ECOSOC/6545

L’ECOSOC clôture sa session de fond de 2012 en examinant les questions relatives aux femmes

27/07/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6545
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Conseil économique et social                              

Session de fond de 2012                                    

48e et 49e séances – matin & après-midi


L’ECOSOC CLÔTURE SA SESSION DE FOND 2012 EN EXAMINANT LES QUESTIONS RELATIVES AUX FEMMES


Sa session 2013, qui se tiendra à Genève, aura pour thème « Le rôle

de la science, de la technologie et de la culture en matière de développement »


La transversalisation de la problématique hommes-femmes, les femmes et le développement, ainsi que la promotion de la femme, étaient les dernières questions à l’ordre du jour de l’ECOSOC, qu’il a examinées aujourd’hui avant de clôturer sa session de fond de 2012.  Il a aussi adopté un train de résolutions et pourvu à des postes vacants dans cinq de ses organes subsidiaires.


La clôture de ces quatre semaines de travaux intenses a été l’occasion pour le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, de souligner le renforcement, année après année, du rôle de l’ECOSOC.  L’Examen ministériel annuel, a-t-il fait remarquer, a permis de revitaliser l’Agenda des Nations Unies pour le développement.  « Le segment de haut niveau s’est conclu par l’adoption d’une Déclaration ministérielle qui souligne l’urgence d’une réponse collective et immédiate de la communauté internationale pour remédier à la crise mondiale en matière d’emploi. »


M. Zukang a en outre apprécié que le Forum pour la coopération en matière de développement ait renforcé le rôle du Conseil dans la promotion d’une coordination plus efficace entre partenaires.  Dans ses remarques de clôture, le Président de l’ECOSOC, M. Miloš Koterec (Slovaquie), a fait l’éloge de cette troisième édition du Forum qui, a-t-il dit, a été l’occasion de débats de qualité très élevée.


« Il est temps désormais de se tourner vers la priorité que s’est fixée l’ECOSOC pour l’année prochaine: le rôle de la science, de la technologie et de la culture en matière de développement », a lancé M. Zukang, en invitant les États Membres à s’engager d’ores et déjà dans les activités préparatoires de cette session.  Expliquant, quant à lui, la vision de l’ECOSOC pour ses travaux à venir, M. Koterec a prôné un meilleur alignement de ses travaux avec ceux de ses organes subsidiaires et une coordination « synchronisée » avec l’Assemblée générale et avec le nouveau forum intergouvernemental résultant de la Conférence Rio+20.


Ce matin, après un débat sur les travaux de la Commission de la condition de la femme, l’ECOSOC a adopté une résolution par laquelle il demande de poursuivre et d’approfondir les efforts visant à transversaliser la problématique hommes-femmes dans toutes les politiques et tous les programmes de l’ONU.  À cet égard, le représentant du Japon a souligné l’important rôle de coordination de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU-Femmes) en ce qui concerne l’intégration de la dimension sexospécifique dans le système des Nations Unies.


L’ECOSOC a adopté trois textes, sur recommandation de la Commission de la condition de la femme, qui est l’un de ses organes subsidiaires.  Après avoir pris note du rapport de cette Commission, il a recommandé à l’Assemblée générale d’examiner la question de l’élimination des mutilations génitales féminines à sa soixante-septième session au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Promotion de la femme ».


Une résolution concernant la situation des Palestiniennes a été adoptée à l’issue d’un vote, par 30 voix pour, deux contre (Canada et États-Unis) et 17 abstentions.  L’ECOSOC, dans ce texte, demande à la communauté internationale de continuer à fournir l’assistance, en particulier l’aide d’urgence et les services qui font cruellement défaut afin de remédier à la situation humanitaire critique des Palestiniennes et de leur famille et l’aide à leur apporter.


Lors du débat sur les travaux de la dernière session annuelle, la Présidente de la Commission de la condition de la femme, Mme Marjon Kamara (Libéria), à l’instar de la majorité de la quinzaine de délégations qui se sont exprimées, a déploré l’incapacité de la Commission à dégager un consensus sur la question de l’autonomisation des femmes en milieu rural.  Pourtant ces femmes sont en première ligne de la lutte contre la pauvreté et dirigent souvent des coopératives ou de petites entreprises, a fait remarquer la représentante de l’Indonésie.


Parmi les autres résolutions adoptées aujourd’hui, une a trait au rôle du Conseil économique et social dans l’application et le suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide des Nations Unies, et une autre concerne le suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement.


L’ECOSOC a aussi approuvé la recommandation du Comité des politiques de développement tendant à ajouter la République du Soudan du Sud sur la liste des pays les moins avancés (PMA), sous réserve de l’agrément du Gouvernement de ce pays.  Une autre résolution porte sur les efforts à poursuivre pour épauler les pays les moins avancés.  Les autres textes adoptés aujourd’hui concernent la durée des deux prochaines sessions du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, les travaux d’ONU-Habitat et les travaux du Comité d’experts de l’administration publique sur les travaux.  Le Conseil a en outre adopté des propositions relatives aux travaux du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale.


Enfin, l’ECOSOC a élu ou nommé des membres pour pourvoir des sièges au Comité des droits économiques, sociaux et culturels; à la Commission de la science et de la technique au service du développement; au Comité d’attribution du Prix des Nations Unies en matière de population; au Comité du programme et de la coordination; ainsi qu’au Comité des politiques de développement.


La session de fond de 2013 se tiendra au Palais des Nations, à Genève.


DÉBAT CONSACRÉ AUX QUESTIONS DIVERSES


Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions: Transversalisation de la problématique hommes-femmes dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies (E/2012/61 et E/2012/L.8)


Questions relatives à l’économie et à l’environnement: Les femmes et le développement (E/2012/27 (Supp. No 7))


Questions sociales et questions relatives aux droits de l’homme: Promotion de la femme (E/2012/27 (Supp. No 7) et E/2012/4*)


Débat général


Mme MARJON KAMARA, Présidente de la Commission de la femme, a déploré que, lors de sa dernière session, la Commission n’ait pas réussi à aplanir toute ses divergences sur l’autonomisation des femmes en milieu rural.  Elle a ensuite indiqué qu’il incombait à toutes les parties prenantes de dégager un consensus afin que les violences faites aux femmes soient éliminées.  Ces violences concernent toutes les femmes, indépendamment de leur culture ou de leur milieu social, a-t-elle rappelé. Mme Kamara s’est dite convaincue que la prochaine session de la Commission sera l’occasion d’avancer de manière décisive sur la voie de l’autonomisation des femmes.


