En cours au Siège de l'ONU

CS/10673

Plusieurs membres du Conseil de sécurité disent attendre de l’Iran des mesures concrètes sur les questions liées à son programme nucléaire

12/06/2012
Conseil de sécuritéCS/10673
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6786e séance – après-midi


PLUSIEURS MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DISENT ATTENDRE DE L’IRAN DES MESURES

CONCRÈTES SUR LES QUESTIONS LIÉES À SON PROGRAMME NUCLÉAIRE


Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont constaté, cet après-midi, que l’Iran « refusait toujours de prendre des mesures concrètes sur les questions liées à son programme nucléaire », après avoir entendu l’exposé trimestriel du Président du Comité 1737, chargé de veiller à l’application de mesures prises à l’encontre de la République islamique d’Iran.


Présentant l’exposé trimestriel du Comité établi en vertu de la résolution 1737 (2006), dit « Comité 1737 » et chargé de veiller à l’application de mesures prises à l’encontre de l’Iran, M. Néstor Osorio, Représentant permanent de la Colombie auprès de l’ONU, a souligné que le Groupe d’experts -chargé d’aider le Comité dans son mandat- avait conclu que ces mesures n’avaient pas encore forcé l’Iran à accepter une solution négociée sur les questions liées à son programme nucléaire.


Au cours du trimestre écoulé, le Comité 1737 a décidé de désigner deux personnes et une entité qui doivent être soumises à des sanctions, et de les ajouter à sa liste récapitulative des personnes et entités visées par les sanctions, a indiqué M. Osorio.  Le Comité a également reçu plusieurs communications d’États Membres qui lui ont tantôt fait part des décisions prises pour respecter l’application des mesures décidées par le Conseil de sécurité, et tantôt demandé des précisions quant à leur application, a précisé M. Osorio.


À l’issue de cet exposé, la représentante des États-Unis a fait remarquer que l’Iran poursuivait, notamment, ses activités d’enrichissement d’uranium à près de 25%, et que le Gouvernement iranien avait, à maintes reprises, refusé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) l’accès à des documents, à des personnes et à ses installations nucléaires.  Elle a salué « le rapport très instructif et fouillé » du Groupe d’experts qui aide le Comité 1737 à s’acquitter de son mandat car celui-ci répond, a-t-elle dit, « aux plus hautes normes en matière de méthodologie ».


De son côté, le représentant de la France a noté que l’Iran continuait de violer ses obligations internationales, notamment par le biais de méthodes comme l’utilisation de sociétés écrans, de noms d’emprunt pour se livrer à certaines transactions, ou par le recours à de multiples intermédiaires financiers et bureaux de change.  Il a rappelé, à l’instar des représentants du Royaume-Uni et de l’Allemagne, qu’au cours de rencontres entre l’Iran et le groupe formé des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l’Allemagne (P5+1), tenues le 14 avril dernier à Istanbul, et les 23 et 24 mai derniers à Bagdad, l’Iran avait reçu des propositions concrètes afin de lever toute équivoque au sujet de son programme nucléaire.  Les trois représentants ont dit attendre une réponse constructive de l’Iran au cours de la rencontre prévue la semaine prochaine, soit les 18 et 19 juin, à Moscou.


Plusieurs membres du Conseil de sécurité, dont la Fédération de Russie et la Chine, ont toutefois mis l’accent sur la nécessité pour le Comité 1737 et son Groupe d’experts de poursuivre la mise en œuvre de leur mandat en toute impartialité.  Ils ont également insisté sur la recherche de solutions diplomatiques afin de résoudre les questions liées au programme nucléaire iranien, la Chine réaffirmant notamment son opposition à « des pressions excessives » ou « des sanctions unilatérales » contre l’Iran.


En raison de « la délicate et complexe situation régionale », le représentant du Pakistan, dont le pays est voisin de l’Iran, a souhaité éviter une escalade des tensions dans une région déjà fragile.  Il a tenu à rappeler que l’Iran, en tant que partie au Traité sur la non-prolifération (TNP) et membre de l’AIEA, avait des droits qui méritaient d’être respectés. 


Le Comité 1737 tiendra, le 9 juillet prochain, à New York, une réunion publique, avec la participation du Groupe d’experts, réunion dont l’objectif est de présenter le mandat et les activités de ce dernier et de répondre aux questions des délégations. 


