédoc) et sur le site Web de l’ONU. Le Secrétaire général est aussi prié de veiller à ce que les possibilités de formation, dans les six langues officielles, soient les mêmes pour tous les fonctionnaires.
En adoptant ensuite le projet de résolution qui lui était présenté sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique, l’Assemblée générale a demandé aux organismes des Nations Unies et aux États Membres d’appuyer les mécanismes et processus de consolidation de la paix, notamment le Groupe des Sages, le Cadre d’action de l’Union africaine pour la reconstruction et le développement postconflit, et le système d’alerte rapide à l’échelle du continent, notamment ses composantes sous-régionales, ainsi que la mise en place de la Force africaine en attente. Elle leur demande aussi de veiller à ce que les dispositions de la déclaration politique sur les besoins de développement de l’Afrique soient appliquées rapidement et dans leur intégralité, et à ce que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) soit mis en œuvre.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
(1) A/67/L.75
(2) A/67/L.74
(3) (A/67/L.59/Rev.1
(4) A/67/L.57/Rev.1
APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES
Résolution intitulée « Assainissement pour tous » (A/67/L.75)
Par cette résolution adoptée par consensus, l’Assemblée générale a décidé, dans le cadre de l’action menée en faveur de l’assainissement pour tous, de proclamer le 19 novembre Journée mondiale des toilettes.
Aux termes de ce texte, elle demande instamment à tous les États Membres, aux organismes des Nations Unies et à toutes les autres parties prenantes d’encourager des changements de comportement et l’adoption de politiques visant à accroître l’accès des pauvres à l’assainissement, ainsi que d’appeler à abandonner la pratique de la défécation en plein air, qui est extrêmement nuisible à la santé publique.
Elle leur demande aussi d’accélérer la réalisation de l’Objectif 7 du Millénaire pour le développement et des autres objectifs du Millénaire relatifs à l’assainissement, notamment en redoublant d’efforts pour remédier aux problèmes d’assainissement par l’intensification des actions menées sur le terrain, et saluant à cet égard l’initiative mondiale en faveur de l’assainissement durable intitulée « Sustainable sanitation: the five-year drive to 2015 ».
L’Assemblée prie en outre par ce texte ONU-Eau, agissant en consultation avec les organismes compétents des Nations Unies et ayant à l’esprit les dispositions énoncées à l’annexe de la résolution 1980/67 du Conseil économique et social, de faciliter la célébration de la Journée internationale des toilettes dans le cadre de l’action menée en faveur de l’assainissement pour tous, en collaboration avec les gouvernements et les parties prenantes concernées.
Déclaration après le vote
Au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le représentant de Brunei-Darussalam a jugé opportun de proclamer le 19 novembre Journée mondiale des toilettes. Il a émis l’espoir que cette Journée aidera la communauté internationale à prendre conscience des efforts à réaliser pour améliorer le sort de 2,5 milliards de personnes qui n’ont toujours pas accès à des infrastructures d’assainissement de qualité dans les pays en développement. Il a dit que l’ASEAN avait pour objectif de garantir que les zones urbaines soient durables en termes d’environnement tout en réalisant les besoins économiques et sociaux de ses peuples.
La représentante des États-Unis a dit que le manque d’hygiène et d’assainissement contribue à la diffusion des maladies infectieuses et rend les populations plus vulnérables. Elle a invité les gouvernements à élaborer des stratégies et à adopter les financements nécessaires à la réalisation de l’objectif de l’assainissement pour tous.
Intervenant au nom du Groupe des amis de l’eau (Finlande, Thaïlande, Tadjikistan et Hongrie), le représentant du Tadjikistan a estimé que l’eau et ses différents aspects devraient être une priorité des objectifs du programme de développement de l’après-2015. Il faut mettre fin aux pratiques de la défécation à l’air libre au niveau mondial, a-t-il dit en estimant que l’assainissent pour tous permettra d’améliorer la santé, l’hygiène, et l’éducation des populations et favorisera la promotion du tourisme et d’une meilleure productivité. Il a mis l’accent sur les liens existant entre l’accès à l’eau et l’accès à l’assainissement, qui doivent être perçus comme faisant partie des droits de la personne humaine. Le représentant a annoncé la tenue d’une conférence internationale de haut niveau sur la coopération dans le domaine de l’eau à Dushanbé, la capitale de son pays, les 20 et 21 août 2013 et celle du Sommet de l’eau à Budapest, en Hongrie, du 8 au 11 octobre 2013.
