Le Conseil de sécurité se félicite des avancées du Timor-Leste, à la veille des élections présidentielle et législatives et du retrait de la Mission de l’ONU
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Conseil de sécurité
6720e séance – après-midi
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SE FÉLICITE DES AVANCÉES DU TIMOR-LESTE, À LA VEILLE DES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE ET LÉGISLATIVES
ET DU RETRAIT DE LA MISSION DE L’ONU
L’année 2012 a été perçue, aujourd’hui, au Conseil de sécurité comme un jalon important dans l’histoire récente du Timor-Leste qui fête cette année le dixième anniversaire de la reconquête de son indépendance, organise des élections présidentielles et législatives, se prépare à un retrait de la Mission intégrée des Nations Unies (MINUT) et réfléchit à une présence future de l’ONU.
Après un mandat de près de cinq ans à la présidence et quatre Gouvernements dirigés par le Premier Ministre, Xanana Gusmao, le Président du Timor-Leste, M. José Ramos-Horta a confié au Conseil son « bonheur » devant ce qui a été fait et « sa tristesse » face à ce qui reste à faire.
Il a annoncé que l’élection présidentielle se tiendra le 17 mars et les législatives, la dernière semaine du mois de juin, avant d’inviter les membres du Conseil à venir célébrer au Timor-Leste le dixième anniversaire de la reconquête de l’indépendance.
« Tout porte à croire que les élections seront un succès », a confirmé la Représentante spéciale du Secrétaire général au Timor-Leste, Mme Ameerah Haq, dont la Mission devrait commencer son retrait dès la fin de cette année, conformément à un projet de résolution préparé en ce moment même par l’Afrique du Sud.
Compte tenu des défis qui restent à relever, le Président Ramos-Horta a révélé qu’un consensus semble émerger sur une future présence de l’ONU qui consisterait à appuyer le renforcement des institutions démocratiques, celles du secteur de la sécurité, en particulier la Police nationale, et des domaines tels que la gouvernance, la justice et les droits de l’homme.
Abondant dans ce sens, la chef de la MINUT a précisé que si tout se déroule bien cette année, il serait inutile d’avoir du personnel en uniforme dans le pays au-delà de 2012. Pour le représentant français, comme pour nombre d’autres délégations, l’histoire récente du Timor-Leste est un succès qui démontre la capacité des Nations Unies à accompagner un pays vers la paix et la stabilité et à passer du maintien à la consolidation de la paix. Le but, a renchéri son homologue du Royaume-Uni, est de passer aussi tôt que possible, à la présence normale d’une équipe de pays des Nations Unies.
Les délégations du Brésil et de l’Angola, qui ont rappelé l’ouverture d’une représentation permanente lusophone au Timor-Leste, se sont d’ailleurs félicitées du fait que ce pays fasse déjà ses premiers pas au sein de la communauté internationale en contribuant à la paix et à la sécurité, notamment au sein de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), au Bureau intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau et au Soudan du Sud.
Face au chemin parcouru grâce à l’aide de l’ONU, le Président timorais et prix Nobel de la paix, a déclaré: « le Conseil est critiqué pour sa paralysie. Parfois, les critiques sont méritées, parfois elles sont fallacieuses et injustes. Mais, vous faites ce que vous pouvez quand vous pouvez. C’est ça notre monde ».
LA SITUATION AU TIMOR-LESTE
Rapport du Secrétaire général sur la Mission intégrée des Nations Unies au Timor- Leste (S/2012/43)
Déclarations
Présentant le rapport du Secrétaire général (S/2012/43) Mme AMEERAH HAQ, Représentante spéciale du Secrétaire générale pour le Timor-Leste, a déclaré que tout portait à croire que les élections présidentielle et parlementaires au Timor-Leste seraient un succès. Elle a précisé que l’élection présidentielle se déroulerait le 17 mars et que la Cour d’Appel avait approuvé la candidature de 13 candidats, dont celle de deux femmes. De plus, selon le Secrétariat technique pour l’administration des élections, 628 454 personnes se sont inscrites sur les listes électorales, une nette augmentation par rapport aux 89 015 personnes inscrites en 2007. Elle a également indiqué que les élections parlementaires se dérouleraient probablement à la fin du mois de juin.
