Conférence de presse sur l’appel à agir de l’Organisation internationale du Travail face à la crise de l’emploi des jeunes
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’APPEL À AGIR DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE
DU TRAVAIL FACE À LA CRISE DE L’EMPLOI DES JEUNES
Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), M. Juan Somavia, a présenté devant la presse, cet après-midi, les mesures concrètes préconisées dans l’appel à agir de l’OIT pour faire face à la crise de l’emploi des jeunes.
La Conférence internationale du Travail, qui s’est tenue à Genève du 30 mai au 14 juin, appelle dans ce document à agir d’urgence pour faire face à la crise de l’emploi qui touche 75 millions de jeunes hommes et femmes à travers le monde, soit 4 millions de plus qu’en 2007. Autre chiffre préoccupant cité par le document, parmi ceux qui travaillent, plus de 200 millions gagnent moins de deux dollars par jour.
« Il n’y a pas de modèle unique pour résoudre cette crise », a affirmé M. Somavia, lors d’une conférence de presse conjointe au Siège des Nations Unies, à New York. Il a constaté que les politiques macroéconomiques se sont avérées inefficaces et n’ont pas créé suffisamment d’emplois en général et pour les jeunes en particulier.
Dans le droit fil du document, il a plaidé pour une approche intégrée « combinant des politiques macroéconomiques et des mesures ciblées qui concernent l’offre et la demande de main-d’œuvre, ainsi que la quantité et la qualité des emplois ».
« Un équilibre doit être trouvé entre ces différentes composantes », a-t-il ajouté, avant de recenser les mesures que les gouvernements, avec l’appui des employeurs et des travailleurs, peuvent prendre.
Il a cité à ce titre la prise en compte des décalages de compétences, l’amélioration des dispositifs d’apprentissage et la promotion de l’entreprenariat des jeunes.
Le Directeur général a indiqué que la Conférence internationale du Travail avait fait fond sur les préoccupations exprimées par plus de 5 000 leaders d’opinions parmi les jeunes lors des 46 consultations menées par l’OIT à travers le monde.
« Le monde a besoin d’emplois, d’emplois et encore d’emplois », a pour sa part déclaré la Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), Mme Sharan Burrow, laquelle a mis l’accent sur l’importance cruciale d’un retour de la confiance parmi les travailleurs pour sortir de la crise économique actuelle.
« Dans certains pays, près de 50% des jeunes ont l’impression qu’ils n’ont pas d’avenir sur le marché du travail », a-t-elle averti, avant de faire sienne la récente déclaration du Président finlandais affirmant que le modèle économique actuel ne fonctionne plus.
« Pourtant, une étude menée dans 12 pays montre que l’investissement de 2% du produit intérieur brut dans des politiques de création d’emplois pourrait bénéficier au bout de quelques années à des millions de jeunes », a-t-elle affirmé.
La Secrétaire générale de la CSI a également invité à ne pas perdre de vue l’impératif d’une meilleure protection sociale pour les plus pauvres qui a le double avantage d’« allouer des ressources aux chômeurs par exemple, tout en stimulant l’activité économique puisqu’une partie de ses ressources sera réintroduite dans le circuit économique ».
Le Président de l’Organisation internationale des employeurs (OIE), Tan Sri Dato’Azman Shah Haron, a, lui, également reconnu l’importance cruciale de la création d’empois tout en soulignant que les entrepreneurs avaient besoin d’« incitations pour prendre des risques, créer de l’activité et donc des emplois ».
« Les gouvernements et toutes les organisations concernées aux niveaux national, régional et international doivent œuvrer à l’instauration du meilleur climat possible pour les affaires », a-t-il affirmé, ajoutant que « les temps exceptionnels appellent des solutions exceptionnelles ».
Il a également invité les gouvernements à identifier les secteurs d’activité riches en emplois potentiels pour les jeunes, tels que le tourisme.
Par ailleurs, Mme Burrow a déploré qu’un accord plus « précis et contraignant » n’ait pu être trouvé lors de la Conférence sur le développement durable « Rio+20 », en raison notamment d’une insuffisante volonté des gouvernements. Pourtant, le passage à une économie verte se traduirait par la création de millions d’emplois, notamment pour les jeunes, a-t-elle ajouté.
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