Quatrième Commission: les États Membres ont une responsabilité collective d’appuyer financièrement les activités de l’UNRWA
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Quatrième Commission
22e séance – matin
QUATRIÈME COMMISSION: LES ÉTATS MEMBRES ONT UNE RESPONSABILITÉ
COLLECTIVE D’APPUYER FINANCIÈREMENT LES ACTIVITÉS DE L’UNRWA
La précarité financière structurelle de l’UNRWA
est exacerbée par les retombées de la crise syrienne
« Le travail de l’UNRWA n’est pas politique et son mandat n’a pas changé en 65 ans », a tranché, ce matin, le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Filippo Grandi, en réponse à l’intervention du représentant israélien. Ce dernier avait expliqué qu’Israël appuyait la mission humanitaire de l’Office mais s’opposait profondément à son « agenda politique », en ajoutant que la politisation de la question des réfugiés constituait une véritable « injustice ».
Réfutant l’argument avancé par la délégation israélienne selon lequel tout réfugié dans le monde relève de la compétence du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à l’exception des réfugiés palestiniens qui ont un statut à part, M. Grandi a rappelé que l’UNRWA avait été mis en place bien avant la création du HCR, et qu’il s’agissait donc d’un héritage historique et non pas d’un parti pris.
Dans ses remarques de clôture, il est également revenu sur les répercussions graves du conflit syrien qui, a-t-il dit, a fait obstacle à la capacité de l’UNRWA de fournir des services de base et donné lieu à une augmentation de l’aide humanitaire à apporter aux réfugiés palestiniens dans le pays. Les gouvernements des pays voisins, a-t-il souligné, doivent ouvrir leurs frontières à tous les réfugiés de Syrie, y compris les Palestiniens.
La sécurité humaine des réfugiés palestiniens, qui a été mise à mal par la violence, les déplacements forcés et la pauvreté, était au cœur des débats de ce matin. Si les uns y voient une cause supplémentaire aux difficultés financières de l’UNRWA, d’autres ont estimé qu’elle constituait une priorité des activités à court et moyen termes de cette institution.
Il ressort clairement de ce débat que l’UNRWA n’est ni la cause, ni la solution au problème des réfugiés palestiniens, mais simplement la réponse tangible du soutien continu de la communauté internationale. C’est une responsabilité collective, comme l’ont précisé les représentants de la Norvège et des États Unis, qui ont souhaité que cela se matérialise par un appui financier de l’ensemble des États Membres. Le représentant norvégien a même averti que l’on ne pouvait plus attendre des donateurs actuels de faire face, à eux seuls, au déficit financier chronique de l’Office qui s’élève, cette année, à 48 millions de dollars.
Dans le cadre de cette mobilisation de ressources supplémentaires, les pays arabes, qui appuient traditionnellement le financement des projets de l’UNRWA, ont assuré qu’ils avaient pris l’engagement de contribuer à hauteur de 7,8% à son budget ordinaire, décision qui a été saluée par de nombreuses délégations. La Turquie et le Brésil ont également rejoint le groupe des donateurs de l’Office cette année.
Cette annonce de contributions a ainsi démenti les accusations du délégué israélien qui avait fait observer que la région, « saturée de pétrodollars », n’en dispose jamais lorsqu’il s’agit d’aider les réfugiés palestiniens ou de financer des activités de l’UNRWA.
Comme par le passé, les délégations de pays arabes, qui s’étaient exprimées ce matin, ont toutes insisté sur le fait que la question des réfugiés palestiniens est au cœur de la solution du conflit israélo-palestinien. C’est une question politique, avant d’être une question humanitaire, ont-elles rappelé, en réaffirmant le droit au retour des réfugiés palestiniens.
La Quatrième Commission entamera l’examen du rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes, demain, vendredi 8 novembre, à 10 heures.
OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT (A/68/13, A/68/13/ADD.1, A/68/388, A/68/347, A/68/343 ET A/68/335)
Fin du débat général
Mme SONIA SUGHAYAR (Jordanie) a rendu hommage au travail réalisé par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Pour sa délégation, la paix au Moyen-Orient passe incontestablement par une solution juste et durable au conflit palestino-israélien. Tandis que la Jordanie accueillait 42% des réfugiés palestiniens, l’UNRWA ne lui alloue que 20% de son budget, a-t-elle fait remarquer. C’est pourquoi son pays insiste sur l’application du principe du droit au retour de ces réfugiés. La Jordanie n’a jamais cessé d’offrir des services de base à ces Palestiniens pour qu’ils bénéficient de conditions de vie décente. La représentante a affirmé que le montant des ressources allouées par son gouvernement à la prise en charge des Palestiniens qui vivent en Jordanie correspondait au budget total de l’UNRWA.
Pour assister l’UNRWA à faire face à sa situation financière précaire, la communauté internationale doit lui accorder davantage de ressources et un appui politique suffisant pour lui permettre de s’acquitter de sa charge de plus en plus lourde et pour éviter de faire porter le poids par certains pays de manière disproportionnée dont les pays d’accueil. En consentant ces services, la Jordanie ne se substitue pas au rôle de l’UNRWA, a-t-elle prévenu. Pour donner toute la mesure du problème, la représentante a expliqué qu’à l’heure actuelle, la Jordanie accueillait 1,3 millions de réfugiés dont 150 000 seulement vivent dans des camps. Elle a précisé que le statut de réfugié a été octroyé à 560 000 d’entre eux.