Mme Haq a par ailleurs fait savoir que les organes de gestion des élections œuvraient pour assurer des élections justes et transparentes, et que le Secrétaire général envisageait par ailleurs de diffuser des messages pour encourager les Timorais à veiller à ce que ces deux élections se déroulent de manière crédible, transparente et pacifique. Elle a ajouté que les « messages constructifs » des candidats sur l’importance d’assurer le déroulement pacifique des élections étaient essentiels pour maintenir la confiance du public.
Mme Haq a ensuite évoqué les activités de la Police nationale du Timor-Leste (PNTL), indiquant que quelques incidents impliquant des groupes d’art martiaux avaient eu lieu au mois de décembre à Dili. Elle a fait savoir qu’afin d’éviter que ces incidents ne deviennent une tendance, le Conseil des ministres avait récemment interdit les activités de ces groupes pendant une période d’un an. La PNTL, avec l’appui de la police de la MINUT, s’apprête par ailleurs à assurer la sécurité pendant la période électorale et ces deux entités ont pris part à un exercice spécial à cette fin les 12 et 31 janvier.
La Représentante spéciale a également affirmé que les progrès rencontrés dans la mise en œuvre du Plan de développement conjoint des deux forces de police étaient encourageants, 37% des 588 activités prévues ayant été achevées. Elle a cependant fait savoir que la MINUT rencontrait des difficultés lorsqu’il s’agissait de déployer des officiers de police à des postes de consultation clefs. Mme Haq a ensuite assuré que la PNTL serait capable de maintenir la stabilité du pays tout au long de l’année 2012 avec l’appui de la MINUT.
La Représentante spéciale a ensuite indiqué que des progrès notables avaient été réalisés pour assurer la transition de la MINUT. Un comité interministériel a été créé le 22 décembre pour gérer le transfert aux autorités nationales de certains avoirs de la MINUT. Elle s’est également félicitée du fait que la mise en œuvre de 91 des 129 activités du Plan de transition conjoint progressait comme prévu.
Mme Haq a indiqué que la MINUT avait créé un portefeuille de 34 projets dans quatre domaines clefs, lesquels nécessitaient un financement de 75 millions de dollars pour la période 2012-2014. Elle a ensuite dit espérer que le Conseil de sécurité reconnaîtrait l’importance d’assurer davantage de consolidation dans les domaines de la justice, de la gouvernance, des droits de l’homme et du renforcement des capacités civiles de la PNTL.
La planification en prévision de la transition requiert également une amélioration des capacités du personnel national afin qu’il puisse contribuer de manière positive au développement du Timor-Leste après le retrait de la MINUT, a poursuivi Mme Haq. Elle a fait savoir que la MINUT disposait d’un important programme de renforcement des capacités pour former son personnel national aux différents domaines techniques et administratifs, y compris dans la gestion des avoirs qui seront transférés par la Mission. Elle a indiqué qu’à la fin du mois de janvier, une équipe conjointe du Département des opérations de maintien de la paix, du Département des affaires politiques, du Groupe de développement de l’ONU et de la MINUT avait réalisé une évaluation des options pour une implication post-MINUT de l’ONU au Timor-Leste.
Elle a précisé que les participants s’étaient accordés sur le fait que si tout se déroule bien cette année, il serait inutile d’avoir du personnel en uniforme dans le pays au-delà de 2012. En revanche, une petite présence politique est nécessaire, laquelle consacrerait ses activités à la consolidation d’une culture de gouvernance démocratique et des gains réalisés dans les domaines de la justice, de la gouvernance et des droits de l’homme ainsi qu’au niveau de la PNTL.
