Le Conseil prie le Secrétaire général de lui présenter rapidement un plan de mise en œuvre de la Stratégie régionale pour contrer la menace de l’Armée de résistance du Seigneur
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Conseil de sécurité
6895e séance – après-midi
LE CONSEIL PRIE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LUI PRÉSENTER RAPIDEMENT UN PLAN DE MISE EN ŒUVRE
DE LA STRATÉGIE RÉGIONALE POUR CONTRER LA MENACE DE L’ARMÉE DE RÉSISTANCE DU SEIGNEUR
Dans une longue déclaration lue par son Président, M. Mohammed Loulichki du Maroc, le Conseil a, cet après-midi, condamné vigoureusement les attaques et atrocités auxquelles se livre sans répit l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).
Ces attaques et atrocités, ainsi que les violations du droit international humanitaire et les atteintes aux droits de l’homme qu’elle continue de commettre, font peser une lourde menace sur la population civile, en particulier les femmes et les enfants, poursuit le Conseil.
Par la présente déclaration, qui fait suite au débat organisé la veille par le Conseil sur la LRA, les membres du Conseil de sécurité réaffirment leur soutien à la Stratégie régionale des Nations Unies visant à contrer la menace que représente la LRA.
Alors qu’il demande instamment qu’une action rapide soit menée dans les cinq domaines d’intervention stratégiques définis, le Conseil engage vivement le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, les missions politiques et les missions de maintien de la paix des Nations Unies présentes dans la région à coordonner les mesures qu’ils prennent pour appuyer la mise en œuvre de la Stratégie.
Il prie en outre le Secrétaire général de lui présenter, d’ici au 28 février 2013, un plan qui fixe les priorités de la mise en œuvre de la Stratégie régionale, indique l’ordre dans lequel les activités seront menées et répartisse clairement les tâches entre les différentes composantes du système international et les organismes des Nations Unies.
Par la présente déclaration, le Conseil réaffirme également son soutien à l’Initiative de coopération régionale de l’Union africaine contre la LRA et demande instamment qu’un accord soit rapidement trouvé sur le concept d’opérations de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine.
Toutes les opérations militaires dirigées contre la LRA doivent être menées dans le respect du droit international applicable, de manière à exposer le moins possible les civils qui vivent dans les régions concernées, rappelle à cet égard le Conseil.
Les membres du Conseil soulignent en outre qu’il incombe au premier chef aux États de la région où sévit la LRA de protéger les civils et notent que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) ont pour mandat d’aider à protéger les civils des régions où sévit la LRA dans le pays où elles sont déployées.
« Il est nécessaire que ces Missions, de même que tous les autres acteurs de la région, intensifient la coordination transfrontière et les échanges d’informations, pour pouvoir mieux anticiper les mouvements et les attaques imminentes de la LRA », poursuit le Conseil dans la présente déclaration.
Enfin, le Conseil rappelle que les mandats d’arrêt décernés par la Cour pénale internationale à l’encontre de Joseph Kony, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen n’ont toujours pas été mis à exécution et engage tous les États à coopérer avec les autorités ougandaises et avec la Cour pour qu’ils soient arrêtés et traduits en justice.
RÉGION DE L’AFRIQUE CENTRALE
Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et les zones où sévit l’Armée de résistance du Seigneur (S/2012/923
Déclaration présidentielle
Le Conseil de sécurité condamne vigoureusement les attaques et atrocités auxquelles se livre sans répit l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), ainsi que les violations du droit international humanitaire et les atteintes aux droits de l’homme qu’elle continue de commettre, qui font peser une lourde menace sur la population civile, en particulier les femmes et les enfants, et qui ont des conséquences graves sur le plan humanitaire et du point de vue des droits de l’homme, le nombre de déplacés atteignant 443 000 dans la région où elle sévit. Il condamne également le recrutement et l’emploi d’enfants, les meurtres et les mutilations, les viols, l’esclavage sexuel et les autres violences sexuelles, et les enlèvements. Il exige de la LRA qu’elle mette immédiatement fin à toutes ses attaques, en particulier celles qui sont dirigées contre des civils, engage instamment ses dirigeants à libérer tous ceux qui ont été enlevés, et insiste pour que tous les éléments qui la composent mettent un terme à ces pratiques, déposent les armes et se démobilisent.
