Parvenue à la fin de sa transition politique, la Somalie a besoin de l’assistance internationale pour relever les défis sécuritaires, socioéconomiques et humanitaires
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Conseil de sécurité
6848e séance – matin & après-midi
PARVENUE À LA FIN DE SA TRANSITION POLITIQUE, LA SOMALIE A BESOIN DE L’ASSISTANCE INTERNATIONALE
POUR RELEVER LES DÉFIS SÉCURITAIRES, SOCIOÉCONOMIQUES ET HUMANITAIRES
« La transition en Somalie est arrivée à son terme de manière pacifique avec l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’élection, le 10 septembre dernier, d’un nouveau Président, M. Hassan Skeikh Mohamud », s’est félicité ce matin devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie. M. AgustineP. Mahiga a souligné que la Somalie a plus que jamais besoin de l’assistance de la communauté internationale pour relever les défis qui l’attendent en matière de sécurité, de relance économique et de secours humanitaire.
Alors qu’il présentait depuis Mogadiscio, en Somalie, le quatrième et dernier rapport d’activité du Président de la Commission de l’Union africaine surla mise en œuvre du mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), M. Mahiga a indiqué que le pays était sur le point de former son premier Gouvernement de l’après-transition. Les autorités somaliennes définiront bientôt leurs priorités et leur plan d’action pour les quatre prochaines années.
Mais déjà aujourd’hui, la vingtaine de délégations qui ont pris la parole, y compris celle de la Somalie et de l’Éthiopie, ont qualifié de pas dans la bonne direction, les « six piliers » définis par le Président somalien, M. Hassan Sheikh Mohamud, à savoir l’instauration de l’état de droit; la relance économique; la construction de la paix par la réconciliation nationale; le rétablissement des services publics, la santé, l’éducation et l’environnement; l’établissement de liens de coopération en redorant l’image du pays; et enfin, l’unité et l’intégrité du pays.
Pour mieux faire face à l’évolution de la situation politique et aider le Gouvernement fédéral à répondre aux besoins de la population, l’Union africaine, a indiqué M. Mahiga, a l’intention d’entreprendre, dès ce mois de novembre, et en collaboration avec l’ONU, une évaluation complète de l’AMISOM en vue d’étudier de quelle manière la Mission peut le mieux contribuer à la stabilisation de la Somalie.
« Les derniers extrémistes d’Al-Chabaab ont été vaincus avec la reprise du port de Kismayo » mais, a-t-il prévenu, « certains de ses militants continuent de se livrer à des activités terroristes, plus asymétriques, telles que des assassinats ciblés de civils, y compris, et de manière occasionnelle, à Mogadiscio ».
M. Mahiga a mentionné la nécessité de mettre en place des structures administratives dans les zones libérées afin de combler le vide laissé par les Al-Chabaab. Il a également jugé essentiel que les missions de l’AMISOM renforcent ses capacités maritimes afin d’assurer la sécurité des ports, dont celui de Kismayo et de couper les chaînes d’approvisionnement des Al-Chabaab.
Le Représentant spécial a parlé des autres défis que doit relever la Somalie, tels que l’urgence de la situation humanitaire, deux millions de Somaliens ayant besoin d’une assistance alimentaire.
En écho, le représentant somalien, pour qui « mon pays voit enfin la lumière au bout d’un long tunnel », a appelé pour un soutien urgent au Gouvernement fédéral et un renforcement logistique de l’AMISOM.
Alors que la présence future de l’ONU en Somalie fait l’objet d’un examen stratégique, son homologue de la France a déclaré: « nous ne pouvons attendre les résultats de la revue pour renforcer la présence politique des Nations Unies au risque de perdre un temps précieux ». « Les activités civiles doivent être rapidement déployées après la fin des opérations militaires afin d’établir les administrations locales et apporter l’aide humanitaire », avait auparavant déclaré le Représentant spécial.
LA SITUATION EN SOMALIE
Quatrième et dernier rapport d’activité du Président de la Commission de l’Union africaine sur la mise en œuvre du mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), présenté en application du paragraphe 21 de la résolution 2036 (2012) du Conseil de sécurité (S/2012/764)
Dans ce rapport, le Président de la Commission de l’Union africaine constate que la période considérée a été marquée par des progrès sensibles. Au mois d’août 2012, les Somaliens ont franchi les derniers jalons menant à la fin de la période de transition, entamée il y a huit ans. L’Assemblée nationale constituante a été formée, laquelle a adopté la Constitution provisoire le 1er août 2012. Le nouveau Parlement fédéral a élu le nouveau Président du pays, M. Hassan Sheikh Mohamud.
Il reste maintenant aux autorités somaliennes de définir leurs priorités et leur plan d’action pour les quatre prochaines années. En attendant, l’Union africaine a l’intention d’entreprendre, en collaboration avec l’ONU, une évaluation complète de l’AMISOM en vue d’étudier de quelle manière la Mission peut le mieux contribuer à la stabilisation du pays. Le projet d’évaluation de l’AMISOM tiendra également compte de la question du financement de la Mission qui est assuré par l’Union européenne, dans le cadre de la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique. L’Union européenne a indiqué que le financement disponible pour le paiement de ces indemnités en 2013, sur la base de l’effectif actuellement autorisé par l’ONU de 17 731 hommes, ne s’élève qu’à 70 millions d’euros, montant qui ne suffira à couvrir que les paiements obligatoires des cinq premiers mois de l’année, précise le rapport.