Mme Haq a ensuite souligné que 2012 était une année cruciale pour le Timor-Leste marquée notamment par le dixième anniversaire du rétablissement de son indépendance. Elle a aussi rappelé que le Secrétaire général avait demandé au Conseil de sécurité de proroger jusqu’au 31 décembre 2012 le mandat de la MINUT et qu’il transmettrait en outre, 60 jours après la formation du nouveau gouvernement, un rapport contenant des suggestions sur le retrait de la MINUT.
Après un mandat de près de cinq ans à la présidence et quatre Gouvernements dirigés par le Premier Ministre, Xanana Gusmao, M. JOSÉ RAMOS-HORTA, Président du Timor-Leste, s’est dit « heureux » de ce qui a été fait mais « triste » de ce qui reste à faire. Il a souligné l’importance de cette année 2012 qui marque le dixième anniversaire de la reconquête de l’indépendance et deux élections majeures, la présidentielle le 17 mars et les législatives, la dernière semaine du mois de juin.
Mais il reste d’autres défis, a reconnu le Président, en citant la pauvreté qui était toujours de 41% en 2009 et les taux élevés de malnutrition chez les enfants et de tuberculose, problème nº1 de santé publique. Il est temps, a dit le Président, que les partenaires, y compris les ONG, reconnaissent leur part de responsabilités dans cet échec. Il a critiqué la méthodologie du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de « Save the Children » et a reconnu la faiblesse de l’Administration nationale et la priorité qu’il faut accorder à des investissements plus lourds dans l’accès à l’eau et à l’assainissement ainsi que dans la santé et l’éducation.
Le Président s’est en revanche félicité de la situation politique qui est « remarquablement » débarrassée de toute tension. À la fin de cette année, a-t-il dit, « nous voudrions voir la fin du maintien de la paix et former un nouveau partenariat avec les Nations Unies ». Nous voulons, a-t-il précisé, un partenariat international sous-tendu par une présence « modeste » des Nations Unies, conforme aux besoins réels du Timor-Leste et adapté à la réalité changeante du terrain.
À ce stade, a révélé le Président, le consensus semble émerger autour d’un rôle pour l’ONU qui consisterait à appuyer le renforcement des institutions démocratiques, celles du secteur de la sécurité, en particulier la Police nationale, et des domaines tels que la gouvernance, la justice et les droits de l’homme. La décision finale, a-t-il souligné, sera prise par le nouveau gouvernement qui devrait être mis en place au mois d’août de cette année.
Le Président a invité les membres du Conseil à se rendre au Timor-Leste cette année pour participer aux cérémonies du dixième anniversaire de la reconquête de l’indépendance. Parfois, a conclu le prix Nobel de la paix, ce Conseil est critiqué pour sa paralysie. Parfois, les critiques sont méritées, parfois elles sont fallacieuses et injustes. Mais, a-t-il concédé: « vous faites ce que vous pouvez quand que vous pouvez. C’est ça notre monde ».
M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a rappelé que 2012 verrait une probable réduction ou un départ de la MINUT et s’est dit heureux des progrès réalisés s’agissant, en particulier, des élections législatives et présidentielle. Mais, a-t-il reconnu, beaucoup doit encore être fait sur d’autres fronts, dont le renforcement de l’appareil sécuritaire. Il a demandé à la MINUT de continuer d’appuyer la Police nationale jusqu’à la fin de l’année et a estimé que la définition du rôle et de la nature de la présence de l’ONU après la fin du mandat de la Mission devrait être laissée aux autorités du Timor-Leste.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a affirmé que l’année 2012 représentait un jalon important pour la consolidation de la transition démocratique au Timor Leste. L’engagement continu et actif de tous les partis politiques dans le processus démocratique et les élections à venir constituent des indicateurs encourageants de la détermination du pays en faveur de la démocratie, a-t-il dit. Le représentant indien a indiqué que son pays appuyait les efforts du Gouvernement pour mobiliser l’engagement régional et régler, par ce biais, les défis en matière de développement. L’Inde attache une grande importance à ses relations avec le Timor-Leste, a-t-il dit, énumérant certains éléments de l’assistance qu’elle lui apporte.
