FEM/1893

La Commission de la condition de la femme souligne l’importance des associations de femmes rurales et examine le rôle de la gouvernance dans leur autonomisation

29/02/2012
Conseil économique et socialFEM/1893
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-sixième session

6e et 7e séances – matin et après-midi


LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME SOULIGNE L’IMPORTANCE DES ASSOCIATIONS DE FEMMES RURALES

ET EXAMINE LE RÔLE DE LA GOUVERNANCE DANS LEUR AUTONOMISATION


Le troisième jour du débat général de la Commission de la condition de la femme a été l’occasion pour de nombreuses délégations d’évoquer les bienfaits qu’apportent les associations de femmes rurales, mais également de dénoncer l’insuffisance des politiques adoptées à ce jour du fait notamment de l’absence des femmes durant leur élaboration.


Le débat général a été suivi, dans l’après-midi, d’une table ronde consacrée au « rôle de la gouvernance et des institutions attentives à la sexospécificité dans l’autonomisation des femmes rurales », au cours de laquelle quatre panélistes ont fait le point sur les initiatives existantes en la matière au Mali, au Paraguay, dans la région des hauts plateaux de Papouasie-Nouvelle-Guinée et en République de Moldova.


« Il est midi trente, et 500 femmes ont déjà perdu la vie aujourd’hui, faute de soins, dans les zones rurales notamment », a lancé ce matin, lors du débat général, la Secrétaire d’État pour l’égalité entre les sexes de la Suède.  À l’instar de son homologue de la Finlande, elle a insisté sur l’importance de la protection et de la promotion de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des jeunes filles, observant que la maternité précoce constitue un obstacle à l’éducation et à la liberté économique et sociale des jeunes femmes.


Lui emboitant le pas, la Secrétaire d’État chargée du développement international de la Norvège, a regretté que trop de femmes rurales n’aient toujours pas accès aux ressources naturelles, aux services de base et aux avoirs productifs.  Elle a demandé l’adoption de législations adéquates, de quotas de représentativité féminine et de mesures de discrimination positive pour assurer aux femmes leurs droits sur un pied d’égalité avec les hommes en ce qui concerne l’accès aux ressources économiques, au crédit, à l’eau, à la terre et à un emploi décent.  


« Vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio, et 17 ans après Beijing, nous savons fort bien ce qu’il faut faire pour remédier aux maux existants.  Nous le savons, mais les actions nécessaires ne sont pas prises.  Pourquoi? Parce que faire ce qu’il faut pour les femmes et la planète exigerait des dispositions à changer aussi bien de la part des riches que de celle des puissants, qui sont surtout des hommes d’âge moyen », a estimé la Ministre norvégienne, avant d’exhorter ces derniers à cesser de promouvoir des « intérêts égoïstes » à court terme.  La Ministre de la femme et de l’action sociale du Mozambique a indiqué que dans son pays, la création d’associations féminines avaient permis aux Mozambicaines de participer davantage au processus de prise de décisions, et que les associations des producteurs de canne à sucre avaient en outre permis aux femmes d’intégrer l’économie officielle.


La Ministre adjointe de la recherche agricole du Nicaragua a parlé du Programme de productivité alimentaire du Nicaragua, qui est un regroupement de 179 coopératives et compte 100 000 femmes en tout.  Ce programme a permis à ces dernières de changer la situation financière et la nutrition de leur famille. « Elles ont pu récupérer leur rôle de leadership et consolider leurs relations avec leur mari ou partenaire », s’est-elle notamment félicitée.


Parmi les nombreuses initiatives qui ont été évoquées aujourd’hui, on citera le projet pilote qui a été lancé en Égypte pour fournir aux femmes rurales des cartes d’identité, afin qu’elles puissent avoir accès aux services gouvernementaux, aux prêts et au crédit.  La Ministre de l’autonomisation des femmes et de la famille du Cameroun a quant à elle parlé des programmes de sensibilisation mis en place qui encouragent les mères à répartir de manière équitable les tâches entre les garçons et les filles afin que ces dernières bénéficient de chances équitables en ce qui concerne leur scolarisation. 


De son côté, la Ministre de la promotion de la femme du Burkina Faso a expliqué que la loi portant sur le régime foncier rural burkinabè prévoit l’organisation de campagnes d’attribution de terres aménagées par l’État à des couches de populations vulnérables, dont les femmes.  La délivrance de titres de propriété permettra aux bénéficiaires d’obtenir des financements auprès des institutions bancaires, a-t-elle précisé. 


Le problème de la violence faite aux femmes a également été soulevé à plusieurs reprises au cours de cette journée de débat, l’occasion pour le Ministre de la famille, des organisations féminines et la petite enfance et de l’enfance du Sénégal, de faire savoir qu’un fond d’assistance aux victimes a été mis en place dans son pays, dont 25% des ressources sont affectées spécifiquement aux femmes.


La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux demain, jeudi 1er  mars, à partir de 10 heures.


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »:


Suite du débat général


Mme RONA AMBROSE, Ministre des travaux publics et des services gouvernementaux et Ministre de la condition féminine du Canada, a indiqué que son gouvernement avait pris des mesures ciblées afin d’améliorer la sécurité physique et financière ainsi que la prospérité des femmes de toutes les collectivités canadiennes.  Le Canada a également fait des investissements importants dans ses collectivités rurales.  Mme Ambrose a notamment expliqué que le Partenariat rural du Canada aide tant les Canadiennes que les Canadiens à rehausser la compétitivité des régions rurales, à réaliser les idées locales et à transformer les atouts inexploités en activités économiques durables.  Il facilite aussi le développement de nouveaux débouchés économiques à partir d’attraits naturels et culturels existants, a-t-elle ajouté.  Le Gouvernement canadien a également appuyé un projet à Terre-Neuve-et-Labrador qui a permis d’accroître les opportunités d’emploi pour les femmes dans les secteurs traditionnellement masculins.  Un appel d’offres a en outre été lancé en vue de la réalisation de projets communautaires qui réduiront la violence faite aux femmes et aux filles en milieu rural et amélioreront leur sécurité économique.


Mme MADELEINE YILA BOUMPOTO, Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement de la République du Congo, a fait remarquer que, dans son pays, les femmes représentent 75% des actifs agricoles et sont impliquées dans tout le cycle de production vivrière et de commercialisation.  Malheureusement, elles utilisent des moyens de production rudimentaires et archaïques, a-t-elle déploré.  Pour améliorer la productivité, le Gouvernement distribue des semences améliorées et du matériel agricole aux femmes, dans les ceintures maraîchères des villes et dans les différents départements, a-t-elle précisé.  Elle a ensuite cité une série de projets mis en œuvre avec l’appui de partenaires de développement, en particulier la création de villages agricoles, ainsi que le projet d’appui à la réinsertion socioéconomique des personnes défavorisées par le développement des activités d’élevage, de maraîchage et de pisciculture.  Elle a également mis l’accent sur l’ouverture, dans son pays, de caisses féminines d’épargne et de crédit pour augmenter les revenus des femmes commerçantes et créer des activités génératrices de revenus.