M. BENJAMIN SHARONY (Israël) a déclaré que son pays soutenait la mission humanitaire de l’UNRWA et reconnaissait son importante contribution au bien-être des réfugiés palestiniens et de leurs descendants. Cependant, Israël s’oppose profondément à l’agenda politique de l’UNRWA, a-t-il souligné, en relevant que la politisation de la question des réfugiés constituait une véritable « injustice ».
Tout réfugié dans le monde relève de la compétence du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), sauf les réfugiés palestiniens qui ont un statut à part, a-t-il précisé. Aucune des règles établies par le HCR ne s’applique aux réfugiés palestiniens, qui sont réfugiés à vie et se transmet à leurs enfants. Ceci explique pourquoi le nombre de réfugiés palestiniens est passé de 700 000 en 1948 à plus de 5 millions aujourd’hui. La plupart des réfugiés ne vivent plus dans des camps de réfugiés mais ils continuent de bénéficier d’une éducation et de soins gratuits, a-t-il assuré. « Si l’on appliquait les critères du HCR, il ne resterait que 50 000 réfugiés », a estimé le représentant. En outre, l’éducation fournie par l’UNRWA aux enfants réfugiés leur enseigne que la seule solution est le « soi-disant droit au retour ».
Par ailleurs, M. Sharony a soutenu que les États arabes, au lieu d’aider les réfugiés palestiniens, estiment que la création de l’UNRWA les libère de toute responsabilité. Par exemple, a-t-il indiqué, les réfugiés palestiniens sont empêchés de travailler dans de nombreux domaines au Liban. De nombreux États qui ont critiqué Israël au cours du débat ne font rien ou presque rien pour appuyer l’UNRWA ou les réfugiés palestiniens, a-t-il fait remarquer. « La région est saturée de pétrodollars, mais les fonds s’assèchent lorsqu’il s’agit d’aider les réfugiés palestiniens ou de financer l’UNRWA », a-t-il dénoncé, en soulignant que plus de 90% du budget de l’UNRWA proviennent de pays occidentaux.
Tout en tenant compte de son besoin de garantir sa sécurité, Israël fait tout son possible pour faciliter les activités de l’UNRWA, a déclaré le représentant. À ce titre, la grande majorité des demandes de l’UNRWA sont approuvées dès que possible et l’UNRWA dispose d’un accès sans restriction aux autorités israéliennes à tous les niveaux, contrairement à ce que souligne le projet de résolution qui sera prochainement examiné par la Commission, a relevé le représentant.
En conclusion, M. Sharony a déclaré, en réponse aux délégations qui ont exprimé des préoccupations quant à l’interdiction d’importer du matériel de construction à Gaza, que les forces armées israéliennes avaient découvert, le mois passé, un tunnel long de deux kilomètres entre Gaza et une communauté israélienne, construit à l’aide de 500 tonnes de ciment prévues pour la reconstruction de Gaza. « Au lieu de construire des écoles, le Hamas construit des tunnels pour la contrebande d’armes et encourager le terrorisme », a-t-il lancé avant de conclure.
M. MOHAMMED SULTAN AL-KUWARI (Qatar) a salué les efforts de l’UNRWA, en qualifiant d’indispensables les services qu’il apporte aux réfugiés palestiniens. Il a souligné la nécessité de poursuivre ces services et a demandé à la communauté internationale d’appuyer davantage les activités de l’Office. Il a également souligné les difficultés que la crise syrienne fait peser sur la situation des réfugiés palestiniens et dénoncé la destruction des installations de l’Office.
Sa délégation continue d’être préoccupée par la position israélienne à l’égard du droit inaliénable au retour de ces réfugiés palestiniens. Tant que cette question n’est pas réglée, a-t-il dit, il ne sera pas possible de parvenir à une paix durable dans la région. Le déficit financier chronique de l’Office a en outre un impact négatif sur les services qu’il apporte, a souligné le représentant. Pour sa part, le Qatar a doublé le montant de sa contribution financière au budget de l’UNRWA et envisage de verser une aide supplémentaire, en particulier pour financer la construction d’écoles. Le Qatar est déterminé à poursuivre son appui aux Palestiniens, soit par des contributions directes, soit par le biais de sa contribution au budget de l’Office.
M. ZHIYU YANG (Chine) a déclaré que l’UNRWA avait contribué de façon importante à atténuer les souffrances des réfugiés palestiniens, qui vivent dans des conditions difficiles. La question des Palestiniens préoccupe profondément la Chine, a-t-il souligné, en rappelant que le blocus de Gaza avait causé des souffrances terribles pour la population civile. Il a ainsi appelé Israël à lever le blocus imposé dans la bande de Gaza et la communauté internationale à continuer de suivre de près la situation humanitaire à Gaza et dans d’autres territoires palestiniens. Les donateurs doivent en outre s’acquitter de leurs engagements, a-t-il insisté, en déplorant les difficultés auxquelles fait face le personnel de l’UNRWA et, notamment, les menaces à leur intégrité physique. Dans ce contexte, la Chine, a conclu le représentant, a décidé d’augmenter sa contribution au budget de l’URNWA.