Le 7 juin dernier, le Conseil de sécurité avait décidé de proroger le mandat qu’il a confié au Groupe d’experts en vertu de sa résolution 1929 (2010), et ce jusqu’au 9 juillet 2013.



NON-PROLIFÉRATION


Exposé du Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1737 (2006)


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie), Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1737 (2006) a précisé qu’au cours de la période considérée aujourd’hui, soit du 21 mars au 11 juin 2012, le Comité avait poursuivi son travail de collecte d’information et d’examen des informations concernant l’application des mesures prescrites par les résolutions ad hoc du Conseil de sécurité.  Le Comité a également entendu un exposé du Groupe d’experts, créé par sa résolution 1929 (2010), au sujet de son projet de rapport final.  Le Président du Comité 1737 a noté que celui-ci était parvenu à la conclusion que bien que les sanctions prises à l’encontre de la République islamique d’Iran aient été efficaces, elles n’avaient pas encore forcé l’Iran à accepter une solution négociée sur les questions liées à son programme nucléaire. 


M. Osorio a également précisé que plusieurs membres du Comité avaient souhaité effectuer un suivi de ce rapport et avaient demandé au Président du Comité d’organiser une réunion publique à ce sujet.  Plusieurs membres du Comité ont également recommandé un examen des éventuelles synergies possibles avec d’autres groupes d’experts chargés de l’examen des informations sur l’application des mesures de sanctions.  Au cours de la période considérée, le Comité a également décidé de désigner deux personnes et une entité qui doivent être soumises à des sanctions et de les ajouter à sa liste récapitulative des personnes et entités visées.


Au cours du trimestre écoulé, le Comité a aussi reçu plusieurs communications, y compris celle d’un État Membre qui a transmis un rapport sur un chargement qui pouvait inclure des produits interdits, et sur les mesures prises pour éviter le transit de ce chargement vers la République islamique d’Iran.  Un autre État Membre a également demandé des clarifications concernant l’identité de personnes de nationalité iranienne qui apparaissent sur la liste du Comité.  Enfin, un État a également souhaité recevoir des orientations sur les mesures de gel des actifs prévues par le Conseil de sécurité.  Dans tous ces cas, le Comité a réuni les informations nécessaires afin de répondre à ces communications, a précisé le Président Osorio.


Le 29 mars, le Comité a approuvé son rapport définitif pour 2011.  Il tiendra, le 9 juillet prochain, une réunion publique, avec la participation du Groupe d’experts, dont l’objectif est de présenter le mandat et les activités de celui-ci et de répondre aux questions des délégations.  M. Osorio a précisé qu’à la date du 7 juin, le Conseil de sécurité avait décidé de proroger le mandat qu’il a confié au Groupe d’experts en vertu de sa résolution 1929 (2010), et ce jusqu’au 9 juillet 2013, et que le rapport final pour 2012 du Groupe d’experts serait contenu dans le document S/2012/395.


S’agissant de la question de l’application nationale des sanctions, le Président du Comité a souligné que le Groupe d’experts avait transmis une évaluation trimestrielle des rapports concernant l’application des sanctions par les États Membres couvrant la période allant du 1er février au 30 avril 2012.  Pour cette période, il s’est félicité du fait que le Comité ait reçu des communications de la part du Viet Nam et du Luxembourg.


Déclarations


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a fait remarquer que de nouveaux éléments, survenus au cours de ces trois derniers mois, démontraient que l’Iran constitue toujours une menace à la paix et à la sécurité internationales en poursuivant, notamment, ses activités d’enrichissement d’uranium à près de 25%.  Elle a noté que la République islamique d’Iran avait également, à maintes reprises, refusé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) l’accès aux documents, aux personnes et aux installations nucléaires iraniennes en ce qui concerne les questions liées à l’aspect potentiellement militaire de son programme nucléaire. 


Se félicitant des discussions en cours entre l’Iran et l’AIEA, la représentante a toutefois estimé que celles-ci devaient aboutir à des résultats concrets et qu’elles ne pourraient être mesurées qu’à l’aune du respect des engagements de l’Iran, « qui doit prendre sans plus attendre les mesures nécessaires pour régler les questions liées au développement de son programme nucléaire ».  Elle a également salué « le rapport très instructif et fouillé » du Groupe d’experts, qui aide le Comité 1737 à s’acquitter de son mandat « car il répond aux plus hautes normes en matière de méthodologie », a-t-elle dit.