M. SERIKI (Nigéria) a rappelé que l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes étaient l’un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a souhaité que l’ONU et la Commission de la condition de la femme puissent évaluer les politiques mises en place au plan national pour en déterminer l’efficacité.  Il a passé ensuite en revue les efforts déployés par son pays pour encourager l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes.  Il a regretté qu’en dépit des initiatives prises, les taux de mortalité et de prévalence du VIH/sida restent encore trop élevés.  Il a réclamé de meilleurs programmes de coopération et de coordination avec les équipes de pays de l’ONU.  Il a également demandé l’institutionnalisation des arrangements financiers nécessaires pour améliorer les progrès dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en estimant qu’ils seront indispensables après la date butoir de 2015.


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a indiqué que l’autonomisation des femmes en milieu rural était l’un des moyens clefs de la lutte contre la pauvreté.  Elle a indiqué que sa délégation avait souligné, au sein de la Commission de la condition de la femme, les problèmes qui continuaient à faire obstacle à une telle autonomisation.  Elle a ensuite déploré les divergences qui se sont faites jour au sein de la Commission sur l’autonomisation des femmes en milieu rural.  Elle s’est dite préoccupée par cette tendance qui fait marche arrière dans des domaines aussi cruciaux que l’égalité des sexes.  Sa délégation, a-t-elle poursuivi, se félicite de l’appui de l’ECOSOC aux travaux de la Commission à cet égard.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. STELIOS MAKRIYIANNIS (Chypre) a rappelé que l’égalité des sexes était un principe fondamental reconnu par les traités de l’Union européenne.  Il a ensuite regretté qu’en dépit de nombreux progrès réalisés dans certains domaines tels que l’éducation, les progrès dans la réalisation des OMD liés à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ne soient pas encore atteints.  Il a cité notamment la lutte contre les violences sexuelles ou la mortalité infantile.  Après avoir souligné le travail réalisé par la Commission de la condition de la femme, il a estimé que la seule manière de remplir le mandat de la Commission pour promouvoir et protéger les droits des femmes était d’augmenter ces normes et de donner la priorité à leur mise en œuvre.


Le représentant a ensuite déploré qu’aucun accord n’ait été trouvé pour adopter les conclusions concertées sur les femmes en milieu rural.  Il a également indiqué qu’il était essentiel d’apporter des solutions aux problèmes tels que les pratiques traditionnelles nuisibles, dont les mariages forcés ou les mutilations génitales.  Après avoir rappelé l’adoption de la résolution ayant créé l’ONU-Femmes en 2010, il a salué le travail de cette nouvelle Entité.  Il a estimé qu’elle avait déjà démontré sa capacité à avoir un impact sur la vie des femmes et des jeunes filles dans le monde.  Il a conclu en réaffirmant le soutien de l’Union européenne à la mise en œuvre complète de la Déclaration de Beijing et de la Plateforme d’action pour l’Afrique.


M. OLEKSIY SHAPOVAL (Ukraine) a indiqué que l’égalité des sexes était fermement garantie par la législation ukrainienne, notamment par une loi de 2005 qui offre un cadre à la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans les politiques publiques de l’Ukraine.  Il reste cependant beaucoup à faire, a-t-il reconnu.  Le représentant a ensuite condamné toutes les violences perpétrées contre les femmes, en particulier celles découlant de la traite des femmes.  Il a précisé que son pays avait pris les mesures nécessaires pour que sa législation soit conforme avec les normes de la Convention du Conseil de l’Europe contre le trafic d’êtres humains.  Il a en conclusion souligné l’impérieuse nécessité de renforcer l’autonomisation des femmes en milieu rural et de protéger davantage les droits des femmes migrantes.


Mme CARLA TERESA ARIAS OROZCO (El Salvador) a estimé qu’il faudrait développer les outils d’évaluation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes afin de renforcer les politiques mises en œuvre.  Elle a ensuite décrit les efforts déployés par son pays pour assister les femmes rurales et faciliter leur autonomisation, par le biais du développement de politiques nationales, de programmes d’aide temporaires et d’actions destinées à faciliter leur intégration sociale.  La représentante a indiqué que ces initiatives avaient permis d’améliorer les conditions de vie des femmes d’El Salvador en offrant une série de services adaptés à leurs besoins.  En conclusion, elle a réaffirmé le soutien de sa délégation aux travaux de la Commission de la condition de la femme.


Mme OKSANAMELNIKOVICH(Bélarus) a souligné l’importance de l’autonomisation des femmes dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement avant de rappeler les entraves à cette autonomisation, telles que la pauvreté, les discriminations basées sur le sexe ou bien encore un accès encore insuffisant à l’éducation.  Elle a ensuite fait part de sa vive préoccupation devant l’incapacité de la Commission de la condition de la femme à dégager un consensus sur la question de l’autonomisation des femmes en milieu rural.  Ce blocage des négociations est inacceptable, a-t-elle affirmé, en invitant l’ECOSOC à prendre les mesures nécessaires pour continuer d’aller de l’avant.


M. FIALLO- KAROLYS (Équateur) a indiqué que son pays s’était attaqué à la discrimination qui existe à l’encontre des femmes, en assurant que les recommandations faites par la Commission de la condition des femmes sont appliquées.  Il a précisé que son gouvernement avait lancé plusieurs politiques et programmes en faveur de l’autonomisation des femmes, ainsi que pour défendre les droits des femmes et lutter contre la violence dont elles sont victimes.  S’il a souligné les progrès réalisés dans ces domaines, il a regretté que 6 femmes sur 10 continuent d’être victimes de violence en Équateur. 