M. LEVENT ELER (Turquie) a mis l’accent sur les difficultés financières auxquelles l’UNRWA est actuellement confronté. La Turquie, qui a récemment rejoint le groupe de donateurs de l’UNRWA et qui préside le Groupe de travail sur les financements de l’Office, reconnaît que les services fournis par l’UNRWA aux réfugiés palestiniens sont vitaux. En dépit de tous les efforts, le sous-financement structurel de l’UNRWA pose un risque grave à son bon fonctionnement, car, a-t-il averti, les besoins continuent d’augmenter. Rappelant que l’UNRWA avait, cette année, un déficit financier de 48 millions de dollars, le représentant de la Turquie s’est félicité de l’appel du Secrétaire général de convoquer une réunion de contributions volontaires, le 3 décembre prochain, et invite l’ensemble des États Membres à y participer et à se montrer généreux.
La crise en Syrie déborde dans les pays voisins et a eu des conséquences directes sur le fonctionnement de l’Office, a regretté le représentant. Plus de la moitié des réfugiés palestiniens vivant en Syrie ont pris la fuite. C’est pourquoi, il faudrait appuyer l’appel d’urgence proposé par l’Office pour venir en aide aux réfugiés palestiniens de Syrie. Le représentant a également dénoncé les restrictions sur les mouvements de personnes et de marchandises qui sont une source supplémentaire de problèmes et un fardeau financier. Il a insisté sur la nécessité d’assurer la libre circulation vers Gaza.
Pour remédier aux problèmes financiers structurels de l’UNRWA, le représentant a encouragé à élargir la base de donateurs, en faisant notamment appel à des bailleurs de fonds non traditionnels. En tant que nouveau pays donateur, la Turquie est aux côtés de la nation palestinienne jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée à ce conflit, a-t-il assuré. À cet égard, il a salué la reprise des négociations israélo-palestiniennes, grâce à l’initiative américaine.
Mme KETSHIDILE GLORIA BAFETANYE (Botswana) a réaffirmé le soutien de son pays aux peuples palestinien et syrien qui, a-t-elle dit, continuent d’endurer des souffrances indicibles. En ce qui concerne la Palestine, elle a dit croire qu’il n’y avait pas d’autre alternative à la solution à deux États, en soulignant que la coexistence entre la Palestine et Israël en tant que deux États vivant côte à côte ne devrait pas être surestimée. Mme Bafetanye a estimé que cette approche contribuerait également à la paix et à la stabilité de toute la région. C’est pourquoi, a estimé la déléguée, Israéliens et Palestiniens doivent reprendre sérieusement leurs négociations directes. Seule la voie du dialogue pourrait garantir une solution durable à cette crise, a-t-elle soutenu. Elle a rappelé aux parties concernées qu’une solution mutuelle et acceptable par tous exigeait un esprit de compromis et de respect mutuel. La représentante du Botswana s’est dite convaincue que la stabilité et la paix dans le Moyen-Orient ouvriraient la voie à la prospérité des populations qui y vivent et, partant, leur permettraient de jouer un rôle crucial en matière de développement dans le monde.
M. CHRISTOPHER KLEIN (États-Unis) a salué le travail du Chef de l’UNRWA, M. Filippo Grandi, qui a dirigé l’Office de façon remarquable au cours des quatre dernières années, dans des conditions difficiles. L’UNRWA continue de fournir un soutien humanitaire essentiel à 5 millions de réfugiés palestiniens répartis en Jordanie, Syrie, Liban, en Cisjordanie et à Gaza, a-t-il rappelé. Les États-Unis déplorent les effets dévastateurs du conflit syrien sur les réfugiés palestiniens et les pertes en vies humaines subies par le personnel de l’UNRWA dans ce contexte. Les États-Unis appellent toutes les parties au conflit à respecter le caractère civil des camps de réfugiés et à faciliter l’accès des travailleurs humanitaires. En dépit de ces difficultés, l’UNRWA a œuvré de manière inlassable pour assurer la protection des réfugiés palestiniens. L’Office doit rester engagé à promouvoir les valeurs de paix et de tolérance dans les salles de classe qui sont sous sa responsabilité, a-t-il souligné.
Les États-Unis, a rappelé le représentant, constituent le plus grand donateur au budget de l’UNRWA. La contribution de son pays, a-t-il précisé, représente plus de 294 millions de dollars pour l’année 2013. Cette contribution ne permet cependant de répondre qu’à une partie des besoins de l’UNRWA, a-t-il fait remarquer. C’est pourquoi, il est crucial de travailler ensemble pour assurer le financement adéquat de l’UNRWA, a-t-il dit. Pour sa part, l’UNRWA doit redoubler d’efforts pour assurer une utilisation rationnelle de ses ressources, a-t-il conclu.
M. LEONARDO LUIS GORGULHO NOGUEIRA FERNANDES (Brésil) a tout d’abord salué la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens et réaffirmé le soutien de son pays à la solution à deux États. Il s’est dit cependant très préoccupé par l’expansion des colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est. Israël, a-t-il déploré, continue d’imposer des restrictions à la libre circulation des personnes et des biens en provenance et en direction de Gaza.
Il est nécessaire, compte tenu de la contribution de l’UNRWA à la stabilité au Moyen-Orient, de lui assurer un soutien politique et financier pérenne, a-t-il souligné, en appelant les États Membres, en particulier les pays développés et de la région, à augmenter leurs contributions. Le délégué a précisé la manière dont son pays coopère avec l’UNRWA, en soulignant que le Brésil avait conclu avec l’UNRWA et le Programme alimentaire mondial (PAM) un accord pour fournir 11 500 tonnes de riz, permettant ainsi d’assurer la consommation annuelle des réfugiés palestiniens assistés par l’UNRWA.