Mme NAOMI SHABAN, Ministre du genre, des enfants et du développement social du Kenya, a indiqué que l’égalité entre les sexes était consacrée par la Constitution du pays.  Elle a passé en revue les diverses lois adoptées dans ce sens, notamment une loi sur la propriété foncière.  Une loi de 2011 interdit, par ailleurs, les mutilations génitales féminines, a indiqué Mme Shaban.  Le cadre juridique a été renforcé par la mise en œuvre des mandats de différentes commissions.  La politique de développement actuelle envisage de transformer le Kenya en un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030.  Des mesures ont également été prises pour garantir la présence des femmes au sein des organes de prise de décisions.  La Ministre a également indiqué que pendant la période de 2010-2011, le Gouvernement avait augmenté de 80% ses allocations au secteur de l’éducation.  Mme Shaban a également évoqué l’existence du Programme national d’élargissement de l’agriculture et du bétail dont 46% des bénéficiaires sont des femmes.  La Ministre a ensuite fait savoir que les changements climatiques étaient un défi notable pour la sécurité alimentaire du pays.  De plus, certaines pratiques traditionnelles néfastes entravent l’accès des femmes à des ressources productives, à l’emploi et à la propriété.  Le Gouvernement entend remédier à cette situation, a-t-elle assuré.


S’exprimant au nom des États membres du Mouvement des non-alignés, M. MERVAT TALLAWY, Président du Conseil national de la femme de l’Égypte, a indiqué que l’organe qu’il dirige avait été récemment mis sur pied et que ses activités seraient principalement consacrées au développement et à l’autonomisation des femmes pauvres et des milieux ruraux, et ce, en vue de répondre aux aspirations des Égyptiens à plus de liberté et de justice, a-t-il précisé.  Il a ensuite cité une série d’initiatives accomplies depuis la mise en place du Conseil national de la femme, en l’an 2000.  Il s’agit du projet pilote qui visait à fournir aux femmes rurales des cartes d’identité, afin qu’elles puissent avoir accès aux services gouvernementaux, aux prêts et au crédit; d’un centre de formation à la création de petites entreprises; ainsi que de la mise en place de programmes des microcrédit.  Mais, malgré le rôle vital qu’elles jouent dans la chaîne alimentaire, les femmes demeurent victimes de marginalisation et de discrimination, a-t-il déploré.  À cet égard, il a estimé que beaucoup d’efforts devaient encore être entrepris et a invité les Nations Unies à compiler les expériences réussies sur le terrain afin de servir de base aux programmes de développement.  Il a également rappelé à la communauté internationale la condition et les souffrances des femmes palestiniennes vivant dans les territoires occupés.


Mme NESTORINE SANGARÉ COMPAORÉ, Ministre de la promotion de la femme du Burkina Faso, a indiqué qu’une loi sur les quotas avait été adoptée en 2009 et que le Code pénal avait été révisé pour protéger davantage les droits des femmes.  Par ailleurs, la révision du régime foncier rural met l’accent sur la protection des droits fonciers des femmes rurales.  Le pays s’est également doté d’une stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD).  La Ministre a aussi évoqué la création, en 2011, d’un conseil national de lutte contre la pratique de l’excision.  De plus, la loi portant sur le régime foncier rural prévoit l’organisation de campagnes d’attribution de terres aménagées par l’État à des couches de populations dites vulnérables, dont les femmes.  La délivrance de titres de propriété permettra aux bénéficiaires d’obtenir des financements auprès des institutions bancaires, a-t-elle précisé.  Au titre des défis qui demeurent, la représentante a évoqué le fort taux d’analphabétisme des femmes, la pauvreté et les pesanteurs socioculturelles qui favorisent des pratiques néfastes.  Mme Compaoré a notamment précisé que 49,8% de femmes burkinabè étaient excisées.


Mme H. OLIVIA AMEDJOGBE-KOUEVI, Ministre de la promotion de la femme du Togo, a fait remarquer que le thème de l’autonomisation des femmes rurales avait également été choisi, cette année, par les chefs d’État d’Afrique comme sous-thème de la Décennie de la femme africaine.  Elle a ensuite mis l’accent sur leur accès à la terre et au crédit.  « Comment les femmes qui nourrissent tout le peuple grâce à leurs activités agricoles ne peuvent-elles pas bénéficier des moyens indispensables à cette production? » a-t-elle demandé.  Elle a ajouté que son Département ministériel avait entrepris des actions d’envergure à l’endroit des chefs traditionnels, des préfets et des femmes elles-mêmes.  Cette campagne de sensibilisation, qui a débuté l’an dernier, se poursuivrait cette année dans les zones les plus reculées du pays, a-t-elle précisé, ajoutant que le processus continuerait « jusqu’à ce que toute la communauté nationale se sente persuadée que les femmes jouent un rôle primordial en terme de lutte contre la pauvreté et la faim, qu’elles contribuent au développement, ainsi qu’aux problèmes actuels qui se posent à leur milieu comme la désertification, par exemple ».  Elle a insisté sur l’alphabétisation juridique afin que les femmes sachent qu’elles ont des droits qu’il faut respecter.  Notant que les moyens d’action manquent sur le terrain, elle a encore sollicité l’appui technique et financier de la communauté internationale.


Mme CHÉRIF NANTENIN KONATÉ, Ministre d’État chargée des affaires sociales, de la promotion féminine et de l’enfance de la Guinée, a indiqué que dans son pays, 86% des pauvres vivent en milieu rural, et que 53,3% d’entre eux sont des femmes.  Elle a indiqué que la deuxième version du Document de Stratégie de réduction de la pauvreté accorde une place spéciale à la problématique genre et équité en favorisant notamment la participation des femmes à la vie politique.  La Ministre a fait savoir que 85% des femmes guinéennes vivent en milieu rural, qu’elles représentent 53,3% de la main d’œuvre agricole, et qu’elles sont en majorité analphabètes et ignorantes de leurs droits.  Elle a expliqué qu’afin de contourner leurs difficultés d’accès aux institutions financières, les femmes en milieu rural avaient créé d’autres mécanismes tels que les tontines.  Mme Konaté a aussi fait savoir que le Gouvernement avait créé des plateformes multifonctionnelles pour lutter contre plusieurs dimensions de la pauvreté des femmes et favoriser la création d’emplois en milieu rural.  Un programme d’alphabétisation a été mis sur pied, une politique de formation et de déploiement de sages-femmes en milieu rural se poursuit, et des activités favorisent l’implication des femmes à la gestion des ressources naturelles.  Il existe également une agence nationale de microfinance, ainsi qu’un programme de renforcement des capacités des femmes rurales à la maîtrise des techniques agricoles.


M. STEPJEN J. GAOJIA, Ministre du bien-être social, de l’égalité des sexes et des enfants de la Sierra Leone, a souligné que les femmes demeuraient les premières victimes des conflits armés, des catastrophes naturelles et de toutes les formes de marginalisation.  Il a expliqué que son gouvernement avait lancé plusieurs initiatives pour répondre aux besoins des femmes, avec l’aide de ses partenaires de développement, en particulier, dans les domaines de la formation, de la santé, de l’éducation et de l’autonomisation économique.  Il s’est ensuite félicité de plusieurs succès enregistrés par son pays dans la mise en œuvre de la Plateforme de Beijing, notamment en matière de législations sexospécifiques.  Il a affirmé que la question de la violence à l’égard des femmes et des filles avait été inscrite à l’agenda des priorités du Parlement de la Sierra Leone, qui avait ainsi adopté trois lois dans ce domaine et travaillait, à présent, à l’élaboration d’un projet de loi sur toutes les formes d’exploitations sexuelles, y compris le viol marital.  Il a également réaffirmé l’engagement de son gouvernement à atteindre le niveau de 30% de femmes à tous les niveaux de prise de décisions.  Rappelant les contraintes budgétaires de son pays, ainsi que celles de son Ministère, il a estimé qu’il était indispensable de disposer d’une base de données afin de renforcer la perspective de l’égalité des sexes dans les programmes et politiques de développement. 