Il a reconnu que, dans ce domaine, il restait encore beaucoup à faire.  Le représentant a ajouté que son pays soutenait les initiatives lancées aux niveaux national, régional et international.  Il s’est félicité de la visite de Michelle Bachelet, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, en Équateur, qui a assuré le Gouvernement de l’assister à mettre en place ses programmes en faveur de l’autonomisation des femmes et de lutte contre les violences.  Il a conclu en soulignant l’importance du projet de résolution sur les femmes autochtones et a indiqué que son pays s’associait aux autres États Membres pour sa mise en œuvre.


M. RENÉ ALFONSO RUIDIAZ (Chili) a réaffirmé le soutien de sa délégation à la Commission de la condition de la femme.  Il a salué les conclusions du rapport présenté par la Présidente de la Commission, tout en soulignant les deux projets de résolution coparrainés par son pays, portant respectivement sur la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans toutes les politiques et programmes du système des Nations Unies, et sur les femmes face aux catastrophes naturelles.


Mme GALINA S. KHVAN (Fédération de Russie) a indiqué que l’amélioration de la condition de la femme était un objectif qui devrait unir la communauté internationale et non pas la diviser.  Les discussions sur ce sujet doivent être menées dans un esprit constructif, a-t-elle poursuivi, avant de rappeler que la Commission de la condition de la femme était un forum unique de discussion.  Elle a ensuite plaidé pour que soit trouvé un équilibre entre le volet politique de la question de l’autonomisation des femmes discuté au sein de la Commission et le volet stratégique développé par ONU-femmes.  La déléguée a assuré que deux femmes sur cinq dirigeaient de petites entreprises en Fédération de Russie.  En conclusion, elle a rappelé la détermination de son pays à renforcer sa coopération avec la communauté internationale sur la question de l’autonomisation des femmes.


Mme ELIZABETH COUSENS (États-Unis) a rappelé l’importance d’œuvrer davantage à l’autonomisation des femmes en milieu rural afin de lutter contre la pauvreté.  Elle a ensuite déploré que les divergences qui se sont faites jour au sein de la Commission de la condition de la femme lors de sa dernière session n’aient pu permettre de capitaliser sur la Déclaration de Beijing pour avancer dans la voie de l’autonomisation des femmes.  Les progrès déjà enregistrés dans cette voie constituent des acquis sur lesquels il ne faudrait surtout pas revenir, a-t-elle souligné avant de conclure. 


M. THOMAS GÜRBER (Suisse) a indiqué que son pays était préoccupé par les négociations des projets de résolution menées lors de la cinquante-sixième session de la Commission de la condition de la femme.  Le représentant a indiqué que la terminologie commune issue de documents politiques et approuvée par les participants aux Conférences internationales de Beijing et du Caire, de l’ECOSOC et de l’Assemblée générale des Nations Unies avait été remise en question, et qu’il était devenu nécessaire de rappeler les dispositions des instruments internationaux tels que la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et les mesures prises dans le cadre de leur application pour que les États les respectent. 


La Suisse ne cache pas son inquiétude à cet égard, a affirmé son représentant.  Il a ensuite appelé tous les États à respecter les droits de la femme puisqu’ils constituent une part intégrale des droits de l’homme.  Sa délégation, a-t-il ajouté, regrette qu’aucun consensus n’ait pu être trouvé pour renforcer les normes politiques et juridiques relatives aux femmes.  Avant de conclure, le représentant a rappelé que les droits de la femme étaient universels, inaliénables et indivisibles, et qu’ils étaient à la base d’un développement social équilibré.


M. RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a rappelé l’importance que toutes les femmes du monde voient leurs droits garantis et respectés.  C’est dans cet esprit que le Brésil attache une grande importance à l’intégration de la problématique hommes-femmes dans le système des Nations Unies, a-t-il ajouté, avant d’insister plus particulièrement sur le rôle et les actions d’ONU-Femmes.  Il a salué la création de cette Entité, en soulignant les efforts déployés et les progrès réalisés depuis sa création.  Le représentant a ensuite appelé à plus de décentralisation d’ONU-Femmes, notamment au niveau régional, pour mieux mettre en œuvre son mandat ambitieux et faciliter davantage la coopération internationale.  Il a toutefois regretté que la Commission de la femme n’ait pas pu adopter de recommandations.


M. TETSUYAKIMURA (Japon) a souligné l’important rôle de coordination de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU-Femmes) en faveur de l’autonomisation des femmes et de l’intégration de la dimension sexospécifique dans le système des Nations Unies.  Il a ajouté qu’il était essentiel de réaliser des efforts dans ce domaine et c’est pourquoi, sa délégation, a-t-il dit, avait appuyé le projet de résolution sur l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes lors de la cinquante sixième-session de la Commission de la condition de la femme.  La Conférence ministérielle mondiale sur la prévention des catastrophes, qui s’était tenue à Tohoku les 3 et 4 juillet, a mis l’accent sur la nécessité de tenir compte des personnes vulnérables et des femmes enceintes.  La formation de communautés résilientes appelle à reconnaître le rôle des femmes dans les efforts de prévention des catastrophes, a-t-il ajouté.  Sa délégation regrette que la cinquante-sixième session, qui avait débattu de l’autonomisation économique de la femme rurale, n’ait pu adopter la proposition qui y avait été présentée. 


Mme LUCILE BONKOUNGOU (Burkina Faso) a rappelé que la prévalence de la violence contre les femmes demeurait une préoccupation majeure à l’échelle mondiale puisqu’en dépit des efforts entrepris par les États Membres et les organismes intergouvernementaux pour y mettre fin, on estime à 140 millions le nombre de femmes victimes des mutilations génitales féminines et que près de 3 millions de femmes et de filles risquent chaque année de la subir. 