M. DAMIAN WHITE (Australie) a rappelé que le conflit en Syrie avait déplacé plus de la moitié des 529 000 réfugiés palestiniens enregistrés en Syrie, avant de mentionner les huit membres de l’UNRWA qui ont été tués et les 14 autres blessés dans le conflit. L’UNRWA, dont les ressources financières sont très limitées, doit également faire face aux conséquences de la crise humanitaire en Syrie sur les réfugiés palestiniens, a-t-il fait remarquer, tout en notant avec satisfaction les efforts de l’UNRWA pour réduire ses dépenses.
M. White a encouragé l’UNRWA à poursuivre ses efforts pour assurer une utilisation rationnelle et efficace de ses ressources. Il a exhorté l’UNRWA, les pays hôtes, les donateurs et les réfugiés à œuvrer ensemble pour élaborer une stratégie à moyen terme réaliste et mesurable pour la période 2016-2021, et ce, afin de remédier aux difficultés financières aiguës de l’Office. Le délégué a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de l’UNRWA, en ajoutant que l’Australie était le douzième contributeur au budget de l’Office. Avant de conclure, M. White a assuré du soutien de son pays à la reprise des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens.
M. ANTONY A. BOSAH (Nigéria) a déclaré que depuis 63 ans et à travers l’UNRWA, la communauté internationale était engagée à améliorer les conditions de vie du peuple palestinien et à œuvrer en vue de parvenir à stabiliser la région. Pour autant, a-t-il observé, le travail de l’Office a été rendu difficile par la situation politique qui prévaut dans la région, en particulier la situation sécuritaire en Syrie. C’est pourquoi, l’UNRWA doit disposer de ressources supplémentaires, a plaidé le représentant.
C’est dans ce contexte que sa délégation s’est félicitée de l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution sur le financement de l’Office et a apprécié les contributions déjà effectuées par des États Membres. Le représentant a également salué la libération de prisonniers palestiniens par Israël, tout en l’appelant à lever les restrictions qu’il impose à la bande de Gaza et qui ont des conséquences négatives sur la vie des Palestiniens.
M. MOHAMED SARWAT SELIM (Égypte) a souligné que le rôle de l’UNRWA était indispensable tant que les réfugiés palestiniens ne pourront pas exercer leur droit au retour et obtenir une indemnisation appropriée. Les droits fondamentaux des réfugiés palestiniens ne sont pas respectés par la puissance occupante depuis plus de cinq décennies, a-t-il dénoncé. C’est pourquoi il est urgent de lever le blocus imposé à la bande de Gaza, conformément aux résolutions pertinentes des organes des Nations Unies, a-t-il insisté.
Le représentant égyptien a appelé à un examen approfondi des possibilités de financement supplémentaire de l’Office, qui est constamment sous-financé. La Ligue des États arabes s’est engagée à contribuer à hauteur de 7,8% du budget de l’UNRWA et appelle tous les contributeurs à concrétiser leurs engagements, a-t-il dit avant de conclure.
M. IMAD TAGURI (Libye) a salué l’UNRWA pour les services qu’il apporte aux réfugiés palestiniens. Rappelant le mandat de l’Office, il a regretté que 65 ans plus tard, le nombre de réfugiés ait atteint plus de 5 millions de personnes et que l’Office soit toujours appelé à leur venir en aide. Conscient des défis qui entravent le bon fonctionnement de l’Office, il a souligné la situation financière précaire auquel il est confronté en dépit des besoins croissants des réfugiés et de la situation difficile dans la région qui est à la fois liée aux problèmes de sécurité et aux restrictions imposées par les autorités israéliennes. La cause des réfugiés palestiniens est au cœur de la question palestinienne, a-t-il affirmé, avant de dénoncer le blocus de Gaza et les pratiques israéliennes qui constituent des violations flagrantes du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU. Dans ce contexte, il a réaffirmé que le droit au retour des réfugiés palestiniens faisait partie de leurs droits inaliénables. La délégation libyenne se félicite de la réunion de haut niveau des donateurs de l’UNRWA, qui a eu lieu à New York en septembre dernier, et qui a été l’occasion de renouveler leur appui à l’Office.
M. AHMED AL-MAHMOUD (Émirats arabes unis) a salué les efforts inlassables du personnel de l’UNRWA et de son Commissaire général, M. Filippo Grandi, dans l’accomplissement du rôle humanitaire important de l’Office. L’UNRWA offre des services de base à plus de 5 millions de réfugiés palestiniens, qui vivent toujours dans une situation dramatique en raison des politiques de blocus, de colonisation et d’agression de la puissance occupante. Les camps ne sont malheureusement pas en mesure d’accueillir le nombre croissant de réfugiés, a-t-il déploré.
Il est nécessaire, a souligné le représentant, de garantir le financement de l’UNRWA pour qu’il soit en mesure de répondre aux besoins fondamentaux des réfugiés palestiniens. En outre, des mesures doivent être prises pour garantir la sécurité du personnel de l’Office, conformément aux dispositions pertinentes du droit international, a poursuivi le représentant. Un redressement économique et social est essentiel dans la région et les projets de l’UNRWA jouent un rôle crucial à cet égard, a-t-il estimé. Les Émirats arabes unis appellent Israël à cesser ses politiques de colonisation et d’agression à l’encontre des Palestiniens.