La représentante s’est dite préoccupée par « le refus de la Syrie d’appliquer ses obligations », ainsi que par la poursuite, par l’Iran, de tirs faisant usage des technologies liées aux missiles balistiques.  Rappelant que les États-Unis restent « déterminés » à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, la représentante a rappelé que des propositions claires avaient été formulées par le groupe des P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) à Istanbul, puis à Bagdad, et a émis l’espoir que l’Iran prendra des mesures concrètes « pour répondre aux préoccupations internationales ».


M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) a souligné que le Comité 1737 a mené un travail équilibré, et a invité ses membres à garder la même abnégation et impartialité afin que les rapports qu’ils produisent soient crédibles.  Il a indiqué que la Fédération de Russie s’est pliée à toutes les exigences du Conseil de sécurité en rapport avec le régime de sanctions appliquées contre l’Iran.  Il a tout de même regretté que certaines sanctions aient été prises de manière unilatérale et a rappelé que la Fédération de Russie met l’accent sur la recherche de solutions diplomatiques pour résoudre les questions liées au programme nucléaire iranien.  Il a également évoqué les propositions présentées à l’Iran par le groupe formé par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine et Fédération de Russie) et l’Allemagne au cours des négociations d’Istanbul, au mois d’avril 2012, et de Bagdad, au mois de mai 2012.  Nous attendons les réponses de l’Iran au cours de la rencontre de Moscou, qui aura lieu la semaine prochaine, a-t-il plaidé, ajoutant ensuite que les négociations devraient se poursuivre au-delà de la réunion de Moscou.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a estimé que le programme nucléaire de l’Iran demeurait l’une des plus grandes questions se posant à la sécurité internationale et s’est félicité des négociations engagées au cours de ces derniers mois à Istanbul et à Bagdad.  « Nous sommes parvenus à un accord pour poursuivre ces pourparlers à Moscou, les 18 et 19 juin prochains, et cette réunion doit, selon notre point de vue, permettre des progrès substantiels », a-t-il expliqué.  Dans ce contexte, il a demandé à l’Iran de s’engager à participer à des discussions sérieuses sur des mesures concrètes. 


Le représentant s’est aussi dit grandement préoccupé par « le manque de coopération de l’Iran avec l’AIEA », et ce, « malgré les efforts entrepris par l’Agence ».  Il a, à cet égard, déploré le refus persistant de l’Iran d’accorder à l’AIEA un accès aux installations de Parchin, ainsi que « la poursuite d’activités d’enrichissement d’uranium dans les installations situées à Fordow et Natanz », « tel que cela apparaît dans les rapports de l’AIEA », a-t-il précisé.  Dans ce contexte, il a jugé impératif que l’Iran intensifie sa coopération avec l’Agence afin de résoudre toutes les questions en suspens.  Il a ensuite estimé que le fait que les 15 membres du Conseil de sécurité aient appuyé la prorogation du mandat du Groupe d’experts du Comité 1737 témoignait de l’engagement de ceux-ci à l’égard du Groupe.  Avant de conclure, il a réaffirmé que l’Allemagne demeurait prête à participer à des négociations sérieuses avec l’Iran destinées à restaurer la confiance dans la nature de son programme nucléaire.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) s’est félicité de la coopération fructueuse entre les autorités iraniennes et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a encouragé les deux parties à continuer de travailler dans cet esprit de franche collaboration afin de mettre fin à toutes les préoccupations relatives au programme nucléaire iranien.  Il a ensuite souhaité que les négociations devant se tenir à Moscou, les 18 et 19 juin, puissent produire des résultats positifs, conformément aux vœux de la communauté internationale.  M. Mashabanea par ailleurs appelé les autorités iraniennes à continuer de coopérer avec l’AIEA, afin de rassurer la communauté internationale sur la nature pacifique du programme nucléaire de l’Iran.  Il a également appelé la communauté internationale à respecter le droit de l’Iran à faire usage de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques en se conformant aux prescriptions du Traité sur la non-prolifération nucléaire.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) s’est félicité de la prorogation, la semaine dernière, du mandat du Groupe d’experts du Comité 1737, et il a considéré que celui-ci constituait un élément indispensable du régime de sanctions appliqué à l’Iran.  Il a aussi considéré que l’ajout d’une entité supplémentaire et de deux personnes à la liste de ceux qui violent les sanctions démontrait que le Comité effectue son travail correctement.  Dans ce contexte, le représentant s’est dit favorable à la tenue d’une séance d’information publique du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1737, avec la participation du Groupe d’experts, le 9 juillet prochain.  Il s’est aussi félicité des négociations sur le nucléaire iranien menées, en avril, à Istanbul, et, le mois dernier, à Bagdad, et a émis l’espoir que leur poursuite à Moscou, les 18 et 19 juin, parvienne à mettre en place un environnement propice à des avancées. 