« C’est pourquoi, a-t-elle dit, le Burkina Faso salue l’approbation par la Commission de la condition de la femme, de la décision intitulée Mettre fin aux mutilations génitales féminines contenue dans son rapport E/2012/7. »  « Le Burkina Faso exprime le souhait que cette décision soit adoptée à l’Assemblée générale, afin de lui donner l’occasion d’examiner la question de l’élimination des mutilations génitales féminines à la soixante-sixième session, au titre du point de l’ordre du jour Promotion de la femme », a annoncé Mme Bonkoungou.


Mme YULIANA BAHAR (Indonésie) a souligné la nécessité d’instaurer un environnement favorable permettant aux plus démunis de sortir de la pauvreté.  Les femmes vivant en milieu rural sont en première ligne de la lutte contre la pauvreté et dirigent souvent des coopératives ou de petites entreprises, a-t-elle fait remarquer.  Elle a ajouté que les femmes devraient être protégées de toutes violences avant de détailler les mesures prises à cet effet par son pays.  En conclusion, elle a souhaité que la prochaine session de la Commission de la condition de la femme soit couronnée de succès.


M. TOMAS DUB (République tchèque) a aussi reconnu que les Nations Unies avaient réalisé des progrès visibles en créant un cadre pour l’intégration de la dimension sexospécifique dans tous les programmes et stratégies du système des Nations Unies.  Il a assuré que la question de la promotion de l’égalité des sexes et du respect des droits des femmes était l’une des priorités à long terme de la politique étrangère de la République tchèque.  C’est un des volets de la nouvelle stratégie nationale pour la coopération multilatérale de développement pour la période 2012-2017. 


La République tchèque, a rappelé son représentant, a une longue tradition en matière de promotion et de protection des droits de l’homme dans les sommets internationaux ainsi que dans les relations bilatérales.  En outre, elle accorde une importance particulière à l’éducation des femmes et leurs statuts, la maternité et la nutrition.  Mais en définitive, a souligné M. Dub, ces activités doivent être appropriées par les pays concernés parce que les activités liées à la promotion de l’égalité des sexes ne peuvent être durables que si elles impliquent les acteurs locaux, les gouvernements et les organisations non gouvernementales.  Il a aussi indiqué que la République tchèque consacrait une part importante de son aide humanitaire à la prévention de la violence sexuelle et à l’assistance complète aux victimes.


M. GUSTAVO A.RUTILO (Argentine) a salué le rapport de la Commission de la condition de la femme et ses recommandations.  Il a regretté que la Commission ne soit pas parvenue à un consensus sur la question aussi importante que celle de la femme rurale.  Il a souhaité par ailleurs que la session 2013 permette de trouver un accord sur la question de la violence à l’encontre des femmes. 


Mme PHILIPPA JANE KING (Australie) a déploré les divergences qui se sont faites jour lors de la dernière session de la Commission sur la condition de la femme.  Elle a souhaité que les négociations soient entamées avant le début de la prochaine session de la Commission et l’ouverture du débat de haut niveau.  Elle a indiqué que ce blocage ne faisait pas honneur aux entités œuvrant en faveur de l’autonomisation des femmes, en rappelant les nombreux obstacles auxquels s’étaient heurtés les représentants des femmes vivant en milieu rural pour participer aux discussions de la Commission.  Avant de conclure son intervention, elle a salué l’initiative de la Commission d’identifier les points de convergence lors des prochaines discussions.  Beaucoup reste encore à faire pour aboutir à l’égalité des genres, a-t-elle cependant reconnu.


M. SHULI DAVIDOVITCH (Israël) a indiqué que son pays appuyait fermement la pleine mise en œuvre d’accords et d’engagements internationaux sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Déclaration et la Plateforme de Beijing, ainsi que le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement.  La communauté internationale a pris beaucoup d’engagements sur le papier, mais malheureusement ces engagements ne sont pas pleinement mis en œuvre sur le terrain, a-t-il regretté. 


Le représentant a par ailleurs regretté que la Commission de la condition de la femme n’ait pu parvenir à des conclusions concertées sur les femmes en milieu rural au cours de sa dernière session.  Il est essentiel que toutes les sociétés entreprennent des efforts pour améliorer la condition des femmes, a-t-il souligné.  Même si des progrès ont pu être constatés en matière d’autonomisation des femmes dans le monde, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, relatifs à l’égalité des sexes, a fait remarquer le représentant.  Pour Israël, l’autonomisation des femmes et des filles doit être un pilier central de l’agenda post-2015 et des OMD, a-t-il dit avant de conclure.


Adoptions d’une résolution et de décisions


L’ECOSOC a adopté, sans vote, une résolution portant sur la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies (E/2012/L.8), par laquelle il demande aux organismes, fonds et programmes des Nations Unies de poursuivre, dans le cadre de leurs mandats respectifs, la transversalisation de la problématique hommes-femmes, en intégrant notamment la problématique hommes-femmes à tous les mécanismes opérationnels, y compris ceux relatifs au développement, dont le plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement.


Par ce texte, l’ECOSOC se félicite de la mise en place du plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies dans le domaine de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, sous l’égide de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), et de son adoption en avril 2012 par le Conseil des chefs de secrétariat comme cadre de responsabilité devant être pleinement appliqué par les organismes des Nations Unies.


Le Conseil demande notamment à ONU-Femmes de continuer à s’acquitter pleinement de sa tâche, qui consiste à diriger et coordonner les activités du système des Nations Unies en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme et promouvoir le respect du principe de responsabilité dans ces domaines, et à faire en sorte que tout nouveau mandat soit approuvé par les mécanismes intergouvernementaux.  En ce qui concerne les activités d’ONU-Femmes sur le terrain, il lui demande de continuer à fonctionner dans le cadre du système des coordonnateurs résidents au sein de l’équipe de pays des Nations Unies, et à diriger et coordonner les travaux de l’équipe de pays qui concernent l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, sous la direction du Coordonnateur résident.


L’ECOSOC a recommandé à l’Assemblée générale un projet de décision et adopté, sans vote une décision et une résolution, sur recommandation de la Commission de la condition de la femme. 


Ainsi, il a approuvé un projet de décision, en vue de son adoption par l’Assemblée générale, aux termes de laquelle l’Assemblée déciderait d’examiner la question de l’élimination des mutilations génitales féminines à sa soixante-septième session au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Promotion de la femme ».


