En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/4086

Le nombre de réfugiés dans le monde a doublé en 10 ans, souligne le Haut-Commissaire des Nations Unies devant la Troisième Commission

6/11/2013
Assemblée généraleAG/SHC/4086
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

41e & 42e séances – matin et après-midi


LE NOMBRE DE RÉFUGIÉS DANS LE MONDE A DOUBLÉ EN 10 ANS, SOULIGNE LE HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES

DEVANT LA TROISIÈME COMMISSION


Le nombre de personnes relevant de la compétence du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a doublé en une décennie, a souligné, ce matin, devant la Troisième Commission, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres.


M. Guterres présentait son rapport annuel, ainsi qu’un examen stratégique de l’évolution de la situation globale des réfugiés au cours de la dernière décennie.


Depuis 2003, plus de 45 millions de personnes dans le monde ont été déplacées de force en raison d’un conflit ou de persécutions.  Un nombre sans précédent de réfugiés, de demandeurs d’asile, de rapatriés, d’apatrides et de déplacés, soit 35,8 millions, bénéficient de la protection et de l’assistance du HCR.


Le rythme auquel les réfugiés franchissent les frontières n’a jamais été aussi élevé, a expliqué le Haut-Commissaire.  Cette année, plus de deux millions de personnes dans le monde auront été forcées de fuir leur pays d’origine, « le chiffre le plus élevé depuis le génocide rwandais de 1994 ».


Les trois dernières années ont été marquées par une succession rapide de crises de grande ampleur, de la Libye et de la Côte d’Ivoire à la Somalie et au Mali, a noté M. Guterres.  Tout en gérant les conséquences de ces conflits, le HCR a été confronté à l’afflux de plus de 1,7 million de Syriens qui ont fui leur pays depuis janvier.


Le HCR a mis en œuvre toutes les ressources disponibles afin de répondre aux besoins de réfugiés toujours plus nombreux.  Il a entrepris, dès 2006, une réforme institutionnelle pour accroître son efficacité, a expliqué le Haut-Commissaire.


Le budget du HCR est financé presque intégralement au moyen de contributions volontaires.  En 2012, il a reçu une aide importante de ses donateurs qui ont versé, sous forme de contributions, le montant record de 2,3 milliards de dollars. 


Les contributions de l’Union européenne et de ses États membres représentent près d’un tiers du financement reçu par le HCR en 2013 et elles ont plus que doublé en 10 ans, a indiqué le représentant de l’Union européenne.  Les États-Unis ont indiqué qu’ils avaient contribué en versant un milliard de dollars au HCR cette année.


Malgré cela, il reste beaucoup de besoins non satisfaits et le HCR doit réaliser un équilibre entre les interventions d’urgence et les déplacements prolongés, a noté le Haut-Commissaire.


La Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles était également saisie d’un rapport du Secrétaire général sur l’aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés d’Afrique.


À la fin de l’année 2012, l’Afrique comptait près de 2,8 millions de réfugiés, soit un quart des réfugiés dans le monde, et 10,4 millions de déplacés, soit près d’un tiers des déplacés dans le monde.


Après un dialogue interactif avec le Haut-Commissaire, une quarantaine de délégations ont participé aujourd’hui au débat général sur les questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et déplacés.


L’Afghanistan reste le pays avec le plus grand nombre de réfugiés, a ainsi fait remarquer son représentant.  Près de cinq millions d’Afghans vivent aujourd’hui en Iran et au Pakistan.


Pour sa part, le Pakistan, qui a hébergé en 2012 le plus grand nombre de réfugiés en provenance d’Afghanistan, a souhaité que la question des réfugiés soit « résolue une fois pour toutes ».


La Zambie a lancé, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), un appel à tous les partenaires à œuvrer au retour d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.


Sur une note positive, la République-Unie de Tanzanie a salué la fermeture du camp de réfugiés burundais de Mtabila en décembre 2012 comme un jalon important.


La Côte d’Ivoire est subitement devenue, au début des années 2000, « un créateur de réfugiés », le phénomène d’exil ayant culminé avec la crise postélectorale en 2010-2011, a déclaré sa représentante.  Aujourd’hui, plus de 230 000 réfugiés ont pu rentrer au pays.


L’Algérie a fait part notamment de son inquiétude au regard des situations d’urgence dans la région du Sahel.  Par exemple, le Mali compte plus de 300 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et plus de 111 000 réfugiés dans les pays voisins, comme le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie.


Pour sa part, le Soudan a demandé à la communauté internationale de lui fournir le soutien nécessaire au rapatriement volontaire des réfugiés et des personnes déplacées.


Partenaire du HCR, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fourni, en 2012, des secours à quelque 4,4 millions de personnes déplacées dans le monde.


Le représentant du CICR a souligné le rôle essentiel joué par les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui peuvent mener une action humanitaire là où d’autres acteurs, en particulier internationaux, ne peuvent accéder.


La Troisième Commission se réunira demain à 15 heures pour examiner plusieurs projets de résolution.


RAPPORT DU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX RÉFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires (A/68/12 (Part I) (Part I) et A/68/12 (Part II) (Part II)), A/68/12/Add.1 et A/68/341) [point 62] )


Déclaration liminaire, suivie d’un dialogue interactif


M. ANTONIO GUTERRES, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a présenté son neuvième rapport annuel à la Commission (A/68/12, Partie I), ainsi que les résultats d’un examen stratégique qui recense les évolutions majeures en matière de protection des réfugiés au cours de la dernière décennie (A/68/12, Partie II).


Le nombre de réfugiés relevant de la compétence du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a doublé en une décennie, a souligné M. Guterres.


En outre, le rythme auquel les réfugiés franchissent les frontières n’a jamais été aussi élevé.  À la fin de l’année 2013, plus de deux millions de personnes dans le monde auront été forcées de fuir leur pays d’origine, le chiffre le plus élevé depuis le génocide rwandais de 1994.


Les trois dernières années ont été marquées par une succession rapide de crises de grande ampleur, de la Libye et de la Côte d’Ivoire à la Somalie et au Mali, a noté M. Guterres.  Tout en gérant les conséquences de ces conflits, le HCR a été confronté à un énorme afflux de réfugiés causé par la tragédie en Syrie.


Plus de 1,7 million de Syriens ont fui leur pays depuis janvier, s’ajoutant aux centaines de milliers de réfugiés provenant de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo (RDC), du Soudan, du Mali et de la Somalie.  Des millions de personnes ont également été déplacées à l’intérieur de leur propre pays.


Le HCR a mis en œuvre toutes les ressources disponibles afin de répondre aux besoins de réfugiés toujours plus nombreux.  Il a entrepris des réformes de structure et de gestion pour accroître son efficacité, a expliqué le Haut-Commissaire.


Il a rappelé que c’est la générosité des pays d’accueil et des communautés locales qui permet au HCR de s’acquitter de son mandat.  À ce sujet, le fardeau n’est pas distribué également, car plus de 80% des réfugiés sont aujourd’hui accueillis par des pays en développement.


Ensuite, le budget du HCR est financé presque intégralement au moyen de contributions volontaires.  En 2012, il a reçu une aide importante de ses donateurs qui ont versé sous formes de contributions le montant record de 2,3 milliards de dollars. 


Malgré cela, il reste beaucoup de besoins non satisfaits et le HCR doit réaliser un équilibre entre les interventions d’urgence, en particulier en Syrie, et les situations humanitaires prolongées.


M. Guterres a mis l’accent sur l’importance des partenariats avec les secteurs public et privé, d’autant plus qu’1 réfugié sur 2 vit aujourd’hui en milieu urbain.  Le HCR travaille avec un éventail de plus en plus large d’intervenants, dont 900 organisations non gouvernementales, les organismes des Nations Unies, et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.


Par ailleurs, la réforme institutionnelle a permis au HCR de devenir une organisation plus forte et de simplifier ses structures.  Entre 2006 et 2012, le total des dépenses de personnel est passé de 41% à 26%, et, pour le siège, de 14% à 8%.  Cette baisse des dépenses a permis d’accroître l’efficacité du HCR sur le terrain et d’investir dans des activités négligées, particulièrement en Afrique.


Enfin, 40% du personnel du HCR travaille dans des lieux d’affectation hors siège déconseillés aux familles et souvent dangereux, a précisé le Haut-Commissaire en saluant leur dévouement et leur courage.


M. Guterres a ensuite passé en revue les progrès et les problèmes majeurs rencontrés au cours de la décennie qui vient de s’écouler et la façon dont le HCR les a abordés.


Le HCR a notamment renforcé ses activités relatives à l’apatridie, après avoir lancé en 2010 une campagne de sensibilisation aux Conventions de 1961 et 1954.  Environ 4 millions de personnes qui étaient apatrides ont acquis une nationalité à la suite de changements intervenus dans les lois ou les politiques.


Ensuite, le HCR a fait sien le principe de sa responsabilité fondamentale à l’égard des personnes qu’il doit protéger.  La stratégie « âge, genre et diversité », qui est le cadre fondamental suivi à l’heure actuelle, vise à ce que les réfugiés exercent leurs droits sur un pied d’égalité.


Plus de la moitié des réfugiés placés sous sa protection, soit 6,4% au début de l’année, sont en situation de déplacement prolongé et le HCR s’emploie activement à trouver des solutions durables.