Le Président de l’Union africaine demande au Conseil d’autoriser une prolongation technique de quatre mois du dispositif d’appui actuel, jusqu’en février 2013. Il faudra renforcer encore la composante civile de l’AMISOM. En effet, à mesure que la Mission étend sa présence dans des zones où les partenaires internationaux et autres acteurs sont peu présents, elle doit avoir les moyens d’appuyer les initiatives de stabilisation et de réconciliation locale menées par le Gouvernement fédéral.
Enfin, le Président de la Commission de l’Union africaine souligne la nécessité de renforcer la composante maritime de l’AMISOM dont le rôle est notamment d’empêcher que les milices Al-Chabaab ne tirent profit du commerce maritime illégal ou de la piraterie. Le dispositif d’appui n’est pas à la hauteur des recommandations formulées dans le concept stratégique. Compte tenu du rôle capital des moyens navals pour assurer la bonne exécution du mandat de l’AMISOM et la stabilisation en Somalie, le Président de l’Union africaine invite le Conseil de sécurité à revoir cette question de toute urgence et à examiner favorablement la demande concernant la composante maritime.
Déclarations
M. AUGUSTINEP. MAHIGA, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, a indiqué que la période de transition était arrivée à son terme en Somalie, et ce, de manière pacifique. La Somalie est sur le point de constituer son premier Gouvernement de l’après-transition, après l’élection du nouveau Président par le Parlement. C’est la première fois depuis 20 ans que les élections présidentielles ont été menées de manière transparente, a-t-il ajouté, précisant que le Parlement comprenait des femmes et que la désignation d’un nouveau Premier Ministre s’était faite à l’échéance prévue. Il a précisé que le Parlement avait arrêté son plan d’action pour les quatre prochaines années. Les nouveaux défis sont désormais la réconciliation politique, la stabilisation sécuritaire et la fourniture de services essentiels, a-t-il affirmé.
Il a ensuite noté les améliorations manifestes de la situation sécuritaire en Somalie. Les derniers extrémistes d’Al-Chabaab ont été vaincus avec la chute du port de Kismayo, ce qui est un progrès considérable, a-t-il poursuivi, ajoutant que la Somalie devait désormais se doter d’une stratégie de stabilisation. M. Mahiga a indiqué que, si les rangs d’Al-Chabaab ont été défaits, certains de ses militants continuaient de se livrer à des activités terroristes, plus asymétriques, telles que des assassinats ciblés de civils, y compris, et de manière occasionnelle, à Mogadiscio. Il a donc plaidé pour le déploiement de l’AMISOM à sa pleine capacité et pour le renforcement des forces somaliennes.
Rappelant le grand nombre de déserteurs parmi les Al-Chabaab, il a précisé qu’il avait développé un plan de réintégration des militants déserteurs au sein de leurs communautés, plan qui n’avait néanmoins pu voir le jour faute de financements.
M. Mahiga a indiqué que la violence à l’égard des femmes, notamment contre les femmes déplacées, était toujours monnaie courante en Somalie. Il a précisé que le quota de 30% de représentation des femmes au Parlement n’a été que partiellement atteint.
Les progrès politiques ne doivent pas nous détourner de l’urgence de la situation humanitaire qui est toujours aussi difficile, deux millions de Somaliens ayant besoin d’une assistance alimentaire, a rappelé M. Mahiga, qui a déploré n’avoir reçu que 52% des fonds nécessaires au financement de l’appel humanitaire pour 2012. Il a invité la communauté internationale à honorer ses engagements et exhorté tous les groupes armés à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.
Le Représentant spécial a souligné la nécessité de stabiliser les vastes zones qui ont été reprises à Al-Chabaab,appelant le Gouvernement à établir un secteur de sécurité, ainsi que des structures administratives, dans ces zones,afin de combler le vide laissé par le retrait des insurgés.
Jugeant essentiel le renforcement des capacités maritimes de l’AMISOM afin d’assurer la sécurité des ports, dont celui de Kismayo et de couper les chaînes d’approvisionnement des Al-Chabaab, le Représentant spécial a apporté son soutien à la proposition de l’Union africaine allant en ce sens.
En conclusion, il a estimé que les activités civiles devaient être rapidement déployées après la fin des opérations militaires afin d’établir les administrations locales et apporter l’aide humanitaire. Il a enfin précisé qu’un examen stratégique de la présence future de l’ONU devait garder à l’esprit les attentes et les besoins des Somaliens.
Mme PRENEET KAUR, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a constaté les progrès considérables accomplis par la Somalie qui, selon elle, n’auraient pu être réalisés sans les efforts importants de la communauté internationale. Tout en félicitant les dirigeants somaliens, elle a dit son immense fierté que M. Hassan Sheikh Mohamud, Président de la Somalie, ait étudié en Inde dans les années 80. Afin de consolider ses gains, le nouveau Gouvernement somalien doit s’atteler à la tâche d’édifier des institutions publiques efficaces et capables de se maintenir dans la voie de la réconciliation nationale, d’établir l’état de droit, de revitaliser les activités économiques et de restructurer les forces de sécurité tout en les renforçant.