Mme RABIHA DIAB, Ministre des affaires féminines de la Palestine, a indiqué qu’en plus des défis et obstacles que les femmes doivent affronter dans le monde entier, les femmes palestiniennes souffraient de l’occupation israélienne des territoires palestiniens.  Elle a indiqué que le processus d’autonomisation des femmes rurales et de leur capacité à faire face à la pauvreté et à la faim était entravé par la brutalité des forces occupantes.  Mme Diab a ensuite fait savoir que la Palestine s’était dotée d’une législation pour l’autonomisation de la femme palestinienne.  Elle a par ailleurs dénoncé la judaïsation des territoires palestiniens, plus particulièrement les politiques de colonisations et le déracinement d’arbres ainsi que les destructions de vergers, entre autres crimes économiques commis contre les Palestiniens.


La Ministre s’est en revanche enorgueillie du nombre important de femmes palestiniennes députées.  Elle a par ailleurs fait savoir qu’elle avait proposé de déclarer le 8 mars, « Journée nationale de la femme palestinienne » et que le Gouvernement avait souscrit à cette proposition.

Mme ALMA LORENA CORTÉS, Ministre du travail et du développement professionnel du Panama, a fait remarquer que, selon le dernier recensement national, environ 1,2 million de personnes vivent dans les zones rurales du Panama, et que la moitié de celles-ci sont des femmes chargées de la prise en charge de leur famille.  Elle a souligné que son pays avait entrepris des mesures concrètes et élaboré des programmes axés sur les priorités des femmes rurales, notamment en faveur du renforcement de leur rôle communautaire et politique.  Le Parlement panaméen a également adopté une loi qui prévoit la participation des femmes aux plans de développement, et plusieurs ministres d’État originellement femmes de condition modeste font à présent parties des personnalités ayant des postes à responsabilités au sein du Gouvernement, a-t-elle expliqué.  Mme Lorena Cortés a ensuite mis l’accent sur divers programmes qui ont permis la création d’écoles destinées aux jeunes mères, ainsi que des dépistages dans le domaine de la médecine maternelle, de la prévention du cancer et du VIH/sida.  


Mme PELENIKE ISAIA, Ministre des affaires intérieures de Tuvalu, a révélé que le Gouvernement de son pays reste engagé en faveur de la promotion des femmes en milieux rural et urbain suivant le plan de développement « Te Kakeega II ».  À Tuvalu, les femmes ont toujours été vues comme les bras séculiers de la famille.  Elles sont les catalyseurs dans les affaires relevant de la famille, ainsi que dans les villages et les communautés.  Elles sont considérées comme expertes dans des domaines variés et nombreux comme l’éducation des enfants, la création de comités pour femmes et même la formation spirituelle.  Les femmes voient les choses dans une perspective « saine », a continué la Ministre, et leur contribution a un impact majeur à l’économie de Tuvalu.  « C’est par respect pour cela que nous devons investir sur les femmes rurales qui travaillent pour le bien-être familial et qui font face aux défis du développement », a-t-elle ajouté.  En matière de développement économique, les femmes de Tuvalu ont accès au microcrédit pour faire des affaires sous les auspices du Conseil national pour les femmes, a ajouté Mme Isaia.  Pour faire face aux conflits d’ordre culturel, elles reçoivent graduellement des formations sur leurs droits, a dit la Ministre.  En matière d’environnement, des projets sont lancés pour les aider à faire face aux impactes des changements climatiques et enfin en matière de santé, le Département de la santé a des programmes qui les aident, notamment lors des accouchements. 


Mme IOLANDA CINTURA, Ministre de la femme et de l’action sociale du Mozambique, a indiqué que le Gouvernement mozambicain accordait une attention particulière à l’autonomisation des femmes rurales, qui sont le « pilier de l’économie rurale du Mozambique » grâce, notamment, à des programmes d’alphabétisation et de formation à la gestion des entreprises, et à l’adoption de législations sexospécifiques.  Des associations de femmes ont été mises sur pied et des politiques de réduction de la pauvreté ont également été adoptées.  La création d’associations a permis aux femmes de participer davantage au processus de prise de décisions, a-t-elle fait savoir.  Elle a notamment expliqué que les associations des producteurs de canne à sucre avaient permis aux femmes d’intégrer l’économie officielle.


Mme Cintura a par ailleurs fait savoir que la promotion du droit à la terre et à la propriété des femmes était un des objectifs principaux du Gouvernement.  Il existe également une stratégie basée sur la promotion du genre, l’environnement et les changements climatiques dont le but est d’accorder aux femmes un accès équitable aux ressources naturelles et à l’adaptation technologique afin de garantir un usage durable des ressources naturelles dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  Un forum mozambicain de la femme rurale a par ailleurs été mis sur pied, a-t-elle ajouté.


Mme ABENA ONDOA, Ministre de l’autonomisation des femmes et de la famille du Cameroun, a expliqué que 4 millions 700 mille femmes vivaient dans les zones rurales de son pays et qu’elles représentaient 50 à 70% de la main-d’œuvre dans certaines régions.  Elle a noté que le taux de pauvreté de ces femmes avait sensiblement baissé, passant de 40%, en 2001, à 33% en 2007, mais que les défis demeuraient nombreux dans le domaine de l’éducation, de la santé et de la prise de décisions.  S’agissant de l’éducation, elle a expliqué que le Gouvernement camerounais avait mis en place un système officieux d’éducation pour lutter contre l’abandon scolaire, avec 408 écoles dirigées par des responsables de communautés.  Elle a aussi souligné que le Cameroun avait mis l’accent sur l’accès à l’éducation primaire pour tous et que des programmes de sensibilisation avaient encouragé les mères à répartir de manière équitable les tâches entre les garçons et les filles afin que ces dernières bénéficient de chances équitables.  En ce qui concerne la santé, Mme Ondoa a souligné que le Gouvernement avait lancé, en 2005, un programme de construction de centres médicaux en milieu rural, avec déjà plus de 3.000 projets concrétisés.  Elle a ensuite mis l’accent sur la présence des femmes dans l’élaboration des plans de développement locaux, ainsi que sur l’accès au crédit et aux prêts, qui a été facilité par la présence de 242 institutions de microfinance établies en réseau dans les zones rurales.   