Depuis 2003, plus de 7 millions de réfugiés ont pu retourner volontairement chez eux, a indiqué M. Guterres.  Néanmoins, l’instabilité persistante dans plusieurs pays d’origine a signifié que les réfugiés ont été beaucoup moins nombreux à être rapatriés aux cours des dernières années que pendant la première moitié de la décennie.


« Le principe de donner refuge à ceux qui fuient la violence et la persécution est une valeur universelle », a fait valoir le Haut-Commissaire.  Il nous faut protéger ensemble cette valeur humaine fondamentale, « pour les millions de personnes qui en ont dépendent dans le monde entier ».


Dialogue


La Norvège a loué les efforts déterminants du personnel du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans des situations chaque fois plus dangereuses.  Elle a dit sa préoccupation face aux attaques contre les réfugiés, en particulier syriens, aux assassinats, à la torture, aux viols et à l’exploitation sexuelle des enfants et des femmes.  La délégation a aussi jugé urgent de fournir un accès humanitaire à des millions de personnes et s’est demandée quels étaient les besoins face à une crise comme celle qui prévaut en Syrie.


La République arabe syrienne a dit sa gratitude au HCR pour ses efforts constants d’assistance au Gouvernement dans l’installation et la protection des réfugiés tant sur son territoire que dans les pays avoisinants.  Tout en remerciant les pays qui s’efforcent d’aider à trouver une solution à la crise syrienne, le représentant a appelé les États Membres à honorer leurs engagements, contractés depuis plus d’un an, et relatifs à la mise en œuvre de la stratégie de réponse aux situations d’urgence.


Dans ses remarques sur le rapport présenté par le HCR, il a fait remarquer qu’en termes de ressources, celles fournies à la Syrie représentaient la moitié de celles offertes aux pays voisins, et a souligné que selon les estimations des Nations Unies, il y aurait 7 millions de déplacés à l’intérieur alors que le nombre des personnes qui se sont installées dans les pays voisins était nettement inférieur, pas plus d’un million et demi, la plupart vivant à leurs propres frais en milieu urbain.  Ceux qui vivent dans les camps ne dépassent pas le demi-million, a-t-il observé, en estimant que les allocations financières étaient totalement contradictoires par rapport aux besoins concrets sur le terrain.


Évoquant l’absence de sécurité dans les camps situés dans les pays voisins, le représentant de la Syrie a ensuite dénoncé les vols, les pillages, les enlèvements, les viols et l’exploitation d’enfants, de même que le phénomène, sans précédent, des mariages précoces forcés des filles vierges et des femmes syriennes, ainsi que le recrutement de Syriens et de terroristes armés issus de pays voisins.


Il a prié M. Guterres d’expliquer ce que le HCR pourrait faire pour mettre fin à ces exactions.  Il a saisi l’occasion du dialogue pour demander à tous les pays qui aident les groupes armés à s’abstenir de le faire, en particulier certaines nations du Golfe.  Il a regretté que certaines puissances politiques profitent de la crise syrienne pour faire pression sur le Gouvernement afin qu’il renonce.


Le Liechtenstein a reconnu le rôle critique joué par le HCR et a exprimé sa préoccupation face aux nouvelles crises.  La déléguée à invité à l’intensification des efforts de prévention et à des solutions qui garantissent pleinement le droit des personnes déplacées et le principe de non-refoulement. 


Le représentant de l’Éthiopie a aussi dit sa gratitude au HCR pour son appui aux efforts consentis par son pays dans l’assistance aux réfugiés.  Le délégué a indiqué que les pays de réinstallation devraient exprimer leur préférence en termes d’accueil des réfugiés qui décident de retourner dans leur pays. 


Il a recommandé une cohérence et une coordination accrues entre les pays d’accueil et de transit.  Il a exhorté à fournir plus de ressources au HCR et aux pays concernés.


Le Cameroun a salué les efforts déployés en vue de restructurer le Haut-Commissariat et a mis l’accent sur le principe de responsabilité partagée compte tenu du fait que toute instabilité dans une région avait des répercussions sur l’ensemble de la communauté internationale.  Que pourraient faire les États en vue de l’exécution concrète des priorités esquissées par le HCR, a demandé la déléguée.


Le Maroc, concernant les programmes d’éducation, a demandé quels étaient les défis auxquels le HCR était confronté dans l’administration de ces programmes.  Le représentant marocain a aussi posé le problème de la libre circulation des réfugiés dans les zones urbaines notamment, en demandant comment garantir ce droit fondamental.  Il a fait état des menaces à la sécurité des réfugiés, surtout par des groupes mafieux et criminels impliqués dans des trafics de drogues et d’armes.  Quelle pourrait être la protection optimale dans ce contexte?


L’Indonésie a décrit l’architecture mise en place dans sa région pour veiller à l’assistance et à la protection des réfugiés, en partenariat avec plusieurs agences et fonds des Nations Unies, dans le cadre du Processus de Bali.  La déléguée a résumé les conclusions d’un forum récent sur cette question, notamment sur la réglementation concernant la protection des personnes dans la région d’Asie-Pacifique.


Elle a, en outre, indiqué que la mise en œuvre du Cadre de coopération régionale approuvé lors de la Conférence ministérielle régionale de mars 2011 avait sensiblement progressé.  Relevant les succès dans les processus de retour et de réinstallation des réfugiés dans la région, elle a évoqué les défis de la migration irrégulière en s’interrogeant sur les moyens d’améliorer cet aspect.


L’Érythrée a indiqué que, lors de sa première intervention devant la Troisième Commission en 2005, M. Guterres avait insisté sur les solutions durables pour les réfugiés et déplacés.  Le représentant a voulu savoir comment les choses avaient évolué en la matière.  Que fait, par ailleurs, le HCR pour lutter contre les agressions et les meurtres de réfugiés et de déplacés, a-t-il encore demandé.


Le Kenya, qui accueille des réfugiés depuis 40 ans, a réitéré son attachement à cette tâche, et sa disponibilité à resserrer sa coopération avec le HCR et toutes les parties prenantes.  La déléguée a toutefois mis l’accent sur la concurrence entre les réfugiés et les communautés locales pour les besoins de base et a demandé ce qu’il convenait de faire face aux conflits sociaux qu’elle engendre.


À son tour, elle a dénoncé l’infiltration d’éléments criminels dans les camps de réfugiés et déplacés en faisant observer qu’il est quasiment impossible de contrôler chaque personne qui pénètre dans les camps.  Elle a sollicité plus d’assistance dans le cadre du renforcement des capacités mondiales d’asile, ce qui constituerait une solution durable pour les réfugiés qui le désirent. 


Le Bangladesh a fait des commentaires sur les activités menées par le HCR, lequel, a dit la délégation, semble plus intéressé à travailler dans de nouveaux domaines et catégories qui ne figurent pas dans son mandat.  Elle a noté que le HCR avait tellement élargi son concept qu’il s’occupait désormais de groupes ne relevant guère de son mandat.


Le représentant a appelé à créer de nouveaux mandats spécifiques, voire un nouvel organe pour traiter de nouvelles catégories de réfugiés.  Il a plaidé pour la reconnaissance des efforts des pays qui accueillent les réfugiés en dépit de leurs grandes difficultés.


Le Haut-Commissairedes Nations Unies pour les réfugiés,M. Guterres a répondu à la Norvège qu’il était en effet parfois difficile d’apporter une assistance car l’accès est le principal obstacle.  Dans certaines situations, a-t-il admis, il est impossible de se rendre dans les zones où les personnes concernées se trouvent.  Il a espéré que le droit humanitaire serait plus respecté par les États.


Il a souligné que la formation des agents de protection était cruciale dans les activités du HCR et qu’il fallait prendre en considération l’aspect culturel.  La priorité majeure pour M. Guterres est l’éducation à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. 


Répondant à la Syrie, il a signalé que certains commentaires allaient au-delà du mandat du HCR.  Il a appelé à la mise en place de mesures de confiance pour faciliter l’acheminement de l’aide dans les zones où les combats font rage.  M. Guterres a rappelé que les Syriens fuyaient le pays car leurs besoins de base n’étaient pas satisfaits, la situation sécuritaire étant grave.


M. Guterres a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle contribue, au plus vite, à une solution viable en Syrie.  Il a en outre indiqué que la Turquie et la Jordanie en particulier avaient obtenu des résultats tangibles dans la protection des réfugiés.


Au Liechtenstein, il a répondu que le HCR avait présenté un plan en 12 points pour le secours en mer, par exemple, en vue de la mise en place de mécanismes de coopération plus solides pour améliorer l’accueil, l’investissement dans les pays d’origine et l’aide aux pays de transit afin de réduire les mouvements de migration irrégulière qui est dirigée par des trafiquants.


Il a fortement appuyé l’aide et l’accueil aux frontières, en citant comme exemple l’approche humaniste de l’Éthiopie, qui symbolise la notion de partage du fardeau et des responsabilités.


Les partenariats ne doivent pas détourner les ressources des pays hôtes, a-t-il encore suggéré, en encourageant à être moins discriminatoire s’agissant des programmes de réinstallation, qui sont devenus un instrument de développement durable.  Il a remercié les pays d’accueil qui répondent positivement aux nouvelles exigences en matière de protection.