M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a reconnu, à son tour, que 2012 est une année pivot pour le peuple timorais. La nécessité d’assurer des élections libres et justes est cruciale pour consolider l’avenir démocratique du pays. Le représentant a aussi souligné que 2012 pourrait devenir la norme pour une transition du maintien de la paix à la consolidation de la paix. Le Timor-Leste est resté stable et le Plan conjoint de transition est à saluer, a dit le représentant, en estimant que cela peut être un exemple pour d’autres pays et montrer que les Nations Unies et les pays hôtes peuvent élaborer une stratégie pour la stabilité, la croissance, le développement et la sécurité, appuyée par le Conseil de sécurité.
Le représentant a jugé important que le Plan soit non seulement un succès mais qu’il montre aussi que les Nations Unies peuvent gérer une transition. Cette transition doit être suivie attentivement, a-t-il insisté, pour que l’Organisation puisse aider le Timor-Leste à faire face à tout changement sur le terrain. Il est nécessaire de faire en sorte que la réduction des effectifs de la Mission prenne place dans un environnement de sécurité et de sûreté pour la population. Le retrait de la Mission, a-t-il rassuré, ne veut pas dire que le Conseil tourne le dos au pays. Le représentant a dit espérer pour l’avenir le même niveau de coopération entre le Timor-Leste et l’ONU, pour définir la future présence de l’Organisation, sur la base des points de vue des agences pertinentes et de la communauté internationale. Les étapes doivent être fixées clairement et le but doit être de passer aussi tôt que possible, de la transition à une présence normale d’une équipe de pays des Nations Unies.
M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé que 2012 serait certainement une année décisive, avec la tenue des élections législatives et présidentielle, la préparation du départ de la MINUT et le dixième anniversaire de l’indépendance du Timor-Leste. Le représentant, qui s’exprimait en portugais, a fait état des progrès importants réalisés par le pays en faveur de la démocratie et du développement économique et social. Il a souligné que la Police nationale se préparait depuis des mois à assurer le maintien de l’ordre. Il a appuyé le renouvellement du mandat de la MINUT jusqu’à la fin de l’année 2012 et a mis en exergue l’excellente coopération entre les autorités timoraises et les Nations Unies. Sur le plan bilatéral, le délégué portugais s’est félicité de la signature récente d’un protocole de coopération entre les Ministères de l’éducation des deux pays pour la formation de 7 000 enseignants timorais à tous les niveaux d’enseignement et concernant 300 000 étudiants.
M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) s’est félicité du transfert des responsabilités clefs de la MINUT à la Police nationale, ainsi que de la professionnalisation de cette dernière. Il a indiqué que les États-Unis s’étaient engagés à continuer d’appuyer le développement des forces militaire et de police du pays pour améliorer le professionnalisme dans les enquêtes de voisinage notamment. Il a soutenu que le bon déroulement des élections était absolument essentiel pour l’avenir du pays et a exhorté tous les partis politiques à respecter le processus électoral. Le représentant a également parlé de l’importance qu’il y à créer des institutions des droits de l’homme fermes et robustes, se félicitant plus particulièrement des initiatives lancées dans le domaine de la lutte contre la corruption.
Le représentant a ensuite exhorté les autorités timoraises à assurer la responsabilisation pour tous les crimes graves afin de renforcer la confiance de la population dans les institutions judiciaires. Alors que le retrait de la MINUT approche, il convient de réfléchir au rôle à venir de l’ONU dans le pays, a-t-il enchaîné. La transition entre la MINUT et le Timor-Leste doit être définie par les progrès enregistrés sur le terrain et une participation continue de l’ONU pourrait jouer un rôle clef s’agissant des droits de l’homme, entre autres.