Mme SHIRIN SHARMIN CHAUDHURY, Ministre d’État pour les femmes et les enfants du Bangladesh, a révélé qu’au Bangladesh, la célébration de la Journée de l’émancipation de la femme a commencé en 1971 avec l’indépendance du pays.  La Ministre a ajouté que des articles sur l’émancipation de la femme ont été introduits dans la Constitution du pays en 1972 qui garantissent aux hommes et aux femmes les mêmes droits dans toutes les sphères de la vie publique.  Le Gouvernement a lancé une politique nationale du développement de la femme en 2011.  L’émancipation économique de la femme est une priorité de son action.  En plus, a dit la Ministre, une sécurité sociale de protection pour les femmes les plus pauvres existe et c’est une mesure qui a pour but de réduire la pauvreté féminine.  Le Bangladesh a achevé la parité genre dans l’éducation primaire, a aussi indiqué Mme Chaudhury qui ajoute qu’au niveau de l’école secondaire, le nombre des filles dépasse celui des garçons.  Le progrès dans la participation politique des femmes est très significatif, a-t-elle poursuivi, car le Premier Ministre, le chef de l’opposition, le chef de l’opposition parlementaire et six ministres sont des femmes, et d’autres femmes sont maintenant élues leaders syndicaux depuis 1998.  En plus, a conclu la Ministre, les femmes entrepreneurs en milieu rural ont maintenant accès au financement grâce à des prêts gratuits garantis, et des mesures pour arrêter les violences faites aux femmes ont été prises, notamment par la création des « One Stop Crisis Centers » dans sept divisions du pays.


Mme MARCELA HUAITA ALEGRE, Vice-Ministre chargée de la femme au Ministère de la femme et des populations vulnérables du Pérou, a indiqué que son pays s’est engagé à augmenter les ressources humaines et financières destinées aux femmes, en se concentrant sur la lutte contre la pauvreté, en particulier dans les zones rurales.  Pour lutter contre cette pauvreté, nous devons mettre en œuvre une stratégie d’autonomisation des femmes rurales, a-t-elle dit.  C’est ainsi que le Ministère péruvien de la femme met en œuvre des politiques visant l’égalité des chances et l’inclusion sociale, afin d’améliorer la situation des femmes les plus vulnérables du Pérou, comme les femmes rurales et autochtones, les handicapées et les femmes d’ascendance africaine.  L’attention se porte aussi sur l’amélioration de la santé et de la nutrition des femmes vivant dans les zones les plus pauvres du pays. 


La Vice-Ministre a aussi constaté que l’inégalité entre les femmes urbaines et les femmes rurales en matière d’emploi augmente.  En matière d’éducation cependant, le Pérou a comblé les inégalités entre les sexes à tous les niveaux d’enseignement, a-t-elle dit.  Elle a souhaité que les politiques publiques se concentrent davantage sur l’augmentation du niveau d’éducation des femmes. 


Mme AMANDA LORIO ARANA, Ministre adjointe de la recherche agricole du Nicaragua, a indiqué que, grâce au Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale, les femmes rurales du Nicaragua étaient en train de se créer une vie meilleure.  Depuis 2007, a-t-elle affirmé, la marginalisation sociale, l’insécurité alimentaire et la désolation du secteur rural étaient des choses du « passé néolibéral ».  La Ministre a indiqué que la stratégie pour la sécurité et la souveraineté alimentaires met l’accent sur les droits des femmes rurales, et elle a ensuite expliqué qu’entre 2007 et 2011, le Gouvernement avait distribué à 100 000 femmes plus de 50 000 vaches, 29 000 truies, 9 800 moutons, 4 000 chèvres et 600 000 volailles, entre autres.  Elle a également présenté une liste détaillée de la production agricole des femmes rurales, qui compte 25 millions de litres de lait et 2 millions de douzaines d’œufs, précisant que grâce à leur surproduction, les femmes agricultrices et fermières avaient pu réaliser des économies d’un montant de 55 millions de córdobas (monnaie nationale).  Mme Arana a également passé en revue le fonctionnement du programme de productivité alimentaire, qui est un regroupement de 179 coopératives de 100 000 femmes en tout.  Ces dernières ont pu changer la situation financière et la nutrition de leur famille et elles ont pu récupérer leur rôle de leadership et consolider leurs relations avec leur mari ou partenaire, s’est-elle félicitée.


Mme KATHLEEN LYNCH, Ministre d’État en charge du handicap, de l’égalité des chances, des personnes âgées et de la santé mentale de l’Irlande, a présenté les initiatives entreprises par son gouvernement, élu l’an dernier, en vue de favoriser la participation des femmes aux processus de prise de décisions, notamment l’organisation d’une conférence sur les femmes et la politique, qui a eu lieu le mois dernier.  Cette conférence a coïncidé avec l’entrée en vigueur d’une législation incitant les partis politiques à introduire des quotas de femmes sur leurs listes de candidats aux élections générales, faute de quoi, a-t-elle précisé, ils risqueraient de perdre une partie de leur financement public.  Par ailleurs, le Gouvernement s’est également récemment engagé à accroître de 34 à 40% le pourcentage de femmes nommées aux postes de responsabilité de l’administration de l’État.  Une campagne de sensibilisation a aussi été lancée à l’égard des entreprises pour les encourager à nommer davantage de femmes aux postes de direction, car leur présence à ce niveau de responsabilité ne dépasse pas 8% actuellement, a regretté Mme Lynch.  Elle a souligné que son pays travaillait aussi en partenariat avec l’Ouganda, la République-Unie de Tanzanie, la Sierra Leone, l’Éthiopie, le Mozambique, le Timor-Leste, le Viet Nam et bien d’autres pays d’Afrique et d’Asie où des programmes promeuvent les droits des femmes.  Elle a aussi mis l’accent sur l’appui constant de son pays à ONU-Femmes, tant dans sa dimension opérationnelle que normative, ainsi qu’aux pays d’Afrique où 80% des femmes contribuent à la production alimentaire, a-t-elle conclu.  


Mme ASKIN ASAN, Ministre adjointe de la famille et des politiques sociales de la Turquie, a expliqué que la répartition sexospécifique du travail se faisait particulièrement ressentir en milieu rural, et que les femmes rurales connaissaient de sérieux problèmes découlant notamment de leur faible niveau d’éducation, de la faiblesse des organisations de la société civile, de la limite des perspectives de rémunération et de l’absence de sécurité sociale, entre autres.  Elle a indiqué que la Stratégie nationale turque pour le développement rurale pour la période 2007-2013 avait pour but de créer des perspectives d’emplois assorties d’une sécurité sociale pour les femmes qui travaillent dans le secteur informel.  Un plan d’action pour l’autonomisation de la femme rurale est par ailleurs en cours d’élaboration.  Mme Asan a également parlé du projet pour l’Anatolie du sud-est qui vise à augmenter la prospérité dans cette région, ainsi que du projet pour la création de centres multifonctionnels, qui cible les groupes les plus désavantagés du pays.  Elle a précisé que plus de 15 000 jeunes femmes avaient pu profiter de ce programme.  Des programmes de formation pour les femmes sont disponibles dans 81 provinces de la Turquie et 35 coopératives, entièrement féminines, de développement agricole ont été mises sur pied dans le pays, a-t-elle ajouté.