Le Haut-Commissaire pour les réfugiés a souligné que le Cameroun avait aussi joué un rôle remarquable dans l’accueil des réfugiés et la formation de son personnel dans ce domaine.  Il a apprécié la décision du Roi Mohammed VI pour la création d’un modèle institutionnel pour que le Maroc devienne un pays d’asile, dans le respect des droits de l’homme. 


M. Guterres a insisté sur la libre circulation des réfugiés tout en indiquant que cet aspect relevait de la responsabilité et de la décision des États.


Le Processus de Bali et les initiatives de l’Indonésie montrent bien l’importance de la coopération régionale, a déclaré le Haut-Commissaire en réponse à l’Indonésie, en indiquant qu’il fallait veiller à ce qu’il y ait effectivement protection et non « protectionnisme ».


Très récemment, des réfugiés ont été tués pour le prélèvement d’organes ou d’autres formes abjectes d’exploitation par les trafiquants, d’où la nécessité d’améliorer la coopération internationale à cet égard, a-t-il dit, précisant que l’on était très loin d’atteindre les objectifs escomptés.


Il a souligné, par ailleurs que des permis de travail avaient été délivrés dans les camps de réfugiés érythréens.  Le Kenya est un véritable pilier de la protection des réfugiés, a dit M. Guterres, qui a recommandé de trouver les moyens de poursuivre les programmes sur place sans saper les programmes kenyans pour le développement.  Il a mis l’accent sur la politique de non-refoulement appliquée par le Kenya.


M. Guterres a indiqué qu’il restait très attaché au mandat du HCR et que la majorité des ressources étaient consacrées aux groupes mentionnés dans la résolution établissant le HCR.  Il a insisté sur le fait que ce sont les États qui étaient les principaux responsables dans la protection des réfugiés et que le HCR ne pouvait intervenir sans leur autorisation et leur coopération.  Il a estimé, en conclusion, qu’il fallait absolument mettre en place des mécanismes de responsabilité et de partage du fardeau.           


Débat général


M. SILVESTER MWANZA (Zambie), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a indiqué que depuis plusieurs années, cette région du continent africain n’avait pas été épargnée par les mouvements de masse de populations fuyant les conflits en vue de demander l’asile dans les pays voisins. 


La SADC a réaffirmé son engagement à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le Protocole de 1967 et a, à ce titre, décidé de respecter le principe de non-refoulement aux niveaux national et régional, tout en respectant les normes internationales en matière de protection des réfugiés.


M. Mwanza a souligné les efforts de l’organisation dans la quête de solutions visant à régler les conflits qui durent dans la région et consolider la paix, la réconciliation nationale et la gouvernance démocratique.  Cette initiative portant ses fruits puisque la région est relativement sûre, créant donc les conditions pour un retour des réfugiés dans leur pays d’origine, a-t-il noté. 


Toutefois, la problématique des personnes en quête d’un refuge dans la région demeurait.  C’est pourquoi, il a lancé au nom de la SADC un appel à tous les partenaires à œuvrer au retour d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.  


L’organisation sous-régionale assure la communauté internationale de sa détermination à continuer de s’attaquer aux causes profondes des mouvements de réfugiés et des déplacés internes par le biais de la diplomatie préventive, ainsi  que la facilitation de la résolution des conflits.


Le représentant a également exhorté le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à aider les gouvernements à remplir leurs obligations envers les réfugiés d’une manière qui soit compatible avec les principes du droit international relatif aux réfugiés tout en prenant en compte les intérêts légitimes de sécurité nationale, sociaux et économiques.


M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne, a dit que la possibilité de trouver un asile a véritablement constitué une « question de vie ou de mort » pour les 1,1 million de nouveaux réfugiés et les 6,5 millions de personnes déplacées en 2013.  À cet égard, l’Union européenne, qui reste l’un des principaux donateurs en matière d’aide humanitaire, insiste sur le principe de non-refoulement.  Elle encourage en outre le HCR à continuer de mettre en œuvre des stratégies régionales globales de protection pour répondre aux préoccupations des réfugiés dans les flux mixtes de migration.


M. Vrailas a mis l’accent sur les besoins de certains groupes particuliers, comme les femmes vulnérables, les enfants et les réfugiés en milieu urbain.  Il a souhaité que les directives du HCR en matière de protection, ainsi que les stratégies « âge, genre et diversité » et pour l’éducation soient accélérées et appliquées dans toutes les situations où ces groupes sont impliqués.


« Nous devons travailler ensemble pour réduire la dépendance des réfugiés vis-à-vis de l’assistance », a déclaré ensuite le délégué de l’Union européenne.  Les acteurs humanitaires et du développement doivent œuvrer de concert pour trouver des solutions durables.  Il a salué la proposition du Haut-Commissaire pour les réfugiés de débattre de la protection des personnes déplacées lors de son dialogue sur les défis de la protection qui se tiendra à Genève le mois prochain.


Les contributions de l’Union européenne et de ses États membres représentent près d’un tiers du financement reçu par le HCR en 2013; elles ont plus que doublé depuis 10 ans.  Le représentant a été d’avis que le nombre de donateurs doit continuer de croître pour couvrir les besoins non satisfaits.  Il a encouragé le HCR à investir dans des partenariats opérationnels dans les situations d’urgence.  Enfin, a-t-il conclu, l’Union européenne a achevé cette année l’élaboration du cadre législatif préalable à la création d’un système d’asile européen commun.


M. ZHANG GUIXUAN(Chine) a proposé trois axes fondamentaux en vue de l’amélioration, par la communauté internationale, du système de protection des réfugiés et des déplacés: la résolution pacifique des différends, le respect des principes de « solidarité internationale et de « partage des responsabilités », et le renforcement des capacités des mécanismes internationaux de protection des réfugiés.


Pour la Chine, l’ONU et les organisations régionales devraient consolider les efforts de médiation et de réconciliation, améliorer la prévention des conflits et les mécanismes d’installation, afin de réduire le nombre des réfugiés et des déplacés à l’intérieur résultant des conflits armés.


D’autre part, il faudrait que la communauté internationale prenne des mesures tangibles aux fins d’épauler le développement durable des nations en développement et d’accroître leur résilience face aux catastrophes naturelles.  


Le représentant a appelé à la reconnaissance de la contribution substantielle de ces pays à l’installation des réfugiés et l’engagement des États Membres à rechercher des solutions durables au problème des réfugiés, tout en répondant aux situations et crises humanitaires d’urgence.  


De son côté, le HCR devrait poursuivre sa réforme interne en vue de l’amélioration de sa capacité à répondre à ces situations, à assister dans le renforcement des capacités étatiques et à continuer à améliorer la représentation géographique équitable de son personnel.     


Il a affirmé que la Chine avait offert 17 millions de dollars en vue de l’assistance humanitaire à la Syrie et aux pays voisins, y compris une assistance d’urgence par le truchement du HCR aux réfugiés syriens en Turquie.


M. CLAUDIO NARDI (Liechtenstein) s’est dit préoccupé par le nombre croissant des personnes déplacées, lequel n’a jamais été aussi élevé que depuis ces dernières années.  La capacité de la réponse d’urgence du HCR et ses partenaires s’était accrue en raison des crises simultanées en République démocratique du Congo (RDC), au Mali, au Soudan et au Soudan du Sud, ainsi qu’en Syrie, a-t-il indiqué. 


Le délégué a estimé que sans un consensus international visant à prévenir la résolution des conflits, le paysage humanitaire deviendrait davantage imprévisible et difficile à gérer. 


Convaincu de la capacité de la communauté internationale à aider à la mise en œuvre des solutions durables en matière d’assistance humanitaire aux personnes déplacées, M. Nardi a rappelé aux États Membres les devoirs et les responsabilités qui leur incombent.  « Les États Membres sont tenus par des obligations internationales en matière d’accès immédiat et sans entrave du personnel humanitaire, de l’aide  et des équipements sous aucun motif arbitraire », a-t-il dit. 


Cependant, le contraire est observé en Syrie où plus de deux millions de personnes sont en quête d’un refuge alors que près de 5,1 millions d’autres sont déplacées, a déclaré M. Nardi.  Le Liechtenstein a réaffirmé qu’en période de conflit les parties impliquées ont la responsabilité de faciliter le travail des organisations humanitaires notamment le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le HCR.


M. VITALI A. LUKYANTSEV (Fédération de Russie) a estimé que les activités du HCR contribuaient largement aux efforts mondiaux de la communauté internationale en matière de maintien de la paix, de stabilité et de sécurité.  Le rapport de M. Guterres illustre pleinement la situation actuelle des réfugiés et des déplacés dans le monde, a dit le représentant.


Toutefois, l’action du HCR doit être d’ordre strictement humanitaire et non politisée, comme énoncé dans la Charte des Nations Unies.  Par définition, a-t-il dit, les efforts de la communauté internationale ne doivent pas inclure un changement forcé de régimes ou l’emploi de la force, a-t-il précisé, en jugeant impératif d’assurer la sécurité dans les camps et d’empêcher l’infiltration d’éléments armés dans les camps sous couvert de protection.


Il a aussi exprimé la préoccupation de la Russie face à la montée des abus des demandeurs d’asile et a appelé à l’adoption de critères internationaux pour remédier à ce problème.  


Il a attiré l’attention sur le problème de l’apatridie en Lettonie et en Estonie, non résolue au cours des 10 dernières années, ce qui est tout à fait inacceptable, selon lui, rappelant les garanties données par le Haut-Commissaire à ce propos.