M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) s’est déclaré satisfait de l’évolution de la situation dans le pays. Il a espéré que les prochaines élections législatives et présidentielle se dérouleront calmement et confirmeront ce qui a été réalisé par les Timorais dans le domaine de la réconciliation. Il a souhaité que la MINUT, pendant la période des élections, puisse aider les autorités électorales à garantir un parfait contrôle de la situation. Se déclarant favorable au renouvellement du mandat de la MINUT jusqu’à la fin de l’année, il a mis l’accent sur la nécessité d’assurer, après le départ de la Mission, un petit appui des Nations Unies à la consolidation de la paix.
M. EMMANUEL BONNE (France) a affirmé que le Timor-Leste entrait dans une phase électorale délicate qu’il reviendra aux Timorais eux-mêmes de gérer. Il y a des raisons d’être optimiste, a-t-il dit, notant que la situation est restée stable depuis plusieurs mois dans le pays. Tout porte à penser que les progrès enregistrés sur les plans économique et institutionnel vont se poursuivre, a-t-il ajouté, avant de se réjouir que le Timor-Leste représente un succès pour les Nations Unies et qu’il démontre la capacité de l’Organisation à accompagner un pays vers la paix et la stabilité. Il a souhaité que les semaines suivant les élections soient l’occasion, pour le nouveau gouvernement, en coopération avec les Nations Unies et les pays partenaires, de définir le type de présence que l’ONU maintiendra sur place après le départ de la MINUT.
M. LOFTI BOUCHAARA (Maroc) s’est félicité de voir que la situation au Timor Leste est demeurée globalement calme, malgré certains incidents. À ce moment crucial de son histoire, le Timor-Leste a besoin de conforter et consolider le processus de stabilisation et de pacification, a-t-il dit. Selon le représentant, les prochaines élections législatives et présidentielle constitueront un tournant historique, non seulement parce qu’elles devront déboucher sur la formation d’un nouveau gouvernement qui assumera les tâches de consolidation des institutions mais aussi parce qu’elles vont déterminer l’avenir de la présence des Nations Unies sur le terrain.
À cet effet, a-t-il ajouté, il importe que toutes les parties prenantes, qu’il s’agisse des partis politiques ou de la société civile, particulièrement les femmes et les jeunes, s’engagent sérieusement pour le bon déroulement et l’aboutissement de ce processus électoral. En même temps, le soutien nécessaire devrait continuer à être apporté par la communauté internationale à l’effort visant à faciliter les réformes, l’insertion des ex-combattants et l’ouverture des chantiers de développement économique et social, a-t-il conclu.
M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a mis l’accent sur les progrès réguliers réalisés dans la préparation des élections. Dans le même temps, il est à noter, a-t-il dit, que la situation concernant la sécurité et la stabilité sur le terrain demeure une des questions clefs de cette période préélectorale. Il est essentiel, selon lui, que la Représentante spéciale du Secrétaire général continue de jouer son rôle de bons offices vis-à-vis de toutes les parties en vue d’assurer un processus politique pacifique et crédible. Se félicitant des progrès accomplis dans les domaines de l’état de droit, de la justice et des droits de l’homme au Timor-Leste, il a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer le développement institutionnel de la Police nationale et d’appuyer une mise en œuvre efficace du Plan de développement conjoint.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a souligné que le Conseil de sécurité suit de près le processus électoral au Timor-Leste et trouve encourageante la constance des progrès réalisés jusqu’ici. Le représentant a admis que la présence des Nations Unies après le retrait de la MINUT doit être compatible avec la situation sur le terrain et respecter les priorités du prochain gouvernement. Il a rappelé que Timor-Leste dispose de beaucoup de ressources naturelles et a estimé que la bonne gestion de ces ressources est essentielle pour le développement durable du pays. Il s’est aussi fait l’écho de l’appel à faire preuve d’audace dans la lutte contre la corruption.