Alors que l’AMISOM demeure la colonne vertébrale des efforts de la communauté internationale, elle a averti qu’Al-Chabaab demeurait une menace majeure à la paix et à la stabilité en Somalie. Une augmentation supplémentaire des ressources à fournir à la Mission s’avère nécessaire, a-t-elle estimé, notamment pour la surveillance de l’espace maritime afin d’empêcher les milices de profiter du commerce et de la piraterie maritimes. Elle a indiqué que son pays assurait 7% du trafic maritime mondial, la majeure partie de ce commerce transitant par le golfe d’Aden. Elle a exprimé l’espoir que la communauté internationale fournirait l’assistance nécessaire pour que la Somalie puisse sécuriser ses côtes.
M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a affirmé que le processus de retour à la paix civile devait être assuré par les Somaliens eux-mêmes avec le soutien de la communauté internationale, exprimant l’espoir qu’un nouveau partenariat pourra être établi avec Mogadiscio. Il a souligné l’importance cruciale de procéder à une évaluation de l’action de la communauté internationale. Les besoins du peuple somalien doivent être au cœur des évaluations en cours de l’action de l’AMISOM, a-t-il dit.
Le Conseil et la communauté internationale doivent appuyer par ailleurs les priorités définies par le nouvel exécutif. Le Royaume-Uni apportera 10 millions de livres sterling supplémentaires dans son assistance à la Somalie, qui s’ajouteront aux 38 millions déjà budgétisés pour les trois prochaines années. Le représentant britannique a rendu hommage aux forces de sécurité qui ont libéré la ville portuaire de Kismayo, il y a deux semaines. Le Royaume-Uni prévoit de soumettre un projet de résolution au Conseil dans les prochains jours pour renouveler le mandat de l’AMISOM.
M. KODJO MENAN (Togo) a salué la fin de la période de transition en Somalie, marquée par l’adoption d’une Constitution provisoire, le 1er août 2012, par la tenue d’élections et la mise en place de nouvelles institutions. La Somalie vient de sortir d’une instabilité institutionnelle et d’entamer une nouvelle phase dans la construction d’un État fédéral viable, a-t-il dit. Ces résultats encourageants sont le fruit des efforts communs des Somaliens, de différents acteurs politiques, notamment les signataires de la feuille de route du 6 septembre 2011 et des partenaires régionaux et internationaux, tels que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et des différents organes du système des Nations Unies présents sur place, a-t-il ajouté.
L’appui international et les efforts de l’AMISON et des forces gouvernementales ont permis la reconquête et la libération de plusieurs localités, situées dans le sud et le centre du pays, a souligné M. Menan. Toutefois, même si les Al-Chabaab ont été repoussés de plusieurs régions stratégiques, le représentant a dit craindre que leur force de nuisance soit utilisée pour commettre des actions terroristes. Il est urgent, a-t-il ajouté, d’aider à sécuriser les nouvelles institutions de la Somalie, notamment parce qu’elles restent fragiles et qu’elles subissent de fortes menaces. Il a plaidé en faveur d’un nouveau Gouvernement, plus transparent dans la gestion des ressources publiques et de l’aide qu’il reçoit et qui prenne en compte la représentation des femmes. La situation humanitaire demeure également un sujet de préoccupation et M. Menan a invité les différentes organisations humanitaires à poursuivre leurs activités. Enfin, s’agissant des actes liés à la piraterie, le représentant a noté que s’ils avaient nettement diminué, ils demeuraient préoccupants. Il a souhaité que la communauté internationale continue à soutenir le Gouvernement somalien dans sa lutte contre la piraterie maritime.
Mme SUSAN RICE (États-Unis) a souligné les progrès conséquents de la situation en Somalie, indiquant que le désespoir avait laissé la place à un optimisme mesuré. L’achèvement de la phase de transition ouvre une nouvelle étape, s’est-elle réjouie, pointant l’élection d’un nouveau Président et la désignation d’un nouveau Premier Ministre. La priorité est désormais l’amélioration de la gouvernance et le renforcement de la sécurité, a fait valoir Mme Rice.
Relevant les améliorations importantes de la situation sécuritaire en Somalie et saluant à cet égard, le rôle de l’AMISOM et des forces somaliennes, elle a précisé que les États-Unis avaient contribué à hauteur de 131 millions de dollars au renforcement du secteur de la sécurité en Somalie. Mme Rice a ensuite rappelé qu’Al-Chabaab restait une menace comme le montrent les attaques terroristes perpétrées à Mogadiscio en fin septembre. Les États Membres doivent œuvrer au renforcement des capacités des forces somaliennes, a-t-elle fait valoir.
Affirmant que le moment était venu de faire le point sur la présence de l’AMISOM et de l’ONU en Somalie, elle a indiqué que seule la création de conditions propices à une gouvernance légitime permettrait d’assurer la sécurité sur le long terme. Le nouveau Gouvernement doit apporter des bénéfices tangibles à la population somalienne, a-t-elle affirmé, rappelant en conclusion la difficulté de la situation humanitaire et le grand nombre de réfugiés somaliens, avec pour l’année 2012, 60 000 nouveaux refugiés.