Le Conseil réaffirme son soutien à la Stratégie régionale des Nations Unies visant à contrer la menace que représente la LRA et à remédier aux effets de ses activités et demande instamment qu’une action rapide soit menée dans les cinq domaines d’intervention stratégiques qui y sont définis. Il engage vivement le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, les missions politiques et les missions de maintien de la paix des Nations Unies présentes dans la région et les autres entités compétentes des Nations Unies qui sont présentes sur place à coordonner les mesures qu’ils prennent pour appuyer la mise en œuvre de la Stratégie, selon qu’il convient et dans les limites de leur mandat et de leurs capacités, et demande à la communauté internationale d’apporter toute l’assistance possible pour favoriser la réalisation de ces objectifs stratégiques. Il engage aussi vivement le Bureau à continuer de jouer un rôle de premier plan dans la coordination de ces activités. Il prie le Secrétaire général de lui présenter, d’ici au 28 février 2013, un plan qui fixe les priorités de la mise en œuvre de la Stratégie régionale, indique l’ordre dans lequel les activités seront menées et répartisse clairement les tâches entre les différentes composantes du système international et les organismes des Nations Unies. Il le prie également d’indiquer les grands projets qui viendront étayer l’exécution des activités prioritaires.
Le Conseil réaffirme son soutien à l’Initiative de coopération régionale de l’Union africaine contre la LRA, et demande instamment que les efforts se poursuivent pour qu’elle soit mise en train et exécutée. Il invite tous les gouvernements de la région à tenir les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de l’Initiative, et engage les pays voisins à concourir à l’application de cette dernière. Il engage également tous les pays de la région à prendre des mesures pour que la LRA ne puisse pas agir impunément sur leur territoire. Il demande instamment qu’un accord soit rapidement trouvé sur le concept d’opérations de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine. Il invite l’Union africaine, les États touchés par les activités de la LRA et la communauté internationale à collaborer pour réunir les ressources nécessaires à l’exécution de l’Initiative. Il souligne que toutes les opérations militaires dirigées contre la LRA doivent être menées dans le respect du droit international applicable, notamment le droit humanitaire, le droit des droits de l’homme et le droit des réfugiés, et de manière à exposer le moins possible les civils qui vivent dans les régions concernées. En outre, il engage les gouvernements des pays de la région à redoubler encore d’efforts et à collaborer d’encore plus près, dans le cadre de l’Initiative, pour venir à bout de la menace que représente la LRA.
Le Conseil prend acte et se félicite de l’action importante que continue de mener la MONUSCO pour lutter contre la LRA, notamment de la formation et du renforcement des capacités des FARDC, du soutien qu’elle apporte au Centre d’opérations civilo-militaires et de l’exécution du programme de désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réintégration (DDRRR) en vue d’encourager et de faciliter encore les défections de la LRA.
Le Conseil se réjouit de la vigoureuse collaboration qui s’est instituée entre l’ONU et l’Union africaine face à la menace que représente la LRA, et souhaite qu’elle se poursuive. Il engage l’Envoyé spécial de l’Union africaine, Francisco Madeira, et le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Abou Moussa, à continuer à travailler avec les gouvernements des pays de la région, y compris en organisant une réunion de haut niveau des États touchés pour les aider à coopérer plus encore.
Le Conseil souligne qu’il incombe au premier chef aux États de la région où sévit la LRA de protéger les civils. À cet égard, il salue l’action que mènent déjà l’Ouganda, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et la République du Soudan du Sud pour mettre fin à la menace que représente la LRA, les engage vivement à persévérer, et exhorte les autres pays de la région à faire de même. Il note que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud ont pour mandat d’aider à protéger les civils des régions où sévit la LRA dans le pays où elles sont déployées, les engage à poursuivre leurs efforts en ce sens, et note également que l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) ont notamment pour attribution de partager toute information relative à la menace que la LRA fait peser sur la région et de coopérer à l’élimination de cette menace. Il souligne qu’il est nécessaire que ces missions, de même que tous les autres acteurs de la région, intensifient la coordination transfrontière et les échanges d’information, pour pouvoir mieux anticiper les mouvements et les attaques imminentes de la LRA. Il salue ce que font les acteurs locaux et internationaux pour améliorer les réseaux de partage de l’information à l’aide de radios haute fréquence et d’autres moyens de communication en vue de faciliter la protection des populations d’une des régions les plus isolées au monde.