Le déclin considérable du budget de l’Office depuis la crise financière mondiale et la lourde charge qui lui est imposée du fait des nombreux mandats qui lui sont assignés ont eu un impact très négatif sur l’assistance qu’il apporte aux réfugiés, a regretté le délégué des Émirats arabes unis. C’est pourquoi, il faudrait réfléchir, a-t-il dit, à la création d’un mécanisme financier durable et sérieux qui permettra d’assurer un financement en temps voulu à l’UNRWA afin qu’il puisse réagir en cas de crise et mieux répondre aux besoins croissants des réfugiés. Le représentant a rappelé la décision des membres de la Ligue des États arabes de contribuer à hauteur de 7,8% du budget de l’UNRWA. Dans l’attente d’un règlement durable de la question palestinienne conforme au droit international, le rôle de l’UNRWA demeure essentiel, a-t-il dit avant de conclure.
M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a fait remarquer que 65 ans plus tard, le mandat de l’UNRWA restait inchangé et clair. La communauté internationale, a-t-il dit, continue à demander à l’Office d’assister les réfugiés palestiniens jusqu’à ce qu’une solution juste et durable soit trouvée. Il a insisté sur le fait que cette demande reste inchangée alors même que l’Office connaît une situation difficile à la fois sur les plans politique, financier et opérationnel.
Toutefois, a-t-il fait observer, la question des réfugiés palestiniens n’est pas une donnée constante. La population continue à croître en moyenne de 3% par an, de même que l’inflation et le coût de la vie, freinant ainsi la capacité d’assurer des services à la population civile palestinienne, a-t-il précisé. Dans une région marquée par des soulèvements politiques et la crise en Syrie, l’UNRWA continue de jouer un rôle clef pour les réfugiés palestiniens, a-t-il souligné. La crise syrienne a des répercussions graves sur les réfugiés palestiniens et les pays voisins qui les accueillent. L’UNRWA est sous pression à la fois politiquement et financièrement, a-t-il noté. C’est pourquoi une réforme du financement et du fonctionnement de l’UNRWA est nécessaire, a-t-il dit.
Le représentant a estimé que la communauté internationale devrait continuer à fournir un financement suffisant à l’Office car il s’agit d’une responsabilité collective. Il faudrait faire davantage pour remédier au déficit structurel croissant de l’Office qui ne peut pas être comblé uniquement par le petit groupe de donateurs de l’Office, a-t-il averti. À cet égard, il a salué l’engagement pris par les pays membres de la Ligue des États arabes, en septembre dernier, de financer le budget de l’Office à hauteur de 7,8% dans les années à venir.
Pour sa délégation, l’UNRWA doit s’adapter aux changements sur le terrain et accorder la priorité aux réfugiés les plus vulnérables. La Norvège apprécie le processus de planification en cours et encourage l’Office à en tenir compte dans sa stratégie à moyen terme. Elle salue également les efforts de l’Office en vue de parvenir à une plus grande transparence dans l’utilisation de ses ressources, ainsi que les réformes qu’il a engagées de manière à rassurer sa base de donateurs quant à sa bonne gestion, a assuré son représentant.
M. MOHAMMED AL-ALATI (Koweït) a souligné que l’on ne peut parler de la souffrance des Palestiniens sans souligner la responsabilité d’Israël, la puissance occupante responsable de la situation dramatique et de la destruction des infrastructures palestiniennes. La communauté internationale doit demander à Israël d’agir dans le respect des résolutions pertinentes des Nations Unies et, notamment, de mettre un terme au blocus de Gaza qui dure depuis six ans. Le blocus fait obstacle aux activités de l’UNRWA dans une zone qui compte 70% de réfugiés à l’heure actuelle et qui pourrait devenir invivable d’ici à 2020 selon le rapport de l’UNRWA. S’agissant de la Cisjordanie, le représentant a souligné que les réfugiés palestiniens souffraient terriblement des restrictions à la circulation imposées par les autorités d’occupation, de l’insécurité alimentaire et du chômage.
Le Koweït a augmenté sa contribution au budget de l’UNRWA à hauteur de deux millions de dollars, a assuré son représentant, qui s’est dit profondément préoccupé par la situation financière difficile à laquelle est actuellement confronté l’Office. La communauté internationale doit assumer ses responsabilités financières à l’égard de l’UNRWA, a-t-il insisté. Par ailleurs, les réfugiés palestiniens doivent être autorisés à exercer leur droit au retour, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Avant de conclure, M. Al-Alati a réaffirmé l’engagement de son pays à travailler avec tous les États en vue d’assurer le succès de l’Office.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a déclaré que l’aggravation de la situation dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza menaçait « la survie même du peuple palestinien ». « En agissant illégalement comme elle le fait, la puissante occupante compromet le bon fonctionnement de l’UNRWA, sapant ainsi sa capacité de venir en aide aux réfugiés palestiniens », a estimé le représentant. Il a rappelé que les restrictions imposées au personnel de l’UNRWA constituaient des violations de la Charte des Nations Unies, de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies et des résolutions pertinentes de l’ONU. M. Hanniff a ensuite souligné que l’Office devrait être doté d’un budget qui lui permet de s’acquitter efficacement de son mandat. « La Malaisie appelle les États Membres à continuer de soutenir l’action de l’UNRWA en augmentant leurs contributions, un effort vital pour améliorer le bien-être des réfugiés palestiniens », a lancé le représentant de la Malaisie.
