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CS/10671

Le Conseil de sécurité adopte une résolution pour soutenir la transition politique au Yémen et y condamner tous les actes de violence et de déstabilisation

12/06/2012
Conseil de sécuritéCS/10671
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Conseil de sécurité

6784e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ADOPTE UNE RÉSOLUTION POUR SOUTENIR LA TRANSITION POLITIQUE

AU YÉMEN ET Y CONDAMNER TOUS LES ACTES DE VIOLENCE ET DE DÉSTABILISATION


Réuni ce matin pour examiner la situation au Moyen-Orient, le Conseil de sécurité a adopté sa résolution 2051 (2012) aux termes de laquelle il demande à toutes les parties au Yémen de rejeter immédiatement le recours à la violence pour atteindre des objectifs politiques. 


Aux termes de cette résolution, le Conseil appuie les efforts du Président Abd Rabbuh Mansour Hadi et du Gouvernement d’unité nationale du Yémen pour faire avancer la transition, y compris la réforme du secteur de la sécurité et la nomination de nouveaux titulaires aux postes de direction des organes de sécurité et des forces armées ainsi que le lancement du processus préparatoire à la tenue de la conférence nationale de dialogue.   


Par ce texte, le Conseil exige également la cessation de toutes les actions visant à porter atteinte au Gouvernement d’unité nationale et à perturber la transition politique.


Aux termes de cette résolution, le Conseil appelle la communauté internationale, notamment les Nations Unies et le Conseil de coopération du Golfe, en particulier par l’intermédiaire des Amis du Yémen, à fournir un appui actif et grandissant au Gouvernement yéménite pour l’aider à faire face aux problèmes politiques, économiques, humanitaires et de sécurité qu’il devra résoudre.



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Texte du projet de résolution (S/2012/417)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant sa résolution 2014 (2011) et la déclaration de son Président en date du 29 mars 2012,


Se déclarant gravement préoccupé par la situation politique, économique, humanitaire et l’état de la sécurité au Yémen,


Réaffirmant son ferme attachement à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Yémen,


Accueillant avec satisfaction la déclaration du Secrétaire général en date du 21 mai 2012 encourageant toutes les parties à jouer pleinement un rôle constructif en vue de l’application de l’Accord sur la transition politique, conformément à sa résolution 2014 (2011),


Prenant acte de la déclaration des coprésidents à l’issue de la réunion ministérielle des Amis du Yémen tenue à Riyad le 23 mai 2012 et de l’appui exprimé en faveur de l’Accord sur la transition politique conformément à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et au mécanisme de mise en œuvre, y compris de la proposition du Royaume d’Arabie saoudite d’accueillir une réunion de donateurs fin juin 2012,


Se déclarant gravement préoccupé par l’état de la sécurité et la persistance des attentats terroristes au Yémen, notamment la présence d’Al-Qaida dans la péninsule arabique, et réaffirmant que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales, et que tous les actes de terrorisme, quels qu’ils soient, sont criminels et injustifiables, quelles qu’en soient les motivations,


Condamnant tous attentats terroristes et autres agressions contre les civils, les infrastructures pétrolières, gazières et électriques et les autorités légitimes, y compris celles visant à remettre en cause le processus politique au Yémen, notamment l’attentat perpétré à Sanaa le 21 mai 2012,


Reconnaissant que le Yémen fait face à de redoutables problèmes économiques et sociaux du fait desquels de nombreux Yéménites ont cruellement besoin d’une aide humanitaire,


Se félicitant de l’accent mis par le Gouvernement d’unité nationale sur la stabilisation rapide de l’économie à la faveur de la mise en œuvre d’un programme appuyé par la Facilité de crédit rapide du Fonds monétaire international,


Soulignant que la meilleure solution à la situation qui règne au Yémen consiste dans un processus de transition politique pacifique, ordonné et sans exclusive, piloté par les Yéménites, répondant aux exigences et aspirations légitimes du peuple yéménite, à un changement pacifique et de véritables réformes politiques, économiques et sociales, conformément à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre ainsi qu’à sa résolution 2014 (2011),


Rappelant que la transition nécessite la participation et la coopération de toutes les parties au Yémen, y compris les groupes qui n’étaient pas parties à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et à son mécanisme de mise en œuvre,


Se déclarant préoccupé par la détérioration récente de la coopération entre certains acteurs politiques et par des agissements de nature à perturber ou retarder la transition politique,


Rappelant la nécessité d’enquêter à fond et en toute indépendance et impartialité sur les violations des droits de l’homme et les atteintes présumées dans le respect des normes internationales, afin d’amener leurs auteurs à en répondre pleinement,


Se félicitant que le Secrétaire général continue à user de ses bons offices, y compris dans le cadre de visites au Yémen de son Conseiller spécial, Jamal Benomar,


Conscient que la Charte des Nations Unies lui a assigné la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale, et soulignant que des progrès en ce qui concerne l’application de l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre sont indispensables pour éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire et de la sécurité au Yémen qui menace la paix et la sécurité dans la région,


1.    Réaffirme la nécessité d’appliquer intégralement et rapidement l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre, conformément à sa résolution 2014 (2011);


2.    Demande à toutes les parties au Yémen de rejeter immédiatement le recours à la violence pour atteindre des objectifs politiques;


3.    Note que, conformément au mécanisme de mise en œuvre, la deuxième étape de la transition devrait être axée sur:


a)    La tenue d’une conférence de dialogue nationale sans exclusive;


b)    La restructuration des forces de sécurité et des forces armées regroupées dans le cadre d’une structure nationale unifiée professionnelle et la fin de tous les conflits armés;


c)    L’adoption de mesures en matière de justice transitionnelle et de soutien à la réconciliation nationale;


d)    Une réforme constitutionnelle et électorale et la tenue d’élections générales au plus tard en février 2014;