Mme GLORIA BENDER, Représentante spéciale internationale pour les femmes du Ministère des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a annoncé que l’Argentine a réalisé des avancées juridiques, a pris des engagements politiques et s’est attelée à la construction d’une politique intégrale de la femme dans laquelle les femmes ont elles-mêmes été impliquées.  Cette politique a reçu une reconnaissance internationale pour son programme pluriannuel 2004-2007, s’est réjouie la représentante.  Elle a dit ensuite que l’Argentine a un profil majoritairement rural et c’est une puissance agricole et pastorale.  Les femmes rurales y jouent un rôle prédominant dans le développement rural, spécialement dans le financement de ce développement et dans la sécurité alimentaire.  Notre défi est de donner une perspective transversale au genre et ainsi atteindre l’émancipation et la participation des femmes dans les prises de décisions et de leur permettre l’accès à la terre et aux marchés dans les mêmes conditions que les hommes.  L’Argentine compte de nombreux programmes, politiques et institutions pour l’émancipation des femmes, dont notamment le plan stratégique participatif fédéral pour l’industrie, l’agriculture et le programme social agricole qui a vu passer à 29,3% le nombre de femmes ayant reçu un crédit entre le 1er juin 1993 et le 31 mars 2006.  Le projet national pour les femmes rurales inclut désormais les femmes indigènes dans les différents projets et programmes, a dit Mme Bender.  Le plan national de sécurité alimentaire vise, quant à lui, notamment, à améliorer les conditions de travail et l’accès aux sources énergétiques des femmes.


Rappelant que le Pakistan avait été l’un des premiers pays du monde musulman à désigner une femme au poste de Premier Ministre, Mme FIZA BATOOL GILANI, Ambassadrice de bonne volonté sur l’autonomisation des femmes du Pakistan, s’est félicitée de la participation des femmes aux processus législatifs de son pays.  Les femmes occupent aujourd’hui 22,2% des sièges à l’Assemblée nationale pakistanaise et 17% des sièges au sénat.  Un « Woman Caucus », un groupe très actif composé de 90 députées issues de différentes formations politiques, a également été mis en place au niveau national, a-t-elle ajouté.  Le Pakistan a également adopté plusieurs lois, ainsi que des mesures administratives, qui condamnent les crimes commis contre les femmes, notamment les crimes à l’acide pour les défigurer, les pratiques antifemmes, le harcèlement sur le lieu de travail, ainsi que la violence domestique.  Mme Gilani a aussi cité la création d’un bureau du médiateur sur la protection des femmes victimes de harcèlement sexuel au travail.  Elle a encore présenté les succès enregistrés par le « Programme Benazir », qui a fourni une protection sociale et des soutiens financiers directs à 7 millions de ménages pauvres.  Par ailleurs, au cours des trois dernières années, 12 millions de femmes pakistanaises ont reçu une carte d’identité sous l’égide de ce Programme, dont 70% de femmes en zones rurales.  Le Gouvernement a également distribué des terres aux fermiers qui n’en possédaient pas et 70% des bénéficiaires étaient des femmes, a-t-elle conclu.


Mme PENNY WILLIAMS, Ambassadrice mondiale pour les femmes et les filles de l’Australie, a indiqué que 15% de la population de son pays vivaient en zone rurale.  Sur le plan national, l’alliance des femmes autochtones promeut la participation des femmes en politique.  Mme Williams a ensuite expliqué que les femmes vivant dans les zones les plus reculées qui sont victimes de violence faisaient face à des défis notables.  Un plan d’action de réduction de la violence faite aux femmes a été lancé l’an dernier, et l’Australie s’implique de plus en plus sur cette question.  Mme Williams a notamment indiqué qu’en novembre 2011, son pays avait organisé un dialogue politique avec les États-Unis est les États du Pacifique sur la violence faite aux femmes.  Le Gouvernement s’est également engagé à verser plus de 100 millions de dollars sur quatre ans pour lutter contre la violence faite aux femmes dans les pays en développement.  La représentante a ensuite annoncé qu’en 2012, l’Australie comptait verser 9,2 millions de dollars australiens au financement des activités d’ONU-Femmes.


M. JOSEF HECKEN, Secrétaire d’État au Ministère fédéral aux affaires familiales, aux personnes âgées, aux femmes et à la jeunesse de l’Allemagne, a annoncé que le défi de la politique de l’égalité est celui de la différence et de la solidarité dans un contexte globalisé et entre les générations qui le composent.  Les effets à long terme des décisions qui sont prises chaque jour sont bien connus et elles vont généralement à l’encontre des intérêts des femmes.  En Allemagne, ces désavantages se manifestent par de grandes disparités régulières dans l’emploi des femmes et leur accès à la formation.  Les cadres de décision mis à la disposition des femmes rurales influencent les décisions qu’elles prennent, et cela peut avoir des conséquences également sur les choix de vie qu’elles feront dans le futur.  Pour aider les femmes rurales à faire face à ces défis, le Gouvernement fédéral allemand travaille avec les ONG pour trouver les causes des inégalités en milieu rural, pour former les femmes à être des vulgarisateurs de l’égalité des droits et les intégrer dans les institutions et les organisations et structures régionales.  Une série de projets a pour but de promouvoir l’indépendance économique des femmes.  Dans le même temps, il faut créer des opportunités pour que les hommes jouent un rôle plus grand dans la promotion des droits des femmes, la prestation de soins aux familles et l’amélioration du bien-être familial.  Le Gouvernement allemand s’est engagé à appuyer de nombreux projets en partenariat avec les Nations Unies et avec d’autres partenaires dans le but de renforcer les droits des femmes, de multiplier les opportunités qui leur sont offertes pour l’accès au monde du travail, au crédit, à l’information, à l’emploi, à l’éducation et à la formation, a dit M. Hecken.


Mme TAMAR KINTSURASHVILI, Secrétaire d’État de la Géorgie, a expliqué que son pays avait adopté plusieurs lois s’agissant du renforcement de la participation des femmes aux processus de prise de décisions, ainsi qu’un plan d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité du Conseil de sécurité, étant donné qu’une partie du territoire géorgien est occupée, a-t-elle ajouté.  Rappelant que de nombreux déplacés internes étaient toujours empêchés de rentrer chez eux, elle a souligné que ce plan visait à intensifier la participation des femmes au règlement du conflit.  Elle a remercié ONU-Femmes et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l’aide apportée dans la mise en place de ce plan mais a souligné que sans les femmes déplacées, qui ont activement défini leurs priorités et leurs besoins, ce plan n’aurait pas pu voir le jour.  Elle a ensuite rappelé que la population rurale ignore souvent ses propres droits.  C’est pourquoi, le Gouvernement a mis au point des programmes d’éducation qui incluent des cours d’éducation civique avec un accent sur l’égalité des sexes.  Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité de programmes de formation des femmes à l’agro-agriculture, aux technologies, ainsi qu’à la création d’entreprises.


« Il est midi trente, et 500 femmes ont déjà perdu la vie aujourd’hui, faute de soins, dans les zones rurales notamment », a lancé Mme AMELIE VON ZWEIGBERGK, Secrétaire d’État pour l’égalité entre les sexes de la Suède, qui a appelé à ce que l’on comble le fossé en matière de respect des droits de l’homme dans les régions rurales.  Cela permettrait à la société de réaliser des avancées notables, a-t-elle assuré.  Elle a convenu que les femmes rurales suédoises ne connaissaient ni la faim ni la pauvreté extrême, rappelant tout de même qu’il y a à peine un siècle, la Suède était un pays sous-développé où les femmes avaient peu de perspectives économiques et ne pouvaient pas jouir de leurs droits.  Elle a insisté sur l’importance de la protection et de la promotion de la santé sexuelle et reproductive, observant que dans les pays en développement, près de la moitié des filles âgées de moins de 18 ans étaient mariées.  Cela limite leur éducation et leurs perspectives, a-t-elle indiqué.  Mme Von Zweigbergk a appelé au renforcement du respect du droit à la propriété des femmes et a estimé qu’un appui accru devait être accordé à l’éducation et au respect des droits sexuels et reproductifs.  Il importe également de combattre les stéréotypes et la violence sexistes, a-t-elle conclu.