M. FAISAL ALZAYANI (Bahreïn) a estimé que l’UNRWA jouait un rôle crucial et contribue à la stabilité dans la région dans l’attente d’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien. Il s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation dans le Territoire palestinien occupé et a regretté les difficultés financières de l’Office qui, a-t-il dit, entravent ses travaux. Il a dénoncé « la tendance à saper les capacités de l’Office de s’acquitter de son mandat », et ce, en dépit du processus de réforme que l’Office a engagé et des autres efforts qu’il a entrepris pour améliorer sa gestion. Pour sa délégation, le manque de financements adéquats a des répercussions négatives sur la qualité des services de l’UNRWA. M. Alzayani a émis toutefois l’espoir que l’UNRWA sera en mesure de réaliser les objectifs de sa deuxième stratégie à moyen terme, en dépit de son déficit structurel. À cet égard, il a encouragé la communauté internationale à des efforts de mobilisation supplémentaires pour appuyer financièrement l’Office. Pour le Bahreïn, la question des réfugiés palestiniens est politique avant d’être humanitaire, et c’est pourquoi, il est convaincu que cette question ne pourra être résolue que dans le cadre d’un règlement du conflit israélo-palestinien.
M. A. K. ABDUL MOMEN (Bangladesh) s’est félicité de ce que l’UNRWA continue à fournir des services de qualité de manière durable et efficace pour assurer le développement humain des réfugiés palestiniens et leur protection. Le Bangladesh, a souligné le représentant, est gravement préoccupé par les atteintes à la sécurité du personnel de l’UNRWA, ainsi que par l’imposition de taxes et de restrictions de mouvement aux biens et au personnel de l’Office. Ces mesures, a-t-il dit, constituent des violations des résolutions pertinentes des Nations Unies.
Par ailleurs, la volatilité de la situation en Syrie exige de toutes les parties qu’elles respectent la sécurité des camps de réfugiés et des acteurs humanitaires, a estimé le représentant. De même, les parties doivent permettre l’accès des acteurs humanitaires aux zones de conflit. S’agissant de la situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, le représentant du Bangladesh a appelé au retrait des restrictions économiques et à la libre circulation imposées par la puissance occupante, ainsi qu’à l’arrêt de l’implantation de nouvelles colonies de peuplement et de la destruction des biens appartenant aux Palestiniens.
M. PHAM QUANG HIEU (Viet Nam) a salué l’UNRWA de ses efforts, tout au long de l’année, pour continuer à apporter ses services aux cinq millions de réfugiés palestiniens malgré la situation tendue dans la région et ses propres difficultés. Il a exhorté l’ONU, les États Membres et les bailleurs de fonds à maintenir leur soutien à l’Office.
Sa délégation est préoccupée par le manque de progrès dans le processus de paix israélo-palestinien, la situation volatile à Gaza et la question des réfugiés palestiniens. Elle a regretté les pratiques israéliennes telles que le blocus de Gaza, les confiscations de biens, les entraves à la libre circulation et la poursuite des colonies de peuplement qui ont toutes, a-t-elle dit, des répercussions négatives sur la population civile palestinienne. Dans ce contexte, le Viet Nam lance un appel aux autorités israéliennes pour qu’elles cessent toute activité militaire et de peuplement dans le territoire occupé, et à toutes les parties concernées pour respecter le droit international et le droit international humanitaire.
Pour qu’une solution durable soit trouvée, le représentant du Viet Nam a encouragé la communauté internationale et, en particulier, le Conseil de sécurité et le Quatuor à redoubler d’efforts pour faire face à la situation politique et humanitaire actuelle et promouvoir une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien. Pour sa part, le Viet Nam a reconnu l’État de Palestine et soutiendra sa quête pour devenir membre permanent de l’ONU, a rappelé son représentant.
M. VIJAY INDER SINGLA (Inde) a déclaré que la situation au Moyen-Orient continuait d’être fragile. Malheureusement, les questions relatives à la Palestine restent sans solution et la crise syrienne a des répercussions sur le mandat de l’UNRWA, a-t-il regretté. L’Office est le symbole de l’engagement de la communauté internationale en faveur des Palestiniens, dans l’attente d’un règlement définitif du conflit israélo-palestinien, a-t-il rappelé.
M. Singla a salué l’UNRWA pour l’aide urgente qu’il fournit à des milliers de réfugiés palestiniens et a réitéré le soutien constant de l’Inde en faveur de la cause palestinienne, ainsi qu’au règlement pacifique du conflit israélo-palestinien dans le cadre de la solution de deux États. Au niveau bilatéral, l’Inde contribue à hauteur de 10 millions de dollars chaque année à l’UNRWA, a indiqué le représentant, en précisant que cette contribution avait augmenté.
Le rapport dont est saisie, aujourd’hui, la Quatrième Commission décrit la crise chronique de financement de l’UNRWA qui a, a-t-il fait observer, un impact sur le maintien et la qualité des services fournis. La communauté internationale, a-t-il souligné, doit continuer à appuyer l’Office qui joue un rôle très important.
Par ailleurs, le blocus imposé à la bande de Gaza et la barrière de séparation imposent des entraves au travail de l’UNRWA. Israël doit donc lever le blocus afin de soulager la population palestinienne et faciliter le travail de l’UNRWA, a demandé le représentant. L’Inde, a-t-il assuré, soutient tous les efforts visant à régler pacifiquement le conflit entre Israël et la Palestine. La reprise de négociations de paix directes, a-t-il dit, est un signe positif dans ce sens. En conclusion, M. Singla a appelé tous les membres de la communauté internationale à soutenir l’UNRWA.