La représentante du Burkina Faso est intervenue pour saluer l’adoption de cette décision. 


Par une autre décision, l’ECOSOC a pris note du rapport de la Commission de la condition de la femme sur les travaux de sa cinquante-sixième session.


La représentante de la Fédération de Russie a exprimé sa reconnaissance pour la préparation de ce rapport et s’est félicitée des modifications faites au paragraphe 30.  Elle a demandé de retirer du résumé des travaux figurant dans le rapport les éléments relatifs aux questions en suspens.


Résolution relative à la situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter (E/2012/27 E/CN.6/2012/16)


À la demande des États-Unis, la résolution relative à la situation des Palestiniennes et l’aide a été adoptée, à l’issue d’un vote enregistré, par 30 voix pour, deux contre (Canada et États-Unis) et 17 abstentions.


Par cette résolution, l’ECOSOC réaffirme que l’occupation israélienne demeure un obstacle majeur à l’amélioration de la condition des Palestiniennes, ainsi qu’à leur autonomisation et à leur participation au développement de leur société.  Il demande instamment à la communauté internationale de continuer d’accorder une attention particulière à la promotion et à la protection des droits fondamentaux des femmes et filles palestiniennes et d’intensifier ses mesures visant à remédier aux conditions difficiles que connaissent les Palestiniennes et les membres de leur famille vivant sous l’occupation israélienne.


Il demande en outre à la communauté internationale de continuer à fournir l’assistance, en particulier l’aide d’urgence et les services qui font cruellement défaut afin de remédier à la situation humanitaire critique des Palestiniennes et de leur famille, et de contribuer à la remise sur pied des institutions palestiniennes pertinentes en tenant compte de la problématique hommes-femmes.  Il exige qu’Israël, puissance occupante, respecte pleinement les dispositions et principes, entre autres, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, du Règlement annexé à la quatrième Convention de La Haye de 1907 et de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949.  Il demande aussi à Israël de prendre des dispositions pour que les femmes et les enfants palestiniens réfugiés et déplacés puissent tous regagner leur foyer et recouvrer leurs biens, conformément aux résolutions de l’ONU sur la question.


Explications de position


La représentante des États-Unis a déclaré que sa délégation était déçue par le texte de la résolution et c’est pourquoi, elle s’est opposée à son adoption.  Elle a rappelé les mesures prises par le Hamas à Gaza pour limiter les libertés de mouvement des femmes, ainsi que la multiplication des crimes d’honneur dont les femmes sont victimes.  Elle a en outre mis en garde contre l’adoption de décisions politiquement motivées et qui ne servent nullement la cause légitime des femmes palestiniennes.


Le délégué du Canada a expliqué le vote contre de son pays et fait part de sa préoccupation par le nombre croissant de résolutions « mettant Israël au pilori ».


La déléguée d’Israël a expliqué que les femmes palestiniennes subissaient à Gaza l’autorité brutale du Hamas.  Les femmes qui se promènent à bicyclette sont envoyées en prison et celles qui s’habillent d’une certaine façon sont rappelées à l’ordre, a-t-elle déploré.  Il faudrait, a-t-elle recommandé, de s’abstenir de toute mesure susceptible d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui oppriment les femmes palestiniennes.


L’observatrice de la Palestine s’est réjouie, quant à elle, de l’adoption de la résolution.  Ce texte, a-t-elle dit, apporte un soutien bienvenu aux femmes palestiniennes.  Elle a tenu à rappeler que les violences découlant de l’occupation israélienne étaient les principaux obstacles à la promotion de la condition des femmes et filles palestiniennes.  « Rien, en termes de brutalité, ne peut se comparé à l’occupation israélienne », a-t-elle rappelé. 


Examen et coordination de l’application du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (E/2012/33)


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la résolution E/2012/L.29 par laquelle ilréaffirme l’engagement pris par la communauté internationale à l’issue de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable tenue à Rio de Janeiro d’épauler les pays les moins avancés dans leurs efforts visant à réaliser un développement durable et réaffirme également l’accord qui s’est formé en vue d’exécuter efficacement le Programme d’action d’Istanbul.  Il demande également aux pays les moins avancés, à leurs partenaires de développement, aux organismes des Nations Unies et à toutes les autres parties intéressées d’honorer pleinement et effectivement, de manière coordonnée et cohérente et avec diligence, les engagements énoncés dans les huit domaines prioritaires du Programme d’action d’Istanbul.  L’ECOSOC insiste aussi sur la nécessité d’accorder aux problèmes et aux préoccupations des pays les moins avancés une attention particulière lors de toutes les grandes conférences et initiatives des Nations Unies.


Explications de position


S’exprimant au nom des PMA, le représentant du Népal s’est félicité de l’adoption de cette résolution.  Il a rappelé que le texte tente de combler les lacunes dans la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul.  Il a estimé que cette résolution réaffirmait la volonté de l’ECOSOC de remplir ses engagements dans la mise en œuvre du Plan d’action.


Pays africains qui sortent d’un conflit


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la décision E/2012/L.28 par laquelle il prend note du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre d’un appui intégré, cohérent et coordonné au Soudan du Sud et demande qu’un autre rapport sur la question soit soumis au Conseil pour examen à sa session de fond de 2013.


Droits de l’homme


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la résolution E/2012/L.24 telle qu’oralement amendée, par laquelle il approuve, à titre temporaire, la prolongation d’une semaine de la deuxième session annuelle de 2013 et de la première session annuelle de 2014 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels.  L’ECOSOC demande également au Comité de continuer à améliorer l’efficacité de ses méthodes de travail.