Mme INGRID FISKAA, Secrétaire d’État chargée du développement international de la Norvège, a fait remarquer aux délégations que les femmes du monde entier les observaient alors qu’elles préparaient la Conférence sur le développement durable de Rio+20.  Elle a regretté que trop de femmes rurales n’aient toujours pas accès aux ressources naturelles, aux services de base et aux avoirs productifs.  « Vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio, et 17 ans après Beijing, nous savons fort bien ce qu’il faut faire pour y remédier », a-t-elle déclaré.  Elle a réaffirmé que la communauté internationale devait protéger les droits des femmes, en particulier la santé sexuelle et reproductive car des millions de femmes n’ont pas encore la possibilité de maîtriser leur reproduction et n’ont pas accès à des soins ou des services de base en matière de santé.  « Or, nous savons que la maternité précoce constitue un obstacle à l’éducation et à la liberté économique et sociale des femmes », a-t-elle ajouté.  Il faut aussi assurer leurs droits sur un pied d’égalité aux ressources économiques, au crédit, à l’eau, à la terre et à un emploi décent, a poursuivi Mme Fiskaa.  Elle a rappelé que cela exigeait des législations adéquates, ainsi que leur application, et a considéré qu’il faudrait aussi parfois des quotas et des mesures de discrimination positive en faveur des femmes, en particulier dans les pays en transition politique.  Elle a ensuite rappelé que tous les éléments qu’elle venait de citer étaient connus depuis longue date.  « Nous le savons mais cela ne se fait pas.  Pourquoi? La réponse aussi, nous la connaissons », a-t-elle dit.  « Faire ce qu’il faut pour les femmes et la planète exigerait des dispositions à changer aussi bien de la part des riches et des puissants.  Or, ces riches et ces puissants sont surtout des hommes d’âge moyen », a-t-elle conclu, appelant dès lors à leur mobilisation.  « Cessez de promouvoir des intérêts égoïstes à court terme », a-t-elle lancé à leur attention.


M. JARMO LINDÉN, Secrétaire d’État de la Finlande, a indiqué que l’attention accordée à l’égalité entre les sexes était un des facteurs qui avait contribué à la compétitivité économique de son pays.  Il a estimé que les organisations non gouvernementales de jeunes avaient un rôle important à jouer en matière de promotion de la parité.  M. Lindén a ensuite souligné que les femmes ne pouvaient être des participantes actives dans leur société que si elles peuvent « disposer librement de leur propre corps », et sont en mesure de « prendre des décisions sur leur sexualité et leur santé reproductive ».  Il est regrettable, a-t-il ajouté, que trop peu de progrès aient été réalisés en matière d’amélioration de la santé maternelle.  M. Lindén a également souligné l’importance pour les femmes de participer au développement rural, observant qu’elles étaient essentielles à la protection des ressources naturelles.  Après avoir appelé à ce que le potentiel des femmes soit pleinement utilisé au cours du processus Rio+20, le Secrétaire d’État finlandais a abordé la question de la violence faite aux femmes, précisant que ce fléau était un grave défi en Finlande ainsi que dans de nombreux autres pays.  Il a par ailleurs estimé que les hommes et les garçons devaient être mobilisés pour assurer l’égalité entre les sexes.


Mme NEELA GANGADHARAN, Ministre du développement de la femme et des enfants de l’Inde, a expliqué que 405 millions de femmes vivaient en zones rurales dans son pays, soit 69% de la population féminine totale de l’Inde.  Parmi celles-ci, 81% sont des travailleuses agricoles et des cultivatrices.  Pour améliorer leur sort, elle a précisé que le Gouvernement avait axé ses efforts sur les opportunités d’emploi et de revenu, y compris les sources de rémunérations autres qu’agricoles.  En outre, la politique agricole nationale a inclus dans ses principes les questions d’égalité des sexes en reconnaissant leur rôle et leur contribution à la production de semences et en tant qu’agents agricoles.  Elle a également mis l’accent sur l’existence d’un important réseau de groupes d’auto-assistance, constitué de plus de 6 millions de groupes dans le pays et a 80% de femmes, et qui ont pu appuyer 97 millions de bénéficiaires.  La Ministre a encore insisté sur l’accès à l’éducation pour les femmes des zones rurales et, à cet égard, s’est félicitée du taux d’alphabétisation des femmes et des filles dans les campagnes indiennes, qui est passé de 34 à 50%.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a observé que trop peu de femmes rurales disposaient du capital nécessaire qui leur permettrait de mettre en valeur leurs compétences et talents.  « Elles reçoivent moins de capital que les hommes », et il y aurait beaucoup à gagner en comblant cette divergence, a-t-elle notamment indiqué.  Mme Rice a ensuite parlé de l’initiative « Feed the Future » qui permet de former des femmes rurales au Kenya et en Ouganda.  Les États-Unis viennent également de lancer un indice de l’autonomisation des femmes et de l’agriculture.


Mme Rice a ensuite évoqué les millions de morts prématurées provoquées par la cuisine à l’air libre au bois de chauffe, ainsi que les dégâts que cela provoque dans l’environnement.  Il faut donner aux femmes des cuisinières adaptées, a-t-elle souligné.  Elle a également estimé que les femmes et les filles devaient être au premier plan des efforts déployés pour combattre la violence dont elles sont victimes.  Il faut aller encore plus loin, a-t-elle affirmé.


Mme NAKADAMA RUKI ISANGA, Ministre d’État chargée du genre et de la culture de l’Ouganda, a expliqué que son pays s’était doté d’une loi sur la propriété foncière qui garantit le droit d’occupation avant toute transaction concernant les terres matrimoniales.  L’action en matière de lutte contre les mutilations génitales féminines a été renforcée et a débouché sur l’adoption de lois contre la violence domestique et la traite des personnes, entre autres.  L’écart entre les sexes dans les inscriptions scolaires a été réduit, et l’Ouganda est maintenant en mesure d’atteindre l’OMD 2 sur la parité dans l’éducation primaire.  La Ministre s’est également félicitée du fait que le nombre de femmes qui occupent des postes de prise de décisions avait augmenté.  Le pourcentage de femmes qui siègent au Parlement ougandais est ainsi passé de 24,6% en 2001 à 35% actuellement.  Mme Isanga a par ailleurs indiqué qu’au cours des deux dernières années, le Gouvernement avait mis en place des mesures de protection sociale destinées aux femmes âgées, entre autres, et qu’il existait également des programmes de subvention pour les femmes rurales, ainsi que des programmes d’alphabétisation et de formation professionnelle.  Elle a cependant fait savoir que des défis persistaient en matière de mortalité maternelle, de mariage et de grossesses précoces.  Elle a également déploré la persistance d’une pauvreté « au visage féminin ».


