Conférence de presse de la Directrice exécutive d’ONU-FEMMES, Michelle Bachelet, sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des fillettes
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA DIRECTRICE EXÉCUTIVE D’ONU-FEMMES, MICHELLE BACHELET,
SUR LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES ET DES FILLETTES
Les gouvernements du monde entier sont les principaux agents du changement dans la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et des fillettes, a affirmé, la Directrice exécutive chargée de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes).
Michelle Bachelet donnait cet après-midi au Siège de l’ONU à New York, une conférence de presse, au premier jour de la session de la Commission de la condition de la femme dont le thème est, cette année, « la prévention et l’élimination de toutes les formes de violence à l’encontre des femmes et des filles ». Cette violence est un problème universel qui exige une réponse universelle, a tranché la Directrice exécutive.
Partout dans le monde, les femmes et les fillettes attendent de leurs gouvernants la concrétisation des promesses faites pour finaliser la feuille de route contre la violence dont elles sont encore trop souvent victimes. Cela est d’autant plus important, a rappelé Mme Bachelet, qu’à la dernière session que la Commission a dédiée à la lutte contre cette violence, en 2003, les États ne sont pas parvenus à un accord.
« Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous permettre des indécisions et des désaccords qui entraveraient à nouveau les progrès des femmes dans le monde », a prévenu la Directrice exécutive, en lançant un appel aux gouvernements pour qu’ils relèvent « le défi de la mise en œuvre et de la redevabilité ». La volonté politique est la clef du succès et des progrès tant attendus, a-t-elle estimé.
Mme Bachelet, pour qui la session de 2013 de la Commission de la condition de la femme est « critique », a fait appel au courage et à la détermination pour venir à bout de l’une des formes les plus « envahissantes des violations des droits de l’homme et de la dignité ».
Aujourd’hui, a dénoncé la Directrice exécutive, 7 femmes sur 10 sont battues, violées ou mutilées, dans le monde. La « pandémie » frappe de plein fouet des millions de femmes, leurs familles et leurs communautés. Ce fléau, a-t-elle ajouté, est un véritable frein au développement qui coûte, chaque année, des milliards de dollars en frais médicaux.
« Je ne saurais le dire plus clairement: il n’y a pas de place au XXIe siècle pour la violence et la discrimination contre les femmes », a martelé Mme Bachelet, qui a regretté une situation persistante malgré des progrès significatifs en termes juridiques et politiques.
La Directrice exécutive a en effet rappelé que 187 pays ont ratifié, à ce jour, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes –Convention CEDAW- et que le Conseil de sécurité reconnait désormais la violence contre les femmes comme une tactique de guerre délibérée. Aujourd’hui, 125 pays ont adopté des lois contre la violence domestique.
Malgré ces progrès, quelque 603 millions de femmes vivent dans des pays où la violence domestique n’est pas considérée comme un crime et où l’impunité reste la norme et non pas l’exception.
Mme Bachelet a dévoilé ses priorités et d’abord un dialogue « personnel » avec les chefs d’État, les ministres, la société civile et le secteur privé pour les inciter à agir plus fermement. Même dans les pays où des lois existent, l’application demeure souvent inadéquate et insuffisante.
La Directrice exécutive s’est dite convaincue de la nécessité de mettre en place des stratégies multidimensionnelles qui couvrent l’application des lois et les réformes politiques visant à garantir aux femmes et aux fillettes l’exercice plein et entier de leurs droits, y compris de leur droit à la santé sexuelle et reproductive.
Consciente du changement d’attitude et de comportement que cela suppose, Mme Bachelet a encouragé les campagnes de sensibilisation et de mobilisation ainsi que les programmes de formation. Il faut également renforcer les capacités institutionnelles et les services qui s’adressent aux hommes et aux garçons parce que ces derniers doivent faire partie intégrante des efforts.
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