M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a prédit que la tenue d’élections libres, transparentes et pacifiques sera une étape cruciale pour le Timor-Leste, notamment pour démontrer la capacité de la Police nationale. Il a estimé que la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, accueil et réconciliation, ainsi que de celles de la Commission Vérité et amitié, aboutiront à la consolidation de la paix et à la stabilité au Timor-Leste. Il a donc souhaité que le Parlement puisse débattre rapidement des projets de lois portant notamment sur les indemnisations. M. Osorio a par ailleurs noté les progrès accomplis par le pays en termes de croissance économique, en particulier la réduction de la pauvreté. Il a souligné les mesures prises par le Gouvernement pour renforcer les capacités institutionnelles de la Commission de lutte contre la corruption et de la Commission de la fonction publique. À cette occasion, M. Osorio a salué l’adoption de la loi sur la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a enfin souhaité que le Gouvernement accorde la priorité à l’application du Plan commun de transition.
M. YANG TAO (Chine) a affirmé que la situation au Timor-Leste demeurait stable et que les institutions étatiques fonctionnaient bien, tandis que le développement économique et social progresse. L’année 2012 est une année cruciale pour le pays, a-t-il dit, évoquant les prochaines élections présidentielle et législatives. L’avenir du Timor-Leste repose entre les mains du Gouvernement et du peuple timorais, a-t-il insisté, espérant que la communauté internationale aidera le pays à renforcer ses capacités. L’opinion du peuple timorais doit être entendue et le leadership des autorités doit être garanti, a-t-il ajouté. Le représentant chinois a mis l’accent sur la nécessité de garantir un processus de transition stable et sans heurt, et s’est déclaré favorable à la prorogation du mandat de la MINUT jusqu’à la fin de l’année.
M. MIGUEL BERGER (Allemagne) s’est dit confiant qu’avec l’appui de l’ONU et des partenaires internationaux, le peuple timorais parviendrait à rester sur la bonne voie. Il s’est félicité des progrès continus en ajoutant que l’achèvement réussi, cette année, d’un nouveau cycle électoral marquerait le moment d’initier le retrait de la MINUT. Il a estimé qu’un maximum d’attention devait être accordé à une transition sans heurt de la MINUT au Gouvernement timorais et s’est félicité de ce qu’un consensus national était en train de prendre forme sur l’appui de l’ONU après le retrait de la MINUT. Le représentant a néanmoins insisté sur l’importance de veiller à consolider les secteurs de la justice, de la gouvernance, des droits de l’homme et du renforcement des capacités civiles.
M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé que le déroulement des élections présidentielle et parlementaires serait un jalon historique pour le Timor-Leste et permettrait de tester la viabilité des institutions publiques. Il a souligné l’importance du maintien de l’ordre à cette occasion. Nonobstant la tenue de ces élections, le représentant a estimé que la mise en œuvre du Plan de transition conjoint devait se poursuivre. Il a également appelé la communauté internationale à continuer d’appuyer le pays pendant toute la durée de mise en œuvre de ce Plan.
M. Tarar a ensuite constaté que des forces de sécurité efficaces étaient essentielles pour maintenir la stabilité du pays et s’est félicité de ce que le Timor-Leste soit demeuré stable pendant le transfert des responsabilités à la Police nationale. Il s’est aussi félicité des mesures prises pour augmenter les allocations budgétaires de cette dernière. Il a également salué la performance économique du Timor-Leste, insistant néanmoins sur la nécessité pour le Gouvernement de faire davantage de progrès pour promouvoir une croissance inclusive, équitable et durable.
M. ELLIOT OHIN, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo, s’est réjoui de ce que les Nations Unies assistent effectivement le Gouvernement timorais, tant dans le processus électoral que dans le renforcement de la participation des femmes et des jeunes à la vie politique. Il faut espérer, a-t-il dit, qu’avec le concours de la MINUT, la démocratie parlementaire, qui est en marche dans le pays, se consolide à la suite des élections à venir. En matière de gouvernance démocratique, il a salué l’adoption par le Parlement de la loi visant à prévenir et combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le Ministre a estimé, par ailleurs, que des efforts supplémentaires devraient être consentis pour promouvoir une croissance socioéconomique équitable et durable. Le Togo, a-t-il ajouté, en appelle aux partenaires au développement à continuer d’accompagner le Timor-Leste à cette fin.