M. MAMADOU SY MBENGUE, Ministre de la famille, des organisations féminines et la petite enfance et de l’enfance du Sénégal, a indiqué que dans son pays les femmes représentent 52% de la population et vivent essentiellement dans les zones rurales où elles sont majoritairement agricultrices.  Il a évoqué la féminisation de la pauvreté et a indiqué que son gouvernement avait mis en place des politiques de réduction de la pauvreté et de protection sociale qui avaient permis d’injecter plus de 30 milliards de Francs CFA dans la réalisation d’infrastructures sociocommunautaires.  Par ailleurs, des centres départementaux d’assistance et de formation pour les femmes ont permis de renforcer les capacités de plus de 25 000 associations de femmes.  Des mesures ont également été prises en matière d’accès des femmes à la terre, de développement de l’entrepreneuriat féminin en milieu rural, et de promotion de l’accès des filles à l’école.  M. Mbengue a ensuite précisé qu’environ 10% du budget national du Sénégal étaient affectés à la santé et que le Sénégal avait par ailleurs mis en place un important arsenal juridique pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.  Un fond d’assistance aux victimes a été mis en place, dont 25% des ressources sont affectées spécifiquement aux femmes, a-t-il ajouté.


Mme SOON-YOUNG YOON, Représentante de l’Alliance internationale des femmes auprès des Nations Unies, a considéré que l’autonomisation économique des femmes et des filles nécessitait davantage que des solutions de technocrates et que le cœur du problème était que, trop souvent, les décideurs politiques méconnaissaient le contexte social et culturel des besoins économiques des femmes rurales.  Elle a noté que cela était particulièrement le cas lorsque les politiques agricoles ne tenaient pas compte de la grande diversité ethnique, religieuse, en âge, en statuts maritaux, ou en niveau d’handicap des femmes rurales.  Elle a ensuite réitéré la nécessité de bénéficier d’indicateurs budgétaires sexospécifiques.  Elle a d’autre part estimé que la communauté internationale devait aussi mieux comprendre les liens entre égalité, développement et paix et placer ceux-ci sur l’agenda des politiques publiques.


Table ronde


Le rôle de la gouvernance et des institutions attentives à la sexospécificité dans l’autonomisation des femmes rurales


Mme BINETOU NIMAGA, Ministre des affaires de la femme, des enfants et de la famille du Mali, a axé sa présentation sur la contribution des femmes rurales maliennes à la gestion de l’insécurité alimentaire des ménages ruraux.  Elle a expliqué que les femmes représentaient 37% de la population active du secteur maraîcher et plus de 55% du nombre de maraîchers mais qu’elles occupent moins de 22% des superficies maraîchères exploitées.  S’agissant des dispositions mises en place par son gouvernement, elle a souligné que la politique nationale du genre (PNG) du Mali avait concentré son aide sur trois domaines d’activité.  Le premier axe a concerné l’amélioration de la rentabilité du travail des femmes rurales dans les secteurs productifs clefs que sont l’agriculture, l’élevage et la pêche.  Le second axe s’est concentré sur l’amélioration de la rentabilité des opérations économiques des femmes qui œuvrent dans le secteur informel et l’entreprenariat.  Enfin, le Gouvernement malien s’est aussi penché sur l’élargissement de l’offre de services de soutien à la production, à savoir la microfinance, les formations, les intrants techniques et les technologies.  Mme Nimaga a également cité des dispositions spécifiques, comme l’attribution par l’Office du Niger de 10% des parcelles aménagées par l’État aux femmes et aux jeunes.


M. ANDRÉS TEODORO WEHRLE RIVAROLA, Ministre adjoint de l’agriculture du Paraguay, a signalé que l’accès à la propriété foncière exigeait aussi que les femmes aient accès à l’assistance technique et financière de manière à éviter la migration et la pauvreté.  Il a précisé que les femmes rurales étaient à la tête de 24,4% des ménages, et énuméré les différents obstacles institutionnels auxquels elles font face, notamment l’absence d’outils sexospécifiques.  Il a également souligné la nécessité de renforcer le rôle de la femme en tant que productrice et d’obtenir des données cadastrales ventilées par sexe.  M. Wehrle Rivarola a de plus évoqué les obstacles culturels patriarcaux qui font que leurs contributions sont rarement reconnues.  De plus, la violence à l’encontre des femmes entrave leur plein épanouissement.


Le Ministre adjoint a ensuite indiqué que dans le cadre du MERCOSUR, une réunion spécialisée sur l’agriculture familiale avait été organisée en 2004, dans le but de créer des politiques publiques et de veiller à l’intégration des femmes aux réformes des politiques agraires.  M. Wehrle Rivarola a expliqué que 80% de la population rurales paraguayenne vivait dans la pauvreté.  L’analphabétisme est très élevé chez les femmes, mais des actions positives ont néanmoins pu être lancées pour faciliter l’éducation des femmes chefs de famille, par exemple.  Il a également indiqué qu’en dépit de règles favorables à la participation des femmes et à la distribution de certaines ressources à leur attention, peu de progrès véritables avaient été réalisés.  M. Wehrle Rivarola a indiqué que le programme d’amélioration de l’agriculture familiale du Paraguay mettait l’accent sur l’égalité de l’accès aux ressources ainsi que sur la sécurité alimentaire.  Dix mille familles sont visées pour 2012 et 130 000 pour 2013, soit 50% des exploitations agricoles du Paraguay, a-t-il précisé.  Pour le panéliste, il importe de lancer des politiques publiques sensibles à la question du genre pour que les femmes puissent jouer leur rôle de transformateur et pour que l’égalité règne entre hommes et femmes.  Il a également parlé de l’importance des bonnes pratiques, et a engagé les institutions à intégrer la « transversalisation » de cette question dans leurs programmes afin d’assurer un changement total des comportements.


Mme LILLY BE’SOER, fondatrice de l’ONG « Voice for Change » en Papouasie Nouvelle-Guinée, a présenté les difficultés auxquelles étaient confrontées les femmes de son pays, en particulier, dans la région des hauts-plateaux.  Rappelant que la région avait toujours connu des conflits fonciers, des guerres et des conflits tribaux, ainsi qu’une importante circulation d’armes à feu, elle a souligné les lourdes conséquences que cela avait eues et continuait d’avoir sur le sort des femmes.  Cette situation les rend extrêmement vulnérables au mariage forcé, à la polygamie et aux actes de violence sexuelle, a-t-elle expliqué.  S’agissant de l’agriculture, elles ont le droit de cultiver, de pêcher, mais pas de posséder la terre ou de conclure des baux, par exemple.  Elle a fait remarquer que les femmes rurales ne faisaient qu’aider les hommes à cultiver des produits destinés à l’exportation, notamment le café, mais qu’ensuite les revenus de cette activité n’étaient gérés que par les hommes et utilisés pour leurs propres besoins.  Dans ce contexte, le travail de l’ONG « Voice for Change » s’est efforcé de faire changer les mentalités, de fournir des services destinés à permettre aux femmes d’épargner, ainsi que de sensibiliser à la violence sexiste, a-t-elle souligné.  Elle a ajouté que cette mobilisation se poursuivait et, en juillet 2012, lors des élections provinciales dans la province de Jiwaka, les femmes auraient pour la première fois l’occasion de bâtir un modèle de gouvernance locale et provinciale tenant compte de l’égalité et de la parité, a-t-elle espéré.