Des démarches plus équilibrées doivent, en outre, être adoptées pour les situations de réfugiés et de déplacement d’urgence, a-t-il ajouté, en mettant l’accent sur des questions de coopération mondiale. 


M. EL KHALIL-EL HACEN(Mauritanie) a rappelé que le dossier des Mauritaniens réfugiés au Sénégal suite aux évènements de 1989 était clos.  Le Président de la Mauritanie a lui-même confirmé le retour définitif de 24 273 personnes depuis le Sénégal, sur la base d’un accord tripartite avec le HCR.


M. STEPHAN TAFROV (Bulgarie) a salué le processus de réforme institutionnelle lancé par le HCR dans l’objectif d’améliorer la reddition de comptes à la communauté internationale, notamment aux donateurs et aux personnes nécessitant une assistance.  Dans ce cadre, il s’est félicité de l’examen global des capacités, des ressources et de l’expertise conduit par le Haut-Commissariat en vue d’une réponse structurelle aux urgences complexes.


Le représentant a affirmé qu’il était de la responsabilité ultime de la communauté internationale de s’attaquer aux multiples facettes de la situation des droits de l’homme en Syrie.


Dans ce contexte, le représentant a exprimé sa solidarité aux pays voisins de la Syrie les plus affectés par les graves crises humanitaires et a indiqué que son pays était également confronté à une situation exceptionnelle avec l’intensification du flux de réfugiés à ses frontières.


Cet afflux massif exige une réponse coordonnée aux niveaux national et international, a-t-il déclaré, avant de fournir des informations sur la contribution de la Bulgarie en termes d’assistance humanitaire aux personnes ayant fui la Syrie.


Mme MARIE-CHRISTINE BOCOUM (Côte d’Ivoire) a indiqué que son pays était subitement devenu, au début des années 2000, un créateur de réfugiés, le phénomène d’exil ayant culminé avec la crise postélectorale 2010-2011.  À la fin 2010, on estimait ainsi à près de 300 000 le nombre d’Ivoiriens réfugiés dans les pays de la sous-région ouest-africaine et au-delà, la plupart se trouvant au Libéria, en Guinée et au Ghana.  Le nombre de déplacés variait entre 700 000 et un million, selon les sources.  Quant au nombre d’apatrides, ou de personnes à risque, il était estimé à 700 000, a-t-elle indiqué. 


Face à cette situation inacceptable, dès son accession au pouvoir, le Président Alassane Ouattara a fait du retour de tous les Ivoiriens dans leur pays et leurs lieux habituels de résidence, ainsi que de l’éradication de l’apatridie, une de ses priorités.  M. Ouattara s’est personnellement investi dans la matérialisation de cette priorité en se rendant successivement dans les différents pays d’accueil afin de donner des assurances aux réfugiés et de les encourager à rentrer.  Des missions ont également été menées dans les zones de résidence temporaire, et de résidence habituelle des déplacés internes dans le même but.


Aujourd’hui, plus de 230 000 réfugiés sont retournés dans leur pays et ne sont sujets à aucune tracasserie.  Des dispositions législatives et réglementaires ont été prises pour résoudre les cas d’apatridie en Côte d’Ivoire depuis 2011 afin de régulariser leur situation et éradiquer ce phénomène dans le pays.  


La représentante a souligné, par ailleurs, que le Haut-Commissariat avait fait des progrès significatifs dans sa réforme, caractérisée par une transparence accrue de son administration, tout en se disant profondément préoccupée des ressources modestes dont il est doté pour ses opérations en Afrique.


M. GRANT (Canada) a déclaré que les moyens et les ressources du HCR, ainsi que la capacité de la communauté internationale à apporter aussi bien une aide qu’une protection humanitaire, avaient été mis à l’épreuve dernièrement par les crises en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, au Mali, au Soudan et au Soudan du Sud. 


Ces faits ont révélé la nécessité d’une coopération et d’un soutien accrus pour s’attaquer aux problèmes provoqués par les déplacements forcés, a-t-il noté.  En ce qui concerne la question des réfugiés, les mesures nationales devraient servir de complément à l’action internationale d’autres pays, a expliqué le délégué, en soulignant que le Canada avait apporté à son régime d’asile des changements très importants.


« Cette réforme entrée en vigueur l’année dernière visait à le rendre plus équitable et à en accélérer les formalités.  Elle a aussi permis d’en améliorer l’intégrité, y compris le renvoi rapide des personnes dont il a été établi qu’elles n’avaient pas besoin de protection », a précisé le représentant. 


Il a mis l’accent sur le trafic des migrants, en exhortant les gouvernements à s’y attaquer car cette activité met en danger la vie à la fois des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants.  À ce titre, il a donné l’assurance que son pays poursuivrait son action contre ce trafic, y compris en empêchant que les trafiquants exploitent à leurs fins le système d’immigration canadien. 


Le délégué a insisté sur la vulnérabilité des communautés religieuses, condamnant ainsi la violence et les violations des droits de l’homme en particulier contre la population de l’État d’Arakan au Myanmar.  Il s’est dit préoccupé par les conversions forcées et les persécutions de communautés religieuses en Syrie, y compris celles fuyant la violence et cherchant refuge à l’extérieur du pays.


Appelant le régime de Bashar Al-Assad à renforcer l’élargissement d’efforts humanitaires et de secours, le Canada a remercié les pays voisins qui fournissent l’asile et la protection aux personnes ayant fui la Syrie.


M. JEREMIAH N. MAMABOLO (Afrique du Sud) a réitéré son soutien aux efforts déployés pour renforcer le cadre normatif protégeant les réfugiés pris dans les conflits armés, insistant sur la nécessité de développer des politiques et des législations nationales adaptées.


Se disant « alarmé » par les conclusions du Haut-Commissaire selon lesquelles la protection des réfugiés « reste encore un défi majeur », il a rappelé que les réfugiés et les demandeurs d’asile en Afrique du Sud jouissaient d’une totale liberté de mouvement dans le pays pendant la durée des procédures.  


« Ils sont autorisés à participer à la vie économique et ont accès aux services de base, ils peuvent travailler et étudier pendant la finalisation de leur demande d’asile », a-t-il expliqué, avant d’appeler les États Membres à « travailler ensemble, avec les agences de l’ONU », pour relever les autres défis mis en avant par le Haut-Commissaire, particulièrement « la propagation du VIH/sida » ou « les violences basées sur le genre. »


Au niveau régional, le représentant a rappelé que l’Afrique du Sud travaillait en étroite collaboration avec le HCR et les pays de la région afin de développer et de mettre en œuvre des stratégies de gestion des flux migratoires et d’initier des accords bilatéraux dans ce domaine.  « Nous allons nous rapprocher de plusieurs acteurs, dont le HCR, pour proposer notre assistance dans la création de système d’enregistrement biométrique des réfugiés et demandeurs d’asile », a-t-il précisé.


Le représentant a rappelé la responsabilité des pays d’origine dans la création d’un environnement propice au retour volontaire de leurs citoyens.  « Si c’est l’option privilégiée, nous devons aussi encourager l’option de la réinstallation dans un pays tiers quand les réfugiés ont plusieurs nationalités », a-t-il ajouté.


M. ANDREW KIHURANI (Kenya), qui a souligné que son pays, qui accueille des réfugiés depuis plus de 40 ans et où se trouve désormais le plus vaste camp au monde, s’est attardé sur la situation des Somaliens au Kenya. 


Il a notamment rappelé que la famine qui a frappé la Corne de l’Afrique en 2011 avait conduit, 20 ans après la chute du Gouvernement central de Somalie, à un afflux « presque inexorable » de réfugiés.  « Au plus fort des déplacements, 1 200 Somaliens arrivaient chaque jour au Kenya; ils sont aujourd’hui plus d’un demi million », a indiqué le représentant. 


Saluant les efforts internationaux pour ramener la paix en Somalie, à la fois en réduisant à néant les Chabaab et en mettant fin aux actes de piraterie au large des côtes somaliennes, il a mis l’accent sur la nécessité que les réfugiés somaliens puissent rentrer dans leur pays.  « Le développement socioéconomique de la Somalie reposera sur le renforcement de ses propres capacités en ressources humaines », a-t-il ainsi soutenu. 


Le représentant kenyan a invoqué la résolution 428 (1950) de l’Assemblée générale, par laquelle mandat a été donné au HCR de, notamment, trouver des solutions permanentes au problème des réfugiés, y compris en facilitant leur retour volontaire dans leur pays d’origine « dans des conditions dignes et sûres ».


M. Kihurani a déclaré que des consultations étaient en cours entre le Gouvernement kényan, le Gouvernement fédéral de Somalie et le HCR sur la réintégration des réfugiés somaliens dans leur pays.  « Ces consultations doivent permettre d’aboutir à l’élaboration d’un cadre pour le retour volontaire, dans le calme et durable, des réfugiés somaliens dans leur pays d’origine », a-t-il précisé. 


M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a expliqué que son pays était en train de réglementer le droit à l’asile afin de produire une loi qui définisse clairement les procédures d’octroi et de retrait du statut de réfugié en Angola, conformément aux instruments internationaux.  Quant aux réfugiés angolais ayant quitté le pays pendant le long conflit armé en Angola, qui n’a pris fin qu’en 2002, ils sont encore nombreux à résider dans des pays étrangers.  Leur statut, a-t-il ajouté, doit être revu maintenant que l’Angola vit une période de paix et de stabilité politique.