4.    Appuie les efforts du Président Abd Rabbuh Mansour Hadi et du Gouvernement d’unité nationale pour faire avancer la transition, y compris la réforme du secteur de la sécurité et la nomination de nouveaux titulaires aux postes de direction des organes de sécurité et des forces armées ainsi que le lancement du processus préparatoire à la tenue de la conférence nationale de dialogue;


5.    Souligne qu’il importe que la conférence nationale de dialogue se déroule sans exclusive et en toute transparence avec la participation de toutes les parties, y compris les groupes de jeunes et de femmes, et demande à toutes les parties prenantes au Yémen d’y participer de manière active et constructive;


6.    Exige la cessation de toutes les actions visant à porter atteinte au Gouvernement d’unité nationale et à perturber la transition politique, y compris les attentats contre les infrastructures pétrolières, gazières et électriques, ainsi que de l’ingérence dans les décisions concernant la restructuration des forces armées et de sécurité, qui font obstacle à l’application du décret présidentiel en date du 6 avril 2012 relatif aux nominations militaires et civiles, et se déclare prêt à envisager de nouvelles mesures, y compris en vertu de l’Article 41 de la Charte, au cas où de telles ingérences persisteraient;


      7.    Affirme que quiconque est responsable de violations des droits de l’homme et d’atteintes doit répondre de ses actes, et souligne la nécessité de procéder en toute indépendance et impartialité, et dans le respect des normes internationales, à une enquête complète sur les violations présumées des droits de l’homme, afin de prévenir l’impunité et d’amener quiconque en est l’auteur à répondre de ses actes;


      8.    Note avec préoccupation que des enfants continuent d’être recrutés et utilisés par des groupes armés et certains éléments de l’armée, et appelle les autorités à continuer à tout faire pour décourager l’utilisation et le recrutement d’enfants soldats;


      9.    Rappelle au Gouvernement yéménite et aux autres acteurs concernés qu’ils doivent remettre immédiatement en liberté les manifestants qui ont été illégalement arrêtés durant la crise;


      10.   Engage instamment le Gouvernement yéménite à adopter une législation sur la justice transitionnelle afin de concourir sans nouveaux retards à la réconciliation;


11.   Engage toutes les parties à se conformer au droit international applicable, notamment au droit international humanitaire et au droit des droits de l’homme;


12.   Appelle la communauté internationale, notamment les Nations Unies et le Conseil de coopération du Golfe, en particulier par l’intermédiaire des Amis du Yémen, à fournir un appui actif et grandissant au Gouvernement yéménite pour l’aider à faire face aux problèmes politiques, économiques, humanitaires et de sécurité qu’il devra résoudre;


13.   Encourage la communauté internationale à apporter une assistance humanitaire au Yémen et demande un financement intégral du plan d’intervention humanitaire de 2012 et, à ce propos, prie toutes les parties concernées au Yémen, de faciliter l’accès sans entrave et en toute sécurité du personnel humanitaire aux populations ayant besoin d’assistance;


14.   Souligne qu’il importe que le Gouvernement d’unité nationale arrête définitivement et adopte son plan de développement de deux ans, qui doit définir les domaines d’intervention prioritaires et les modalités de financement, et recenser les principaux domaines où des réformes doivent être entreprises, et prie tous les donateurs d’appuyer le plan de développement par les modalités de financement établies et d’annoncer leur contribution à la prochaine conférence des donateurs;


15.   Exprime sa préoccupation face au nombre grandissant d’attaques menées ou commanditées par Al-Qaida dans la péninsule arabique et sa détermination à écarter cette menace conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international applicable, notamment au droit des droits de l’homme, au droit des réfugiés et au droit humanitaire;


16.   Prie le Secrétaire général de continuer à exercer ses bons offices, notamment par les efforts de son Conseiller spécial, Jamal Benomar, souligne l’importance de la coordination de leur action avec celle des partenaires internationaux afin de contribuer au succès de la transition au Yémen et, à ce sujet, se félicite de l’engagement politique des Nations Unies, qui se concrétise par une présence modeste au Yémen consistant en une équipe d’experts chargée d’aider à mettre en œuvre le processus de transition et de donner des conseils aux parties, en conjonction avec le Gouvernement du Yémen, en particulier à l’appui du processus de dialogue national;


17.   Prie le Secrétaire général de continuer à coordonner l’assistance apportée par la communauté internationale au dialogue national et à la transition, comme le prévoit le mécanisme de mise en œuvre de l’initiative du Conseil de coordination du Golfe;


18.   Prie le Secrétaire général de continuer à lui rendre compte tous les 60 jours de la situation au Yémen;


      19.   Décide de rester activement saisi de la question.


Déclaration


Prenant la parole après l’adoption de la résolution, le représentant du Yémen a indiqué que son pays se félicite de l’adoption de ce texte au moment où le Yémen connaît des avancées notoires en matière de retour à la normale, mais fait toujours face à d’importants obstacles.  Il a à cet égard évoqué notamment le déficit de sécurité, les risques de famine et de malnutrition, le manque d’accès à l’eau potable et aux soins de santé.  Ce sont là certains des principaux défis auxquels font face les autorités yéménites, a-t-il indiqué.


Il a ensuite évoqué le rôle néfaste que joue le groupe terroriste Al-Qaida, qui continue à déstabiliser le Yémen en commettant des attentats-suicide, et il a regretté que cette instabilité soit devenue un frein sérieux au développement économique du pays.  Le représentant a enfin salué l’initiative prise par certains pays amis du Yémen qui organisent une conférence internationale sur la relance économique de la République du Yémen du 27 au 29 juin en Arabie saoudite.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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