M. KHALID AL-SALLOOM (Arabie saoudite) a déclaré qu’il est important que l’UNRWA puisse continuer ses efforts pour apporter ses services aux réfugiés palestiniens à l’avenir. En tant que principale agence humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, il n’envisage pas qu’elle puisse réduire ou cesser ses activités tant qu’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien n’est pas trouvée. Cette solution passe par le droit au retour des réfugiés palestiniens, a soutenu le représentant saoudien. Concernant le déficit chronique de l’UNRWA, qui s’élève à plus de 48 millions de dollars cette année, il a exhorté tous les bailleurs de fonds actuels et potentiels à venir en aide à l’Office et à soutenir ses activités.
Pour sa part, l’Arabie saoudite a augmenté sa contribution à l’UNRWA et est, aujourd’hui, l’un de ses principaux bailleurs de fonds, a précisé le représentant. Sa délégation condamne toutes les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement par Israël qui sont, a-t-il qualifié, des violations flagrantes des droits inaliénables du peuple palestinien et du droit international. Le représentant a demandé que le mur de séparation soit démoli. « Ne nous leurrons pas, l’appui financier n’est pas la seule solution au problème des réfugiés palestiniens. Cette solution passe également par une volonté et un appui politique », a tranché le représentant avant de conclure.
Mme MAURA MWINGIRA (République-Unie de Tanzanie) a relevé qu’en dépit des difficultés auxquelles l’Office est confronté, il a rempli sa mission de façon remarquable dans l’ensemble de ses zones d’activité. L’UNRWA a en outre adopté des mesures pour élargir la base de bailleurs de fonds et pour renforcer son efficacité, ainsi que pour conformer sa comptabilité aux normes IPSAS.
La République-Unie de Tanzanie, a souligné la représentante, est préoccupée par l’aggravation de la situation sécuritaire en Syrie qui, a-t-elle dit, a un impact négatif sur les activités de l’UNRWA. Toutes les parties au conflit doivent protéger les civils et le personnel humanitaire, a-t-elle conclu.
M. AMADU KOROMA (Sierra Leone) a regretté que le conflit israélo-palestinien ne soit toujours pas résolu et a estimé que les réfugiés palestiniens ne méritent pas de vivre les conditions qui leur sont actuellement imposées par la puissance occupante. « Les Palestiniens doivent pouvoir élever leurs enfants sur leurs propres terres et vivre dignement, a-t-il déclaré, avant de remercier les pays d’accueil de ces réfugiés. La Sierra Leone salue la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes et souhaite un règlement pacifique négocié « qui est la seule voie viable pour une sortie de crise ».
Le problème palestinien ne peut rester sans fin à jamais, d’autant plus qu’il a des ramifications mondiales, a estimé le représentant. Il faudrait, a-t-il souligné, qu’Israël mette un terme à toutes les formes de violations du droit international dans le Territoire palestinien occupé, y compris à l’implantation de colonies de peuplement israéliennes. Le représentant a également souligné qu’il était important pour les Palestiniens de reconnaître le droit d’Israël d’exister et de faire cesser les tirs de roquettes contre Israël. Concernant la situation financière actuelle de l’UNRWA, il a salué les engagements pris par de nouveaux bailleurs de fonds de l’UNRWA. Ce déficit financier chronique a un impact négatif sur les services que l’UNRWA apporte aux réfugiés palestiniens, a-t-il fait remarquer.
M. FRANCIS CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que le Saint-Siège partageait les difficultés financières rencontrées par l’UNRWA pour assister les populations vulnérables et déplacées. Il a estimé que cette situation nécessitait la contribution accrue des donateurs internationaux, tout en reconnaissant que la crise financière et économique internationale rendait ces contributions plus difficiles à réaliser. Il s’est félicité de la perspective d’une reprise du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens dans la mesure où cela permettrait de créer des opportunités de développement économique rendant ces populations moins dépendantes de la générosité de la communauté internationale.
Il a par ailleurs exprimé ses vœux de succès à la Conférence de paix sur la Syrie prévue pour le mois prochain à Genève afin que la situation des réfugiés palestiniens ne soit pas aggravée. Il a enfin appelé à la conclusion d’un accord de paix global comprenant le sort de Jérusalem et garantissant la liberté de religion et de conscience pour ses habitants, ainsi qu’un accès équitable et sans entrave aux lieux saints pour les fidèles de toutes les religions et de toutes les nationalités.
Droits de réponse
L’observatrice de la Palestine, réagissant aux commentaires de la délégation israélienne selon lesquels le droit au retour ne s’applique pas aux réfugiés palestiniens, lui a demandé comment le déni de ce droit légitime pouvait-il servir la paix.
Israël doit reconnaître l’humanité, la souffrance et le droit à la justice des réfugiés palestiniens, a insisté l’observatrice de la Palestine. La déclaration « sans cœur » que la délégation israélienne a faite sur le statut des réfugiés marque l’« apogée de l’hypocrisie » d’Israël qui garantit le droit à tout juif à travers le monde de s’installer dans le pays. Elle a rappelé que depuis la création de l’État d’Israël, il n’a jamais été envisagé de retirer ou de forcer au départ, ni de déposséder de leurs propriétés, les populations autochtones. Pourquoi, depuis 65 ans, Israël continue de nier ce droit? a-t-elle demandé. Comment la communauté internationale réagirait-elle aujourd’hui au refus de réintégrer des réfugiés sur leur terre après un conflit en raison de leur appartenance ethnique? a-t-elle ajouté.