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a dit que sa délégation espérait que le Comité 1737 pourrait, en juillet prochain, tenir une séance d’information publique élargie à tous les États Membres des Nations Unies, afin que ces derniers puissent légitimement poser des questions au Comité, et pour que ce dernier puisse s’ouvrir aux vues des différents États.  Il a rappelé le droit intangible de toutes les nations à avoir accès à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, conformément aux termes des traités internationaux pertinents sur la question.  Il a appelé l’Iran à coopérer pleinement avec l’AIEA, afin, a-t-il expliqué, de restaurer la confiance en la nature pacifique de son programme nucléaire.  Par ailleurs, le représentant a salué les pourparlers qui ont eu lieu à Istanbul et à Bagdad ces deux derniers mois entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité auxquels s’est jointe l’Allemagne.  Il a souhaité que ces discussions puissent continuer la semaine prochaine au cours de la rencontre prévue à Moscou, en Fédération de Russie.


M. KOKOU NAYO MBEOU (Togo) a exhorté la République islamique d’Iran à remplir les obligations qui lui incombent à l’égard non seulement du Traité sur la non-prolifération nucléaire, mais également de l’accord qui la lie à l’AIEA et des négociations qu’elle mène avec le groupe P5+1.  S’inquiétant de la poursuite des activités d’enrichissement et des activités militaires iraniennes sur le site de Parchin, M. Mbeou a salué les négociations qui ont eu lieu les 23 et 24 mai à Bagdad.  Il a formé le vœu que la rencontre de Moscou, prévue les 18 et 19 juin prochains, débouche sur des conclusions susceptibles de constituer un gage pour un renouveau dans les relations entre l’Iran et les autres partenaires à ces pourparlers.  Il s’est par ailleurs inquiété de l’impact des sanctions unilatérales et de celles prises dans le cadre des Nations Unies sur les populations et les organisations humanitaires en Iran.  Notant que peu d’États fournissent au Conseil de sécurité des rapports sur l’application des résolutions pertinentes sur la question du nucléaire iranien, le représentant du Togo a jugé utile l’organisation régulière d’activités de sensibilisation sur la question de la non-prolifération, par le biais de visites de terrain, d’inspections et de participation à des séminaires ou ateliers, ceci, au bénéfice de tous les pays.   


M. JOÃO MARIA MORAES CABRAL (Portugal) a salué le travail du Groupe d’experts et a également assuré que les sanctions mises en œuvre contre l’Iran ont permis de freiner le programme nucléaire de ce pays, tout en permettant de poursuivre des pourparlers dans un cadre pacifique.  Il a invité l’Iran à participer aux discussions de Moscou qui auront lieu la semaine prochaine, à la suite de précédentes rencontres tenues à Istanbul en avril dernier et à Bagdad le mois dernier.  M. Moraes Cabral a en outré exhorté les autorités iraniennes à coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, et il a réaffirmé le soutien du Portugal à la double approche s’appuyant à la fois sur l’imposition de sanctions et la conduite de négociations, en vue de résoudre l’épineux problème du programme nucléaire iranien. 


M. AGSHIN MEHDIYEV  (Azerbaïdjan) s’est félicité de la prorogation, jusqu’au 9 juillet 2013, du mandat du Groupe d’experts créé en vertu de la résolution 1929 du Conseil de sécurité.  Il a estimé qu’il était essentiel que celui-ci poursuive ses activités d’information en vue d’augmenter le nombre de rapports nationaux émanant des États Membres.  Se félicitant également du projet de rapport final du Groupe d’experts, il s’est dit prêt à en discuter publiquement. 