Les incidences de l’adoption de cette résolution sur le budget-programme figurent dans le document E/2012/L.31.  Le Secrétaire général indique que des ressources additionnelles d’un montant total de 986 300 dollars seront nécessaires en 2013 au titre du budget-programme de l’exercice biennal 2012-2013, dont 814 100 dollars au titre du chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social et gestion des conférences), 169 300 dollars au titre du chapitre 24 (Droits de l’homme) et 2 900 dollars au titre du chapitre 29E [Administration (Genève)].  Un crédit de 405 400 dollars pour 2014 serait envisagé dans le cadre du projet de budget-programme pour l’exercice 2014-2015.  Il sera également demandé, au titre du chapitre 37 (Contributions du personnel), un montant de 8 700 dollars (5 800 dollars pour 2013 et 2 900 dollars pour 2014), qui serait compensé par l’inscription d’un montant identique au chapitre 1 des recettes (Recettes provenant des contributions du personnel).


Explications de position


La représentante des États-Unis a signalé que le Comité des droits économiques, sociaux et culturels devrait « catalyser l’exercice de ces droits de manière non discriminatoire ».  Elle a également appelé le Comité à déployer tous les efforts possibles pour traiter les arriérés de rapport des États.  Il est important, a-t-elle souligné, de veiller à une meilleure utilisation des ressources.  Elle a rappelé qu’en tant que principal contributeur des Nations Unies, les États-Unis attachaient une grande importance à l’affectation des ressources.  Si elle a reconnu l’utilité de ce projet de décision dont l’objectif est de réduire les arriérés de rapport, la représentante a émis des réserves sur les délais supplémentaires pour l’examen de ces rapports, lesquels, a-t-elle rappelé, auront des incidences financières.  Elle a également insisté sur la nature temporaire de cette extension de la durée des réunions et demandé de limiter la présence des experts.


Le délégué du Royaume-Uni a regretté que sa délégation soit amenée à se dissocier du consensus.  Il a indiqué que le Comité des droits économiques, sociaux et culturels se heurtait à un véritable problème avec les retards constants liés à la présentation des rapports périodiques des États parties, malgré les nombreux appels lancés par le Comité.  Il a mis en garde contre l’adoption de mesures temporaires qui ne s’attaquent pas à ce problème.  Il a enfin demandé de limiter la présence des experts lors des réunions du Comité afin de réduire les frais de voyage.


Le représentant du Japon a estimé que les problèmes liés à la soumission tardive des rapports périodiques exigeaient « des solutions à long terme et pas uniquement à court terme ».  Sa délégation, a-t-il dit, n’est pas très favorable à l’idée d’accorder deux semaines supplémentaires pour examiner les rapports présentés avec retard, en soulignant les restrictions budgétaires adoptées par son pays.  Il a indiqué que le Japon attendait l’application de meilleures méthodes de travail pour éviter ce problème.


Questions relatives à l’économie et à l’environnement


Établissements humains


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la résolution E/2012/L.33 par laquelle il encourage les gouvernements à continuer de soutenir les travaux et les activités de coopération menés par ONU-Habitat, notamment sur les questions relatives aux villes et aux changements climatiques.  Aux termes de cette résolution, l’ECOSOC se déclare favorable à ce que toutes les parties intéressées soient associées, aux niveaux national et régional, aux préparatifs de la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) et recommande à l’Assemblée générale d’adopter dans les meilleurs délais une résolution concernant les modalités de cette conférence.


L’ECOSOC engage ONU-Habitat à continuer d’élaborer, en consultation avec le Comité des représentants permanents, son plan stratégique pour la période 2014-2019, dans l’ouverture et la transparence, en fixant des objectifs réalistes et réalisables pour la période considérée.  Il invite les gouvernements à continuer de promouvoir une urbanisation durable et de renforcer le rôle des autorités nationales dans leurs politiques et programmes de développement et à envisager de faire une place aux villes durables sur le plan écologique.


Administration publique et développement


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la résolution E/2012/L.23 par laquelle il prend note avec satisfaction du rapport du Comité d’experts de l’administration publique sur les travaux de sa onzième session concernant la gouvernance et l’administration publiques locales axées sur les résultats et réaffirme que la bonne gouvernance et l’état de droit, aux niveaux national et international, sont parmi les conditions essentielles d’une croissance économique soutenue, partagée et équitable.  Le Conseil invite également les États Membres et d’autres donateurs internationaux à envisager de verser des contributions aux fonds d’affectation spéciale du Département des affaires économiques et sociales pour lui permettre d’étendre ses programmes de renforcement des capacités et ses activités de sensibilisation, le cas échéant.


L’ECOSOC a aussi approuvé, sans vote, la décision E/2012/L.27 par laquelle il décide que la douzième session du Comité d’experts de l’administration publique se tiendra au Siège de l’Organisation des Nations Unies, du 15 au 19 avril 2013.


Application et suivi des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies (A/67/86–E/2012/71)


Adoption d’une résolution


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la résolution E/2012/L.32, relative au rôle du Conseil économique et social dans l’application et le suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide des Nations Unies, compte tenu des dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, notamment la résolution 61/16.


Par cette résolution, l’ECOSOC demande aux commissions techniques, aux commissions régionales et aux autres organes subsidiaires de fournir, dans le cadre de leur mandat, un appui cohérent au Conseil économique et social concernant l’application et le suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide des Nations Unies dans les domaines économique, social et environnemental et dans les domaines connexes.  Il prie également le Secrétaire général de présenter à la soixante-septième session de l’Assemblée générale, dans le cadre de l’examen de l’application de la résolution 61/16 de l’Assemblée générale sur le renforcement du Conseil économique et social, un rapport énonçant des propositions visant à renforcer le Conseil.


Le représentant du Bangladesh a salué le rôle de chef de file qu’a joué le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Luis Alfonso de Alba, dans la négociation de ce texte.


Le Vice-Président, M. LUIS ALFONSO DE ALBA, du Mexique, a reconnu l’importance de ce texte, qui marque le début de l’intégration des trois piliers qui soutiennent les travaux de l’ECOSOC.  « Nous enclenchons un processus très ambitieux, pour le bien de tous les États Membres », a-t-il assuré


Suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement (A/67/81–E/2012/62)


Adoption d’une résolution


L’ECOSOC a adopté, sans vote, telle qu’oralement amendée, la résolution E/2012/L.26 relative au suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement, par laquelle il souligne qu’il faut améliorer encore le dialogue entre les États Membres et les représentants des institutions de Bretton Woods, de l’Organisation mondiale du commerce et de la CNUCED durant sa réunion spéciale de haut niveau, qui offre un espace de dialogue multipartite.