M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) s’est réjoui qu’après plus de deux décennies, la Somalie bénéficie enfin d’un exécutif stable, notant l’appui de la population au processus en cours. Les derniers développements constituent des « jalons essentiels », selon lui, pour que le nouvel État somalien puisse s’appuyer sur une gouvernance politique stable. La priorité désormais est d’enraciner les institutions et l’état de droit en Somalie, tout en préservant l’unité et l’intégrité du pays, a-t-il ajouté. Cela exige patience, persévérance et un engagement politique irréversible des autorités pour assurer une paix durable.
La libération du port de Kismayo, qui prive les milices Al-Chabaab de leur source de financement, contribue à l’amélioration de la situation sécuritaire, a-t-il observé. L’appropriation par les Somaliens de ces acquis passe par le renforcement des forces armées et de police, le Maroc se félicitant des dernières décisions prises en ce sens. Enfin, la sécurisation des côtes permettra un retour à une vie économique normale. La Somalie a besoin de la solidarité de l’ensemble de la communauté internationale et des Nations Unies qui la représente, estime le Maroc. Son représentant est convaincu que le peuple somalien aspire à la quiétude, à la concorde et à une vie décente, à l’abri du besoin. Donnons-lui les moyens de répondre à ces aspirations légitimes, a-t-il conclu.
M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a affirmé que l’achèvement de la transition n’était pas la fin du processus de paix, jugeant essentiel l’appui de la communauté internationale pour assister les autorités somaliennes dans les nombreux défis qu’elles ont à relever. Les améliorations de la situation sécuritaire en Somalie n’auraient pas été possibles sans l’appui fournit par l’AMISOM aux forces somaliennes, a-t-il fait valoir, avant de plaider pour la mise en place de secteurs de sécurité dans les zones libérées.
Il faut éviter la création de milices, a-t-il en outre affirmé, proposant dans un second temps que les milices existantes s’intègrent dans les forces nationales afin de garantir la stabilité sur le long terme. Il a ensuite souligné la nécessité pour les parties, qui ne l’ont pas encore fait, de rejoindre le processus de réconciliation politique. Soulignant le grand nombre de défection parmi les militants des Al-Chabaab, il a plaidé pour la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre des programmes de réintégration. Enfin, il a jugé essentiel que les missions de l’AMISOM comprennent une composante maritime afin d’assurer la sécurité des ports, dont celui de Kismayo et de couper les chaines d’approvisionnement des Al-Chabaab. Le délégué sud-africain a donc apporté le soutien de son pays à la demande de l’Union africaine allant dans ce sens.
M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) a salué les progrès politiques accomplis en Somalie et le travail de la Mission de l’AMISOM. Les autorités somaliennes doivent encore faire preuve d’engagement, d’intégrité et d’endurance pour répondre aux défis que présente ce « nouveau chapitre ». Il s’agit de préparer un pays sûr et stable pour les élections, au suffrage universel, prévues dans quatre ans, a-t-il ajouté.
M. Cabral a accueilli avec satisfaction les priorités immédiates du Président Hassan Sheikh Mohamud qui concernent la réconciliation nationale, la fourniture de services sociaux, le développement économique, la justice et l’amélioration des conditions de sécurité. Ces priorités devraient se traduire par la finalisation de la constitution provisoire et la stabilisation en général, la bonne gouvernance et l’état de droit.
La communauté internationale doit renouveler son engagement vis-à-vis de la Somalie, a déclaré le représentant. Le Portugal est impatient de connaître les résultats de la mission d’évaluation conjointe de l’Union africaine et de l’ONU sur l’AMISOM, d’une part, et de l’examen stratégique relatif à la présence de l’ONU en Somalie, d’autre part. À ce sujet, M. Cabral a demandé à toutes les parties d’améliorer le financement de la Mission. Enfin, le Portugal continuera à jouer un rôle actif pour améliorer la vie quotidienne des Somaliens.
M. FERNANDO ALZATE (Colombie) a souligné l’opportunité de ce débat à un moment crucial pour progresser de manière définitive en direction de la normalisation politique, économique et en matière de sécurité. Il a en effet constaté que la Somalie avait accompli des pas décisifs en direction de la paix et de la stabilité. Si les nouvelles autorités somaliennes ont la responsabilité primordiale du rétablissement de la sécurité, de la stabilité politique, de l’état de droit et du développement économique, il est néanmoins crucial que la communauté internationale continue d’apporter son appui déterminé, tout en reconnaissant néanmoins les difficultés propres d’un État dans un processus de consolidation.
Il est fondamental, par conséquent, d’adopter une stratégie intégrale visant le renforcement institutionnel et l’édification de capacités nationales du nouvel État somalien. Il est nécessaire de veiller, à cet égard, à une cohérence et à une coordination claire des efforts déployés par les différentes entités et agences des Nations Unies et autres acteurs régionaux et internationaux. La Colombie estime qu’il est fondamental d’harmoniser et de synchroniser les efforts politiques et militaires. La fin de la transition ne signifie pas que le processus de paix soit arrivé à son terme, a averti la délégation colombienne. Elle a notamment souligné que la piraterie au large des côtes somaliennes n’était pas un problème qui disparaîtrait avec la fin de la transition. L’une des tâches fondamentales de la communauté internationale, spécialement des Nations Unies, sera de porter une assistance technique à la Somalie pour la délimitation des espaces maritimes.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que les progrès dans la mise en œuvre de la feuille de route suscitaient un certain optimisme. Pour appuyer ce processus, les autorités doivent mobiliser les ressources nationales, a-t-il ajouté, notant que des éléments de la feuille de route demeuraient en suspens. La collaboration entre la communauté internationale et les nouvelles autorités somaliennes est cruciale à cet égard. La Fédération de Russie s’est félicitée de la reprise du port de Kismayo, constatant toutefois que les milices Al-Chabaab conservaient une certaine capacité de nuisance.