En juillet et août 2013, des réunions tripartites ont eu lieu avec des représentants du Gouvernement angolais, le HCR et le Botswana, l’Afrique du Sud, la Namibie, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie en vue de créer les conditions légales et techniques pour garantir le retour dans la sécurité des Angolais réfugiés dans ces pays.


M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI(Soudan) a indiqué que le respect des traditions et des valeurs religieuses du peuple soudanais prévoit des actes de générosité et garantit la protection et l’accueil d’autrui.  Le Soudan a créé, dès 1968, une Commission nationale pour les réfugiés qui met à leur disposition les services dont ils ont besoin et assure la coordination avec le HCR.  Les catastrophes et les conflits internes n’ont toutefois fait qu’augmenter le nombre de réfugiés soudanais dans les pays voisins.


Le Soudan, a assuré le représentant, a fait face aux problèmes car il est convaincu que l’État est responsable au premier chef.  S’attaquant à leurs causes profondes, il a fait de nombreux efforts pour garantir la stabilité au Darfour et dans les États du Nil bleu et du Kordofan méridional.  Au Darfour, des milliers de réfugiés ont ainsi pu rentrer volontairement dans leurs villages et retrouver une vie normale.  Dans l’État du Nil bleu, une réforme foncière a été introduite.


De plus, a-t-il poursuivi, neuf accords de coopération ont été conclus avec le Soudan du Sud.  Le Soudan est prêt à poursuivre sa coopération avec le HCR, dans le respect du principe du partage du fardeau, et pour passer de l’étape des secours à celle du développement. 


Il demande à la communauté internationale de lui pour fournir le soutien nécessaire au rapatriement volontaire des réfugiés et des personnes déplacées, ainsi que la levée des sanctions pour qu’il puisse reprendre ses exportations.


Mme OH HYUNJOO (République de Corée) s’est félicitée des réformes institutionnelles, financières et administratives entreprises ces dernières années par le Haut-Commissariat pour les réfugiés, pour renforcer efficacement ses capacités de réponse aux crises humanitaires.  Elle a ensuite observé que le doublement du nombre de personnes concernées par les activités du HCR a considérablement mis l’organe à l’épreuve, alors que les disponibilités financières n’ont pas suivi la même progression. 


C’est pour cela que la République de Corée, qui a décidé d’une aide pluriannuelle de 36 millions de dollars au HCR entre 2013 et 2015, est d’avis que le HCR devrait se concentrer prioritairement sur son mandat de protection des réfugiés et appliquer universellement le principe de non-refoulement, en particulier avec les réfugiés et demandeurs d’asile en provenance de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). 


Le Haut-Commissariat devrait également renforcer sa coopération avec d’autres acteurs pertinents, comme les organisations non gouvernementales, a dit sa représentante.  


Suite du débat général


Mme TATIANA LESHKOVA (Bélarus) a indiqué que la législation réglementait le séjour des réfugiés et leur droit au travail ainsi que la situation juridique des apatrides.  Le nombre de demandes du statut de réfugié a augmenté de presque 27% l’année dernière.


La déléguée a encouragé le HCR à travailler plus activement avec les donateurs et a salué la proposition d’élargissement de la composition du Comité exécutif du Haut-Commissariat.  


Elle a espéré que l’Assemblée générale examinerait positivement cette proposition.  Elle a aussi appelé au renforcement des activités dans le cadre de la mise en œuvre du Plan mondial de lutte contre la traite des personnes, suite au débat de haut niveau sur cette question.  


Mme PIYAPORN PUTANAPAN (Thaïlande) a observé qu’un grand nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile vivaient de manière prolongée dans des situations précaires, et notamment dans des pays en développement.  Cette situation pèse sur le développement économique et social de ces pays, a-t-elle déclaré, appelant la communauté internationale à soutenir les pays d’accueil et à en partager le fardeau.  


La représentante a ensuite souligné les efforts déployés par son pays en matière de coopération bilatérale, régionale et internationale pour le contrôle des mouvements migratoires.  Le Processus de Bali et son cadre de coopération régionale est un exemple de ces efforts, a-t-elle indiqué, ajoutant toutefois que des consultations avec tous les acteurs pertinents étaient encore nécessaires.   


La représentante a dit ne pas partager l’avis du Haut-Commissaire pour les réfugiés en ce qui concerne la protection des réfugiés et les défis qui en découlent.  Pour la Thaïlande, au contraire, il faut s’attaquer à ces défis à la racine, afin de mieux comprendre les motivations des migrants qui quittent leurs pays, tenant compte des facteurs économiques, sociaux et politiques.   


M. ANDRIY TSYMBALIUK (Ukraine) a salué l’action du HCR en matière de sécurisation de la protection internationale des réfugiés et de supervision du respect de leurs droits et des libertés fondamentales conformément au droit international. 


Il s’est également félicité des efforts de l’agence de l’ONU en vue d’aider les gouvernements dans le processus de rapatriement volontaire des réfugiés, ainsi que leur assimilation dans leur pays d’accueil.  L’Ukraine a réaffirmé sa volonté de renforcer sa coopération avec le HCR, en particulier avec son Bureau de Kiev afin de s’attaquer aux défis actuels et de prêter assistance aux immigrants et réfugiés demandeurs d’asile dans le pays. 


À ce titre, le représentant a noté avec intérêt la mise en œuvre réussie du projet de rénovation de l’établissement de détention temporaire pour les réfugiés à Odessa, exécuté dans le cadre du Programme régional du HCR pour la protection des réfugiés financé par l’Union européenne. 


Il a précisé que l’Ukraine avait adopté une nouvelle loi sur les réfugiés et les personnes nécessitant une protection supplémentaire ou temporaire, laquelle prenait en compte la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le Protocole de 1967 s’y rapportant, ainsi que les recommandations pertinentes et les résolutions de l’Union européenne. 


Par ailleurs, le Parlement a adopté une loi d’harmonisation réglementant l’accès des réfugiés aux secteurs social, éducatif et médical.  De son côté, le Gouvernement a également adopté le Plan d’action pour l’intégration des réfugiés et des personnes dans le besoin de protection supplémentaire dans la société ukrainienne d’ici à 2020.


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a déclaré que son pays traversait une crise humanitaire à laquelle le Gouvernement s’efforçait de répondre avec toute son énergie, en coopération avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le HCR et les organisations non gouvernementales.


Elle a cependant regretté que les ressources ne soient pas à la mesure des enjeux, avec seulement 60% du total nécessaire pour répondre aux besoins.  La déléguée a réitéré, par ailleurs, la position de son pays quant à la situation sécuritaire dans les camps de réfugiés, dont certains sont mêmes transformés en camps d’entraînement militaire pour des terroristes qui sont ensuite envoyés en Syrie pour s’y adonner à des boucheries.  Le Gouvernement syrien s’emploie donc à la reconstruction des infrastructures de base détruites par ces terroristes, a-t-elle indiqué.


La déléguée a considéré que tous ceux qui cherchent à assister les réfugiés au retour doivent s’abstenir de faire le tri en fonction de leur appartenance ethnique et religieuse, car cela constitue une menace pour l’équilibre et la diversité de la Syrie et sert uniquement les intérêts des terroristes qui visent à transformer le pays en un émirat taliban qui bafoue tous les droits de l’homme.    


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a noté que son pays avait l’un des partenariats les plus longs avec le HCR.  Au fil des années, le Pakistan reste en haut de la liste des pays accueillant des réfugiés.  En 2012 encore, il a hébergé le plus grand nombre de réfugiés en provenance d’Afghanistan.  « Trente ans, c’est très long pour un pays qui accueille des millions de réfugiés », a-t-il insisté.  Compte tenu de la situation économique et sécuritaire difficile en Afghanistan, le rapatriement volontaire des réfugiés afghans apparaît comme étant la seule solution viable.


Malheureusement, l’instabilité et le manque de facteurs d’incitation en Afghanistan découragent les retours et les conséquences socio-économiques pour les populations locales au Pakistan sont graves.


En dépit de cela, le Gouvernement pakistanais a signé en début d’année un nouvel accord avec le Gouvernement afghan et le HCR pour prolonger le séjour des réfugiés afghans jusqu’en décembre 2015.  Sa capacité à accueillir indéfiniment des millions de réfugiés n’est toutefois pas illimitée, a prévenu M. Khan.  « Il est temps de résoudre une fois pour toute la question des réfugiés. »  Le Pakistan appelle le HCR et la communauté internationale à créer en Afghanistan un environnement favorable au retour permanent des réfugiés.


M. OTAKA (Japon) a fait part de l’inquiétude de son gouvernement face au nombre élevé de personnes forcées à se réfugier ou à se déplacer à l’intérieur de leurs propres pays.  Il a également salué les pays voisins de la Syrie pour leur politique d’ouverture des frontières et le respect du principe de non-refoulement.  Il a remercié le HCR pour avoir accompagné le chef de la diplomatie japonaise, lors de sa visite au camp de réfugiés de Zaatari, en Jordanie, pour se rendre compte de la situation et des besoins sur place.