Il importe, réaffirme l’ECOSOC, de renforcer encore la coopération entre l’Organisation des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha, sur la base d’une bonne compréhension et du respect de leurs structures de gouvernance et de leurs mandats respectifs.  Il rappelle la décision de l’Assemblée générale d’examiner la nécessité de tenir une conférence de suivi sur le financement du développement d’ici à 2013 et d’organiser des consultations en vue de prendre une décision définitive sur la question d’ici à 2013, et attend avec intérêt les conclusions qui en seront issues.


L’ECOSOC appelle de nouveau les États Membres et les autres donateurs potentiels à envisager de contribuer généreusement au Fonds d’affectation spéciale pour les activités de suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement, afin de faciliter la mise en place d’un mécanisme intergouvernemental renforcé, plus efficace et ouvert à tous, permettant d’assurer le suivi de la question du financement du développement.


Le représentant de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est réjoui de ce que ce texte reconnaisse la crise économique et financière mondiale comme un élément qui affecte tous les pays.  Il exige que tous les engagements en faveur du développement soient mis en œuvre, a-t-il aussi souligné, avant de se déclarer favorable à la tenue d’une conférence de suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement.


L’ECOSOC a ensuite pris note des documents suivants : Note du Secrétaire général sur le rapport sur les principales décisions prises et recommandations de politique générale formulées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (A/67/86 – E/2012/71); Résumé de la réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce et la CNUCED, établi par le Président du Conseil (New York, 12 et 13 mars 2012) (A/67/81 – E/2012/62); et Rapport sur les travaux de la quatorzième session du Comité des politiques de développement (E/2012/33 supplément No. 13).


Questions relatives à l’économie et à l’environnement


Développement durable


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la résolution E/2012/L.25 par laquelle il approuve la recommandation du Comité des politiques de développement tendant à ajouter la République du Soudan du Sud sur la liste des pays les moins avancés (PMA), sous réserve de l’agrément du Gouvernement de ce pays.  Il approuve également la recommandation tendant à retirer le Vanuatu de cette liste.  En outre, il prend note de la recommandation tendant à retirer Tuvalu de la liste des pays les moins avancés et décide d’examiner cette question à sa prochaine session de fond.


L’ECOSOC rappelle qu’il a approuvé en 2009 et lors de ses sessions suivantes la recommandation du Comité des politiques de développement tendant à retirer la Guinée équatoriale de la liste des PMA et prie instamment l’Assemblée générale d’en prendre note.  Le fait que l’Assemblée générale n’a pas donné suite aux recommandations tendant à retirer de la liste les pays remplissant les conditions requises est préjudiciable à la crédibilité de la catégorie des pays les moins avancés, souligne-t-il.  L’ECOSOC prie enfin le Comité de suivre les progrès réalisés en matière de développement par les pays retirés de cette liste.


Auparavant, la représentante du Secrétariat a indiqué les incidences budgétaires qu’entraîne l’adoption de ce texte.


Coopération internationale en matière fiscale


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la proposition E/2012/L.19 par laquelle il décide que la huitième session du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale se tiendra à Genève du 15 au 19 octobre 2012.


L’ECOSOC a adopté, sans vote, la proposition E/2012/L.30 relative au Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale par laquelle il se félicite des activités que mène le Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale pour s’acquitter du mandat qu’il lui a confié dans sa résolution 2004/69, et l’engage à poursuivre ses efforts à cet égard.


Il décide en outre de tenir durant le premier semestre de 2013 une réunion d’une journée en vue d’examiner la coopération internationale en matière fiscale, y compris les mécanismes institutionnels permettant de promouvoir une telle coopération.  L’ECOSOC souligne enfin la nécessité de mobiliser des fonds suffisants pour permettre aux organes subsidiaires du Comité de s’acquitter de leur mandat


Le représentant de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est dit déçu par le peu de progrès réalisés dans le cadre du mandat du Comité d’experts.  Il s’est cependant félicité du processus intergouvernemental de coopération en matière fiscale.  Il a souhaité que ce Comité devienne un organe subsidiaire de l’ECOSOC.  Il a jugé opportun de mettre en place des mécanismes qui appuient les efforts nationaux en matière de transparence fiscale.  Des mesures ont été prises par le biais de l’OCDE, mais les Nations Unies constituent le seul organe mondial, a-t-il rappelé.  Les États Membres devraient donc envisager la transformation du Comité d’experts en organe subsidiaire de l’ECOSOC, a-t-il insisté.


Adoption de l’ordre du jour et autres questions d’organisation: Élections


Comité des droits économiques, sociaux et culturels (E/2012/9/Add.15)


L’ECOSOC a élu, par acclamation, Mme Virginia Bras, du Portugal, en qualité de membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, en remplacement de M. Eibe Riedel, de l’Allemagne.  Mme Bras, dont la biographie figure dans le document E/2012/9/Add.15, commencera son mandat le 1er janvier 2013 et le finira le 31 décembre 2014.


Commission de la science et de la technique au service du développement


L’ECOSOC a élu, par acclamation, le Chili, le Costa Rica, la Suisse et Oman, en qualité de membres de la Commission de la science et de la technique au service du développement, pour un mandat de quatre ans à partir du 1er janvier 2013.  En l’absence d’un autre candidat au sein du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, le Conseil a décidé de reporter à plus tard l’élection d’un des membres de ce groupe à la Commission.


Comité d’attribution du Prix des Nations Unies en matière de population


L’ECOSOC a élu, par acclamation, la Jamaïque, pour occuper un siège au sein du Comité d’attribution du Prix des Nations Unies en matière de population, pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2013.  Le Conseil a aussi reporté à plus tard l’élection de sept autres membres, en l’absence de candidats.