La stabilisation devant être une priorité, la question du désarmement et de la réintégration des milices est cruciale, a dit le représentant qui a estimé que si la colonne vertébrale de l’assistance à la Somalie est constituée par l’AMISOM, c’est en dernière analyse, la Somalie elle-même qui devra fournir l’effort final. La piraterie demeure un problème majeur, ainsi que la prise d’otages qui permettent de financer de nouvelles opérations de la rébellion. Il est clair que des liens existent entre Al-Chabaab et les pirates, a déclaré M. Churkin, soulignant la nécessité de poursuivre et de traduire en justice les criminels et de mettre un terme à l’impunité. La Fédération de Russie prévoit de continuer à participer de manière active à l’assistance à la Somalie aux côtés de la communauté internationale.
M. MASOOD KHAN (Pakistan) a noté avec satisfaction les progrès réalisés par la Somalie au cours de ces derniers mois. Les élections présidentielle et législatives ainsi que la désignation d’un Premier Ministre marquent un nouveau tournant politique et reflètent les aspirations du peuple somalien, a-t-il estimé. M. Khan a également salué les efforts déployés par l’AMISOM et les Forces de sécurité somaliennes, qui ont permis aux forces progouvernementales de prendre le contrôle de plusieurs villes stratégiques du pays, ainsi que du port de Kismayo, étape majeure en vue d’éliminer la piraterie. À cet égard, il a indiqué que son pays soutenait la composante maritime de l’AMISOM déployée pour prévenir la piraterie aux larges des côtes somaliennes. La Mission de l’Union africaine en Somalie, a poursuivi M. Kan, continue de faire face au terrorisme et à l’extrémisme et il est urgent que la communauté internationale s’assure que la Mission dispose des moyens politiques et financiers nécessaires à son bon fonctionnement. Le mois dernier, le Conseil de sécurité a chargé le Secrétaire général des Nations Unies d’examiner l’avenir de la présence de l’ONU en Somalie, tout en soulignant la nécessité d’adopter une approche stratégique intégrée. Cet examen, a estimé le représentant, doit prendre en compte la nécessaire appropriation nationale et l’évolution des priorités. Le Gouvernement de la Somalie est maintenant en position d’articuler ces priorités, a-t-il conclu.
M. GÉRARD ARAUD (France) a souligné les améliorations historiques, inimaginables, il y a quelques mois encore, de la situation en Somalie. Il y a un nouvel espoir en Somalie, a-t-il poursuivi, invitant la communauté internationale à rester aux côtés des autorités somaliennes afin que ces progrès ne s’inversent pas. La sécurisation et la stabilisation du territoire somalien est la priorité immédiate, a affirmé M. Araud.
Rappelant l’importance de la mise en place d’institutions fédérales et d’administration civile inclusives sur l’ensemble du territoire somalien, et en particulier, dans les territoires libérés de la présence de Al-Chabaab, le délégué français a indiqué que ces institutions devaient être acceptées par la population somalienne et conquérir leur légitimité.
Il a encouragé les autorités somaliennes dans leur souhait d’ouvrir un dialogue avec tous les Somaliens en s’engageant dans un processus de réconciliation nationale. Toutes les composantes de la Somalie doivent être représentées dans les institutions qui seront mises en place, au niveau fédéral comme au niveau local, a affirmé M. Araud.
Dans ce contexte, une présence politique civile d’appui aux autorités somaliennes est indispensable, a poursuivi M. Araud. Rappelant que les Nations Unies disposent de l’expérience et de l’expertise nécessaires, il a souhaité qu’elles accélèrent leur déploiement à Mogadiscio et envisagent rapidement les modalités d’une présence dans les nouveaux territoires libérés, en lien avec l’Union africaine et les autorités somaliennes. Nous ne pouvons attendre les résultats de la revue pour renforcer la présence politique des Nations Unies au risque de perdre un temps précieux, a-t-il prévenu.
Rappelant le rôle joué par l’AMISOM dans la reconquête du territoire somalien, il s’est dit en faveur du renouvellement pour un an de son mandat, avec une clause de revue à mi-parcours qui permettra de réévaluer la nature de sa présence. Il a ensuite plaidé pour un financement durable de l’AMISOM, indiquant que d’autres donateurs devront venir en appui à l’Union européenne pour contribuer à la prise en charge des salaires des soldats de l’AMISOM pour 2013.
À moyen terme, la mise en place de Forces de sécurité somaliennes crédibles doit être notre priorité afin qu’elles puissent, au plus tôt, prendre le relais de l’AMISOM, a affirmé M. Araud, qui a conclu que cet effort doit être la priorité stratégique de la communauté internationale en Somalie.