Avant de conclure, le représentant a souligné que son pays attachait la plus grande importance à la prévention de l’utilisation de son territoire pour le transport illicite de matériels et autres objets liés à la prolifération nucléaire et aux technologies nucléaires.  « Le transport d’armes nucléaires représente le plus grand défi posé à la communauté internationale », a-t-il ajouté, tout en précisant qu’on ne pouvait cependant pas interdire le développement de l’industrie nucléaire à des fins uniquement pacifiques.


M. LOTFI BOUCHAARA (Maroc) s’est félicité du renouvellement consensuel par les membres du Conseil du mandat du Groupe d’experts, dont il a salué le professionnalisme et l’impartialité.  Il a indiqué que le Maroc appuyait l’intention du Président d’organiser en juillet, avec le soutien des experts, une séance d’information à l’intention de tous les États Membres de l’ONU.  Il a estimé qu’une telle séance sera de nature à contribuer à la transparence des travaux du Conseil et de ses organes subsidiaires.  Il a noté que le rapport publié le 25 mai par l’AIEA fait état de l’avancement du dialogue entre l’AIEA et l’Iran, en citant des progrès dans la définition d’une « approche structurée pour la clarification de toutes les questions en suspens ».  Le représentant du Maroc s’est félicité de la reprise des pourparlers entre le groupe 5+1 et l’Iran en se disant convaincu que le dialogue et la voie diplomatique sont l’unique moyen de trouver une solution à cette question.  Il a dit que la réussite d’un tel dialogue nécessite un engagement clair, soutenu et de bonne foi, et l’abstention de toute action susceptible de compliquer la situation.  Saluant l’intégrité et l’impartialité de l’AIEA, il a souhaité que cet organe puisse bénéficier de toute la coopération nécessaire, y compris les informations et les accès requis.  Par ailleurs, dans l’intérêt du respect du régime de non-prolifération, le représentant du Maroc a appelé tous les États à respecter scrupuleusement leurs obligations en matière de garanties.  Il a insisté que ce régime était basé sur un équilibre fondamental entre les droits et les obligations des États, équilibre auquel nul État ne saurait se soustraire.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a salué la qualité du rapport du Comité 1737 portant sur la période 21 mars au 11 juin 2012 et s’est félicité de la prolongation du mandat du Groupe d’experts pour une nouvelle année.  Il a estimé que les sanctions ne devaient pas être utilisées comme étant une fin en soi.  Il a souhaité que les sanctions soient plutôt utilisées dans le cadre d’objectifs plus larges arrêtés par le Conseil de sécurité dans le but de faciliter la conclusion positive de négociations sur toutes les questions en suspens.  En raison de la délicate et complexe situation régionale, le représentant du Pakistan, dont le pays est voisin de l’Iran, a dit qu’il ne souhaitait aucune escalade des tensions dans une région déjà fragile.  Mettant l’accent sur la nécessité d’un dialogue et de la diplomatie, il a rappelé que l’Iran, en tant que partie au Traité sur la non-prolifération (TNP) et membre de l’AIEA, avait des droits qui méritaient d’être respectés.  En même temps, il a exhorté l’Iran à mettre en œuvre ses obligations juridiques dans le cadre du TNP et étendre sa pleine coopération à l’AIEA pour résoudre toutes les questions en suspens.  Il s’est dit confiant que le Conseil de sécurité, le Comité, ainsi que le Groupe d’experts, garderont à l’esprit la nécessité de maintenir un équilibre entre l’imposition de sanctions et la conduite de négociations.      


M. MARTIN BRIENS (France) s’est félicité du fait que le régime des sanctions mis en place contre l’Iran a un impact, notamment en « entravant les acquisitions iraniennes en matière balistique et nucléaire, et donc en ralentissant son programme ».  Il a néanmoins estimé que l’Iran continue de violer ses obligations internationales.  Il a précisé que ces violations impliquent certaines méthodes comme l’utilisation de sociétés écrans et de noms d’emprunt pour se livrer à certaines transactions, tout comme le recours à de multiples intermédiaires financiers et à des bureaux de change.  Il a insisté notamment sur les violations par l’Iran de l’embargo sur les armes, et a indiqué que la Syrie est impliquée dans l’essentiel des cas de violation, par l’Iran, de l’embargo sur les armes notifié au Comité 1737.