Comité du programme et de la coordination


L’ECOSOC a nommé la France comme membre du Comité du programme et de la coordination, sur les sept sièges qui restent à pourvoir, pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2013.  Le Conseil a aussi reporté à plus tard l’élection de six autres membres, en l’absence de candidats.


Comité des politiques de développement (E/2012/9/Add.14)


L’ECOSOC a approuvé les 24 experts nommés par le Secrétaire général pour servir au sein du Comité des politiques de développement en leur capacité personnelle.  Le mandat de trois ans de ces experts, dont les notes biographiques figurent dans le document E/2012/9/Add.14, commencera le 1er janvier 2013.


Questions en suspens: cohérence à l’échelle du système – liens entre la Commission de la condition de la femme et le Conseil d’administration d’ONU-Femmes


Le Président de l’ECOSOC, M. MILOŠ KOTEREC (Slovaquie), a rappelé que l’Assemblée générale avait adopté la résolution 64/289, le 2 juillet 2010, sur la cohérence à l’échelle du système qui mentionnait la nécessité d’assurer une bonne coordination entre les aspects normatifs et opérationnels d’ONU-Femmes.  L’ECOSOC n’a pas pu se prononcer de façon appropriée en 2010 sur cette question, car le Conseil d’administration d’ONU-Femmes n’était pas encore constitué, a expliqué M. Koterec.  Il a donc proposé de nommer deux facilitateurs, l’un spécialiste des questions relatives à la condition de la femme, l’autre ayant l’expérience des travaux du Conseil d’administration d’ONU-Femmes, afin qu’ils mènent les négociations sur cette question.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a qualifié de « remarquables » les quatre semaines de « débats, de délibérations, et de prise de décisions » de cette session de fond avant de souligner le renforcement, année après année, du rôle de l’ECOSOC.  L’Examen ministériel annuel a engagé les parties prenantes et a permis de revitaliser l’Agenda des Nations Unies pour le développement, a-t-il fait remarquer.  Le Forum pour la coopération en matière de développement, a-t-il ajouté, a renforcé le rôle du Conseil dans la promotion d’une coordination plus efficace entre partenaires et d’un élargissement du dialogue sur la coopération en matière de développement.


M. Zukang a rappelé que le segment de haut niveau s’était conclu par l’adoption d’une déclaration ministérielle qui souligne l’urgence d’une réponse collective et immédiate de la communauté internationale pour remédier à la crise mondiale en matière d’emploi.  Les présentations nationales volontaires ont fourni des informations précieuses sur les politiques d’emploi efficaces et constituent une plateforme vitale pour l’échange des bonnes pratiques, a-t-il poursuivi.  Le Forum pour la coopération en matière de développement, a-t-il précisé, a arrêté un ensemble de priorités, dont une mobilisation accrue de ressources financières innovantes afin de réduire la dépendance à long terme vis-à-vis de l’aide et un engagement résolu en faveur de partenariats pour le développement plus transparents et davantage axés sur les résultats. 


M. Zukang a ensuite détaillé les autres accomplissements de la session de fond de cette année qui a vu notamment, s’est-il félicité, une participation active de la société civile.  « Il est temps désormais de se tourner vers la priorité que s’est fixée l’ECOSOC pour l’année prochaine: le rôle de la science, de la technologie et de la culture en matière de développement », a conclu M. Zukang, en invitant les États Membres à s’engager d’ores et déjà dans les activités préparatoires de la session de l’année prochaine. 


Résumant la session de 2012, le Président de l’ECOSOC a rappelé que le segment de haut niveau s’était penché sur le renforcement des capacités et de la production, sur le chômage, la protection sociale et encore la coopération au développement.  Il a indiqué que 40 ministres y avaient participé, ainsi que de nombreux responsables politiques, des universitaires de renommée mondiale et des dirigeants de la société civile et du monde des affaires.  Les discussions ont porté sur les façons d’améliorer la gouvernance économique mondiale, a-t-il dit, avant de se féliciter qu’un consensus ait été atteint sur des questions difficiles, notamment en adoptant la déclaration ministérielle.  « Le Forum sur la coopération au développement mérite bien des éloges », a-t-il poursuivi.  Il importe de noter, a-t-il ajouté, la qualité très élevée des débats tenus dans ce cadre qui nous a permis d’approfondir notre réflexion.


Il reste encore beaucoup à faire, a reconnu le Président de l’ECOSOC, en faisant remarquer cependant que le segment sur la coordination avait permis de revoir la déclaration ministérielle de l’an dernier sur l’éducation et sur la Conférence sur le financement du développement.  « Nous devons scruter l’avenir et opter pour les bonnes décisions, et c’est pourquoi le segment sur les activités opérationnelles est important », a-t-il souligné.  Si les réformes institutionnelles sont lentes à mettre en place, il faut essayer de les mener à bien pour parer aux crises humanitaires.  Le segment sur cette question permet d’améliorer les moyens dont nous disposons pour faire face aux défis qui se présenteront à l’avenir.  Enfin, M. Koterec a rappelé que le segment général a couvert diverses questions telles qu’Haïti, le Soudan du Sud, la Palestine, la lutte contre le tabac et l’autonomisation des femmes.


Beaucoup a été accompli en 2012, mais il ne faut pas s’arrêter là.  Il faut s’atteler aux besoins pressants, a-t-il dit, en mettant l’accent sur les progrès accomplis comme le demande la résolution sur le suivi des conférences et sommets des Nations Unies.  Enfin, il a signalé qu’une réunion ministérielle extraordinaire de l’ECOSOC aura lieu le 24 septembre prochain.  M. Koterec a fait part de la vision de l’ECOSOC qui consiste à mieux aligner les travaux de ses organes subsidiaires en comblant les écarts dans la gouvernance nationale et internationale.  Il a aussi souhaité que le Conseil travaille de façon « synchronisée » avec l’Assemblée générale et avec le nouveau forum intergouvernemental mandaté par le document « L’avenir que nous voulons ».  Cette vision place l’ECOSOC au centre des efforts menés pour élaborer le programme de travail de l’après-2015.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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