M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a exhorté la communauté internationale à rester fermement engagé en faveur de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de la Somalie. Jugeant crucial de relever le défi que continuent de poser les groupes terroristes et les groupes d’opposition armés, y compris les militants d’Al-Chabaab, il a plaidé pour l’adoption de mesures à l’encontre des acteurs internes et extérieurs à la Somalie qui veulent saper le processus de paix.
Dans le droit fil du rapport du Secrétaire général, il a souligné l’importance pour la population somalienne de toucher rapidement les bénéfices de la nouvelle donne politique et sécuritaire en Somalie. Le nouveau Gouvernement doit fermement s’engager en faveur de la consolidation sécuritaire dans les zones nouvellement libérées, du renforcement du secteur de la sécurité et de la fourniture des services de base, a-t-il affirmé. En conclusion, il a indiqué que la pleine mise en œuvre des engagements pris par les États était cruciale pour renforcer les efforts dans la lutte contre la piraterie.
M. PETER WITTIG (Allemagne) a félicité les nouvelles autorités somaliennes pour la réussite du processus en cours. Aujourd’hui, le maintien d’institutions stables sera permis par la réconciliation nationale, a estimé le représentant. Le nouveau Chef de l’État peut compter sur l’appui de la communauté internationale, l’Allemagne ayant l’intention de continuer d’apporter sa pierre à l’édifice dans le cadre des actions de l’Union européenne, a-t-il promis. Compte tenu des circonstances très difficiles, la Somalie doit bénéficier d’un appui ferme et correctement financé. Les Vingt-Sept participent activement au renforcement du secteur de la sécurité, ce domaine étant véritablement la clef de voûte des nouvelles institutions, a insisté le représentant. Si la tâche principale incombera aux Somaliens eux-mêmes, ils doivent pouvoir compter sur l’appui de la communauté internationale, a-t-il conclu en assurant du soutien constant de son pays à cet égard.
M. LI BAODONG (Chine) a souligné les progrès considérables accomplis en Somalie, avant de mentionner les défis qui demeurent, tels que le renforcement des capacités du Gouvernement et la lutte contre le terrorisme et la piraterie. Plaidant pour l’accélération du processus de réconciliation nationale, il a appelé toutes les factions somaliennes à renoncer à la violence et à rejoindre ce processus.
Le délégué chinois a ensuite souligné la nécessité de protéger la souveraineté de la Somalie et plaidé pour le renforcement des capacités des Forces de sécurité somaliennes. L’appui logistique à l’AMISOM doit également être accru, a-t-il affirmé. Concernant la reconstruction économique et sociale du pays, il a appelé les Nations Unies à honorer leurs engagements à cet égard. Enfin, il a apporté le soutien de son pays à l’examen stratégique de la présence des Nations Unies en Somalie pour la période allant de 2013 à 2016.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a souligné les progrès considérables, au-delà de toutes les espérances, accomplis par la Somalie sur la voie de la paix et de la stabilité. Il a ainsi rappelé l’élection d’un nouveau Président et la nomination d’un nouveau Premier Ministre. L’achèvement de la transition n’est néanmoins pas la fin du processus de paix, a-t-il rappelé, exhortant la communauté internationale à continuer de fournir son appui. Sur le plan sécuritaire, M. Rosenthal a affirmé que l’AMISOM s’était acquittée de son mandat de manière exemplaire, réussissant, conjointement avec les forces somaliennes, à reprendre le port de Kismayo. Il a indiqué que son pays soutiendrait le renouvellement du mandat de l’AMISOM, ajoutant que l’évaluation de la Mission en janvier 2013 devrait se faire à l’aune de la restauration de la sécurité au nord du pays et du renforcement des forces somaliennes. Enfin, il a appelé tous les pays à améliorer la pérennité et la prévisibilité du financement de l’AMISOM.
M. ELMI AHMED DUALE (Somalie), qui a dit que son pays voyait enfin la lumière au bout d’un long tunnel, a déclaré que la feuille de route pour la transition avait été réalisée. Il a rappelé les différentes étapes du processus dont l’élection d’un nouveau Parlement et d’un nouveau Chef de l’État et a énuméré les « six piliers » définis par le Président Hassan Sheikh Mohamud, à savoir l’instauration de l’état de droit, la relance économique, la construction de la paix par la réconciliation nationale, le rétablissement des services publics, la santé, l’éducation et l’environnement, l’établissement de liens de coopération en redorant l’image du pays, et enfin, l’unité et l’intégrité du pays.
M. Duale s’est dit heureux de pouvoir annoncer que des progrès significatifs avaient été accomplis dans le domaine sécuritaire. Toutefois, si les Al-Chabaab sont affaiblis de manière significative, ils conservent une capacité de nuisance, a-t-il averti. Il est tout à fait clair que le nouveau Gouvernement fédéral a un besoin urgent d’un soutien concerté, bien coordonné de la part du Conseil de sécurité, de toutes les instances onusiennes et de la communauté internationale, dans le cadre de l’édification de ces six piliers. En outre, l’AMISOM a besoin de manière urgente du soutien additionnel qu’elle réclame. La Somalie tient à exprimer sa reconnaissance pour tout l’appui qu’elle a reçu de la part de la communauté internationale et formule le vœu d’être enfin sortie de l’ornière où elle était embourbée depuis 20 ans, a conclu le représentant.