M. ANTÓNIO COELHO RAMOS DA CRUZ (Angola) a annoncé que l’installation de la représentation permanente de la communauté des pays ayant en partage la langue portugaise (CPLP) à Dili a connu des progrès grâce à l’appui « inestimable » des autorités timoraises. Le plan stratégique de la CPLP devrait être mis en place prochainement, en particulier dans les domaines de la promotion et de la diffusion de la langue portugaise. Ainsi, a dit le représentant, la reformulation du mandat convenue à Luanda, en Angola, revêt une importance nouvelle. Il s’est réjoui par ailleurs de voir le Timor-Leste faire ses premiers pas au sein de la communauté internationale en contribuant à la paix et à la sécurité, notamment au sein de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), au Bureau intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau et au Soudan du Sud. Le Timor-Leste sera un exemple à suivre, n’a pas craint de dire le représentant. La CPLP, qui appuie la candidature du Timor-Leste à l’ANASE, reste solidaire et confiante dans la maturité du pays face à ses échéances politiques.
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a affirmé que les élections et la formation d’un nouveau gouvernement seraient un jalon historique dans la définition de la présence à venir de l’ONU. Elle a félicité le Gouvernement pour les mesures prises pour préparer ces élections, se disant par ailleurs convaincue que la stabilité du Timor-Leste serait maintenue. Mme Dunlop a ensuite vu dans le Plan de transition conjoint un exemple notable de l’importance du dialogue entre un pays hôte et l’ONU afin de veiller au transfert efficace des responsabilités au Gouvernement.
Le retrait progressif de la MINUT doit prendre en compte les souhaits du Gouvernement, la situation sur le terrain et la bonne conclusion du processus électoral. Le Timor-Leste, a-t-elle ajouté, a connu une trajectoire exemplaire, et il convient de noter que les défis qu’il connait relèvent du développement socioéconomique et non pas de conflits violents. La représentante a par ailleurs vu dans la demande d’accession du Timor-Leste à l’ANASE et dans ses contributions aux missions déployées par l’ONU au Liban et au Soudan du sud le signe que le pays avait l’intention de contribuer à l’avènement d’un monde pacifique et prospère.
M. IOANNIS VRAILAS, délégué de l’Union européenne, a salué les progrès accomplis par le Timor-Leste en termes de stabilité, d’état de droit, de droits de l’homme et de croissance économique. Il s’est réjoui des progrès réalisés dans les préparatifs des élections présidentielle et parlementaires, soulignant notamment l’importance de la coopération entre la Police nationale et celle de l’ONU. La semaine prochaine, une mission de l’Union européenne se rendra au Timor-Leste pour évaluer la faisabilité d’une mission d’observation électorale des législatives, a-t-il indiqué. M. Vrailas a insisté sur l’importance de la réconciliation, invitant le Parlement à reprendre les discussions sur les deux projets de lois sur l’Institut du Mémorial et les indemnisations, et sur la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, accueil et réconciliation. Il a aussi demandé de porter les efforts sur le secteur de la sécurité. En ce qui concerne la période qui suivra le retrait de la MINUT, il a souhaité que le Gouvernement timorais et l’ONU se coordonnent bien afin d’assurer une bonne transition. Il a aussi souligné l’importance d’assurer le suivi des travaux de la MINUT, notamment sur la justice et l’état de droit.
M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a fait part de sa vision optimiste pour le Timor-Leste, alors que la Mission se prépare à se retirer, en se disant favorable au renouvellement du mandat de la Mission jusqu’à la fin de 2012. Il a estimé que les élections de cette année constitueront un test pour les institutions et le peuple du Timor-Leste. L’Australie a confiance dans la capacité des autorités nationales d’organiser ces élections, a-t-il ajouté. Il a aussi dit apprécier les efforts menés par la Police nationale, l’armée et la Police de l’ONU pour assurer la sécurité pendant les élections, ainsi que l’augmentation du nombre de femmes candidates à l’élection présidentielle sur toutes les listes des partis. M. Quinlan s’est en outre félicité de la réussite du Plan commun de transition. Il a également signalé que l’Australie a signé en novembre dernier un accord de partenariat avec le Timor-Leste, en marge de la Réunion de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, pour aligner son aide au développement au Plan stratégique de développement du pays.