L’Autorité palestinienne reste attachée à trouver une issue pacifique au conflit, sur la base du droit international et, en particulier, dans le respect du droit au retour des réfugiés palestiniens, a assuré l’observatrice de la Palestine. Les questions examinées aujourd’hui par la Quatrième Commission ont un écho au sein de la communauté internationale, comme en témoigne le soutien politique apporté par des délégations du monde entier au travail de l’UNRWA. Avant de conclure sur une note positive, elle a salué le travail inlassable consenti par le Commissaire général de l’UNRWA, M. Filippo Grandi, ainsi que son équipe.
Le représentant d’Israël a tenu à réaffirmer qu’Israël restait attaché à la solution de deux États et en faveur d’une solution durable au conflit. Israéliens et Palestiniens doivent travailler ensemble pour régler un grand nombre de problèmes complexes, sur la base de la vérité, a-t-il ajouté. S’adressant à la délégation de la Malaisie, il a fait remarquer qu’Israël est une démocratie prospère qui respecte toutes les religions, contrairement à la Malaisie qui, a-t-il dit, agit en violation constante des droits de l’homme.
Le représentant de la République arabe syrienne, tout en regrettant l’impact de la crise syrienne sur les réfugiés palestiniens qui vivent dans son pays, a tenu à rappeler que le Gouvernement syrien avait fait tout son possible pour les protéger et leur garantir des conditions de vie décentes. Il a également renforcé sa coopération avec l’UNRWA tout au long de cette période, a-t-il assuré. La Syrie, pendant de nombreuses décennies, était le pays le plus sûr et celui qui offrait les meilleures conditions de vie et opportunités d’emploi aux réfugiés palestiniens, a-t-il rappelé, avant d’exprimer la préoccupation de son gouvernement quant à leur sort. Le représentant syrien a précisé toutefois que les causes de la détérioration de leur situation sont imputables à certains groupes armés qui ont pénétré les camps de réfugiés palestiniens et agressé les réfugiés, les forçant ainsi à fuir leurs camps et à chercher refuge dans des pays voisins.
En outre, les sanctions imposées par la communauté internationale à la Syrie ont contribué à aggraver cette situation. Par ailleurs, il a fait remarquer au représentant d’Israël qu’il n’était pas en position de parler du statut des réfugiés palestiniens en Syrie ou ailleurs car, a-t-il rappelé, c’est Israël qui est à l’origine de leur souffrance et de leur exil. Comment ose-t-il parler de leur statut alors même que son pays ne leur reconnaît pas le droit au retour? a-t-il demandé.
Pour le représentant de la Malaisie, les propos de la délégation israélienne ne relèvent pas du point à l’ordre du jour. Il a fait observer que l’UNRWA n’opérait pas en Malaisie.
Remarque de clôture du Commissaire général de l’UNRWA
M. FILIPPO GRANDI, Commissaire général de l’UNRWA, a remercié les délégations pour leur soutien continu aux travaux de l’UNRWA. Il est revenu sur la déclaration de la Suisse qui avait mis l’accent sur la nécessité de renforcer la protection des activités de l’UNRWA. À cet égard, il a insisté sur la priorité d’assister les réfugiés palestiniens qui sont pris au piège dans le conflit en Syrie et qui ne peuvent ainsi recevoir l’aide humanitaire nécessaire. Il a néanmoins assuré que l’UNRWA bénéficiait d’une bonne coopération avec le Gouvernement syrien, ce qui permet de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Il s’est fait l’écho de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité qui demandait aux pays voisins d’ouvrir leurs frontières à tous les réfugiés venant de Syrie, y compris aux Palestiniens. Quant à la situation à Gaza, il a réitéré son appel pour que le bouclage soit levé, tout en reconnaissant que certains progrès ont été faits en ce sens. Le Commissaire général de l’UNRWA a reconnu qu’il était important de tenir compte des préoccupations sécuritaires israéliennes, en rappelant que cela ne devait pas se faire au détriment de la situation humanitaire de la population civile de Gaza.
M. Grandi a partagé l’idée d’élargir la base de donateurs de l’Office et a invité le Gouvernement suisse à lui apporter son soutien dans ce domaine. Précisant que les bailleurs de fonds arabes financent traditionnellement des projets de l’UNRWA, il les a encouragés à également contribuer au Fonds général de l’Office qui finance ses services de base. Il a également lancé un appel au Brésil pour continuer de promouvoir le soutien à l’Office dans toute la région.
S’agissant du déficit financier de 48 millions de dollars qu’enregistre l’UNRWA en 2013, M. Grandi a demandé à la communauté internationale d’aider l’Office à le combler avant la fin de l’année. Il a également pris note de l’appui exprimé par le représentant d’Israël aux travaux de l’UNRWA, tout en regrettant qu’il ait associé l’UNRWAà une injustice. Il a estimé que la seule injustice était celle que les réfugiés palestiniens subissent et a rappelé que la création était antérieure à celle du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Le travail de l’UNRWA n’est pas politique et son mandat n’a pas changé en 65 ans, a-t-il tranché. L’UNRWA est loin d’être un obstacle à la paix, mais fait partie de la solution, a-t-il tenu à préciser. Avant de conclure, M. Grandi a mis l’accent sur l’importance d’une solution politique à la question des réfugiés palestiniens, en regrettant qu’il quitte son poste sans avoir réussi à voir de réels progrès dans ce domaine.
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