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FEM/1911

Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes ouvre les travaux de sa cinquante-deuxième session et célèbre son trentième anniversaire

09/07/2012
Assemblée généraleFEM/1911
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Comité pour l’élimination de la                            

discrimination à l’égard des femmes

Cinquante-deuxième session                     

1039e séance – matin


LE COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES OUVRE LES

TRAVAUX DE SA CINQUANTE-DEUXIÈME SESSION ET CÉLÈBRE SON TRENTIÈME ANNIVERSAIRE


Il examinera la situation des femmes aux Bahamas, en Bulgarie,

au Guyana, en Indonésie, en Jamaïque, au Mexique, en Nouvelle-Zélande et à Samoa


Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a ouvert, ce matin, les travaux de sa cinquante-deuxième session et a célébré son trentième anniversaire avec l’organisation d’une table ronde intitulée: « La participation des femmes à la vie politique et aux postes de responsabilité –– Pour réaliser l’égalité ».


Directrice de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Mme Michelle Bachelet a notamment dit espérer que ce trentièmeanniversaire du Comité soit l’occasion de parvenir à ce qu’au moins 30 pays aient au moins 30% de femmes dans les parlements et que la parité effective soit atteinte d’ici à 2030.


Prévue jusqu’au 27 juillet 2012, cette cinquante-deuxième session du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes sera l’occasion pour ses 23 experts d’examiner les rapports périodiques des Bahamas, de la Bulgarie, de Guyana, de l’Indonésie, de la Jamaïque, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande et de Samoa.


Le Comité est chargé de veiller à la bonne mise en œuvre, par les États parties, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Unique instrument international relatif aux droits de la femme, la Convention a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 18 décembre 1979 et est entrée en vigueur le 3 septembre 1981.


Dans le cadre de la présentation du rapport sur les activités menées entre les cinquante et unième (13 février au 2 mars 2012, à Genève) et cinquante-deuxième sessions (9 au 27 juillet 2012, à New York), la Présidente du Comité, Mme Silvia Pimentel, experte du Brésil, a indiqué que le nombre d’États parties à la Convention et à son Protocole facultatif était toujours de, respectivement, 187 et 104.


Elle a précisé que la Bosnie-Herzégovine avait déposé un instrument d’acceptation auprès du Secrétaire général le 10 mai 2012.  Elle a également rappelé les recommandations formulées par le Comité, lors de sa cinquante et unième session, concernant les cas « Kell v. Canada » et « R.K.B. v. Turquie ».


Mme Pimentel a aussi informé les membres du Comité des nombreuses activités qu’elle a menées depuis la cinquante et unième session, notamment sa participation à la vingt-huitième Conférence annuelle sur les droits de l’homme de l’Association du barreau de l’État de Sao Paulo au cours de laquelle elle s’est vue décerner la médaille Franz de Castro Holzwarth, en sa capacité de Présidente du Comité.


L’ouverture de cette cinquante-deuxième session a également été l’occasion d’un échange entre les experts du Comité et M. Charles Radcliffe, Chef de la Section des questions internationales du Bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.


Ce dernier a passé en revue les activités organisées par son Bureau pour faire face au problème de la violence faite aux femmes, notamment la présentation d’une étude thématique sur la violence faite aux femmes et aux fillettes handicapées, et la rédaction, avec ONU-Femmes, d’un projet de note d’orientation sur les réparations suite aux violences sexuelles liées aux conflits.  Il a également fait état de l’organisation, au Panama, d’une réunion d’experts sur les fémicides en Amérique latine.


M. Radcliffe a aussi fait le point sur les recommandations formulées par la Haut-Commissaire en matière de renforcement des corps de traités, notamment la création d’un calendrier exhaustif pour faciliter la stricte mise en conformité avec les différents traités des droits de l’homme, ainsi que l’établissement de procédures simplifiées pour appuyer les États dans la présentation de leurs rapports.


Évoquant, par ailleurs, la tenue récente de Rio+20, M. Radcliffe a encouragé le Comité à continuer d’examiner la question des droits de l’homme dans le contexte du développement durable.