Le Japon, a-t-il assuré, continuera d’œuvrer, encore plus activement, de concert avec la communauté nationale dans l’assistance aux réfugiés et aux pays hôtes.  Il a rappelé que le Premier Ministre, M. Shinzo Abe, avait annoncé devant l’Assemblée générale, en septembre dernier, 60 millions de dollars supplémentaires à l’assistance humanitaire en Syrie, et dans les pays avoisinants, une somme qui s’ajoute aux 95 millions de dollars déjà versés.


Le Japon appuie, en outre, la stabilisation des pays voisins et a accordé des prêts à la Jordanie.  Son représentant a enfin réaffirmé le lien étroit entre la paix et la sécurité régionales, d’une part, et la protection des réfugiés et des déplacés, d’autre part, et de leur caractère indispensable pour le développement de l’Afrique.   


M. LAASEL ABDERRAZZAK (Maroc) a souligné l’importance de la solidarité humanitaire internationale pour répondre aux situations humanitaires d’urgence, et a rappelé que son pays avait dépêché des aides et une assistance d’urgence aux personnes déplacées suite aux crises libyenne, syrienne et sahélienne.  


Le représentant s’est réjoui de voir qu’un grand nombre de réfugiés regagnaient leurs pays d’origine, grâce à la consolidation des programmes de rapatriement librement consenti et aux efforts louables du HCR dans la mise en œuvre des recommandations en matière de retour volontaire et de rapatriement librement consenti.


Le Maroc a estimé que la détention et la séquestration des réfugiés dans des conditions inhumaines ainsi que les restrictions imposées à leur liberté de circulation devraient bénéficier d’une attention particulière de la part du HCR, de même que le rapatriement librement consenti, qui pourrait être suppléé par l’intégration sur place, ou la réinstallation dans d’autres pays, sans entraves ou instrumentalisation politiques imposées par les pays hôtes.


Pour le représentant marocain, ces pays assument la responsabilité juridique, morale et humaine de protéger les droits des réfugiés.


Au sujet des camps de Tindouf et du phénomène de séparation des familles sahraouies, le Maroc a rejeté toute conditionnalité au recensement et à l’enregistrement des populations de ces camps sur la base d’interventions individuelles ou confidentielles.


Le refus de l’Algérie de s’acquitter de ses obligations internationales, entretenu depuis 1977, constitue une violation des obligations conventionnelles, librement contractées par l’Algérie, et est un affront au HCR, à l’ONU ainsi qu’à la communauté internationale, malgré les appels incessants pour mener ce recensement.


Le représentant a réitéré son appel ferme pour le respect inconditionnel des principes du droit international humanitaire et de celui des droits de l’homme des populations séquestrées dans les camps de Tindouf.  


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé que la question des réfugiés occupait une place centrale dans l’histoire de son pays depuis le début du conflit, « il y a des décennies ».  Aujourd’hui, près de cinq millions d’Afghans vivent en Iran et au Pakistan.  Des centaines de milliers d’autres Afghans vivent dans divers pays dans le monde entier.  L’Afghanistan reste le pays avec le plus grand nombre de réfugiés.


L’Afghanistan, a assuré le représentant, est engagé avec ses partenaires internationaux, en particulier le HCR, dans des programmes de grande ampleur pour faciliter le retour des réfugiés.  Depuis 2002, six millions de réfugiés sont rentrés au pays. 


Dans 61 lieux à travers 29 provinces, 115 000 familles ont reçu des parcelles de terre pour construire des abris.  Le Gouvernement fait toutefois face à un défi important pour fournir des services de base aux rapatriés et, à cet égard, il dépend de l’appui des donateurs.  Le retour des réfugiés afghans du Pakistan est également lié à la stabilité et à l’amélioration de la situation sécuritaire.


Enfin, M. Khan a remercié la communauté internationale et le HCR pour leur appui aux réfugiés afghans.  Le HCR a ainsi permis le retour de 98 600 personnes en 2012 et s’est impliqué dans d’autres projets pour protéger les réfugiés les plus vulnérables.


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a notamment fait observer que son pays, en coopération avec la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Serbie, mettait en œuvre le Programme régional de logement, qui œuvre à la prise en charge des déplacés de l’ex-Yougoslavie.  Il a précisé que, dès l’année prochaine, Konik, le dernier camp de réfugiés du Monténégro, serait transformé en résidences familiales.  « Cette construction signifiera la fin des centres collectifs d’accueil de réfugiés », a-t-il dit. 


Le représentant a également mentionné les efforts menés dans le cadre du Programme pour faciliter l’intégration dans le système éducatif monténégrin des enfants de déplacés roms et d’origine égyptienne.  « En dépit de ces importantes activités, nous soulignons l’importance de renforcer la coopération internationale et la collaboration avec les pays d’origine en vue de réunir les conditions d’un retour volontaire et sûr des réfugiés », a ajouté M. Scepanovic.  Il a, par ailleurs, déclaré que son pays était sur le point d’adhérer à la Convention sur la réduction des cas d’apatridie.


M. USMAN SARKI (Nigéria) a indiqué que sans les contributions de la communauté internationale, les travaux du HCR seraient inefficaces.  « La contribution des donateurs n’est pas que financière », a-t-il ajouté, soulignant leurs capacités à créer un environnement favorable à la réussite des opérations humanitaires ainsi qu’à la protection des civils. 


Le représentant a abordé la situation dans son pays, en attirant l’attention sur les conséquences des agissements de groupes terroristes, dont ceux de Boko Haram, « qui provoquent des déplacements massifs de population et déstabilisent les frontières ».  « Partout, le règne de la terreur représente un assaut contre notre sécurité collective, et appelle par conséquent une réponse collective de notre part », a-t-il clamé. 


Après avoir insisté sur les efforts menés par son gouvernement pour démanteler Boko Haram, M. Sarki a souligné l’urgence de renforcer drastiquement le contrôle du trafic d’armes légères et de petit calibre en Afrique.  « Le Nigéria appelle tous les États qui ne l’ont pas encore fait à adhérer au Traité sur le commerce des armes récemment adopté », a exhorté le représentant.  Enfin, rappelant la pertinence des outils juridiques dont dispose le HCR, il a jugé que toute solution durable aux problèmes des réfugiés repose sur le rapatriement volontaire, l’intégration et la réinstallation.


M. RAMADHAN MWINYI (République unie de Tanzanie) a noté avec préoccupation que les 2,8 millions de réfugiés enregistrés en Afrique en 2012 représentaient un quart de la population mondiale des réfugiés.  Avec l’assistance du HCR, la Tanzanie accueille des réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC) et du Burundi.  La Région des Grands Lacs, mis à part l’est de la RDC, a connu une stabilité relative au cours de la dernière décennie qui a contribué au retour volontaire des réfugiés.


M. Mwinyi a remercié la communauté internationale des donateurs qui a aidé la Tanzanie à trouver une solution durable pour les 35 000 réfugiés burundais vivant en exil chez elle depuis presque deux décennies, en permettant leur retour sûr et digne.  À cet égard, la fermeture du camp de réfugiés de Mtabila en décembre 2012 constitue un jalon important.


S’agissant de la naturalisation de 162 000 réfugiés en 1972, qui a été suspendue en 2010, la Tanzanie est déterminée à résoudre ce dossier « de la façon la plus transparente possible », à condition que toutes les parties prenantes soient impliquées dans le processus de prise de décisions.


M. KHALEK (Égypte) a apprécié l’appui du Haut-Commisariat et l’assistance humanitaire à la Syrie, où la situation ne cesse de se détériorer.  L’Égypte accueille, depuis longtemps, un million de Soudanais et de Palestiniens, de même que de nombreux réfugiés syriens, a-t-il indiqué, en formant le vœu que la communauté internationale poursuive son appui aux pays hôtes.  


Il a plaidé en faveur de ressources supplémentaires suffisantes et prévisibles pour que le Haut-Commissariat puisse s’acquitter de sa tâche dans un environnement international caractérisé par des conflits et des situations d’urgence croissantes, notamment en raison de catastrophes naturelles.


M. DANIJEL MEDAN (Croatie) a appuyé les efforts du Haut-Commissariat tendant à favoriser des solutions durables en Europe du Sud-Est, notamment par un soutien à un programme régional de logement.  Une telle initiative constitue la meilleure garantie en vue de « clore le chapitre du déplacement » dans cette région, a-t-il opiné, rappelant que son pays avait connu des changements profonds et difficiles au cours des 20 dernières années.  Il a estimé que les normes les plus élevées de protection des droits de l’homme et des minorités avaient été respectées. Il a en outre indiqué qu’il était grand temps de mettre en œuvre, comme il se doit, les dispositions de la Convention de 1951 en la matière, et soutenu le rôle du Haut-Commissariat dans ce processus.


M. VAKHTANG MAKHAROBLISHVILI (Géorgie) a affirmé que son pays assumait ses responsabilités dans le cadre de la fourniture de solutions durables aux personnes affectées par le déplacement, notamment les réfugiés, les apatrides et les demandeurs d’asile qui résident sur son territoire, et s’engageait pleinement à garantir leurs droits économiques et sociaux.


En décembre 2011, la Géorgie a ratifié la Convention de 1954 sur le statut des personnes apatrides et a adopté une nouvelle loi sur les réfugiés et le statut humanitaire.  Le Gouvernement met en œuvre une politique tendant à l’intégration maximale des populations déplacées et, depuis 2009, environ 600 réfugiés ont obtenu la nationalité géorgienne.