Le Conseil prend note des préoccupations de plus en plus vives évoquées dans le rapport du Secrétaire général et suscitées par le fait que la LRA serait présente dans la zone de Kafia Kingi et de ses alentours, zone qui est située à la frontière avec la République centrafricaine et qui fait l’objet d’un différend entre le Soudan et le Soudan du Sud. Il se dit également préoccupé par les informations qui ne cessent de lui parvenir concernant des attaques lancées par la LRA en République centrafricaine, jusque dans une ville aussi à l’ouest que Bangassou, et en République démocratique du Congo. Il demande aux missions des Nations Unies présentes dans la région et à la Force régionale d’intervention de l’Union africaine de collaborer pour suivre de près ces informations et se faire ensemble une idée du dispositif opérationnel de la LRA dans la région. Il demande
également à l’ONU et à l’Union africaine d’enquêter ensemble sur les réseaux logistiques de la LRA et ses possibles sources de financement illicite, y compris son éventuelle implication dans le braconnage d’éléphants et les activités de contrebande qui y sont associées.
Le Conseil se félicite que le nombre de personnes ayant fui la LRA, ou fait défection, ait considérablement augmenté ces derniers mois, et soutient fermement les efforts qui continuent d’être déployés pour encourager les défections, notamment la distribution de tracts, la diffusion d’émissions radiophoniques ciblées et l’installation de lieux où les déserteurs peuvent se rendre sans crainte. Il demande aux combattants qui font encore partie de la LRA de quitter les rangs de ce groupe et de participer au programme de DDRRR. Il exhorte la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, ainsi que les autres entités des Nations Unies présentes dans la région où sévit la LRA, à continuer de collaborer avec les forces régionales et les organisations non gouvernementales pour encourager les défections et soutenir le programme de DDRRR dans toute cette région. Il se félicite du Colloque de haut niveau sur le programme de DDRRR des ex-combattants de la LRA qui s’est tenu le 30 novembre 2012 à Addis-Abeba, et engage les missions de la région à appliquer rapidement les directives générales propres à ce programme. Sachant que les ressources sont limitées, le Conseil engage tout particulièrement le Représentant spécial du Secrétaire général, Abou Moussa, et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale à collaborer avec le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine en vue d’établir un plan de renforcement de l’appui que celui-ci apporte aux activités de DDRRR en République centrafricaine. Il demande aux partenaires internationaux de continuer à fournir l’appui stratégique nécessaire.
Le Conseil loue les efforts consentis par les donateurs internationaux pour que les populations touchées par les opérations de la LRA en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et en République du Soudan du Sud bénéficient d’une aide humanitaire. Il se félicite des dispositions prises en vue de mettre en place une stratégie renforcée, globale et plus régionale pour faire face à la situation humanitaire, notamment pour prêter assistance aux victimes de violences sexuelles et d’autres attaques, et compte que des progrès continueront d’être accomplis à cet égard. Il réaffirme que toutes les parties doivent promouvoir et assurer l’accès sûr et sans entrave des organisations humanitaires à la population civile, en application du droit international, y compris les règles applicables du droit international humanitaire, et des principes directeurs régissant l’aide humanitaire. Il s’inquiète qu’il soit impossible d’acheminer régulièrement l’aide humanitaire à beaucoup des groupes de population des régions de la République centrafricaine et de la République démocratique du Congo touchées par la LRA, principalement du fait de l’insuffisance des infrastructures, et engage l’ONU à redoubler d’efforts et les donateurs internationaux à accroître leurs contributions pour que l’aide humanitaire puisse parvenir aux intéressés.
Le Conseil rappelle que les mandats d’arrêt décernés par la Cour pénale internationale à l’encontre de Joseph Kony, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen, notamment pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, y compris des meurtres, des viols et des enlèvements d’enfants en vue de leur enrôlement, n’ont toujours pas été mis à exécution, et engage tous les États à coopérer avec les autorités ougandaises et avec la Cour pour que les auteurs de ces atrocités soient arrêtés et traduits en justice.
Le Conseil prie le Secrétaire général de le tenir informé des activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, des progrès de la mise en œuvre de la Stratégie régionale et des efforts déployés par les missions de la région et les autres organismes des Nations Unies compétents en vue de cette mise en œuvre, notamment en lui présentant un rapport unique sur le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et la LRA avant le 15 mai 2013.
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