Dans le cadre de leurs activités procédurales, les 23 experts du Comité ont également approuvé l’ordre du jour provisoire de cette session, pour ensuite prendre note des rapports présentés par les États parties en application de l’article 18 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.


Ils ont ensuite écouté le compte-rendu de la Rapporteure sur les questions de suivi, Mme Barbara Bailey, experte de la Jamaïque.


Le Comité poursuivra ses travaux demain, mardi 10 juillet, à partir de 10 heures, avec l’examen des septième et huitième rapports périodiques combinés de Guyana.


CÉLÉBRATION DU TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DU COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES


Table ronde sur le thème « La participation des femmes à la vie politique et aux postes de responsabilité –– Pour réaliser l’égalité »


La célébration du trentième anniversaire du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a été marquée par une table ronde sur le thème « La participation des femmes à la vie politique et aux postes de responsabilité -– Pour réaliser l’égalité ».


Animée par le Sous-Secrétaire général du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, M.Ivan Šimonović, elle a vu la participation de Mme Rebecca Alitwala Kadaga (Ouganda), Présidente du Parlement ougandais; de Mme Sapana Pradhan Malla (Népal), membre de l’Assemblée constituante du Népal et Présidente du Forum pour les femmes, la loi et le développement; et du Professeur Souad Triki (Tunisie), en charge du programme de la société civile ENPI-South Programme et qui a également été Vice-Présidente de la Haute autorité indépendante pour la tenue des élections tunisiennes d’octobre 2011.


Déclarations liminaires


« Sans droits de la femme, il ne peut y avoir de droits de l’homme », a insisté, dans une déclaration liminaire, la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Mme SILVIA PIMENTEL, après avoir résumé 30 années d’activités du Comité pour faire avancer l’application de la Convention par les États Membres.  Elle a également cité l’adoption par le Comité de 28 recommandations générales visant à offrir une meilleure compréhension de la Convention et de la nature spécifique de la discrimination sexiste.


Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, M. JAN ELIASSON, a rappelé le chemin parcouru par le Comité depuis sa première réunion, en octobre 1982, limitée à des questions de procédure.  Au-delà du Comité, M. Eliasson a salué l’étape qu’a constituée l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1325 (2000), soulignant pour la première fois la nécessité d’inclure les questions sexospécifiques dans toutes les questions liées au maintien de la paix et à la reconstruction postconflit.  Il a précisé qu’un des objectifs de cette résolution était de parvenir en 2014 à un niveau de 20% des Casques bleus femmes.


Mon principal appel est celui du « triple 30 », a dit la Directrice de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Mme MICHELLE BACHELET, en espérant que le trentièmeanniversaire du Comité soit l’occasion de parvenir à ce qu’au moins 30 pays aient au moins 30% de femmes dans les parlements et qu’il soit possible de parvenir à la parité effective d’ici à 2030.


Mme Bachelet a jugé indispensable que les femmes s’engagent dans la politique, en citant une étude indienne démontrant que la participation des femmes à l’administration et à la politique locale se traduisait par une amélioration des résultats scolaires et les aspirations de carrière des jeunes filles.


Donnant lecture d’un message de la Présidente du Brésil, Mme DILMA ROUSSEFF, la Ministre brésilienne des politiques de la femme, Mme Eleonora Menicucci de Oliveira, a jugé historique la décision des Nations Unies en 1979 de créer ce Comité qui a eu un impact indéniable sur l’avènement de sociétés plus démocratiques.  « Nous les femmes, nous sommes les auteurs de notre histoire et nous sommes conscientes que nous arriverons là où nous voulons, afin que nos filles puissent faire encore mieux que nous », a-t-elle affirmé, en se disant persuadée que « le XXIe siècle sera celui des femmes ».


Énumérant les initiatives du Brésil en la matière, elle a indiqué que la majorité des programmes sociaux adoptés par son gouvernement privilégiaient les femmes.  Elle a cité le programme « Bolsa Familia » qui permet aux femmes brésiliennes de 13,5 millions de foyers de recevoir et d’administrer des ressources financières; et le programme « Ma maison, ma vie » qui leur permet d’avoir accès à des logements à loyers modérés.