Un nouveau centre d’accueil des demandeurs d’asile, conçu en fonction des normes européennes, a ouvert ses portes en 2010, des services de santé ont été mis en place et une série de projets d’éducation ont été exécutés pour que les enfants de déplacés soient intégrés dans le système national d’éducation.


Le délégué a regretté toutefois que le problème de déplacement forcé perdurait et constituait l’une des situations les plus alarmantes que connaît le pays.  La Géorgie a en effet souffert de nettoyage ethnique, d’expulsions et de violations des droits de l’homme de sa population dans les territoires occupés d’Abkhazie et la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud au début des années 1990, a-t-il rappelé, en, regrettant qu’en dépit des efforts concertés de la communauté internationale, des centaines de milliers de personnes déplacées à l’intérieur étaient encore privées de leur droit internationalement reconnu à un retour sûr et digne. 


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA(Brésil), déplorant la crise humanitaire en Syrie, a affirmé que son pays appuyait financièrement les efforts du HCR dans ce pays depuis 2012.  Cette aide, estimée à un million de dollars, est destinée aux réfugiés dans les pays voisins de la Syrie, a-t-il précisé.  Il a annoncé que son pays avait pris la décision de faciliter le processus d’octroi de visas brésiliens à tous les réfugiés syriens demandeurs d’asile, car a-t-il ajouté, le Brésil croit aux principes de la solidarité internationale. 


En outre, il a salué les efforts des pays voisins, en particulier l’Iraq, la Jordanie, le Liban et la Turquie pour avoir offert l’hospitalité aux réfugiés syriens, en rappelant qu’il était crucial que la communauté internationale réponde à l’appel concernant le renforcement de l’appui et l’assistance à ces personnes vulnérables en les accueillant sur leurs sols. 


La condition tragique des Syriens peut connaître une fin à condition qu’une solution pacifique et négociée soit trouvée.  S’agissant de la reprise des négociations directes entre Israël et la Palestine, le délégué a insisté sur la nécessité de continuer à répondre aux besoins humanitaires des Palestiniens qui restaient substantiels. 


À ce sujet, il a assuré que le Gouvernement brésilien apportait toujours son aide au travail de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et venait de conclure avec le Programme alimentaire mondial (PAM) un accord pour le don de 11 500 tonnes de nourriture a l’UNRWA. 


M. ARVIND KUMAR SINGH (Inde) a déclaré que la situation des réfugiés de longue durée était un sujet de préoccupation majeure qu’il fallait prendre en considération dans toute réponse aux situations d’urgence.  Dans ce cadre, il est impératif d’instaurer des conditions pour le rapatriement volontaire, qui reste la solution la plus durable à ce problème.


Tout en reconnaissant les complexités politiques qui, dans de nombreux cas, limitent le retour volontaire, le représentant de l’Inde a mis l’accent sur la nécessité de dialogues bilatéraux et régionaux entre les pays impliqués afin d’offrir des garanties aux réfugiés quant à leur retour sûr et stable.  Les pays en développement d’origine devraient donc être pleinement assistés afin de créer les opportunités économiques pour le retour des réfugiés.  


Établissant une distinction claire entre migrants et réfugiés, le représentant de l’Inde a estimé que la migration internationale devrait être promue d’une manière régulière non discriminatoire car les migrants représentent une valeur ajoutée en termes économiques tant pour les pays de destination que d’origine.


Il a aussi accueilli, avec satisfaction, le premier rapport écrit du Comité d’audit et de contrôle indépendant, nouvellement créé au Haut-Commissariat, qui a décidé la création d’un système intégré de contrôle par le biais de deux unités opérationnelles, une d’audit et une autre d’investigation.  


M. STÉPHANE BONAMY,Comité international de la Croix-Rouge, a réclamé des efforts politiques importants pour prévenir et résoudre, collectivement, les conflits.  Il a également mis l’accent sur l’impératif humanitaire consistant à minimiser l’impact des conflits armés sur les civils.  Le CICR, à ce sujet, intervient auprès des parties au conflit afin de promouvoir auprès d’elles le respect du droit humanitaire international et de leur rappeler leurs obligations et responsabilités.  


En 2012, le CICR a fourni des secours à quelque 4,4 millions de personnes déplacées dans le monde et, parce qu’elles sont particulièrement menacées, il continuera de s’efforcer de soutenir les personnes déracinées, ainsi que les communautés d’accueil et autres groupes vulnérables, a-t-il déclaré.


Soulignant le rôle essentiel joué par les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, principaux partenaires du CICR, l’observateur a souligné leur position unique dans leurs contextes nationaux respectifs où elles peuvent accéder là où d’autres acteurs humanitaires, en particulier internationaux, ne peuvent.  Il faut que soit reconnue et préservée la capacité des Sociétés nationales à mener à bien une action humanitaire impartiale, a-t-il recommandé.


Il a indiqué, par ailleurs que l’appellation « personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays » recouvrait des réalités fort différentes, certaines d’entre elles se trouvant dans des zones de combat, exposées à des dangers extrêmes, d’autres ayant réussi à trouver une relative sécurité, généralement dans les grandes zones urbaines.


En tout état de cause, ces personnes sont considérées comme un fardeau insupportable pour les communautés locales, au risque d’être rejetées et marginalisées, d’où la nécessité que la réponse humanitaire soit adaptée à la diversité de ces problèmes.  


Il a invité les agences de développement à s’impliquer suffisamment tôt, au lieu d’attendre la fin du conflit.  Les personnes déplacées doivent pouvoir jouir des mêmes droits que les autres citoyens à bénéficier des projets de développement et des programmes de sécurité sociale. 


L’observateur du CICR a notamment plaidé en faveur d’une attention particulière aux groupes vulnérables, notamment aux violences à l’égard des femmes dans toutes les situations d’assistance humanitaire.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a fait part de son inquiétude au regard des situations d’urgence dans la région du Sahel, en Afrique centrale ou encore en Syrie.  Le Mali compte ainsi plus de 300 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et plus de 111 000 réfugiés dans les pays voisins, comme le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie.


Pour sa part, a rappelé M. Benmehidi, l’Algérie continue d’accueillir à Tindouf l’une des 30 situations de réfugiés prolongées dans le monde.  « Il s’agit des réfugiés des territoires non autonomes du Sahara occidental, qui attendent leur rapatriement librement consenti dans le cadre de la mise en œuvre d’une solution durable basée sur le droit de leur peuple à l’autodétermination, reconnu par les textes et les résolutions pertinentes des Nations Unies », a-t-il dit.


L’Algérie ne ménagera aucun effort pour continuer à assurer l’aide et l’assistance nécessaires aux réfugiés sahraouis et appelle à la générosité des donateurs pour qu’ils continuent d’appuyer le HCR, a réaffirmé le représentant.


Par ailleurs, l’Algérie a toujours répondu aux sollicitations humanitaires, en accueillant notamment des réfugiés originaires de Syrie, de Libye, des pays du Sahel et d’Afrique centrale.  Elle octroie également des aides acheminées par avion cargo au profit des pays de la Corne de l’Afrique et du Sahel, des personnes déplacées en Syrie et des réfugiés syriens en Jordanie.


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a signalé que son pays continuait d’héberger l’une des plus grandes populations de réfugiés dans le monde, à savoir quelque trois millions en provenance de l’Afghanistan et de l’Iraq.  


Aujourd’hui, la majeure partie des réfugiés résident dans les zones urbaines, où ils ont bénéficié de services de base.  Avec un nouveau gouvernement au pouvoir, l’Iran s’est activement engagé aux côtés du HCR et de tout le système humanitaire onusien.  Le pays s’est employé à améliorer l’état de santé des réfugiés sur l’ensemble du territoire, dont plus de 80% bénéficient d’une assurance médicale.  L’éducation est aussi offerte aux enfants et aux adultes réfugiés, ce qui fait que 320 000 élèves afghans vont à l’école et 8 000 fréquentent l’université.


De la même façon, l’autosuffisance s’est accrue, de nombreux réfugiés pouvant travailler à leur compte et saisir des opportunités en créant de petites entreprises.  Ces opportunités, a-t-il dit, sont facilitées par le Gouvernement iranien et ce, en dépit des pressions économiques unilatérales et des sanctions imposées par certains États.


Des millions de réfugiés afghans désireux de retourner chez eux continuent de vivre dans les pays d’accueil en raison d’un manque de facilités d’intégration locale, a-t-il expliqué, notant qu’un rapatriement durable, dans la sécurité et la dignité, nécessitait un appui adéquat de la communauté internationale.   


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a déploré que la question des réfugiés soit souvent utilisée de façon contraire aux normes établies.  Il a jugé inacceptable que certains camps de réfugiés soient « utilisés comme centres d’activisme politique et de recrutement ».  L’absence de surveillance et de responsabilité dans la gestion des camps a conduit à des détournements des ressources et à l’enrichissement personnel de leurs administrateurs.  Dans certains cas, les mauvais traitements ont mis en danger la sécurité des réfugiés.


Pour sa part, l’Érythrée s’oppose au rapatriement forcé et aux expulsions.  Les Érythréens qui ont été rapatriés ne risquent pas d’être persécutés et sont encouragés à réintégrer leurs familles et leurs sociétés, a poursuivi le représentant.  Regrettablement, certains travailleurs humanitaires se sont employés à donner « une mauvaise image » de son pays en déclarant que les réfugiés de retour pouvaient être emprisonnés ou torturés.