M. Briens a par la suite salué le travail du Groupe d’experts et a invité le Comité à actualiser régulièrement les listes de biens, d’individus et d’entités soumis à des sanctions.  Il a par ailleurs relevé que « l’Iran poursuit activement ses activités d’enrichissement de l’uranium à 3,5 et 20%, et ses projets liés à l’eau lourde ».  M. Briens a notamment cité les activités d’enrichissement d’uranium à 20%, qui auraient cours dans l’installation souterraine de Fordo.  Il a par ailleurs regretté le fait que l’Iran refuse toujours de parapher le document sur « l’approche structurée » établi par l’AIEA et relatif à la dimension militaire du programme nucléaire iranien.  Il a enfin rappelé qu’au cours de rencontres entre l’Iran et le groupe formé des cinq membres du Conseil de sécurité et de l’Allemagne, tenues le 14 avril dernier à Istanbul, et les 23 et 24 mai derniers à Bagdad, l’Iran a reçu des propositions concrètes de ces pays afin de lever toute équivoque au sujet de son programme nucléaire iranien.  Il a dit que la France attendait une réponse constructive de l’Iran au cours de la rencontre prévue la semaine prochaine à Moscou.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a relevé que le rapport du Groupe d’experts portant sur le nucléaire iranien note que les sanctions contribuent à ralentir le développement de ce programme nucléaire, tout en soulignant la persistance d’activités interdites.  Notant la poursuite du programme de missiles balistiques de l’Iran et le transfert d’armes classiques, dont deux envois identifiés vers la Syrie, le représentant du Royaume-Uni a salué les nouvelles recommandations du Groupe d’experts en matière de sanctions.  Il a appuyé les propositions faites à l’encontre des entreprises « Yas Air » et « SAD Import Export Company », en raison de leur rôle dans les exportations illégales d’armes par l’Iran.  Il a salué la programmation pour le 30 juillet d’une réunion publique sur les travaux du Comité.  Il a dit que le Royaume-Uni souhaitait une solution pacifique et négociée à la question nucléaire iranienne, en soulignant l’importance des sanctions et des pressions internationales qui ont poussé l’Iran à accepter le dialogue.  Après les pourparlers tenus le 18 et 19 mai à Bagdad, le représentant du Royaume-Uni a exhorté l’Iran à s’engager sérieusement sur la question relative à l’enrichissement de l’uranium à 20%.  Si l’Iran manque de répondre de manière sérieuse aux soucis de la communauté internationale, a prévenu le représentant du Royaume-Uni, « nous intensifierons les sanctions et appellerons les autres nations à en faire de même ».


M. LI BAODONG (Chine) a espéré que le Comité 1737 continue à mener à bien son mandat, et ce, « conformément aux principes de réalisme, de prudence et d’équilibre ».  Il s’est, par ailleurs, félicité de la prorogation, le 7 juin dernier, du mandat du Groupe d’experts par le Conseil de sécurité, et a émis l’espoir que celui-ci puisse mettre en œuvre, et à la lettre, les dispositions des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité en matière de non-prolifération. 


Rappelant que le dossier nucléaire iranien est lié à la question du régime de non-prolifération dans la région, le représentant a toutefois estimé que les sanctions « ne constituaient pas une fin en soi ».  Il a souligné que la Chine n’était pas favorable à des pressions excessives contre l’Iran, ni à des sanctions unilatérales, et encore moins à l’utilisation ou à la menace du recours à la force contre l’Iran.  M. Li Baodong a invité, dans ce contexte, toutes les parties à s’abstenir de tout propos qui pourraient mener à un affrontement.


Reprenant la parole à l’issue des déclarations des membres du Conseil de sécurité, le Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1737 (2006 a remercié les membres du Groupe d’experts, ainsi que les autres membres du Comité pour le travail effectué.  Il a précisé que la séance d’information publique serait importante du point de vue de la transparence vis-à-vis des États Membres et afin, notamment, qu’ils contribuent au fonctionnement approprié du régime des sanctions et respectent les obligations de notification du Comité pour que le régime des sanctions soit pleinement appliqué.  Il a également ajouté sa voix à ceux qui ont émis l’espoir que la réunion de Moscou puisse aboutir à des résultats positifs.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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