Mme SHANTHI DAIRIAM, Fondatrice et membre du conseil d’administration du Comité d’action internationale pour la promotion de la femme (IWRAW-Asie Pacifique),a souligné le rôle décisif de la société civile pour mieux comprendre et mieux combattre les différentes formes de discrimination qui frappent les femmes.  Elle a dit que la société civile était indispensable pour faire connaître au niveau local les lois internationales et favoriser les interactions entre les groupes de femmes et le Comité.


Débat interactif


Au nom de l’Union interparlementaire (UIP), Mme REBECCA ALITWALA KADAGA(Ouganda), a souligné l’importance de mesures temporaires spéciales pour lutter contre la discrimination en indiquant que l’UIP sanctionnait les délégations nationales qui participaient à ses travaux avec moins de 30% de femmes.


En sa qualité de Présidente du Parlement ougandais, Mme Kadaga a cité un quota de 40% de femmes à des postes de responsabilité imposé aux partis politiques.  Même si l’objectif n’a pas été atteint, il a néanmoins permis en évoluant de 17% à 35%, entre 2001 et 2010, d’améliorer la visibilité des femmes.  Elle s’est particulièrement félicitée de l’évolution de la place de la femme dans la politique en Afrique, où deux femmes sont devenues Présidentes, à savoir Mme Ellen Johnson Sirleaf au Libéria, et Mme Joyce Banda au Malawi.


« Avec 33% de femmes au Parlement, le Népal connaît le plus haut taux de participation politique dans la région Asie-Pacifique », s’est félicitée Mme SAPANA PRADHAN MALLA, membre de l’ Assemblée constituante du Népal et Présidente du Forum pour les femmes, la loi et le développement.  Néanmoins, a-t-elle regretté, « nous n’avons pas été en mesure de faire comprendre la distinction entre mesures temporaires spéciales et mesures définitives ».  Elle a rappelé que les premières avaient pour but de mettre un terme aux discriminations sociales et les secondes aux discriminations biologiques.  Elle s’est particulièrement inquiétée de la résistance à la mise en œuvre de ces mesures par des hommes qui craignaient d’être pénalisés.


« La célébration de ce trentième anniversaire est d’une importance cruciale pour les régions qui ont connu des changements historiques durant le printemps arabe et qui aujourd’hui vivent des phases de reconstruction institutionnelle et constitutionnelle », a déclaré Mme SOUAD TRIKI(Tunisie), en charge du programme de la société civile ENPI-South Programme.  « Bien qu’une loi du 23 octobre 2011 impose l’alternance hommes-femmes/femmes-hommes, nous n’avons eu que 24% de femmes élues au sein de l’Assemblée nationale constituante », a-t-elle dit.  Face à la menace de certains islamistes qui veulent aujourd’hui remettre en cause le code du statut personnel, la Convention est l’instrument le plus précieux, a ajouté Mme Triki.


Évoquant la clôture, hier, de la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan, le représentant du Japon a observé que la moitié des participants afghans étaient des femmes.  Il s’est aussi félicité que la moitié des scrutateurs lors des élections libyennes étaient des femmes.


Si la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a demandé comment le Comité souhaitait favoriser une plus grande participation des femmes rurales dans la prise de décisions, la déléguée de l’Union européenne a souligné le potentiel de la mise en œuvre de la résolution adoptée en 2011 par l’Assemblée générale sur la participation politique des femmes.


Répondant à une question du Japon sur les moyens d’assurer la sécularisation, Mme Triki a affirmé que l’on parlait plutôt de laïcité que de sécularisation, mais que ce terme avait l’inconvénient d’être perçu comme un concept occidental.  Elle a jugé plus pertinent, au-delà des termes sécularisation et/ou de laïcité, de s’entendre sur le principe de la séparation de la religion et de la politique et de distinguer le religieux du politique.


Dans ses remarques de clôture, le Sous-Secrétaire général du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a mis l’accent sur l’importance de mesures temporaires qui doivent être complétées par des mesures à moyen et long termes pour assurer l’égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie privée et publique.  Il a rappelé que la question de la parité ne s’adressait pas qu’aux femmes, et qu’il était indispensable de sensibiliser les hommes aux bénéfices de cet objectif.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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