M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a salué les avancées « remarquables » du processus politique en Somalie, notamment l’élection démocratique et transparente du Président Hassan Sheikh Mohamud. Le peuple somalien doit maintenant entrer dans la phase de stabilisation et de consolidation de la paix. À cet égard, le Japon accueille avec satisfaction les « six piliers » de la politique exposée par le Président lors de son discours d’investiture, et la nomination de son Premier Ministre, M. Abdi Farah Shirdon.
La question du renforcement des Forces nationales de sécurité somaliennes reste essentielle, a insisté le représentant. Le Japon est fier d’avoir participé concrètement aux efforts visant à contrôler la piraterie dans le golfe d’Aden. Par ailleurs, M. Nishida a dit qu’il fallait une nouvelle feuille de route pour la reconstruction et la consolidation de la paix en Somalie. Il faut également conduire un examen stratégique de la future présence de l’ONU dans ce pays.
En juin 2013, le Japon, l’ONU, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et, pour la première fois, l’Union africaine, organiseront la cinquième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), au cours de laquelle la question de la consolidation de la paix en Somalie sera abordée.
M. MAYR-HARTING, Union européenne, a indiqué que les nouvelles autorités somaliennes devaient désormais œuvrer à la stabilisation de tout le pays, en particulier dans les territoires libérés de la présence d’Al-Chabaab, en mettant en place des institutions représentatives et inclusives. Les nouvelles institutions somaliennes doivent se tourner vers tous les Somaliens et finaliser les éléments clefs de la Constitution provisoire, a-t-il affirmé.
Il a ensuite indiqué que la situation humanitaire restait sombre, avant de plaider pour une approche globale et coordonnée de la communauté internationale dans son soutien à la population somalienne. Il a souhaité que l’examen stratégique de la présence de l’ONU se fonde sur un engagement renouvelé en faveur du Gouvernement somalien afin que ce dernier améliore la garantie des droits de l’homme dans le pays.
M. Mayr-Hartin a ensuite indiqué les priorités qui devraient être, selon lui, celles du Gouvernement somalien, dont l’accélération de la réforme du secteur de la sécurité, l’adoption d’une démarche globale pour l’élimination de la piraterie et la fourniture de services sociaux de base dans les régions libérées des Al-Chabaab.
Depuis 2007, l’Union européenne a apporté un soutien continu à l’AMISOM, à hauteur de 412 millions d’euros, a-t-il affirmé, avant de plaider pour un financement pérenne et prévisible de l’AMISOM. Enfin, il a rappelé que l’Union européenne était pleinement engagée dans le processus de consolidation des capacités sécuritaires somaliennes, avec la mission de formation de l’Union européenne pour la Somalie (EUTM) qui forme les soldats somaliens et la nouvelle mission de police côtière EUCAP Nestor.
M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a évoqué l’ouverture d’une ère complètement nouvelle pour la Somalie, une ère d’édification de la paix, de nouvelles institutions, de réconciliation nationale et de reconstruction économique, bref une ère de normalisation. Les nouvelles autorités plus légitimes et représentatives du pays ont de lourdes tâches devant elles pour faire progresser cette normalisation. La Turquie est convaincue que ces tâches doivent être définies dans un nouveau programme qui soit dirigé par les Somaliens eux-mêmes qui devront compléter l’achèvement de la feuille de route. À cet égard, les six piliers élaborés par le Chef de l’État constituent une initiative positive et la preuve même du sens de l’État des nouvelles autorités, a estimé le représentant.
Sur le plan sécuritaire, la reconstruction et la restructuration de ce secteur constituent la condition indispensable de l’édification de l’État, a-t-il ajouté, rendant hommage au rôle de l’AMISOM. M. Apakan a souligné le rôle central joué par son pays dans la création du Fonds pour la restructuration et la reconstruction des Forces de sécurité somaliennes, avec le soutien des autorités de Mogadiscio, des pays voisins et de certains partenaires internationaux. La tâche concrète de reconstruction et de formation des Forces de sécurité somaliennes va bientôt pouvoir commencer, a-t-il assuré. En conclusion, le représentant turc a souligné que les Nations Unies demeuraient l’acteur le plus important dans la coordination de l’assistance internationale, la promotion du processus de réconciliation politique et l’appui à la reconstruction des structures de l’État somalien.
Qualifiant les évènements récents en Somalie de « printemps somalien », M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a salué la fin de « la transition politique somalienne après deux décennies d’instabilité ». Insistant ensuite sur l’importance cruciale de voir le processus politique resté aux mains des Somaliens, il a appelé les nouveaux responsables politiques et les nouvelles institutions à « respecter entièrement les principes de transparence et de responsabilité ». « Le nouveau Parlement doit être chargé de la responsabilité d’honorer la démocratie et les droits de l’homme; le nouveau Président est le symbole de l’unité et le gardien de la Constitution et de ses principes; et le Gouvernement a la charge de mettre en œuvre la politique que les Somaliens attendent depuis deux décennies », a-t-il déclaré, avant de saluer la politique « des six piliers » annoncée par le Président somalien, M. Hassan Sheikh Mohamud.