Le représentant de l’Union européenne a dit que l’Union européenne (UE) est attachée à la réalisation du Programme mondial de l’eau et de l’assainissement, ces deux secteurs étant au cœur du développement durable et de la lutte contre la pauvreté. À l’instar de la délégation de Singapour, le représentant de l’Union européenne a souhaité que le texte adopté aujourd’hui soit corrigé pour pleinement refléter la version adoptée telle qu’elle figure après négociations.
MULTILINGUISME
Projet de résolution (A/67/L.74)
Par ce projet de résolution, texte (A/67/L.74), l’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général des Nations Unies de continuer à développer un réseau de référents appelés à aider le Coordonnateur à appliquer de manière efficace et systématique les résolutions pertinentes dans l’ensemble du Secrétariat et inviterait le Secrétaire général, grâce à son rôle au Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS), à appuyer une démarche sur le multilinguisme au sein du système des Nations Unies, en tenant compte des résolutions pertinentes qui figurent dans le rapport du Corps commun d’inspection sur la situation du multilinguisme. Elle prierait le Secrétaire général de continuer à s’efforcer de faire en sorte que les visites guidées, qui sont source de recettes, soient régulièrement offertes au Siège, et cela en particulier dans les six langues officielles de l’Organisation. Elle prierait en outrele Secrétaire général d’intégrer dans son prochain rapport sur le multilinguisme une étude d’ensemble de l’état du contenu dans les langues non officielles ainsi que l’examen d’idées novatrices, de synergies potentielles et d’autres mesures qui n’entraîneront pas de surcoût, pour renforcer un développement multilingue plus large et enrichir les sites Web de l’ONU, selon que de besoin.
Par ce texte, l’Assemblé générale exhorteraitle Secrétaire général à renforcer son action visant à construire, maintenir et tenir à jour les sites Web multilingues de l’Organisation, y compris en ce qui concerne la tenue à jour de la page Web du Secrétaire général, dans la limite des ressources disponibles, sur une base équitable. Elle prierait de nouveaule Secrétaire général de veiller, en s’assurant de l’actualité et de l’exactitude du contenu du site, à ce que les ressources humaines et financières du Département de l’information affectées à cette fin soient convenablement réparties entre les six langues officielles, les particularités de chacune de ces six langues devant être pleinement respectées. Elle prierait également le Département de l’information de continuer à s’efforcer, en coopération avec le Bureau des technologies de l’information et des communications du Secrétariat, de faire en sorte que les infrastructures technologiques et les applications soient totalement compatibles avec les systèmes d’écriture latins, non latins et bidirectionnels, afin que toutes les langues officielles puissent être également présentes sur le site Web de l’Organisation. Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prieraitle Secrétariat de tenir iSeek à jour dans les deux langues de travail, de continuer d’œuvrer à mettre en service iSeek dans tous les lieux d’affectation, et d’arrêter et d’appliquer des dispositions qui permettent, sans incidence sur les coûts, de donner aux États Membres un accès sécurisé à l’information qui, à l’heure actuelle, ne peut être consultée que sur l’intranet du Secrétariat.
Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prieraitle Secrétaire général d’achever à titre prioritaire le chargement de tous les documents importants et anciens de l’Organisation sur son site Web, dans les six langues officielles, afin que les États Membres puissent aussi accéder à ces archives en ligne. Elle prierait également le Secrétaire général de continuer, en offrant des services de documentation, des services pour les réunions et des services de publication dans le cadre de la gestion des conférences, notamment des services de traduction et d’interprétation de grande qualité, d’assurer de la même manière dans toutes les langues officielles un dialogue véritablement multilingue entre les représentants des États Membres auprès des organes intergouvernementaux et entre les membres d’organes d’experts de l’Organisation. Elle s’inquièteraitde devoir prier de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que les règles concernant la distribution simultanée des documents dans les six langues officielles soient scrupuleusement respectées en ce qui concerne aussi bien la distribution des documents de conférence sur papier que leur affichage dans le Système de diffusion électronique des documents et sur le site Web de l’Organisation, conformément au paragraphe 5 de la section III de sa résolution 55/222 du 23 décembre 2000. Par ce texte, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer de veiller à ce que les possibilités de formation, dans les six langues officielles, soient les mêmes pour tous les fonctionnaires. Elle le prierait enfin instammentde traduire tous les documents de formation au maintien de la paix dans les six langues officielles de l’Organisation des Nations Unies, dans les limites des ressources existantes, l’idée étant que tous les États Membres et les pays qui fournissent des contingents et des effectifs de police puissent s’en servir.
Présentation du projet de résolution
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a déclaré que sur la forme, la répartition des paragraphes du texte suit des chapitres bien identifiés qui démontrent à souhait la diversité des aspects couverts. Cette diversité n’en demeure pas moins attachée à un souci de complémentarité, car la résolution vient réaffirmer, renforcer ou compléter, selon le cas, des dispositions concernant différents secteurs du travail des Nations Unies, a-t-il relevé. Sur le fond, le représentant a indiqué que le projet de résolution insiste sur la parité entre les six langues officielles de l’Organisation des Nations Unies et la nécessité d’en assurer un traitement équitable afin de garantir à chaque État Membre la possibilité de s’exprimer et d’assurer la promotion de ses positions dans la langue qui lui convient le mieux. Le texte met aussi l’accent sur le respect de la distribution, dans les délais, des documents officiels des Nations Unies dans les six langues officielles, ainsi que sur le rôle capital d’une communication multilingue par l’intermédiaire des Centres d’information des Nations Unies ou encore au sein des opérations de maintien de la paix. Avant de conclure, M. Diallo a indiqué que s’il devait résumer son contenu, il dirait que le projet de résolution A/67/L.74 réaffirme les principes du multilinguisme aux Nations Unies, salue les progrès enregistrés, signale les défis à relever et exhorte à l’effort qui doit leur être consacré.
LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/67/L.59/REV.1)
Application des recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique
Par ce texte, adopté par consensus par les délégations des États Membres, tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale demande aux organismes des Nations Unies et aux États Membres d’appuyer les mécanismes et processus de consolidation de la paix, notamment le Groupe des Sages, le Cadre d’action de l’Union africaine pour la reconstruction et le développement postconflit et le système d’alerte rapide à l’échelle du continent, notamment ses composantes sous-régionales, ainsi que la mise en place de la Force africaine en attente.
L’Assemblée demande aussi aux États Membres d’aider les pays sortant d’un conflit qui en feront la demande à passer sans heurts de la phase des secours à celle du développement et d’appuyer les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies, notamment la Commission de consolidation de la paix.
Elle demande aux organismes des Nations Unies et aux États Membres d’épauler l’Union africaine dans l’action menée pour faire véritablement une place à la formation au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme, un accent particulier devant être mis sur les droits des femmes et des enfants, dans la formation du personnel civil et militaire des contingents nationaux en attente, aux niveaux tant opérationnel que tactique, comme le prévoit l’article 13 du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Aux termes de ce texte, l’Assemblée demande aux organismes des Nations Unies et aux États Membres, aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, ainsi qu’aux nouveaux partenaires, d’honorer promptement leurs engagements et de veiller à ce que les dispositions de la déclaration politique sur les besoins de développement de l’Afrique soient appliquées rapidement et dans leur intégralité, et à ce que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique soit mis en œuvre.
Par ce texte,le Secrétaire général est prié par l’Assemblée de continuer à suivre la question concernée et de lui rendre compte tous les ans des obstacles persistants et des défis nouveaux qui entravent la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique, ainsi que de l’action menée et l’aide apportée par le système des Nations Unies.
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