M. VICTOR LUTENCO, Conseiller du Premier Ministre de la Moldavie, a parlé du système de fourniture de services unique qui a récemment été lancé dans son pays à l’attention des femmes rurales.  Il a fait savoir que la situation de la parité entre les sexes s’était largement améliorée dans son pays mais qu’il restait néanmoins encore beaucoup de chemin à parcourir.  Il faut une transformation d’ensemble des infrastructures et des mentalités, a-t-il indiqué, précisant que la réforme des institutions moldaves avait été inégale selon les secteurs. 


M. Lutenco a ensuite cité l’exemple d’Ana, une mère célibataire vivant dans une localité éloignée de la capitale, qui grâce au système de fourniture de services unique, a pu suivre une formation et obtenir ensuite un emploi dans un lycée de sa commune et subvenir ainsi aux besoins de sa famille.  Il a expliqué que le système de fourniture de services unique était une structure mobile, donc également accessible aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer.  Les fournisseurs de services participent à toutes les discussions et l’efficacité des opérations est toujours privilégiée, a-t-il ajouté.  Il a précisé que grâce à ce système à guichet unique, les femmes moldaves n’ont plus à passer de longues heures à se rendre dans différents bureaux pour obtenir les services ou effectuer les démarches dont elles ont besoin.  Il y a également plus de transparence et moins de corruption, et la capacité d’économie de cette initiative a également été prouvée, a-t-il ajouté.  M. Lutenco a ensuite indiqué que le Gouvernement moldave prévoit d’élargir ce système à l’ensemble du territoire du pays d’ici à 2013.


Débat interactif


Les présentations des panélistes ont suscité plusieurs remarques de la part des ministres et représentants qui ont souhaité, à leur tour, faire part des initiatives ou programmes lancés par leurs pays ou organisations et destinés à renforcer le rôle de la gouvernance et des institutions attentives aux différentes questions évoquées. 


L’Afrique du Sud, par exemple, dispose d’une Commission pour l’égalité homme-femme, qui a des pouvoirs d’enquête et qui est chargée de l’évaluation de l’insertion du thème débattu par la table ronde dans les politiques, a expliqué sa représentante. 


La délégation de l’Italie a pour sa part indiqué que son pays a créé, en 1998, un Observatoire national pour les entreprises et le travail des femmes dans l’agriculture, qui a mené de nombreuses formations à leur attention.  Un groupe de travail ciblé a également été mis sur pied et a permis la réalisation d’un atlas des femmes dans l’agriculture.  


Au Pakistan, un fonds d’allègement de la pauvreté a adopté une approche proactive afin d’inclure les femmes dans ses programmes, notamment en matière de microcrédit.  Ce fonds, s’est félicité le représentant du Pakistan, a déjà bénéficié à des millions de femmes rurales.   


S’exprimant au nom des cinq pays nordiques, le représentant de la Finlande a fait part de leur expérience en matière de développement de politiques sociales axées sur l’établissement de la parité.  Il a expliqué que le congé parental pour la femme et pour l’homme avait, par exemple, eu un impact considérable sur les possibilités d’emploi. 


S’agissant des femmes rurales, il a considéré qu’améliorer leurs opportunités et possibilités en matière d’éducation devrait figurer parmi les priorités de tous les pays et il a invité le secteur privé à organiser des formations utiles à ces femmes.


Le représentant du Swaziland a mis l’accent sur une éducation des individus dès leur enfance dans l’optique de l’égalité et de la parité.  « Nous, en tant qu’individus, sommes tous le produit d’un processus social », a-t-il rappelé, faisant part de l’organisation d’un atelier spécifique en la matière dans son pays.


Plusieurs intervenants, dont la responsable du Consortium des femmes du Nigéria, ont mis l’accent sur la nécessité de disposer de données sur les questions sexospécifiques.  « Les mécanismes mis en place dans certains pays sont souvent sous-financés et n’ont pas le retentissement voulu, car les ministres responsables des questions de parité ne sont pas en mesure de fournir l’impact qu’ont les politiques promues sur le tissu social », a-t-elle regretté.  Elle a plaidé pour un suivi plus approfondi et pour la prise de mesures visant à évaluer  l’incidence des politiques.


De son côté, le représentant de la Jordanie a souligné que les présentations entendues rappelaient combien il fallait tenir compte des réseaux sociaux dans lesquels sont inscrites les femmes rurales, car celles-ci sont confrontées partout à des défis communs mais qui diffèrent toutefois de région en région.  Les réseaux existants nécessitent donc qu’on leur applique des solutions adaptées aux besoins particuliers de chaque groupe de femmes, a-t-il souligné, déplorant ensuite la faible présence de femmes rurales aux débats de la Commission.


Pour sa part, la représentante de la Palestine a estimé qu’on parlait beaucoup de l’autonomisation des femmes et pas suffisamment de l’autonomisation des individus de manière générale.  Elle a expliqué que les femmes palestiniennes étaient confrontées à l’abattage des oliviers des vergers familiaux de la part des autorités israéliennes et a rappelé que l’instabilité dans la région était leur principale difficulté, réitérant leur volonté de bénéficier d’une paix qui se fonde sur la justice et l’équité.


Réagissant en premier lieu aux interventions, le Conseiller du Premier Ministre de Moldova, M. Lutenco a souligné qu’il partageait entièrement la préoccupation concernant la prise en compte des valeurs culturelles existantes dans chaque partie du monde.  Il a estimé que l’une des manières d’aborder ce contexte culturel était d’élaborer des stratégies du bas vers le haut, de se rendre sur le terrain et dans les villages, afin de connaitre les attentes et les besoins des individus pour lesquels sont élaborées ces stratégies. 


Interrogée à plusieurs reprises au cours du débat, la Ministre des affaires de la femme, des enfants et de la famille du Mali, Mme Nimaga, a parlé plus en détails des banques de céréales et des activités de pêche et d’élevage qui incluaient à la fois la participation d’hommes et de femmes.  Celles-ci sont présentes, a-t-elle dit, dans toutes les activités de transformation et de conservation agricole, animale ou halieutique, a-t-elle indiqué. 


Le Ministre adjoint de l’agriculture du Paraguay, M. Wehrle Rivarola, s’est attardé sur plusieurs lacunes auxquelles les intervenants avaient estimé qu’il fallait remédier.  Il a notamment cité la nécessité que les femmes rurales soient en mesure de contrôler leur production agricole et d’accéder à des technologies.  Il a ensuite plaidé pour une durabilité en matière d’agriculture et pour une agriculture familiale. 


Pour sa part, Mme Lilly Be’Soer, de l’ONG « Voice for Change  », a estimé que les femmes rurales étaient trop peu associées à l’élaboration des politiques des gouvernements.  Par ailleurs, elles ont aussi trop peu d’occasion de solliciter leur gouvernement ou de nouer un dialogue avec celui-ci, a-t-elle regretté.  


Résumant la discussions, le Vice-Président de la Commission, M. Filippo Cinti, a conclu qu’il fallait aller au devant des femmes rurales pour bien comprendre leurs besoins les plus concrets et qu’il fallait également encourager les gouvernements à les inclure dans les processus de conception et de prise de décisions politiques et à engager un dialogue avec la société civile.  


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.