Le représentant a ensuite insisté sur les défis à relever dans un futur proche, en particulier la reconstruction et la stabilisation du pays, et le développement d’un cadre institutionnel et juridique propice à la démocratie avec un système judiciaire, un état de droit et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Pour le représentant, les Somaliens doivent cependant être en tête des priorités et guider toutes les actions des nouvelles autorités. À côté de la stratégie militaire mise en œuvre ces dernières années, il a réclamé une stratégie civile, débouchant sur la création d’un système de santé viable et une offre de services sociaux et d’opportunités d’emploi pour la population civile. Il a appelé la communauté internationale « à rester aux côtés du peuple somalien ». « Concentration et détermination » doivent être le mot d’ordre, selon lui.
M. JARMO VIINANEN (Finlande) a réitéré son soutien aux nouvelles institutions et aux nouveaux acteurs politiques de la Somalie, rappelant les objectifs clairs du processus politique en cours: tracer la route vers des élections générales et un système politique multipartite fonctionnel. Saluant la fin de la période de transition, il a rappelé que le processus appartient aux Somaliens et qu’il doit rester entre leurs mains, avec des responsables politiques comptables de leurs actes.
Insistant sur la fragilité de la situation et sur la nécessité de poursuivre les efforts en faveur de la réconciliation et de la paix, le représentant finlandais a rappelé que seul un processus inclusif menait à une paix durable. Dans ce contexte, il a souligné l’importance de garder « tous les acteurs autour de la table, dont les femmes et les jeunes ». « La participation pleine et effective des femmes est l’une des questions centrales de la nouvelle arène politique en Somalie », a-t-il indiqué, saluant la décision de réserver 30% des sièges du nouveau Parlement aux femmes.
Autre composante incontournable de la société civile somalienne selon M. VIINANEN, concerne les chefs traditionnels et coutumiers qui doivent jouer un rôle central dans le processus politique et la période post-transition.
Après avoir salué le travail et les sacrifices du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS), du Représentant spécial du Secrétaire général, M. Augustine Mahiga, et des troupes de l’AMISOM, le représentant s’est inquiété de la situation des droits de l’homme, estimant que les nouvelles institutions doivent être construites sur la base du principe de la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et de l’état de droit. « L’amélioration de la société va de pair avec le soutien à l’appareil judiciaire », a-t-il déclaré, avant de conclure en estimant que ces avancées permettront en retour de s’attaquer efficacement aux racines des problèmes que connait la Somalie.
M. FERNANDO ARIAS (Espagne) a affirmé la ferme intention de son pays d’accompagner la Somalie dans la nouvelle phase qui s’ouvre devant elle, rappelant qu’il avait appuyé tous les efforts du Gouvernement et des institutions de transition à Mogadiscio. La sécurité étant un élément clef pour le développement économique, social et institutionnel ultérieur du pays, l’Espagne y contribue activement en apportant un appui significatif à l’Union africaine, notamment en matière de formation. Elle maintiendra son engagement avec une contribution d’un million de dollars cette année.
M. Arias a souligné le rôle de l’Espagne dans la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. Elle est en effet l’un des premiers contributeurs à l’opération Atalante, la marine espagnole ayant assuré le commandement de décembre dernier à avril 2012. L’Espagne offre également son appui à l’opération « Ocean Shield » de l’Alliance atlantique. Par ailleurs, elle contribue à hauteur de trois millions d’euros dans le cadre de son aide au développement, l’assistance humanitaire ayant approché les neuf millions l’an dernier.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a déclaré que les développements récents sur les fronts politique et sécuritaire en Somalie avaient ouvert une perspective sans précédent pour stabiliser le pays et assurer une paix durable et la réconciliation nationale. Cela démontre comment des efforts nationaux sérieux associés à une action bien définie et coordonnée de la part de la sous-région, du continent tout entier et du reste de la communauté internationale, peuvent conduire au résultat souhaité. Il est clair, par ailleurs, que l’action militaire menée par l’AMISOM et les forces du Gouvernement fédéral de transition, avec le soutien tangible des armées des pays voisins, ont permis d’affaiblir Al-Chabaab. Ces développements impressionnants, couplés au consensus grandissant au sein de la communauté internationale, se sont cristallisés pour assister le peuple somalien dans son désir de saisir cette occasion unique d’ouvrir une nouvelle ère de paix et de stabilité.
Le Conseil de sécurité doit être félicité par ailleurs pour avoir adopté la résolution 2036 (2012) qui a permis d’étoffer les effectifs de l’AMISOM, a estimé le représentant. Ce texte a sans conteste permis de déployer des soldats de la paix dans les zones libérées, facilitant ainsi la mise en place de la nouvelle administration de l’État. Il est par conséquent évident, a poursuivi le représentant, qu’un élan réel a été donné à l’établissement de la paix, les chances de rendre ce processus irréversible n’ayant jamais aussi été bonnes qu’à l’heure actuelle. La communauté internationale n’a guère d’autres choix que de faire le maximum pour la paix et la relance économique dans ce pays. L’Éthiopie, qui s’est félicitée de la volonté du Secrétaire général de l’ONU de réaliser une évaluation stratégique, est convaincue que la poursuite de l’effort coordonné entrepris jusqu’à présent est toujours aussi nécessaire afin de capitaliser sur les gains obtenus. Son représentant, a rappelé M. Alemu, a toutefois mis en garde contre la capacité de nuisance des Al-Chabaab qui, bien qu’affaiblis, demeurent menaçants.
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