M. KAZUO KODAMA (Japon) a dit que les deux élections de cette année au Timor-Leste sont très importantes. À cet effet, le Japon appelle au renforcement des capacités de la Police nationale du Timor-Leste avec l’assistance de la MINUT, ainsi qu’à une coopération politique soutenue de la part de la MINUT et des forces de sécurité internationales. Le Japon compte sur ces élections et sur le processus politique comme premières mesures d’un État souverain véritablement autonome. Le retrait de la Mission serait un succès remarquable pour la communauté internationale ainsi que le fruit des efforts de consolidation de la paix déployés par les Timorais eux-mêmes.
Le représentant a souligné la place des jeunes dans le processus électoral. Du point de vue économique, il a mis en garde contre une dépendance « disproportionnée » du Timor-Leste au pétrole. Il prôné une moindre dépendance pour éviter tout impact négatif sur le taux de croissance. Le Japon, a-t-il conclu, a déjà engagé le déblocage une somme de 1,66 million pour les élections. Le représentant a préconisé pour l’avenir un appui consolidé et renforcé de la communauté internationale, a exprimé son soutien au projet de résolution préparé par l’Afrique du Sud sur le Timor-Leste et a dit attendre avec intérêt le rapport du Secrétaire général sur la période postélectorale.
M. HUSSAIN HANIFF (Malaisie) a insisté sur le partenariat, en particulier, le partenariat dans le secteur de la sécurité, entre son pays et le Timor-Leste. La Malaisie reste le premier contributeur de policiers, a-t-il souligné, en ajoutant que depuis 2003, le pays a contribué à hauteur de 2,56 millions de dollars pour le développement des Forces de défense timoraises. La Malaisie se prépare à envoyer des observateurs électoraux, et un total de 350 fonctionnaires malaisiens travaillent dans des projets de développement. Le représentant a manifesté l’appui de son pays à la candidature du Timor-Leste à l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
Mme BERNADETTE CAVANAGH (Nouvelle-Zélande) a souhaité que des efforts prioritaires soient engagés pour faciliter la tenue d’élections justes et crédibles au Timor-Leste. Après avoir souligné l’appui technique que fournit son pays à cet égard, elle a appelé la MINUT à utiliser au mieux le temps qu’il lui reste pour consolider les acquis et préparer le terrain au transfert des tâches résiduelles vers les partenaires nationaux et internationaux. Il faut notamment renforcer davantage les capacités opérationnelles de la Police, a-t-elle dit, avertissant qu’il faudrait sans doute soutenir les efforts du Gouvernement dans ce secteur longtemps après le départ de la MINUT. En tant que partenaire bilatéral de longue date, la Nouvelle-Zélande continuera à jouer son rôle, a assuré Mme Cavanagh.
La représentante a également appelé à veiller à la bonne coordination entre toutes les parties prenantes durant la période de transition. Si tout se déroule comme prévu, cela devrait être aujourd’hui la dernière fois que le mandat de la MINUT est examiné, a-t-elle indiqué. Si la Mission doit se retirer d’ici à la fin de 2012, elle doit rester suffisamment souple pour répondre à des difficultés imprévues. La Nouvelle-Zélande est donc favorable à l’extension de son mandat pour une durée de cinq mois ainsi qu’à la réduction de son personnel civil et de ses Casques bleus. La représentante a plaidé pour une future présence de l’ONU qui soit adaptée aux besoins sur le terrain et conforme aux priorités nationales, en précisant qu’il faudrait arriver à unifier cette présence.
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