Par ailleurs, le peuple de l’Érythrée, qui a souffert du déni de son droit à l’autodétermination, deux guerres d’agression, l’occupation de son territoire souverain et des sanctions illégales, doit aujourd’hui combattre le crime de la traite des personnes.


M. MILAN MILANOVIĆ (Serbie) a souligné que son pays avait accueilli le plus grand nombre de personnes déplacées en Europe, ce qui lui avait valu en 2008 d’être considéré comme l’un des cinq pays confrontés au problème de déplacement prolongé dans le monde.  Depuis lors, il a été donné de constater une réduction considérable du nombre de personnes déplacées du fait du processus d’intégration locale. 


« Selon les données du HCR, le nombre de personnes déplacées ayant vécu en Serbie est passé de 291 400 à 70 000 », a indiqué M. Milanović.  Selon le délégué, ces avancées ne pourraient être consolidées sans la volonté politique dans les pays d’origine en matière de respect des droits des minorités y compris ceux relatifs à l’usage de leurs langues et leur écriture.


Concernant la situation des réfugiés dans le territoire de l’ex-Yougoslavie, il a estimé qu’une approche régionale était à privilégier.  C’est dans ce contexte que la Déclaration de 2005 de Sarajevo a été revitalisée en 2010 lors de la Conférence ministérielle régionale, des assises ayant servi de cadre aux discussions sur la problématique des réfugiés en Europe du Sud-Est. 


Un an plus tard, la Déclaration de la Conférence ministérielle d’examen tenue à Belgrade a reconfirmé la volonté de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie de respecter pleinement les droits des réfugiés, y compris leurs droits individuels, et sans discrimination, a-t-il expliqué. 


Par ailleurs, M. Milanović a déclaré que son gouvernement avait adopté une deuxième stratégie nationale pour une solution aux questions des réfugiés et des déplacés pour la période 2011-2014, laquelle fournit les moyens d’améliorer les conditions de logement des déplacés les plus vulnérables.


M. ANDRÉS FIALLO-KAROLYS (Équateur) a déclaré que son pays respectait le principe de non-refoulement et qu’il n’appliquait pas aux demandeurs d’asile ou aux réfugiés des sanctions pénales pour leur entrée ou leur résidence illégale sur le territoire.  En outre, la Constitution prohibe le déplacement arbitraire et les personnes déplacées ont le droit à une protection et à une assistance humanitaire d’urgence de la part des autorités, qui doivent leur fournir de la nourriture, un logement et des services médicaux et d’assainissement.


Enfin, toutes les personnes et groupes déplacés ont droit à leur retour volontaire, sûr et digne vers leur lieu d’origine.  Le délégué a rappelé que dans les années 1970, l’Équateur avait accueilli des dizaines de milliers de personnes déplacées par les dictatures les plus atroces de l’Amérique du Sud.


En 2013, la tradition de solidarité ne s’est pas affaiblie et l’Équateur affiche le nombre le plus élevé de demandeurs d’asile et de réfugiés reconnus en Amérique latine.  Jusqu’au mois d’août, le pays a accueilli 56 000 réfugiés colombiens, soit 98,4% des demandeurs.  L’Équateur a offert un refuge à des ressortissantes de plus de 70 pays.


La Direction pour les réfugiés dépêche constamment des brigades dans différentes zones du pays, en particulier dans les zones frontalières avec la Colombie, afin de renouveler les documents comme les visas et les certificats provisoires des demandeurs d’asile ou réfugiés.


Le représentant s’est, enfin, vivement inquiété de la modicité des ressources du HCR et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a noté le nombre croissant de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leurs pays, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique, suite aux conflits qui ont déraciné des millions de personnes et empêché d’autres de revenir dans leur pays d’origine.  Cette situation est aussi devenue très complexe dans la Corne de l’Afrique.


Pays ayant une longue tradition d’hospitalité et d’accueil des réfugiés, l’Éthiopie a maintenu sa politique d’ouverture et a offert une protection à ceux qui demandaient l’asile sur ton territoire, a déclaré le délégué, en rappelant que son pays avait élaboré, en juillet 2004, une proclamation nationale sur les réfugiés, cadre législatif en vue de l’administration de la situation des réfugiés et rapatriés.


En vue de trouver des solutions durables, le Gouvernement a également lancé une nouvelle politique qui permet aux réfugiés n’ayant pas de casier judiciaire de vivre en dehors des camps et dans n’importe quelle région du pays.  Les réfugiés poursuivent aussi leurs études universitaires afin d’être dûment préparés, et productifs, une fois de retour dans leur pays d’origine. 


M. KENT (États-Unis) a souligné que son pays était un partenaire engagé du HCR et qu’il avait contribué à hauteur d’1 milliard de dollars en 2013.  Ce fut une année difficile, marquée par plusieurs crises à grande échelle qui ont éprouvé l’aide humanitaire.  Aucun gouvernement ou ni institution ne peut répondre, seul, aux défis.  « Il faut placer les partenariats anciens et nouveaux au centre du travail humanitaire pour répondre aux besoins des plus vulnérables », a ajouté le représentant.


Les États-Unis sont d’avis que le HCR doit continuer de renforcer son approche basée sur les résultats et adopter des indicateurs « plus mesurables et moins subjectifs ».  Enfin, ils saluent le travail réalisé par le HCR, notamment en Syrie, au Soudan du Sud et Mali.  Il ne faut pas oublier que le HCR est responsable de la protection de presque 34 millions de personnes dans le monde entier.


Mme AMY MUEDIN, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué que les accidents, récents et tragiques, en mer Méditerranée et ailleurs, montraient à quel point il est urgent d’intensifier les efforts pour venir en aide aux réfugiés et aux déplacés.


Elle a ensuite fourni des informations sur les diverses formes de collaboration entre l’OIM et le HCR, notamment dans l’adaptation aux nouvelles formes de mobilité humaine qui posent un certain nombre de problèmes d’ordre politique et opérationnel.


Dans le cadre des déplacements de grande ampleur, l’OIM aide à l’enregistrement, permettant ainsi aux gouvernements et aux partenaires de mieux estimer les besoins et les ressources nécessaires.  Dans cette collaboration, les opérations, le mandat et les responsabilités de chaque entité sont respectés, a expliqué l’observatrice. 


M. KIERAN MERCER, Observateur de l’Ordre militaire souverain de Malte, a rappelé que l’Ordre de Malte était la plus ancienne organisation humanitaire du monde et qu’il partageait les principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance du HCR.  Les défis en matière d’assistance aux personnes réfugiées et déplacées ont augmenté en taille et en complexité.


Les crises se sont régionalisées et la pression s’est accrue dans des zones déjà en manque de ressources.  L’Ordre de Malte, via son bras humanitaire Malteser International, s’efforce d’autonomiser les communautés à travers le renforcement des capacités, la formation et les infrastructures de développement.


L’Ordre de Malte est actif à la frontière entre la Turquie et la Syrie, au nord-est de la Thaïlande ou dans l’État de Kayin au Myanmar, a expliqué M. Mercer, en citant des exemples de projets éducatifs ou médicaux.  En raison des contraintes financières qui caractériseront les efforts humanitaires à l’avenir, l’Ordre est encouragé de voir le HCR s’engager à développer ses partenariats avec d’autres acteurs.


M. AJAY MADIWALE (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) s’est félicité du partenariat avec le Haut-Commissariat et avec d’autres organisations.  Il a mis l’accent sur les difficultés croissantes des 70 millions de personnes déplacées dans le monde, avec des besoins qui vont en augmentant.  


Il a jugé essentiel que les gouvernements et les agences examinent les moyens d’assister les personnes qui sont déplacées mais ne se trouvent pas dans des camps.  La Jordanie, le Liban et la Turquie, entre autres, ont été extrêmement généreux, a-t-il témoigné, en expliquant qu’en Jordanie, un programme de transfert de liquidités avait été mis en place, tandis que la Croix-Rouge italienne tente d’aider l’île de Lampedusa en butte à des difficultés terribles suite aux incidents en mer de candidats malheureux à la migration.


Le représentant a demandé aux États d’assurer l’accès des organisations humanitaires aux personnes déplacées et de fournir les ressources nécessaires pour éviter des pénuries dans l’aide humanitaire.  Le fardeau est trop lourd pour les communautés d’accueil, a-t-il plaidé à ce propos.


La Lettonie a répondu à la Fédération de Russie qui l’a mentionnée dans le contexte des apatrides.  Il y a 176 personnes apatrides en Lettonie et leur statut est réglementé par la loi sur l’état d’apatridie, conformément aux instruments internationaux.  La Lettonie a en outre accordé un statut spécial aux citoyens de l’ex-Union soviétique.  Elle protège toutes les personnes vivant sur son territoire, indépendamment de leur statut juridique.


À son tour, l’Estonie a répondu aux affirmations de la Russie.  Elle a dit qu’elle avait trouvé des solutions pour un grand groupe de personnes de nationalité non déterminée sur son territoire depuis 1991.  L’Estonie laisse ces personnes décider de leur citoyenneté et souligne que le processus de naturalisation est « simple, transparent et accessible ».  Ces personnes jouissent en outre de leurs droits fondamentaux.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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